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Channel: Éphémérides et humour
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Éphéméride du dix-neuf novembre

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«À la Saint-Tanguy, rien ne donne envie et on languit.» 

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«En montagne, femmes et brebis doivent être rentrées avant la nuit.»

 

 Cordial salut et bisous à tous 

 

Salut les amis et merci de votre visite; c'est mercredi, le temps s'améliore un peu pour le milieu de semaine et c'est tant mieux, le temps est plus frais et le terrain est bien trempé et les vaches sont encore au champ mais ne rouspètent pas pour rentrer, car elles ne veulent pas se coucher et elles sont fatiguées pour ruminer... Moi, j'ai mon nouvel ordinateur et il me faut un peu de temps pour tout installer et à chercher à le maîtriser...

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Pour la météo d'aujourd'hui, il est prévu que pour la Suisse romande avec 4° et un ciel nuageux dans la nuit, ce sera pour ce jour: nombreux nuages résiduels en début de matinée avec quelques bancs de brouillard en plaine, puis passage à un temps assez ensoleillé malgré des passages de nuages élevés, plus nombreux le long du Jura. Température en plaine: minimum 3°, 1° en Valais, maximum 8°à 10°. Température à 2000 m: -1°. En montagne, vent faible, voire par moment modéré en haute montagne de secteur nord-ouest...

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Pour l'Hexagone, une météo de saison avec des améliorations... Avec pour aujourd'hui: en matinée, quelques pluies circulent en Bretagne, principalement sur l'ouest de la région. Ailleurs, la grisaille est tenace au nord, avec également de nombreux bancs de brouillards jusqu'en vallée du Rhône. Dans l’après-midi, une embellie se met en place par le sud avec le développement de belles éclaircies qui s'accompagnent d'une douceur marquée. En revanche, grisaille et températures plus fraîches résistent entre le bassin parisien et la Lorraine. En soirée, le ciel reste très nuageux à couvert entre le Nord-Pas-de-Calais et le nord-est où quelques brumes font leur apparition. De même, quelques bancs de brouillards se reforment dans les vallées du Centre-Est. Ciel plutôt dégagé dans le sud-ouest et entrées maritimes autour du Golfe du Lion. Dans la nuit, fin de nuit calme, excepté en Bretagne avec le retour de petites pluies. Fréquents brouillards à l'aube… 

 

Pour l'Outre-mer: à Mayotte, ensoleillé, nuageux et pluvieux  avec des températures de l'ordre de 28°; à l'île de la Réunion ce sera variable avec des températures de l'ordre de 28°; à la Martinique ensoleillé, nuageux et pluvieux avec des températures de l'ordre de 32°; ensoleillé voilé et nuageux avec des températures de l'ordre de 33° en Guadeloupe; ensoleillé, nuageux et pluvieux en Guyane française avec des températures de l'ordre de 34°; Polynésie française ciel couvert pluies éparses; nuageux à très nuageux et quelques éclaircies aux Marquises avec des températures de 29°; averses de pluie ou de neige et venteux à Saint-Pierre et Miquelon avec des températures de 4°...

 

Bonne journée à tous et que le soleil et la chaleur soient aussi dans vos cœurs... Aujourd'hui le lever du Soleil est à 07:34 et le coucher du Soleil se fera à 16:58 et le jour est plus court de 2 minutes...

 

Valeurs remarquables de novembre en France

TMax: 31.4°C (Solenzara le 10/11/1985)
TMin: -15.3°C (Orleans le 30/11/2010)
Précip: 321.0 mm (Mont Aigoual le 07/11/1982)

 

Et pour les amis qui aiment la pêche à pied, les prochaines grandes marées auront lieu... : 
Horaire des marées à Saint-Malo  

Lundi 22 décembre à 06h56 coefficient 91, à 19h20 coefficient 95
Mardi 23 décembre à 07h40 coefficient 97, à 20h05 coefficient 99
Mercredi 24 décembre à 08h25 coefficient 99, à 20h50 coefficient 99
Jeudi 25 décembre à 09h09 coefficient 97, à 21h35 coefficient 95
Vendredi 26 décembre à 09h55 coefficient 91, à 22h21 coefficient 91

 

Historique d'une météo, qu’on a trop souvent tendance à oublier… 

En 1902: la température maximale sous-abri dégringolait jusqu'à -1,7°à Uccle.

 

Les journées mondiales et internationales

Le dix-neuf novembre c’est la Journée mondiale pour la prévention des abus envers les enfants
ttp://www.journee-mondiale.com/85/journee-mondiale-pour-la-prevention-des-abus-envers-les-enfants.htm

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Le dix-neuf novembre c’est la Journée mondiale contre les Broncho-Pneumopathies Chroniques Obstructives
http://www.journee-mondiale.com/86/journee-mondiale-contre-les-broncho-pneumopathies-chroniques-obstructives.htm

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Le dix-neuf novembre c’est la Journée Mondiale des toilettes
http://www.journee-mondiale.com/255/journee-mondiale-des-toilettes.htm

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Le dix-neuf novembre c’est la Journée internationale de l'homme
http://www.journee-mondiale.com/321/journee-internationale-de-l-homme.htm

 Journée internationale de l'homme

 

 

Le dix-neuf novembre c’est la Journée nationale des assistantes maternelle
http://www.journee-mondiale.com/362/journee-nationale-des-assistantes-maternelles.htm

 Journée nationale des assistantes maternelles

 

 

Les Fêtes nationales du Jour

Monaco

Le 19 novembre est la Fête du Prince.
Fête Nationale de Monaco qui célèbre son prince. Le 19 novembre est la saint Rainier d'Arezzo, qui correspond au nom du père du présent prince, Albert II, mais celui-ci a choisi de garder ce jour en tant que fête nationale.

 

La France pittoresque

Alfred de Vigny prône un gouvernement probe et économe.

Si l’on ne présente plus la figure du romantisme, le dramaturge, poète et académicien Alfred de Vigny, l’homme politique est moins connu...
Candidat à la députation du département de la Charente aux élections législatives d’avril 1848, il ne cache pas, dans une profession de foi rédigée pour les électeurs et dont nous donnons ici l’intégralité, sa foi en la IIe République proclamée le 25 février précédent:

«C’est pour moi un devoir de répondre à ceux de mes compatriotes de la Charente qui ont bien voulu m’appeler à la candidature par leurs lettres et m’exprimer des sentiments de sympathie dont je suis profondément touché. La France appelle à l’Assemblée Constituante des hommes nouveaux. Ce sentiment est juste après une révolution plus sociale que politique, et qui a enseveli dans les débris les catégories haineuses des anciens partis.


Alfred de Vigny

«Mais les hommes nouveaux qu’il lui faut ne sont-ils pas ceux que des travaux constants et difficiles ont préparéà la discussion des affaires publiques et de la vie politique? Ceux qui se sont tenus en réserve dans leur retraite sont pareils à des combattants dont le corps d’armée n’a pas encore donné. Ce sont là aussi des hommes nouveaux, et je suis de ceux-là.

«Chaque révolution après sa tempête laisse des germes de progrès, dans la terre qu’elle a remué et, après chaque épreuve, l’Humanité s’écrie: Aujourd’hui vaut mieux qu’hier, demain vaudra mieux qu’aujourd’hui. Je me présente à l’élection sans détourner la tête pour regarder le passé, occupé seulement de l’avenir de la France. Mais, si mes concitoyens veulent rechercher dans les années écoulées pour voir ma vie, ils y trouveront une indépendance entière, calme, persévérante, inflexible; seize ans de cette vie consacrés au plus rude des services de l’armée, tout le reste donné aux travaux des lettres, chaque nuit vouée aux grandes études.

«Existence sévère, dégagée des entraves et des intrigues de partis. J’ai ce bonheur, acquis avec effort, conservé avec courage, de ne rien devoir à aucun gouvernement, n’en ayant ni recherché, ni accepté aucune faveur. Aussi ai-je souvent éprouvé combien cette indépendance de caractère et d’esprit est plus en ombrage au pouvoir que l’opposition même. La raison en est celle-ci: les pouvoirs absolus ou qui prétendent à le devenir peuvent espérer corrompre ou renverser un adversaire, mais ils n’ont aucun espoir de fléchir un juge libre, qui n’a pour eux ni amour ni haine. Si la République sait se comprendre elle-même, elle saura le prix des hommes qui pensent et agissent selon ce que je viens de dire. Elle n’aura jamais à craindre d’eux, puisqu’elle doit être le gouvernement de tous par chacun et de chacun pour tous.

«Ainsi conçu, ce mâle gouvernement est le plus beau. J’apporte à sa fondation ma part de travaux dans la mesure de mes forces. Quand la France est debout, qui pourrait s’asseoir pour méditer? Lorsque l’Assemblée nationale, dans de libres délibérations, aura confirmé, au nom de la France, la République déclarée, efforçons-nous de la former à l’image des Républiques sages, pacifiques et heureuses, qui ont su respecter la Propriété, la Famille, l’Intelligence, le Travail et le Malheur; où le gouvernement est modeste, probe, laborieux, économe; ne pèse pas sur la nation, pressent, devine ses vœux et ses besoins, seconde ses larges développements et la laisse librement vivre et s’épanouir dans toute sa puissance.

«Je n’irai point, chers concitoyens, vous demander vos voix. Je ne reviendrai visiter au milieu de vous cette belle Charente qu’après que votre arrêt aura été rendu. Dans ma pensée, le peuple est un souverain juge qui ne doit pas se laisser approcher par les solliciteurs et qu’il faut assez respecter pour ne point tenter de l’entraîner ou de le séduire. Il doit donner à chacun selon ses œuvres. Ma vie et mes œuvres sont devant vous.»
Non élu, Alfred de Vigny se présenta également aux élections de l’année suivante, sans succès.

Article copié sur "La France pittoresque"

 

Provincial et Parisien, ou quand «Paris vaut plus que la France et la France mieux que Paris»
Extrait de «Les Annales politiques et littéraires», paru en 1902

Au début du XXe siècle, l’académicien Gabriel Hanotaux s’interroge sur la suprématie de Paris et sur l’image que la capitale grouillant de quelques millions d’habitants renvoie à l’étranger, au détriment d’une province plus discrète constituant cependant le gros de la population française: «Paris rend-il à la France tout ce qu’il lui prend?»

L’herbager est descendu de sa montagne ou a quitté ses marais; le vigneron hésite et se demande s’il laissera sa vigne; le valet de ferme abandonne sa charrue au milieu du sillon; l’agglomération urbaine, l’œil tourné vers Paris, attend l’exemple et l’ordre. Tout le monde obéit, même si c’est l’anarchie qui commande là-bas.»
Paris reçoit tout; paye-t-il? Problème posé depuis des siècles et auquel Paris, insaisissable Protée, fait des réponses partielles, spécieuses et contradictoires. Il prend l’herbager, le fermier, le fils du bourg, de la bourgade et de la ville, et, de tout cela, il fait un nouveau Français: le Parisien.

Le provincial urbain est lent et grave; il est intéressé; la vie, pour lui, est uniforme, partagée entre le travail journalier et le repos vide et stérile. Il est à mi-côte, plus près de la terre et plus sensé d’ordinaire que le Parisien, plus débrouillé que le paysan, mais enclin à copier les exemples qui viennent du centre en les exagérant, peu sûr de lui-même et de son propre jugement, le plus souvent entravé par une vanité assez superficielle et par la tyrannie du qu’en-dira-t-on.

Le paysan, lui, est immobile, tenace, avare, d’idée extrêmement courte, écrasé sous le poids de la nature et figé dans la tradition qui l’incruste et le conserve; sa vie est penchée sur la glèbe. S’il a une certaine jovialité du dimanche, le souci de l’existence et la méfiance l’arrêtent souvent sur ses lèvres et la retiennent au coin de son œil ironique. En somme, parmi les qualités françaises, celles qui dominent chez l’urbain et le paysan, ce sont les plus solides, mais les moins brillantes: la prudence et l’esprit d’épargne.

 

Ces provinciaux sont trente-cinq millions. En face d’eux, trois millions de Parisiens les contre-balancent aisément. Et le monde juge la France, qu’il ne connaît pas, d’après le Parisien, qu’il croit connaître. Un être ardent, actif, imaginatif, toujours en mouvement, gai, aimable, confiant, fin, endurant, mais gobe-mouches, imprudent, versatile; créateur d’idées, ingénieux, inventeur, mais gaspilleur, déballeur, prodigue; un être qui parcourt, d’un bout de l’année à l’autre, en un va-et-vient de pendule, les quelques hectares de terre où il vit, et qui les croit, de bonne foi, placés au centre du monde; aussi prompt à se montrer, à se découvrir, que les autres sont renfermés et repliés sur eux-mêmes; un être en dehors, vaniteux, spectaculeux, intempérant, souvent hardi, souvent poltron, doux à l’ordinaire, mais parfois atrocement féroce; un être qui ne paraît maître ni de son cœur, ni de son imagination, ni de ses nerfs, mais qui, pourtant, tire tout de son cœur, de son imagination et de ses nerfs; un être que tout le monde considère comme le type du Français, comme le Français par excellence, et qui ne ressemble guère aux-trente-cinq millions de Français dont il est le frère et le fils: c’est le Parisien.

Il y a donc deux Français: le Français et le Parisien. Une agglomération exceptionnelle et presque unique de trois millions, ou, pour mieux dire, de cinq millions d’hommes, dans un pays centralisé où pas une force, pas une institution, pas une tradition ne contrebalancent, depuis des siècles, l’influence de ce monde factice, donne à Paris une vie particulière et soumet ses habitants, comme ceux d’un cloître, à des conditions et à des habitudes d’existence qui en font des êtres à part, des Français très spéciaux.

Ce sont mille vies différentes et très actives dans une même vie unique et énorme. Ces millions d’individus ne souffrent que peu du contact social, parce que l’ignorance mutuelle où ils sont l’un de l’autre le rend moins rude: l’envie n’est pas le vice dominant des Parisiens. Mais, en revanche, ils ne connaissent pas la résignation. Une excitation perpétuelle naît des tentations du luxe, de la provocation du succès, de l’incertitude du jeu, des hauts et des bas de chaque famille, de chaque rue, de chaque quartier. Un progrès, une mode, un caprice des foules font, du jour au lendemain, avec les pauvres, des riches, et inversement. Ce spectacle donne à la vie du Parisien une animation extraordinaire; il est toujours entre la félicité et le désespoir.

Aussi, il adore le théâtre, qui lui donne l’image fidèle du drame perpétuel où se joue sa propre existence. Il est ingénieux à comprendre le travail des passions, parce qu’il sait - par sa propre expérience - que, si elles épuisent l’homme, elles le soutiennent et l’excitent. Cette vie animée, surchauffée, surmenée, devient, pour lui, comme une sorte de permanente ivresse. C’est une comburation constante et mutuelle de tous ces cerveaux et de chaque cerveau particulier - comme de ces charbons qui s’allument l’un de l’autre et, en brûlant, entretiennent le feu. Chaque individu a le sentiment, sans cesse accru par ces flatteries dont on entoure tous les souverains, qu’il contribue à la flamme qui éclaire l’horizon, et il bat son briquet, pour vivre d’abord, mais aussi pour ne pas rester obscur et ne pas passer inaperçu.

Ce qui sauve Paris, c’est le travail; Paris est peut-être le pays du monde où l’on travaille le plus, en tout cas, avec le plus de vaillance, d’entrain et d’allégresse. Paris ne connaît pas cette trêve de deux jours, au moins, que Londres s’accorde toutes les semaines. Il n’a ni repos ni répit. Paris est une des rares villes où, dans les chaleurs de l’été, quand le thermomètre marque trente degrés à l’ombre, on voit des hommes en redingote noire traversant, en plein midi, les rues et les places, sous le soleil torride, pour se rendre à leurs affaires.

Le travail de Paris n’est pas l’occupation calme et régulière, le trantran journalier qui constitue l’activité rythmée et l’hygiène sociale de la province. C’est un élan et un spasme perpétuels. Les muscles, le cerveau et les nerfs du Parisien sont toujours tendus; ses nuits sont courtes, et il dort mal, dans l’obsession du réveil à l’heure dite. Le Parisien se lève pour s’habiller et partir. Il est toujours en tenue et sur le pont.

Tandis que la province accumule les petits mouvements identiques et réguliers, et amasse ainsi une puissante énergie d’épargne, Paris dépense cette énergie en un crépitement continu d’étincelles. La promptitude et la vivacité de l’intelligence prodiguée - chaque jour, à chaque minute, dans chaque atelier - est admirable. Un ouvrier ciseleur enlève une taille ou polit un nu avec un sentiment de la perfection et du goût qui ne l’abandonne pas, alors même qu’il est pressé par l’exigence du temps et par la loi du bon marché; une modiste qui, sur les marches de la Madeleine, saisit au passage le défilé d’une noce mondaine pour s’inspirer et créer, à son tour, la mode qui sera celle de demain, tend, à cette heure précise, l’effort de son cerveau avec une intensité pareille à celle de l’astronome de l’Observatoire en train de calculer la parallaxe d’une étoile.

Causez avec le peintre en bâtiments qui vient refaire votre appartement, avec le tapissier qui tend vos rideaux, avec le tailleur qui essaye votre habit, vous serez surpris de tant d’ingéniosité, de goût et de philosophie. D’ailleurs, l’ouvrier parisien donne l’idée d’un maître: il ne vient plus seul; il est presque toujours accompagné d’un aide, d’un tâcheron, d’un apprenti, qui dégrossit la besogne. Lui, en chapeau rond et jaquette, ne met la main à l’œuvre que pour le fini et le coup de pouce.

Avec ses qualités et ses défauts, naturels ou acquis, Paris gouverne la France. Mais il n’en reste pas moins qu’en dehors de Paris, et en face de Paris, il y a la France. Si. Paris était toute la France, elle flamberait bientôt comme un punch. Si la France n’avait pas Paris, elle serait incolore et terne, comme un tas de cendres sans étincelle. Paris est, pour la France, ce que sont les génies dans les familles: d’illustres embarras. On est fier d’eux et on s’en plaint; très heureux de les avoir, on est très ennuyé de la place qu’ils prennent.

La grande difficulté de la vie française, c’est-à-dire d’un pays qui veut être centralisé pour être uni, reste le mariage de Paris et de la province, d’une capitale active, puissante, fastueuse et téméraire, avec un pays tout de mesure, de prudence et d’épargne. Quand l’étranger nous juge d’après ce qu’il voit, c’est-à-dire d’après ce que lui montre Paris, il nous juge mal, il nous ignore.

Tant pis, et tant mieux.
Paris vaut plus que la France. Mais la France vaut mieux que Paris. Et c’est ce qui fait que, dans les heures critiques, on trouve toujours, dans cet admirable pays, si connu et si méconnu, des ressources et des ressorts imprévus, qui surprennent et déroutent les observateurs les plus subtils et les’ adversaires les plus avisés. C’est que Paris appelle la France à l’aide. Et alors, elle ne boude pas. On ne sait plus, des deux, qui commande et qui obéit. Le ménage, devant l’ennemi, se montre uni et solide, tel qu’il est au fond, tel qu’il doit être pour la défense commune du foyer.

Article copié sur "La France pittoresque"

 

19 novembre 1703: mort du Masque de Fer à la Bastille

Quelques mois après la mort du cardinal de Mazarin, on envoya dans le plus grand secret, au château de l’île Sainte-Marguerite, dans la mer de Provence, un prisonnier inconnu, d’une taille au-dessus de l’ordinaire, jeune et de la figure la plus belle et la plus noble. Ce prisonnier, dans la route, portait un masque, dont la mentonnière avait des ressorts d’acier, qui lui laissaient la liberté de manger avec le masque sur son visage. On avait ordre de le tuer s’il se découvrait. Il resta dans l’île jusqu’à ce qu’un officier de confiance, nommé Saint-Mars, gouverneur de Pignerol, ayant été fait gouverneur de la Bastille, l’an 1690, l’alla prendre à l’île Sainte-Marguerite, et le conduisit à la Bastille, toujours masqué.

Le marquis de Louvois alla le voir dans cette île avant sa translation, et lui parla debout et avec une considération qui tenait du respect. Cet inconnu fut menéà la Bastille, où il fut logé aussi bien qu’on pouvait l’être dans ce château. On ne lui refusait rien de ce qu’il demandait. Son plus grand goût était pour le linge d’une finesse extraordinaire, et pour les dentelles. Il jouait de la guitare; on lui faisait la plus grande chère, et le gouverneur s’asseyait rarement devant lui.

Le Masque de Fer
Le Masque de Fer

Un vieux médecin de la Bastille, qui avait souvent traité cet homme singulier dans ses maladies, a dit qu’il n’avait jamais vu son visage, quoiqu’il eût souvent examiné sa langue et le reste de son corps. Il était admirablement bien fait, disait ce médecin; sa peau était un peu brune; il intéressait par le seul son de sa voix, ne se plaignant jamais de son état, et ne laissant point entrevoir ce qu’il pouvait être.

Cet inconnu mourut en 1703, et fut enterré la nuit, à la paroisse de saint Paul. Ce qui redouble l’étonnement, c’est que quand on l’envoya dans l’île Sainte-Marguerite, il ne disparut dans l’Europe aucun homme considérable. Ce prisonnier l’était, sans doute, car voici ce qui arriva les premiers jours qu’il était dans l’île.

Le gouverneur mettait lui-même les plats sur la table, et ensuite se retirait après l’avoir enfermé. Un jour le prisonnier écrivit avec un couteau sur une assiette d’argent, et jeta l’assiette par la fenêtre, vers un bateau qui était au rivage presque au pied de la tour; un pécheur, à qui ce bateau appartenait, ramassa l’assiette et la rapporta au gouverneur. Celui-ci étonné, demanda au pêcheur: «Avez-vous là ce qui est écrit sur cette assiette, et quelqu’un l’a-t-il vue entre vos mains?»«Je ne sais pas lire, répondit le pêcheur; je viens de la trouver, personne ne l’a vue.» Ce paysan fut retenu jusqu’à ce que le gouverneur fût bien informé qu’il n’avait jamais lu, et que l’assiette n’avait été vue de personne. «Allez, lui dit-il, vous êtes bien heureux de ne savoir pas lire.»

Chamillart fut le dernier ministre qui eut cet étrange secret. Quelques jours avant sa mort, le second maréchal de la Feuillade, son gendre, le conjura, à genoux, de lui apprendre ce que c’était que cet homme, qu’on ne connut jamais que sous le nom de l’Homme au Masque de Fer. Chamillart lui répondit que c’était le secret de l’Etat, et qu’il avait fait serment de ne le révéler jamais.

Le Masque de Fer a été une énigme dont chacun a voulu deviner le mot. Les uns ont dit que c’était le duc de Beaufort; mais le duc de Beaufort fut tué par les Turcs à la défense de Candie, en 1669, et l’Homme au Masque de Fer était à Pignerol en 1662. D’ailleurs, comment aurait-on transféré le duc de Beaufort en France, sans que personne n’en sût rien?

Les autres - dont le père Griffet - ont rêvé le comte de Vermandois, fils naturel de Louis XIV, mort publiquement de la petite vérole, en 1683, à l’armée, et enterré dans la ville d’Arras. Mais il faut être fou pour imaginer qu’on enterra une bûche à sa place; que Louis XIV fit faire un service solennel à cette bûche; et que pour achever la convalescence de son propre fils, il l’envoya prendre l’air à la Bastille pour le reste de sa vie, avec un masque de fer sur le visage.

On a imaginé ensuite - Saint-Foix, Essais sur Paris - que le duc de Montmouth, à qui le roi Jacques fit couper la tête publiquement dans Londres, en 1685, était l’Homme au Masque de Fer. Il aurait fallu qu’il eût ressuscité, que l’ordre des temps eût été changé, et que l’année 1662 eût pris la place de 1685; que le roi Jacques eût fait mourir, au lieu de lui, un homme qui lui ressemblât parfaitement; il aurait fallu trouver ce sosie, qui aurait eu la bonté de se faire couper le cou en public pour sauver le duc de Montmouth; il aurait fallu que toute l’Angleterre s’y fût méprise; qu’ensuite le roi Jacques eût prié instamment Louis XIV de vouloir bien lui servir de sergent et de geôlier. Louis XIV, ayant fait ce petit plaisir au roi Jacques, n’aurait pas manqué d’avoir les mêmes égards pour le roi Guillaume et pour la reine Anne, avec lesquels il fut en guerre.

Toutes ces illusions étant dissipées, il reste à savoir qui était ce prisonnier toujours masqué, auquel on a voit donné un nom italien, car on l’appela toujours Marchiali. D’après le Journal de du Jonca, il paraît certain qu’après la mort de ce prisonnier, il y eut ordre de brûler généralement tout ce qui avait étéà son usage, comme linge, habits, matelas, couvertures, et qu’on poussa même les précautions jusqu’à défaire les carreaux de sa chambre, dans la crainte qu’il n’eût caché quelque billet ou fait quelque marque qui eût pu aider à faire découvrir qui il était.

Article copié sur "La France pittoresque"

Autre article

 

19 novembre 1703: L'homme au Masque de fer décède subitement à la Bastille! Après 5 ans de détention, le prisonnier masqué meurt sans révéler son secret. Même Voltaire s'y casse les dents!

Le 19 novembre 1703, drame à la prison trois étoiles de la Bastille. L'un de ses plus anciens et respectés résidents a choisi de s'évader par la mort. Il s'agit du fameux homme au Masque de fer. Dans son journal d'écrou, le geôlier de la prison, Étienne du Junca, note: "Du même jour, lundi 19 novembre 1703, ce prisonnier inconnu, toujours masqué d'un masque de velours noir, que M. de Saint-Mars, gouverneur, a mené avec lui, en venant des îles Sainte-Marguerite, qu'il gardait depuis longtemps, lequel s'étant trouvé hier un peu mal en sortant de la messe, il est mort le jour d'hui sur les dix heures du soir, sans avoir eu une grande maladie, il ne se put moins. M. Giraut, notre aumônier, le confessa hier. Surpris de sa mort, il n'a point reçu les sacrements et notre aumônier l'a exhorté un moment avant de mourir et ce prisonnier inconnu, gardé depuis si longtemps, a été enterré mardi à quatre heures de l'après-midi, le 20 novembre, dans le cimetière de Saint-Paul, notre paroisse; sur le registre mortuaire, on a donné un nom aussi inconnu. M. de Rosarges, major, et M. Reil, chirurgien, ont signé le registre." Quelques jours plus tard, du Junca griffonne dans la marge: "J'ai appris depuis qu'on l'avait nommé sur le registre M. de Marchiel, qu'on a payé quarante livres d'enterrement."

"Toujours masqué et dont le nom ne se dit pas"… Qui est l'homme masqué enterré ce jour-là? Depuis trois siècles, le mystère hante les historiens. Le frère aîné de Louis XIV? Le fils illégitime de Cromwell? Le père de l'enfant de Rachida Dati? Personne ne le saura jamais! Certains ont voulu voir un faux dans le journal d'écrou tenu par du Junca, car, à la date du 19 novembre, il signale l'enterrement comme se déroulant le lendemain. Mais cela s'explique: du Junca ne fait pas de la littérature, il écrit pour lui-même. Ce journal n'a rien d'officiel. Probablement qu'il commence àécrire la notice nécrologique le 19, puis reprend la plume le lendemain, après l'enterrement.

Le geôlier était déjà en poste à la Bastille le 18 septembre 1698 quand l'homme au masque de velours y est écroué. Il écrit alors dans son cahier d'écrou: "Du judy 18 de septembre à trois heures après midy, M. de Saint-Mars, gouverneur du château de la Bastille, est arrivé pour sa première entrée venant de son gouvernement des lles Sainte-Marguerite et Honnorat, aiant avec lui dans sa litière un ancien prisonnier qu'il avet à Pignerol, lequel il fait tenir toujours masqué, dont le nom ne se dit pas et l'aiant fait mettre en descendant de sa litière dans la première chambre de la tour de la Basinière, en attendant la nuit, pour le mettre et le mener moy-même à neuf heures du soir avec M. de Rosarges, un des sergens que M. le Gouverneur a mené, dans la troisième chambre de la Bretaudière, que j'avès fait meubler de toutes choses quelques jours avant son arrivée, aiant rescu l'hordre de M. de Saint-Mars, lequel prisonnier sera servi et sounié par M. de Rosarges, que M. le Gouverneur norira."

"Un événement qui n'a point d'exemple"… Le premier àévoquer l'énigme de l'homme au Masque de fer et à lui faire une pub d'enfer, c'est Voltaire dans son ouvrage Le siècle de Louis XIV. N'oublions pas que le célèbre polémiste a effectué lui-même deux séjours à la Bastille - en 1717 et 1726 - au cours desquels on lui a certainement parlé du mystérieux prisonnier. Voici ce qu'il écrit: "Quelques mois après la mort de Mazarin, il arriva un événement qui n'a point d'exemple: et ce qui est non moins étrange, c'est que tous les historiens l'ont ignoré. On envoya dans le plus grand secret au château de l'île Sainte-Marguerite, dans la mer de Provence, un prisonnier inconnu, d'une taille au-dessus de l'ordinaire, jeune et de la figure la plus belle et la plus noble. Ce prisonnier dans la route portait un masque dont la mentonnière avait des ressorts d'acier, qui lui laissaient la liberté de manger avec le masque sur son visage. On avait ordre de le tuer s'il se découvrait. Il resta dans l'île jusqu'à ce qu'un officier de confiance, nommé Saint-Mars, gouverneur de Pignerol, ayant été fait gouverneur de la Bastille, l'an 1690, l'alla prendre à l'île Sainte-Marguerite et le conduisit à la Bastille, toujours masqué. Le marquis de Louvois alla le voir dans cette île avant la translation. Cet inconnu fut menéà la Bastille, où il fut logé aussi bien qu'on peut l'être dans ce château. On ne lui refusait rien de ce qu'il demandait. Son plus grand coût était pour le linge d'une finesse extraordinaire et pour les dentelles. Il jouait de la guitare. On lui faisait la plus grande chère et le gouverneur s'asseyait rarement devant lui..."

À quelques détails près, ces faits sont probablement exacts. Durant cinquante ans, Voltaire tente d'en savoir davantage sur l'homme masqué sans y parvenir. En 1771, il en fait le frère aîné de Louis XIV, fruit des amours d'Anne d'Autriche avec un amant inconnu. Apprenant l'existence de cet aîné illégitime, Louis XIV l'aurait fait enfermer à vie en lui imposant un masque de velours pour qu'il ne soit pas reconnu à ses traits... Une hypothèse aussi improbable la réélection de Hollande lors des prochaines présidentielles…

19 novembre 1703. L'homme au Masque de fer décède subitement à la Bastille !
© Le Point - Publié le 19/11/2012 à 00:00 - Modifié le 19/11/2014 à 00:00

 

19 novembre 1665: mort du peintre Nicolas Poussin à Rome

Nicolas Poussin, né aux Andelys en Normandie, le 15 juin 1594, fut l’élève de son génie: il se perfectionna à Rome. On l’appelle le peintre des gens d’esprit; on pourrait aussi l’appeler celui des gens de goût. Il n’a d’autre défaut que celui d’avoir outré le sombre du coloris de l’école romaine.

Avant la grande réforme de l’école française, réforme qui, pour s’opérer, ne demanda pas moins que les forces combinées d’une révolution sociale et d’un homme de génie, Nicolas Poussin était surnommé le Raphaël de la France; on l’appelait aussi le peintre des gens d’esprit, pour rendre justice au mérite de pensée, qui, dans ses ouvrages, s’unissait toujours au mérite d’exécution.

Originaire de Soissons, et fils d’un gentilhomme, dont les services militaires sous trois rois, Charles OX, Henri III et Henri IV, avaient consumé la fortune, il naquit aux Andelys le 15 juin 1594, et fit ses études; mais, dès cette époque, la plume l’occupait moins que le crayon; les marges de ses livres ou les murs de la classe attestaient ses prodigieuses dispositions pour le dessin. Son talent se développa presque de lui-même. A dix-huit ans, il vint à Paris seul et à l’insu de son père: un peintre d’Amiens, Quintin Varin, lui avait appris, entre autres procédés, à peindre en détrempe avec une facilité extrême. A Paris, il passa successivement dans l’atelier de plusieurs artistes médiocres; son génie, sou assiduitéà l’étude le formèrent bien plus que leurs leçons.

Indiquons, par un exemple, les obstacles contre lesquels le jeune peintre eut à lutter: c’est le plus bel hommage qu’on puisse rendre à sa gloire. Poussin brûlait du désir de visiter Rome; deux fois il en prit la route, et deux fois il resta en chemin: la première, il alla jusqu’à Florence; la seconde, il s’arrêta à Lyon, où après avoir abandonné gaiement à la fortune, comme il disait, son dernier écu, il, resta jusqu’à ce qu’il eût acquitté en tableaux une dette contractée envers un marchand.

Au retour de ce voyage, en 1623, Poussin concourut pour une suite de tableaux, demandés par le collège des Jésuites et relatifs la canonisation de leur fondateur. Il triompha de ses rivaux, et les six tableaux, qu’il avait produits en moins d’une semaine, attirèrent sur lui les regards du cavalier Marin, dont il fit la connaissance, non à Rome, ainsi qu’on l’a imprimé souvent, mais à Paris. Le poète lui offrit un logement, et l’occupa aux dessins de sujets tirés de son poème d’Adonis. Le cavalier Marin partit pour Rome, et Poussin alla l’y rejoindre (1624): le cavalier ne tarda pas à mourir, et malgré les recommandations qu’il avait laissées à son ami, Poussin se trouva presque sans ressources, obligé de vendre ses ouvrages à vil prix.

Infatigable, inébranlable, comme tous les grands artistes, Poussin s’enrichit de toutes les connaissances utiles à la pratique de son art; il apprit la géométrie, la perspective, l’architecture, l’anatomie: sa conversation, ses lectures, ses promenades se résumaient en études; et cette persévérance, cette ardeur, il les conserva jusque dans sa vieillesse: «J’ai souvent admiré, dit Bonaventure d’Argonne, le soin qu’il prenait pour la perfection de son art. A l’âge où il était, je l’ai rencontré parmi les débris de l’ancienne Rome, et quelquefois dans la campagne, et sur les bords du Tibre, dessinant ce qu’il remarquait le plus à son goût. Je l’ai vu aussi qui ramassait des cailloux, de la mousse, des fleurs, et d’autres objets semblables, qu’il voulait peindre d’après nature. Je lui demandai un jour par quelle voie il était arrivéà ce haut degré de vérité où il avait porté la peinture; il me répondit modestement: je n’ai rien négligé.»

Poussin était fixéà Rome, lorsqu’un sieur Denoyers, surintendant des bâtiments, amateur de peinture, sollicita de Louis XIII et du cardinal de Richelieu la permission de le faire venir en France pour décorer, comme peintre et comme architecte, la grande galerie du Louvre: vers la fin de 1640, Poussin arriva à Paris, avec le brevet de premier peintre ordinaire du roi. L’envie et les cabales l’attendaient dans sa patrie. Jacques Fouquiers, peintre fameux par son sobriquet de baron à longues oreilles, avait aussi un brevet, qui l’autorisait, disait-il, à décorer la galerie de ses seuls tableaux.

L’architecte du roi, Lemercier, venait de surcharger cette même galerie de décorations et d’architectures de mauvais goût: Poussin, à peine entré en exercice, fit tout abattre. Toute l’école de Vouet, que favorisait la reine, se déclara contre lui. C’étaient trop d’ennemis, trop de dégoûts à la fois pour un peintre uniquement occupé de son art, et par conséquent étranger à l’intrigue. Poussin repartit pour Rome (1642) qu’il ne quitta plus; avant de sortir de France, il lui laissa des adieux foudroyants dans un tableau allégorique.

Chaque artiste se fait une théorie qu’il reproduit plus ou moins dans ses ouvrages: celle de Poussin avait pour principe le beau idéal; c’est ce qui explique sa profonde vénération pour les anciens, et son éloignement pour l’école flamande. Plein de jugement dans toutes ses compositions, il dessinait avec une correction sévère: jamais il ne péchait contre la science ou la convenance. Large et grand dans son style, ingénieux dans ses inventions, il avait étudié particulièrement les tableaux su Titien; aussi ses premiers tableaux se recommandaient-ils par un coloris supérieur à celui des autres. Mais il craignit, à ce qu’il disait lui-même, «que le charme du coloris ne lui fit négliger le dessin», et il n’accorda pas à cette partie de l’art, qui en fait la magie, toute l’attention nécessaire.

La critique lui reproche encore, outre sa passion trop vive pour l’antiquité, d’avoir trop multiplié les plis de ses étoffes, de ne pas avoir assez contrasté ses attitudes, ni assez varié ses airs de tête et ses expressions. A ces défauts près, il pouvait soutenir le parallèle avec les plus grands maîtres d’Italie, dont il avait d’ailleurs la fécondité; le nombre de ses productions est étonnant, surtout quand on songe que jamais il ne se fit aider dans l’exécution de ses ouvrages, la plupart très compliqués. Ses tableaux les plus renommés sont ceux de Germanicus, la Prise de Jérusalem, la Peste des Philistins, Rebecca, la Femme adultère, les Sept sacrements, le Déluge, etc. Delille a célébré dans le poème des jardins l’admirable tableau des Bergers de l’Arcadie, représentant un paysage, dans lequel se trouve près du fleuve Alphée, un tombeau où des jeunes gens s’arrêtent et lisent cette inscription: Et in arcadia ego! (Et moi je fus aussi pasteur de l’Arcadie!)

Poussin n’eut pas d’autres élèves que Gaspar et Jean Dughet: terminant tout lui-même, il ménageait l’emploi de son temps, qu’il partageait entre son travail et ses promenades, et n’admettait que peu d’amis dans son- atelier. Bien que Louis XIV lui eût toujours conservé son titre de premier peintre et ses pensions, le grand artiste ne fut jamais riche: sa maison était montée sur le pied le plus modeste. Un soir, il reconduisait lui-même, la lampe à la main, le cardinal Mancini; ce prélat ne put s’empêcher de lui dire: «Je vous plains beaucoup, monsieur Poussin, de n’avoir pas seulement un valet. - Et moi, répondit Poussin, je vous plains beaucoup plus, monseigneur, d’en avoir un si grand nombre.» Il travaillait beaucoup pour la gloire et fort peu pour le gain. Jamais il ne fixait de prix pour ses tableaux; il marquait derrière la somme qu’il en voulait, et renvoyait tout ce qui dépassait sa propre estimation. Il avait encore l’habitude d’accompagner ses ouvrages d’une lettre, qui en rendait un compte exact et détaillé.

Dans les dernières années de sa vie, la constitution robuste de Poussin s’était affaiblie par l’excès de travail; la mollesse de touche que l’on remarque dans le tableau du Déluge, sied bien à une nature noyée par les eaux: le tremblement de sa main se fait sentir dans les dessins de la même époque. Le chagrin, que lui causa la mort de sa femme (1664) accrut son infirmité. Dès le mois de janvier 1665, il avait mandéà Félibien qu’ayant, depuis quelque temps abandonné ses pinceaux, il ne songeait qu’à se préparer à la mort: «J’y touche du corps», disait-il, et par ce mot il indiquait sa confiance en un religieux avenir. Il mourut dans la soixante-douzième année de son âge: par son testament il avait défendu toute cérémonie pompeuse à ses funérailles, et partagé entre quelques parents les quinze mille écus romains, qui composaient toute sa fortune.

Article copié sur "La France pittoresque"

 

Pour l’éphéméride du dix-neuf novembre c’est ICI
http://mickeywerlen.canalblog.com/archives/2013/11/19/28463483.html

 

Dicton du jour de Charlie Hebdo  

Ben pour le dicton de Charlie hebdo de ce jour, le Charlie de service va se défouler un max sur la musique choisie par Mickey; rien de tel que le boogie woogie et le  rock and roll comme exercice du matin et puis pour ceux qui ne peuvent plus, ils ont qu'à faire comme moi, je danse dans ma tête et c'est tout aussi bien...

 

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Ben pour la zique de ce mercredi, on va s’écouter les ZZ Top en concert à Bonnaroo en 2013… Un plaisir de les écouter… Allez les amis, faites-vous plaisir et je vous souhaite une bonne écoute!!!

https://www.youtube.com/watch?v=-uZinAmZtJg

 

Et en avant pour les blagounettes du jour, un bouquet divers et automnal, des courtes mais bonnes, des longues mais connes, des connues et des moins connues; quoi, des blagues à deux balles ou à quatre sous...

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Avec une voix très séduisante la femme demande à son mari
- As-tu déjà vu 20 € tout froissés?
- Non… dit son mari. 
Elle lui fait un petit sourire sexy, déboutonne les trois premiers boutons de son chemisier et lentement montrant son décolletéôte un ravissant petit soutien-gorge push-up à 20€ et le jette sur le lit. 
Il prend le soutif de 20 € et sourit d'un air approbateur.
Elle demande ensuite:
- As-tu déjà vu 50 € tout froissés?
- Non… dit-il. 
Elle lui fait un autre petit sourire sexy, relève sa jupe, quitte sa ravissante culotte de soie dentelée à 50€ et la jette sur le lit.
Il prend la petite culotte à 50 € et commence à respirer un peu plus vite. 
- Maintenant, dit-elle: 
As-tu jamais vu 30.000 € tout froissés?
- Jamais dit-il en devenant encore plus excité et enthousiaste.
Alors elle lui dit : 
- Jette un œil dans le garage...

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Une fille va voir son père et lui demande :
Un type va chez un rabbin pour faire circoncire son chien.
Le rabbin refuse mais le type insiste.
Finalement, le rabbin lui demande quelle est la race du chien.
- C'est un Doberman!
- Un Doberman? Mais c'est un nom juif! D'accord pour la circoncision!

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Un psychanalyste téléphone à l'un de ses collègues:
- J'en ai un peu marre de la bonne cuisine.
Par contre, mon pavillon aurait besoin d'un grand nettoyage de printemps.
Alors, si tu veux, je te refile un de mes patients qui se prend pour Paul Bocuse contre un des tiens qui s'imaginerait être Monsieur Propre.

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Un grand voyageur raconte l'une de ses plus mémorables expéditions.
- Dans une île de l'archipel indonésien, je suis tombé sur une tribu que fascinaient littéralement nos pièces de 10 F.
Je me rappelle que le chef, en échange d'une dizaine de ces pièces, m'avait offert sa fille de seize ans, un troupeau de cochons et une bouteille de leur whisky local.
Ce qui m'a marqué, dans cet échange, c'est que, pour le prix, ce n'était pas du tout du mauvais whisky.

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Avant le mariage, une mère dit à sa fille:
- Quand tu seras mariée, pendant ta nuit de noces, ton mari va se jeter sur toi, il va te labourer le ventre et cela te fera jouir!
Mais, le soir du mariage, au moment crucial, le jeune mari est complètement bourré et s'écroule sur le lit.
Le lendemain la mère demande à sa fille:
- Alors? C'était bien? Raconte-moi!
La fille lui répond:
- Non, il ne s'est rien passé, il est rentré saoul comme une bourrique.
Plusieurs jours comme cela et finalement la mère donne un conseil à sa fille pour stimuler son mari:
- Tu vois, le matin, avant qu'il se lève, tu entrouvres les volets, tu laisses un rayon de soleil filtrer jusqu'à ta chemise, que tu relèves pour lui, et le soleil caressera ton sexe...
La jeune femme fait tout cela le lendemain matin et, quand le rayon de soleil est sur son sexe, elle réveille doucement son mari:
- Chéri, chéri, regarde-moi!
Le type ouvre un œil, regarde le sexe de sa femme et lui donne un grand coup de la main en disant:
- Araignée du matin, chagrin!

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Sur les Boulevards, un clochard aux cheveux blancs jouait de l'accordéon, par un froid sibérien.
Soudain, il a un étourdissement et tombe évanoui.
On s'empresse autour de lui et on le transporte dans une brasserie voisine:
- Ouvrez-lui son col, dit un monsieur.
- Donnez-lui un verre de rhum, conseille une dame.
- Appelez police-secours, fait une troisième personne.
- Donnez-lui un verre de rhum, répète la dame.
- Passez-lui de l'eau sur les tempes, suggère une jeune fille.
- Donnez-lui un verre de rhum, insiste la dame. A ce moment, le clochard ouvre un œil et murmure:
- Mais, enfin, Bon Dieu! Allez-vous vous décider à l'écouter, cette femme?

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C'est mercredi... le réveille-matin ne fait pas la grève pour ce milieu de semaine et la nuit s'allongeant de plus en plus, le départ au travail et la rentrée le soir se font de nuit et la lunière du jour pour beaucoup se fait au moment de la pause de midi... Ce soir la semaine aura basculé, le plus gros du travail hebdomadaire sera fait et les deux jours restant seront presque une promenade de santé; courage !!! Une pensée pour celles et ceux qui souffrent autant de la maladie que d'autres choses et à ceux qui pansent les plaies dues aux divers maux que l'adversité afflige à chacun... Prenez soin de vous et je vous souhaite une bonne journée en vous disant à la revoyure...  

 

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Éphéméride du vingt novembre

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«Le vingt novembre nous montre quel bonhomme sera l’hiver.»

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«À la Saint-Edmond, on préfère la pêche au saumon que l'écoute d'un sermon sur les démons.»

 

Cordial salut du jour et bisous à tous

 

Salut les amis et merci de votre visite; c'est jeudi, le temps s'améliore un peu mais il fait plus frais; quoi, des températures de saison... le bétail ne sort pas avec ce brouillard matinal... L'automne est bien là et il est bien installé pour un mois encore, après ce sera les trois mois d'hiver qui nous attendent... Habillez-vous bien pour ne pas choper la crève, ce n'est pas le moment !

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Pour la météo d'aujourd'hui, il est prévu que pour la Suisse romande avec 2° et un ciel très nuageux dans la nuit, ce sera pour ce jour: bancs de stratus ou de brouillard étendus sur le Plateau en dessous de 800 m, se dissipant en partie l'après-midi. Ailleurs et au-dessus, temps bien ensoleillé malgré quelques voiles de nuages élevés. Net redoux en montagne. Température en plaine: minima 0°à 2° sur le Plateau, -1°à -3° au fond des vallées alpines et jurassiennes; maxima 6°à 8° sur le Plateau, jusqu'à 10° en Valais. Température à 2000 m: +5°. En montagne, faible vent de secteur ouest... 

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Pour l'Hexagone, une météo de saison avec encore des améliorations... Avec pour aujourd'hui: en matinée, les brouillards sont moins nombreux que la veille et se rencontrent préférentiellement dans le nord-est. Les nuages bas en revanche restent omniprésents au nord. Pluies faibles en Bretagne. Au sud les entrées maritimes donnent quelques gouttes en Languedoc. Dans l’après-midi, le soleil s'impose au sud ainsi que la douceur mais au nord les nuages bas sont souvent de la partie avec des températures de saison. Vent d'autan dans la plaine toulousaine. En soirée, les conditions évoluent peu avec quelques gouttes sur l'Hérault. Le vent d'autan persiste. Dans la nuit, pluies en Languedoc mais temps sec sur toutes les autres régions, des brouillards se forment en fin de nuit… 

 

Pour l'Outre-mer: à Mayotte, ensoleillé et voilé avec des températures de l'ordre de 27°; à l'île de la Réunion ce sera variable avec des températures de l'ordre de 29°; à la Martinique pluvieux avec des températures de l'ordre de 31°; ensoleillé et pluvieux avec des températures de l'ordre de 32° en Guadeloupe; ensoleillé, ensoleillé et pluvieux en Guyane française avec des températures de l'ordre de 34°; Polynésie française peu nuageux à très nuageux et quelques averses; nuageux à très nuageux et quelques éclaircies aux Marquises avec des températures de 29°; ensoleillé avec passages nuageux et venteux à Saint-Pierre et Miquelon avec des températures de 4°...

 

Bonne journée à tous et que le soleil et la chaleur soient aussi dans vos cœurs... Aujourd'hui le lever du Soleil est à 07:35 et le coucher du Soleil se fera à 16:57 et le jour est plus court de 2 minutes...

 

Valeurs remarquables de novembre en France

TMax: 31.4°C (Solenzara le 10/11/1985)
TMin: -15.3°C (Orleans le 30/11/2010)
Précip: 321.0 mm (Mont Aigoual le 07/11/1982)

 

Et pour les amis qui aiment la pêche à pied, les prochaines grandes marées auront lieu... : 
Horaire des marées à Saint-Malo  

Lundi 22 décembre à 06h56 coefficient 91, à 19h20 coefficient 95
Mardi 23 décembre à 07h40 coefficient 97, à 20h05 coefficient 99
Mercredi 24 décembre à 08h25 coefficient 99, à 20h50 coefficient 99
Jeudi 25 décembre à 09h09 coefficient 97, à 21h35 coefficient 95
Vendredi 26 décembre à 09h55 coefficient 91, à 22h21 coefficient 91

 

Historique d'une météo, qu’on a trop souvent tendance à oublier… 

En 1988: à Saint-Hubert il y a 14 centimètres de neige
En 1971: un tapis de neige de 23 cm recouvrait Elsenborn
En 1971: la température chutait jusqu'à -13,8 °à Botrange et -11,6°à la Baraque Michel

 

Les journées mondiales et internationales

Le vingt novembre c’est Journée Internationale des droits de l'enfant
http://www.journee-mondiale.com/98/journee-internationale-des-droits-de-l-enfant.htm

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Le vingt novembre c’est Journée nationale contre l'herpés
http://www.journee-mondiale.com/99/journee-nationale-contre-l-herpes.htm

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Le vingt novembre c’est Journée nationale de la trisomie 21
http://www.journee-mondiale.com/131/journee-nationale-de-la-trisomie-21.htm

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Le vingt novembre c’est Journée Mondiale pour l'industrialisation de l'Afrique
http://www.journee-mondiale.com/97/journee-mondiale-pour-l-industrialisation-de-l-afrique.htm

 afrique

 

Le vingt novembre c’est Journée de la Philosophie à l'UNESCO
http://www.journee-mondiale.com/80/journee-de-la-philosophie-a-l-unesco.htm

 

 philosophie

 

Le vingt novembre c’est Journée internationale du souvenir trans
http://www.journee-mondiale.com/213/journee-internationale-du-souvenir-trans.htm

 

La France pittoresque

L’Asperge ou impératrice des légumes trouve grâce aux yeux du centenaire Fontenelle.
D’après «La Joie de la maison», paru en 1902

Fervent adepte de l’asperge, plante délicate que le célèbre Brillat-Savarin honorait de l’appellation «impératrice des légumes», le centenaire Fontenelle n’avait qu’une aversion: qu’on la lui serve avec force sauce, cependant qu’il ne l’aimait qu’à l’huile ou au vinaigre, rehaussée de fines herbes hachées

«Chaque arrivée de saison nouvelle amène une sorte de mélancolie, parce qu’elle suit la fin de la saison précédente, et que c’est un pas de plus sur le chemin de la vie. Mais la nature bienveillante pour l’homme lui ménage toujours quelque adoucissement à sa peine, et, sous une forme ou sous une autre, lui apporte quelque plaisir de compensation. Quand vient le printemps, c’est le renouveau des tendres feuillages d’un vert naissant qui récrée nos regards; et pour le gourmet, c’est aussi le retour de ce légume exquis, délicat, d’un goût si fin, qu’on appelle l’asperge, régal sans pareil pour le palais d’un galant homme...»

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Ainsi s’exprimait un philosophe gastronome du XVIIIe siècle, Fontenelle, en parlant de la plante délicate qu’il adorait et que Brillat-Savarin appelait l’ «impératrice des légumes» et aussi «le plus aimable des Térianthes». Il l’aimait passionnément, il prétendait qu’elle était pour lui, non seulement un manger de prédilection, mais aussi un agent de bonne santé. Il se peut. Comme il a vécu cent ans, le doux égoïste, ignorant de toute infirmité, l’asperge est peut-être pour quelque chose dans sa longévité; mais il faut dire aussi, qu’indifférent, cuirassé d’incertitude, ménager de ses émotions, ce poisson d’eau tiède, comme l’appelait Rivarol, a vu très probablement se prolonger son existence, à l’infini, parce qu’il eut l’esprit de ne pas en user les ressorts, et qu’il la consomma en économe, presque en avare.

C’est pour lui que se cultivèrent les premières asperges d’Argenteuil, un coin de prédilection, une terre de Chanaan, pour ce légume, qui s’y plaît et y prospère. Tous les ans, Fontenelle en recevait les premières bottes, alors que les asperges, encore pâles, sont dans la primeur de leur délicatesse. Il réunissait alors à sa table, toujours bien servie, quelques amateurs choisis, des gourmets d’élite, dignes d’apprécier la saveur du légume virginal. Parmi eux, le cardinal Dubois, qui était une fourchette sérieuse. Le repas se faisait gaiement, arrosé de vins généreux. Mais il y avait un nuage annuel à ces agapes de printemps, un nuage qui se reformait chaque année. Le cardinal n’aimait les asperges qu’à la sauce au beurre, une hollandaise bien liée, tandis que Fontenelle les préférait à l’huile et au vinaigre, avec fines herbes hachées. D’ordinaire, on divisait donc les pousses précieuses en deux parts: la moitiéétait servie chaude, avec la sauce, l’autre moitié froide, avec l’huile.

Or, il arriva qu’un jour, au moment de se mettre à table, Dubois, toujours très exact, n’était pas arrivé. Le maître de la maison commençait à s’impatienter, il prévoyait des sauces tournées, des rôtis rissolés et durcis, lorsque soudain la porte s’ouvrit et l’intendant du cardinal, tout de noir habillé, s’avança et dit:

- Messieurs, n’attendez pas mon maître, il ne viendra pas...
- Pourquoi? fit Fontenelle très étonné.
- Parce qu’il a rendu son âme à Dieu.

Il y eut un petit moment d’émotion, une émotion qui, d’ailleurs, ne se prolongea guère: «Messieurs, reprit alors Fontenelle d’une voix grave, puisqu’il en est ainsi, rien ne s’oppose plus à ce que nous nous mettions à table.» Puis, descendant à la cuisine, il cria à son chef: «Maintenant, tu sais, toi! Fais refroidir toutes tes asperges. Plus de sauce, tu entends bien... plus de sauce!... mais toutes à l’huile!»

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L’origine de l’asperge se perd dans la nuit des temps. Les Grecs et les Romains la connaissaient et en appréciaient les mérites. Pour les Grecs, c’était une friandise.. Pour les Romains, un aliment recherché, mais point rare, car l’asperge poussait un peu partout, à l’état sauvage ou par culture. Les cultures d’asperges les plus renommées de l’antiquitéétaient à Ravenne, une terre où ce légume se complaisait et s’engraissait dans des proportions singulières. Trois asperges de Ravenne, dans la bonne saison, suffisaient amplement pour donner le poids d’une livre. C’est Pline, le naturaliste, qui l’affirme. Nous obtenons aujourd’hui de belles et bonnes asperges par la culture, mais nous ignorons ces «monstres». C’est, d’ailleurs, La Quintinie, le jardinier de Louis XIV, au potager de Versailles, qui, le premier, établit des couches pour la culture artificielle de l’asperge, qu’il réalisa en toutes saisons, ainsi que cela se pratique encore aujourd’hui par des procédés analogues.

Les qualités de l’asperge sont connues. La principale est d’activer les sécrétions normales du corps humain et d’être utilement diurétique – ce qui équivaut à dépurative – et essentiellement rafraîchissante. Elle a un inconvénient qui est d’infliger un parfum désagréable à ce que Sganarelle, le «médecin malgré lui» de Molière, appelait le «superflu de la boisson». Broussais prétendait que ce légume agissait directement sur le cœur, pour lequel il était un calmant précieux.

Voilà bien des qualités précises, au regard des reproches vagues adressés à l’ «impératrice des légumes». Un grand amateur d’asperges, à l’image de Pétrone, François Ier, Voltaire, Fontenelle et quelques autres personnages d’une distinction qui n’est pas à dédaigner, disait:

- Je suis convaincu que l’asperge est un légume excellent, et que tout le mal qu’on en dit est pure calomnie...
- A quoi voyez-vous cela?... lui répondait-on.
- A quoi je vois cela?... à une raison bien simple, c’est que je l’aime beaucoup!
Et il en dressait une montagne sur son assiette, en riant de tout cœur.

Article copié sur "La France pittoresque"

 

Approvisionnement de Paris en viandes.

Avant la Révolution de 1789, tous les animaux qui servaient à l’approvisionnement de Paris étaient abattus à l’intérieur de la ville, dans les tueries de la Croix-Rouge, de l’apport Paris, des rues des Boucheries, Montmartre, Saint-Martin, Traversine et autres. Les troupes de bœufs parcouraient les quartiers les plus fréquentés. Effarouchés par le bruit des voitures, irrités par les excitations des enfants, les attaques ou les aboiements des chiens errants, ils prenaient souvent la fuite, se précipitaient dans les magasins, dans les cours, dans les allées, y portaient l’épouvante, blessaient les personnes et y commettaient de grands dégâts. Des émanations malsaines s’exhalaient des tueries mal aérées et trop petites. Le fumier répandait une odeur insupportable. Le sang coulait dans les ruisseaux avec d’autres détritus d’animaux qui s’y putréfiaient. La fonte des suifs infectait le voisinage et était de plus un danger permanent d’incendie.

Depuis Philippe-Auguste jusqu’à Louis XVI, un grand nombre d’ordonnances et d’arrêts avaient été rendus sur cette matière. La plupart des boucheries ou tueries appartenaient à des abbayes; les autres étaient des propriétés particulières. Delamarre en comptait 307 sous le nom d’étaux, au commencement du dix-huitième siècle. En 1788, une commission académique, composée de MM. Tillet, Darcet, Daubenton, Coulomb, Lavoisier, Laplace, et Bailly, rapporteur, exprima le vœu «que les tueries fussent éloignées de l’intérieur de Paris».

Il s’écoula encore plus de quinze ans avant que cette sage pensée ne reçût son exécution. Après avoir rappelé ce fait dans la belle biographie de Bailly qu’il a publiée peu de temps avant sa mort, l’illustre Arago ajoute une réflexion bien triste, mais bien vraie: «Celui qui sème une pensée dans le champ des préjugés, des intérêts privés, de la routine, ne doit jamais compter sur une moisson prochaine».

Quand la loi du 17 mars 1791 vint proclamer la liberté de toutes les industries, il y avait 230 bouchers exploitants et privilégiés. Après dix ans de commerce libre, le 30 septembre 1802, la boucherie fut de nouveau réglementée par un décret qui, successivement modifié en 1811, en 1825 et en 1829, nous a conduits au système actuel dont voici les principales dispositions:

1 - Limitation des bouchers à 400, avec un syndicat chargé de l’administration et de la discipline intérieure, sous la haute surveillance du préfet de police;

2 - Interdiction de vendre ou d’acheter les bestiaux en dehors des marchés autorisés;

3 - Obligation pour chaque bouclier de payer ses vendeurs par l’intermédiaire d’une caisse municipale, et de déposer, lors de son entrée en exercice, un cautionnement destinéà garantir les payements faits par cette caisse;

4 - Obligation d’abattre dans les établissements municipaux.

Ces établissements sont au nombre de cinq, à savoir: les abattoirs de Montmartre, de Ménilmontant, de Grenelle, du Roule et de Villejuif. Par suite d’autorisations continuées aux veuves et aux enfants des bouchers, il n’a pas été possible de réduire le nombre des étaux au chiffre de 400, qui depuis longtemps est dépassé et est aujourd’hui de 501.

Les marchés autorisés sont ceux de Sceaux et de Poissy pour les bestiaux de toute sorte, de la Chapelle Saint-Denis pour les vaches grasses, et le cloître des Bernardins pour les vaches et les veaux. Tout boucher doit s’approvisionner à l’un de ces marchés. Pour le gros bétail, c’est surtout aux marchés de Sceaux, de Poissy et de la Chapelle que l’on a recours. Vendeurs et acheteurs débattent leur prix à l’amiable. Une fois d’accord sur les conditions, un inspecteur de place est appelé pour inscrire le marché; un bon est délivré au vendeur qui va en toucher le montant à la caisse, et l’acheteur fait diriger son acquisition sur l’abattoir le plus à portée de son établissement.

Comme on a toujours un grand nombre de bestiaux à mener ainsi, on en forme des bandes qui sont codifiées à des hommes spéciaux auxquels on donne une feuille de route, après, toutefois, que chaque boucher a marqué sa marchandise afin de pouvoir la reconnaître. En général, cette marque se fait avec une force à l’aide de laquelle on coupe les poils d’un côté de la croupe de façon à former des lettres ou des chiffres particuliers.

Arrivéà la barrière, le conducteur du troupeau donne sa feuille à un employé de l’octroi, et on procède aussitôt à l’introduction des animaux. Une petite porte est ménagée à chacune des grilles désignées pour ce genre de réception. Les deux côtés de ces petites portes sont garnis de cylindres de bois qui peuvent tourner sur un axe perpendiculaire. Cette précaution a pour but d’empêcher les animaux de s’écorcher, de se froisser les chairs contre des corps durs et résistants, souvent carrés, anguleux ou pointus. Il était d’autant plus utile de prendre cette mesure, qu’en général, une fois la première bête passée, les autres veulent la suivre et toutes se pressent pour arriver de l’autre côté.

La gravure ci-contre indique la manière dont on s’y prend pour compter le bétail à la barrière. Le bouvier, qui a remis sa feuille de route à l’employé avec lequel il cause, vérifie lui-même

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Manière de compter le bétail aux barrières de Paris (Dessin de Karl Girardet), le nombre des bêtes qui entrent, car il est le premier intéresséà retrouver ce qui lui a été confié, attendu qu’il en est responsable.

L’employé qui tient la porte est armé d’un bâton qui peut lui servir pour se garer en cas d’accident et qui lui est d’un grand secours pour éviter les erreurs. En effet, il touche chaque bête qui passe en répétant le nombre auquel elle correspond.

Sans cette précaution, qui l’oblige à accomplir une action déterminée, il se pourrait très bien que, sur un certain nombre de sujets, sa mémoire vînt à lui faire défaut ou que les chiffres réel fussent confondus avec d’autres dans sa pensée. Au premier plan, on voit le chien du conducteur qui est occupéà masser ses craintifs prisonniers jusqu’à la fin du passage, et dans le fond du tableau, on aperçoit l’aide qui empêche les plus turbulents de monter sur les autres, en même temps qu’il pousse la bande vers la porte de contrôle. Une fois dans Paris, hommes et bêtes se dirigent vers l’abattoir désigné, toujours par des chemins déserts, le plus souvent par les boulevards extérieurs.

En général, voici la marche suivie. Les arrivages de Poissy entrent par la barrière Ménilmontant pour aller à l’abattoir du même nom ou de Popincourt, et par la barrière Rochechouart ou par celle des Martyrs pour aller à l’abattoir Montmartre. Ceux de Sceaux entrent par la barrière du Maine ou par la barrière d’Enfer. Quand ils doivent traverser la Seine, ils suivent le chemin Vert, passent à la barrière d’Enfer, franchissent le pont d’Austerlitz et avancent le long du canal Saint-Martin.

Nous vu avec quel soin on compte les animaux à la barrière. Immédiatement après ou avant leur entrée, on déclare en bloc vers quel abattoir ils sont dirigés. Là, on en constate encore le nombre, en inscrivant au compte de chaque boucher en particulier les animaux qui lui sont destinés. Après les façons d’usages, c’est-à-dire, par exemple, quand le boeuf est fait, qu’il n’en reste plus que les quatre quartiers ensemble ou détachés, des employés en prennent le poids, et autant ils trouvent de kilogrammes, autant de fois on compte de 12c, 34 que le propriétaire est obligé de payer.

On n’en est pas encore arrivéà simplifier les choses de telle façon que ces droits puissent être reçus par les employés de l’octroi qui sont attachés à l’abattoir; autrefois, il fallait aller payer à la barrière par laquelle les animaux étaient entrés. Aujourd’hui, chacun peut et doit se libérer à la barrière qui est la plus rapprochée du lieu de l’abattage. La viande, une fois sortie des abattoirs, peut être débitée à volonté, soit dans les étaux particuliers, soit dans les halles où 40 places sur 161 sont réservées aux bouchers de Paris, soit enfin à la criée. Dans ce dernier cas, la marchandise a encore de nouveaux frais à supporter.

Mais indépendamment des viandes provenant des abattoirs de Paris, il en arrive encore des quatre abattoirs de la banlieue, qui sont à Saint-Denis, aux Batignolles, à la Villette et à Belleville, et même des tueries particulières qui existent encore dans les localités qui n’ont pas rang de ville. Depuis quelque temps, les chemins de fer en apportent beaucoup aussi. Avant la loi du 10 mai 1846, ces viandes dites à la main payaient 18 centimes d’entrée par kilogramme, plus le décime; aujourd’hui il y a près de 7 centimes de diminution. Cette différence est en faveur de forains qui peuvent entrer les morceaux de choix seulement: aussi a-t-elle déjà occasionné une certaine perturbation dans le commerce de la boucherie parisienne, qui a des tendances à abandonner les abattoirs pour se soustraire aux droits qui les frappent, sur les viandes de toutes qualités.

Il y a trois classes de bouchers:

1 - Ceux qui abattent pour leur étal et pour vendre à leurs confrères; ce sont les chevillards.

2 - Ceux qui abattent pour leur étal seulement.

3 - Ceux qui n’abattent que rarement ou jamais, et qui viennent acheter la viande toute prête aux marchands en gros.

Les uns et les autres achètent encore assez souvent les morceaux de choix aux bouchers des campagnes qui vendent chez eux les parties inférieures. C’est surtout l’hiver que ce genre de commerce est le plus animé.

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Le Chapeau de Sans-Ame ou comment bien acquis peut aussi profiter.
D’après «Journal du dimanche: littérature, histoire, voyages musique», n° du 24 janvier 1892

En vue d’expliquer un proverbe des Alpes-de-Haute-Provence, Paul Arène relate l’histoire insolite du paysan dit Sans-Ame, habitant le pays rocailleux d’Entrepierres, qui pour tout avoir possédait «un coin de terre très en pente avec moins de terre que de cailloux; pour demeure, une masure en ruines; pour amis, une chèvre et un âne qui faisaient leur bergerie et leur étable de l’unique pièce du logis», et au chapeau duquel le curé eut le malheur de s’en prendre.

La masure, tant bien que mal, paraît de la pluie; le coin de terre, quand Dieu ne le grêlait point, donnait au bout de l’an quelques épis maigres, juste assez pour vivre; la chèvre, après avoir tout le jour couru au travers des lavandes, rapportait à la nuit, en moyenne, un litre de lait; et si le pauvre homme (cela lui arrivait une fois par mois!) avait envie de se régaler d’un coup de vin, il s’en allait dans la montagne, coupait douze fagots de genêt vert, les chargeait sur l’âne et descendait les vendre à la ville, où les douze fagots rendaient vingt-quatre sous. Ce qui fait que, le soir, l’âne le ramenait vaguement gris, brimbalant au roulis du bât, mais joyeux et plein de courage pour boire de l’eau le restant des quatre semaines.

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Village d’Entrepierres (Alpes-de-Haute-Provence). © Crédit photo: Altitude B

Ce pauvre homme se trouvait heureux et n’enviait le bien de personne. Seulement, il avait des idées à lui et n’entrait jamais dans les églises. On l’accusait d’avoir dit un jour, au grand scandale de ceux qui l’entendirent: «Le bon Dieu, le voilà!» en montrant le soleil. Depuis, les dévotes racontaient qu’il avait vendu son âme au diable, n’attendant pas même, selon l’usage, l’heure de l’agonie pour opérer la livraison; et tout le monde dans le pays l’appelait le Sans-Ame, sobriquet qui, d’ailleurs, ne le fâchait point.

Un après-midi, Sans-Ame s’en revenait de son expédition mensuelle à la ville, jambe de ci, jambe de là, sur sa monture, fier comme un Artaban, et fort peu taquiné de n’avoir plus son âme à lui. C’était la fête au village. La procession qui descendait et le Sans-Ame qui montait se rencontrèrent. Comme le chemin, se trouvait étroit, entre un grand rocher gris et un torrent qui roulait au bas du talus des flots d’eau claire, Sans-Ame fit ranger son âne pour laisser passer. Malheureusement, Sans-Ame ne salua point, moins, par malice que par habitude. Les paysans de là-bas disent volontiers «bonjour», mais ne saluent guère.

Le curé fend les rangs, rouge dans son surplis comme un bouquet de pivoines dans le papier blanc d’un cornet, et, d’un revers de main, jette à l’eau le chapeau de Sans- Ame. Un chapeau tout neuf, mes amis! (Sans-Ame, pour l’acheter, s’était précisément, ce jour-là, privé de boire ses fagots), un chapeau garanti sept ans par le chapelier, un chapeau en feutre collé, dur comme un silex et solide à porter le poids d’une charrette.

Qui- peut dire les émotions de Sans-Ame? Il vit, drame d’une seconde, le chapeau flotter sur l’eau bouillonnante, tourbillonner, s’emplir, puis disparaître dans l’écume fouettée d’un remous. Le curé riait, Sans-Ame ne disait mot. Un instant il regarda la petite barrette à pompon que le curé portait sut sa tonsure; mais cette tentation dura peu: la barrette n’avait pas de-visière! Et Sans-Ame, tête nue, remonta chez lui, tandis que la procession descendait au village.

Le lendemain, les gens qui passèrent devant le petit champ de Sans-Ame crurent d’abord qu’un curé piochait. C’était le propriétaire lui-même, en train de rustiquer au soleil sous un large couvre-chef ecclésiastique. Le vieux Sans-Ame, homme de rancune, était allé tout simplement attendre le curéà la promenade. «Pardon, excuse, Monsieur le Curé, vous m’avez noyé mon chapeau, il m’en faut un autre, donnez-moi le vôtre.» Le paysage était pittoresque, mais solitaire, et le curé avait donné son chapeau.

Les malins essayèrent bien de railler Sans-Ame sur l’extravagance de sa coiffure; lui se déclara ravi de l’échange, affirmant que rien n’est commode comme un chapeau de curé, avec sa coiffe ronde et ses larges bords, pour garantir à la fois des rayons trop chauds et de la pluie. La joie de Sans-Ame ne dura guère. Dès le surlendemain, le curé, qui avait réfléchi, le sommait par huissier d’avoir à lui rendre le chapeau. «Pas du tout, dit Sans-Ame, on ira, samedi prochain, en justice, le chapeau est mien d’ici-là.»

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Chemin entre Sisteron et Entrepierres au début du XXe siècle

Ce fut une fête à la ville quand, cinq jours après, Sans-Ame arriva, coiffé d’un chapeau de curé, avec ses fagots et son âme. Sans-Ame vendit les fagots, but douze sous sur vingt-quatre, et puis se rendit au prétoire. «Audience, chapeau bas!» glapit l’huissier. Injonction superflue, au moins pour Sans-Ame, car, en apercevant le curé, son premier mouvement avait été de fourrer l’objet du litige sous la banquette. Le juge de paix conclut à la conciliation: Sans-Ame avait eu tort, le curé aussi; Sans-Ame rendrait le chapeau, et le curé lui en payerait un autre pareil à celui qu’il avait noyé. «C’est juste, dit Sans-Ame en tendant au curé sa coiffure.»

Mais le curé recula d’horreur. On ne sait pas ce que huit jours de vie paysanne peuvent faire d’une coquette coiffure de curé. Hérissé, cabossé, souillé, rougi par le soleil, amolli par la pluie, et battant des ailes sous ses brides lâches comme un corbeau près d’expirer, le chapeau n’avait plus forme humaine. «Puisqu’il ne le veut pas, je le garde», dit Sans-Ame. Et, fièrement, il remit sur sa tête ce chapeau maintenant bien à lui.

Dès lors, à ce que dit la légende, il ne se passa pas un jour sans que l’heureux paysan ressentît les effets miraculeux de la sacro-sainte coiffure. Le ciel fut dupe, et, trompée sans doute par le pieux emblème, qu’elle ne pouvait d’ailleurs apercevoir que par en haut, la Providence semblait se plaire à faire pleuvoir sur l’intrigant qui s’en paraît la rosée de ses bénédictions. Un orage ravageait-il le pays, il épargnait le champ de Sans-Ame.

Sans-Ame engrangeait, tous les ans, double récolte. Sans-Ame faisait des héritages. Sans compter que, son procès l’ayant rendu populaire, les ménagères ne voulaient plus d’autres fagots que les siens, ce qui l’obligeait à aller se griser deux fois par semaine à la ville, au lieu d’y aller une fois par mois. Enfin, toujours couvert de son chapeau, dont il ne voulut pas se séparer un seul instant au cours d’une vie qui fut longue, Sans-Ame s’éteignit doucement entre sa chèvre et son âne, riche, honoré, rempli de jours et obstinément béni du ciel, sans avoir jamais consenti à se réconcilier avec l’Eglise.

De là le proverbe si connu là-bas: «C’est la religion de Sans-Ame qui faisait la nique au bon Dieu dessous un chapeau de curé».

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20 novembre 1820: Un cachalot coule le baleinier l'Essex dont les marins finiront par s'entredévorer. Cette effroyable tragédie inspirera à Herman Melville son fameux roman "Moby Dick".

Le 20 novembre 1820, un cachalot décide de se révolter contre les hommes. La veille, Brigitte Bardot est venue lui souffler dans l'évent que l'être humain est un assassin dont il faut se débarrasser. Voyant donc s'approcher le baleinier l'Essex, le Léviathan s'écrie: "C'est assez!" Avant de s'élancer à grands coups de nageoire vers le navire.

À bord de l'Essex, parti de Nantucket le 12 août 1819, nul ne se doute que les chasseurs deviendront bientôt les gibiers... Le navire qui est plutôt petit pour un baleinier - 30 mètres de long pour 238 tonnes - est commandé par un jeune capitaine de 29 ans, George Pollard Jr. Vers huit heures du matin, l'homme de vigie signale un groupe de baleines. "Là, elles soufflent!" hurle-t-il. Branle-bas de combat à bord. Les voiles sont hissées dans la minute pour courir sus aux cétacés. Les animaux en train de folâtrer ne font pas attention au navire qui s'immobilise à huit cents mètres d'eux. Pollard ordonne la mise à l'eau de trois baleinières. Il sera le harponneur de la première; son second, le premier maître Owen Chase, sera celui de la deuxième chaloupe.

La chasse commence mal: le canot de Chase est fracassé par un coup de queue. Il lui faut donc retourner sur l'Essex pour réparer. C'est alors que l'un des cachalots décide de passer à l'attaque. Un comportement agressif que nul marin de l'Essex n'avait jamais constaté auparavant. Certes, après avoir été harponnés, les cétacés se débattent et peuvent fracasser la baleinière à grands coups de queue, mais engager le combat sans sommation, jamais! Owen Chase est le premier à remarquer l'étrange comportement de la baleine qui fonce droit sur l'Essex. L'animal est presque aussi long que le navire. Le premier maître commence vraiment à s'alarmer quand il voit l'animal accélérer, au point de demander à ses hommes de faire pivoter le navire pour éviter la collision. Trop tard, le monstrueux cétacé heurte déjà l'avant de l'Essex. Le choc est si violent que la plupart des hommes manquent de tomber sur le pont. Tous se regardent, stupéfaits, incapables de parler. Aussi hébétés que Thomas quand Nabilla lui a asséné le premier coup de couteau...

"Rage et fureur" (Owen Chase)… L'assaillant passe sous la quille, s'éloigne, puis revient à l'attaque. Mais déjà l'Essex pique du nez, une voie d'eau s'étant déclarée. Owen Chase décrit ce second assaut dans un livre de souvenirs: "Je découvris la baleine, apparemment prise de convulsions, à la surface de l'eau, à environ deux cents mètres sous le vent. Elle baignait dans de l'écume créée par ses mouvements violents et incessants. Je la voyais claquer ses mâchoires comme pour exhaler sa rage et sa fureur. Elle est restée un temps court comme cela avant de s'élancer à grande vitesse vers l'avant du navire, face au vent. Durant ce laps de temps, le bateau s'est enfoncé profondément dans l'eau, et je l'ai donné comme perdu. Néanmoins, j'avais donné l'ordre de continuer à pomper pour conserver l'allure, et je me suis alors efforcé de rassembler mes idées."

Pas le choix, le second fait alors remplir les deux canots à bord des provisions prévues en cas de naufrage. Le cachalot est décidéà couler l'ennemi. Pas de quartier! Chase reprend son récit: "Le cri d'un homme dans l'écoutille me fit sursauter. Le voilà, il fonce à nouveau sur nous. Je me retournai et le vis à environ deux cents mètres droit devant, fonçant vers nous à deux fois sa vitesse ordinaire, et, pour moi, à ce moment, il m'apparut dix fois plus furieux et vengeur dans son aspect. Les vagues s'écartaient de lui dans toutes les directions, et sa course vers nous était marquée par une écume blanche de deux mètres de largeur qu'il faisait par de violents et continuels battements de sa queue, sa tête était à moitié hors de l'eau, et de cette manière il fut sur nous pour frapper à nouveau le navire."

La confusion et la peur règnent à bord. Les matelots paniquent autant que les ministres socialistes découvrant la dernière cote d'impopularité du capitaine de pédalo François Hollande... À l'évidence, l'Essex va couler. Chase et ses hommes réalisent qu'ils sont au milieu du Pacifique, à plus de 1 600 kilomètres de toute terre habitée. Aussitôt, ils détachent la baleinière qu'ils viennent de réparer pour la mettre à l'eau. Jamais ils n'ont fait aussi vite. Ils s'emparent des instruments de navigation pour les jeter dans le canot, puis embarquent avant de l'éloigner. Les huit hommes regardent d'un oeil atone l'Essex devenu épave. En quelques minutes, leur destin a basculé. Le cachalot a disparu. Il ne prend même pas la peine d'achever son oeuvre de destruction.

Crever la dalle ou périr embroché?... En train de poursuivre leurs proies, les deux autres canots ne remarquent pas immédiatement la disparition de l'Essex. Quand un des marins en fait la réflexion, c'est la stupéfaction. Un navire ne disparaît pas par temps calme. Aussitôt, le capitaine ordonne d'abandonner la chasse pour rejoindre la baleinière portant les naufragés. Les hommes découvrent leur navire sur le point de couler. Abasourdi, Pollard s'adresse d'une voix sourde à son second: "Mon Dieu, monsieur Chase, que s'est-il passé?" Réponse de ce dernier: "Nous avons été attaqués par une baleine."

Personne ne veut le croire, mais il faut se rendre à l'évidence. Pas de temps à perdre, il faut encore récupérer le maximum de nourriture à bord de l'Essex avant qu'il ne coule définitivement. Sinon, c'est la mort immédiate assurée dans cette zone éloignée de toute terre. Les hommes s'empressent de monter à bord de l'épave et d'en percer le pont pour récupérer des provisions et de l'eau douce. Puis ils se répartissent dans les trois baleinières. Vers où se diriger? Les îles Marquises sont les plus proches. Mais ni le capitaine ni les hommes ne veulent mettre le cap dessus par peur de leurs habitants réputés cannibales. Alors, Pollard et Chase proposent aux hommes de filer plein sud pour accrocher les vents soufflant vers l'Amérique du Sud. Le capitaine calcule que le trajet devrait durer 56 jours. En se rationnant, ils devraient y arriver. Les marins se rallient à leur capitaine: plutôt crever la dalle que périr embroché.

Ils dévorent le cœur avidement… Le 20 décembre, après un mois de navigation, les trois baleinières abordent un îlot désolé où les naufragés ne trouvent quasiment rien à manger ni à boire. Impossible d'y survivre à vingt. D'autant que Moundir de Koh Lanta s'empresse de les virer. Aussi, six jours plus tard, les marins de l'Essex reprennent la mer, laissant derrière eux trois hommes préférant attendre les secours sur place. À bord des canots, les jours s'écoulent, identiques. Le soleil sans pitié tape sur les hommes qui perdent toujours un peu plus de forces. La soif est cruelle, la faim est féroce. Tous gisent au fond des embarcations, attendant la mort. Le 10 janvier, un premier matelot meurt, il est cousu dans ses vêtements, puis jetéà l'eau. Le lendemain, un petit grain éparpille les canots sur la grande bleue. Celui commandé par Chase se retrouve seul, les cinq hommes à bord sont trop exténués pour s'en émouvoir. Le 18 janvier, un deuxième marin meurt. Il est balancé par-dessus bord. Quel gâchis de nourriture... Ils ne sont plus que quatre.

Le 8 février, troisième décès. Les trois survivants se regardent. Jeter encore une fois le cadavre à l'eau serait un gaspillage sans nom, alors qu'ils ont si faim. Il est maigre, le copain, mais il reste suffisamment de quoi manger sur sa carcasse. "Après avoir passé la nuit à réfléchir à la question, j'abordai le difficile sujet de garder le corps pour la nourriture", narre Chase. "Nos provisions ne pouvaient pas tenir plus de trois jours, et durant ce laps de temps, il n'y avait pas la moindre probabilité de pouvoir soulager nos souffrances, et la faim finirait par nous conduire à tirer au sort l'un d'entre nous. Il fut convenu sans aucune objection, et nous nous mîmes au travail aussi vite que nous le pouvions, pour le préparer afin d'éviter qu'il ne s'avariât. Nous avons détaché les membres du corps et découpé la viande des os; après quoi, nous avons ouvert le corps, sorti le cœur, et refermé, le recousant aussi décemment que nous en étions capables et nous l'avons jetéà la mer. Aussitôt, nous avons commencé par assouvir notre faim avec le cœur que nous avons dévoré avidement. Puis nous avons mangé avec parcimonie quelques morceaux de chair, et découpé le reste en fines lanières pour les faire sécher au soleil sur le bateau. On a fait du feu et rôti quelques morceaux, pour les utiliser le lendemain." Malheureusement, le lendemain, le 10 février, la chair a pris une couleur verte, elle s'est corrompue. Les marins allument un feu pour la cuire avant qu'elle ne soit totalement inconsommable. Ainsi peuvent-ils encore tenir quelques jours. Ils peuvent remercier leur pote, car, grâce à lui, ils sont encore vivants quand ils croisent la route d'un brigantin anglais qui les prend à bord.

Tirage au sort… Mais ils ne sont pas les seuls à avoir boulotté de la viande humaine pour survivre. À bord des deux autres baleinières, leurs camarades vont connaître la même expérience culinaire. Neuf jours après la séparation, soit le 20 janvier, les morts se succèdent. Là encore, les hommes prennent la décision de ne pas gâcher la nourriture. L'un après l'autre, quatre morts sont apprêtés en suivant les conseils de Ludovic, le gagnant de Masterchef. Le 28 janvier, les deux baleinières se perdent de vue. L'une des deux disparaît à jamais. Le sort de ses trois occupants restera un mystère.

Quant au capitaine Pollard, il se retrouve avec trois hommes. Le 5 février, la faim est telle que le marin Charles Ramsdell propose d'organiser un tirage au sort pour désigner celui qui sera mangé par les autres. Pollard repousse avec horreur cette idée, mais les deux derniers naufragés, Barzillai Ray et Owen Coffin, sont d'accord avec Ramsdell. C'est Coffin le perdant, le plus jeune, mais aussi le cousin du capitaine. C'est d'autant plus dramatique que ce dernier a promis aux parents d'Owen de veiller sur lui. Il n'y a qu'une chose à faire: Pollard propose de prendre la place de son cousin. Mais ce dernier refuse absolument, il préfère encore être bouffé par ses copains plutôt que de mourir à petit feu. Le lendemain, 6 février, le jeune garçon dicte un mot pour sa mère, à qui il précise que le tirage au sort a été honnêtement fait. Ramsdell lui loge une balle dans la tête.

Le sacrifice du jeune homme ne tire pas les autres d'affaire, qui recommencent à avoir grand faim. Ray, qui meurt d'épuisement quelques jours plus tard, est lui aussi consommé. Finalement, les deux survivants sont sauvés le 20 février par un navire. Il reste les trois marins abandonnés sur leur îlot rocheux, qui sont récupérés seulement le 5 avril 1821. Au fond des abysses, le cachalot qui a osé couler l'Essex savoure sa revanche. Sur les vingt marins, cinq sont morts, et sept ont été dévorés. Seuls huit ont survécu. Le second, Owen Chase, rédigera un récit du désastre qui inspirera Moby Dick à Herman Melville. Le mousse, Thomas Nickerson, 14 ans, donnera à son tour la version du drame vers la fin de sa vie. Elle ne sera retrouvée qu'en 1960 et publiée en 1984.

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L'Essex a été coulé par un cachalot le 20 novembre 1820. © DR
© Le Point - Publié le 20/11/2012 à 00:00 - Modifié le 20/11/2014 à 00:00

 

Pour l’éphéméride du vingt novembre c’est ICI
http://mickeywerlen.canalblog.com/archives/2013/11/20/28471009.html

 

Dicton du jour de Charlie Hebdo

Ben pour le dicton de Charlie hebdo de ce jour, le Charlie de service va gonfler ses éponges, histoire de se désintoxiquer et de montrer ses abdominaux, en jouant à la gonflette, juste pour draguer et faire le beau...

 

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Ben pour la zique de ce jeudi, on va s’écouter les 25 ans de scène de Jerry Lee Lewis en 1982… Un plaisir de le réécouter… Allez les amis, faites-vous plaisir et je vous souhaite une bonne écoute!!!

https://www.youtube.com/watch?v=YaFsysGHeqs

 

Et en avant pour les blagounettes du jour, un bouquet divers et automnal, des courtes mais bonnes, des longues mais connes, des connues et des moins connues; quoi, des blagues à deux balles ou à quatre sous...

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Le président d'un tribunal, après avoir fait décliner à un prévenu son nom, prénom, âge et profession.
Il ajoute:
Vous avez donné un coup de pied dans le ventre de votre belle-mère, n'est-ce pas?
- Ce n'est pas de ma faute, monsieur le Président:
elle s'est retournée!

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- Garçon? Un double whisky s.v.p.!
- Voilà monsieur.
Le type vide son verre tranquille, se dirige vers la sortie puis, regardant sa montre, se ravise:
- Garçon? Un autre double whisky, avant qu'ça commence!
- Voilà monsieur.
Le type vide son verre, se dirige vers la sortie et à nouveau, regardant sa montre, se ravise:
- Garçon? Un dernier whisky avant qu'ça commence!
- Voilà monsieur.
Le type vide son verre, se dirige vers la sortie et à ce moment, le barman l'interpelle:
- Dites monsieur...faudrait penser à payer vos consommations!
- Ça y est...ça commence!

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Un psychanalyste dit au grand complexé qui est venu le consulter:
- Allongez-vous sur le divan et racontez-moi ce qui ne va pas, dans votre tête.
Mais je vous préviens tout de suite:
ne vous avisez pas de faire de l'œil à la poupée gonflable que je tiens sur mes genoux ou je vous flanque une paire de claques

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Un gars rentre dans un bar et commande une bière au barman.
Mais attention: Le gars porte un crapaud sur la tête.
Alors, intrigué, le barman lui demande:
- Comment vous avez attrapéça?
Et le crapaud lui répond:
- Je ne sais pas, ça a commencé par une verrue sous la patte!

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Un membre de la mafia italienne appelle ses trois fils.
Il demande au premier: "Combien font 2 plus 2?"
Et le fils répond: "Ça fait cinq papa".
Il demande au second: "Combien font 2 plus 2?"
Et le fils répond: "Ça fait cinq papa".
Il demande au troisième: "Combien font 2 plus 2?"
Et le fils répond: "Ça fait quatre papa".
Et le père sort son revolver et abat froidement son 3e fils.
Les deux autres s'exclament:
- Papa, pourquoi l'as-tu tué? Et le père de répondre:
- Il en savait trop...

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- Moi, confie un employé de bureau à un collègue, ce que j'apprécie, c'est d'être invitéà dîner par notre collègue Badoiseau.
Toute la soirée, ses trois enfants se battent comme des chiens en se traitant de tous les noms, et sa femme n'arrête pas de rouspéter, en répétant à Badoiseau que c'est un bon à rien, nul en tout, à commencer par sa façon de faire l'amour.
- Et une telle soirée, ça te plaît?
- Oui, parce que, lorsque je sors de là, si j'avais, en entrant, la moindre idée de demander une nana en mariage, je te jure que l'envie m'en a entièrement passé.

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C'est jeudi... le réveille-matin n'est pas en arrêt maladie et n'est pas enroué et c'est avec un malin plaisir qu'il nous réveille en sursaut pour aller au boulot et, comme à l'accoutumée, petit déj' sur le pouce et déjà sur la route pour aller au charbon... Eh oui, le peuple commence à avoir froid !!! bon, ce soir on aura le sourire et on sera motivé car demain soir ce sera le début du week-end... Une pensée pour celles et ceux qui souffrent autant de la maladie que d'autres choses et à ceux qui pansent les plaies dues aux divers maux que l'adversité afflige à chacun... Prenez soin de vous et je vous souhaite une bonne journée en vous disant à la revoyure...  

 

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Éphéméride du vingt-deux novembre

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«À la Sainte-Cécile, faut pas faire l'imbécile avec ses missiles.»

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«Pour la Sainte-Cécile, chaque fève en fait mille.»

 

 Cordial salut du jour et bisous à tous 

 

Salut les amis et merci de votre visite; c'est samedi, le temps reste automnal et frais; le bon peuple laborieux peut se reposer d'une rude semaine... c'est que dans un peu plus d'un mois, ce sera les fêtes et il faut parfois mettre les bouchées doubles pour honorer les commandes, surtout si c'est dans l'alimentaire ou pour tenir des promesses faites pour certaines livraisons... Alors, pour ceux qui ne travaillent pas en ce jour, je vous dis bon repos...

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Pour la météo d'aujourd'hui, il est prévu que pour la Suisse romande avec 4° et un ciel peu nuageux dans la nuit, ce sera pour ce jour: stratus ou brouillard souvent étendu sur le Plateau avec une limite supérieure vers 700 mètres. Dissipation régionale l'après-midi, notamment sur le Bassin lémanique. Au-dessus et ailleurs, bien ensoleillé malgré de légers voiles nuageux. Températures: à l'aube, 4°, 1° dans les vallées alpines; l'après-midi, 7° degrés sous la grisaille, sinon 11° degrés. À 2000 mètres, 8°. En montagne, vent faible du sud-ouest...

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Pour l'Hexagone, une météo de saison, avec quelques embellies... en matinée, les nuages bas se font plus rares mais les brouillards peuvent encore se rencontrer en début de matinée dans les vallées. Dans l'ouest, le ciel est couvert avec quelques pluies en Bretagne. Temps couvert et pluvieux également dans le Languedoc sinon la journée débute sous un temps clément. Dans l’après-midi, un ciel gris domine au nord-ouest avec de la pluie entre la Bretagne et le Cotentin. Les entrées maritimes se maintiennent dans le golfe du Lion. Ciel plus clément du sud-ouest aux régions de l'est avec de belles éclaircies et une grande douceur pour la saison. En soirée, la perturbation stationne sur le proche Atlantique et apporte de faibles pluies en Bretagne. Ailleurs et en dehors du Languedoc où les entrées maritimes persistent, le temps est calme avec le retour parfois des brouillards, en particulier dans le nord-est. Dans la nuit, la situation évolue peu avec un temps couvert et parfois pluvieux en Bretagne et dans le Languedoc. Temps sec ailleurs et plus ou moins nuageux… 

 

 

Pour l'Outre-mer: à Mayotte, voilé et nuageux avec des températures de l'ordre de 27°; à l'île de la Réunion ce sera ensoleillé et variable avec des températures de l'ordre de 29°; à la Martinique variable à très nuageux avec des températures de l'ordre de 32°; ensoleillé et nuageux avec des températures de l'ordre de 32° en Guadeloupe; ensoleillé, variable et pluvieux en Guyane française avec des températures de l'ordre de 33°; Polynésie française nuageux à très nuageux et quelques éclaircies; nuageux à très nuageux et quelques averses aux Marquises avec des températures de 27°; nuageux avec quelques flocons et venteux à Saint-Pierre et Miquelon avec des températures de 1°...

 

Bonne journée à tous et que le soleil et la chaleur soient aussi dans vos cœurs... Aujourd'hui le lever du Soleil est à 07:38 et le coucher du Soleil se fera à 16:56 et le jour est plus court de 2 minutes...

 

Valeurs remarquables de novembre en France

TMax: 31.4°C (Solenzara le 10/11/1985)
TMin: -15.3°C (Orleans le 30/11/2010)
Précip: 321.0 mm (Mont Aigoual le 07/11/1982)

 

Et pour les amis qui aiment la pêche à pied, les prochaines grandes marées auront lieu... : 
Horaire des marées à Saint-Malo  

Lundi 22 décembre à 06h56 coefficient 91, à 19h20 coefficient 95
Mardi 23 décembre à 07h40 coefficient 97, à 20h05 coefficient 99
Mercredi 24 décembre à 08h25 coefficient 99, à 20h50 coefficient 99
Jeudi 25 décembre à 09h09 coefficient 97, à 21h35 coefficient 95
Vendredi 26 décembre à 09h55 coefficient 91, à 22h21 coefficient 91

 

Historique d'une météo, qu’on a trop souvent tendance à oublier… 

En 1984: le mercure grimpait jusqu'à 15,5°à Anvers, et il tombait en 24h 66,9 litres de pluie par mètre carré au Mont-Rigi
En 1965: la température maximale observée sous abri n'atteignait que -4,8° au Mont Rigi
En 1956: au lever du jour à Rochefort, le thermomètre indiquait -9,6°

 

Les Fêtes nationales du Jour

Fête de l'Indépendance au Liban
Le 22 novembre est la Fête de l'Indépendance de la République du Liban qui célèbre la fin du protectorat français et l'indépendance du pays reconnue le 22 novembre 1943.

 

La France pittoresque

 

La Marseillaise des Vendéens: une singulière parodie.
D’après «La Nouvelle Revue héraldique, historique et archéologique», paru en 1933)

A la page 219 des Mémoires de la marquise de la Rochejaquelein - Marie-Louise-Victoire de Donnissan, née à Versailles en 1772, épousa en 1791 son cousin germain, Louis-Marie de Salgues, comte puis marquis de Lescure, et se remaria le 1er mars 1802 avec Louis, marquis de la Rochejaquelein, frère de l’illustre général vendéen Henri de la Rochejaquelein -, conservés aux archives du château de Clisson (Loire-Atlantique), Etienne Aubrée, érudit fougerais, découvrit voici moins d’un siècle une «parodie» de la Marseillaise écrite de la main de la veuve du général marquis de Lescure

Cette Marseillaise des Vendéens fut publiée pour la première fois en 1879 par le comte de la Boutetière dans son livre Le chevalier de Sapinaud et les Vendéens du Centre puis dans le journal Le Phare de la Loire, numéro du 12 avril 1892.

Il y a tout lieu de croire, suivant Aubrée, que cet hymne dont on ignore l’auteur a été composé dans la région fougeraise, entre le 4 novembre 1793, date du décès du général de Lescure au hameau des Besnardières, près de la Pellerine, et le 8 novembre, date du départ de Fougères pour Granville de l’armée catholique et royale grossie des renforts bretons.

Louis de Lescure, par Robert Lefèvre (1818)
Louis de Lescure, par Robert Lefèvre (1818)

En voici les paroles (sur l’air de la Marseillaise):

Chers habitants de la Vendée,
Vertueux, braves paysans,
Que la république enragée
Appelle du nom de brigands, (bis)
Pour venger le ciel qu’on outrage,
Le roi, la reine et leurs enfants,
Vous vous battez depuis longtemps
Sans moyens que votre courage.
Redoublez vos efforts, vous vous battez pour Dieu
Frappez, frappez, le monde entier
Fixe sur vous les yeux.

Vous avez commencé la guerre
N’étant armés que de bâtons,
Bientôt vous n’avez su que faire
De tous vos fusils et canons, (bis)
Vous faites rougir les puissances
De vous refuser leur secours,
Et votre gloire pour toujours
Egalera votre vaillance.

Redoublez vos efforts, vous vous battez pour Dieu
Frappez, frappez, le monde enlier, etc.

Votre bonté, votre clémence
Devaient vous gagner tous les cœurs,
Mais les Français dans leur démence
N’étaient pas dignes des vainqueurs, (bis)
Jusqu’aux enfants tout est victime,
Tout périt par le fer des Bleus,
N’épargnez plus ces malheureux,
Leur laisser la vie est un crime.

Redoublez, etc.

Héros qui perdîtes la vie,
Servant d’exemple à vos soldats,
Bonchamps, Lescure, la patrie
A jamais vous regrettera. (bis)
Idolâtrie de vos armées,
Pleins de talents et de douceur
Vous pérîtes par trop d’ardeur.
Soldats, vengez leur destinée.

Redoublez, etc.

Oh toi, surnommé l’Intrépide,
Jeune la Rochejaquelein [Henrin tué le 28 janvier 1794],
Au combat sois toujours leur guide,
Tu tiens la victoire entre les mains. (bis)
Egalant Charette en prudence
Autant qu’il l’égale en valeur,
Vos noms portent seuls la terreur
Aux cruels tyrans de la France.

Redoublez, etc.

Vous, dont toujours la renommée
A vanté les exploits fameux,
Bretons, offrez à la Vendée
Votre sang au lieu de vos vœux. (bis)
Quoi, vous osez rester tranquilles
Tout en admirant ces guerriers!
Allez partager leurs lauriers,
Les vertus ne sont point stériles.

Imitez leurs efforts, exposez-vous pour Dieu,
Frappez, frappez et méritez le nom de vos aïeux.

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Changement d’heure (heure d’été / heure d’hiver): une idée de Benjamin Franklin en 1784. 
(Lettre de Franklin parue dans le «Journal de Paris» du 26 avril 1784)

Instituée en 1975 en France et appliquée l’année suivante suite au choc pétrolier de 1973, l’heure d’été, qui avait déjàété adoptée en 1916 puis abandonnée en 1946, est une idée suggérée par Benjamin Franklin en 1784, dans une lettre qu’il envoie alors au Journal de Paris, lequel en fournit une traduction à ses lecteurs: quantifiant son projet, le diplomate et savant y voit une façon efficace de réaliser de substantielles économies de bougies et chandelles

Ecrivant au Journal de Paris, Benjamin Franklin s’exprimait ainsi: «Messieurs vous nous faites souvent part des découvertes nouvelles; permettez-moi de vous en communiquer une dont je suis moi-même l’auteur, et que je crois pouvoir être d’une grande utilité.

Lettre de Franklin dans le Journal de Paris du 26 avril 1784
Lettre de Franklin dans le Journal de Paris du 26 avril 1784

«Je passais il y a quelques jours, la soirée en grande compagnie, dans une maison où l’on essayait les nouvelles lampes de MM. Quinquet et Lange; on y admirait la vivacité de la lumière qu’elles répandent mais on s’occupait beaucoup de savoir si elles ne consumaient pas encore plus d’huile que les lampes communes, en proportion de l’éclat de leur lumière, auquel cas on craignait qu’il n’y eût aucune épargne à s’en servir: personne de la compagnie ne fut en état de nous tranquilliser sur ce point, qui paraissait à tout le monde très important àéclaircir, pour diminuer, disait-on, s’il était possible, les frais des lumières dans les appartements, dans un temps où tous les autres articles de la dépense des maisons augmentent si considérablement tous les jours.

«Je remarquai, avec beaucoup de satisfaction, ce goût géreral pour l’économie, car j’aime infiniment l’économie. Je rentrai chez moi et me couchai vers les trois heures après minuit, l’esprit plein du sujet qu’on avait traité. Vers les six heures du matin je fus réveillé par un bruit au-dessus de ma tête, et je fus fort étonné de voir ma chambre très éclairée: endormi, j’imaginai d’abord qu’on y avait allumé une douzaine de lampes de M. Quinquet; mais en me frottant les yeux, je reconnus distinctement que la lumière entrait par mes fenêtres; je me levai pour savoir d’où elle venait, et je vis que le soleil s’élevait à ce moment même des bords de l’horizon, d’où il versait abondamment ses rayons dans ma chambre, mon domestique ayant oublié de fermer mes volets: je regardai mes montres, qui sont fort bonnes, et je vis qu’il n’était que six heures, mais trouvant extraordinaire que le soleil fût levé de si bon matin, j’allai consulter l’almanach où l’heure du lever du soleil était, en effet, fixée à six heures précises pour ce jour-là; je poussai un peu plus loin ma recherche, et je lus que cet astre continuerait de se lever tous les jours plus matin jusqu’à la fin du mois de juin, mais qu’en aucun temps de l’année il ne retardait son lever jusqu’à huit heures.

«Vous avez sûrement, messieurs, beaucoup de lecteurs des deux sexes, qui, comme moi, n’ont jamais vu le soleil avant onze heures ou midi, et qui lisent bien rarement la partie astronomique du calendrier de la cour; je ne doute pas que ces personnes ne soient aussi étonnées, d’entendre dire que le soleil se lève de si bonne heure, que je l’ai été moi-même de le voir: elles ne le seront pas moins de m’entendre assurer qu’il donne sa lumière au même moment où il se lève; mais j’ai la preuve de ce fait, il ne m’est pas possible d’en douter, je suis témoin oculaire de ce que j’avance; et en répétant l’observation les trois jours suivants, j’ai obtenu constamment le même résultat. Je dois cependant vous dire que lorsque j’ai fait part de ma découverte dans la société, j’ai bien démêlé, dans la contenance et l’air de beaucoup de personnes, un peu d’incrédulité, quoiqu’elles aient eu assez de politesse pour ne pas me le témoigner en termes exprès. J’ai trouvé aussi sur mon chemin un philosophe qui m’a assuré que j’étais dans l’erreur sur l’article de ma relation où je disais que la lumière entrait dans ma chambre; que je concluais mal à propos ce prétendu fait, de ce que mes volets étaient demeurés ouverts, et que cet événement accidentel n’avait pas servi à introduire la lumière, mais seulement à faire sortir l’obscurité; distinction qu’il appuyait de plusieurs arguments ingénieux, en m’expliquant comment j’avais pu me laisser tromper par l’apparence: j’avoue qu’il m’embarrassa, mais sans me convaincre; et mes observations postérieures, dont j’ai fait mention ci-dessus, m’ont confirmé dans ma première opinion.

Benjamin Franklin
Benjamin Franklin

«Quoiqu’il en soit, cet événement m’a suggéré plusieurs réflexions sérieuses, et que je crois importantes: j’ai considéré que sans l’accident qui m’a éveillé ce jour-là si matin, j’aurais dormi environ six heures de plus, à la lueur des bougies. Cette dernière manière de s’éclaire, étant beaucoup plus coûteuse que la première, mon goût pour l’économie m’a conduit à me servir du peu d’arithmétique que je sais, pour faire quelques calculs sur cette matière, et je vous les envoie, messieurs, en vous faisant observer que le grand mérite d’une invention est son utilité, et qu’une découverte, dont on ne peut faire aucune usage, n’est bonne à rien. Je prends, pour base de mon calcul, la supposition qu’il y a 100 mille familles à Paris qui consomment chacune, pendant la durée de la nuit, et les unes dans les autres, une demi-livre de bougie ou de chandelle par heure: je crois cette estimation modérée, car quoique quelques-unes consomment moins, il y en a un grand nombre qui consomment beaucoup davantage. Maintenant je compte environ sept heures par jour, pendant lesquelles nous sommes encore couchés, le soleil étant sur l’horizon, car il se lève, pendant six mois, entre six et huit heures avant midi, et nous nous éclairons environ sept heures dans les vingt-quatre avec des bougies et des chandelles: ces deux faits me fournissent les calculs suivants.

«Les six mois du 20 mars au 20 septembre me donnent 183 nuits; je multiplie ce nombre par sept, pour avoir le nombre des heures pendant lesquelles nous brûlons de la bougie ou de la chandelle, et j’ai 1281: ce nombre multiplié par 100 mille qui est celui des familles, donne 128 100 000 heures de consommation, à supposer, comme je l’ai dit, une demi-livre de bougie ou de chandelle consommée par chaque heure dans chaque famille, on aura 64 050 000 livres pesant de cire ou de suif consommés à Paris; et si l’on estime la cire et le suif l’un dans l’autre au prix moyen de 30 sous la livre, on aura une dépense annuelle de 96 075 000 livres tournois, en cire et suif; somme énorme, que la seule ville de Paris épargnerait en se servant, pendant les six mois d’été seulement, de la lumière du soleil, au lieu de celle des chandelles et des bougies; et voilà, messieurs, la découverte que j’annonce, et la réforme que je propose.

«Je sais qu’on me dira que l’attachement aux anciennes habitudes est un obstacle invincible à ce qu’on adopte mon plan; qu’il sera plus que difficile de déterminer beaucoup de gens à se lever avant 11 heures ou midi, et que par conséquent ma découverte restera parfaitement inutile mais je répondrai qu’il ne faut désespérer de rien: je crois que toutes les personnes raisonnables, qui auront lu cette lettre, et qui, par son moyen, auront appris qu’il fait jour aussitôt que le soleil se lève, se détermineront à se lever avec lui; et quant aux autres, pour les faire entrer dans la même route, je propose au gouvernement de faire les règlements suivants:

«1°. Mettre une taxe d’un louis sur chaque fenêtre qui aura des volets, empêchant la lumière d’entrer dans les appartements aussitôt que le soleil est sur l’horizon.
2°. Etablir pour la consommation de la cire et de la chandelle dans Paris, la même loi salutaire de police qu’on a faite pour diminuer la consommation du bois pendant l’hiver qui vient de finir; placer des gardes à toutes les boutiques des ciriers et des chandeliers, et ne pas permettre à chaque famille d’user plus d’une livre de chandelle par semaine.
3°. Placer des gardes qui arrêteront tous les carrosses dans les rues après la nuit fermée excepté ceux des médecins, des chirurgiens et des sages-femmes.
4°. Faire sonner toutes les cloches des églises au lever du soleil; et si cela n’est pas suffisant, faire tirer un coup de canon dans chaque rue pour ouvrir les yeux des paresseux sur leur véritable intérêt.

«Toute la difficulté sera dans les deux ou trois premiers jours, après lesquels le nouveau genre de vie sera tout aussi naturel et tout aussi commode que l’irrégularité dans laquelle nous vivons; car il n’y a que le premier pas qui coûte. Forcez un homme de se lever à quatre heures du matin, il est plus que probable qu’il se couchera très volontiers à huit heures du soir; et qu’après avoir dormi huit heures il se lèvera sans peine à quatre heures le lendemain marin. L’épargne de cette somme de 96 075 000 livres tournois, qui se dépensent en bougies et chandelles, n’est pas le seul avantage de mon économique projet. Vous pouvez remarquer que mon calcul n’embrasse qu’une moitié de l’année, et que par les mêmes raisons on peut épargner beaucoup, même dans les six mois d’hiver, quoique les jours soient plus courts. J’ajoute que l’immense quantité de cire et de suif qui restera après la suppression de la consommation de l’été, rendra la cire et le suif à meilleur marché l’hiver suivant et pour l’avenir, tant que, la réforme que je propose se soutiendra.

«Quoique ma découverte puisse procurer de si grande avantages, je ne demande, pour l’avoir communiquée au public avec tant de franchise, ni place, ni pension, ni privilège exclusif, ni aucun autre genre de récompense, je ne veux que l’honneur qui doit m’en revenir si l’on me rend justice. Je prévois bien que quelques esprits étroits et jaloux me le disputeront; qu’ils diront que les anciens ont eu cette idée avant moi, et peut-être trouveront-ils quelques passages dans de vieux livres pour appuyer leurs prétentions. Je ne leur nierai point que les anciens ont connu, en effet, les heures du lever du soleil; peut-être ont-ils eu, comme nous, des almanachs où ces heures étaient marquées; mais il ne s’ensuit pas delà qu’ils aient su ce que je prétends avoir enseigné le premier, qu’il nous éclaire aussitôt qu’il se lève: c’est là que je revendique comme ma découverte.

«En tout cas si les anciens ont connu cette vérité, elle a été bien oubliée depuis et pendant longtemps, car elle est certainement ignorée des modernes ou au moins des habitants de Paris, ce que je prouve par un argument bien simple. On sait que les Parisiens sont un peuple aussi éclairé, aussi judicieux, aussi sage qu’il en existe dans le monde. Tous, ainsi que moi, ont un grand goût pour l’économie, et font profession de cette vertu; tous ont de très bonnes raisons de l’aimer, chargés comme ils le sont des impôts très pesants qu’exigent les besoins de l’État: or cela posé, je dis qu’il est impossible qu’un peuple sage, dans de semblables circonstances, eût fait si longtemps usage de la lumière fuligineuse, mal saine et dispendieuse de la bougie et de la chandelle, s’il eût connu, comme je viens de l’apprendre et de l’enseigner, qu’on pouvait s’éclairer pour rien de la belle et pure lumière du soleil.»

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Tribulations de trois bossus de Besançon.
D’après «Histoire des livres populaires ou de la littérature du colportage» (tome 1) paru en 1864

Fruit de l’imagination de Durand, trouvère du XIIIe siècle, l’histoire invraisemblable et naïve mettant en scène trois frères bossus manquant de périr par noyade, qui pour un crime, qui par appât du gain, fut reprise et aménagée par les conteurs de tous pays

L’aîné de ces bossus tue un homme à Besançon. Lorsqu’on vient le prendre pour le pendre, on hésite devant la ressemblance extraordinaire des trois frères qui s’avouent tous coupables, bien qu’au rapport des témoins un seul ait fait le coup. La justice, embarrassée et de peur de condamner à mort un innocent, leur enjoint seulement de vider le pays. L’un d’eux vient à Paris où il se marie et s’enrichit dans le commerce; les deux autres vont en Angleterre et courent le risque d’y mourir de faim; mais, apprenant que leur frère est riche, ils arrivent un jour chez lui pour implorer son aide.

Le crocheteur déplaçant le corps d'un des bossus
Le crocheteur déplaçant le corps d’un des bossus

Il était alors absent; sa femme les reçoit avec courtoisie et leur fait donner à manger. Sur ces entrefaites le mari revient. Comme il était jaloux, sa femme, avant de lui ouvrir la porte, fait cacher les frères dans la cave où ils boivent jusqu’à tomber ivres morts. La femme, qui avait prévu le cas, promet de donner de l’argent à un crocheteur s’il consent à jeter à l’eau les deux ivrognes; ainsi fit-il. Au retour de cette expédition, comme il allait se faire payer, il rencontra l’autre frère. Le prenant pour un revenant, il s’empare du pauvre diable, le fourre dans un sac et l’envoie rejoindre le premier dans la Seine. Il traite de même le mari qu’il rencontre à son tour, non sans s’indigner de l’obstination de ce bossu qui ressuscite à chaque instant et ne veut pas absolument être noyé. Toutes ces noyades, venues de l’Orient, ont plu aussi aux conteurs italiens. Straparole, dans ses Facétieuses Nuits, n’a pas égayé le sujet. L’ancienne rédaction anglaise des Gesta Romanorum a changé quelques détails. Imbert, dans son imitation fort affadie, se contente, par humanité, de coups de bâtons pour le mari.

Mais un pêcheur les repêche tous trois dans ses filets, en présence du roi qui se promenait par hasard en bateau sur la Seine. Quoique les bossus aient été longtemps sous l’eau, ils ne laissent pas que de vivre encore. Le roi est naturellement très surpris; il demande des explications. Les doux ivrognes ne se rappellent rien; mais le mari, qui était à jeun quand il fut précipité, dénonce le crocheteur. Celui-ci mandé, dit qu’il pensait avoir jetéà l’eau un mort et qui plus est un revenant. Le roi rit, d’autant que voyant les deux ivrognes vomir, avec l’eau qu’ils avaient avalée, une grande quantité d’eau-de-vie, il se douta, comme il était vrai, que leur ivresse avait fait croire qu’ils étaient morts. Il pardonna donc au crocheteur et donna de l’argent aux bossus.

On voit ici que le niais le dispute à l’invraisemblable. Ce conte est une imitation platement défigurée des Trois Bossus de Durand, trouvère du XIIIe siècle. On le trouve dans le tome III du recueil des Fabliaux de Barbazan. Il y en a d’autres imitations, et même assez nombreuses. On le trouve, à quelques différences près, dans les Contes tartares, par Gueullette, lequel, dans sa préface, dit l’avoir pris de Straparole. On jouait aussi une farce, sous le nom des Trois Bossus, au théâtre de Nicolet.

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Cabriolet

On appelle cabri (du latin capra) le petit d’une chèvre. Les sauts joyeux auxquels l’animal se livre ont évidemment donné naissance à l’expression cabriole d’où l’on a tiré plus tard cabriolet, sans doute à cause des bonds auxquels ce genre de voiture légère est exposée.

A défaut de graves autorités nous avons pour nous l’épigramme suivante qui salua le véhicule à deux roues, lorsqu’il se produisit sous Louis XVI avec la double recommandation du comte d’Artois et du duc de Chartres:
Cabriolet, c’est un mot drôle.
Son origine, s’il vous plaît?
Mettez un « t»à cabriole,
Et vous aurez cabriolet.
Bien que le cabriolet soit en réalité une invention du dix-septième siècle, pourtant sa grande vogue ne date que de la seconde moitié du siècle suivant. Pendant un moment tout fut «au cabriolet».

Cabriolet du début du XIXe siècle
Cabriolet du début du XIXe siècle

Une petite brochure de l’ancienne collection d’Epinal a conservé le souvenir de cette mode. Ouvrez le Dialogue entre Cartouche et Mandrin, où l’on voit Proserpine se promener en cabriolet dans les enfers (1755). Mandrin, interrogé par Proserpine sur ce qui se passe ici-bas, lui répond:

- Il n’y a rien de nouveau que des cabriolets: c’est le goût à la mode, c’est la fureur de tout Paris.
- Hé, reprit Proserpine, comment sont faits ces cabriolets?
- Madame, continua Mandrin, c’est une voiture légère qui n’a que deux roues et un cheval. On y est à découvert; le maître fait les fonctions de cocher; mais il faut qu’il ait le chapeau à l’écuyère, c’est-à-dire une large corne par devant et le bouton par derrière, des gants gris, la manche de l’habit en botte étroite et le fouet à la main. Ce n’est qu’après des changements infinis que les sages du boulevard sont parvenus à donner au goût ce point de perfection.

Depuis ce temps, tout est cabriolet. Frisures, coiffures, ajustements, perruques, tout prend le goût du cabriolet. Les jeunes petits-maîtres courent nuit et jour en cabriolet, les fils de marchands même veulent un cabriolet. Bientôt toute la ville aura des cabriolets. Voilà, madame, les sérieuses occupations des sublimes génies de Paris.

- Je veux un cabriolet, dit Proserpine; on ne peut trop imiter les Français; ils ont autant de sagesse que de goût. Vite un cabriolet! Que j’aurai de plaisir à me promener en cabriolet!
« On fit venir promptement un ouvrier en cabriolet: le brancard fut construit le jour même. Cartouche offrit sa roue, Mandrin donna la sienne. Telle est l’origine du cabriolet dans les enfers. Depuis ce temps, Proserpine fait la folle en cabriolet dans les Champs-Elysées, comme nos Français sur le boulevard.»

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22 novembre 1718: Mort du pirate Barbe noire après un combat furieux et sanglant. Son vainqueur, le lieutenant Maynard, accroche sa tête à son mât de beaupré pour effrayer les autres pirates des Caraïbes.

Le 21 novembre 1718, le sloop de Barbe noire mouille dans la baie d'Ocracoke, en Caroline du Nord. C'est le repaire d'où il lance des raids sur les villes côtières pour les rançonner. Le pirate s'apprête à passer une nuit de beuverie en compagnie de Christian Troadec, dit Bonnet rouge. Ce sera sa dernière. Edward Teach - c'est le véritable nom du pirate - ne terrorisera plus la côte américaine. Il ne tuera plus, ne violera plus, ne rançonnera plus. Surtout, il ne terrorisera plus le pauvre François bouclé dans son palais. Demain, Barbe noire sera dévoré par les requins et sa tête se balancera au mât de beaupré du navire du lieutenant Robert Maynard.

À sa mort, le pirate est âgé de 38 ans. Cela fait un an qu'il a pris la tête d'une bande de pirates, s'en étant fait élire capitaine après avoir destitué Hornigold, autre célèbre capitaine pirate. Il faut dire qu'il n'y a pas plus démocrate que la société des pirates des Caraïbes. En comparaison, l'UMP est une effroyable tyrannie... Le capitaine est toujours élu par l'équipage et n'exerce son autorité que durant les abordages. L'écart des salaires entre le capitaine et le simple pirate n'est que d'un à six. On a beau être boucanier, on n'est pas aussi goinfre qu'un patron du CAC 40...

Habituellement, les pirates préfèrent manœuvrer de petits navires rapides, mais Barbe noire navigue à bord d'une frégate négrière de 300 tonneaux et armée de 40 canons dont il s'est emparé par la force. Il multiplie les prises, coule de nombreux navires et se forge rapidement une sinistre réputation grâce à son physique hors du commun. Un ouvrage, publié en 1724 et dont on attribue la paternitéà Daniel Defoe, le décrit ainsi: "Alors notre héros, le capitaine Teach, a pris le surnom de Barbe noire d'après cette grande quantité de poils qui, tel un météore effroyable, couvrait tout son visage et effrayait l'Amérique plus que toute comète qui y était apparue. Cette barbe était noire et il l'avait laissée pousser jusqu'à une longueur extravagante; quant à l'ampleur, elle remontait jusqu'aux yeux; il avait coutume de la tortiller en petites queues avec des rubans, à la manière des perruques Ramillies, et de les enrouler autour des oreilles."

Et, pour terrifier davantage encore ses adversaires, il accroche à son large chapeau deux mèches allumées qui se reflètent férocement dans ses yeux, dont il ne faut attendre aucune pitié. "Un personnage tel qu'on ne peut se représenter une furie infernale plus affreuse", écrit encore Defoe. Son pavillon montre un diable squelettique qui brandit dans une main un verre, à moins qu'il ne s'agisse d'un sablier pour signifier la fuite du temps, et de l'autre, il tient une lance pointée vers un cœur.

Que le diable vous emporte… La veille de sa capture, le pirate reçoit un mot l'avertissant que deux sloops armés sont partis à sa recherche. Il s'en tape comme le jour où Ayrault a menacé d'augmenter la TVA sur les marchandises piratées. C'est probablement une fausse alerte! Qui oserait l'attaquer, lui, le démon le plus dangereux de ce coin du Nouveau Monde. En compagnie de son invité, il continue à engouffrer des litres de vin de Madère. Il peut compter sur 25 hommes d'équipage armés jusqu'aux dents. Mais Teach commet une grosse erreur, car l'homme qui le recherche pour mettre fin à ses exactions est un sacré gaillard prêt à tout pour remplir sa mission. Il s'agit de Robert Maynard, premier lieutenant du navire de guerre anglais The Pearl, ancréà l'embouchure de la James River en Virginie. C'est le gouverneur de cet État qui a décidé d'organiser une expédition pour mettre hors d'état de nuire Barbe noire, à la demande d'habitants de Caroline du Nord réclamant son aide.

Le 21 novembre, quatre jours après s'être mis en chasse, Maynard repère le navire-pirate dans la baie d'Ocracoke. Il attend l'aube pour passer à l'attaque. Réveillé en sursaut, Barbe noire est décidéà vendre chèrement sa peau. Constatant que son sloop possède un moindre tirant d'eau que ceux de ses adversaires, le pirate donne l'ordre à son équipage de lever l'ancre pour se diriger vers des hauts fonds. En même temps, il ordonne à ses canonniers d'arroser l'ennemi. Maynard répond par une fusillade nourrie. Barbe noire interpelle ses assaillants: "Que le diable vous emporte, coquins, qui êtes-vous? D'où sortez-vous?" Réponse laconique du lieutenant: "Vous pouvez constater que nous ne sommes pas des pirates." Alors Teach invite l'autre à venir à son bord en canot pour discuter. Maynad répond crânement qu'il viendra certes, mais avec son sloop.

Droit dans ses bottes, Barbe noire rit de l'audace de son interlocuteur. En se versant un verre de rhum, il lui jette: "Que je sois damné si je vous donne ou vous demande quartier!" Au-dessus de sa barbe noire qui lui mange les trois quarts du visage, ses yeux lancent des éclairs. Un large chapeau le coiffe. Il porte en bandoulière trois paires de pistolets. D'une main il brandit un sabre, de l'autre un coutelas. Son équipage, pas moins effrayant, pousse une formidable clameur. Mais il faut autre chose pour apeurer Maynard et ses hommes, qui ont longtemps fait partie de la BAC de Marseille...

Les sabres s'entrechoquent violemment… Barbe noire ordonne à ses canonniers de tirer une bordée de flanc à la mitraille sur le sloop de Maynard. Un coup de maître. Le fer déchiquette les membres, emporte les têtes, libère les entrailles. Une vingtaine de matelots tombent morts ou gravement blessés. Seule une douzaine ont miraculeusement échappé au carnage. Cris, sang et gémissements. L'autre sloop, le Ranger, reçoit également une pluie de mitraille. Neuf hommes s'abattent sur le pont. Barbe noire lance un cri sauvage. Qui c'est le plus fort? Continuant sur son erre, le sloop du lieutenant Maynard est sur le point de heurter celui des pirates. L'Anglais ne panique pas, même s'il ne peut pas compter sur le Ranger, qui s'est échoué sur un banc de sable. Il ordonne à ses hommes de se mettre à l'abri dans la cale pour éviter une seconde bordée de mitraille et de se préparer au combat. Il reste seul sur le pont avec l'homme de barre, tous les deux allongés sur le sol, parmi les morts.

Quand les deux sloops entrent en contact, Barbe noire ordonne à ses hommes de balancer de grosses bouteilles remplies de poudre, de grenaille, de morceaux de fer, de chevrotines et de plomb sur le pont ennemi. Elles explosent sans faire de dégâts puisque les matelots de Maynard sont à l'abri. Mais le chef des pirates, ne voyant que des morts sur le pont adverse, croit la partie gagnée. "À l'abordage! hurle-t-il. Achevez-les!"À la tête de quatorze matelots, il saute sur le pont ennemi noyé dans la fumée. L'odeur âcre brûle les poumons. Les pirates poussent des clameurs de victoire. Mais quand la fumée se dissipe, ils voient des pistolets braqués sur eux, tenus par des matelots bien vivants. Ils n'ont pas le temps de réagir qu'une grêle de balles les décime.

Le lieutenant Maynard a ciblé Barbe noire, qui vacille avant de se ressaisir. Il en faut plus pour l'abattre. Les deux hommes engagent le combat au sabre. Les lames s'entrechoquent violemment. Le monde se résume à une équation très simple: tuer ou être tué. Attention de ne pas glisser sur les flaques de sang, d'éviter les cadavres au sol. Barbe noire bondit comme un fauve. Maynard esquive de justesse. Les souffles deviennent courts. La sueur coule sur les visages. La haine est aussi palpable qu'entre NKM et Hidalgo... Soudain, le sabre du lieutenant casse. Il a juste le temps de se jeter en arrière pour éviter le poignard de Teach. Il tente alors de saisir le pistolet qu'il porte à la ceinture. Pas le temps. Son adversaire brandit déjà son coutelas avec un rictus de satisfaction. Maynard serait mort si un matelot nommé Lee Harvey Oswald ne s'était pas portéà son secours en assénant un coup terrible derrière la nuque de Barbe noire.

Le pirate titube, mais ne s'avoue pas encore vaincu. Il reprend le combat. Ce n'est qu'après cinq balles dans la peau et vingt blessures à l'arme blanche qu'il s'écroule, mort. Huit autres pirates gisent sans vie sur le pont. Les six qui restent vivants et saignant préfèrent se jeter à l'eau pour demander quartier. Ainsi le courageux lieutenant Maynard met-il fin aux exploits du plus sanguinaire des pirates des Caraïbes. Il ordonne à un de ses matelots de découper la tête de Barbe noire pour l'attacher au beaupré, afin qu'elle serve d'avertissement aux autres capitaines de navires-pirates.

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Gravure représentant la bataille opposant Meynard à Barbe Noire. © DR
© Le Point - Publié le 22/11/2013 à 00:01 - Modifié le 22/11/2014 à 00:01

 

22 novembre 1787: Bonaparte perd son pucelage avec une prostituée du Palais-Royal Dans ses mémoires, l'empereur décrit comment il devient un homme à 18 ans quand il est encore sous-lieutenant.

La nuit tombe sur un Paris pluvieux. Il bruine, il fait froid. Ce n'est pas un temps à mettre une prostituée dehors. Pourtant, il y a du monde dans le jardin du Palais-Royal, haut lieu de la prostitution parisienne en cette fin du XVIIIe siècle. À la lueur des lampes du sieur Quinquet, quelques demoiselles persistent à se promener sous leur parapluie. Elles ont entre 12 et 40 ans. Des messieurs les croisent, les interpellent, leur donnent le bras. Nous sommes le 22 novembre 1787, à la veille de la Révolution française.

Un jeune homme qui vient de sortir du théâtre des Italiens avance d'un pas mal assuré sous les arcades ceinturant le parc. Il n'a guère plus que 18 ans. Il est maigre, malingre. Il a le teint jaunâtre, le menton volontaire. Son nez frémissant est celui de l'aigle. Les cheveux sont noirs. Il ne porte pas encore la main sur le ventre... Son habit est usé. C'est Bonaparte. Le tout jeune Bonaparte. Le futur Napoléon qui accumulera les conquêtes féminines n'est encore qu'un puceau à la recherche d'une première victoire. Sous-lieutenant d'artillerie, il est revenu, treize jours plus tôt, d'un congé de six mois en Corse.

Il lui faut une femme. N'importe laquelle. Au-dessus de son lit, il a punaisé un poster de Christine Boutin... Son œil noir s'illumine en regardant les beautés à la taille gracile, aux jambes nerveuses, aux seins palpitants, aux robes suggestives qui se pavanent sous le crachin. On les appelle les "castors" ou encore les "demi-castors", suivant leur rang. Elles sont élégantes, elles sont chères, sa solde mensuelle de 71 livres et 5 sous ne lui permet pas de s'offrir ce luxe. Il tente néanmoins d'en aborder quelques-unes, mais son allure misérable ne lui vaut que mépris. Son regard tombe alors sur une petite demoiselle, d'apparence plus modeste, qui arpente les allées. Visiblement, elle attend d'être abordée. Bonaparte se jette à l'eau (il contera lui-même cet épisode ultérieurement). "J'étais sur le seuil de ces portes de fer quand mes regards errèrent sur une personne du sexe. L'heure, la taille, sa grande jeunesse, ne me firent pas douter qu'elle ne fût une fille. Je la regardais: elle s'arrêta non pas avec cet air grenadier (des autres), mais un air convenant parfaitement à l'allure de sa personne." Pressé par un besoin impérieux, le jeune Bonaparte adresse crânement la parole à celle qui s'avère s'appeler Mlle Deschamps:

- Vous aurez bien froid, lui dis-je, comment pouvez-vous vous résoudre à passer dans les allées?
- Ah! Monsieur, l'espoir m'anime. Il faut terminer ma soirée. 
Puis, faussement compatissant devant la fragilité de la pauvrette, il ajoute:
- Vous avez l'air d'une constitution bien faible. Je suis étonné que vous ne soyez pas fatiguée du métier.
- Ah dame! Monsieur, il faut bien faire quelque chose.
- Cela peut être, mais n'y a-t-il pas de métier plus propre à votre santé?
- Non, monsieur, il faut vivre.
- Il faut que vous soyez de quelques pays septentrionaux, car vous bravez le froid.
- Je suis de Nantes en Bretagne.
- Je connais ce pays-là... Il faut, mademoiselle, que vous me fassiez le plaisir de me raconter la perte de votre pucelage.
- C'est un officier qui me l'a pris.
- En êtes-vous fâchée?
- Oh oui, je vous en réponds. Ma sœur est bien établie actuellement. Pourquoi ne l'eus-je pas été?
- Comment êtes-vous venue à Paris?
- L'officier qui m'avilit, que je déteste, m'abandonna. Il fallut fuir l'indignation d'une mère. Un second se présenta, me conduisit à Paris, m'abandonna, et un troisième, avec lequel je viens de vivre trois ans, lui a succédé. Quoique français, ses affaires l'ont appeléà Londres et il y est.
La rusée fille de joie, sentant qu'elle tient son client, porte l'estocade:
- Allons chez vous.
- Mais qu'y ferons-nous?
- Allons, nous nous chaufferons et vous assouvirez votre plaisir.

Mais Bonaparte n'est pas aussi benêt qu'il y paraît. Lui aussi joue un jeu. Il l'avoue. Le jeune officier entraîne sa conquête vers la sortie du Palais-Royal. Transis par le froid glacial soufflant dans les sombres rues de la capitale, ils filent d'un bon pas vers le modeste hôtel de Cherbourg, rue du Four-Saint-Honoré (aujourd'hui rue de Vauvilliers), où il occupe une petite chambre. Le récit de Bonaparte se termine ici. Aucun moyen de savoir s'il remporte cette première victoire avec panache.

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© Le Point - Publié le 22/11/2012 à 00:00 - Modifié le 22/11/2014 à 00:00

 

 

Pour l’éphéméride du vingt-deux novembre c’est ICI
http://mickeywerlen.canalblog.com/archives/2013/11/22/28486622.html

 

 

Dicton du jour de Charlie Hebdo  

Ben pour le dicton de Charlie hebdo de ce jour, le Charlie de service retarde d'un mois; la fête du Christ-Roi ayant lieu le dimanche avant la Toussaint, le clébard pour être dans le vrai, mesquin comme il et dira qu'il a 11 mois d'avance...

 

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Ben pour la zique de ce samedi, on va s’écouter The Platters and Friends - Legends In Concert… Un plaisir de les réécouter… Allez les amis, faites-vous plaisir et je vous souhaite une bonne écoute!!!

https://www.youtube.com/watch?v=CrVaj_eMhUA

 

Et en avant pour les blagounettes du jour, un bouquet divers et automnal, des courtes mais bonnes, des longues mais connes, des connues et des moins connues; quoi, des blagues à deux balles ou à quatre sous...

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Il y a des travaux dans la cour de l'hôpital. L'infirmière ouvre la fenêtre et dit à l'ouvrier qui tient le marteau-piqueur:
- Arrêtez deux minutes, les vibrations me gênent!
- C'est une opération à cœur ouvert? S’enquiert l'ouvrier.
- Plus délicat encore, répond l'infirmière. C'est l'heure où je dois mettre les thermomètres!

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En vacances au bord de la mer, un professeur visite un blockhaus bâti par les Allemands pour renforcer le Mur de l'Atlantique.
- S'ils me construisaient un truc comme ça sur mon estrade, dit-il à sa femme, je te jure que je serais plus rassuré pour faire la classe à tous ces voyous, munis de cutters et de couteaux à cran d'arrêt.

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Un nouveau patient dit à son psychanalyste:
- Docteur, venez-moi en aide.
Je suis persuadé que je suis un oiseau.
- Tenez, perchez-vous là, en mangeant quelques graines de millet. J'enferme mon chat dans la pièce à côté et vous allez me siffler toute votre histoire.

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- Moi, dit un pilier de bar, je sais que j'ai mon compte quand je commence à avoir envie de coucher avec la serveuse.
- Et tu l'as fait, déjà?
- Non, parce que la serveuse, elle ne dirait peut-être pas non quand je suis à jeun, mais lorsque je me trouve à point et que j'ai envie d'elle, ça ne lui dit plus rien du tout de faire l'amour avec un ivrogne.

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Un mari brimé fantasme en contemplant la superbe héroïne d'un feuilleton télévisé qui évolue dans sa cuisine, à peine vêtue d'une courte chemise de nuit transparente.
- Ah! Soupire-t-il, ce que ce serait bon qu'elle vienne, un matin, me servir mon petit déjeuner au lit!
- Et qu'exigerais-tu d'elle? demande aigrement sa femme.
- Deux sucres dans mon café.

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En cure de désintoxication, un homme, alcoolique au dernier degré (hecto) explique:
- Depuis quelques années, j'avais pris l'habitude, en regardant le journal télévisé, de me remonter le moral par un bon coup de whisky à chaque fois que les nouvelles étaient de nature à me stresser.
J'ai fait ma cirrhose du foie avec la Bosnie et mon delirium tremens avec la menace islamique.

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C'est samedi... le réveille-matin est en pause pour deux jours, la grasse matinée pour les uns, lessive, ménage, bureaucratie pour d'autres, et surtout pour beaucoup c'est la course aux cadeaux en n'oubliant personne et aussi les courses pour garnir le frigo ou le congélateur, en passant par le marché pour les légumes de saison et les produits du terroir car il faut manger du solide pour affronter la fin de l'automne et l'hiver qui s'annonce... Une pensée pour celles et ceux qui souffrent autant de la maladie que d'autres choses et à ceux qui pansent les plaies dues aux divers maux que l'adversité afflige à chacun... Prenez soin de vous et je vous souhaite une bonne journée en vous disant à la revoyure...  

 

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Éphéméride du vingt-trois novembre

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«À la Saint-Clément, le ciel ne l'est pas toujours, lui, clément.» 

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«Le jour de la Sainte-Félicité est un beau jour dans l’année.»

 

 Cordial salut du jour et bisous à tous 

 

Salut les amis et merci de votre visite; c'est dimanche, le temps reste automnal et frais; le bon peuple laborieux peut se reposer encore ce jour en vue d'une rude semaine... Dans les régions où le beau temps résiste encore, il faudra profiter de se balader et de jouir du soleil et des belles couleurs qui restent encore ou pour les sportifs d'aller s'éclater dans la première neige de certaines stations ou pour ceux qui font du sport en chambre de regarder dans un fauteuil la finale de la coupe Davis...

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Pour la météo d'aujourd'hui, il est prévu que pour la Suisse romande avec 6° et un ciel serein dans la nuit, ce sera pour ce jour: brouillard sur le Plateau jusque vers 700 m, souvent tenace et ne se dissipant que localement en cours de journée. Au-dessus et dans les autres régions, temps assez ensoleillé et doux. L'après-midi, passages nuageux d'altitude parfois denses, pouvant diminuer l'ensoleillement et rendre au ciel un aspect parfois laiteux. Température en plaine: minima à l'aube 3°à 5° dans le brouillard, 0°à 2° en dehors; maxima 7°à 9° dans les régions à brouillard, 13°à 15° dans les autres régions de plaine ainsi qu'en moyenne montagne. Température à 2000 m: +9°. Vent d'ouest à sud-ouest faible à modéré en montagne, faible et variable en plaine...

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Pour l'Hexagone, une météo de saison, avec quelques embellies et aussi des perturbations... Avec pour ce jour: en matinée, un temps couvert et faiblement pluvieux domine dans le nord-ouest. De même, les entrées maritimes apportent toujours des pluies dans le Languedoc. Temps calme ailleurs avec un ciel plus moins voilé et quelques grisailles. Le vent souffle fort dans la vallée du Rhône. Dans l’après-midi, la perturbation progresse très lentement à l'ouest avec des pluies pouvant donner des cumuls importants. La situation est bloquée dans le Languedoc avec des pluies plus ou moins continues. Temps calme, généralement ensoleillé sur les autres régions. En soirée, la perturbation progresse vers le nord et le temps devient instable à l'avant tout comme dans le golfe du Lion. Temps sec sur les autres régions. Dans la nuit, le temps devient de plus en plus perturbé entre le Languedoc et le Roussillon et les pluies à l'ouest abordent le bassin parisien. A l'avant l'instabilité se généralise… 

 

 

Pour l'Outre-mer: à Mayotte, voilé et nuageux avec des températures de l'ordre de 28°; à l'île de la Réunion ce sera pluvieux avec des températures de l'ordre de 29°; à la Martinique variable à très nuageux et pluvieux avec des températures de l'ordre de 32°; ensoleillé et voilé avec des températures de l'ordre de 32° en Guadeloupe; ensoleillé, variable et pluvieux en Guyane française avec des températures de l'ordre de 34°; Polynésie française peu nuageux à nuageux et larges éclaircies; beau temps et peu nuageux aux Marquises avec des températures de 29°; nuageux avec averses et venteux à Saint-Pierre et Miquelon avec des températures de 4°...

 

Bonne journée à tous et que le soleil et la chaleur soient aussi dans vos cœurs... Aujourd'hui le lever du Soleil est à 07:39 et le coucher du Soleil se fera à 16:55 et le jour est plus court de 2 minutes...

 

Valeurs remarquables de novembre en France

TMax: 31.4°C (Solenzara le 10/11/1985)
TMin: -15.3°C (Orleans le 30/11/2010)
Précip: 321.0 mm (Mont Aigoual le 07/11/1982)

 

Et pour les amis qui aiment la pêche à pied, les prochaines grandes marées auront lieu... : 
Horaire des marées à Saint-Malo  

Lundi 22 décembre à 06h56 coefficient 91, à 19h20 coefficient 95
Mardi 23 décembre à 07h40 coefficient 97, à 20h05 coefficient 99
Mercredi 24 décembre à 08h25 coefficient 99, à 20h50 coefficient 99
Jeudi 25 décembre à 09h09 coefficient 97, à 21h35 coefficient 95
Vendredi 26 décembre à 09h55 coefficient 91, à 22h21 coefficient 91

 

Historique d'une météo, qu’on a trop souvent tendance à oublier… 

En 1998: il fait froid sur tout le pays, le mercure descendait jusqu'à -7,2 degrés à Coxyde, -12,2 degrés à Stavelot et -15 degrés à elsenborn
En 1984: le vent soufflait en force à Uccle où les rafales atteignaient 135 kmh
En 1983: les rafales de vent atteignaient 135 km/h à Uccle
En 1956: les maxima ne dépassaient pas -0,6 à la côte, -1,7 à Zaventem et 3,0 à Florennes

 

La France pittoresque

Volaille: sa consommation réglementée par l’Eglise.D’après «Histoire de la vie privée des Français», paru en 1782

Dès le IVe siècle, les Chrétiens ont regardé les volatiles et la volaille comme un aliment maigre, et se sont permis l’un et l’autre dans les temps de l’année où la viande était défendue. Ils distinguaient la chair des quadrupèdes, de la chair des oiseaux; et cette douce erreur avait pour eux une autorité respectable, celle des livres saints eux-mêmes

La Genèse, parlant de la création, dit que, le cinquième jour, Dieu commanda aux eaux de produire les poissons et les oiseaux qui volent sur la terre. Ce texte, mal entendu, paraissait donner une même origine à deux espèces d’animaux si différents: on leur supposa en conséquence une même nature, et l’on crut pouvoir user également des uns et des autres, les jours de jeûne et d’abstinence.

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Charles II le Chauve

En France, cette décision fut regardée comme un principe incontestable; même dans les ordres religieux les plus austères, dans ceux qui se dévouaient à un carême éternel. En certains temps de l’année, on y accordait aux moines du gibier et de la volaille. Saint Colomban nourrit ainsi les siens dans un moment de disette. On lit que depuis sa promotion à l’épiscopat, saint Eloi avait renoncéà la viande; mais qu’un jour il se permit de manger une volaille avec un hôte qui lui était survenu.

Grégoire de Tours raconte que mangeant à la table de Chilpéric, et n’usant point de viande non plus, le roi lui dit: «Mangez de ce potage; il est pour vous, on l’a fait avec de la volaille». Enfin, dans un grand nombre d’anciennes vies de saints ou de saintes, il est remarqué d’eux, comme une mortification particulière, qu’ils s’abstenaient, non seulement de chair, mais encore de volaille et de gibier bipède.

Il était assez consolant pour les moines de ces temps reculés de se mortifier en mangeant tous ces oiseaux délicats, domestiques ou autres. Cependant l’Eglise à la fin trouva qu’un pareil aliment était une sensualité, peu faite pour des gens qui, par vœu, se dévouaient à une vie austère. En 817, le concile d’Aix-la-Chapelle le leur interdit, excepté pendant quatre jours à Pâques, et quatre jours à Noël; encore permit-il à ceux qui, par pénitence, voudraient même alors s’en abstenir, de le faire à leur gré. Jusqu’à ce moment, il y avait eu, dans le royaume, des monastères de fondation royale, auxquels nos rois, par une pieuse concession, avaient accordé une certaine quantité de volailles à prendre dans leurs domaines. Mais, par le règlement du concile, les contributions cessèrent; ou, si elles se payèrent encore, elles n’eurent plus lieu désormais qu’aux fêtes de Noël et de Pâques. Quand les rois, postérieurement, en établirent de nouvelles, ils les fixèrent à ces deux époques. C’est ce que fit, par exemple, Charles le Chauve en 858, pour les filles de Notre-Dame de Soissons, et en 868, pour le monastère de Saint-Denis. Il règle qu’annuellement, aux solennités susdites, les maisons royales payeront à l’un et l’autre monastère un certain nombre de volailles.

Au reste, le Canon du concile d’Aix-la-Chapelle ne fut qu’un pur règlement de réforme, fait uniquement pour les Réguliers. Il ne changea point la façon de penser sur les oiseaux. On continua de les regarder comme poissons; et l’on trouve des preuves que ce préjugé a subsisté encore, même chez les moines, quelques siècles après le règlement du concile.

Tel est, entre autres, ce fait rapporté dans la vie de saint Odon, abbé de Cluny: «Un moine de cette abbaye était allé voir ses parents. En arrivant, il demande à manger; c’était un jour maigre. On lui dit qu’il n’y a au logis que du poisson. Il aperçoit quelques poules dans la cour, prend un bâton, et en assomme une, en disant, voilà le poisson que je mangerai aujourd’hui. Les parents lui demandent s’il a la permission de faire gras: non, répond-il; mais une volaille n’est point de la chair. Les oiseaux et les poissons ont été créés en même temps, et ils ont une même origine, comme l’enseigne notre hymne».

Actuellement encore (XVIIIe siècle), les Espagnols et les Portugais, tant en Europe qu’en Amérique, mangent, pendant le carême, les abattis d’oiseaux; quoiqu’ils se croient défendus de manger l’oiseau même. Il est vrai qu’ils en achètent tous les ans la permission; et que cette permission est attachée à une Bulle, nommée Bulle de la Croisade, dont le roi est devenu propriétaire, et qui entre autres privilèges accorde celui-ci.

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Chez nous, lorsque l’Eglise crut devoir interdire aux Fidèles la nourriture dont nous parlons, elle fit grâce à quelques oiseaux amphibies, et même à deux ou trois espèces de quadrupèdes de même nature, qu’elle ne comprit point dans la proscription générale; ceci par une forte condescendance qui paraissait respecter encore l’ancien préjugé.

A consulter l’homme du peuple sur la cause d’une exception aussi bizarre en apparence, il vous répondra, sans hésiter, que ces animaux tolérés ont le sang-froid. Mais, pour l’homme éclairé qui sait que le sang d’une loutre ou d’une macreuse n’est pas plus froid que le sang d’un canard ou d’un mouton, il reconnaîtra dans toute cette discipline une empreinte des vieilles erreurs qu’avaient accréditées la bonne foi ignorante.

La macreuse pourtant avait été défendue en maigre par un concile de Latran que tint au XIIIe siècle Innocent III. C’est Vincent de Beauvais qui nous l’apprend. Mais le préjugé prévalut. De ce préjugé naquirent même, par la suite, toutes ces opinions ridicules qu’on eut sur l’origine des macreuses: les uns les faisant naître de la pourriture des vieux vaisseaux; les autres des fruits d’un arbre de la Grande-Bretagne, lorsqu’ils tombaient dans l’eau; ceux-ci, de la gomme des sapins, d’où, disent-ils, elle furent nommées sapinettes; ceux-là enfin, d’une coquille, comme les huîtres et les moules, coquille qu’ils distinguaient sous le nom de conqua anatisera. Pour Pâris, si l’on s’en rapporte à Gontier, dans son De sanitate tuenda, les macreuses n’y furent connues et recherchées que vers le milieu du XVIIe siècle.

D’après le préjugé qui y faisait regarder la macreuse comme un aliment maigre, on y regarda, comme tel aussi, le pilet, le vernage, le blairie, et autres oiseaux aquatiques de même nature. Cependant, au commencement du XVIIIe siècle, il y eut des religieux qui se firent quelque scrupule d’user de ces derniers. Ils consultèrent à ce sujet la Faculté de Médecine. Celle-ci nomma huit docteurs qu’elle chargea «de méditer et d’examiner cette matière. Enfin, toute réflexion faite, et après de sérieux examens, la Faculté assemblée le 14 décembre 1708, écouta le rapport de ces docteurs: on délibéra, et il fut décidé que les pilets, etc., ne pouvoient passer pour poissons.»

Article copié sur "La France pittoresque"

 

Art d’antan de prendre le temps d’élaborer un véritable marron glacé.
D’après «La Nature. Suppléments pour l’année 1910», paru en 1910.

En 1910, Francis Marre met en appétit les lecteurs de La Nature en leur dévoilant les secrets de préparation du véritable marron glacé, friandise sur laquelle chacun aime à fondre la dernière semaine de l’année et la première de l’année suivante

Le marron glacé, que de rares amateurs dégustent en tout temps, à petites doses, a, pour la majorité de ceux qui le consomment, une saison bien courte, et c’est grand dommage, car cette friandise, qui est un aliment très énergétique, est de digestion aisée. Mais, si pendant la dernière semaine de l’année, puis pendant la première semaine de l’année suivante, chacun absorbe des marrons glacés jusqu’à la satiété inclusivement, on s’abstient ensuite à peu près complètement pendant onze mois et demi. Il est heureux, d’ailleurs, que la consommation soit à ce point limitée, depuis que les châtaigneraies sont décimées par la maladie de l’encre, et mises en coupe réglée pour la fabrication d’extraits tanniques, les beaux fruits, destinés à la confiserie sont de plus en plus recherchés. On peut juger, d’après les chiffres suivants, de l’intérêt qu’il y a pour les propriétaires de châtaigniers à récolter de gros marrons. En 1908, le quintal de marrons à 60 au kilogramme valait 80 francs, tandis que le quintal de fruits un peu plus petits (70 au kilogramme), ne valait que 40 francs.

Déjà, les produits de l’Ardèche (marrons de Lyon), et ceux du massif des Maures ne suffisent plus aux besoins des confiseurs. L’industrie s’approvisionne en partie à l’étranger, sur les marchés de Turin, de Florence et surtout de Naples. Les marrons de Naples, à cause de leur grosseur, sont très appréciés, et sont principalement destinés à l’Angleterre. Une variété japonaise, les «tambus» dont l’amande est volumineuse et non cloisonnée, constituera le marron glacé idéal, le jour où il deviendra facile de l’importer. Avant qu’il soit possible de le livrer à la consommation, le marron confit subit des manipulations nombreuses et délicates, que la plupart des recettes, dites «pratiques», ne signalent qu’imparfaitement. C’est ce qui explique l’insuccès fréquent des tentatives ménagères de «glaçage».

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Publicité pour un atelier lyonnais de marrons glacés

L’époque la plus favorable à la préparation est celle qui suit immédiatement la récolte; mais on préfère généralement, dans l’industrie, attendre le mois de décembre qui précède un peu le moment du plus grand usage. Par suite, on est obligé, les marrons ayant alors subi un commencement de germination, et ayant quelque peu noirci, de les blanchir après le premier écorçage. Ils séjournent donc un quart d’heure dans des chambres closes où se dégagent des vapeurs d’acide sulfureux. Un lavage à grande eau enlève ensuite l’excès d’acide. La cuisson est chose délicate, si l’on veut que le marron reste entier, elle doit durer 3 ou 4 heures, sans jamais atteindre l’ébullition. Dans l’industrie, les bassines servant à cet usage sont divisées en plusieurs étages par des grilles sur chacune desquelles reposent seulement quelques couches superposées de fruits. Une autre opération qui présente de réelles difficultés, et n’est confiée qu’a des ouvrières très habiles, consiste, après la cuisson, à enlever la mince pellicule recouvrant immédiatement l’amande. L’extraction est particulièrement minutieuse pour certaines espèces où cette membrane forme des replis pénétrant assez avant dans le fruit. Les fruits écornés ont une valeur marchande bien moindre que ceux qui restent entiers.

La confiserie proprement dite s’effectue lentement, à l’aide d’un sirop faible, d’abord à froid, puis au bain-marie. Par évaporation, le sirop se concentre peu à peu. Pour éviter la cristallisation consécutive du sucre, les industriels ont recours a l’artifice suivant: ils ajoutent au sirop de sucre de canne ou de betterave une petite quantité de glucose qui ne cristallise pas. L’addition de glucose permet d’augmenter la concentration du sirop sans avoir à redouter que les marrons blanchissent après le sucrage.

La dernière opération est le glaçage; mais lorsque les marrons ont été confits dès le mois de novembre, on ne les glace pas immédiatement; ils sont conservés jusqu’à l’époque de la consommation dans des pots de terre vernissée, recouverts d’une couche de sirop concentré qui n’est pas exposé moisir. Le glaçage s’obtient par immersion rapide des fruits dans un sirop très épais ayant subi un commencement de caramélisation. Il faut que les marrons soient retirés du sirop à chaud, tandis que le bain est encore très fluide, pour qu’il n’y ait pas excès de glaçage; et comme d’autre part, il faut encore éviter de les écorner, les ouvriers qui terminent la manipulation doivent faire preuve d’une grande habileté. Le séchage à l’étuve et l’emballage n’ont d’intérêt qu’au point de vue industriel.

Les ménagères qui veulent préparer elles-mêmes des marrons confits et glacés, ajoute Francis Marre, échouent souvent parce que l’imprégnation par le sucre est insuffisante, ou parce qu’ensuite la cristallisation superficielle se produit très vite. La lenteur, dans la période de confiserie proprement dite, et le tour de main qui consiste à remplacer, à la fin de cette opération, le sucre de canne par du glucose pour renforcer le sirop, sont deux précautions qui suffiront souvent peut-être à améliorer les résultats. Avec les fruits écornés et qu’on ne veut pas offrir tels quels, il est aisé de fabriquer de la crème de marrons, il suffit de les écraser dans du sirop jusqu’à consistance convenable, de stériliser au bain-marie, et de conserver cette véritable confiture dans des vases hermétiquement clos.

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Domremy (Vosges): la maison de Jeanne d’Arc.
D’après un récit paru au XIXe siècle

Domremy est un petit village du département des Vosges, situé sur les bords de la Meuse, à trois lieues de Neufchâteau, et très près des frontières des départements de la Meuse, de la Meurthe et de la Haute-Marne. S’il ne possédait pas un intérêt historique puissant, jamais les voyageurs ne se détourneraient de leur route pour le visiter; car, en lui-même, il n’a rien de remarquable; mais c’est là que naquit Jeanne d’arc en 1410.

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Maison de Jeanne d’Arc, à Domremy

La maison de l’héroïne est située fort près de la paroisse du village, qui est placée sous l’invocation de saint Remy. Dans cette église, où Jeanne fut baptisée, on voit de chaque côté du maître-autel, un ange en pierre, supportant un écusson aux armes de la famille du Lys. Ces deux statues, quoique d’un travail grossier, témoignent du respect que les compatriotes de Jeanne ont conservé pour sa mémoire. Montaigne, qui passa à Domrémy vers 1581, dit dans ses Voyages: «Je vis le devant de la maisonnette où Jeanne naquit, toute peincte de ses gestes; mais l’aage en avoit fort corrompu la peinture.»

Ce n’était, en effet, qu’une maisonnette; mais ceux qui l’ont possédée depuis la famille d’Arc, l’ont agrandie à diverses époques. Ce qu’il y a de plus intéressant dans cette maison, est la découverte d’une statue qui était scellée, et presque entièrement cachée dans le mur au-dessus du couronnement de la porte d’entrée. Cette statue, qui avait déjàété vue en 1756, est sculptée dans une pierre de la même nature que celle qui a servi à construire la maison; elle représente Jeanne d’Arc à genoux, la tête nue, et couverte de son armure. Chose singulière, elle a de longs cheveux, sur lesquels on voit même quelques vestiges de dorure; ce qui pourrait faire supposer qu’elle avait les cheveux longs, si tous les historiens ne s’accordaient à dire qu’elle avait de beaux cheveux noirs, et qu’elle les portait très courts pour être plus à son aise dans la mêlée.

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Couronnement de la porte d’entrée de la maison de Jeanne

Cette statue, qui est d’un assez bon travail, est peut-être le seul monument authentique sur lequel on puisse retrouver les traits de la Pucelle d’Orléans. Malheureusement elle a éprouvé quelques accidents; l’extrémité du nez est cassée, le coin gauche de la bouche est altéré, et le bras droit est rompu près de l’épaule; c’est ce qui a empêché de la mettre en évidence.

Le couronnement de la porte d’entrée est composé de deux pierres ornées de sculptures gothiques, représentant des armoiries, et chargées de deux inscriptions fort courtes; ces sculptures étaient peintes anciennement, comme le dit Montaigne; peut-être même y avait-il d’autres peintures sur les murs, mais maintenant on ne voit plus que les traces des couleurs.

La gerbe, les mots vive labeur, et l’écusson sur lequel on voit trois socs de charrue, font allusion à la profession des parents de Jeanne d’Arc; l’écusson de France, la date qui paraît être celle de 1481, et les mots vive le roi Loys, donnent lieu de croire que c’est sous le règne de Louis XI, et peut-être par ses ordres, que ces sculptures ont été faites, tandis que l’écusson à droite est celui qui fut accordéà Jeanne d’Arc et à sa famille, par Charles VII; par modestie, elle refusa toujours de placer sur son écu ces armoiries qui rappelaient les services éclatants qu’elle avait rendus à son roi.

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Jeanne d’Arc sur le bûcher

Ce fut en décembre 1429 qu’après la levée du siège d’Orléans, le gentil dauphin, comme elle appelait Charles VII dans son naïf langage, donna un édit par lequel elle, sa famille et sa descendance à perpétuité, étaient anoblies et déclarées aptes à posséder et à acquérir tous fiefs nobles.

On ne sait pas la date précise de l’ordonnance qui désigna de cette famille, qui prit alors le nom de du Lys. Ces armes étaient d’azur, à une épée d’argent en pal, croisée et pommetée d’or, soutenant de la pointe une couronne couverte de France, et côtoyée de deux fleurs de lis d’or. La famille de du Lys s’est éteinte en 1760, dans la personne de messire Henry-François de Coulombe du Lys, chanoine de Champeaux, et prieur de Coutras. Cependant il y a encore en Lorraine quelques personnes qui se disent issues des frères de la Pucelle.

C’est à l’époque de la seconde invasion, en 1815, que l’on commença à penser à la maison de Jeanne d’Arc. Les officiers des armées coalisées la visitèrent avec le plus vif intérêt; chacun d’eux, avant de quitter le village, emportait, pour les conserver comme de précieuses reliques, quelques éclats de bois qu’ils arrachaient aux poutres du plancher. Les princes de la maison d’Autriche vinrent aussi admirer la simple demeure de cette femme, qui, quatre siècles plus tôt, avait chassé l’ennemi de ce pays de France, que l’Europe entière maintenant venait d’envahir.

Un noble Prussien offrit 6000 francs de cette maison, à son propriétaire M. Gérardin, qui les refusa. L’administration, informée de ce fait, proposa à ce dernier d’en faire l’acquisition; M. Gérardin, ancien militaire retraité, se contenta de 2500 francs. Louis XVIII, qui apprit cet acte de désintéressement, lui envoya la croix de la Légion-d’Honneur, et accorda une somme de 20 000 francs à la préfecture des Vosges pour être employée à fonder une école de jeunes filles, et un monument à la mémoire de Jeanne d’Arc.

Le Conseil général du département décida que l’on élèverait une fontaine, sur laquelle on placerait le buste en marbre de Jeanne d’Arc, dont Louis XVIII avait aussi fait don à la commune de Domremy. La première pierre de cette fontaine fut posée le 25 juillet 1820, et le 10 septembre suivant tout fut prêt pour la cérémonie de l’inauguration.

On fit quelques dispositions dans la maisonnette de la vierge de Domremy, pour perpétuer son souvenir. On replaça dans la chambre où la tradition prétend qu’elle est née, une cheminée qu’un des propriétaires avait placée dans la pièce voisine. On remit aux fenêtres des barreaux en fer, dont la place était indiquée dans le mur par les trous de scellement; on fixa contre le mur une table de marbre portant une inscription rappelant l’époque et le motif de ces travaux faits à la mémoire de Jeanne d’Arc; enfin on plaça sur la cheminée un buste en marbre de Louis XVIII, et à droite, le drapeau qui servit aux fêtes célébrées à Domremy pour l’inauguration du monument, le 10 septembre 1820, devant un concours de 15 000 personnes, accourues des villes et des villages voisins, au seul nom de cette vierge guerrière, qui fut l’honneur de son pays, qu’elle sauva, et la honte de ceux qui la laissèrent immoler sans faire la moindre démarche pour la secourir.

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23 novembre 1829: Mort des siamoises Rita et Christina, partageant 1 utérus, 2 têtes et 4 seins. Nées à 3 minutes d'intervalle, Rita et Cristina sont soudées à la taille. La première chope une bronchite, entraînant sa sœur dans la mort.

Le 23 novembre 1829, Rita-Cristina meur[en]t à trois minutes d'intervalle. Liées dans la vie, liées dans la mort. Ces deux poupons sont des siamoises. Elles partagent une seule paire de jambes, un bassin, un anus, une vulve et un gros intestin. En revanche, elles possèdent le reste en double exemplaire, à savoir deux têtes, deux paires de bras et tous les organes non précédemment cités. Le résumé parfait d'Anne Hidalgo et de NKM... À dire vrai, ces deux petites filles ont fusionné sous le diaphragme dans le ventre de leur mère, aussi affichent-elles deux personnalités parfaitement différentes.

À leur naissance, leur entourage s'interroge sur le nombre d'âmes qu'elles possèdent. Une ou deux? Faut-il prévoir un ou deux baptêmes. On n'a pas idée, mais des enfants siamois obligent posent des questions métaphysiques inextricables. La SNCF doit-elle leur réclamer un ou deux billets de train puisqu'elles n'occupent qu'une place, partageant la même paire de fesse? Et la déclaration d'impôt? Comptent-ils pour une ou deux parts? Un ou deux numéros de Sécurité sociale? Imaginons plus fou encore: deux siamois voulant se présenter aux élections législatives. L'un pour le Front national et l'autre pour le Parti de gauche... Revenons à nos deux siamoises qui débarquent à Paris le 26 octobre en provenance d'Italie. Rita, la tête de droite, s'est chopé une mauvaise bronchite. Elle tousse, a de la fièvre. Du reste, elle a toujours été beaucoup plus fragile que la tête de gauche.

"Une âme commune"… Normalement, les deux petites filles affichent un pouls similaire de 90, mais le docteur Martin Saint-Ange, qui les suit depuis leur arrivée dans la capitale, note que celui de Rita grimpe à 120 pulsations par minute, tandis que celui de Cristina reste colléà 102. C'est bien la preuve qu'elles possèdent deux systèmes circulatoires séparés. Et deux cœurs! Cristina reste souriante, ne se montrant nullement incommodée par la maladie de sa sœur. Sinon par effet mécanique. "Son côté du diaphragme était sans cesse refoulé en haut par le paquet intestinal que lui renvoyait pour ainsi dire sa sœur, en bas, par la nécessité de recevoir de l'air dans ses poumons", note Saint-Ange.

Le 22 novembre, Rita ne prend plus le sein de sa nourrice, laissant sa part à sa sœur dont l'appétit ne faiblit pas. La pauvre petite a du mal à respirer et même à tenir ses yeux ouverts. Son visage et son cou se couvrent d'une sueur froide. Elle ne réagit plus aux stimuli. Les parents sont désespérés, les médecins sont désarmés. Le 23 novembre, Saint-Ange observe: "Le ventre d'ailleurs n'était ni douloureux ni ballonné, mais bien dans une agitation continuelle: on aurait dit que le paquet intestinal était sans cesse renvoyé d'un enfant à l'autre... Au milieu d'une telle agitation, Cristina, quoique sa respiration fût devenue plus fréquente et gênée, semblait jouir d'une vie pleine et entière, et devait prolonger son existence." Après quelques mouvements convulsifs, Rita arrête de respirer. "Cristina, qui venait de prendre le sein de sa nourrice, s'éteignit presque aussitôt, comme si une âme commune eut animé ces deux êtres, si différents cependant par leurs sensations et leur volonté", poursuit Saint-Ange.

Un seul corps… Rita-Cristina nai[ssen]t à Sassari, en Sardaigne, le 3 mars 1829. Leur mère Maria Teresa Parodi, âgée de 32 ans, en est à son neuvième accouchement. Les huit précédents ont donné jour à des enfants parfaitement normaux. Mais cette fois, des protubérances déformant le ventre inquiètent les sages-femmes, qui réclament l'aide de médecins. Effectivement, après la rupture de la poche des eaux, deux petites têtes se présentent ensemble au portillon. Des jumeaux? Non. Au toucher, il n'y a qu'un seul corps. Stupeur et tremblements! Qu'est-ce que c'est que cette sale blague? Impossible d'extraire les deux crânes simultanément, car le passage est trop étroit.

La sage-femme utilise des lacets pour retourner le corps afin qu'il se présente d'abord par les pieds. Le salto arrière intra-utérin est une belle réussite. Gilbert Rozon demande à la mère de revenir le tenter sur le plateau des Français ont un incroyable talent. En attendant, les sages-femmes et les médecins tirent sur les petites jambes. Hardi, matelot, les deux têtes passent l'obstacle l'une après l'autre. La vue du nourrisson double surprend. Les deux têtes s'empressent de pleurer, car elles ont doublement faim. C'est à ce moment-là qu'il faut féliciter dame Nature d'avoir doté la femme d'une paire de seins. Les deux fillettes sont baptisées Rita et Cristina.

La même zone érogène… Elles ne se ressemblent absolument pas, tant physiquement que par le caractère. Cristina est plus grosse, toujours affamée, gaie et éveillée. Rita, c'est le contraire. Il faut la forcer pour qu'elle tète, elle reste maigre, elle est souvent amorphe et toujours geignarde. Son teint est bleuâtre, signe d'une anomalie cardiaque. Elles n'ont pas forcément faim ou sommeil en même temps. Si on chatouille le pied gauche, c'est Cristina qui gigote, si on stimule le pied droit, c'est alors Rita qui le sent. En revanche, la stimulation de l'anus ou de la vulve est ressentie par les deux. On ne peut s'empêcher d'imaginer le casse-tête si elles avaient atteint l'âge du mariage. Ayant deux personnalités différentes, il leur aurait fallu deux maris. Mais ceux-ci auraient dû se partager la même... zone érogène. Après vous, mon cher. À moins de se mettre d'accord sur un même époux, mais le condamner alors à la bigamie. Choix cornélien.

Lorsque les fillettes atteignent l'âge de six mois, les parents décident de quitter la Sardaigne pour les montrer à des spécialistes et en profiter pour gagner de l'argent en exposant leur phénomène dans les foires et les cirques. Les voilà donc partis pour Paris, réputé pour ses anatomistes et spécialistes médicaux. En cours de route, ils essaient d'exposer Rita-Cristina pour ramasser quelques sous, mais la plupart du temps, les autorités locales le leur interdisent.

Des organes en miroir… Une fois arrivés à destination, le préfet de police de Paris commence par opposer le même refus d'autoriser les visites payantes avant de donner son feu vert le 6 novembre, quand Geoffroy Saint-Hilaire, professeur de zoologie et anatomiste réputé, garantit que l'exposition aura lieu sous son contrôle et celui d'autres savants, dans le local de l'Académie royale ou de l'Académie de médecine. Mais l'autorisation arrive trop tard, les petites siamoises meurent avant de pouvoir rapporter le moindre argent à leurs parents. Certains accusent Geoffroy Saint-Hilaire et tous les savants qui ont fait se déshabiller à de multiples reprises les petites filles pour les examiner d'être responsables de la bronchite. Ce que le docteur Saint-Ange réfute en expliquant que les parents sardes de Rita-Cristina étaient trop pauvres pour chauffer leur gourbi.

Après la mort des deux petites, Geoffroy Saint-Hilaire récupère le double corps pour superviser l'autopsie réalisée par son élève Étienne Serres, au Muséum. Comment a-t-il fait pour convaincre les parents de lui abandonner Rita-Cristina au lieu de l'enterrer en terre chrétienne? Certains le soupçonnent de "kidnapping" avec l'aide de son fils Isidore et de Serres. L'autopsie est pratiquée dans le grand amphithéâtre du Muséum en présence d'une forte assemblée de curieux. Même Cuvier, "l'ennemi", est présent. C'est l'événement scientifique de l'année. Aux yeux de Geoffroy Saint-Hilaire, les "monstres", comme on disait alors, ne relèvent pas du caprice de la nature. Les difformités découlent des lois naturelles présidant à la construction des corps. En autopsiant Rita-Cristina, il espère décrypter ces lois. Le rapport d'autopsie fait quatre cents pages. Ce qu'il y a de plus remarquable, c'est que leurs organes sont disposés symétriquement comme s'ils se regardaient dans un miroir. Ainsi, le cœur de Rita est à droite. Serres découvre également un second utérus sous forme d'ébauche, mais avec ses trompes et ses ovaires, et même deux embryons de jambes. Aujourd'hui, le squelette de Rita-Cristina est conservé par le Muséum national d'histoire naturelle de Paris.

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Représentation des bébés siamois, Rita et Cristina. © DR
© Le Point - Publié le 22/11/2012 à 23:59 - Modifié le 23/11/2014 à 00:00

 

 

Pour l’éphéméride du vingt-trois novembre c’est ICI
http://mickeywerlen.canalblog.com/archives/2013/11/23/28493531.html

 

Dicton du jour de Charlie Hebdo

Ben pour le dicton de Charlie hebdo de ce jour, le Charlie en voulant tester la force de divers piments commence à savoir à quoi ça sert un anus quand il n'est pas comme un bouton de rose brûlant et douloureux

 

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Ben pour la zique de ce dimanche, on va s’écouter L’Old Time Rock 'n' Roll - Legends In Concert… Un plaisir de les réécouter… Allez les amis, faites-vous plaisir et je vous souhaite une bonne écoute!!!

https://www.youtube.com/watch?v=upaAsYM0948

 

Et en avant pour les blagounettes du jour, un bouquet divers et automnal, des courtes mais bonnes, des longues mais connes, des connues et des moins connues; quoi, des blagues à deux balles ou à quatre sous...

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Toutes les nuits, les aboiements du chien du voisin empêchant un couple de dormir.
- Cette fois, c'en est assez! s'exclame, un soir, le mari en sautant du lit.
Lorsqu'il revient au bout de quelques instants, sa femme lui demande:
- Qu'as-tu fait?
- J'ai mis le chien dans notre jardin. Comme ça, ils vont comprendre!

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Une ancienne serveuse de restaurant dit au fils du notaire qui vient de l'épouser le matin même:
- Qu'est-ce que j'apprends?: Que vous avez engagé un pari de 1000 F avec le pharmacien en donnant ma virginitéà six contre un.
Mais, enfin, mon pauvre ami, si vous commencez à jeter ainsi l'argent par les fenêtres, nous serons ruinés dans six mois.

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Une dame se plaint:
- Je souffre de claustrophobie.
- Bon. Laissez-moi le temps de déplacer le divan sur lequel vous allez vous étendre.
Je vais le mettre sur le balcon. Là, il y a un plant de persil. Ça vous donnera l'illusion d'être à la campagne

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- Docteur, dit un homme à un psychanalyste, je voudrais que vous me guérissiez.
- De quoi souffrez-vous, au juste?
- Je suis atrocement pessimiste.
- Mais, fait le psychanalyste, vous avez tout pour être heureux, à toujours prévoir le pire. Réfléchissez:
Ou les choses tournent mal et vous êtes ravi de constater que vous aviez raison.
Ou elles tournent bien et, pour vous, c'est la plus inattendue des surprises.

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- L'alcool, dit une belle patiente à un psychanalyste, me produit un effet terrible.
Dès que j'ai bu, je n'ai plus qu'une idée:
me déshabiller entièrement et me faire violer sauvagement par le premier homme venu.
- Bon, fait le psychanalyste. Nous allons d'abord boire un whisky bien tassé.
Après quoi je tenterai de résoudre votre problème.

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Un général tient tendrement la main de sa femme, qui est en train de mourir. Elle lui dit:
Mon chéri, je ne peux pas partir sans t'avouer que je t'ai trompé deux fois depuis que nous sommes mariés.
- Deux fois? demande le mari, ce n'est pas très grave!
Mais avec qui?
- La première fois avec ton officier d'ordonnance et la deuxième avec ton 23e régiment d'artillerie!

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C'est dimanche... le réveille-matin est encore en pause pour aujourd'hui, la grasse matinée et flânerie au plumard pour les uns, et pour les autres balade de santé au petit matin, appareil photographique en bandouillère pour immortaliser certains clichés avec des effets de brouillard et de soleil blanc ou d'arbres nus très photogéniques... Une pensée pour celles et ceux qui souffrent autant de la maladie que d'autres choses et à ceux qui pansent les plaies dues aux divers maux que l'adversité afflige à chacun... Prenez soin de vous et je vous souhaite une bonne journée en vous disant à la revoyure...  

 

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Éphéméride du vingt-quatre novembre

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«À la Sainte Flora, Noël dans un mois!» 

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«À la Sainte-Flore, on sort Médor, le labrador; c'est un trésor et on l'adore.»

 

 Cordial salut du jour et bisous à tous 

 

Salut les amis et merci de votre visite; c'est lundi et on entame la dernière semaine de novembre, le temps reste automnal et variable selon les régions; le bon peuple laborieux se remet en route pour aller au charbon avec l'humeur des lundis qui arrivent beaucoup trop vite, mais bon comme le disait je ne sais plus trop qui... quand faut y aller, faut y aller...

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Pour la météo d'aujourd'hui, il est prévu que pour la Suisse romande avec 10° et un ciel très nuageux dans la nuit, ce sera pour ce jour: brouillard souvent tenace sur le Plateau avec un sommet vers 700 mètres. Au-dessus et ailleurs, en partie ensoleillé en raison de nombreux passages nuageux de moyenne et haute altitude. Températures: 2°à 6°à l'aube, 9° l'après-midi, 13° en Valais. A 2000 mètres, 8°. En montagne, vent faible à modéré du sud-ouest...

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Pour l'Hexagone, une météo de saison, avec quelques perturbations... Avec pour ce jour: en matinée, ciel gris à l'ouest avec quelques pluies éparses. En Languedoc, des orages éclatent. Temps sec des Pyrénées aux Alpes, avec un vent en nette atténuation par rapport à la veille. Dans l’après-midi, les nuages dominent sur la majeure partie du pays et s'accompagnent parfois d'une petite ondée à l'ouest. Des pluies orageuses soutenues concernent le Sud-est. Temps sec ailleurs. Températures encore douces au sud, en baisse au nord de la Loire. En soirée, temps agité dans le sud-est et près du golfe du Lion avec des pluies à caractère orageux. Quelques pluies à l'ouest et sont plus marquées en Bretagne et au pied des Pyrénées. Ailleurs, le temps est calme avec un ciel souvent nuageux. Dans la nuit, les nuages restent nombreux et quelques pluies se déclenchent sur les régions de l'ouest ainsi que sur le pourtour méditerranéen où elles sont orageuses. Restant sec à l'est de la Saône. La douceur est généralisée, jusqu'en milieu de nuit…

 

Pour l'Outre-mer: à Mayotte, ensoleillé et voilé avec des températures de l'ordre de 28°; à l'île de la Réunion ce sera variable avec des températures de l'ordre de 29°; à la Martinique ensoleillé et variable avec des températures de l'ordre de 33°; ensoleillé et pluvieux avec des températures de l'ordre de 32° en Guadeloupe; ensoleillé, ensoleillé et voilé en Guyane française avec des températures de l'ordre de 34°; Polynésie française peu nuageux à nuageux et larges éclaircies; ciel clair et beau temps aux Marquises avec des températures de 29°; ensoleillé avec passages nuageux à Saint-Pierre et Miquelon avec des températures de 3°...

 

Bonne journée à tous et que le soleil et la chaleur soient aussi dans vos cœurs... Aujourd'hui le lever du Soleil est à 07:40 et le coucher du Soleil se fera à 16:54 et le jour est plus court de 2 minutes...

 

Valeurs remarquables de novembre en France

TMax: 31.4°C (Solenzara le 10/11/1985)
TMin: -15.3°C (Orleans le 30/11/2010)
Précip: 321.0 mm (Mont Aigoual le 07/11/1982)

 

Et pour les amis qui aiment la pêche à pied, les prochaines grandes marées auront lieu... : 
Horaire des marées à Saint-Malo  

Lundi 22 décembre à 06h56 coefficient 91, à 19h20 coefficient 95
Mardi 23 décembre à 07h40 coefficient 97, à 20h05 coefficient 99
Mercredi 24 décembre à 08h25 coefficient 99, à 20h50 coefficient 99
Jeudi 25 décembre à 09h09 coefficient 97, à 21h35 coefficient 95
Vendredi 26 décembre à 09h55 coefficient 91, à 22h21 coefficient 91

 

Historique d'une météo, qu’on a trop souvent tendance à oublier… 

En 1984: un tempête traversait le pays et on observait des rafales de vent de 140 km/h à Ostende, 144 km/h à Liège et 147 km/h à Anvers
En 1980: la température maximale sous abri culminait à 15,7°à Uccle
En 1968: Tornade à Courcelles en milieu d'après-midi provoque de nombreux dégâts

 

La France pittoresque

Métier ancien

Tailleurs. Boulay, tailleur du XVIIe siècle.
D’après un article paru en 1867

La corporation des maîtres marchands tailleurs d’habits, c’est ainsi qu’on les appelait en style officiel, était une des plus anciennes de Paris. A côté d’elle, non moins vénérable par son antiquité, vivait assez prospère la corporation des maîtres marchands pourpointiers, c’est-à-dire marchands de pourpoints. Ainsi, l’artisan qui faisait l’habit et celui qui faisait le pourpoint appartenaient à ceux communautés distinctes, entendez rivales.

On connaît la différence de l’habit et du pourpoint. L’habit était le vêtement extérieur qui couvrait le buste et descendait au-dessous de la ceinture, plus ou moins bas, selon la condition de la personne. Le pourpoint s’arrêtait à la ceinture; c’était une espèce de veste, qui parfois n’avait pas de manches.

Furetière, à l’article du Pourpoint, dit que les tailleurs et pourpointiers se réunirent en vue de faire cesser les différends perpétuels qu’ils avaient ensemble, les pourpointiers prétendant que les tailleurs, qui n’étaient pas marchands, n’avaient pas droit de faire des fournitures, c’est-à-dire de vendre des étoffes pour les habits qu’on leur commandait.

Les tailleurs d’habits et les pourpointiers, en effet, se réunirent, l’an 1655, en une seule communauté, à qui on donna de nouveaux statuts. Il fut établi par ces statuts que l’inspection et la surveillance des travaux du métier seraient exercées un jour par semaine par quatre gardes jurés élus pour deux ans; que chaque maître n’aurait à la fois qu’un apprenti, qui pourrait être reçu compagnon après trois ans d’apprentissage, et maître après trois autres années et l’exécution d’un chef-d’oeuvre. Toutefois, on convint qu’il ne serait jamais reçu que dix maîtres par an.

Maître Boulay, tailleur au XVIIe siècle. Dessin de Bocourt, d'après le Tailleur sincère. 
Maître Boulay, tailleur au XVIIe siècle. Dessin de Bocourt, d’après le Tailleur sincère.

Les statuts confirmaient aux marchands d’habits et pourpointiers le droit de faire habit neuf ou de façon neuve, à l’exclusion de tous autres ouvriers. C’était très bien en paroles; mais il n’était pas toujours commode en fait de prouver à un fripier qu’un vieil habit retapé est neuf par la façon, alors surtout que le fripier avait intérêt à ne pas se convaincre. Aussi les tailleurs eurent-ils avec les fripiers, sur la différence de l’habit neuf au vieil habit, des procès qui, dans l’histoire des corporations, sont restés célèbres par leur durée.

Boulay, dont nous donnons ici le portrait, était un des membres les plus importants de la corporation des tailleurs au dix-septième siècle. Son importance, du reste, est peinte sur sa figure. A son front carré, aux plis de ses sourcils, à sa tête un peu penchée, comme celle d’un homme qui regarde de haut en bas, on le prendrait pour un docteur de Sorbonne. Maître Boulay n’a peut-être jamais fait de thèse; mais il a fait un in-folio, s’il vous plaît, et qui est intitulé: Le Tailleur sincère.

La figure que nous avons reproduite est tirée de son livre, dont elle formait le frontispice. Elle est encadrée (sur la gravure qu’on trouve aux estampes de la Bibliothèque impériale) dans une bordure ovale avec cet exergue: L’homme qui vit en espérance peut travailler en assurance; en Dieu, Benoist Boulay a mis sa confiance. Au-dessous du portrait, on lit le quatrain suivant:

Levons-nous du matin et passons la journée
Dans l’honneste exercice où l’âme est destinée,
Et, consacrant à Dieu l’ouvrage de nos mains,
Sur ses divines loys réglons tous nos desseins.

Un tailleur qui ferait un livre aujourd’hui, ne l’ornerait certainement pas d’un pareil quatrain. Nous entendons autrement la réclame. On peut être d’avis, cependant, que de bonnes maximes ne sont déplacées nulle part.

Il est regrettable que nous n’ayons pas pu trouver le livre de Boulay. Il nous aurait sans doute, vu la date de sa publication (1671), renseigné minutieusement sur le changement qui eut lieu dans l’habillement des hommes vers 1670, ainsi que sur les us et coutumes des tailleurs, sur le prix des étoffes et des façons, etc.

Molière a introduit dans ses pièces, notamment dans le Bourgeois gentilhomme, des artisans de divers métiers, en donnant à tous ce trait commun, que chacun apporte dans l’exercice de sa profession un sérieux et une importance exagérés.
Sans doute, ce trait de nature humaine est vrai encore de nos jours; mais on peut croire qu’il était plus accusé au dix-septième siècle que dans le nôtre. En regardant la figure de Boulay, on se rappelle involontairement celle du tailleur de M. Jourdain, qui est exactement du même temps: «J’ai chez moi, dit le Boulay de Molière, un garçon qui, pour monter un rhingrave, est le plus grand génie du monde, et un autre qui, pour assembler un pourpoint, est le héros de notre temps.» Voilà des propos qui s’assortiraient très bien avec la physionomie de notre homme.

Au reste, la scène à laquelle nous empruntons ce passage contient des renseignements qui méritent qu’on les regarde de près. Molière, en grand peintre qu’il est, retrace son époque jusque dans certains détails réels, qui échappent à une lecture rapide, et qu’on est bien étonné de trouver ensuite quand on relit avec attention.

Ainsi, M. Jourdain dit à son tailleur: «Vous m’avez envoyé des bas de soie si étroits que j’ai eu toutes les peines du monde à les mettre, et il y a deux mailles de rompues. Vous m’avez aussi fait faire des souliers qui me blessent furieusement.», Et le tailleur à son tour demande: «La perruque et la plume sont-elles comme il faut?»

Est-ce que les tailleurs faisaient des souliers, des bas, des chapeaux? Non, ils les fournissaient seulement à leurs pratiques, après les avoir achetés chez les marchands spéciaux. Ils entreprenaient la toilette complète; et les gens qui tenaient à avoir bon air se laissaient habiller de la tête aux pieds par leur tailleur. C’était le seul moyen que toutes les pièces du vêtement fussent parfaitement assorties; ce qui passait, sous Louis XV, pour le point essentiel aux yeux des élégants.

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Un ancêtre perfectionné du baladeur moderne mis au point en 1907?
D’après «Ma revue hebdomadaire illustrée», paru en 1907

Chroniqueur pétillant de Ma revue hebdomadaire illustrée au début du XXe siècle, Jules Hoche partage avec ses lecteurs une singulière découverte: celle d’un inventeur à l’imagination débordante qui, ayant anticipé la soif de musique de contemporains nomades, affirme avoir mis au point l’ancêtre du futur «baladeur» permettant à l’homme pressé d’emporter une «musiquette de poche» qui émet des sons sur un rythme épousant la vitesse de déplacement...

D’ordinaire j’attends volontiers qu’un tournant de vie ou d’histoire, un tournant des modes ou des mœurs, soit simplement un tournant de rue ou d’escalier me fournisse mes sujets de chroniques, écrit Jules Hoche en mars 1907. Cette semaine, précisément, le sort, voulant se faire complice sans doute de mon début dans cette revue, m’a gratifié d’une vraie aubaine en ce genre.

J’ai trouvé dans ma boîte aux lettres une missive d’un inconnu qui m’invitait à assister, en son domicile, à des expériences de musique automobile. L’accouplement des deux mots m’avait quelque peu éberlué. Un «nota bene» post-scriptural où il était question de rythmes à grande vitesse acheva de piquer ma curiosité de mélomane, et je me rendis à l’adresse indiquée dans la lettre. Je trouvai mon homme – pas du tout le musicien classique, au dos pelliculeux, à la chevelure de saule, mais un type de savant glabre, austère, coupant, dans le genre d’Edison –, je le trouvai, dis-je, installé devant un piano mécanique près duquel était placé un petit moteur à pétrole dont il s’occupait précisément de régler la vitesse.

Il me reçut avec la bonne grâce et la modestie charmantes du véritable savant, s’enquit tout d’abord, par politesse naturellement, de l’état de l’industrie littéraire, ouït avec complaisance mes commentaires essentiellement pessimistes sur ce sujet, accompagnés même de quelques gloses méprisantes à l’adresse de tels pignoufs qui gâtent le métier. Et seulement ensuite, quand, à bout de salive et de sucre cassé (la casse du sucre en matière littéraire est une opération à double sens sur laquelle je m’expliquerai un attire jour) quand, dis-je, à bout de salive j’eus cessé de parler de moi et de mes confrères, il commença de discourir à son tour et de m’initier à ses étranges travaux. Mais ici je demande la permission de me transformer en simple sténographe:

- Vous n’êtes pas sans avoir observé la passion croissante des nouvelles générations pour la musique, tendance naturelle du reste, à une époque où les mœurs vont s’adoucissant de plus en plus.

La politesse m’empêcha de protester contre cette assertion que je considérais comme téméraire, en ce qui concerne l’adoucissement des mœurs tout au moins. Car j’ai toujours été et je demeure convaincu que les mœurs, loin de s’adoucir depuis quelques vingt ans que je les observe, se cruellisent (pardon pour cette désinence tourmentée; c’est du moderne style de la pensée condensée).

- Le Parisien surtout, continua mon interlocuteur, est friand de musique, soit que ce besoin corresponde à sa perpétuelle surexcitation nerveuse, soit tout autre raison. Qui sait, au reste, si la musique n’est pas seulement le déclic nécessaire de notre faculté de rêve et d’illusion, mais celui aussi d’un genre d’activité physique tout à fait spécial? Ainsi, je connais personnellement un tas de braves gens très corrects qui, sitôt qu’ils entendent de la musique de danse, se mettent à se trémousser, même en pleine rue.

Ici, je ne pus qu’opiner dans le même sens et corroborer (je réclame l’intransitivité pour ce dernier verbe au même titre qu’en jouit le verbe collaborer). Car, moi aussi, je connais des gens qui poussent même si loin le sentiment du rythme qu’il se mettent à tambouriner des marches et des pas redoublés sur n’importe quoi (sur des carreaux de fenêtres notamment) dès qu’ils ont les doigts et le cerveau inoccupés, et ça leur arrive souvent; mon homme de son côté renchérit:

- Il en est même qui, voyageant, en chemin de fer, ne peuvent se soustraire à l’obsession de rythmer des airs connus sur les battements isochrones de la bielle de la locomotive. D’où je conclus que les automobiles à musique, dont quelques-unes déjà circulent dans nos rues, répondent à un besoin réel et sont appelées à un grand avenir. Je ne suis même pas éloigné de croire qu’un jour viendra où ce système de musique automobile se généralisera. En promenade, en excursion, en voyage, chacun emportera avec soi sa musiquette de poche.

Ici, l’inventeur fit une pause et me regarda, quêtant une approbation sans doute. Mais je restai, cette fois, muet comme un poisson, ne sachant plus du tout ou il voulait en venir. Il changea de ton, prit la forme interrogative.

- N’est-il pas question de transformer les orchestres militaires qui jouent debout et immobiles – ce qui est extrêmement fatigant – dans nos jardins publics, n’est-il pas question, dis-je, de les transformer en orchestres automobiles égrenant leurs sons au hasard des rues et des carrefours, que leurs véhicules à pétrole parcourront à la vitesse réglementaire?

Je ne bronchai pas, n’ayant, jamais ouï parler d’un tel projet. L’homme eut un geste indiquant à la fin qu’il se décidait à serrer son sujet de plus près.

«Car, avez-vous observé ceci encore, c’est que la musique actuelle, tant l’ancienne que la moderne, ne comporte pas, au point de vue du rythme, les grandes vitesses? Et, en effet, toute la vraie musique date d’un temps où le cyclisme et l’automobilisme sommeillaient encore aux limbes de la mécanique.»

- Ce temps n’est plus, mais il reviendra peut-être, insinuai-je.
Mon interlocuteur implora le silence:
- Voyez, dit-il, la musique de danse qui comporte les rythmes les plus rapides au métronome. Le menuet, c’est le pas simple (on savait encore marcher à cette époque-là), la mazurka, la skottisch, c’est le piétinement; la polka et la valse représentent le petit trot, et, quant au galop, nous l’avons dans tous les quadrilles, mais c’est tout au plus un petit galop de chasse. Essayez déjouer une polka, une valse, voire un quadrille à une vitesse de 40 kilomètres à l’heure, ça aura l’air d’une gageure.
«Eh bien! Mon invention consiste précisément en un dispositif spécial permettant d’adapter les rythmes de notre musique actuelle à toutes les vitesses, à tous les temps mécaniques, sans dénaturer la mélodie qui doit reparaître quand même dans le tourbillon affolé des notes. Ecoutez plutôt.»

Ici mon inventeur mit son moteur en communication avec le piano par un système occulte, et le teuf-teuf de la machine imita le pas d’un bataillon de chasseurs à pied, tandis que le piano jouait un pas redoublé fort bien rythmé sur cette cadence.

- Ceci, c’est du 7 ou 8 kilomètres tout au plus à l’heure. Ecoutez maintenant la Marseillaise accompagnant une charge de cavalerie (vitesse réelle, 35 à 40 à l’heure.)
Mais alors, soit que l’invention de notre homme ne fût point mûre encore, soit que la Marseillaise, encore qu’impétueuse comme un torrent déchaîné, ne pût supporter une vitesse de rythme aussi considérable, le piano se mit à rendre de tels mugissements que je me levai abasourdi et épouvanté.

- Cela n’est rien, déclara mon inventeur; vous allez entendre le même air à la vitesse de 80 kilomètres, celle d’un express. Mais mes doigts crispés avaient rencontré la poignée de la serrure. Sur un geste qui objurguait, je battis en retraite. Et je cours encore...

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Château de la Reine des Fées près de Blaye (Gironde).
D’après «L’Éducation. Gazette des femmes», paru en 1842

Au XIXe siècle, on pouvait encore voir près de Blaye (Gironde) un dolmen que la légende populaire affirmait être l’entrée du château des Fées dont nul être humain y pénétrant ne sortait vivant car dévoré par ses occupantes, à l’exception d’un pasteur, voyageur acceptant de relever un défi en partant à la conquête d’un œuf magique détenu par le plus puissant des mauvais génies

Il est incontestable que les traditions populaires ont une certaine importance historique; car elles sont presque toujours un mélange de roman et d’histoire. L’on voit que ce n’est pas d’hier que la vérité se cache sous le manteau de la fable.

Il existait au XIXe siècle à Saint-Ciers-de-Canesse, près de Blaye (Gironde), un remarquable dolmen, sur lequel l’imagination populaire nous a légué une légende curieuse qui rappelle les Mille et une nuits: c’est le même mélange de merveilleux et de terrible. Ne parlez pas aux habitants de ces contrées des druides et de leurs terribles mystères célébrés sur ces blocs géants, ils vous riraient au nez sans merci. «Ces pierres levées (peyres lebades), vous diront-ils, ne voyez-vous pas que ce sont les ruines de l’entrée du castel de las Hagues (du château des Fées).»

Dolmen de Lussac (Gironde)
Dolmen de Lussac (Gironde)

Ils vous feront observer que tout prouve que ces pierres ont été habitées; et, en effet, la science vous dira, avec M. Jouannet: «Que trois blocs énormes servaient de murs à ce château des Fées; qu’il avait pour toit une pierre gigantesque, et que cette masse reposait, à sept pieds du sol, sur trois blocs et sur une pierre plus petite placée à l’entrée; que le support du nord avait été entamé par la main de l’homme; qu’on y avait ouvert une porte qui depuis a été bouchée. Cette particularité fait présumer qu’à une époque inconnue cet étrange réduit a été habité. Un puits, creusé auprès, semble venir à l’appui de cette conjecture.» Pour les habitants, c’est plus qu’une conjecture, c’est une incontestable réalité; écoutez plutôt ce qu’ils racontent:

Un jeune et beau pasteur, coupable d’indépendance envers son tyrannique patron, avait franchi le support d’entrée et s’était réfugié dans cet antre maudit, dont nul être humain n’osait approcher; car on n’avait jamais revu ceux qui y étaient une fois entrés. Ces blocs énormes étaient, en effet, la porte gigantesque du puits de l’abîme qui communiquait jusque dans les entrailles du monde, et sous laquelle passaient les mauvais génies pour se rendre dans leur empire souterrain. A peine le pasteur avait-il mis le pied sur la pierre d’entrée, que le plus affreux spectacle frappa ses regards: des ossements humains jonchaient le sol de cette horrible caverne, et, à sa voûte, des gouttes de sang figé pendaient en stalactites.

Saisi d’horreur, il détourne ses regards et se rejette en arrière; le sol semble céder sous lui, et il se sentit aussitôt descendre. L’éclat extraordinaire du lieu où il arrive si mystérieusement le force de fermer ses yeux éblouis. Tout à coup, des bras invisibles le saisissent, l’enchaînent, l’enlèvent, et le transportent dans une salle non moins magnifique. Des colonnes d’albâtre en soutenaient la voûte de cristal. Au milieu s’élevait un trône resplendissant, ombragé par deux arbres aux rameaux d’or et couverts de rubis.

Le pasteur se croyait le jouet d’une illusion, et son admiration redoubla lorsqu’il vit entrer une gracieuse phalange de femmes, qui vinrent, une à une, prendre rang autour de lui. Elles étaient toutes d’une merveilleuse beauté. Il se crut transporté dans la demeure céleste des déesses. Mais son enthousiasme n’eut plus de bornes quand il aperçut une femme mille fois plus belle que ses compagnes.

C’était Fréa, la Reine des fées, qui suivait ses gracieuses sœurs; Fréa, à la robe blanche et flottante, aux souliers d’or, qui portait ses noirs cheveux flottants sur ses belles épaules, et qui ornait son front pur d’une chaîne d’or et de diamants. Elle s’avançait, dans sa démarche pleine de grâce et de majesté; quand ses beaux yeux s’arrêtèrent sur le jeune homme, un nuage de tristesse vint les voiler. Le pasteur, nourri dans la vénération religieuse de ses pères, qui adoraient la femme comme une divinité, se jeta aux pieds de ce trône, où elle vint s’asseoir. Fréa pensa qu’il implorait sa clémence: «Non, non, dit-elle, il faut mourir.»

Mais le pasteur ne l’entend pas; saisi d’admiration, il contemple avec amour cette beauté merveilleuse et toujours jeune, dont les hommes n’ont pas idée. La reine était fée, et les fées sont femmes; elle eut pitié de ce beau et naïf jeune homme, qui oubliait son sort pour la regarder.

- II faut mourir, répéta-t-elle enfin d’une voix triste et émue.
- Ah! Les dieux sont donc aussi cruels que les hommes, s’écria le pasteur avec amertume et comme sortant d’un rêve; j’ai fui la mort pour aller au-devant de la mort; mais, du moins, je serai moins malheureux de la recevoir de votre main.
- Ah! Ce n’est pas une même mort! Celle qui t’est préparée est horrible, épouvantable: tu seras dévoré vivant.

La Reine des fées s’arrêta et détourna la tête pour cacher une larme, et cette larme était d’or pur. Elle reprit bientôt:

- C’est là le tribut fatal que nous payons à Rimer, le plus puissant des mauvais génies. Ces blocs debout, sous lesquels tu t’es réfugié, malheureux enfant, sont la table où ses victimes lui sont offertes. Nul homme ne lui est échappé et ne lui échappera, s’il n’a conquis l’œuf des serpents.
- Si c’est là une conquête qu’un homme puisse entreprendre, je l’entreprendrai, dit en se relevant le pasteur, d’un air résolu. J’ai souvent dompté les taureaux sauvages, lutté avec les ours et les loups cerviers de nos forêts; tombe sur moi le ciel, je ne crains rien!
Le courage plaît aux fées; dans leur cœur, il est souvent le voisin de l’amour, et l’amour est bien fort. La Reine des fées, séduite, voulut sauver le pasteur. Quand fée le veut, Dieu le veut. Fréa lui donna un anneau mystérieux qui rendait invisible, pour qu’il pût échapper à la vue perçante des serpents et à leur active poursuite.

Eglise Saint-Jean à Saint-Ciers-de-Canesse
Eglise Saint-Jean à Saint-Ciers-de-Canesse

Grâce à ce puissant secours, il pénétra sans danger dans l’horrible caverne où mille serpents entrelacés avaient, de leur bave, composé l’œuf magique. Le pasteur s’en empara aussitôt, et, montant sur la table du sacrifice, il attendit sans terreur Rimer le dévorant. Au moment où la nuit devient de plus en plus sombre et où la clarté des étoiles va pâlissant peu à peu, il entendit dans les airs un bruit sourd comme un battement d’ailes, et il vit approcher, monté sur un monstrueux loup ailé, se servant de serpents en place de brides, le terrible génie de l’abîme, qui descendait sur lui avec la rapidité de la foudre pour le dévorer, comme sa victime inévitable.

Mais le pasteur, le touchant soudain avec l’œuf magique, le terrassa, le vainquit, et l’enchaîna pour l’éternité. Alors cessèrent les sacrifices humains, et le vaillant pasteur fut béni par les fées et par tous les pères qu’il arrachait à ce tribut fatal. Il ne retourna cependant pas avec les hommes, demeurant toujours avec Fréa, la Reine des fées, son sauveur. Il eut une longue et heureuse vie, car son épouse lui donna des pommes d’or qui avaient la vertu de conserver une éternelle jeunesse.

Mais comme il ne pouvait se nourrir des célestes aliments des fées, il se creusa un puits près de la porte des Géants; avec une hache de pierre précieuse, don magnifique de sa compagne, il tailla dans le bloc du nord un réduit où il déposait le produit de sa chasse.
Telle est la tradition très peu connue du castel de las Hagues, de ce château des Fées, où nous ne voyons, nous, qu’un dolmen. A travers les festons et les gracieuses découpures du manteau de la fable apparaît la vérité toute nue. L’œuf des serpents, les sacrifices humains; d’un autre côté, la victoire par l’amour d’un allié du ciel sur les antiques divinités; tout cela frappe d’étonnement et nous autorise peut-être à conclure que les traditions populaires ont leur importance historique.

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24 novembre 1864: Naissance d’Henri de Toulouse Lautrec peintre haut en couleur! Le peintre né il y a tout juste 150 ans a défrayé la chronique artistique et mondaine. Devenu une légende, il est aujourd'hui l'objet d'un Doodle.

Henri de Toulouse-Lautrec est sans doute plus connu pour sa légende que pour son œuvre. Néà Albi le 24 novembre 1864, il y a exactement 150 ans, il devient l'un des artistes les plus attachés à la vie parisienne. On le voit partout ! A Montmartre où il habite, sur les Champs-Elysées, où il déménage rapidement, au Moulin-Rouge où il passe ses nuits, dans les bistrots de la ville où il boit plus que de raison. Son omniprésence est d'autant plus raillé que son physique ne passe pas inaperçu... Son tronc était d'une taille normale, mais ses jambes étaient trop courtes. Il avait des lèvres et un nez épais. Il avait un cheveu sur la langue, ce qui le faisait zézayer en parlant. Toulouse-Lautrec mesure 1,52 mètre et boite fréquemment. Ses os d'une extrême fragilité se brisent à la moindre occasion. Il meurt à 36 ans le 9 septembre 1901, mais laisse une œuvre importante. Le catalogue raisonné de ses œuvres publié en 1971 énumère 737 peintures, 275 aquarelles, 369 lithographies (y compris les affiches) et environ 5000 dessins.

Il croque tout un peuple d'artistes et de clients qu'il fait passer à la postérité. Il prête son talent à des journaux en leur fournissant des dessins satiriques, fournit de nombreux nus féminins, s'essaye au portrait, celui de chansonnier français Aristide Bruant dans son cabaret, et celui de La Goulue, danseuse de french cancan d'exception et demi-mondaine sont connus dans le monde entier. N'ayant pas besoin d'exécuter des œuvres sur commande, Lautrec choisissait des sujets qu'il connaissait bien ou des visages qui l'intéressaient et, comme il fréquentait des gens de toute sorte, ses tableaux couvrent une vaste gamme de classes sociales : nobles et artistes, écrivains et sportifs, médecins, infirmières et figures pittoresques de Montmartre. Beaucoup de ses tableaux montrent des prostituées parce qu'il les considérait comme des modèles idéaux pour la spontanéité avec laquelle elles savaient se mouvoir, qu'elles fussent nues.

Collectionné par Gurlit!... Henri de Toulouse-Lautrec est également réputé pour ses saillis et son art oratoire. Voici trois phrases dont on peut lui attribuer la paternité : "L'amour, c'est quand l'envie vous prend qu'on ait envie de vous.""La peinture, c'est comme la merde ; ça se sent, ça ne s'explique pas." Ou un plus poétique : "L'automne est le printemps de l'hiver. " Alcoolique et atteint de syphilis, Toulouse-Lautrec entre dans un sanatorium quelques semaines avant sa mort. Il est enterréà Verdelais (en Gironde) à quelques kilomètres de Malromé la propriété de sa mère.
Une trentaine de dessins de Toulouse-Lautrec ont été découverts l'année dernière parmi les trésors de Cornelius Gurllit, fils d'un marchand d'art au passé troublé sous le nazisme. Ils pourraient être exposés dans le musée de Berne qui a reçu le leg de ce collectionneur aussi discret que suspect.


© Le Point - Publié le 24/11/2014 à 00:13

 

24 novembre 1971: Le pirate de l'air Dan Cooper saute en parachute du B-727 et disparaît à jamais. C'est la plus fabuleuse prise d'otage de l'aviation civile de tous les temps. Son auteur, "Dan Cooper", ne sera jamais identifié.

Le mercredi 24 novembre 1971 connaît la plus audacieuse prise d'otage d'un avion de tous les temps. Non seulement la trentaine de passagers du Boeing 727 ne s'aperçoit de rien, mais le pirate de l'air saute en parachute de l'avion avec la rançon de 200 000 dollars, avant de disparaître à tout jamais. "Ça ne vaut tout de même pas ma prise d'otage de l'UMP", maugrée Jean-François Copé...

Bref, dans l'aérogare de l'aéroport de Portland, dans l'Oregon, les passagers du vol 305 à destination de Seattle se dirigent vers la porte d'embarquement. Personne ne fait attention à celui qui a déclaré s'appeler Dan Cooper. Il porte une quarantaine élégante, mesure environ 1,80 m. Son regard est caché par des lunettes teintées. Il est revêtu d'un imperméable noir, de mocassins et d'un costume sombre. Il tient à la main un gros attaché-case. À l'époque, les compagnies aériennes ne fouillent pas leurs passagers. L'homme s'assoit à l'arrière de la cabine, sur le siège 18 C. Dans son dos, la jeune hôtesse de l'air Florence Schaffner s'installe sur le strapontin destiné au personnel durant le décollage.

Sitôt l'avion en l'air, Cooper se penche vers l'hôtesse pour lui glisser un morceau de papier. "Encore Nicolas Bedos qui me refile son numéro de téléphone", pense-t-elle en le glissant dans une poche sans même y jeter un coup d'œil. Le passager se penche alors vers elle en lui murmurant: "Mademoiselle, vous feriez mieux de jeter un œil à ce mot. J'ai une bombe avec moi." L'hôtesse regarde son interlocuteur pour vérifier s'il ne plaisante pas. Elle doute quelques secondes car il a la tête de Ayrault annonçant une réforme de la fiscalité française. Mais sur le morceau de papier, elle lit avec stupéfaction: "J'ai une bombe dans ma mallette. Je l'utiliserai si c'est nécessaire. Je veux que vous veniez vous asseoir près de moi. C'est un détournement." Elle lève les yeux sur l'homme, qui paraît toujours aussi sérieux. La suite de sa lecture lui apprend qu'il réclame 200 000 dollars en billets non marqués et deux jeux de parachutes. Chacun doit être composé d'un parachute principal et d'un autre de secours. Tout cela devra lui être remis à l'aéroport de Seattle.

Une bombe à bord… L'hôtesse se précipite les jambes molles dans la cabine de pilotage pour informer le commandant William Scott. Lequel avertit la tour de contrôle de la présence des tontons flingueurs à bord. L'alerte est transmise à la police et au FBI. Ce dernier prévient le président de la compagnie aérienne, la Northwest Airlines, Donald Nyrop, qui ordonne de coopérer avec le pirate après avoir vérifié qu'il possède effectivement une bombe. L'hôtesse de l'air retourne voir Cooper, qui se fait un plaisir d'entrouvrir son bagage qui laisse apparaître deux cylindres rouges, une batterie et des fils électriques. Cette bombe a l'air bien réelle. Avant qu'elle ne reparte, il demande à Florence de dire au pilote d'attendre pour atterrir que les parachutes et la rançon soient disponibles à l'aéroport. Les conversations entre Cooper et l'hôtesse ont été si discrètes que pas un des passagers ne se doute de ce qui se trame. Ces détournements d'autrefois avaient une certaine classe... On n'est pas encore à l'époque un vieux gauchiste délirant pénètre dans une rédaction pour flinguer le premier assistant photographe qui se présente. Les passagers du vol 305 n'apprendront le détournement qu'après leur débarquement.

Dans l'attente de l'atterrissage, Dan Cooper ne montre aucun signe d'impatience. Il sirote paisiblement un cocktail composé de bourbon et de soda au citron vert qu'il propose même de payer. Enfin, à 17 h 24, la tour de contrôle avertit le pilote que les parachutes et la somme réclamés sont disponibles et qu'en conséquence il peut atterrir. Les passagers débarquent normalement, puis Cooper demande que l'avion soit parqué dans un coin isolé du tarmac. L'argent et les parachutes sont montés à bord par un employé de la compagnie.

Pendant ce temps, les agents du FBI cogitent dur. Pourquoi avoir réclamé quatre parachutes? Est-ce que les Dalton seraient à bord? Cooper a-t-il l'intention d'expulser en plein vol les quatre membres d'équipage et de prendre les commandes de l'appareil? Une fois le plein de kérosène effectué, l'avion reprend l'air à 19 h 40 en direction de Mexico City. Le pirate ordonne au pilote de voler à 3 000 mètres d'altitude à faible vitesse, autour de 310 km/h. Il exige aussi que la cabine ne soit pas pressurisée avant de s'y enfermer, seul.

Milliers d'interrogatoires… L'équipage voit alors s'allumer sur le tableau de bord le témoin signalant l'ouverture de la porte arrière du Boeing et le déploiement de l'escalier. Scott allume l'interphone pour demander à Cooper s'il peut l'aider à quelque chose. "Non!" répond celui-ci. Quelques secondes plus tard, à 20 h 13, l'équipage note un changement de pression dans la cabine. Personne ne reverra plus Dan Cooper. Il se volatilise aussi définitivement qu'Ophélie Winter. Le pilote Scott va poser l'avion sur l'aéroport de Reno et, à ce moment-là encore, il n'envisage pas que le pirate ait pu réellement sauter en parachute. Il utilise l'interphone intérieur et tente de lui parler. Aucune réponse. Finalement, l'équipage pénètre dans la cabine, la fouille et la trouve vide. Par terre, il y a encore les deux parachutes sur les quatre, abandonnés par le pirate de l'air.

Durant plusieurs mois, le FBI et l'armée passent au peigne fin la zone de 73 kilomètres carrés où, d'après leur calcul, Cooper devrait avoir atterri. Hormis une grande blonde chantant à tue-tête "Dieu m'a donné la foi", ils ne trouvent aucun indice du pirate de l'air. Les médias, qui s'emparent de l'affaire, publient un portrait-robot de Cooper qu'ils prénomment D. B., au lieu de Dan, à la suite d'un quiproquo. En vain! Le FBI publie les numéros de série des billets de la rançon en offrant 1 000 dollars à qui en rapportera un seul. En vain! Il y a bien un petit homme à l'accent français pour montrer une valise de billets, mais il s'agit d'euros appartenant à une certaine Liliane Bettencourt... Northwest Airlines offre 25 000 dollars à qui fournira des informations pour arrêter le pirate. En vain. Un millier de suspects sont interrogés. En vain! Cooper s'est volatilisé, faisant penser au FBI qu'il est mort durant son saut. En effet, à cet instant-là, le B727 traversait un orage. Aucun parachutiste, même chevronné, n'aurait alors osé sauter.

Une partie de la rançon… Qui pouvait être ce Cooper? Un agent du FBI fait le rapprochement entre le détournement et la disparition, quinze jours plus tôt, d'un père de famille nommé John List après l'assassinat de toute sa famille (voir éphéméride du 9 novembre). Le signalement correspond. Mais après son arrestation, en 1989, List niera toujours être Cooper. Une piste plus sérieuse se présente le 17 avril 1972, quatre mois après les faits, avec un détournement similaire opéré par un certain Richard McCoy, Jr. Lui aussi prend en otage un B727, réclame quatre parachutes et une rançon (50 000 dollars) avant de sauter dans le vide. Est-ce un imitateur? Est-ce Cooper? Il est vite arrêté, clame son innocence, est condamnéà 45 ans de prison, s'évade et est tué lors de sa capture. Un agent du FBI gagnera ultérieurement beaucoup d'argent en publiant un livre affirmant que les deux hommes, McCoy et Cooper, n'en sont qu'un. Mais un autre agent affirme que, le lendemain du détournement de Cooper, McCoy fêtait la Thanksgiving avec sa famille. Florence Rey passe un coup de fil au FBI pour jurer ne pas connaître le pirate de l'air

En 1978, au nord de la zone supposée de l'atterrissage de Cooper, un promeneur trouve une fiche plastifiée expliquant comment déployer l'escalier arrière d'un Boeing 727. Puis, le 10 octobre 1980, un môme de huit ans en train de pique-niquer avec ses parents sort du fleuve Columbia un paquet de 294 billets de 20 dollars maintenus par des bandes plastiques. Ils sont rongés par l'eau. Mais les numéros correspondent. Il s'agit bien d'une partie de la rançon remise à Cooper neuf ans plus tôt. Comment ces billets sont-ils arrivés là et depuis quand? Mystère. Mais cette trouvaille renforce le FBI dans l'idée que le pirate de l'air est mort, car il n'aurait pas abandonné une partie de son argent derrière lui. En juillet 2000, une veuve installée en Floride révèle à un journaliste que son défunt mari, Duan L. Weber, lui a avoué sur son lit de mort, cinq ans auparavant, être Cooper. À l'époque, elle se met en rapport avec l'enquêteur principal du FBI alors à la retraite. Elle fournit de nombreux détails sur la vie de son époux pouvant coller avec les faits, mais, finalement, le FBI referme le dossier faute de preuves concluantes.

Merci, Dan… En 2007, un nouveau livre publié affirme que Cooper serait un certain Kenneth Christiansen, mort en 1994, ancien para de l'US Army et employé de la Northwest Airlines. Qui plus est, il avait habité dans l'État de Washington et connaissait donc parfaitement la zone du parachutage. Il aurait eu pour complice un de ses collègues nommé Watson. Les auteurs fournissent de nombreux éléments à charge: une photo de Christiansen prise à l'époque du détournement le montrant habillé comme le pirate de l'air. Watson aurait acheté un camping-car juste avant le détournement pour le revendre juste après. Surtout, Watson s'obstine à nier bien connaître Christiansen, alors qu'il a été son garçon d'honneur lors de son mariage. Il y a aussi la soudaine générosité de Christiansen après les événements... Mais le FBI n'y croit pas, car la description du bonhomme ne correspond pas au portrait-robot établi par l'équipage.

Aujourd'hui encore, 42 ans après la prise d'otage du vol Portland-Chicago, personne ne peut affirmer avec certitude qui était Dan Cooper. Est-il mort lors de son saut? Bronze-t-il toujours dans les Caraïbes en compagnie des époux Balkany sous une identité d'emprunt? À chacun de fantasmer. En tout cas, c'est grâce à lui qu'avant d'embarquer nous devons tous faire de longues queues devant le détecteur de métaux pour y passer nos frusques et nos sacs. Merci, monsieur Cooper...

24 novembre 1971. Le pirate de l'air Dan Cooper saute en parachute du B-727 et disparaît à jamais.
© Le Point - Publié le 24/11/2012 à 00:00 - Modifié le 24/11/2014 à 00:00

 

Pour l’éphéméride du vingt-quatre novembre c’est ICI
http://mickeywerlen.canalblog.com/archives/2013/11/24/28500193.html

 

Dicton du jour de Charlie Hebdo

Ben pour le dicton de Charlie hebdo de ce jour, le Charlie de service est bien  mal en point, il se déshydrate le pauvre... Mais pas de souci pour lui, il est increvable tout comme il est insortable...

 

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Ben pour la zique de ce début de semaine, on va s’écouter un groupe en concert, The Temptations… Une musique plus douce, des mélodies qui rappelleront peut-être des souvenirs… Allez les amis, faites-vous plaisir et je vous souhaite une bonne écoute!!!

https://www.youtube.com/watch?v=JpPPGYLN3ik

 

Et en avant pour les blagounettes du jour, un bouquet divers et automnal, des courtes mais bonnes, des longues mais connes, des connues et des moins connues; quoi, des blagues à deux balles ou à quatre sous...

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Une vieille dame monte dans un autobus israélien avec un chien dans les bras.
Le conducteur lui fait payer une place pour son animal, alors elle demande:
- Puisque je paie un billet pour mon chien, il pourra occuper une place normale?
- Evidemment, répond le chauffeur, goguenard, à condition de ne pas mettre les pieds sur les sièges 

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Le dictateur d'un état d'Asie du Sud-Est réunit les membres de son gouvernement.
- Il faut absolument, dit-il, montrer au monde entier que notre vocation est de faire du commerce.
- Oui, mais comment?
- D'abord, nous allons remplacer les trois bandes bleu, jaune et rouge de notre drapeau par un code-barres.

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Un homme des cavernes sermonne son jeune fils.
- C'est incroyable que tu me rapportes un zéro en histoire, alors que celle-ci se résume à la guerre du feu entre deux tribus.
Qu'est-ce que ce serait si tu devais te rappeler les dates du couronnement de Charlemagne, des victoires de Napoléon et de l'explosion de la première bombe atomique.

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C'est deux gars et un fou qui discutent. Le premier dit qu'il sait que sa femme le trompe avec un ébeniste parce qu'il a trouvé des brins de sciure en dessous du lit. Le deuxième affirme également qu'il s'est fait tromper par sa femme, mais, cette fois-ci, par un mécanicien car il y avait de l'huile en dessous du lit. Le fada leur dit:
- Criss, ma femme me trompe avec un cheval! J'ai trouvé un cowboy, hier, en dessous du lit.

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- L'autre jour, raconte un grand timide, j'ai dû aller chez le dentiste, pour me faire arracher une dent.
Il a eu la bonne idée de me faire apporter, préalablement, par son assistante, mignonne comme tout, un grand verre de whisky.
- Et ça t'a donné le courage d'affronter l'opération.
- Heu... non. Mais celui de mettre la main aux fesses de l'assistante.

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En Russie, une ménagère dit à son mari:
- L'évier est encore bouché.
Il me faut quelque chose de bien corrosif pour dissoudre toutes ces cochonneries qui se sont accumulées dans le siphon.
Arrête un peu de boire ta vodka maison et passe-moi ce qui reste dans la bouteille - en souhaitant que cela ne provoque pas un trou dans la tuyauterie.

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C'est Lundi... le réveille-matin a fini sa pause dominicale et il est à pied d'œuvre pour nous motiver à se sortir du plumard pour aller turbiner toute une semaine... On a fait le plein d'énergie et on va aller la dépenser comme des diables au boulot ou aux études..., mais je vois d'ici des petits malins qui vont prôner l'économie d'énergie pour en faire le moins possible... Allez que diable!!! En avant petite troupe, le patronat a besoin de vous... Une pensée pour celles et ceux qui souffrent autant de la maladie que d'autres choses et à ceux qui pansent les plaies dues aux divers maux que l'adversité afflige à chacun... Prenez soin de vous et je vous souhaite une bonne journée en vous disant à la revoyure...  

 

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Éphéméride du vingt-cinq novembre

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«À la Sainte-Catherine, on se fait rouler dans la farine.»  

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«À la Sainte-Catherine, les sardines tournent l'échine, à la Sainte-Blaise elles reparaissent.»

 

 Cordial salut du jour et bisous à tous 

 

Salut les amis et merci de votre visite; c'est mardi et si vous lisez ce texte c'est que vous êtes vivants et je suis bien content de cela... en effet, il faut être content de pouvoir vivre, de parler, de voir, de travailler, de penser, de chanter, de crier, d'avoir ses sautes d'humeur, alors que nombre d'entre nous ne peuvent plus le faire car atteints dans leur santé ou dans leur moral... Alors soyons contents du sort que nous vivons et ne nous plaignons pas trop en vivant l'instant présent...

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Pour la météo d'aujourd'hui, il est prévu que pour la Suisse romande avec 7° et un ciel nuageux dans la nuit, ce sera pour ce jour: temps en partie ensoleillé avec des passages nuageux parfois denses. Le matin, quelques bancs de brouillard ou stratus bas sur le Plateau, sommet entre 700 et 900 mètres. L'après-midi, faibles averses possibles, notamment sur le bassin lémanique, le long du Jura, ainsi que dans les Alpes valaisannes. Température en plaine: minimum 4°à 7°, maximum 10°à 12°. Température à 2000 m: +5°. En montagne, faible vent de secteur sud...

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Pour l'Hexagone, une météo de saison, avec pas mal de perturbations... ATTENTION, VIGILANCE ORANGE DANS TROIS DÉPARTEMENTS...Avec pour ce jour: en matinée, le temps est maussade sur la majeure partie du pays, avec en particulier de fortes pluies orageuses dans le Languedoc. De forts orages peuvent également se produire entre le Var et la Côte d'Azur. Dans l’après-midi, le temps reste agité de l'Hérault au Gard, avec toujours ces orages qui sont parfois violents. Ailleurs, les pluies sont généralement faibles à modérées et plus discontinues, avec au mieux un temps sec mais très nuageux. En soirée, de fortes pluies orageuses se maintiennent entre le nord de l'Hérault et l'ouest des Bouches-du-Rhône, avec également de violents orages attendus près du littoral varois. Dans la nuit, l'activité pluvieuse devrait baisser d'un cran entre le Languedoc et les Bouches-du-Rhône, même si localement les pluies peuvent être encore soutenues. En revanche, l'activité orageuse s'intensifiera sur le sud du Var et en particulier près du littoral où le vent souffle violemment sous les grains… 

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Pour l'Outre-mer: à Mayotte, ensoleillé et nuageux avec des températures de l'ordre de 28°; à l'île de la Réunion ce sera ensoleillé et nuageux avec des températures de l'ordre de 29°; à la Martinique ensoleillé et voilé avec des températures de l'ordre de 33°; ensoleillé et pluvieux avec des températures de l'ordre de 32° en Guadeloupe; ensoleillé et variable en Guyane française avec des températures de l'ordre de 33°; Polynésie française nuageux à très nuageux et quelques éclaircies; ciel voilé et beau temps aux Marquises avec des températures de 29°; nuageux avec averses et venteux à Saint-Pierre et Miquelon avec des températures de 10°...

 

Bonne journée à tous et que le soleil et la chaleur soient aussi dans vos cœurs... Aujourd'hui le lever du Soleil est à 07:41 et le coucher du Soleil se fera à 16:54 et le jour est plus court de 2 minutes...

 

Valeurs remarquables de novembre en France

TMax: 31.4°C (Solenzara le 10/11/1985)
TMin: -15.3°C (Orleans le 30/11/2010)
Précip: 321.0 mm (Mont Aigoual le 07/11/1982)

 

Et pour les amis qui aiment la pêche à pied, les prochaines grandes marées auront lieu... : 
Horaire des marées à Saint-Malo  

Lundi 22 décembre à 06h56 coefficient 91, à 19h20 coefficient 95
Mardi 23 décembre à 07h40 coefficient 97, à 20h05 coefficient 99
Mercredi 24 décembre à 08h25 coefficient 99, à 20h50 coefficient 99
Jeudi 25 décembre à 09h09 coefficient 97, à 21h35 coefficient 95
Vendredi 26 décembre à 09h55 coefficient 91, à 22h21 coefficient 91

 

Historique d'une météo, qu’on a trop souvent tendance à oublier… 

En 1947: L'Ardenne était recouverte de neige. Celle-ci allait persister jusqu'à la fin du mois 
En 1956: Les températures minimales sous abri dégringolaient jusqu'à -8.2 degrés en Campine, -9 à La Baraque Michel et -9,8 à Rochefort. 

 

Les journées mondiales et internationales

Le vingt-cinq novembre c’est la Journée Internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes
http://www.journee-mondiale.com/132/journee-internationale-pour-l-elimination-de-la-violence-a-l-egard-des-femmes.htm

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Les Fêtes nationales du Jour 

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Fête de l'Indépendance au Suriname
Le 25 novembre est la Fête de l'Indépendance au Suriname qui célèbre son indépendance acquise contre les Pays-Bas le 25 novembre 1975.

 

C’est sa fête, Catherine

Le 25 Novembre, jour de la Sainte Catherine, est le jour des Catherinettes. On y fête les jeunes filles de 25 ans qui ne sont pas encore mariées. 
La tradition veut qu'elles portent un chapeau extravagant aux tons jaunes et verts confectionné pour ou par elles, à leur image. Quelle est l'origine de cette tradition?

Découvrez la vie incroyable de Catherine d'Alexandrie, sainte, martyre et docteur de l'Eglise. 

Née à Alexandrie au sein d'une famille noble, Sainte Catherine se convertit au christianisme à la suite d'une vision. Jésus, ému par sa ferveur, contracte avec elle un mariage mystique sous les yeux de Marie et de la Cour céleste. 
Très intelligente, elle suit les cours des plus grands maîtres chrétiens et on dit qu'elle réussit à démontrer à 50 grands philosophes d'Alexandrie la vanité des idoles et la fausseté de leur foi, jusqu'à les convertir tous.

Impressionné, l'empereur Maxence lui propose un mariage royal, qu'elle refuse par fidélité envers son mari mystique. Humilié, l'empereur lui fera subir le supplice de la dislocation des membres sans succès, puis le supplice de la roue duquel elle sort indemne. Elle finira décapitée le 25 Novembre 307 et deviendra la seule Sainte du paradis à posséder trois auréoles: la blanche des vierges, la verte des docteurs et la rouge des martyrs. 

Sainte Catherine est aujourd'hui la patronne des filles à marier, mais aussi des théologiens, philosophes, orateurs, notaires, étudiants, meuniers, plombiers, tailleurs...

La tradition de Sainte Catherine remonte au Moyen âge. A l'époque, les filles de 25 ans qui n'étaient pas encore mariées revêtaient des tenues et des chapeaux extravagants et se rendaient en cortège devant une statue de Sainte Catherine pour la parer de fleurs, rubans, chapeaux... Elles coiffaient Sainte Catherine dans l'espoir de trouver un mari!

A l'origine, la Sainte Catherine était la fête des filles de 25 ans qui n'étaient pas mariées.
Elles allaient au bal et celles qui voulaient trouver un mari se mettaient un chapeau complétement fou sur la tête. Elles y accrochaient des objets jaunes et verts pour se faire remarquer.

Dans le nord de la France les jeunes filles s'envoient ce jour-là des cartes de la Sainte Catherine pleines de souhaits et de doux espoirs.

 

La France pittoresque

Vin et vendanges célébrés par une confrérie de gastronomes.
D’après «Le Gastronome français ou l’Art de bien vivre», paru en 1828

En 1828, quelques anciens membres du Caveau moderne, société de gastronomes et d’épicuriens qui publia entre 1806 et 1815 un recueil mensuel sous le titre de Journal des Gourmands et des Belles, et tint un dîner le 20 de chaque mois exigeant des convives une réputation reconnue dans les lettres et dans l’art des dégustations nutritives, entreprennent de faire l’apologie des vendanges et de ce vin constituant, à leurs papilles, «ce qui a été donné de meilleur à l’homme»

Depuis Noé, Bacchus et autres buveurs contemporains, le vin est regardé comme le fruit le plus merveilleux de la culture et le don le plus précieux de la munificence céleste. Les plus grands poètes ont fait son éloge. On ne tarit pas sur ses bienfaits et sur ses charmes: «Il donne du courage, produit la franchise et l’amitié, embellit l’espérance, chasse le souci, fait éclore les beaux-arts, inspire l’éloquence et enfante la liberté», écrit Horace, qui va plus loin en prétendant que quiconque ne sait pas boire n’a ni verve ni génie.

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A pleins paniers, la femme avec ardeur / De raisins mûrs, charge le vendangeur

Buvons donc pour être aimables, et chantons Bacchus pour être bien inspirés! Empruntons la langue des poètes; c’est par des hymnes qu’il convient de célébrer nos mystères. Répétons les refrains joyeux du panégyriste du Falerne, et chantons soir et matin avec lui... nunc est bibendum (c’est maintenant qu’il faut boire)...

Un érudit, dont l’esprit et la raison ne sont pas contestés, a fait un livre raisonnablement gros intitulé: Eloge île l’Ivresse. M. de Sallengres a très bien prouvé que le vin est ce qui a été donné de meilleur à l’homme; et quand nos lecteurs sauront combien c’est un remède puissant contre le chagrin, combien il donne de bonnes pensées, de beaux sentiments, de douces illusions, il n’en est aucun qui ne rougît de craindre de s’enivrer avec les sages, les philosophes, les poètes, les savants, les pères de l’église, les moines, les papes, les saints même, et tout ce que le soleil a vu de plus illustre. Rien n’égale la logique pressante et l’éloquence foudroyante de l’auteur quand il réfute les objections honteuses ou ridicules des détracteurs de l’ivresse; c’est un torrent! C’est un tonnerre!

Une vérité qui ne trouvera point d’incrédules, c’est que le culte de Bacchus a survécu a toutes les fêtes du paganisme; il compte encore autant de fidèles que l’Europe renferme de Gourmands: c’est y comprendre à peu près tous les chrétiens qui l’habitent. Il n’est point de pays vignoble où les vendanges ne soient une sorte de solennité bruyante et joyeuse fort ressemblante aux bacchanales; il ne se donne point de repas où les libations libérales n’arrosent l’autel et ne purifient le palais des convives. Nos pressoirs, nos celliers et nos caves sont les temples du dieu, et chaque quartier de vigne est un terrain consacré.

Il n’y a point de sage qui ne s’enivre une fois dans sa vie, poursuivent les auteurs du Gastronome français; le savant Hippocrate et le grave Caton sont d’accord sur ce point de physique et de morale: l’un conseillait l’ivresse quelquefois pour la santé, et l’autre exécutait ce précepte divin. Gallien, Avicène, nous conseillent l’ivresse une fois par semaine.

Les vendanges

L’été s’écoule et fait place à l’automne. Le printemps nous promit de beaux jours et de plus solides richesses que ses fleurs, l’été nous donna ses ardeurs et ses orages; l’automne seul acquitte les promesses du printemps, et répare les outrages de l’été. La feuille, desséchée par les feux de la canicule, est remplacée par la sève d’automne; c’est la saison des chasseurs, des convives, des amants, comme c’est celle qui met à couvert le produit des labeurs de ses sœurs. Remarquons même que c’est dans le mois où la terre, épuisée par ses dons, va goûter le repos, que depuis l’espiègle écolier jusqu’au grave interprète des lois de Thémis, tout dans la nature, par un concert unanime, a placé les vacances; il n’est aucun de nos lecteurs, même au front ombragé de cheveux blancs, qui, en lisant ce mot autrefois si fêté, vacances, ne sente encore palpiter son cœur d’émoi au doux souvenir de sa jeunesse, de ses exploits classiques, de ses succès de collège, et de son retour sous le toit paternel.

Dans ce mois, dont la température se compose des ardeurs expirantes de l’été et de la fraîcheur avant-courrière de l’hiver, un goût plus épuré préside aux compositions du poète, du peintre et du musicien: on imagine au printemps, on médite en été, on exécute en automne pour corriger en hiver; et il est rare que l’épreuve de ces quatre influences n’assure pas le succès de l’auteur, qui les consulta tour à tour pour recevoir les diverses inspirations de ces divers temps de l’année.

C’est dans le mois d’octobre qu’il appartient de célébrer les dons du vainqueur de l’Indus, et de chanter le dieu des vendanges au milieu des groupes réunis par son culte. Remplis ma coupe, Erigone, en pressant sous tes doigts rougissants cette grappe arrachée au pampre qui couronne ton front! Désertant le séjour de Cythère, Amour s’est fait vendangeur; et tandis que les Grâces, ses compagnes, que les nymphes du bocage remplissent leurs paniers des dépouilles de la vigne, l’enfant malin, aux ailes dorées, quitte sa légère écharpe, son carquois, et jusqu’à son bandeau, pour fouler le raisin bouillonnant dans la cuve. L’extrémité de ses ailes se teint de cette couleur vermeille, et c’est de ces plumes purpurines qu’il arme les flèches dont il blesse ces bergères qui, pendant les fêtes consacrées à Bacchus, boivent à longs traits le doux poison d’amour avec le jus de la treille.

D’autres rediront des hymnes à Bacchus, des chants au dieu d’amour; moi, dans un idiome plus vulgaire, je vais continuer de célébrer les bienfaits du patriarche qui, le premier, enrichit l’Orient de la culture de, la vigne, et au conquérant qui, ne voulant que des sujets vaincus par ses largesses, faisait précéder de tonneaux ses armées, et ne combattait que ceux qui refusaient de lui prêter leur hommage en portant sa coupe à leurs lèvres. Heureux propagandiste d’un culte dont la morale fut fondée au bruit des façons et des verres, dont les lois n’ont de règle que la soif des convives, et d’empire que sur un peuple d’adorateurs dévoués et fervents.

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Sous le pressoir le doux jus de la treille / Coule à longs flots dans la cuve vermeille

Une vapeur vineuse embaume les airs; parcourons les coteaux ouverts à la vendange: voyez ce groupe de corybantes agiter le thyrse, et s’animer à la conquête des richesses de la vigne dès l’aube du jour! Les cuves sont dressées, le pressoir est abreuvé; la vis graissée roule dans ses écrous; des charrettes ont déposéà l’extrémité de chaque héritage les tonneaux que vont remplir les agiles vendangeuses. C’est bien ici le moment de dire avec le chantre immortel des Saisons, Charles Sartrouville:

«Jouissez, ô mortels, et par des cris de joie
Rendez grâces au ciel des biens qu’il vous envoie;
Que la danse et les chants, les jeux et les amours,
Signalent à la fois les derniers des beaux jours!

Vendanges parisiennes

On vendange en septembre, dans les états méridionaux du Bacchus européen; mais pour une partie de la Bourgogne, de la Champagne et des rives rhénanes, le pressoir ne coule qu’en octobre. Le raisin pend encore aux ceps de Surène et du mont Valérien, et c’est le plus glorieux moment pour les vignes de la banlieue de Lutèce.

Rendons-nous, mes amis, au temple le plus prochain du dieu dont nous professons le culte, lance encore Le Gastronome français; partout où le vin fume le plaisir nous attend; amenons nos amies, et n’oublions pas les flacons de l’Hermitage et de Volnay. Nous verrons faire du Surène, mais nous n’en boirons pas; l’amour se chargera de nous ôter la raison; et, mariant, par des libations de vieux Bordeaux, la Garonne au dieu de la Seine, peut-être inoculerons-nous le bon vin, comme la vaccine, à tous les crûs du canton. Dans l’espoir de ce miracle, qui a déjàété fait aux noces de Cana, buvons et réjouissons-nous; que nos festins durent autant que les vendanges; que les vendanges durent pour nous toute l’année. Une soif inextinguible, un appétit toujours renaissant sont des biens trop au-dessus des mortels; mais entre la coupe qui pétille et la nymphe qui la remplit le désir succède de près au plaisir; car de tous les humains c’est le buveur qui goûte le plus de la suprême félicité.

Qu’on cesse de nous débiter les lieux communs de la sobriété contre l’ivresse; que d’autorités respectables ne pourrions-nous pas opposer à l’envie! Mais qu’il nous suffise de citer ces dictons proverbiaux, la sagesse des nations et le produit de l’expérience: Boire comme un templier, mener une vie de chanoine, être gras comme un moine, faire un repas de pape.

Hé bien, favoris de Momus et d’Evohé, voulons-nous autre chose qu’imiter ces chevaliers valeureux, ces sages solitaires? Si nous mêlons un peu d’amourettes a leurs saintes habitudes, cela y gâte-t-il quelque chose? et ne faudrait-il pas être évidemment mal intentionné pour nous en faire un nouveau crime?
Celui-là fut maudit en naissant dont le front ne s’épanouit jamais à table, et dont les yeux ne s’animent point à la rencontre de deux beaux yeux. Or, il ne s’agit pas ici de nous reprocher des excès: qui use s’expose nécessairement à abuser quelquefois; l’excès est aussi dans la précaution et le scrupule, et qui craint d’abuser n’usera jamais de rien.
Nous ne pouvons résister au désir de citer cet enivrant tableau de la vendange, par Saint-Lambert dans Les saisons:

Déjà près de la vigne un grand peuple s’avance;
Il s’y déploie en ordre, et le travail commence;
Le vieillard que conduit l’espoir du vin nouveau,
Arrive le premier au penchant du coteau;
Déjà l’heureux Lindor et Lisette charmée
Tranchent au même ceps la grappe parfumée;
Ils chantent leurs amours et le Dieu des raisins;
Une troupe à ces chants répond des monts voisins;
Le bruyant tambourin, le fifre et la trompette,
Font entendre des airs que le vallon répète.
Le rire, les concerts, les cris du vendangeur
Fixent sur le coteau les regards du chasseur.
Mais le travail s’avance, et les grappes vermeilles
S’élèvent en monceaux dans de vastes corbeilles;
Colin, le corps penché sur ses genoux tremblants,
De la vigne au cellier les transporte à pas lents;
Une foule d’enfants autour de lui s’empresse,
Et l’annonce de loin par des cris d’allégresse.
(...)

Mais je vois sur les monts tomber l’astre du jour;
Le peuple vendangeur médite son retour:
Il arrive, ô Bacchus, en chantant tes louanges;
Il danse autour du char qui porte les vendanges;
Ce char est couronné de fleurs et de rameaux,
Et la grappe en festons pend au front des taureaux.
Et Roucher écrit dans Les Mois:

Arrivés au pressoir, du milieu de la foule
Un couple pétulant s’élance, écrase, foule;
Sous ses bonds redoublés, des grappes en monceaux
Le vin jaillit, écume, et coule en longs ruisseaux.
A ces ruisseaux pourprés enivrez-vous ensemble,
O vous tous que la soif près des cuves rassemble!
Creuse» vos mains en coupe, et que sur vos habits
De vos mentons riants le vin coule en rubis:
D’un bachique repas couronnez la journée.
Les soucis, les travaux, les sueurs de l’année
Vous méritent assez ce bonheur d’un moment!

Article copié sur "La France pittoresque"

 

Premier essai de léthargie artificielle sur un mammifère et rêve d’application à l’être humain.
D’après «Revue d’histoire des sciences et de leurs applications», paru en 1962

Faisant voir, dès 1736 et par des expériences précises, qu’il est possible de prolonger la durée de vie totale d’un insecte en prolongeant, par l’action du froid, la durée de la période nymphale, le physicien et naturaliste Réaumur envisage aussitôt l’application de la méthode aux animaux supérieurs, aux mammifères, et même à l’espèce humaine, dont les représentants, argue-t-il, pourraient au gré de leurs retours à la vie, apprécier davantage les changements de société s’opérant au fil des siècles...

Le savant avance en effet que les êtres humains souhaiteraient peut-être «pouvoir passer une longue suite d’années dans un état de léthargie ou d’engourdissement tel que celui dans lequel les loirs, les marmottes et tant d’espèces d’insectes sont pendant tout l’hiver, et cela sans rien retrancher des jours d’une vie active. L’engourdissement de l’esprit dût-il être encore plus grand que celui du corps, mille gens croient peut-être qu’ils seraient heureux s’ils étaient maîtres de prolonger à ce prix leur vie pendant une longue suite de siècles...

«Quelqu’un qui a pu se promettre de vivre pendant quatre-vingts ans, saisirait comme une idée agréable de durer pendant dix à douze siècles, pendant chacun desquels il n’aurait que huit à neuf ans de véritable vie, de vie active. Quand on a passé un certain nombre d’années dans ce monde-ci, il n’a plus assez de spectacles à nous offrir, on a tout vu.
«Quelqu’un qui ne le reverrait que de siècle en siècle trouverait des spectacles plus variés, soit dans le physique soit dans le moral; la face de la terre pourrait lui faire voir des changements; les progrès des sciences et des arts, les révolutions dans les sociétés, les changements dans les mœurs, dans les goûts, dans les modes, offriraient bien des nouveautés amusantes.»

Mais le prudent et subtil Réaumur ne laisse pas d’apercevoir le risque inhérent à ces léthargies volontaires: «Est-il bien sûr qu’on en fît usage? On ferait alors des réflexions qu’on ne fait pas actuellement. Qui oserait se plonger dans un sommeil d’une longue suite d’années, pendant lequel on craindrait de périr par des accidents contre lesquels on ne pourrait se défendre, par des incendies, par des inondations, par les suites des guerres, par l’avidité des héritiers, par la négligence de ceux qui devraient veiller à notre sûreté.

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René-Antoine Ferchault de Réaumur

«Enfin, tant de sujets d’inquiétudes viendraient effrayer l’imagination que je ne sais si on accepterait même d’être endormi pendant un hiver entier et s’il serait sage de l’accepter. Il n’y a que ceux à qui la vie est actuellement à charge, qui fussent capables de se livrer à des sommeils de plusieurs années.»

Aujourd’hui où la médecine pratique des cures de sommeil et où la biologie songe sérieusement à la «mise en conserve» de l’être humain, ces réflexions nous paraissent prophétiques; mais il est encore plus intéressant de savoir que Réaumur a fait une tentative expérimentale pour prolonger le temps de léthargie chez un mammifère hibernant. C’est là une page peu connue de son œuvre et qui mérite bien d’être rappelée:
«Quoique la vie d’une mouche, d’un papillon, d’une fourmi, dépende d’une économie aussi considérable que celle dont dépend la vie des plus grands animaux, on serait plus touché de pareilles expériences faites sur de grands animaux, ou au moins sur des quadrupèdes, écrit Réaumur. Les marmottes m’avaient paru un de ceux sur lesquels on la pourrait tenter plus commodément.

«J’avais imaginé d’en tenir une pendant un long temps, pendant plusieurs années, dans une glacière, mais mes premières tentatives m’ont appris que c’était une expérience difficile à faire réussir. Dans une chambre où la chaleur de l’air n’était, pendant le mois de janvier, qu’à quatre ou cinq degrés au-dessus de la congélation, je renfermai une marmotte dans un grand baquet de bois rempli de terre en partie, avec quelques poignées de foin.

«Bientôt elle songea à s’y loger commodément; elle creusa la terre, elle transporta le foin dans le trou qu’elle avait creusé, et y disposa un lit fait comme le nid d’un gros oiseau. Pendant quatre jours consécutifs, je la visitai à bien des reprises, elle me paraissait endormie, mais souvent elle feignait plutôt de l’être qu’elle ne l’était. Elle s’ennuya un jour de la feinte, et trouva le moyen de soulever le couvercle du baquet pour aller chercher de la nourriture; j’ai lieu de le croire ainsi, puisque, après que je l’eus remise dans son baquet, et que j’eus chargé le couvercle, de façon qu’elle ne pouvait le soulever, après avoir encore fait l’endormie, elle se mit à manger de la viande que je lui avais laissée.
«Le degré de froid de la chambre n’était donc pas assez considérable pour l’endormir, ou plutôt pour l’engourdir. Dans le mois de février, je fis porter le baquet où elle était, dans le jardin, et cela un soir qui promettait une nuit très froide; elle le fut aussi; la liqueur du thermomètre descendit à près de cinq degrés au-dessous de la congélation: malgré ce froid, la marmotte non seulement ne fut pas engourdie, elle mangea même partie d’un bon morceau de bœuf cuit qui était dans son baquet.

«Le froid qui engourdit les marmottes est donc de plus de cinq degrés au-dessous de la congélation, bien plus grand que celui qui règne dans une glacière. Il n’est pourtant pas sûr que le degré de froid nécessaire pour les engourdir, le soit pour entretenir l’engourdissement... Peut-être aussi que ceux entre les mains de qui cette marmotte avait été, à force de l’inquiéter et de l’agiter, l’avaient accoutumée à manger pendant le froid. On ferait peut-être plus aisément l’expérience de tenir dans un long sommeil ces rats appelés loirs...» (Mémoires pour servir à l’histoire des insectes, tome II, Ier Mémoire).
Réaumur est bien, comme on voit, le premier biologiste qui ait tenté de prolonger la vie d’un mammifère en lui imposant une torpeur artificiellement entretenue.

Article copié sur "La France pittoresque"

 

Vélocipède à vapeur de Perreaux: ancêtre de la moto.
D’après « La Mosaïque », paru en 1878

L’Exposition universelle de 1878 fut l’objet d’un petit volume des chroniqueurs scientifiques A. Desprez et M.-H. Gautier, intitulé Les Curiosités de l’Exposition de 1878, ayant pour but d’aider le visiteur à trouver les plus curieux et les plus intéressants objets exposés alors au Champ-de-Mars. Nous y trouvons, entre autres surprenantes inventions, le prometteur vélocipède à vapeur, ancêtre de la moto...

«Oui, monsieur, un vélocipède à vapeur! peut-on lire dans cette brochure, et qui marche admirablement, qui plus est, comme il est facile de s’en convaincre en visitant le manège de M. Perreaux, installé dans les bâtiments du génie civil: derrière la selle sur laquelle se place le cavalier, se trouve une petite chaudière, à peu près de la forme et de la longueur d’un chapeau d’homme; cette chaudière est posée sur quelques tiges de fer arrondies en forme de gril.
«A ce gril est joint un petit réservoir rempli d’alcool; vous allumez l’alcool, absolument comme si vous vouliez faire une tasse de café dans une lampe à esprit de vin; au bout de quelques minutes les vapeurs de l’alcool se dégagent, elles vont remplir les tiges de fer qui forment le gril, et tout enflammées, sortent par de petites ouvertures, contre la chaudière, ce qui met au bout de sept à huit minutes l’eau en ébullition.
«Dès que la vapeur d’eau est produite, à son tour elle donne libre jeu au piston, et voilà votre vélocipède parti, et qui marchera vingt-quatre heures de suite si vous le voulez, à raison de 6 à 7 kilomètres à l’heure.

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Vélocipède à vapeur de Louis-Guillaume Perreaux

«Quand vous vous embarquez pour un grand voyage, ne redoutez pas la famine; vous n’avez qu’à mettre un bifteck ou un œuf dans le pan de votre habit, et la chaleur de la vapeur les cuira. C’est un peu de cette façon que les Huns préparaient leur repas: le matin ils mettaient sous leur selle un énorme morceau de viande, et le soir ils la trouvaient cuite; il est vrai qu’ils n’avaient pas de machine à vapeur, tandis que là il y en a une complète, y compris même le sifflet qui se trouve aussi singulièrement placé que dans les chevaux à deux sous. Le vélocipède à vapeur use pour deux francs d’alcool par heure.
«C’est fort cher, dira-t- on; un cheval ne coûte que trois francs cinquante de nourriture par jour. D’accord! Mais il ne peut marcher qu’un certain nombre d’heures, puis il lui faut une écurie, un garçon pour le soigner et l’entretenir; tandis que le vélocipède à vapeur est de la plus facile composition; on le laisse derrière la porte en arrivant, et il ne s’en formalise point. C’est sans doute pour ce motif que l’inventeur le fait payer trois mille francs.
« Mais l’utilisation de la vapeur au vélocipède n’est que l’accessoire dans l’idée de M. Perreaux: sa découverte scientifique consiste dans les tubes qui entourent la chaudière, tubes par lesquels passe la vapeur qui arrive ainsi à se sécher et à acquérir un degré plus élevé; or, dans les locomobiles de n’importe quelle nature la vapeur sèche est bien préférable à la vapeur humide. Lors même que M. Perreaux ne trouverait pas beaucoup d’amateurs pour son vélocipède, il n’en a pas moins fait une découverte qui sera utilisée dans l’industrie. »
Article copié sur "La France pittoresque"

 

25 novembre 1763: L'abbé Prévost, auteur de "Manon Lescaut", est autopsié encore vivant. Le croyant mort, alors qu'il n'est qu'évanoui, le chirurgien lui ouvre le ventre avec un scalpel, ce qui le tue définitivement.

Le 25 novembre 1763, le chirurgien du monastère des bénédictins de Saint-Nicolas-d'Acy - situé en bordure de la forêt de Chantilly - est tiré de son sommeil au milieu de la nuit par un homme affolé. Celui-ci lui demande de se rendre au plus vite au presbytère de l'église de Courteuil où le bailli du monastère l'attend au chevet d'un homme mort. Le chirurgien maugrée, se lève, enfile ses bottes, saisit ses instruments et s'enfonce dans la nuit derrière son guide.

Après une bonne marche, les voilà arrivés chez le curé de Courteuil. Le bailli l'accueille brièvement avant de lui désigner un homme dans la soixantaine, allongé, mort, sur le lit. Le chirurgien reconnaît sans mal l'abbé Prévost, un ancien moine bénédictin revenu au pays après avoir couru le monde. Il est devenu célèbre après la publication d'un roman sentant le souffre, Manon Lescaut. Le bailli explique rapidement au chirurgien que des paysans ont trouvé le moine défroqué mort au pied de la croix de Courteuil, à l'entrée du village. Bougon, l'homme de l'art examine à peine le corps, demande qu'on le déshabille.

Il saisit son scalpel et, d'un geste assuré, pratique une longue ouverture au milieu du ventre. Du bon travail que Nabilla n'aurait pas renié... Sauf que le cadavre de l'abbé Prévost jette un cri qui glace d'effroi l'assistance. Le mort n'était pas encore mort. Mais, désormais, avec les tripes à l'air, ce n'est plus qu'une question de secondes. Le chirurgien a beau le recoudre au plus vite, l'abbé rejoint son créateur.

"Qu'il repose en paix!"… La journée avait pourtant bien commencé pour l'abbé Prévost, 66 ans. De bon matin, il avait quitté sa modeste maison de Saint-Firmin (aujourd'hui Vineuil-Saint-Firmin) pour se rendre à l'invitation à dîner (ainsi qu'on désigne le déjeuner, à l'époque) des moines du prieuré de Saint-Nicolas-d'Acy. Il avait fait bonne et longue chère, puis avait quitté ses amis ripailleurs vers 16 heures, prétextant des écritures à terminer, mais, en réalité, pour échapper aux vêpres de 17 heures.

Le voilà donc cheminant d'un pas alourdi vers son domicile éloigné de quatre kilomètres. La nuit commence à tomber. Il vente. Même emmitouflé dans un large manteau, l'abbé frissonne. Il se sent faible. Arrivé au croisement des chemins de Courteuil et de Chantilly, il commence à tituber. Quelques pas plus loin, il s'écroule au pied d'une croix en fer. Il n'est pas encore mort, mais presque. Quelques paysans passant par là le traînent jusqu'au presbytère de l'église de Courteuil. Le curé le reconnaît, fait appeler le bailli du monastère de Saint-Nicolas-d'Acy. On connaît la suite.

L'abbé est inhumé le 27 novembre dans la chapelle du monastère des bénédictins. C'est la comtesse de Condé qui prend à sa charge les frais d'obsèques. Il a droit à une belle épitaphe latine disant "Ici gît Dom Antoine François Prévost, prêtre de l'ordre majeur de saint Benoît, moine profès, connu par les très nombreux ouvrages qu'il publia. Il mourut le 25 novembre 1763. Qu'il repose en paix!"

Auteur de 200 livres… Si l'abbé est universellement connu pour Manon Lescaut, on oublie qu'il est l'auteur de deux cents autres livres. C'est un écrivain prolifique dont l'existence même est un roman. Antoine François Prévost, dit d'Exiles, naît dans l'actuel Pas-de-Calais en 1697. Jeune, il hésite sur la voie à suivre. Son coeur balance entre le sabre et le goupillon. À 14 ans, il s'engage dans l'armée. Puis il renonce à la carrière des armes pour entamer un noviciat chez les jésuites. Et puis zut! Il s'enfuit en Hollande avant de recommencer un noviciat. Encore une fois, il l'interrompt pour s'engager dans l'armée comme officier. Attendez, l'indécis change encore d'avis: à 24 ans, il intègre l'abbaye de Saint-Wandrille, où il prononce ses vœux.

Cinq ans plus tard, en 1726, il est même ordonné prêtre. Enfin, il a trouvé sa voie! Pas tout à fait, car le démon de l'écriture le saisit. Il écrit frénétiquement. Au point de quitter son monastère sans l'autorisation de s'enfuir à Londres, attiré par Lady Diana dont Giscard lui a vanté les charmes. L'abbé apprend à la perfection la langue de Shakespeare, ce qui lui permet ultérieurement de traduire de nombreux ouvrages anglais dans la langue de Molière. Il s'éprend alors d'une aventurière en Hollande, publie roman sur roman. Il achève une trilogie, dont le dernier tome est son célèbre Manon Lescaut, peut-être inspiré de ses propres aventures. L'histoire est jugée si scandaleuse que le Parlement de Paris condamne l'ouvrage au feu.

En 1734, bénéficiant d'une amnistie, l'abbé Prévost revient achever son noviciat chez les bénédictins de La Croix-Saint-Leufroy, en Normandie. Il continue néanmoins à publier ses écrits, dont la monumentale Histoire générale des voyages en quinze volumes. Vers la fin de sa vie, il partage son temps entre Paris et Saint-Firmin, où il a acheté une petite maison. Jusqu'à ce jour fatal du 25 novembre où il choisit de faire sa fausse sortie.

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© Le Point - Publié le 25/11/2012 à 00:00 - Modifié le 25/11/2014 à 00:01

 

Pour l’éphéméride du vingt-cinq novembre c’est ICI
http://mickeywerlen.canalblog.com/archives/2013/11/25/28508248.html

 

Dicton du jour de Charlie Hebdo

Ben pour le dicton de Charlie hebdo de ce jour, le Charlie de service retourne dans ses histoire d'excréments, histoire d'être solidaire avec pas mal de gens qui sont dans la merde et puis cela va donner du boulot aux professionnels des sanitaires...

 

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Ben pour la zique de ce mardi, on va s’écouter Rod Stewart et son groupe en concert, histoire de changer un peu… Une musique plus douce, des mélodies qui rappelleront peut-être des souvenirs… Allez les amis, faites-vous plaisir et je vous souhaite une bonne écoute!!!

https://www.youtube.com/watch?v=aVnfZMTUB7Q

 

Et en avant pour les blagounettes du jour, un bouquet divers et automnal, des courtes mais bonnes, des longues mais connes, des connues et des moins connues; quoi, des blagues à deux balles ou à quatre sous...

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Un petit vieux se désole de ne plus avoir d'érections.
Un copain lui dit :
- Mange du pain, beaucoup de pain! ça contient beaucoup d'amidon...
C'est formidable pour le sexe. 
L'autre se précipite à la boulangerie et demande dix baguettes.
- Vous avez des invités, Monsieur Paul??? Interroge la boulangère.
- Non c'est pour moi...?
- Alors là, je vous préviens, ça va durcir!
- Ah fait le petit vieux, je vois que vous êtes au courant...

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C'est du belge...
Un jeune Flamand va se marier, alors son père lui fait la leçon:
"N'oublie jamais que tu es Flamand, alors pour rentrer dans l'église, tu passes le premier, à 5 mètres devant tout le monde, car le Flamand est fier!
Après la cérémonie et le repas, tu prends ta fiancée dans tes bras et tu la portes majestueusement jusqu'au lit nuptial, car le Flamand est fort!
Ensuite tu te mets tout nu et tu te places devant ta femme, car le Flamand est beau!
Et pour le reste, tu fais ce que tu as à faire..."
Le lendemain du mariage, le jeune flamand fait le récit à son père:
- Comme tu l'as dit, Père, je suis rentré le premier dans l'église, car le Flamand est fier !
J'ai porté ma femme jusqu'à la couche nuptiale, car le Flamand est fort!
Je me suis mis tout nu devant elle, car le Flamand est beau!
- Et ensuite?
- Eh bien, je me suis masturbé, car le Flamand est autonome!!!

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Moché est furieux: ça fait une heure qu'il fait la queue à la banque, et il n'est pas près de passer!
- Je déteste attendre! crie-t-il à sa femme. je m'en vais, je vais tuer Ben Gourion!
Une heure après, il revient à la banque, la mine déçue.
- Alors, interroge sa femme qui attend encore à la banque, que s ‘est-il passé?
- Rien, là-bas la queue est encore plus longue.

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Un inspecteur des contributions directes examine le dossier d'un de ses contribuables. Il demande à l'un de ses subordonnés:
- D'où cet individu peut-il tenir tout son argent? Ça ne peut être que le résultat d'une malhonnêteté.
- Il dit qu'il l'a gagné au Loto.
- En ce cas, c'est qu'il aura volé le ticket.

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- Un de mes patients, raconte un psychiatre, se prenait pour un chien.
- Et vous l'avez guéri?
- Non, mais comme il craignait que sa famille n'aille le perdre dans les bois, à la veille de partir en vacances, je me suis arrangé avec la SPA pour lui trouver un bon chenil, pour l'été.

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Un individu, très perturbé, vient consulter un psychiatre:
- J'ai toujours été un gros mangeur de bœuf, explique-t-il, et j'ai bien peur d'être victime de la maladie de la vache folle...
Vous savez, cette maladie qui rend le cerveau comme une éponge.
- D'où tenez-vous cette conviction?
- Jusqu'à présent, j'avais des mots qui me revenaient, sans cesse, dans la tête:
Infarctus, cancer, Sida...
Et, depuis quelques jours, je n'en ai plus qu'un:
Spontex, Spontex, Spontex...

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C'est mardi... le réveille-matin en est à son deuxième jour de travail qu'il terminera à votre réveil, alors que vous brave travailleur, vous vous lèverez d'un pas alerte et plein d'énergie pour petit-déjeuner et filer au boulot... Surtout n'en faites pas trop, il faut en laisser pour les autres et aussi pour demain... Bon sang c'est le dernier mardi du mois et dans un mois à cette date ce sera Noël et ça stresse déjà... Une pensée pour celles et ceux qui souffrent autant de la maladie que d'autres choses et à ceux qui pansent les plaies dues aux divers maux que l'adversité afflige à chacun... Prenez soin de vous et je vous souhaite une bonne journée en vous disant à la revoyure...  

 

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Éphéméride du vingt-six novembre

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«À la Sainte-Delphine, sa stratégie de campagne on peaufine.» 

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«À la Sainte-Delphine souvent il vente et pleuvine.»

 

 Cordial salut du jour et bisous à tous 

 

Salut les amis et merci de votre visite; c'est mercredi, c'est le milieu de la semaine active et ce soir elle aura basculé... Il fut un temps où cette journée était celle des enfants où ils avaient congé et ils pouvaient jouer, mais maintenant avec les pseudo-réformes, on ne sait plus très bien à quel jour est celui des enfants... Pour le travailleur laborieux c'est le troisième jour de la semaine active et à la fin du mercredi il restera encore deux jours jusqu'au week-end...

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Pour la météo d'aujourd'hui, il est prévu que pour la Suisse romande avec 8° et un ciel nuageux dans la nuit, ce sera pour ce jour: sur le Plateau, atmosphère toujours très brumeuse avec quelques bancs de grisaille. Au-dessus et dans les autres régions, plutôt nuageux avec quelques brèves éclaircies, lesquelles seront plus propices dans les Alpes. A l'ouest, passagèrement quelques pluies éparses. Température en plaine: minimum 4°à 7°, maximum 10°à 14°. Température à 2000 m: +4°. En montagne, vent faible à modéré du sud-ouest à sud...

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Pour l'Hexagone, une météo de saison, très perturbée... ATTENTION, VIGILANCE ORANGE DANS DEUX DÉPARTEMENTS... Avec pour ce jour: en matinée, l'activité pluvieuse se renforce aux abords des Cévennes avec des pluies soutenues autour du golfe du Lion. Au nord, les pluies sont encore présentes de la Manche au bassin parisien avec de la grisaille et quelques brumes ou brouillards par endroit. Dans l’après-midi, dans le sud les pluies auront tendance à remonter et se diriger vers la Bourgogne, avec des pluies plus marquées dans le sud-est. A l'ouest, le temps est moins perturbé mais toujours maussade. En soirée, le temps reste agité dans l'est, avec de fortes pluies orageuses autour de la vallée du Rhône notamment. A l'ouest, quelques averses se produisent par moment sous les nuages bas, dans une ambiance parfois brumeuse. Dans la nuit, fin de nuit calme parfois brumeuse sur les régions atlantiques. Les pluies sont beaucoup plus soutenues en se dirigeant vers les frontières de l'Est. Forte activité orageuse maintenue près de la Méditerranée… 

Pour l'Outre-mer: à Mayotte ensoleillé, voilé et nuageux avec des températures de l'ordre de 29°; à l'île de la Réunion ce sera ensoleillé et variable avec des températures de l'ordre de 30°; à la Martinique ensoleillé voilé et pluvieux avec des températures de l'ordre de 32°; ensoleillé et voilé avec des températures de l'ordre de 33° en Guadeloupe; ensoleillé variable et pluvieux en Guyane française avec des températures de l'ordre de 33°; Polynésie française ciel couvert; beau temps, peu nuageux aux Marquises avec des températures de 30°; nuageux et venteux à Saint-Pierre et Miquelon avec des températures de 6°...

 

Bonne journée à tous et que le soleil et la chaleur soient aussi dans vos cœurs... Aujourd'hui le lever du Soleil est à 07:43 et le coucher du Soleil se fera à 16:53 et le jour est plus court de 2 minutes...

 

Valeurs remarquables de novembre en France

TMax: 31.4°C (Solenzara le 10/11/1985)
TMin: -15.3°C (Orleans le 30/11/2010)
Précip: 321.0 mm (Mont Aigoual le 07/11/1982)

 

Et pour les amis qui aiment la pêche à pied, les prochaines grandes marées auront lieu... : 
Horaire des marées à Saint-Malo  

Lundi 22 décembre à 06h56 coefficient 91, à 19h20 coefficient 95
Mardi 23 décembre à 07h40 coefficient 97, à 20h05 coefficient 99
Mercredi 24 décembre à 08h25 coefficient 99, à 20h50 coefficient 99
Jeudi 25 décembre à 09h09 coefficient 97, à 21h35 coefficient 95
Vendredi 26 décembre à 09h55 coefficient 91, à 22h21 coefficient 91

 

Historique d'une météo, qu’on a trop souvent tendance à oublier… 

En 1989: les températures minimales sous abri allaient jusqu'à -10°à Virton
En 1983: on récoltait 60 mm de pluie au pluviomètre de Bouillon
En 1925: il neigeait souvent et abondamment sur le centre et le sud du pays

 

Les journées mondiales et internationales

Le vingt-six novembre c’est la Journée des enfants des rues
http://www.journee-mondiale.com/214/journee-des-enfants-des-rues.htm

enfant-des-rues

 

Le vingt-six novembre c’est la Journée internationale des aides-soignants
http://www.journee-mondiale.com/363/journee-internationale-des-aides-soignants.htm

 aide-soignant

 

La France pittoresque

Désert de Retz à la lisière de la forêt de Marly.
D’après «Lectures pour tous», paru en 1936

En 1936, Suzanne Normand, chroniqueuse de Lectures pour tous, rapporte la joie qui a été la sienne de découvrir aux environs de Paris, bordant la forêt de Marly, le Désert de Retz, jardin anglo-chinois crééà la fin du XVIIIe siècle par François Racine, baron de Monville. Etabli dans un domaine de 40 hectares, il est émaillé d’essences rares provenant du monde entier et de «fabriques» - constructions à vocation ornementale - et se distingue par sa célèbre Colonne détruite, tour singulière érigée en 1781 dont le baron avait fait sa demeure...

L’auto roule sur les routes de la banlieue parisienne: Nanterre, le Vésinet, Saint-Germain. A gauche de Chambourcy, patrie des choux-fleurs, elle s’engage dans un mauvais chemin bordé de maisons. Puis les demeures s’espacent. Les arbres, à chaque tour de roue plus nombreux, dressent leurs hauts bouquets de verdures, futaies serrées, fourrés touffus. Le chemin se rétrécit, d’épais buissons griffent la voiture au passage. Parviendra-t-on à passer? Tout à coup, un large portail apparaît parmi l’indocile verdure forestière.

L’entrée d’un domaine? Quel domaine? Ne sommes-nous pas en pleine forêt de Marly? S’interroge Suzanne Normand. La voiture arrive à tourner, franchit le porche, s’engage sous les voûtes arborescentes. Et voici, sur la gauche - vision imprévue -, un pavillon chinois qui dresse, au bord d’un étang dormant, ses toits en pagode et ses façades de chêne peint sculpté. L’auto roule au ralenti. Soudain, du fouillis luxuriant des grands arbres émerge une tour de pierres jaunâtres frottées de teintes roses, drapée de verdures légères et de vives corolles. Une tour construite à la façon d’une énorme colonne dorique avec de larges cannelures, et terminée à son faîte par des déchiquetures de pierres, comme un fût brisé, A l’entour, le parc s’étend, morceau de forêt aux vastes étendues herbeuses, aux clairières noyées de soleil, aux hautes cimes feuillues.

Là, une vieille ferme basse cache ses murs vétustés sous un ruissellement de claires verdures. Des enclos grillagés enferment de blanches volailles. Voici des moutons, à ta laine blonde, frisés et propres comme les bêtes d’une toile de Boucher. On a envie de leur nouer au col un ruban bleu. Et où sont les bergères en paniers, à la houlette parée de guirlandes fleuries? Où donc les seigneurs aux perruques bouclées et poudrées?

Devant la tour, un chien jappe. Et au bruit, quelqu’un paraît sur le seuil. Une femme en cheveux blancs, vêtue de noir. Derrière elle, des enfants. Il y a donc des gens qui vivent ici? Cette tour de conte de fée, ocrée et rose sous les vieux arbres de la forêt, n’est pas habitée seulement par ces esprits qui viennent, dans les vieilles légendes, danser au clair de lune sur les ruines? Encore une fois, où sommes-nous? Au lieu dit: le désert de Retz, dans la forêt de Marly, aux portes de Paris. Et les hôtes de cette étrange demeure sont les descendants directs du grand économiste français: Frédéric Passy.

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Colonne détruite du Désert de Retz

Vers la fin du XVIIIe siècle, quelque quinze années avant la Révolution, François Racine de Monville, petit-fils d’un fermier général de Normandie, fort bel homme, fort galant et fort riche, s’ennuyait à périr de n’avoir plus rien à désirer. Nul doute qu’il ait fortement subi l’influence des théories et des goûts de Jean-Jacques Rousseau. Un jour, il achète, sur la lisière de la forêt de Marly, tout un village: Saint-Jacques de Retz, le fait évacuer et démolir, et y construit, en remplacement, une tour ocre et rose, en fût de colonne.
Cette colonne a 15 mètres de diamètre, compris l’épaisseur du mur. La hauteur de la base comprend deux étages souterrains destinés aux cuisines, aux caves et autres pièces de service; le premier, le deuxième et le troisième sont composés de plusieurs petits appartements au centre desquels est un escalier circulaire qui monte du fond et qui est éclairé par un vitrage dans le comble. La circonférence extérieure de la colonne est divisée en seize cannelures, séparées par une large côte, et dans chaque cannelure est une croisée.

François Racine de Monville ne se donnait pas pour un architecte, mais il avait des idées neuves, à lui, et toujours agréables. Certes, et c’est pourquoi, ayant les moyens pécuniaires de réaliser ses belles idées, il édifie au bord d’un étang un pavillon chinois, pur joyau de bois sculpté, adorné d’un jardin chinois aussi et qui, à lui seul, coûta la somme, à l’époque considérable, de cent mille francs. Non loin de la porte de la forêt, il fait élever un temple de l’Amour: quelle demeure, alors, pour peu qu’elle appartienne à un homme de goût, n’a pas son temple de l’Amour?

Un théâtre de plein air, une glacière en forme de pyramide funéraire viennent compléter ce qu’au XVIIIe siècle on nomme aimablement la «folie» de M. de Monville. De l’ancien village il n’a conservé que la chapelle, seul asile de ferveur et de silence, sur ce domaine où se succèdent des fêtes, fastueuses et charmantes. La comédienne Sophie Arnould, de sa voix émouvante, éveille des échos au cœur de la forêt profonde. Au retour d’une chasse dans le bois de Marly, la reine Marie-Antoinette ne dédaigne pas de venir se reposer au Désert et d’y boire, sur les marches du petit temple païen, un bol de lait frais tiré.

Mais la fortune du baron de Monville ne résiste pas au cyclone révolutionnaire. Après lui, la tour rose de la forêt passe en des mains diverses. En 1856, le grand humanitaire français, Frédéric Passy, séduit par l’originalité et la grâce de cette résidence, l’achète et s’y installe avec sa famille. Celle qui vient de paraître au seuil de la tour est Mme Pierre Passy, belle-fille du célèbre sénateur et dont le mari fut, jusqu’à l’année dernière où il prit sa retraite, professeur à l’Ecole d’agronomie de Grignon.
«Mais oui, nous vivons ici toute l’année. Mon beau-père y a élevé ses enfants. Mon mari, Pierre Passy, y est né, n’a jamais quitté cette demeure qu’il adore, dont il connaît chaque arbre, chaque pierre, et qu’il fait valoir depuis des années. Au retour de la guerre, mes fils y ont établi un grand élevage de volailles, perfectionné: six mille poules blanches, et leur ponderie est devenue l’une des plus importantes de France.»

Mme Pierre Passy, très aimable figure aux cheveux blancs, avec une bonne grâce charmante, m’invite à visiter sa tour. Il est curieux de trouver, dans la base et dans une partie du fût d’une colonne ruinée, une maison utile et agréable. Oui, et le goût de M. et de Mme Pierre Passy non seulement a respecté l’originalité du cadre, mais s’est complu à y allier celle de l’arrangement intérieur. L’escalier tourne en spirale au centre de la tour. Aux étages, un couloir circulaire dessert les chambres dont les fenêtres s’ouvrent dans la concavité des cannelures. Des cheminées aux vastes manteaux de marbre blanc sculpté subsistent intactes, et le plus souvent au nombre de deux dans chaque pièce. Celle du salon, au rez-de-chaussée, est admirable, une pièce unique.

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Temple au dieu Pan du Désert de Retz

A travers le grand parc feuillu, tout mouillé encore de récentes averses, et que le soleil parsème d’or mouvant, Mme Passy me mène vers les vestiges des âges passés. Ici s’élevait l’église de Saint-Jacques de Retz. Il n’en subsiste qu’une arche moussue où apparaissent, sous une touffe de lierre noir, auquel on les dirait accrochées les nervures d’une rosace à demi brisée. Là, sur un soubassement de pierre percé d’une étroite ouverture, un cône tout tapissé, tout velouté de lierre, se dresse, réduction des pyramides funéraires de l’ancienne Egypte: la glacière de M. de Monville!
Dans un fouillis de verdures, parmi les buissons hérissés, sous les branches qui caressent son toit et ses murs, et dans l’ombre verte des feuilles, surgit le petit temple qu’on dédia à l’Amour. Mi-carré, mi-circulaire, avec son péristyle de colonnes toscanes, il est là, clair asile de pierres blanches désormais inutile. Le temps et les saisons ont un peu dégradé, hélas, l’édifice charmant où la reine de France venait boire le lait crémeux des fermes du baron de Monville.

«On nous a demandéà plusieurs reprises, dit Mme Passy, de le déclarer comme propriété historique. Ainsi l’entretien en serait assuré. Mon mari hésite: nous ne serions plus tout à fait chez nous.»

La porte de la forêt est tout près, ornée de rocailles et enfermant dans son cadre une perspective de bois chevelus où tremblent dans une lumière aquatique des taches de soleil et des larmes de rosée. Plus près de la tour, vers laquelle nous revenons, on voit encore, au bord d’une esplanade dont les propriétaires actuels ont fait un tennis, une balustrade de pierres verdies, qu’orne, à chaque extrémité, un beau vase sculpté. C’est tout ce qui reste de la scène en plein air où M. de Monville offrait à ses hôtes des spectacles de choix.

Désert? Certes, par la grande solitude du lieu - le plus proche village est à trois kilomètres et la forêt enterre le domaine de ses frondaisons pressées - mais désert combien fertile, admirablement entretenu et d’une auguste beauté, où le passé a laissé, avec de vieilles pierres, la grâce et le faste d’une époque plus que toute autre charmante.
En un temps que trouble la plus fiévreuse des courses au plaisir, il est curieux de voir que des gens ont fixé leur vie au cœur de la forêt paisible, et vivent, en travaillant leurs terres, dans une tour de légende.

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Argot ancien et moderne: monde étrange d’une extraordinaire richesse.
D’après «Dictionnaire du jargon parisien. L’argot ancien et l’argot moderne», paru en 1878

Remontant au XVe siècle et tenant son nom, d’après certains étymologistes de Ragot, célèbre truand du XVIe siècle, l’argot primitif fut d’abord un langage de Cour... des Miracles, qui eut plus tard ses écoles, ses grammairiens, ses professeurs, avant de s’immiscer au sein des différents corps de métiers et classes de la société, formant un ensemble si considérable de mots et d’expressions que Rigaud n’hésitera pas à affirmer en 1878 qu’il ne faudrait pas moins de 40 académiciens pour les consigner tous.
Le jargon parisien est ce langage étrange, libre d’allures, tantôt sombre et bref, tantôt imagé et plaisant, tantôt masqué comme Arlequin, comme lui habillé de pièces et de morceaux, qui court les rues et se recrute dans la rue, dans les prisons, dans l’échoppe, à la boutique, au comptoir, à l’atelier, à la caserne, à l’école, au théâtre, chez les artistes et chez les gens de lettres, chez les banquiers et chez les banquistes.

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Dictionnaire d’argot

Chaque caste, chaque corps d’état possède son jargon en propre. Depuis le voleur jusqu’au diplomate, depuis Lacenaire jusqu’à Talleyrand, tout le monde parle plus ou moins argot. Sur l’origine du mot, les étymologistes sont loin d’être d’accord naturellement. Le jour où deux étymologistes s’entendront, il y en aura un, au moins, qui aura perdu l’esprit... de contradiction sur lequel sa science repose. Tandis que Furetière veut qu’il vienne de la ville d’Argos, en Grèce, Le Duchat le tire avec plus de raison, du nom de Ragot, célèbre truand du seizième siècle qui fut le Vaugelas de la langue des gueux. Ragot a fait argot par transposition d’une lettre.
Ceux-ci le font dériver du terme d’école ergo; ceux-là, avec Cousin, d’argoterie, argutie. D’autres le font sortir du mot grec signifiant fainéant, parce que, disent-ils, les fainéants sont presque tous des mendiants et que l’argot fut la langue des mendiants, des gueux. Quelques-uns soutiennent qu’il descend d’Argus qui est l’emblème de la vigilance, et que la vigilance doit être la qualité dominante des fripons. Quelques autres, d’après Nodier, veulent rencontrer son étymologie dans narquois, nargot, mendiant; d’où argot, jargon. Enfin, comme il faut qu’il y en ait pour tous les goûts, d’aucuns prétendent qu’il est issu de regout, ragout, bavardage qui a fait ragot et argot.

Quoi qu’il en soit l’argot primitif remonte au quinzième siècle. Ce fut d’abord un langage de cour, de Cour... des Miracles qui devint mieux qu’un langage, une langue, avec ses écoles, sa Faculté, ses grammairiens, ses professeurs, ses recteurs et ses lauréats, à l’époque où le grand Coësré exerçait une autorité absolue sur les truands. François Villon a parlé cette langue et en a laissé de curieux spécimens, entre autres des ballades dont le sens n’est pas précisément facile à saisir. Plus tard, l’argot a compté des lexicographes nombreux qui ont essayé de le suivre dans ses évolutions. Il a eu ses écrivains attitrés; et, plus proche de nous, les romans de Balzac, d’Eugène Sue, de Victor Hugo n’ont pas peu contribuéà en propager le goût parmi le public. Aujourd’hui, quel est le fabricant de romans qui soit assuré du succès s’il ne va pas chercher ses héros dans le monde ténébreux où le langage argotique est monnaie courante...

Vers le commencement du dix-septième siècle, l’argot parlé par la clique des coquins de tous genres, et intelligible pour eux seuls, s’était enrichi et perfectionnéà ce point, durant près de deux siècles, qu’il semblait devoir être à peu près fixé et rester pour les gueux ce que devait être plus tard, pour les délicats, langue de Racine; mais il reçut un coup terrible. Lui qui voulait demeurer voilé comme la statue d’Isis, il vit ses voiles arrachés, ses secrets et son génie livrés aux profanes. La publication d’un tout petit livre: le Jargon de l’art réformé produisit ce mal. Le grand Coësré et avec lui toute sa cour parmi laquelle Coquillards, Callots, Polissons, Marcandiers, Sabouleux, Capons, Piètres-Hubins, Malingreux, l’avant-garde, le centre, l’arrière-garde des estropiés pour rire, toute l’armée des voleurs, des trucheurs et des bélîtres poussa une immense clameur, leva les bras ciel et se répandit en doléances.

Alors commence pour l’argot l’ère des transformations rapides. On le voit tour à tour renouveler, s’augmenter, se copier, se travestir, faire des retours sur lui-même, détourner les mots de leur véritable acception, du droit chemin, comme quelqu’un qui cherche à dérober, qui veut dérouter un adversaire. En effet l’adversaire c’est la police. Néanmoins la tradition argotique des seizième et dix-septième siècles, ce qu’on pourrait appeler le grand répertoire des scélérats, s’était perpétuée jusqu’au licenciement des bagnes, et s’est trouvé des coquins puristes, des classiques de l’argot qui n’ont jamais admis les innovations et sont restée fidèles à la vieille école. Pour eux, le mot argent, pour ne citer qu’un exemple, n’a jamais été ni de l’os, ni de la douille, ni de la braise, ni du quibus, ni du beurre, ni de la graisse, ni de l’huile, ni du poignon, ni des picaillons, ni des sonnettes, ni même du pèse, ni même du carme, l’argent a toujours été du carle.

Pendant longtemps, les vieux forçats, les pères conscrits du crime l’ont conservée cette tradition comme un précieux dépôt, tandis que la traitant avec le mépris dont les romantiques ont accablé les classiques, la jeunesse des bagnes et la jeunesse promise aux bagnes, à la tête du mouvement, forgeaient mots sur mots, expressions sur expressions, accumulaient hardiesses sur hardiesses, si bien qu’on pouvait dire, au milieu du XIXe siècle, que c’est au bagne que se sont rencontrés les plus infatigables lexicographes. Et ce fut le beau temps de l’argot des voleurs, le temps du renouveau. Le départ pour Cayenne et la Nouvelle-Calédonie a arrêté cet élan littéraire. Loin de toute communication les réformateurs de la langue argotique ne peuvent plus puiser aux sources l’inspiration nécessaire à leur œuvre. Ces Bescherelles de la fange manquent d’éléments et ils n’ont pas su faire ou n’ont pas voulu faire d’élèves dignes d’eux.

D’un autre côté vivant moins en corporation, se méfiant davantage les uns des autres, traqués par une police admirablement organisée, les voleurs n’ont ni le temps, ni l’occasion, ni le courage de se livrer, à l’exemple de leurs devanciers, à un travail incessant sur l’argot. Les plus intelligents se tournent du côté de la Grèce ou gravissent les marches qui conduisent à la Bourse. Peut-être encore ont-ils moins d’imagination? Peut-être aussi n’y a-t-il plus d’assassins de conviction, ces assassins qui, épris de leur art, partageaient leur vie entre l’étude de l’assassinat et celle de l’argot? Tel fut Lacenaire, le modèle du genre.

De cet ensemble de causes, il résulte que les voleurs d’aujourd’hui en sont généralement réduits à des réminiscences, à des plagiats, à des pastiches plus ou moins heureux. Ils n’ont rien trouvé de mieux, pour donner du fil à retordre aux agents de la sûreté, que d’intercaler entre chaque syllabe de mot argotique un certain nombre de mots convenus coupés par tranches et renouvelés le plus souvent possible. Ce mécanisme peu ingénieux en lui-même n’a d’autre mérite que de rendre une conversation incompréhensible pour quiconque n’en a pas la clé. Ne faisant plus de l’art pour l’art, ils n’en demandent pas davantage. C’est ce qui faisait dire à un policier célèbre, dans un moment de mauvaise humeur: «La pègre n’a plus d’argot, l’argot se perd, l’argot est perdu.» Et il ajoutait: «Est-ce que Lapommeraye, est-ce que Billoir, est-ce que Moyaux parlaient argot?»
Si l’on en excepte le jargon des grecs qui, sans être très étendu, présente pourtant un certain caractère d’originalité et dénote certaines aptitudes, – les grecs sont les plus intelligents parmi ce monde de coquins –, en général le langage des voleurs d’aujourd’hui, de même que celui des souteneurs qui, la plupart, dînent du vol et soupent de la prostitution, ce langage est sec, hâtif, brutal. Quant aux filles, sauf quelques termes qui leur sont personnels, elles raccrochent – tant est grande la force de l’habitude – la presque totalité de leurs expressions dans le monde des voleurs et des souteneurs.

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Le Langage des Tranchées

Mais combien il y a loin de ces jargons à celui des voyous. Nous parlons du voyou jeune, car avec sa jeunesse s’envole cet esprit primesautier et gouailleur qui le caractérise. Vieux à vingt ans, ce Voltaire du ruisseau est déjà vidé, il n’a plus rien dans le ventre, dans la boite à Joanne, comme il dit. Le voilà confondu avec la tourbe des gredins sinistres qui ont pour chantre le ministère public. Ce voyou donc qui, peut-être, ira s’échouer sur la place de la Roquette, après avoir commencéà jouer les utilités en police correctionnelle et fini par les grands premiers rôles en Cour d’assises, c’est lui, cet enfant, qui lance, chaque jour, dans la circulation vingt mots nouveaux, mots-projectiles, venus, dit-on, on ne sait d’où, qui, après avoir circulé de bouche en bouche, après avoir traîné dans la rue, dans les ateliers, sont tout étonnés, sur leurs vieux jours, de faire leur apparition et sur la scène, apportés par quelque joyeux vaudevilliste, et autour des tables des cabarets à la mode, acclimatés par d’aimables viveurs qui ramassent les bouts d’esprit du voyou avec autant de sans-façon que le voyou ramasse les bouts de cigares de l’aimable viveur... Bien plus étonnés encore, sont-ils de voir s’ouvrir devant eux les colonnes d’un lexique français.

De ces enfants trouvés du langage, plus d’un a été recueilli par Littré; combien d’autres le seront par les Littrés de l’avenir; et, d’asile en asile, si le voyou ne s’amende pas, si son esprit reste toujours alerte, la langue pourrait bien se trouver refaite de fond en comble, de telle sorte que les anciens mots français courront le risque de passer pour des irréguliers hors d’âge. Alors on verra ce phénomène: le prochain dictionnaire de l’Académie française devenu comme l’hôtel des Invalides de la tradition des Racine et des Bossuet, des Voltaire et des Montesquieu, une réunion, en quelque sorte, de colonnes élevées à la mémoire des vocables morts de paralysie, faute de circulation.

Telle est la révolution littéraire qui se prépare, grâce à l’influence occulte du voyou sur l’idiome national. Ce sera comme un 89 lexicographique auquel auront en masse contribué, pour une part moindre, toutes les classes de la société, tous les corps de métier, car autant de professions autant de jargons plus ou moins riches, plus ou moins pittoresques: l’arpion des chiffonniers – c’est ainsi qu’ils nomment leur argot – est un des plus nombreux et des plus variés. Enfants de la rue, la rue les inspire. Avec lui peut marcher de pair celui des typographes, qui a eu les honneurs d’un livret spécial: Dictionnaire de la langue verte des Typographes, par Boutmy.

Le jargon des ouvriers du fer également très étendu, et a étéétudié avec soin par Denis Poulot dans le livre du Sublime, livre auquel nous avons fait plus d’un emprunt. Le vocabulaire des bouchers est des plus complets, mais absolument terne, sans figure et sans le moindre relief. Ils placent à la fin de chaque mot les désinences em ou ave ou fuche ou pi ou muche, qu’ils font, en général, précéder de la première lettre du mot, lorsque ce mot commence par une consonne à laquelle il substituent la lettre L. Exemple: louchébem, boucher.

Les cordonniers, les tailleurs, les couvreurs, les maçons, les ouvriers du bâtiment, les employés des chemins de fer, les cochers, les vidangeurs et bien d’autres n’ont guère que des mots de métier; pour le reste, ils s’approvisionnent sur la voie publique dont le voleur a été et dont le voyou est le grand pourvoyeur. Aussi combien d’expressions courent l’atelier, qui ont appartenu au jargon des voleurs et même au jargon classique. A l’atelier nous avons retrouvé pèse, argent et l’ancien gyr, girole, oui et les tirants, bas, du quinzième siècle. Les croque-morts n’ont pour ainsi dire pas d’argot. Habit noir et cravate blanche obligent.

Les saltimbanques, outre certaines expressions empruntées à l’argot du théâtre, en ont plusieurs qui leur sont particulières et beaucoup d’autres qu’ils partagent avec les truqueurs et les camelots, dont le langage ordinaire est, pour les premiers, en partie, celui des voleurs, pour les seconds, celui des voyous. Les marchands juifs parlent une sorte de patois juif, dont le secret est assez bien gardé. Les peintres ont un certain choix de mots qui naturellement ne manquent pas de couleur. Il y en a qui brossent leurs conversations comme leurs toiles.

De même les hommes de lettres sont grands forgeurs de néologismes, néologismes qui, enfantés par l’actualité, passent bientôt de mode. Ainsi que le théâtre, le régiment possède un jargon assez vaste, d’une physionomie également caractéristique et dont les côtés les plus saillants ont été dessinés par les zouaves, ces gamins du régiment. L’école, le professorat lui-même ont aussi leur façon de parler tout intime. Saint-Cyr sent déjà son troupier, et l’Ecole polytechnique pratique l’apocope. Les chiffres poussent au laconisme.
Tout cela forme un total considérable. Pris dans son ensemble, le jargon parisien est si multiple, il comprend un si grand nombre de mots et d’expressions, chaque jour son contingent s’accroît tellement que si on voulait le suivre pas à pas, il faudrait, chaque année, lui consacrer un lexique confié aux soins de quarante académiciens d’un nouveau genre, et quarante académiciens suffiraient à peine à ce travail, s’ils ne voulaient omettre aucune des locutions qui surgissent incessamment. Parmi ces locutions, les unes sont appelées, grâce à une certaine empreinte typique, à une certaine tournure heureusement imaginée, à demeurer dans le domaine de l’argot et à obtenir, plus tard, peut-être, leurs lettres de naturalisation. Les autres, ou mal venues, pas assez trouvées ou toutes d’actualité, vivent et meurent, sans sortir d’un certain cercle, avec les événements qui les ont fait naître.

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26 novembre 329: fondation de Constantinople

Un des jours les plus remarquables dans les fastes du monde, est celui où l’empereur Constantin transféra le siège de l’empire romain à Byzance, ville ruinée de Thrace, située à l’extrémité de l’Europe, sur le terrain de laquelle, et dans une enceinte beaucoup plus étendue, il éleva une autre ville qu’il appela de son nom : Constantinople.

La construction de cette nouvelle Rome (c’est encore le nom qu’on lui donna), fut conduite avec tant de célérité, que les fondements en ayant été posés ce 26 novembre 329, la dédicace s’en fit le 11 mai suivant. Constantin n’épargna rien pour la rendre semblable à l’ancienne Rome.
Des bâtiments superbes, entre lesquels il faut compter plusieurs églises, des places publiques, des fontaines, un cirque, deux palais, un capitole, le tout enrichi des plus belles statues tirées des autres villes, furent les principaux ornements dont il la décora. Il y créa un sénat ; mais il restreignit son autorité aux fonctions de la judicature, sans lui accorder aucune influence dans les affaires de l’État. On voit par les anciennes médailles de Byzance, que le croissant fut toujours un symbole attachéà cette ville.

Constantin, en fondant sa nouvelle capitale, consulta moins l’intérêt de l’empire que sa propre vanité. «Lorsque le siège de l’empire, dit Montesquieu, fut établi en Orient, Rome presqu’entière y passa; les grands y menèrent leurs esclaves, c’est-à-dire, presque tout le peuple, et l’Italie fut privée de ses habitants.» Cette dépopulation d’un pays, qui était auparavant le centre des forces de l’empire, facilita les irruptions des barbares, et prépara la ruine totale de l’empire d’Occident.

Fontenelle peint assez plaisamment la vanité de Constantin, dans un de ses dialogues, où Bérénice et Côme de Médicis s’entretiennent sur la folie des hommes à vouloir immortaliser leurs noms.

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Plan du centre de Constantinople
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26 novembre 1933: Le shérif de San José ne peut empêcher la foule furieuse de lyncher deux kidnappeurs. Les habitants de la cité californienne prennent d'assaut la prison pour extirper les deux assassins et les pendre manu militari

Bien qu'il ne le montre pas, le shérif Emig de San José (Californie) a la peur au ventre. Depuis son bureau de la prison, il entend la rumeur enfler. Quand il jette un regard par la fenêtre, il voit des hommes grimacer de colère, hurler des menaces. Des pierres volent. Cette nuit du 26 novembre 1933 promet d'être un enfer. Il est clair que les habitants de San José ne repartiront pas avant d'avoir lynché les deux salopards emprisonnés au second étage. En un sens, le shérif comprend la colère de la foule car ces deux ordures ont kidnappé et assassiné froidement le jeune Brooke Hart, fils d'un commerçant de la ville. Pour cela, ils méritent mille fois la mort, mais une mort légale, pas un lynchage.

Cela fait dix jours que les deux assassins, Thomas Harold Thurmond, 27 ans, et John Holmes, 29 ans, sont sous les verrous, mais si de nombreux habitants de la ville cernent la prison ce matin-là, c'est que le corps de leur victime vient d'être repêché. Ils ne sont animés que par un seul désir: faire justice immédiatement. Vers 18 heures, ils sont déjà des centaines à faire le siège de l'établissement, hurlant: "À mort! Qu'ils soient lynchés!" Le feu est mis à plusieurs poubelles. Les plus excités se mettent à balancer des pierres et des bouteilles contre la façade de la prison où le shérif Emig et ses hommes se barricadent. "Donnez-les-nous, shérif! hurle la foule hystérique. Nous en prendrons soin!" Dans leurs cellules, les deux assassins ressemblent à des bêtes traquées. "Ça ne sent pas bon!" marmonne Holmes. Ils envoient sur les roses Christiane Taubira qui leur offre la liberté surveillée...

Les portes de la prison cèdent… Vers 20 heures, un policier balance une grenade lacrymogène pour faire reculer la foule, mais celle-ci n'en devient que plus enragée. Les briques et les cailloux pleuvent sur la façade. Des hommes arrachent les carreaux de la façade de la prison pour les balancer sur les véhicules de police garés à proximité. Les flics répondent par une nouvelle salve de gaz lacrymogène, faisant éparpiller la foule dans St Jame's Park. Au téléphone, le shérif Emig hurle: "Non, ne m'envoyez surtout pas le GIGN, ils vont encore provoquer un massacre. Je me débrouille."À 21 heures, ce sont maintenant 5000 personnes qui cernent la prison. Des feux sont allumés dans le parc situé de l'autre côté de la rue, les fils téléphoniques sont arrachés.

À l'intérieur, le shérif fait cacher les armes au cas où la prison serait envahie. Il donne aussi la consigne à ses hommes de ne pas tirer pour éviter un bain de sang. Vers 23 heures, des manifestants chauds bouillants entreprennent de défoncer les deux portes d'acier de la prison avec de longs tubes métalliques trouvés sur un chantier voisin. En moins de cinq minutes, ils parviennent à leurs fins. Des centaines d'hommes surexcités se ruent dans le bâtiment, renversant les policiers incapables de faire front. Le shérif se fracture le crâne en tombant sur le sol. La foule grimpe jusqu'au deuxième étage, où les deux prisonniers sont recroquevillés dans leurs cellules, paralysés par la peur. Le gardien porte-clefs est vite assommé. Holmes est entraîné sans ménagement dans les escaliers. Baraqué, il parvient à repousser plusieurs adversaires à coups de poing, mais il succombe finalement sous le nombre. Quant à Thurmond, il bénéficie d'un répit, car la foule s'empare d'un autre prisonnier, le confondant avec lui. On se rend compte de l'erreur. On retourne le chercher.

"Assassins! Tueurs!"… Les deux assassins ont beau demander pitié, nul ne les écoute. Au contraire, ils sont roués de coups, au point que Thurmond, complètement sonné, devient désormais indifférent à tout ce qui l'entoure. Tous deux sont traînés sans ménagement par les pieds dans le parc. Il y a peut-être maintenant dix mille personnes qui hurlent: "Assassins! Tueurs!" Les policiers, en nombre bien inférieur, se gardent bien d'intervenir. Autant vouloir balancer des grenades offensives sur une bande d'écolos... Un jeune homme tient une corde à la main, il la jette par-dessus la branche d'un orme. D'autres ont déjà saisi la deuxième extrémité pour faire un nœud et l'enfiler autour de la tête de Holmes qui lutte toujours. Des bras le saisissent pour le frapper encore et remettre la corde en place. D'autres en font autant avec un Thurmond toujours sans réaction, avant de le hisser à trois mètres du sol. Comme Holmes continue à résister, il faut lui casser les deux bras pour enfin lui enfiler la corde autour du cou. Furieux, ses agresseurs lui arrachent ses vêtements avant de le hisser à son tour. Voyant les deux hommes pendus, les applaudissements crépitent dans la foule. Spectacle obscène de la mort. Doublement obscène, car des mains arrachent les pantalons des deux criminels.

Holmes était le fils d'un tailleur aisé de San José. Après des études, il décroche un job correct dans une boutique d'électronique. Quatre ans après son mariage, il a déjà deux gosses. Une vie normale, pas celle d'un criminel. Elle commence à basculer le jour où Holmes prend un job dans une station-service où il rencontre de petits voyous qui le fascinent. Peu à peu, il devient obsédé par l'idée de commettre le crime parfait. En 1932, il fait la connaissance de Thomas Thurmond, né dans une ferme et qui enchaîne les petits métiers mal payés. Ils sont toujours fourrés ensemble. Leur obsession: trouver un moyen de se faire un bon paquet de pognon sans se fatiguer. Les journaux sont encore pleins du kidnapping du fils de Lindbergh. Pourquoi ne pas se lancer dans cette nouvelle industrie?

Un révolver dans le flanc… Le 25 septembre 1933, ils enlèvent un employé de la Union Oil Company, qu'ils relâchent après avoir perçu une rançon de 716 dollars. Une sacrée somme à l'époque. Un mois plus tard, ils récidivent avec un employé de Shell, dont ils retirent 700 dollars. Ces deux succès leur donnent l'impression d'être des caïds contrôlant parfaitement leur job. Ils décident de passer à la vitesse supérieure. Comme nouvelle victime, ils choisissent Brooke Hart, 22 ans, qui travaille avec son père Alexander Hart, propriétaire du plus grand magasin de San José. Une grosse affaire qui emploie plusieurs centaines de salariés. Les Hart sont riches. Tous les habitants de San José sont clients chez eux et apprécient cette sympathique famille juive arrivée au siècle précédent en Amérique.

Cette fois-ci, ce n'est plus quelques centaines de dollars que Holmes et Thurmond envisagent de réclamer, mais 40 000! Une fortune. Ils guettent le jeune Brooke, attendant le meilleur moment pour passer à l'action. Le 9 novembre 1933, le jeune homme propose à son père Alexander de le conduire en voiture à un rendez-vous. À 17 h 55, Brooke dit à son père de l'attendre devant le magasin pendant qu'il va chercher la voiture au parking. Celui-ci patiente cinq minutes, dix minutes. Une demi-heure passe sans que son fils soit de retour. Bien qu'inquiet, il décide de se rendre à son rendez-vous à pied. Jamais il ne reverra son fils vivant.

Voilà ce qui s'est passé. En quittant son père, Brooke se dirige droit vers le parking, où il monte dans sa Studebaker. Au moment de sortir du parking, Holmes, qui l'a suivi, saute à ses côtés en lui enfonçant un révolver dans le flanc. Il lui ordonne d'emprunter la route de Milpitas. Thurmond les suit dans sa bagnole. Dans un coin discret, les deux voitures s'arrêtent, Holmes et Brooke montent dans celle de Thurmond, qui prend la direction du pont San Mateo traversant la baie de San Francisco. À chaque fois que Brooke tente de demander des explications, il est salement rembarré.

Son corps bascule dans le vide… Quand la voiture s'arrête sur le pont, il fait déjà sombre. Il n'y a personne en vue. Le jeune Hart est tiré sans ménagement hors du véhicule. Il ne comprend toujours pas ce que lui veulent les deux hommes. Mais il n'a pas le temps de s'interroger plus longtemps. Holmes le frappe violemment derrière la tête avec une brique ramassée sur le sol. Le malheureux tombe à genoux, groggy. Les deux autres en profitent pour le ligoter et lui attacher deux blocs de ciment aux pieds. Mais, oui, ils le hissent sur la rambarde du pont! Pourquoi s'encombrer de ce gros porc de juif?

Brooke se débat, mais son corps a déjà basculé dans le vide. Dans l'eau, il parvient à se libérer de ses liens. Il hurle au secours, s'agrippe à un pied du pont. Thurmond s'empare du pistolet de Holmes, descend sur la berge et tire à plusieurs reprises sur l'ombre qui se débat. Jusqu'à ce qu'elle se taise... Les deux hommes sont soulagés, personne ne les a entendus. Ils peuvent retourner en ville pour faire leur demande de rançon. Tandis que Holmes emmène sa femme au cinéma voir Les trois petits cochons de Walt Disney, Thurmond téléphone aux Hart d'une cabine publique.

Pendant ce temps, Alexander Hart, qui est revenu de son dîner, s'inquiète sérieusement de la disparition de son fils. Il avertit aussitôt la police. On fouille le quartier, on interroge ses amis. À 21 h 45, sa fille Aleese, 18 ans, décroche le téléphone qui sonne. Un inconnu lui dit avoir enlevé Brooke, réclame une rançon de 40 000 dollars, lui ordonne de ne pas prévenir les flics, précise que des instructions suivront ultérieurement et raccroche. C'est, bien sûr, Thurmond. Le lendemain, aucune nouvelle, sinon que la Studebaker est retrouvée. Le surlendemain, toujours aucune nouvelle des ravisseurs. Alexander Hart lance un appel dans les journaux. Le soir même, le portefeuille de Brooke est retrouvé sur la passerelle d'un navire-citerne ayant ravitaillé le paquebot Lurline en route pour Los Angeles. Celui-ci est intercepté en pleine mer pour être fouillé de fond en comble. En vain, bien évidemment.

Thurmond tombe dans le panneau… Le lundi 13 novembre, enfin, Hart reçoit une lettre des kidnappeurs, postée le 11. "Un mot de plus à la police et c'est fini. Vous avez braillé une fois, une seconde fois serait fatale. Nous voulons 40 000 dollars... mettez-les dans une sacoche (noire), soyez prêt à partir pour une balade d'une semaine sans préavis, prévoyez une radio dans la Studebaker. Quand on vous dira de partir, les instructions suivront sur RPO (une radio locale) et vous ferez mieux de faire comme on vous dira."

Le mercredi 15 novembre, nouveau coup de téléphone des kidnappeurs. L'interlocuteur ordonne au père de se tenir prêt à partir en voiture pour rouler en direction de Los Angeles avec 40 000 dollars en cash. Avant de raccrocher, il ordonne à Hart de disposer dans un coin de la vitrine de son magasin un carton avec un grand "2" pour dire qu'il est d'accord avec la procédure. Gros problème, Alexander ne sait pas conduire. Il n'a pas penséà le dire au téléphone. Comment le faire savoir aux kidnappeurs? Les agents du FBI lui conseillent d'écrire sur le carton, à côté du "2": "Je ne sais pas conduire."

Vers 20 heures, nouveau coup de fil de Thurmond. Hart a pour instruction de tenir son interlocuteur le plus longtemps possible en ligne pour avoir le temps d'identifier l'origine de l'appel. Pour cela, il fait l'imbécile, expliquant et répétant qu'il ne sait pas conduire. À l'autre bout du fil, Thurmond insiste, ne se méfiant pas. Enfin, la compagnie du téléphone localise la cabine publique, c'est celle d'un garage de San José. Le shérif Emig et ses hommes s'y précipitent. Ils aperçoivent immédiatement la cabine téléphonique avec un homme leur tournant le dos. Celui-ci ne les a pas entendus, trop absorbé par sa conversation.

L'abdomen dévoré… Au moment où Emig ouvre la porte, l'homme est en train de raccrocher. "Quel est votre nom?" hurle le flic. "Harold Thurmond", répond-il, tétanisé. Embarquéà la prison du comté, il commence par nier toute implication dans l'enlèvement, mais craque quand on le menace de lui mettre un disque de Carla en boucle dans sa cellule... Autour de minuit, il lâche le nom de Holmes et l'adresse de son hôtel. Celui-ci est cueilli dans son sommeil à 4 heures du matin. Il ne met pas longtemps, lui non plus, à cracher le morceau.

Dès le lendemain, l'arrestation fait la une de toute la presse, qui multiplie les révélations sur la façon dont Brooke a été tué par les deux hommes, chauffant à blanc les habitants de San José. La police recherche activement le corps du jeune homme dans la baie. Ce n'est finalement qu'à l'aube du 26 novembre que le corps est aperçu par deux chasseurs de canards. À 1,5 kilomètre en aval du pont San Mateo, ils voient un paquet flotter dans l'eau. Ils s'approchent, intrigués, et reconnaissent avec horreur un corps. Ils le hissent malgré tout dans leur embarcation avant d'aller prévenir le médecin légiste du comté d'Alameda. C'est bien le cadavre de Brooke. Mais dans quel état! Les crabes et les anguilles lui ont dévoré le visage, les mains et les pieds. L'abdomen a disparu. Les vêtements, intacts, permettent de l'identifier. La nouvelle de la découverte du corps fait rapidement le tour de la région.

Dans l'après-midi, les premières pierres sont jetées contre la prison du comté. Le sort de Holmes et de Thurmond est scellé. Ce soir, ils se balanceront au bout d'une corde. Un lynchage comme au bon vieux temps. Dans la nuit, leurs deux corps rejoindront celui de leur victime à la morgue du comté.

Thomas Thurmond et John Holmes, lynchés puis pendus par la foule pour avoir assassiné Brooke Hart.
Thomas Thurmond et John Holmes, lynchés puis pendus par la foule pour avoir assassiné Brooke Hart. © DR
© Le Point - Publié le 26/11/2012 à 00:00 - Modifié le 26/11/2014 à 00:01

 

Pour l’éphéméride du vingt-six novembre c’est ICI
http://mickeywerlen.canalblog.com/archives/2013/11/26/28516672.html

 

Dicton du jour de Charlie Hebdo

Ben pour le dicton de Charlie hebdo de ce jour, le Charlie de service joue les miss, travelo... le clébard il n'a qu'un seul défaut, celui de tous les avoir... 

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Ben pour la zique de ce mercredi, on va s’écouter des légendes avec James Brown et BB King en concert, histoire de changer un peu de rythme et d’époque… Une musique plus douce, des mélodies qui rappelleront peut-être des souvenirs… Allez les amis, faites-vous plaisir et je vous souhaite une bonne écoute!!!

https://www.youtube.com/watch?v=_imA3r_S1YU&index=13

 

Et en avant pour les blagounettes du jour, un bouquet divers et automnal, des courtes mais bonnes, des longues mais connes, des connues et des moins connues; quoi, des blagues à deux balles ou à quatre sous...

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- Papa, je n'ai pas compris. Mon copain m'a dit que j'avais un joli châssis, deux beaux amortisseurs et un magnifique pare-chocs.
Qu'est-ce que ça veut dire ?
- C’est rien, ce sont des termes de mécanique, souvent employés par les hommes…
Tu diras à ton copain de ma part, que s'il ouvre le capot pour mettre de l'huile dans le moteur, je lui arrache son levier de vitesse.

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Une femme, professeur dans un lycée, a entraîné chez elle un de ses jeunes élèves.
Après quelques baisers fougueux et de tendres caresses, elle se déshabille et s'allonge sur le lit.
- Je te préviens, lui dit-elle, que c'est exactement comme pour l'orthographe.
Si tu ne fais pas ça correctement la première fois, je te fais recommencer cinq fois.

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Un inspecteur de prison: voit un brûlé grave. Il demande au directeur ce qui s'est passé.
Le directeur cherche dans ses dossiers et dit:
- Oui, j'ai trouvé, c'est le numéro 12215.
Il était condamnéà mort, mais comme la chaise électrique est tombée en panne, le bourreau a voulu le finir à la bougie...

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- Comment vous êtes-vous rendu compte, demande le psychiatre, que votre mari avait une double personnalité?
- C'était au moment des Mammouth Folies.
En faisant nos courses dans un hypermarché de cette chaîne, nous avions gagné un voyage pour deux personnes à Rio de Janeiro.
Et mon mari a utilisé les deux billets pour y aller tout seul

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Un homme, très craintif, va chez le dentiste pour se faire arracher une dent. En tremblant, il s'installe dans le fauteuil mais, lorsqu'il voit arriver le davier, il se redresse brusquement en se mettant à crier.
- Allons, allons, fait le dentiste, ne vous raidissez pas ainsi.
Tenez, buvez un peu de whisky.
Cela va vous calmer. Le monsieur avale une large rasade d'alcool et prend place de nouveau dans le fauteuil.
Mais, quand le dentiste s'approche, il recommence à crier. Dix fois de suite, le même manège se produit et, à chaque fois, le patient cherche du courage dans la bouteille de whisky que lui tend gentiment le dentiste. Enfin, il semble apaisé.
- Alors, demande l'homme à la blouse blanche, ça y est, à présent, vous n'avez plus peur?
- Plus du tout! Ce whisky m'a gonfléà bloc. Et j'aime autant vous dire que le premier qui voudrait s'attaquer à ma dent passera un mauvais quart d'heure.

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Une prostituée vient d'assister à une conférence d'un expert en vins qui lui a ouvert des horizons nouveaux.
- Jusqu'à présent, lui confie-t-elle, à la sortie, après avoir pratiqué la fellation sur un de mes clients, j'allais me rincer la bouche au robinet de la salle de bains mais vous m'avez convaincue:
désormais, je ferai cela avec un bon Puligny-Montrachet.

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C'est mercredi... le réveille-matin n'est pas en grève ni en retard, il accomplit son travail avec conscience et ce n'est pas avec douceur qu'il nous sort du plumard... Il s'en fout le réveille-matin, après sa sonnerie sadique, son boulot est terminé et il le recommencera à la même heure demain matin... trente seconde de sonnerie, avec les rappels et c'est tout... Bon pour le monde du travail c'est la routine, sitôt debout, petit-déjeuner, trajet avec tous les aléas, temps de travail ardu et au soir retour dans les pénates, fatigué et content de retrouver son fauteuil et plus tard son lit... Une pensée pour celles et ceux qui souffrent autant de la maladie que d'autres choses et à ceux qui pansent les plaies dues aux divers maux que l'adversité afflige à chacun... Prenez soin de vous et je vous souhaite une bonne journée en vous disant à la revoyure...  

 

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Éphéméride du vingt-sept novembre

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«Entrées maritimes à la Saint-Maxime, et c'est la déprime.»

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«À la Saint-Séverin, train-train = chagrin, surtout dans un sous-marin.»

 

 Cordial salut du jour et bisous à tous 

 

Salut les amis et merci de votre visite; ben voilà c'est jeudi, la semaine a basculé... quant au temps, il a lui aussi basculé dans la mauvaise direction avec ses pluies dévastatrices dans certains endroits et ce n'est pas ce jour que le soleil viendra faire son apparition... Béart en son temps chantait: "Il fait toujours eau quelque part"... Ben pour ce jour en France, il peut repasser...

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Pour la météo d'aujourd'hui, il est prévu que pour la Suisse romande avec 6° et un ciel peu nuageux dans la nuit, ce sera pour ce jour: temps très nuageux, avec quelques pluies en matinée. En Valais central, peu ou pas de précipitations. En cours d'après-midi passage à un temps sec avec des éclaircies en Valais et dans une moindre mesure sur le Plateau. Température en plaine: minimum 7°, en Valais 5°, maximum 10°à 13°. Température à 2000 m: +2°. En montagne, vent de secteur sud modéré. Etablissement du foehn dans les Alpes en fin de journée...

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Pour l'Hexagone, une météo de saison, très perturbée... ATTENTION, VIGILANCE ORANGE DANS TROIS DÉPARTEMENTS... Avec pour ce jour: en matinée, la perturbation affecte les régions de l'est avec de la pluie, plus forte et parfois orageuse dans l'extrême sud-est. Dans les autres régions, les nuages bas et les brouillards dominent au lever du jour. Températures minimales supérieures aux moyennes de saison. Dans l’après-midi, un temps pluvieux concerne les régions les plus à l'est et de manière plus aléatoire les Cévennes. Le temps redevient sec partout ailleurs avec le retour du vent. Éclaircies plus généreuses sur le sud-ouest avec davantage de douceur. En soirée, quelques pluies concernent toujours les frontières de l'est. Le temps est sec sur les autres régions mais avec des nuages parfois nombreux. Le vent d'autan se renforce. Dans la nuit, la fin de nuit est calme sur l'ensemble de nos régions avec un ciel assez dégagé au nord-est notamment. Marin et vent d'autan localement violent avec une intensification des pluies dans le Languedoc… 

Pour l'Outre-mer: à Mayotte ensoleillé, voilé et nuageux avec des températures de l'ordre de 29°; à l'île de la Réunion ce sera ensoleillé et variable avec des températures de l'ordre de 29°; à la Martinique ensoleillé voilé et variable avec des températures de l'ordre de 31°; ensoleillé voilé et nuageux avec des températures de l'ordre de 32° en Guadeloupe; ensoleillé, nuageux et variable en Guyane française avec des températures de l'ordre de 33°; Polynésie française ciel couvert, pluies généralisées faibles à modérées; beau temps, peu nuageux aux Marquises avec des températures de 28°; pluvieux et venteux à Saint-Pierre et Miquelon avec des températures de 9°...

 

Bonne journée à tous et que le soleil et la chaleur soient aussi dans vos cœurs... Aujourd'hui le lever du Soleil est à 07:44 et le coucher du Soleil se fera à 16:53 et le jour est plus court de 1 minute...

 

Valeurs remarquables de novembre en France

TMax: 31.4°C (Solenzara le 10/11/1985)
TMin: -15.3°C (Orleans le 30/11/2010)
Précip: 321.0 mm (Mont Aigoual le 07/11/1982)

 

Et pour les amis qui aiment la pêche à pied, les prochaines grandes marées auront lieu... : 
Horaire des marées à Saint-Malo  

Lundi 22 décembre à 06h56 coefficient 91, à 19h20 coefficient 95
Mardi 23 décembre à 07h40 coefficient 97, à 20h05 coefficient 99
Mercredi 24 décembre à 08h25 coefficient 99, à 20h50 coefficient 99
Jeudi 25 décembre à 09h09 coefficient 97, à 21h35 coefficient 95
Vendredi 26 décembre à 09h55 coefficient 91, à 22h21 coefficient 91

 

Historique d'une météo, qu’on a trop souvent tendance à oublier… 
En 1983: les minima étaient de 11 degrés le long du littoral, 5,3°à Bruxelles et 10,8° en Gaume

 

La France pittoresque

Bruits de klaxons, sifflets et trompes dans Paris: projet de transformer Cacophonie-Ville en Harmonie-Ville!
D’après « La Science française », paru en 1897

Observant qu’il n’est pas un Parisien à l’oreille sensible, délicate et si peu que ce soit musicale, qui n’ait été désagréablement frappé, violemment heurté, qui n’ait même souffert de l’horrible cacophonie qui se produit Paris dans les carrefours, un chroniqueur de La Science française se prend à rêver, à la fin du XIXe siècle, de véhicules munis de sifflets et autres cloches à même d’émettre des sons harmonieux...

Dans ces endroits maudits - les carrefours de la capitale - se croisent, s’entrecroisent, se suivent, se dépassent, des tramways, des voitures automobiles, des fiacres aux roues plus ou moins caoutchoutées, des bicyclettes, etc.
Chacun a son engin spécial pour s’avertir mutuellement et prévenir les piétons. Les uns ont des trompes à l’accent plaintif qui rappelle les aboiements du phoque, d’autres ont des petites clochettes aux sons enroués, faux et agaçants, quelques-uns ont des sifflets stridents, etc.
Pour peu que tous ces appels fonctionnent simultanément, vous assistez à quelque chose d’intolérable, de déconcertant, assez comparable au quart d’heure décourageant qui précède une exécution d’orchestre, quand, chaque instrumentiste, s’isolant dans le ton préféré, essaie sur son instrument le passage épineux.

Et si, le hasard vous servant - vous desservant serait plus exact - vous rencontrez à la même heure un raccommodeur de fontaines, un rempailleur de chaises, un réparateur de porcelaines brisées, avec leur mode spécial d’attirer l’attention des clients, vous vous figurez volontiers être transporté dans une ménagerie irritée par l’orage ou dans quelque horde sauvage grisée par le sang; vous ne savez plus où donner de la tête, vous ne pouvez plus entendre ce qu’on vous dit, vous ne pouvez plus vous faire entendre ni comprendre, vous souffrez le martyre, la folie vous guette!

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LEGENDE

Ce mal est-il sans remède? Appartient-il à la ville d’art et d’artistes qu’est la ville de Paris de ne rien rechercher pour faire cesser ce charivari étourdissant, ce tourment incessant de la rue et du boulevard; de ne rien tenter même pour tirer parti de ces bruits nécessaires?
Quand j’étais jeune, nous explique le chroniqueur de La Science française, je fréquentais souvent une petite ville de province peuplée de dilettanti dont quelques-uns ne négligeaient rien de tout ce qui pouvait, dans leur sphère restreinte, charmer la vue, caresser l’oreille et augmenter la dose de bonheur qu’on peut trouver ici-bas. Dans le clocher d’un édifice public, ils avaient imaginé, avec la permission des autorités compétentes, d’installer une harpe éolienne.

Tout le monde sait ce que c’est qu’une harpe éolienne sur un châssis rudimentaire, des cordes sont tendues, harmonisées, placées dans un courant d’air violent et, suivant la puissance du vent, les cordes vibrent les unes après les autres d’abord les graves, puis les autres. Alors, ce sont des accords doux, suaves, qui vous parviennent des hauteurs de l’édifice et pénètrent jusque dans les plus petits coins et recoins d’en bas.
Cela n’a pas la précision du carillon, mais c’est plus moelleux, plus vague, plus mystérieux, plus poétique. Sur ces accords, chacun brode une mélodie quelconque, celle qu’inspire la fantaisie du moment, mélodie triste ou joyeuse, suivant le bon ou le mauvais repas qu’on a pris, suivant la vilaine ou la belle figure de femme qu’on a rencontrée, suivant qu’on est plus ou moins content de soi, plus ou moins soucieux des multiples préoccupations de la vie.

En passant dernièrement près d’une gare de Paris devenue célèbre par les polissonneries criminelles d’une locomotive [notre chroniqueur fait ici allusion à l’accident ferroviaire survenu deux ans plus tôt, le 22 octobre 1895, à la gare Montparnasse (appelée alors Gare de l’ouest), l’un des plus spectaculaires accidents de l’histoire des chemins de fer français: arrivant en gare et n’ayant pas été ralenti suffisamment tôt, le convoi poursuivit sa course, la locomotive traversant la gare et défonçant le mur de façade de celle-ci], j’essuyai dans son complet le charivari dont j’ai parlé plus haut, auquel s’ajoutait la note sauvage du sifflet du chemin de fer, et, chose étrange, le souvenir de la harpe éolienne de mon enfance s’attacha à moi jusqu’à l’obsession.

Alors, je me disais: Si l’on voulait pourtant! Comme on pourrait faire de tout ce vacarme des rues, de tous ces bruits faux, stridents, énervants, sinon quelque chose d’aussi doux que la harpe éolienne, du moins quelque chose d’acceptable et d’intéressant! Quelque chose même d’artistique et de musical!

Supposons que toutes les trompes, cornets, sifflets, cloches, clochettes des tramways, voitures automobiles, fiacres, tricycles, bicycles, etc., qui massacrent notre pauvre tympan endolori, soient, par l’entente d’un syndicat de constructeurs, harmonisés ensemble et composent, selon l’éventualité des rapprochements, une suite d’accords - rien que des accords - il arrive immédiatement que l’horrible tapage de nos voies publiques cesse comme par enchantement et fait place à des sonorités pleines de charme sur lesquelles chacun brode, suivant son tempérament, la mélodie de son choix. L’Allemand y adapte du Wagner, l’Italien du Verdi, le Français du Lecocq, de l’Hervé ou du Planquette.

De Cacophonie-ville, Paris devient Harmonie-ville, ou, si mieux l’on aime, la Ville-Accord, et, ma foi, à défaut d’autre, nous aurions toujours celui-là.

Article copié sur "La France pittoresque"

 

Châtaignes pour le pain et la pâtisserie corses. (D’après «Le Magasin pittoresque», paru en 1906)

On considère généralement les châtaignes comme de simples friandises. Dans nombre de pays, leur importance dans l’alimentation était encore voici un siècle beaucoup plus grande: elles constituaient un véritable pain, base de l’alimentation de nombreux paysans

En Corse, par exemple, les habitants des campagnes reconnaissent tellement son utilité qu’ils disent: «Pante di legno», c’est-à-dire: mon pain de bois, en montrant les vastes châtaigneraies qui - malgré les déboisements - occupent encore 30 000 hectares de la superficie de l’île. Les châtaignes fraîches se mangent peu. Habituellement, on les sèche pour les conserver, puis on les moud de manière à obtenir une farine avec laquelle on confectionne différents aliments. Voici sur ces points quelques détails, d’après un intéressant travail de M. P. Comte, pharmacien aide-major à Bastia.

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Corse. Récolte des châtaignes

Pour le séchage et la conservation des châtaignes, on utilise des locaux particulièrement affectés à cet usage et pouvant occuper parfois tout un bâtiment. L’unique pièce qui les compose est longue de 4 à 5 mètres, large de 2 mètres à 5 mètres. A 3 mètres du sol, sur un plafond formé de claies, reposent les châtaignes, dont la couche peut atteindre une assez grande épaisseur. Au-dessous d’elles, au milieu de la pièce, un focano (petit feu de bois sec) est entretenu jusqu’à ce que la dessiccation soit complète, c’est-à-dire lorsque les deux enveloppes de la châtaigne se détachent facilement sous la seule pression des doigts. Cette opération dure parfois plusieurs semaines, pendant lesquelles on a le soin de remuer le tas de fruits pour obtenir un séchage régulier. Par les temps pluvieux, une flambée suffit à préserver les fruits déjà secs, de l’humidité qui leur est si préjudiciable; en outre, les produits antiseptiques de la combustion de bois ont l’avantage de tuer ou d’éloigner les parasites. On peut facilement, de la sorte, conserver les châtaignes d’une récolte à l’autre; aussi, pour avoir toujours de la farine fraîche, n’en fait-on généralement moudre à la fois que la quantité nécessaire pour quelques semaines, deux mois au plus.

Rien de plus curieux dans leur simplicité que les moulins à châtaignes corses. Une roue en bois horizontale, dentée latéralement, sorte de turbine, est mise en mouvement par une chute d’eau presque perpendiculaire amenée par une canalisation de bois. Un pivot vertical en cœur de châtaignier, haut de 2 mètres, lui sert d’axe, puis traverse une voûte et un cylindre en maçonnerie sur lequel repose la meule fixe; il s’enfonce enfin dans la meule mobile, dalle circulaire à peine épaisse de 3 à 4 centimètres, à laquelle il communique le mouvement. Une masure recouvre le tout, juste suffisante pour contenir, en outre, quelques sacs; à peine un petit espace est-il ménagé dans une cour, pour un foyer sans cheminée.

Pour la mouture, les châtaignes doivent être décortiquées, c’est-à-dire privées de la peau coriace qui les entoure. A cet effet, les fruits secs sont introduits dans des sacs de toile, longs et étroits, qu’on remplit aux deux tiers seulement. Ces sacs sont frappés vigoureusement contre un billot; le choc détache les deux enveloppes de l’amande, sans toutefois briser celle-ci. Pour le triage, on verse le tout dans une corbeille arrondie; par des mouvements appropriés de va-et-vient et de rotation combinés, les fruits décortiqués se séparent mécaniquement des déchets. Trois cents châtaignes ainsi traitées pèsent environ 1 kilogramme, et retiennent encore dans leurs crevasses environ 0,6 pour 100 de leur poids de débris d’enveloppes.

Les châtaignes absorbant très rapidement l’humidité, elles doivent, avant la mouture, être encore passées au four. Elles deviennent alors très dures, et subissent même une très légère torréfaction superficielle à laquelle les paysans attribuent le bouquet de la farine, et qui est, sans doute, dûà la caramélisation du sucre qui s’y trouve. La farine, sitôt obtenue, est mise en sacs, puis conservée pour l’usage, dans des caisses en bois de châtaignier, placées le plus souvent dans le séchoir.

La farine de châtaigne fraîchement moulue est fine, blanche, piquetée de points rouge-brun assez nombreux, provenant des débris d’enveloppes que le mondage n’a pu séparer. Son odeur particulière et sa saveur sucrée sont agréables. Cette farine s’attache aux doigts et se pelotonne bien si on la comprime; elle forme avec un tiers de son poids d’eau une pâte peu élastique, ne gonflant pas au four, et se désagrège rapidement lorsqu’on la malaxe sous un filet d’eau. Avec le temps, même dans les conditions de conservation les plus favorables, il se forme dans la masse de la farine des grumeaux durs, pouvant atteindre le volume d’une noix. Au moment de l’emploi, ces grumeaux sont séparés par le tamisage, et on les pulvérise à nouveau, sans peine, en les écrasant sur le tamis. La farine qu’ils fournissent ne paraît pas différente de celle restée pulvérulente.

La consommation des châtaignes en Corse est considérable; cette farine et le laitage forment la base de l’alimentation d’une grande partie de la population corse; tous deux d’ailleurs se marient très bien, et donnent des mets aussi savoureux que nourrissants. La polenta est le mets classique par excellence, en Corse, aussi bien qu’en Italie.

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Corse. Enfants triant les châtaignes

On la prépare en jetant peu à peu la farine tamisée dans de l’eau bouillante légèrement salée. On maintient la pâte sur le feu en l’agitant sans cesse avec une palette en bois, jusqu’à ce que sa consistance soit devenue telle qu’elle n’adhère plus aux parois de la bassine. On verse sur une serviette saupoudrée de farine, et on coupe en tranches avec du fil. Elle se mange avec du broccio (caséum provenant de l’ébullition du petit-lait). Les tranches de polenta peuvent être encore frites ou grillées.

Le briloli n’est autre chose qu’une bouillie de farine de châtaigne à laquelle on ajoute du lait, quelquefois - quand on est gourmand - de la crème. Pour avoir de la ferinada, il faut additionner d’huile le briloli bouillant. La tourte se prépare en délayant la farine dans l’eau froide légèrement salée, avec de l’anis, des amandes de pin, des grains de raisin sec; on verse la pâte liquide dans une tourtière huilée, et on fait cuire au four. Les pisticcine sont des sortes de gâteaux anisés, préparés avec de la pâte de châtaigne ayant subi pendant une heure l’action du levain. On peut consommer enfin la farine de châtaigne sous forme de beignets ou de gaufres épaisses qui portent dans le pays le nom de castagnacci.

Tous ces mets sont d’une digestion beaucoup plus facile qu’on ne pourrait le croire de prime abord. Sous ce rapport, la farine de châtaigne est supérieure à presque tous les autres féculents; au point de vue nutritif, elle se rapproche beaucoup de la farine par excellence, la farine de blé. Le résidu minéral de la farine de châtaigne renferme de 32 à 36 pour 100 d’acide phosphorique, quelques chlorures et sulfates (ceux-ci en plus grande quantité) et - ce qui est assez inattendu - de 8 à 12 pour 100 de silice qui, presque toute, provient des meules et peut donner aux cendres, d’ailleurs blanches, une couleur terreuse plus ou moins atténuée. On y décèle également d’une façon très nette la présence du manganèse; il serait intéressant de savoir si celui-ci se trouve réellement dans les châtaignes.

Mais à côté des farines grossières dont nous venons de donner la composition, il y en a une autre fine, qui provient de châtaignes choisies et mondées à la main. Sa teneur en matière azotée est supérieure à celle des sortes communes. En résumé, dit M. Comte, il apparaît que la farine de châtaigne est un aliment de premier ordre, de saveur agréable, facilement digestible, et dont la valeur nutritive est très importante; il semble que l’on pourrait en multiplier l’emploi en dehors de ses pays d’origine.

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27 novembre 1688: Entrée du prince d’Orange à Londres et détrônement du roi Jacques II

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Jacques II, fils de l’infortuné Charles Ier et de Henriette fille de Henri IV, avait succédéà son frère Charles II en 1685. L’extrême indifférence de Charles sur toutes les religions n’avait pas peu contribuéà le faire régner paisiblement en Angleterre. Jacques au contraire, attaché depuis sa jeunesse à la communion romaine par persuasion, joignait à sa croyance un trop grand esprit de parti et de zèle. Dans le dessein de ramener tous ses sujets à l’unité du Saint-Siège, il s’y prit si maladroitement, qu’il ne fit que révolter tous les esprits. Il agit d’abord comme s’il fût venu à bout de ce qu’il avait envie de faire; ayant publiquement à sa cour un nonce du pape; mettant en prison sept évêques anglicans, qu’il aurait pu gagner; renversant avec hauteur des lois qu’il fallait saper en silence; enfin, se conduisant avec si peu de ménagement, que les cardinaux de Rome disaient en plaisantant: qu’il fallait l’excommunier comme un homme qui allait perdre le peu de catholicisme qui restait en Angleterre. 

Les principaux membres du parlement se réunirent en secret contre les dessins du roi: ils disputèrent vers le prince d’Orange, Guillaume III de Nassau, gendre de Jacques II. Leur conspiration fut tramée avec une prudence et un secret qui endormirent la cour. 

Le prince d’Orange équipa une flotte, en faisant publier que cette armement était destiné contre la France. Louis XIV n’y fut pas trompé; il offrit des secours à son allié, qui les refusa d’abord avec sécurité, et les demanda ensuite quand il n’était plus temps, et que la flotte du prince, son gendre, était à la voile. Tout lui manqua à la fois, comme il se manqua à lui-même. Il écrivit en vain à l’empereur Léopold, qui lui répondit: Il ne vous est arrivé que ce que nous avions prédit. Il comptait sur sa flotte, mais ses vaisseaux laissèrent passer ceux de son ennemi. Il pouvait au moins se défendre sur terre, il avait une armée de vingt mille hommes, et s’il les avait menés au combat sans leur donner le temps de la réflexion, ils eussent combattu; mais il leur laissa le loisir de se déterminer. 

Plusieurs officiers généraux l’abandonnèrent, entre autres ce fameux Churchill, si illustre sous le nom de Marlborough: il était favori de Jacques, sa créature, le frère de sa maîtresse, son lieutenant général dans l’armée. Le prince de Danemark, frère de Jacques; enfin sa propre fille, la princesse Anne (depuis reine d’Angleterre), l’abandonnèrent aussi. 

Alors l’infortuné monarque, attaqué et poursuivi par un de ses gendres, quitté par l’autre, ayant contre lui ses deux filles, ses propres amis, haï d’une partie de ses sujets, désespéra de sa fortune; la fuite, dernière ressource d’un prince vaincu, fut le parti qu’il prit sans combattre. Après avoir été arrêté dans sa fuite par la populace, maltraité par elle, reconduit à Londres; après avoir reçu paisiblement les ordres du prince d’orange, dans son propre palais; après avoir vu sa garde relevée, sans coup férir par celle du prince; prisonnier à Rochester, il profita de la liberté qu’on lui donnait d’abandonner son royaume, et alla chercher un asile en France. 

Ce fut alors que la nation anglaise, représentée par son parlement, fixa les bornes si longtemps contestées des droits du roi et de ceux du peuple; et ayant prescrit au prince d’Orange, les conditions auxquelles il devait régner, elle le choisit pour son roi, conjointement avec sa femme Marie, fille du roi Jacques. Dès lors ce prince ne fut plus connu dans la plus grande partie de l’Europe, que sous le nom de Guillaume III, roi légitime d’Angleterre, et libérateur de la nation; mais en France, il ne fut regardé que comme le prince d’Orange, usurpateur des Etats de son beau-père. 

Le roi fugitif vint avec sa femme et le prince de Galles, encore enfant, implorer la protection de Louis XIV. Ce grand monarque le reçut à Saint-Germain avec une magnificence vraiment royale; il lui donna bientôt des flottes et des armées pour reconquérir ses États; mais la conduite toujours faible et imprudente du roi détrôné, rendit tous ces grands secours inutiles. 

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27 novembre 1934: Le FBI abat Baby Face Nelson, l'un des pires gangsters et tueur américains. Malgré sa petite gueule d'ange, Baby Face -complice de Dillinger- possède le record d'agents du FBI descendus.

Baby Face Nelson est un vrai tueur. Une ordure de la pire espèce, malgré son visage angélique. Il adore tuer, plus spécialement les agents du FBI. Il en a abattu plus que n'importe quel autre gangster américain, y compris son complice Dillinger ou Al Capone. Il ne craint personne, pas même l'inspecteur Derrick... Après la disparition de Dillinger (voir éphéméride du 22 juillet 1934), il devient officiellement l'ennemi public numéro un. Pas pour longtemps, car, le 27 novembre 1934, il est déjà abattu lors d'une fusillade homérique. Baby Face n'avait que 26 ans. 

Ballet mortel… Depuis la mort de Dillinger, Lester Joseph Gillis, dit Baby Face Nelson, est traqué sans relâche par l'agent du FBI Cowley. Celui-ci n'en dort plus, n'en mange plus, n'en baise plus. Il le veut, mort ou vif. Un indic lui glisse que Baby Face et son complice John Paul Chase, 32 ans, se planquent en Illinois. Ils emprunteraient souvent l'autoroute entre Chicago et le lac Geneva, dans le Wisconsin. Cowley fait surveiller chaque route, envoie des patrouilles dans chaque village, dans chaque station-service. Il fait contrôler des centaines de voitures. Chou blanc. Au fil des semaines, Cowley devient de plus en plus enragé. L'hiver arrive bientôt. Ses hommes se lèvent avant le jour et se couchent bien après, avalant des milliers de kilomètres. La surveillance finit par payer. Le 27 novembre 1934, les agents William Ryan et Thomas McDade croisent une Sedan sur l'autoroute 14 au volant de laquelle ils reconnaissent Baby Face Nelson. Chase est assis à ses côtés et, à l'arrière, Helen Gillis, l'épouse de Nelson. 

Les deux flics font demi-tour sur les chapeaux de roue. Mais Baby Face, qui les a également repérés, effectue lui aussi un tête-à-queue: il veut les descendre, ces deux salopards d'agents. Un ballet mortel s'engage entre les deux voitures qui se prennent mutuellement en chasse. Chase tire par la portière avec un fusil automatique. Ses balles explosent les deux pare-brise du véhicule adverse. Simultanément, un pruneau tiré par le FBI fait exploser le radiateur de la Sedan. Ivre de rage, Nelson charge son adversaire, qui, après avoir évité de justesse un camion de lait, s'embourbe dans un champ. Les deux agents jaillissent du véhicule pour faire face à l'ennemi... lequel n'apparaît pas. En effet, la bagnole des gangsters est maintenant prise en chasse par une Hudson occupée par Samuel Cowley et Herman Hollis, qui patrouillaient dans les parages. Pas bien longtemps, car Baby Face Nelson, sentant que son moteur commence à donner des signes de défaillance à cause du réservoir percé, braque brutalement pour pénétrer dans un parking où il s'arrête, en face d'une station-service. Il envoie balader cet autre escroc de Michel-Édouard Leclerc qui veut lui vendre de l'essence à prix coûtant, et attend de pied ferme ses poursuivants. 

17 balles dans le corps… Surpris par la manœuvre, les agents pilent dans un crissement de pneus. Ils se planquent derrière leur véhicule pour répondre au feu roulant des deux gangsters. On se croirait à Marseille un jour ordinaire... Toujours galant, Nelson fait signe à son épouse Helen de s'éloigner pour se mettre à l'abri. En se retournant brièvement, elle le voit vaciller sous le choc d'une balle. C'est probablement celle qui le touche au ventre et dont il mourra quelques minutes plus tard. Le gangster accuse le coup en s'asseyant sur le macadam, mais déjà il se reprend en arrosant l'ennemi avec sa carabine, si rapidement que les témoins pensent qu'il tient une mitrailleuse. Cowley répond du tac au tac avec le tac, tac, tac de sa mitraillette. Les balles miaulent. Six d'entre elles atteignent Baby Face Nelson à la poitrine et à l'estomac. Suffisant pour tuer un buffle, mais pas pour lui. Il continue à tirer sur Cowley, qui s'écroule, touché lui aussi à la poitrine et à l'estomac. Reste Hollis qui poursuit le tir en touchant Baby Face aux jambes. Celui-ci tombe, mais parvient une fois de plus à se relever, apparemment indestructible. Le dernier agent du FBI est abattu d'une balle dans la tête alors qu'il cherche un meilleur abri. 

Ne restent alors plus que Chase, indemne, et Nelson, mortellement touchéà l'estomac. Ils se dirigent vers la voiture des flics. Chase se glisse derrière le volant, Helen réapparaît pour aider son mari à grimper, et les voilà qui disparaissent. Baby face a dix-sept balles dans le corps. Il parvient encore à dire à Helen: "Je suis foutu" et à indiquer à son complice une adresse sûre à Wilmette, ville située à une quarantaine de kilomètres de là. Le temps d'y arriver et de porter Baby Face dans un lit, celui-ci meurt de sa blessure à l'estomac. Il est 19 h 35. 

Terroriser le propriétaire, filer avec le pognon… Les deux agents du FBI ne valent pas mieux. Hollis est déclaré mort peu après son admission à l'hôpital, tandis que Cowley meurt durant son opération. Un coup de téléphone anonyme avertit les agents qu'ils pourront trouver le corps de Baby Face dans une tranchée, en face du cimetière de l'église catholique de Saint-Pierre. Son cadavre est enveloppé dans une couverture. Lorsqu'elle sera à son tour arrêtée, Helen expliquera: "Il a toujours détesté avoir froid." 

Baby Face Nelson naît à Chicago en 1908 de parents émigrés belges. Dès son plus jeune âge, c'est une terreur qui compense sa taille de nabot par une agressivité sans limite. Il aurait pu devenir président, il préfère gangster. À douze ans, il est envoyé en maison de correction après avoir tiré un coup de feu "accidentel" dans la mâchoire d'un autre gosse. De retour à la maison, le jeune Lester pique une bagnole et se fait pincer au volant: retour à la case maison de correction. Ses parents sont au désespoir, il s'en moque. Pendant son séjour à l'ombre, son père se suicide. À 20 ans, il rejoint une bande de voleurs de pneus. Il se fait vite remarquer comme un dur à cuire à qui il ne faut pas chercher des noises. Il monte en grade, le voilà maintenant chargé de transporter de l'alcool de contrebande en pleine prohibition. En 1929, il se marie avec Helen, qui donne naissance à un petit Ronald. Au moins est-il un mari et un père aimant. Intégrant le gang de Roger Touhy (et non d'Al Capone, comme il a été dit), il devient braqueur. Sa spécialité, avec ses potes, c'est de choisir une maison luxueuse pour y terroriser le propriétaire et filer avec le pognon du coffre. Les journaux les surnomment les Tape Bandits (les bandits à la bande adhésive). 

Ennemi de la race humaine… Le 21 avril 1930, Baby Face passe aux choses sérieuses en braquant sa première banque. C'est un succès, et il multiplie ensuite les attaques à main armée. La femme du maire de Chicago, qu'il dépouille de ses bijoux, le décrit ainsi: "Il avait un visage de bébé. Il était aimable, à peine plus âgé qu'un enfant, arborait des cheveux foncés et portait un pardessus gris et un chapeau en feutre marron aux bords rabattus." Fin novembre, il est crédité d'un premier meurtre, celui d'un agent de change. La police parvient à lui mettre la main dessus, et cette fois-ci il a droit à un an de pénitencier (seulement!), mais il parvient à s'évader lors d'un transfert. Il se réfugie alors chez un ami dans le Nevada où il poursuit ses méfaits sous l'identité de Jimmy Johnson. Il s'acoquine avec d'autres voyous pour former sa propre bande. Il enchaîne les attaques de banques. 

Le 23 octobre 1933, lorsqu'il s'enfuit avec le butin d'une agence de la First National Bank dans le Minnesota, il arrose les passants avec les balles de son fusil-mitrailleur. Avec sa famille, il file alors au Texas pour se faire oublier. Puis retourne à San Francisco où il recrute de nouveaux hommes de main, dont John Paul Chase, pour poursuivre ses attaques. C'est alors que le 3 mars 1934, il aide Dillinger à s'évader de sa prison, en Indiana. Trois jours plus tard, les deux gangsters et quatre associés braquent déjà une banque. La pègre ne chôme pas à cette époque. Les deux hommes sont l'opposé l'un de l'autre. Autant Dillinger est le gentleman braqueur qui redistribue parfois l'argent voléà des pauvres hères dans le besoin, autant Baby Face est l'ennemi de la race humaine, n'hésitant pas à tirer sur les passants lors de ses braquages. Il aime tuer. Les six hommes se font connaître sous le nom de la bande de Dillinger, ce dernier étant, de loin, le plus célèbre. Une semaine plus tard, nouveau braquage de banque dans l'Iowa. 

Attaques sanglantes… Le 20 avril, la fin du gang approche. La police apprend que les voyous ont fait venir leurs compagnes dans un gîte isolé, le Little Bohemia Lodge, dans le Wisconsin, pour prendre des vacances bien méritées. Les agents du FBI montent une nasse, mais ils se font repérer trop tôt, donnant le temps à la plupart des gangsters, dont Dillinger, de disparaître. Baby Face, avec son caractère de cochon, décide d'affronter les forces de l'ordre. Après les avoir arrosés d'une volée de balles, il parvient à s'éclipser. La poursuite s'engage au cours de laquelle il blesse deux agents fédéraux et en tue un troisième. 

Cette fusillade, dite de Little Bohemia, lui vaut une grande réputation. Il retrouve Dillinger et les autres membres de la bande pour recommencer le turbin. Les attaques de banques reprennent, souvent sanglantes. Quand, le 22 juillet 1934, Dillinger se fait abattre par le FBI devant le Biograph Theater à Chicago, Baby Face lui succède comme ennemi numéro un auprès du Bureau. Avec sa femme et Chase, ils errent d'une ville à l'autre, se planquant dans les campings. Enfin, autour du 1er novembre, ils regagnent Chicago où ils se font finalement pincer par les hommes de Cowley. Baby Face se vantait souvent qu'il ne se laisserait pas prendre vivant. Il le prouve avec panache. Quant à Chase, il se fait prendre deux mois plus tard, il est alors envoyéà Alcatraz qu'il quittera 32 ans plus tard, les pieds devant, abattu par un cancer.

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Baby Face Nelson, ancien ennemi public numéro un. © DR


© Le Point - Publié le 27/11/2012 à 00:00 - Modifié le 27/11/2014 à 00:00

 

Pour l’éphéméride du vingt-sept novembre c’est ICI
http://mickeywerlen.canalblog.com/archives/2013/11/27/28523979.html

 

Dicton du jour de Charlie Hebdo  

Ben pour le dicton de Charlie hebdo de ce jour, le Charlie de service adepte de scatologie à ses heures, vu que souvent il est dans le caca jusqu'au cou, nage dans son élément en ce jour de Saint-Séverin... 

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Ben pour la zique de ce jeudi, on va s’écouter des légendes du rock avec les Kings of Rock 'n' Roll - Legends In Concert, du vrai et du bon rythme et d’époque… Des airs qui rappelleront peut-être des souvenirs… Allez les amis, faites-vous plaisir et je vous souhaite une bonne écoute!!!

https://www.youtube.com/watch?v=b1yFURa7PE4

 

Et en avant pour les blagounettes du jour, un bouquet divers et automnal, des courtes mais bonnes, des longues mais connes, des connues et des moins connues; quoi, des blagues à deux balles ou à quatre sous...

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Dans un musée, un visiteur recule pour admirer un tableau et touche malencontreusement une statuette qui tombe de son piédestal et se brise en morceaux!
Le gardien arrive furieux:
- Vous vous rendez compte! Une pièce unique, qui doit avoir au moins 500 ans!
- Ouf! J'ai eu peur, je croyais qu'elle était neuve.

389

Un matin, des étudiants constatent que des travaux leur interdisent d'entrer, comme ils en ont l'habitude, dans les locaux d'une Faculté de droit.
Une pancarte précise:
«PORTE CONDAMNÉE» Le lendemain, un tagueur a ajouté, sur le mur voisin, avec une bombe à peinture: «FAITES APPEL»

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- J'ai l'impression, dit un homme à un psychanalyste, que tout le monde n'a qu'une idée: profiter de moi.
- Cela dépasse un peu le cadre de notre entretien, répond le psy. Si vous le voulez bien, nous allons nous rendre au plus proche McDo et parler de cela devant deux bons hamburgers - que je vous demanderai de payer, bien sûr.

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Deux ivrognes vont s'endormir sur un banc pour la nuit et il ne reste plus qu'une bouteille de vin.
- Tu sais, nous allons nous ennndormir et deeemain celui qui aura fait le plus beau rêve boiiiira la bouuuuteille. La nuit se passe, et au petit matin:
- Alors tu as rêvéà quoi? Dis le premier
- Ben que j'étais très riche, propriétaire de la coopérative et tous et tous. Je crois qu'avec ça je vais pouvoir boire la bouteille Il regarde la bouteille qui est vide.
- Hé oui, fait le second, j'ai rêvé que je buvais un coup!

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Un médecin tente, avec beaucoup de ménagements, d'expliquer au malade venu le consulter, que la plupart de ses malaises sont dus à l'absorption trop massive de boissons alcoolisées.
- Vous n'allez tout de même pas me dire que je suis un ivrogne, proteste son patient
- Pas du tout, fait le médecin, apaisant.
Disons simplement, que si j'étais une bouteille de whisky, je n'aimerais pas me trouver une nuit en tête-à-tête avec vous.

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Dans un lotissement, deux banlieusards bavardent:
- Vous savez, dit l'un, que notre voisin Dubois a fait une drôle d'erreur, hier soir.
Il s'était isolé dans son garage comme il en a l'habitude, pour boire un coup tranquillement, à l'abri de sa femme.
A un moment, il a lampé, à même la bouteille, une bonne gorgée en croyant que c'était de l'eau-de-vie.
- Et qu'est-ce que c'était, en réalité?
- De l'essence.
- Oh! Le malheureux. Et qu'a-t-il ressenti comme conséquences?
- Eh bien, dès qu'il a le hoquet, maintenant, il klaxonne.

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C'est jeudi... le réveille-matin est content... plus que demain matin à bosser et il sera en pause jusqu'à lundi, comme à l'accoutumée, le rituel quotidien se répète, on est moins motivé avec ce temps exécrable... Mais que voulez-vous ma bonne dame, quand c'est l'heure il faut y aller... Allez zou! au boulot!!! et qu'est-ce que j'apprends, les contrôleurs seront en grève du 4 au 7 décembre... c'est un comble! le grand art de faire chier le monde... Une pensée pour celles et ceux qui souffrent autant de la maladie que d'autres choses et à ceux qui pansent les plaies dues aux divers maux que l'adversité afflige à chacun... Prenez soin de vous et je vous souhaite une bonne journée en vous disant à la revoyure...  

 

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vingt-huit novembre

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«À Saint-Sosthène, les poules sur le chemin ne trouvent plus de graines.»

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«À la Saint-Sosthène, hélas on ne peut plus aller s'acheter des mitaines à la Samaritaine.»

 

 Cordial salut du jour et bisous à tous 

 

Salut les amis et merci de votre visite; ben voilà, on y est arrivé, c'est vendredi et ce soir la semaine active sera finie et le week-end pourra commencer et enfin le travailleur pourra voir et vivre au jour, car ce n'est pas marrant de partir au turbin de nuit et de revenir dans ses pénates à la nuit... Bon pour le temps, il faudra s'habiller selon le temps; c'est de saison... mais il fait encore assez doux et c'est bizarre qu'il n'y ait pas encore eu de gelée blanche le matin... 

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Pour la météo d'aujourd'hui, il est prévu que pour la Suisse romande avec 6° et un ciel peu nuageux dans la nuit, ce sera pour ce jour: les nombreux passages nuageux permettront des éclaircies très inégales, plus généreuses dans le nord de la région. Sur le Plateau, le stratus restera présent avec un sommet vers 900 m. Sa dissipation ne sera que très locale. Sur les versants sud des Alpes valaisannes, ciel bouché avec quelques averses. Température en plaine: minimum 4°, maximum 8°à 10°, jusqu'à 15° sous le foehn. Température à 2000 m: 6°. En montagne, vent modéré de sud. Foehn dans les vallées alpines, plus marqué dans le Chablais.

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Pour l'Hexagone, une météo de saison, assez perturbée... ATTENTION, VIGILANCE ORANGE DANS TREIZE DÉPARTEMENTS... Avec pour ce jour: en matinée, le Languedoc se retrouve en proie à de violents orages accompagnés de fortes pluies. Le temps est sec ailleurs avec la présence localement de nuages bas et de brouillards plutôt au nord de la Seine. Le vent de sud se généralise et souffle en fortes rafales sur de nombreuses régions. Dans l’après-midi, la situation évolue peu par rapport à la matinée avec la persistance de fortes pluies orageuses dans le Languedoc jusqu'aux Cévennes. Ailleurs, le soleil s'impose avec plus ou moins de difficultés avec quelques gouttes du Centre au bassin parisien. En soirée, le risque orageux se concentre essentiellement en Languedoc-Roussillon. Temps sec ailleurs et ciel plus dégagé dans la moitié ouest du pays. Dans la nuit, des pluies perdurent entre le Roussillon, le Languedoc et les Cévennes. Le temps est sec dans les autres régions avec le retour des brouillards… 

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Pour l'Outre-mer: à Mayotte ensoleillé, voilé et nuageux avec des températures de l'ordre de 28°; à l'île de la Réunion ce sera ensoleillé et pluvieux avec des températures de l'ordre de 30°; à la Martinique ensoleillé voilé et nuageux avec des températures de l'ordre de 31°; ensoleillé nuageux et pluvieux avec des températures de l'ordre de 31° en Guadeloupe; ensoleillé, voilé et variable en Guyane française avec des températures de l'ordre de 33°; Polynésie française ciel nuageux à très nuageux, prédominence de pluies faibles à modérées; ciel couvert aux Marquises avec des températures de 30°; nuageux et venteux à Saint-Pierre et Miquelon avec des températures de 1°...

 

Bonne journée à tous et que le soleil et la chaleur soient aussi dans vos cœurs... Aujourd'hui le lever du Soleil est à 07:45 et le coucher du Soleil se fera à 16:52 et le jour est plus court de 2 minutes...

 

Valeurs remarquables de novembre en France

TMax: 31.4°C (Solenzara le 10/11/1985)
TMin: -15.3°C (Orleans le 30/11/2010)
Précip: 321.0 mm (Mont Aigoual le 07/11/1982)

 

Et pour les amis qui aiment la pêche à pied, les prochaines grandes marées auront lieu... : 
Horaire des marées à Saint-Malo  

Lundi 22 décembre à 06h56 coefficient 91, à 19h20 coefficient 95
Mardi 23 décembre à 07h40 coefficient 97, à 20h05 coefficient 99
Mercredi 24 décembre à 08h25 coefficient 99, à 20h50 coefficient 99
Jeudi 25 décembre à 09h09 coefficient 97, à 21h35 coefficient 95
Vendredi 26 décembre à 09h55 coefficient 91, à 22h21 coefficient 91

 

Historique d'une météo, qu’on a trop souvent tendance à oublier… 

En 1973: on observait de fortes chutes de neige sur tout le pays. On mesurait une épaisseur de neige de 34 cm à Uccle, 40 cm à Gembloux et 81 cm au Signal de Botrange
En 1882: on observait de fortes rafales de vent accompagnées d'averses de grêle

 

Les fêtes nationales du Jour 

Albanie

République d'Albanie.
Le 28 novembre 1912, Ismaël Quemal Bey proclame l'indépendance de l'Albanie au congrès de Vlorë. L'anniversaire de ce jour est fête nationale en Albanie. C'est aussi l'anniversaire d'une première libération du pays par Skanderbeg en 1443.

 

Mauritanie

Républiques islamique arabe et africaine de Mauritanie.
Le 28 novembre est la Fête Nationale en Mauritanie qui célèbre son indépendance acquise contre la France le 28 novembre 1960.

 

La France pittoresque

Métiers anciens: Serruriers.
(D’après un article paru au XIXe siècle)

Le portrait que nous reproduisons orne la première page d’un petit atlas de gravures aujourd’hui fort rare. Le personnage représenté, maître Robert Davesne, s’était vraisemblablement rendu célèbre par l’élégance et la richesse de ses ouvrages de serrurerie. C’était plutôt un artiste qu’un mécanicien. Sa clientèle se composait probablement de seigneurs, et sans doute il travailla pour le roi. La dédicace de son livre semble l’indiquer. Elle est adressée à M. Bruand, architecte ordinaire des bâtiments du roi, et on y sent l’honnête reconnaissance de l’ouvrier pour le protecteur qui lui a procuré de belles «commandes.»

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Maître Robert Davesne. Dessin de Bocourt, d’après le Livre de serrurerie.

Nous n’avons trouvé aucun renseignement sur le caractère et la vie de cet artisan. Mais il n’est peut-être pas impossible de tirer de son livre quelque lumière. Il est probable que Davesne était riche. La fortune a dû suivre chez lui la réputation, d’autant qu’il vivait à une époque où l’on eut le goût, la manie même des jardins, et la coutume de les entourer, de les diviser par de riches balustrades. Or c’était précisément en cette sorte d’ouvrage que Davesne excellait. Sa fortune est encore prouvée par la publication de son livre.
La dédicace, dont j’ai déjà parlé, trahit le défaut d’éducation première. On y voit un homme ignorant des choses étrangères à son art, qui n’a acquis dans les relations avec sa belle clientèle qu’une bien légère idée de la littérature et du goût: «Monsieur, dit-il à Bruand, l’admirable et renommée qui vous appelle et donne le titre glorieux du plus sublime perscrutateur des choses nécessaires à la conservation et embellissement des bâtiments de Sa Majesté, me fait craindre de vous présenter ce petit ouvrage, quoique de soy trop indigne et trop rampant pour être mis au nombre de ceux qui s’offrent journellement à votre grand esprit.»

On s’attendrait, d’après le titre, à trouver dans le corps du livre des recettes, des secrets, des descriptions de pièces plus ou moins compliquées. Il n’en est rien. Le livre se compose uniquement de douze planches représentant ses serrures, des clefs, des panneaux, des grilles, des balustrades, dont le dessin a été inventé par maître Robert, qui confirme le jugement que nous avons énoncé plus haut sur son genre de mérite.

L’ornementation de quelques-unes de ces pièces est très remarquable. Leur caractère est une richesse un peu lourde, un peu massive. L’élément principal consiste en rinceaux à feuilles larges et développées. Les figures d’hommes et d’animaux n’y ont qu’une place secondaire, et fort heureusement, car l’infériorité de notre artiste, comparéà ceux de la renaissance, est surtout sensible en ce point. Il y a quelque mauvais goût, du reste, commun à tous les artistes du temps. On peut leur reprocher, par exemple, certains pots à feu et pots à fleurs qu’ils plantent ordinairement sur les grilles et qui n’ont rien d’heureux.
Tout le texte se compose de la dédicace, dont nous avons cité le commencement, d’une autre au public, conçue à peu près dans la même langue, et d’une table explicative des planches, où chaque pièce (même la plus compliquée) finit invariablement par ces mots: «Fort agréable et facile à vuider et à graver.»

Ajoutons, pour être tout à fait exact, un quatrain qui se trouve à la dernière page, sous une rampe d’escalier d’un dessin très léger, par exception, et très réussi. Voici ce quatrain. Il ne dit pas grand-chose sur la vie de Davesne; mais il témoigne de l’esprit, des habitudes et de l’orthographe de l’époque.

Quatrain sur l’ouvrage, par Claude Prieurs.

Entre tous les ouvrages que produict la nature,
Je n’en é jamais veu un qui fust parfait.
La pointe du burin é les traicts d’écriture
Ensemble n’ont forgé ce que Davesne a faict.

Profitons de l’occasion de maître Davesne pour dire quelques mots sur la corporation des maîtres serruriers à Paris. Elle datait sans doute du quinzième siècle, puisque les premiers statuts qu’on rencontre, et qui suivirent de près probablement la formation de la communauté, sont du mois de novembre 1411. Ces statuts, corrigés et augmentés, furent confirmés par Louis XIV, en 1652.

Comme dans presque toutes les corporations de Paris, la surveillance des travaux du métier est confiée à quatre jurés élus par tous les maîtres pour deux années. Ce qu’il y a de particulier à ce métier, c’est que les visites des jurés y sont rares. Ils ne font que cinq inspections par an, tandis que dans certains autres métiers, notamment dans celui des tailleurs, il y avait des inspections chaque semaine.

Ce qui est particulier encore, c’est la durée de l’apprentissage, cinq ans en moyenne, et celle du compagnonnage, autres cinq ans, dix ans en tout avant d’être admis à faire son chef-d’œuvre et à demander la maîtrise. Mais ce qui malheureusement n’est pas particulier, ce qui est commun à ce métier et à presque tous les autres, c’est la disposition assez peu équitable par laquelle les fils de maîtres, et même les gendres de maîtres, sont dispensés de tout apprentissage. «Ils ne sont tenus que d’une simple expérience», disent les statuts.
Il ne faut pas croire, d’après leur nom, que les serruriers fissent surtout des serrures. Il en était déjà de cette profession comme aujourd’hui. La plupart des serrures étaient faites hors Paris; on tirait les meilleurs de Picardie, principalement de la ville d’Eu, dont les habitants étaient presque tous voués à la serrurerie, et les plus communes du Forez.

Les quincailliers de Paris les achetaient en gros dans ces deux pays et les revendaient au détail aux ébénistes, aux serruriers, etc. Ces derniers ne faisaient eux-mêmes que les serrures commandées, ou les serrures à dix fermetures pour les coffres-forts, les caisses des négociants et des joailliers. C’était généralement une serrure de cette espèce qu’on donnait à faire, comme chef-d’œuvre, aux compagnons qui demandaient la maîtrise.
Les véritables ouvrages des serruriers étaient les pièces nécessaires aux charpentes, ancres, crampons, boulons, etc.; les ustensiles de ménage en fer, les loquets, gonds, pivots et pièces de même genre; mais surtout les grilles et balustrades, que le goût du temps voulait aussi riches et ornementées que possible.

Un autre ouvrage, qui devait plus tard être assez lucratif pour les artisans de ce métier, était à peine connu en France à la fin du siècle dont nous parlons: c’est l’espagnolette. On fermait les volets, les fenêtres et les contrevents avec des verrous ou même avec des serrures. L’espagnolette, qui, grâce à sa barre de fer longitudinale, a l’avantage de fermer plus également, plus complètement, nous fut apportée d’Espagne à la suite de la guerre qui mit sur le trône de ce pays Phillipe V, fils de Louis XIV. Elle devint bientôt d’un usage général. Au reste, on peut dire que l’espagnolette est ce que nous avons gagné de plus clair dans cette guerre de la succession d’Espagne, qui nous coûta si cher et nous mit assez longtemps à deux doigts de notre perte.

Article copié sur "La France pittoresque" 

 

Argot de l’X ou de l’étymologie du vocabulaire pittoresque de l’Ecole Polytechnique.
D’après «Le Voleur illustré», paru en 1894

En 1894, à l’occasion du centième anniversaire de la fondation de l’Ecole Polytechnique, deux anciens polytechniciens publient l’Argot de l’X, sorte de dictionnaire extrêmement riche en anecdotes de toutes sortes, même croustillantes, où les auteurs passent en revue toutes ces expressions bizarres et imagées que l’on trouve souvent dans la bouche des étudiants et des potaches
L’étymologie de ces expressions est quelquefois très curieuse et a souvent besoin d’une explication détaillée comme on peut en juger par ces quelques exemples.

GIGON. - Gigon était un élève de la promotion 1855 qui avait la manie de faire partout plus de travail qu’on ne lui en demandait; de donner dans ses épures des solutions qu’on n’exigeait pas; d’ajouter à ses dessins plus de croquis qu’il ne fallait; de réclamer en toutes circonstances plus qu’il n’était allouéà ses camarades, et en particulier des rations supplémentaires de nourriture. Cette manie a rendu son nom légendaire, il est devenu synonyme de supplément.
Le mot Gigon revient à tout instant dans le langage de l’Ecole. On demande au réfectoire un Gigon de frites; on demande au directeur des études quelques jours de Gigon pour remettre ses épures. Un examinateur demande du Gigon quand il ne se limite pas dans ses interrogations aux questions traitées par le professeur. Du mot Gigon on a fait le verbe Gigonner, faire un supplément de besogne, et l’adjectif Gigonnaire ou supplémentaire.

PIQUE-BOYAUX. - Nom donné aux prévôts de salle d’armes. L’enseignement de l’escrime, autrefois facultatif, était devenu obligatoire. Des séances régulières sont consacrées à l’escrime et, àépoques fixes, des assauts ont lieu devant l’état-major de l’Ecole. Parmi les professeurs civils qui autrefois enseignaient l’escrime, parmi les plus fines lames, il faut une mention spéciale pour Lozès, qui fut un des meilleurs maîtres et pour son prévôt.

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Costume de Polytechnicien en 1921

PIQUE-CHIEN. - Sobriquet des sergents-majors garde-consigne préposés à la garde de tous les postes: poste d’entrée, poste du parloir, poste nord, poste sud, par où passent les élèves. On les appelle ainsi parce qu’ils n’ont rien à faire et qu’ils passent leur journée à dormir, c’est-à-dire piquer un chien.

SERPENT. - Nom qu’on donnait par corruption au sergent chef de salle qu’on appela plus tard crotale. Il y avait en 1855 un sergent nommé Bois, on comprend comment le sergent Boit devint le sergent Boa, puis le serpent Boa: c’est l’origine du mot serpent.

SOURIAU. - Nom donnéà certain vase placé sous le lit. C’est une bonne farce à faire aux conscrits que de percer leurs souriaux avec la pointe d’une épée. La veille de Noël, c’était l’habitude, à une certaine époque, d’attacher les souriaux deux à deux par une corde solide et de les lancer dans les arbres de la cour des laboratoires. Ces arbres ainsi pavoisés étaient les arbres de Noël. Pendant le bahutage, un ancien passe la revue des caserts, les conscrits alignés ont chacun leur souriau à la main.

TRUFFIN. - On appelle ainsi le coiffeur, l’artiste (!) qui tond et rase la truffe (tête).

JODOT. - Jodot était un petit vieillard charmant qui fut, pendant plusieurs années, professeur de dessins lavis. Tout en causant dans les salles avec une aménité parfaite, il enseignait les secrets des teintes plates et des teintes fondues; son nom est resté synonyme de lavis, et on a fait le verbe jodoter pour signifier laver un dessin.
Bien vite le mot eut un immense succès et se prit dans des acceptions plus étendues; on ne tarda pas à l’employer couramment pour dire mouiller - asperger avec de l’eau, et le succès s’est accusé de plus en plus. On jodote un conscrit avec une bombe hydraulique, ou bien en lui versant le contenu du corio sur la tête. Se jodoter, c’est faire sa toilette. Quand il pleut, on dit qu’ «il jodote».

Souvent aussi ce sont les professeurs ou les officiers eux-mêmes qui, sans s’en douter, donnent leur nom a certaines choses; sans s’en douter, parce qu’on a remarqué que tel d’entre eux avait telle ou telle manie, ce tic ou cette préférence. D’autres fois les chefs laissent leurs noms aux objets les plus bizarres, mais alors sans raison, ou du moins sans explication de la part d’Albert Lévy et G. Pinet, les auteurs du volume dont nous parlons.

Article copié sur "La France pittoresque"

 

Procès de Louis XVI: une grande figure révolutionnaire dénonce le refus de consulter le peuple.
D’après «La Joie de la maison», paru en 1902

Le 31 décembre 1792, Pierre-Victurnien Vergniaud, député girondin de la Convention nationale, avocat et grand orateur de la Révolution française bien qu’aujourd’hui oublié au profit de Danton ou Robespierre, dénonce, quelques jours après la tenue du procès de Louis XVI - du 10 au 26 décembre –, l’absence de consultation du peuple au sujet du sort qui lui est réservé et inspiréà ses yeux d’une tyrannie prétendument dénoncée par la Convention.

En 1902, un chroniqueur du journal La Joie de la maison nous livre le fil conducteur du discours de Vergniaud, l’un des principaux acteurs de la Révolution appartenant au parti girondin - ainsi nommé parce que composé de plusieurs députés appartenant à la région de Bordeaux, ce parti essaya d’éviter le procès du roi Louis XVI - et qui, ce 31 décembre 1792, «se surpassa lui-même».

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Pierre-Victurnien Verginaud

Le peuple est souverain, il ne délègue à ses représentants l’exercice de sa souveraineté que sous la réserve de son approbation formelle ou tacite; formelle quand il s’agit d’un acte de souveraineté, et la preuve c’est qu’il est décrété que l’abolition de la royauté et la nouvelle constitution seront soumises à sa ratification; tacite quand il s’agit d’actes réglementaires de législation qui ne sont exécutés que provisoirement et contre lesquels il conserve le pouvoir de réclamer.

Le jugement de Louis XVI est évidemment un acte de souveraineté; il doit donc être ratifié formellement, d’autant mieux qu’il n’est pas susceptible d’une exécution provisoire, et qu’il serait impossible de ratifier tacitement ce à quoi il ne serait plus possible de s’opposer.
Qu’on n’invoque pas l’exemple des jugements ordinaires, les juges ne sont que l’organe d’une volonté générale déjà exprimée pair la loi, et ne font que l’appliquer, mais vous n’êtes pas des juges ordinaires, car vous avez réuni en vous tous les pouvoirs du jury d’accusation, de jury de jugement, de législateur pour déterminer la forme, et de juges pour appliquer la peine. Supposez que cette cumulation soit légitime, elle est une telle monstruosité que jamais acte n’aura besoin d’être davantage formellement ratifié, car si elle se reproduisait jamais, elle conduirait à la tyrannie avec une effrayante rapidité.
Le peuple avait promis l’inviolabilitéà Louis par le serment individuel de tous les citoyens, vous pouvez déclarer que cette promesse n’est pas obligatoire, mais au peuple seul appartient le droit de dire s’il veut la tenir ou s’il entend ressaisir le droit terrible auquel il avait renoncé.

On parle de difficultés à le consulter dans ses assemblées primaires et ce sont ceux-là même qui demandaient, en 1791, qu’il fût consulté sur le jugement à rendre contre Louis revenu de Varennes! On objecte que l’appel au peuple violerait l’égalité et que Louis doit être traité en homme ordinaire; s’il l’était, l’aurait-on enlevé aux tribunaux réguliers, et faudrait-il une Convention nationale pour le juger.

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Interrogatoire de Louis XVI

Il l’est si peu qu’on va criant partout que la cause de tous nos maux, misères et malheurs est au Temple; craignez qu’après sa mort on ne crie bientôt qu’elle est à la Convention, et qu’on ne vienne vous imposer un jour, sous le même prétexte, un prétendu libérateur à la fois couvert et altéré de sang.
Puis, passant à la politique extérieure, Vergniaud, montrant, d’un coup d’œil prophétique les conséquences d’une guerre déchaînée sur la France, demandait quelle reconnaissance devrait la patrie à la Convention pour avoir commis, en son nom et au mépris de sa suprématie, un acte de vengeance devenu la cause ou le prétexte d’événements si calamiteux. Il concluait que le peuple seul pouvait en prendre toute la responsabilité en se prononçant sur le jugement qui était rendu, et en disant si, après avoir promis l’inviolabilité au roi, il entendait à ce prix l’en dépouiller.

Ce discours, brûlant d’éloquence, atterra la Montagne, qui savait trop bien que jamais une condamnation à mort ne serait ratifiée par le peuple consulté. Pour des hommes posant en principe la souveraineté du peuple, il était impossible à réfuter; la passion et la rage pouvaient seules s’affranchir de la conclusion logique qu’il imposait. Le 15 janvier 1793, Vergniaud, en dépit de sa prise publique de position, vota la mort de Louis XVI.

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Abeilles météorologues?
D’après «Le Journal de la jeunesse. Nouveau recueil hebdomadaire illustré», paru en 1904

Tous les ans à l’entrée de l’hiver, dit en 1904 Paul Noël, directeur du laboratoire d’entomologie de la Seine-Inférieure (aujourd’hui Seine-Maritime), les journaux publient des prévisions, en se basant sur les mœurs des abeilles...
Mais tous les ans, poursuit Noël, les mêmes erreurs se répètent; on prétend que les abeilles rétrécissent l’entrée du trou de vol de la ruche, plus ou moins, suivant que l’hiver doit être plus ou moins rigoureux. C’est là une grave erreur.

Les abeilles savent très longtemps à l’avance, c’est-à-dire vers le mois d’avril ou mai, si elles auront froid l’hiver, et c’est en commençant leurs alvéoles qu’elles prennent soin de se préserver des rigueurs de l’hiver, si rigueur il doit y avoir. En effet, les abeilles peuvent, à volonté, construire des rayons chauds ou froids et, suivant la position donnée à ces rayons, les éleveurs d’abeilles les appellent cloisons chaudes ou froides.

Voici comment, en effet, les abeilles procèdent lorsque les ruches sont placées dans un courant d’air froid au gré du vent et de la pluie ou des neiges à venir. Elles construisent leurs gâteaux de cire les uns derrière les autres devant le trou de vol, si bien qu’aucun courant d’air ne peut avoir lieu. Si, au contraire, les abeilles sont dans un bon endroit et si l’hiver ne paraît pas devoir être trop rigoureux, elles bâtissent leurs gâteaux d’une façon tout opposée, permettant la libre circulation de l’air. Les abeilles rétrécissent quelquefois leur trou de vol au mois de septembre pour éviter qu’un gros papillon très avide de miel n’entre dans la ruche. Ce papillon, c’est le sphinx à tête de mort, dont la chenille vit sur la pomme de terre.

Les abeilles françaises savent très bien prévoir la pluie une demi-heure à l’avance, et lorsqu’il doit pleuvoir, on voit aussitôt toutes les ouvrières rentrer à la ruche. Ainsi: 1° Les abeilles construisent leurs rayons au printemps dans une direction ou dans une autre selon qu’elles ont ou prévoient qu’elles auront subir les intempéries de l’hiver; 2° Le sphinx à tête de mort et les souris sont les seules causes qui leur font rétrécir l’entrée de la ruche; 3° Elles savent très bien prévoir une demi-heure à l’avance s’il va pleuvoir.

Article copié sur "La France pittoresque" 

 

28 novembre 1721: Avant d'être roué vif, Cartouche balance tous ses complices qui l'ont trahi. Triste réalité! Le célèbre bandit n'est qu'une donneuse. Parce que sa bande n'est pas venue le délivrer, il la livre sans aucune pitié.

Dans la nuit du 27 au 28 novembre 1721, Louis Dominique Garthausen, connu sous le nom de Cartouche, balance tous ses complices au juge. Plus moyen de l'arrêter. Les noms s'enchaînent: Paternotte, Robineau, Vasseur, Para... Au petit matin, il a livré soixante-dix noms. Il est satisfait de sa vengeance. Ils n'avaient qu'à le faire évader comme promis. Le voilà maintenant prêt à retourner en place de Grève pour y être roué vif. Le bourreau Charles Sanson l'y attend avec impatience pour achever le boulot entamé l'avant-veille, avant que Cartouche ne se décide à livrer ses amis. Durant toute la durée de sa confession, la majorité des spectateurs venus se régaler de son supplice sont restés sur place, se réchauffant autour de grands feux. Personne ne veut rater une miette du spectacle. C'est bien moins cher que le concert de Céline Dion et moins douloureux pour les oreilles...

D'un pas mal assuré, car il a subi le supplice des brodequins, Cartouche se dirige vers l'échafaud dressé au milieu de la place, noire de monde. Des centaines de têtes se pressent aux fenêtres. Les pères ont amené leurs gosses pour qu'ils s'instruisent. C'est donc lui, le célèbre Cartouche qui terrorise Paris et la France depuis des années! Ce petit bonhomme de 28 ans avec un début de calvitie. Il faut l'aider à escalader l'échelle de l'échafaud. Sitôt qu'il est sur la plateforme, un silence de mort s'abat sur la place. Wendy Bouchard, qui est en train de tourner le prochain épisode de Zone interdite, teste la roue avec un agent du GIGN.

Douleur… Les aides du bourreau saisissent Cartouche pour l'attacher sur la croix de Saint-André, où Charles Sanson commence par lui briser tous les membres et les articulations avec une barre de fer. Après chaque coup, le supplicié hurle de douleur. Sanson se montre extrêmement maladroit: au lieu de briser les membres de Cartouche en huit coups, comme le prévoit la tradition, il lui en faut trois de plus. Mais il y a pire que cela: il a mangé la consigne des juges qui lui avaient demandé d'étrangler au préalable son client pour le remercier d'avoir livré sa bande. Quand on lui en fait la remarque, Sanson s'en veut à mort. D'un pas lent, il se dirige vers le piano en se mettant à chanter en chœur avec Véronique: "Qu'on me pardonne ou qu'on m'oublie / Je voyage au bout de ma nuit / Mais qu'on me pardonne ou qu'on m'oublie / Mais qu'on me prenne comme je suis."

Les aides du bourreau détachent le malheureux complètement désarticulé pour l'attacher à une immense roue, les jambes repliées sous lui comme indiqué sur le mode d'emploi fourni par Ikea. La foule se repaît du spectacle. Mais la star du jour n'y met pas vraiment du sien. Elle expire dans la demi-heure. C'est décevant, dans Koh-Lanta les candidats résistent bien plus longtemps... Le cadavre du bandit est exposé durant plusieurs jours. Sanson, qui ne touche pas de salaire officiel, fait payer un sol aux curieux voulant s'approcher. Et ils sont nombreux. Quand, après quelques jours, le cadavre commence à exhaler un doux fumet incommodant, le bourreau le vend un bon prix aux chirurgiens de la confrérie de Saint-Côme qui l'emportent dans leur amphithéâtre près du couvent des Cordeliers. Ils l'y exposent, faisant payer un écu aux visiteurs.

Début de règne… Louis Dominique Cartouche naît à Paris où son père est tonnelier ou marchand de vin. C'est un ancien mercenaire allemand dont le nom exact est Garthausen, francisé en Cartouche. Le jeune Louis commence ses premiers brigandages vers 11 ans, quand il dérobe des mouchoirs, tabatières et autres babioles pour les offrir à son amoureuse. Pour fuir les engueulades de son père, il prend la route avec des bohémiens qui lui apprennent l'art de la triche et du vol. Après cinq ans sur les bancs de cette formidable université, il prend son envol. Il est un temps laquais chez un marquis qui le chasse vite pour triche au jeu. Malgré sa petite taille (certains disent qu'il mesure 1,40 mètre) et son air angélique, le jeune Cartouche s'impose vite comme un caïd chez les mauvais garçons. Il prend la tête d'une bande de voleurs en Normandie. Déjà, il devient indic des forces de l'ordre, puis racoleur militaire. Finalement, il retourne à Paris, entraînant avec lui une bande de brigands.

C'est le début de son règne. Il dépouille les riches, pille les marchands, dévalise les carrosses, s'introduit dans les hôtels particuliers, rançonne les prostituées, triche au jeu. Son réseau de complices tentaculaire couvre tout le pays. Il règne sur des milliers d'hommes depuis la cour des Miracles. Ses compagnons s'appellent Tête de mouton, le Pouilleux, Jambes d'échalas, Gros Picard, Brin d'amour, Moscovici... Le petit peuple le soutient. N'est-il pas celui qui vole aux riches? Malin, Cartouche soigne son image de marque par quelques coups d'éclat. Un jour, il vient au secours d'un marchand acculé au suicide en payant ses créances. Mais, le lendemain, en catimini, il reprend de force l'argent donné. Cartouche possède également sa face sombre, n'hésitant pas à tuer et à violer. Un jour, un marquis lyonnais lui demande d'assassiner une jeune femme qu'il a violé pour qu'elle ne le dénonce pas. Quelques temps plus tard, avec trois complices, Cartouche fait descendre de force la jeune femme d'un coche où elle se trouve, la viole et la tue. Autre histoire: un de ses associés, Jean Lefèvre, l'aurait mouchardéà la police. Il l'apprend, le fait venir, lui coupe le nez et le cou, puis lui ouvre le ventre pour en extirper les tripes.

Le brigand est arrêté une première fois en 1720, mais parvient à s'évader de Fort-l'Évêque où il est retenu. Ses forfaits reprennent. Il s'attaque aux diligences transportant l'argent royal. Les cochers sont froidement exécutés. Il est insaisissable. D'autant qu'il a de nombreux policiers à sa solde. Mais sa chance tourne. L'État promet 20 000 livres à qui permettra de l'arrêter. C'était la bonne chose à faire. Aussitôt, il est vendu par un de ses lieutenants, un certain Gruthus du Châtelet. Le 14 octobre 1721, les exempts l'arrêtent au saut du lit, dans l'auberge Au pistolet, dans le quartier de la Basse-Courtille (au pied de Belleville). Incroyable, mais, au moment où les soldats pénètrent dans sa chambre, l'ennemi public numéro un est en train de ravauder ses chaussettes. Il est aussitôt jeté, avec ses comparses, dans la prison du Châtelet. Par mesure de précaution, il est enchaînéà un poteau de fer et enfermé derrière trois portes. Le Tout-Paris vient admirer le célèbre Cartouche. Ainsi, un beau jour, le lieutenant criminel et le procureur du roi débarquent avec les comédiens Le Grand et Quinault, désireux de monter une comédie fondée sur les exploits de la bande de Cartouche. Il se dit que le Régent, Philippe d'Orléans, serait aussi venu jeter un coup d'oeil sur le célèbre prisonnier.

Trahison… Le procès est vite expédié: Cartouche et quatre de ses comparses sont condamnés àêtre rompus vifs en place de Grève le 26 novembre. Deux autres brigands, plus chanceux, seront pendus. Sitôt le jugement prononcé, ils ont tous trois droit à une petite gâterie supplémentaire: la question extraordinaire (la torture), pour les inciter à donner les membres de la bande encore libres. Sanson leur fait écouter le dernier album de Garou. Puis il enfile à Cartouche les brodequins magiques qui rétrécissent à volonté. Le mal est insupportable, mais il serre les dents et résiste. Ni lui ni les autres ne dénoncent le reste de la bande. Tous sont persuadés que celle-ci se prépare à les délivrer. Vers 15 heures, le 26 novembre, Charles Sanson tire la chevillette de la Conciergerie pour prendre livraison de ses clients, qu'il embarque dans sa charrette. Il prend la précaution de se faire accompagner par deux cents archers. Bien que le trajet fasse moins de trois cents mètres, il faut deux heures au convoi pour l'effectuer tellement il y a de monde. Toutes les fenêtres surplombant la place de Grève ont été louées. Marquises et ducs sont aux premières loges. Ce n'est pas tous les jours qu'un brigand est rompu avec sa bande.

Au dernier moment, cependant, on décide de n'expédier que Cartouche dans l'au-delà, car la torture a trop abîmé les autres. Ce serait gâcher le spectacle. La foule gronde de déception. Mais ce n'est rien à côté de celle du chef des brigands, qui est bien forcé de constater, à ce moment-là, que sa bande l'a laissé tomber. Dans la foule, il repère bien quelques-uns de ses hommes, mais absolument pas prêts à le délivrer. Il se sent trahi! Il en pleurerait de rage, lui qui a résistéà la torture pour ne pas livrer leurs noms. Ah, les salauds, ils ne s'en tireront pas comme cela! Il prend la parole pour dire qu'il a des choses à raconter. On le fait redescendre de l'échafaud, puis on le conduit à l'Hôtel de Ville. La foule hurle de nouveau sa déception. Elle décide de rester sur place jusqu'au retour de Cartouche, quitte à attendre des heures.

Confession… Le chef des brigands a décidé de balancer toute sa bande, sans oublier personne. Sa confession prend dix-huit heures, au cours desquelles il livre soixante-dix noms, dont ceux de ses deux frères et de sa maîtresse. Dans son journal, le bourgeois Barbier note: "Toute la nuit, on ne faisait qu'amener du monde dans des fiacres, et la Grève était toujours pleine de gens qui attendaient... Pendant le temps qu'il a étéà l'Hôtel de Ville, son sang-froid a surpris, jusqu'à envoyer chercher une fort jolie fille, qui était sa maîtresse ; et, quand elle fut venue, dire à son rapporteur qu'il n'avait rien à dire contre elle, que c'était pour la voir, l'embrasser et lui dire adieu. Il soupa le jeudi au soir, et il déjeuna le vendredi matin. Son rapporteur lui demanda s'il voulait du café au lait que l'on prenait. Il dit que ce n'était pas sa boisson et qu'il aimerait mieux un verre de vin avec un petit pain. On lui apporta, et il but à la santé de ses deux juges."

Les hommes dénoncés par Cartouche livreront d'autres noms, et, de fil en aiguille, près de 350 gredins, fripons, larrons et assassins seront arrêtés. Tous les jours, une nouvelle fournée de brigands sont pendus, des hommes comme des femmes. On parle de plus de cent cinquante exécutés. Du boulot pour Sanson jusqu'au printemps 1723. Quant à Cartouche, à l'aube du 28 novembre, Charles Sanson vient le chercher à l'Hôtel de Ville pour le mener à son supplice. Sa confession ne lui vaut aucune grâce, sinon celle d'être étranglé avant d'être rompu. Mais comme on l'a vu, cet abruti d'exécuteur mange la consigne...

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Représentation du brigand Cartouche, roué vif en place de Grève.
© Le Point - Publié le 27/11/2012 à 23:59 - Modifié le 28/11/2014 à 00:00

 

Pour l’éphéméride du vingt-huit novembre c’est ICI
http://mickeywerlen.canalblog.com/archives/2013/11/28/28531560.html

 

Dicton du jour de Charlie Hebdo

Ben pour le dicton de Charlie hebdo de ce jour, le Charlie de service cherche la bagarre; même en se cachant derrière un masque on le reconnait et c'est très dangereux pour lui avec les mastiffs et autres pitbulls, professionnels du ring... 

 

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Ben pour la zique de ce vendredi, on va s’écouter des légendes de la chanson avec The Heart Of Country en concert, du vrai et du bon rythme, du tendre et d’époque… Des airs qui rappelleront peut-être des souvenirs… Allez les amis, faites-vous plaisir et je vous souhaite une bonne écoute!!!

https://www.youtube.com/watch?v=2vyP2pUMgpU

 

Et en avant pour les blagounettes du jour, un bouquet divers et automnal, des courtes mais bonnes, des longues mais connes, des connues et des moins connues; quoi, des blagues à deux balles ou à quatre sous...

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Un jeune touriste américain traverse les Vosges mais s'étant écarté de sa route, il est accueilli par des fermiers qui lui offrent un grand verre de lait chaud qu'ils ont parfumé avec une bonne dose de mirabelle. L'américain apprécie le délicieux breuvage et leur pose cette question:
- Où peut-on acheter la vache qui donné ce lait?

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- Je sais bien, dit un professeur de lycée, que mes cours de maths sont particulièrement soporifiques.
C'est pourquoi je ne me formalise pas quand je vois un de mes élèves regarder discrètement sa montre.
Mais ce que je ne supporte pas c'est qu'ensuite il la tapote du doigt, pour la faire repartir, en pensant qu'elle a dû s'arrêter.

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Un touriste américain s'arrête dans un village, en plein cœur du Beaujolais, et se dirige vers le plus proche café-buvette.
- Un grand verre de lait, commande-t-il au Bourguignon à la tronche rubiconde, qui se tient derrière le comptoir.
- Certainement, monsieur, répond le cafetier. Et, avec ça, voulez-vous qu'on change votre couche-culotte?

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Deux poivrots fauchés sont en manque de bière. Le premier dit à l'autre:
- J'ai une idée.
Puisque l'on a que 10 francs pour nous deux et que c'est trop peu pour aller dans les bars, on va aller acheter un hot-dog au coin de la rue...
Le deuxième poivrot ne comprend pas bien la technique mais il laisse faire. Une fois la saucisse achetée, le premier tire le second dans le bar le plus proche.
Là, ils commandent plusieurs verres qu'ils descendent promptement. Lorsque le barman arrive dans leur direction avec l'addition, le premier prend la saucisse, la glisse dans la braguette du second, et entreprend de faire une fellation à la saucisse!
Le barman est furibard:
- TIREZ-VOUS DE MON BAR ESPÈCES DE DÉGÉNÉRÉS!
Voyant que la technique a fonctionné dans le premier bar, les deux compères pénètrent dans le deuxième bar le plus proche et répètent le scénario...
Toujours avec le même succès. Quelques heures et quelques bars plus tard, ils ne peuvent plus faire un pas tellement ils sont bourrés, et ils s'écroulent sur un banc.
À ce moment-là, le premier dit au second:
- Tu as vu ce qu'on peut faire avec une saucisse?!
Et l'autre lui répond:
- Quelle saucisse?
On l'a perdue après le deuxième bar...

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Un couple à la dérive va consulter un conseiller matrimonial.
Le sexologue dit:
- Alors, résumez-moi votre problème. Je vous écoute.
À ce moment-là, la femme part dans une longue diatribe sur tous les petits problèmes de leur mariage, pendant que le mec tire la gueule dans son coin, sans broncher. Comme la femme enfile des kilomètres de phrases sans presque reprendre sa respiration, le conseiller se lève, attrape la femme par les épaules et lui roule une longue pelle de cinéma, avant de la reposer sur sa chaise, interdite et silencieuse.
Puis le sexologue dit au mari:
- Voilà ce qu'il faut faire. Deux fois par semaine et vous aurez la paix!
Le mari lui répond:
- C'est d'accord. Je pourrais vous l'amener le mardi et le jeudi...

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Au terme d'une violente dispute, un homme lance à sa femme:
- Tu n'es qu'une menteuse!
- Apprends, mon chéri, réplique-t-elle, que je ne mens jamais.
Tu entends? Jamais. Sauf sur trois points précis:
Mon âge, mon poids. Et le nombre d'orgasmes que me procure mon balourd de mari.

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C'est vendredi... le réveille-matin est content car c'est son dernier matin de sonnerie de la semaine et pour deux jours il sera mis hors service... Ben pour ce dernier jour de travail le travailleur est motivé et c'est plein d'allant qu'il se rend au boulot en espérant qu'il n'y aura pas comme c'est souvent le cas, des emmerdeurs de dernière minute qu'il faudra satisfaire... ce soir c'est la quille pour deux jours de repos ou de changement d'activité... Une pensée pour celles et ceux qui souffrent autant de la maladie que d'autres choses et à ceux qui pansent les plaies dues aux divers maux que l'adversité afflige à chacun... Prenez soin de vous et je vous souhaite une bonne journée en vous disant à la revoyure...  

 

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Éphéméride du vingt-neuf novembre

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«À la Saint-Radbod, y en a ras-le-bol.»

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 «Quand novembre prend sa fin, l’hiver se met en train.»

 

 Cordial salut du jour et bisous à tous 

 

Salut les amis et merci de votre visite; ben voilà, c'est samedi et le beau temps est revenu presque partout sauf dans le sud de la France où la, pluie, les orages et les inondations causent beaucoup de dégâts hélas et je compatis avec ces pauvres gens dans le malheur... Novembre tire à sa fin et lundi on sera en décembre et avec le temps qui fout le camp les gens commencent à s'affoler pour aller à la chasse aux cadeaux... qu'il faudra tenir cachés jusqu'aux fêtes et ça ce n'est pas le plus facile...

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Pour la météo d'aujourd'hui, il est prévu que pour la Suisse romande avec 4° et un ciel serein dans la nuit, ce sera pour ce jour: bancs de stratus sur le Plateau, principalement sur l'ouest du Bassin lémanique et la région des Trois-Lacs. Dissipation partielle en cours de journée. Limite supérieure vers 900 mètres. Sinon temps assez ensoleillé malgré des passages nuageux parfois importants. Toujours nuageux le long des Alpes valaisannes avec quelques précipitations, parfois continues dans la région du Simplon. Limite des chutes de neige vers 2000 mètres. Température en plaine 5°à l'aube, 10° l'après-midi sur le Plateau, 14°à 18° dans les vallées soumises au foehn. A 2000 mètres +7°. En montagne, vent de secteur du sud à sud-est modéré, localement fort sur les crêtes. Foehn modéré dans les Alpes... 

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Pour l'Hexagone, une météo de saison, assez perturbée dans le sud mais qui s'améliore dans le reste du pays... ATTENTION, VIGILANCE ROUGE DANS UN DÉPARTEMENT ET ORANGE DANS CINQ DÉPARTEMENTS... Avec pour ce jour: en matinée, matinée calme et brumeuse dans les vallées de l'est dans la fraîcheur de saison. A proximité des Pyrénées et du Roussillon, de fortes pluies ont lieu par intermittence. Vent fort dans la vallée de la Garonne. Dans l’après-midi, le soleil domine au nord. Sur le Golfe du Lion les pluies orageuses sont encore présentes sans être très orageuses pour l'instant. La douceur est omniprésente sauf au nord-est. En soirée, les orages redeviennent violents dans le Languedoc-Roussillon. Ils affectent également le Var, la Côte d'Azur et la Corse. En remontant au nord, le temps est sec avec le retour de brouillards. Dans la nuit, les intempéries se poursuivent dans le sud-est, en particulier sur le Languedoc-Roussillon et la Corse. Calme ailleurs avec des températures en baisse… 

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Pour l'Outre-mer: à Mayotte ensoleillé et voilé avec des températures de l'ordre de 27°; à l'île de la Réunion ce sera ensoleillé et nuageux avec des températures de l'ordre de 31°; à la Martinique ensoleillé voilé et nuageux avec des températures de l'ordre de 32°; ensoleillé et voilé avec des températures de l'ordre de 32° en Guadeloupe; ensoleillé, voilé et variable en Guyane française avec des températures de l'ordre de 33°; Polynésie française ciel couvert; beau temps, peu nuageux aux Marquises avec des températures de 29°; averses de neige isolées et venteux à Saint-Pierre et Miquelon avec des températures de 0°...

 

Bonne journée à tous et que le soleil et la chaleur soient aussi dans vos cœurs... Aujourd'hui le lever du Soleil est à 07:46 et le coucher du Soleil se fera à 16:52 et le jour est plus court de 1 minute...

 

Valeurs remarquables de novembre en France

TMax: 31.4°C (Solenzara le 10/11/1985)
TMin: -15.3°C (Orleans le 30/11/2010)
Précip: 321.0 mm (Mont Aigoual le 07/11/1982)

 

Et pour les amis qui aiment la pêche à pied, les prochaines grandes marées auront lieu... : 
Horaire des marées à Saint-Malo  

Lundi 22 décembre à 06h56 coefficient 91, à 19h20 coefficient 95
Mardi 23 décembre à 07h40 coefficient 97, à 20h05 coefficient 99
Mercredi 24 décembre à 08h25 coefficient 99, à 20h50 coefficient 99
Jeudi 25 décembre à 09h09 coefficient 97, à 21h35 coefficient 95
Vendredi 26 décembre à 09h55 coefficient 91, à 22h21 coefficient 91

 

Historique d'une météo, qu’on a trop souvent tendance à oublier… 

En 1973: on observait des chutes de neige précoces et abondantes, l'épaisseur du manteau blanc atteignant 35 cm à Ucle, 50 cm à Gembloux et 81 cm à Botrange
En 1970: le mercure grimpait encore jusqu'à 15,8°à Anvers et Kleine Brogel

 

Les journées mondiales et internationales

Le vingt-neuf novembre c’est la Journée Internationale de solidarité avec le peuple palestinien
http://www.journee-mondiale.com/153/journee-internationale-de-solidarite-avec-le-peuple-palestinien.htm

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La France pittoresque

Alexandre Dumas en tablier blanc, cuisinier improvisé du vaudevilliste Montjoye.
D’après «Gastronomie: récits de table», paru en 1874

Comment le célèbre Alexandre Dumas endosse durant six mois le rôle de cuisinier du vaudevilliste Armand Montjoye accusant un penchant certain pour l’absinthe et venu chercher à la Varenne-Saint-Maur solitude et silence.
Il y aura toujours des historiettes sur Alexandre Dumas. En 1859 ou 1860, l’auteur de tant de prodigieux récits habitait le village de la Varenne-Saint-Maur, avec une poignée de secrétaires. Il partageait son temps, comme d’habitude, entre la littérature et la cuisine: lorsqu’il ne faisait pas sauter un roman, il faisait sauter des petits oignons.

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Réclame pour l’absinthe Bourgeois

A cette époque vint à la Varenne-Saint-Maur pour trouver la solitude et le silence un certain Montjoye, charmant garçon, bien connu dans les ateliers de peinture, dans les coulisses des petits théâtres, et surtout dans les cafés où l’absinthe était bonne. Vingt-cinq ans plus tôt, Montjoye était un caricaturiste de premier ordre, avant de devenir dix ans plus tard un vaudevilliste éperdu; le Palais-Royal lui devait une de ses farces en collaboration avec de La Rounat. L’originalité, à cette époque, allait le chercher jusque dans sa vie privée:

Dès l’an passé, Montjoye eut ce travers
D’aller au bal en bottes à revers.
racontent les Odes funambulesques. En venant à la Varenne-Saint-Maur, il trouva Alexandre Dumas. C’était bien tomber. Ni l’un ni l’autre ne se connaissaient; ils devinrent amis ardents. Montjoye arrivait tous les jours régulièrement chez Alexandre Dumas; il s’asseyait à une table, devant un verre rempli jusqu’aux bords des larmes empoisonnées de la Muse verte; il restait là pendant de longues heures, silencieux, buvant, fumant. Quelquefois, les secrétaires prenaient leur volée. Alors Dumas et Montjoye demeuraient en tête à tête.

Dumas, qui n’aimait pas àécrire quand il ne se sentait pas suffisamment entouré, jetait bientôt la plume.

- Montjoye! s’écriait-il.
- Maître?
- Laissez-moi vous adresser une demande.
- Laquelle?
- Combien avez-vous pris de verres d’absinthe aujourd’hui?
- J’en suis à mon deuxième verre, répondait Montjoye.
- Vous devez avoir une faim atroce.
- Non.
- Bah!
- Je n’aurai faim qu’après le sixième.
- Eh bien! Montjoye, savez-vous une chose? continuait Alexandre Dumas.
- Non, disait machinalement Montjoye, accoutuméà ce despotisme de dialogue.
- Il est une heure, n’est-ce pas?
- Une heure et demie.
- A un verre d’absinthe par heure, il sera cinq heures et demie quand vous aurez faim.
- Précisément.
- C’est donc quatre heures que vous avez devant vous, et quatre heures que j’ai devant moi.
- Eh bien? Disait complaisamment Montjoye.
- Eh bien! Vous ne voyez pas où je veux en venir?
- Pas encore.
- A ceci: je vais vous faire à dîner.

Et Alexandre Dumas le faisait comme il le disait: il ceignait un tablier, il allait à la basse-cour et il tordait le cou aux volailles; il allait dans le potager et il épluchait des légumes; il allumait le feu; il entamait le beurre, il cherchait la farine, il cueillait le persil, il disposait les casseroles, il jetait le sel à poignées, il agitait, il goûtait, il recouvrait le tout avec le four de campagne.
Et juste à l’heure indiquée, lorsque Montjoye achevait son sixième verre d’absinthe, Dumas arrivait, ponctuel et triomphal, lui disant: «Le dîner est servi!»
Pendant six mois, Dumas a passé trois ou quatre jours par semaine à faire la cuisine à Montjoye. Bizarre distraction!

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Art du jardinage: de Charlemagne aux paysagistes Le Nôtre et La Quintinie.
D’après «Le Petit Journal illustré», paru en 1930

Si l’art du jardinage en France prend son essor avec le règne de Charlemagne, il faut attendre le XVIe siècle et l’inspiration italienne pour que les domaines royaux acquièrent grandeur et perspective, avant l’avènement des talentueux Le Nôtre et La Quintinie qui furent les premiers d’une dynastie de paysagistes conférant à notre pays ses lettres de noblesse en la matière.

Pourquoi saint Fiacre est-il le patron des jardiniers?... Voilà ce que nous dit la «légende dorée»: né en Irlande vers l’an 600, Fiacre quitta de bonne heure sa patrie et voyagea sur le continent. C’est ainsi qu’il vint à Meaux, où il fut accueilli par saint Faron, prélat du diocèse.

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Saint Fiacre

Celui-ci, séduit par le savoir autant que par la dévotion de son hôte, et voulant le garder auprès de lui, l’autorisa à prendre sur les terres de l’évêché autant d’espace qu’il en pourrait, en un jour, entouré d’un fossé. Aussitôt, Fiacre posa son bâton à terre et se mit à marcher en le traînant derrière lui... O merveille! Sur le trajet du bâton, un fossé se creusait aussitôt. L’évêque vit là le doigt de Dieu. Les paysans criaient au prodige. Mais une femme eut la malencontreuse idée d’accuser le saint de magie. Du coup, Fiacre prit toutes les femmes en grippe. L’entrée de la chapelle qu’il avait élevée sur sa terre leur fut interdite.
Saint Fiacre vécut là en anachorète, célébrant chaque jour les louanges du Seigneur, et cultivant son jardin, lequel, grâce à ses soins, donna des fleurs, des légumes et des fruits magnifiques.

Un jardin dans la Rome antique
Comme presque tous les éléments de notre civilisation, l’art des jardins nous fut transmis par l’Italie. La Rome des Césars comptait des jardins magnifiques; et les jardiniers savants y étaient dignement honorés. Mais il paraît que jusqu’à l’époque d’Auguste on ne taillait pas les arbres, car l’histoire assure que c’est le nommé Matius, jardinier de cet empereur, qui aurait inventé cette pratique.

Une lettre dans laquelle Pline le Jeune décrit sa villa de Toscane, nous montre ce qu’était un jardin romain au premier siècle de notre ère. Rien n’y manque: parterres, plates-bandes, allées d’arbres, massifs, ifs et buis taillés en figures; il y a un potager, un verger, des serres pour la culture des fleurs. Les grands jardiniers italiens de la Renaissance avaient, en somme, de merveilleux modèles dans les jardins de l’antiquité; ils n’eurent à ajouter à tout cela que les rocailles, les grottes, les jeux d’eaux, les statues pour associer l’œuvre de l’art à celle de la nature et composer les plus beaux jardins du monde.

Les origines du jardinage
Nous ignorons ce qu’étaient les jardins du bienheureux saint Fiacre, mais il semble bien qu’en France on n’ait commencéà pratiquer sérieusement l’art du jardinage que près de deux siècles après lui, Charlemagne est le premier qui voulut avoir de beaux jardins et de bons jardiniers. Il dressa même, dans un curieux capitulaire, la liste des plantes qui devaient être cultivées dans les jardins royaux.

Cependant, jusqu’au XVIe siècle, les jardins de Paris, même ceux des palais, manquent de perspective et de grandeur. C’est encore l’exemple de l’Italie qui poussera les souverains et les riches seigneurs à faire embellir les jardins attenant à leurs domaines. Et l’on citera alors comme des merveilles les jardins de Fontainebleau, de Folembray, de Montargis, de Valery, de Beauregard, de Blois, tous calqués sur les parcs les plus célèbres de l’Italie.

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André Le Nôtre

Mais, bientôt, la France n’aura plus besoin de s’inspirer de l’étranger: c’est chez elle, au contraire, qu’on viendra de toutes parts chercher des enseignements, car voici l’époque des grands jardiniers paysagistes, horticulteurs, arboriculteurs, fleuristes: voici Le Nôtre et voici La Quintinie.

On a élevé naguère un monument à Le Nôtre au jardin des Tuileries. Ce fut vraiment, disent les Anglais, mettre the right man in the right place, l’homme à la place qui lui convient. Toute une dynastie de Le Nôtre, travailla, en effet, aux Tuileries. Le grand-père et le père du célèbre artiste y furent jardiniers. Lui-même y vécut dans un petit logis qui s’élevait sur l’emplacement où se trouva plus tard le monument de Jules Ferryu.
Elevé par ses parents dans le culte de la nature, André Le Nôtre fut, dès sa jeunesse, confiéà maître Claude Mollet, premier jardinier du roi, qui devait l’instruire dans l’art des jardins. Maître Claude Mollet était, sans doute, un très distingué personnage: il avait écrit un livre fort savant sur la culture des vergers, mais, quant à l’architecture des jardins, maître Claude Mollet se contentait d’imiter ce qu’on faisait en Italie; et les Tuileries, de son temps, étaient toutes parsemées de grottes, de rocailles et de labyrinthes.

C’est le génie d’André Le Nôtre qui devait créer l’art français des jardins. Et ce jardinier ne fut pas seulement un grand artiste, le plus habile et l’un des plus grands que la France ait produits; ce fut encore un digne homme dans toute la force du terme. Quand il eut conçu le plan de Versailles, ce chef-d’œuvre des chefs-d’œuvre, il apporta ses dessins à Louis XIV. Le roi fut émerveillé. A chaque grande pièce dont Le Nôtre lui indiquait le projet, Louis XIV s’écritait: «Le Nôtre, je vous donne vingt mille livres!...»

A la quatrième interruption, le jardinier l’arrêta: «Sire, dit-il, je ne vous en montre pas davantage, je vous ruinerais.» Et il referma son plan. Plus tard, Louis XIV, en dépit des protestations du trop modeste jardinier, l’anoblit et le décora du cordon de Saint-Michel. Il voulut même lui donner des armoiries. Mais Le Nôtre, qui avait plus que personne son franc parler avec le roi, se mit à rire: «Des armoiries, sire, j’en ai déjà: Trois limaçons couronnés d’une feuille de chou.» Et il refusa le blason qu’on lui offrit. On vivait, en ce temps-là, sous un prince qui estimait l’art des jardins à l’égal des autres arts. Louis XIV, qui payait Le Nôtre plus cher qu’un de ses maréchaux, le décorait et voulait lui donner des armoiries, n’avait pas moins d’estime pour ses autres jardiniers.

Les successeurs de Le Nôtre
Jean de La Quintinie, antif de Chabanais, en Angoumois, avait été d’abord avocat. Son goût pour l’agronomie lui fit préférer à la toge le tablier de jardinier. Il n’eût été peut-être qu’un robin sans importance; l’état de jardinier le conduisit à la fortune et à la célébrité. C’est lui qui traça les potagers des plus beaux châteaux de France: Chantilly, Rambouillet, Sceaux, Vaux. Le roi l’appela à Versailles et le nomma directeur des jardins fruitiers de toutes les demeures royales. Il se plaisait à le suivre à travers les vergers et à se faire donner par lui des leçons sur la taille des arbres... Eh oui! ce roi que l’histoire nous montre hautain et gourmé, s’en allait, la serpette à la main - la serpette, outil inventé par La Quintinie - tailler ses arbres avec son jardinier.

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Jean de La Quintinie

La Quintinie mit en honneur certains bons fruits inconnus jusqu’alors, inventa la culture en espalier et parvint le premier à obtenir des primeurs. Il fit d’excellents élèves, et, notamment, fut le maître d’Edme Girardot, qui, dans sa propriété de Bagnolet, avait créé, sur les conseils de La Quintinie, la culture des pêches en espalier. Cette culture, transportée plus tard à Montreuil, a valu à cette localité la réputation que l’on sait. Elle valut aussi à Girardot une pension du roi.

Louis XIV ne fut d’ailleurs pas le seul souverain qui ait témoigné pareil intérêt pour l’art du jardinier. Rappelons le nom de Schoene, le jardinier de Louis-Philippe. C’était, au dire d’Alphonse Karr, qui s’y connaissait, un artiste en son genre, et, de plus, «un philosophe pratique, un homme simple et fier, un caractère remarquable». Lui aussi avait avec le roi son franc parler. Au temps où Louis-Philippe n’était encore que duc d’Orléans, on avait tourmenté Schoene pour qu’il portât la livrée du prince. Il avait refusé. Quand le duc d’Orléans fut porté sur le trône, il dit à Schoene, un jour qu’il se promenait avec lui dans ses jardins de Monceau:

- Shcoene, vous n’avez pas voulu porter la livrée du duc d’Orléans, porterez-vous celle du roi des Français?
- Pas davantage, sire, répondit Schoene; je ne suis pas domestique; je suis jardinier. Vous serez empereur que ce serait la même chose. J’aime mieux m’en aller.

Le roi n’insista pas et défendit qu’on lui fît jamais la moindre plainte contre son jardinier.
A considérer tout ce que cette profession du jardinier comporte d’études, d’observations, de réflexions, de luttes même, parfois, contre l’ingrate nature, on conçoit qu’elle inspire un juste orgueil à ceux qui y excellent. Alphonse Karr, qui l’exerça, et qui créa, on peut bien le dire, l’industrie des fleurs à Nice, disait avec raison que c’était là un art honorable entre tous, et qu’un jardinier savant, un Le Nôtre, un La Quintinie, un de ces maîtres qui créent, qui améliorent, qui enrichissent et embellissent nos jardins, doit être l’égal des artistes et des savants les plus illustres et jouir d’une gloire égale à la leur devant la postérité.

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Préjugés des Anciens sur les caméléons
D’après «Le Magasin pittoresque», paru en 1870

Une fable accréditée par les anciens sur le caméléon est que cet animal ne vit que d’air. Voilà une singulière propriété qui serait bien à envier. Il aspire l’air avec délices, il lui ouvre tout son corps, il s’en gorge, il s’en remplit, et ce délicat soutien lui suffit.
Pline admire d’autant plus cette particularité qu’il assure que la nature n’a concédéà aucun autre animal un pareil privilège. «Cet animal, dit-il, est le seul qui ne boive ni ne mange; seulement il hume l’air, se tenant debout, et ne vit d’autre chose.»

Il est difficile de voir au juste ce qui a pu donner naissance à une si singulière opinion; mais il est certain, par le témoignage d’une multitude d’auteurs anciens, tels que Solin, Ovide, Stobée, saint Augustin, qu’elle a été fort répandue. Peut-être s’est-on confirmé dans cette opinion par une habitude remarquable du caméléon: c’est que, lorsqu’il aspire l’air, comme ses poumons sont très développés, l’air semble lui remplir tout d’un coup tout le corps, comme s’il se versait dans ses intestins et dans son estomac. Il faut ajouter à cela que le caméléon, comme la plupart des reptiles, qui ont peu de sang et un sang froid, peut supporter le jeûne très longtemps sans paraître en souffrir beaucoup.

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Caméléon

Mais en cela il ne s’écarte en rien des crapauds, des tortues, même de certains serpents qui jouissent également à un degrééminent de cette faculté. Scaliger rapporte comme un fait important que Landius a observé un caméléon enlevant une mouche avec sa langue. Belon, en ouvrant quelques-uns de ces animaux, constata que leur estomac était habituellement rempli de petits insectes.
Peirsec lui-même jugea encore nécessaire de faire des expériences de ce type sur les caméléons, et publia qu’il en avait vu boire et manger. On sait maintenant très bien que le caméléon se nourrit d’insectes qu’il va poursuivre sur les arbres et qu’il saisit de fort loin avec sa langue, qui est gluante à l’extrémité et qui se darde hors de sa bouche à une distance presque égale à la grandeur de son corps.

Une autre histoire sur le caméléon, aussi fabuleuse que la précédente, mais moins extravagante cependant, en ce qu’elle se justifie au moins par certaines apparences de vérité, est que cet animal se teint de la couleur des objets qui l’environnent. Cette opinion date aussi de l’Antiquité: elle exprimée dans Pline; et c’est en vertu de cette croyance que le peuple a fait du caméléon l’emblème du courtisan.
Il est incontestable qu’il y a en effet, à cet égard, quelque chose de fort extraordinaire chez le caméléon: c’est que cet animal change à volonté de couleur, soit dans toute l’étendue de son corps, soit dans quelques parties seulement. Il est tantôt presque blanc, tantôt jaunâtre ou verdâtre, tantôt rouge, rouge foncé, violet et presque noir. Il suffit d’exciter sa colère pour lui voir prendre ces dernières nuances; de le mettre dans un endroit froid et obscur pour le voir blanchir.

Cette dernière circonstance prouve assez que s’il change de couleur, ce n’est pas par le reflet des lieux ou pour se mettre en harmonie avec la nuance qui l’entoure. En effet, cette singulière variation dépend simplement de l’état de calme ou d’agitation de l’animal. C’est surtout l’étendue avec laquelle elle se développe qui mérite particulièrement l’attention; car si l’on ne considère que la faculté du changement de couleur, il est certain qu’elle est commune à beaucoup d’autres animaux, et à l’homme lui-même, dont la figure, suivant les passions qui agitent son âme, devient tantôt pâle, tantôt jaune, tantôt rose ou rouge.
Les naturalistes ont cru pendant longtemps que ces changements de couleur étaient dus, chez le caméléon comme chez l’homme, au simple mouvement du sang. «La grandeur du poumon des caméléons, dit M. Cuvier, est probablement ce qui leur donne la propriété de changer de couleur. Leur poumon, en effet, les rend plus ou moins transparents, contraint plus ou moins le sang à refluer vers la peau, colore même ce fluide plus ou moins vivement, selon qu’il se remplit ou de vide ou d’air.»

Des observations plus récentes et plus attentives paraissent prouver que le phénomène en question est sans aucune relation avec le jeu du poumon, et provient de la structure même de la peau, qui renferme diverses matières colorantes qui peuvent, à la volonté de l’animal, se témoigner à la superficie ou se dissimuler. En résumé, on peut donc dire que le caméléon change en effet facilement de couleur, mais avec une certaine indépendance

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29 novembre 1781: Le capitaine Collingwood noie 122 de ses esclaves pour toucher l'assurance-décès. La loi anglaise autorise les navires négriers à se débarrasser des esclaves malades pour sauver le reste de la "marchandise"

Le 29 novembre 1781, Collingwood, le commandant du navire négrier britannique Zong, est salement embêté car dans la cale de son navire la "marchandise" est en train de se gâter. Ces bachi-bouzouks de trafiquants arabes lui ont refilé des esclaves malades, souffrant de dysenterie, de fièvre, de diarrhée et même de la variole. Chaque matin, l'équipage doit balancer par-dessus bord plusieurs dizaines de cadavres. Chaque nègre mort correspond à une perte sèche de 35 livres sterling environ, le prix de vente d'un esclave en Jamaïque, la destination du Zong. James Gregson, l'affréteur du navire, sera furieux contre le capitaine Luke Collingwood. Sans compter que le capitaine aussi est intéressé au bénéfice. Mais n'a-t-il pas pris un grand risque en entassant quatre cent quarante Africains à bord du Zong, soit 2,8 fois plus qu'il aurait dû le faire?

L'équipage n'est pas très vaillant, lui non plus. Déjà sept marins sont morts de maladie depuis le départ de São Tomé, le 6 septembre 1781. Le capitaine, un ancien chirurgien, est donc très inquiet. Une soixantaine d'esclaves déjà perdus, ça suffit! Il n'y a plus qu'une chose à faire: balancer à la flotte tous les esclaves malades avant qu'ils ne meurent à bord et ne contaminent les autres. C'est parfaitement légal! Il ferait beau voir qu'on interdise à un honnête commerçant de disposer de sa marchandise à son gré. Non seulement c'est permis, mais c'est aussi encouragé puisque tout esclave noyé pour sauver le reste de la cargaison donne droit à une indemnisation versée par les assureurs. Incroyable, mais vrai! Chaque esclave sacrifié permet de recevoir 30 livres, alors qu'un esclave mort de maladie ou même déposé vivant sur une île ne donne droit à aucun remboursement. Collingwood, qui a commencé sa carrière chez Lakshmi Mittal, n'hésite pas.

À l'eau, les esclaves malades… Il ordonne à son équipage de jeter à l'eau les esclaves malades. Il n'y a que le quartier-maître James Kelsall pour s'insurger contre cette solution radicale. Les autres appliquent la consigne. Ils attachent les malades deux par deux au moyen de lourdes chaînes avant de les jeter par-dessus bord. Le 29 novembre, premier jour du massacre, cinquante-quatre esclaves sont sacrifiés. Ils hurlent, se débattent, s'agrippent les uns aux autres, mais rien à faire, le capitaine et les marins sont sans pitié. Ils ne voient pas des hommes, mais des marchandises avariées et la perte de leur profit. La loi est de leur côté. Ces imbéciles de nègres feraient mieux de leur faciliter la tâche pour le bien de l'entreprise commune... Le lendemain, même horreur: quarante-deux autres "ballots humains" sont noyés. Et encore vingt-six, le 1er décembre. Ce jour-là, dix esclaves effrayés par l'inhumanité des Anglais préfèrent encore en finir immédiatement avec la vie. Ils sautent à l'eau. C'est donc un suicide qui ne donne pas droit à une indemnité! Les salauds! S'ils étaient employés par l'industrie française, on comprendrait encore leur désespoir, mais là...

Après une traversée de 112 jours (donc deux fois plus longue que la moyenne observée habituellement), le Zong finit par jeter l'ancre en Jamaïque, le 28 décembre, avec 208 Africains survivants. Soit une perte de 53 %. Petite justice, Collingwood, très malade, meurt trois jours après le débarquement. Dès que le navire est de retour à Liverpool, les copropriétaires du Zong déclarent leurs pertes aux assureurs pour toucher l'indemnité correspondant aux 122 esclaves sacrifiés. Dans son journal, Collingwood avait justifié le massacre par la maladie et le manque d'eau à bord, ce que dément le quartier-maître. Du coup, les syndicats des assureurs de Liverpool soupçonnent une escroquerie à l'assurance et font un procès qui s'ouvre le 6 mars 1783. Lors d'un premier jugement, le tribunal donne raison aux propriétaires. Appel des assureurs.

"Les Noirs sont des marchandises"… Lors du procès en appel, plusieurs anti-esclavagistes célèbres, tel Granville Sharp, entrent dans la danse, révulsés par le sort des Africains arrachés à leur terre natale. Mais le procureur général d'Angleterre et du pays de Galles les prend de haut: "Quelle est cette revendication que des êtres humains ont été jetés par-dessus bord? Ceci est un cas de biens et de marchandises. Les Noirs sont des marchandises et des biens appartenant à un propriétaire, c'est une folie d'accuser ces hommes honorables ayant agi correctement de meurtre. Ils ont agi selon la nécessité et de la manière la plus appropriée. Feu le capitaine Collingwood a agi dans l'intérêt de son navire et pour protéger son équipage. Remettre en question l'expérience d'un capitaine qui a longuement navigué et qui est fortement estimé est une folie, tout spécialement quand on parle d'esclaves. Le cas jugé est le même que si du bois avait été jeté par-dessus bord." Dans un coin de la salle, le patron du Medef, Pierre Gattaz, applaudit.

En fin de compte, Lord Mansfield, qui préside la Cour de justice, refuse l'indemnisation, estimant que le manque d'eau à bord découlait d'une mauvaise gestion du navire par le capitaine. Du reste, cette excuse est d'autant plus inepte qu'en arrivant en Jamaïque le Zong dispose encore de 1900 litres d'eau douce. Il reproche également au capitaine d'avoir surchargé son navire. Mais le procès du Zong n'est que celui d'une indemnisation de marchandises. À aucun moment il n'est question d'accuser de meurtre Collingwood et son équipage. Au moins fait-il connaître à l'opinion publique anglaise la cruauté du commerce des esclaves. Cette prise de conscience conduira le Parlement britannique à voter la loi interdisant la traite atlantique (The Slave Trade Act) le 23 février 1807, ratifiée par le roi le 25 mars.

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Représentation des esclaves noirs entassés dans le négrier britannique "Zong". © DR
© Le Point - Publié le 29/11/2012 à 00:00 - Modifié le 29/11/2014 à 00:00

 

Pour l’éphéméride du vingt-neuf novembre c’est ICI
http://mickeywerlen.canalblog.com/archives/2013/11/29/28538330.html

 

Dicton du jour de Charlie Hebdo  

Ben pour le dicton de Charlie hebdo de ce jour, le Charlie de service spirituel comme pas un il fallait bien qu'il finisse le mois qui débute par la Toussaint et la Fête des morts par un enterrement; attention Charlie, ce dicton ne peut être utilisé qu'une fois...

 

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Ben pour la zique de ce samedi, on va s’écouter Credence Clearwater revival - John Fogerty Premonition en concert, du vrai et du bon rythme, du tendre et d’époque… Des airs qui rappelleront peut-être des souvenirs… Allez les amis, faites-vous plaisir et je vous souhaite une bonne écoute!!!

https://www.youtube.com/watch?v=c6rQthKld-g

 

Et en avant pour les blagounettes du jour, un bouquet divers et automnal, des courtes mais bonnes, des longues mais connes, des connues et des moins connues; quoi, des blagues à deux balles ou à quatre sous...

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Un antiquaire, dont la porte du magasin a été fracturée au cours de la nuit, explique aux policiers:
- Il s'agissait, à coup sûr, d'amateurs très avertis d'objets d'art authentiques.
- Qu'est-ce qui vous fait penser cela?
- Ils ne m'ont absolument rien volé!

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- Docteur, dit une patiente, dans mes rêves, ce ne sont qu'entrecôtes saignantes, rosbif dans le filet, T bones cuits juste à point, faux-filet goûteux, dessus de palette fondant dans la bouche...
- De deux choses l'une, explique le psychiatre:
ou vous êtes une nouvelle victime de la vache folle ou, ce qui serait plus rassurant, vous êtes amoureuse de votre boucher.

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- L'autre jour, raconte un grand timide, j'ai dû aller chez le dentiste, pour me faire arracher une dent.
Il a eu la bonne idée de me faire apporter, préalablement, par son assistante, mignonne comme tout, un grand verre de whisky.
- Et ça t'a donné le courage d'affronter l'opération.
- Heu... non. Mais celui de mettre la main aux fesses de l'assistante.

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Un homme sort d'un bar, d'un pas mal assuré, et bouscule un passant qui proteste:
- Mais vous êtes complètement saoul!
- C'est vrai...avoue le pochard, d'une voix pâteuse...
Je suis... totalement pété... Et je n'aurais... jamais cru... qu'un seul verre.. de bière...
pouvait... me... faire ça.
- D'après vous, c'est un seul verre de bière qui vous a mis dans cet état?
- Sûr...mais...je me demande si c'est... le treizième...ou le quatorzième verre... qui m'a joué... ce tour de cochon.

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Ça se passe au Far West, dans une ville où tout le monde est à la recherche d'or. Un étranger arrive, entre au saloon et demande au barman:
- Je cherche du boulot.
Alors le barman lui répond:
- Ça tombe bien, ici il y a toujours du boulot pour ceux qui en cherchent.
Tu n'as qu'à aller à la mine là-bas et tu seras embauché illico. La journée se passe. Le soir, le même type entre à nouveau dans le saloon et demande au barman:
- Je n'ai pas vu une seule femme dans toute la ville. Comment font les gars ici?
Le barman lui répond:
- Bah, c'est simple. Tu n'as qu'à aller dans la pièce du fond. Tu trouveras un tonneau avec un trou sur le côté.
Là tu n'auras qu'à introduire ton sexe dedans et tu auras ce que tu cherches. Alors le gars qui avait déjà un an sans femme est prêt à essayer, pour voir.
Il introduit sa bite dans le trou du tonneau et il se fait tailler une pipe. Lorsque c'est fini, il retourne voir le barman et il lui demande:
- C'était pas trop mal. Combien je dois?
Le barman répond:
- C'est gratuit. Et ça sera gratuit pour toi tous les jours de la semaine, sauf le mercredi.
- Super! Mais au fait, pourquoi pas le mercredi?
- Parce que les mercredis, c'est ton tour d'aller dans le tonneau.

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Un banquier rentre chez lui et trouve sa femme au lit avec un clochard.
Il est écœuré et lui demande comment elle a pu en arriver là.
Elle lui explique que le clochard a d'abord sonnéà la porte, lui a demandé quelque chose à manger.
Elle lui a donné du pain.
Ensuite il a demandéà boire.
Elle lui a offert un verre de vin.
C'est alors qu'il a demandé:
«Avez-vous quelque chose dont votre mari ne se sert plus?»

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C'est samedi... le réveille-matin est content, tout comme est gens car pendant deux jours pas de travail, mais pour beaucoup, pas question de rester trop longtemps dans les plumes parce que les tâches ménagères, la lessive, les courses et encore bien d'autres choses, et elles ne vont pas se faire toutes seules par la grâce du Saint-Esprit... Une pensée pour celles et ceux qui souffrent autant de la maladie que d'autres choses et à ceux qui pansent les plaies dues aux divers maux que l'adversité afflige à chacun... Prenez soin de vous et je vous souhaite une bonne journée en vous disant à la revoyure...  

 

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Éphéméride du trente novembre

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«À la Saint-André, on ne peut vraiment pas l'encadrer.» 

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«La neige de Saint-André, menace cent jours de durer.»

 

 Cordial salut du jour et bisous à tous 

 

Salut les amis et merci de votre visite; ben voilà, c'est dimanche et c'est le dernier jour de novembre... Demain décembre commence; on arrive au dernier mois de 2014, bonne année pour certains, année normale pour d'autres ou encore merdique pour pas mal de gens, en espérant que décembre se passe pas trop mal pour la météo... Pour ce jour je compatis avec les gens du sud et de la Corse et je leur dis courage pour vaincre l'adversité des intempéries...

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Pour la météo d'aujourd'hui, il est prévu que pour la Suisse romande avec 3° et un ciel nuageux dans la nuit, ce sera pour ce jour: stratus sur le Plateau avec limite supérieure vers 900 m, se dissipant difficilement. Au-dessus du stratus et en Valais, temps seulement en partie ensoleillé avec de nombreux passages nuageux de haute et moyenne altitude en provenance du sud et quelques précipitations le long de la crête des Alpes valaisannes. Dégradation durant la nuit, notamment dans le Haut-Valais. Température en plaine: minimum 3°à 5° ; maximum 6°à 7° sous le stratus, 10°à 12° dans les autres régions. Température à 2000 m: 7°. En montagne, vent de sud-est faible à modéré, se renforçant en cours de journée. Encore un peu de foehn dans les Alpes...

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Pour l'Hexagone, une météo de saison, assez perturbée, surtout dans le sud et en Corse... ATTENTION, VIGILANCE ROUGE DANS UN DÉPARTEMENT ET ORANGE DANS DEUX DÉPARTEMENTS... Avec pour ce jour: en matinée, de violentes intempéries affectent le Roussillon où les pluies et orages sont intenses. Vent d'est violent en Méditerranée. Sur les autres régions, te temps est sec avec des brouillards au Nord-est. Dans l’après-midi, la situation évolue peu par rapport à la matinée avec de fortes pluies gagnant temporairement la Côte d'Azur et surtout la Corse. Temps clément au nord de la Loire avec le retour des nuages en Manche. Nettement plus frais au nord-est. En soirée, la situation reste pluvieuse dans le sud-est et surtout en Corse. Temps calme ailleurs avec un ciel plus dégagé sur les régions centrales. Gris avec des bruines près de la Manche. Dans la nuit, en dehors de l'extrême sud-est où le temps est encore pluvieux, les conditions restent calmes avec un risque de bruines près de la Manche… 

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Pour l'Outre-mer: à Mayotte ensoleillé et nuageux avec des températures de l'ordre de 27°; à l'île de la Réunion ce sera ensoleillé et nuageux avec des températures de l'ordre de 30°; à la Martinique ensoleillé et nuageux avec des températures de l'ordre de 32°; ensoleillé et voilé avec des températures de l'ordre de 32° en Guadeloupe; ensoleillé, voilé et nuageux en Guyane française avec des températures de l'ordre de 34°; Polynésie française ciel couvert, pluies éparses ; peu nuageux à nuageux, larges éclaircies aux Marquises avec des températures de 29°; ciel variable et venteux à Saint-Pierre et Miquelon avec des températures de 2°...

 

Bonne journée à tous et que le soleil et la chaleur soient aussi dans vos cœurs... Aujourd'hui le lever du Soleil est à 07:47 et le coucher du Soleil se fera à 16:51 et le jour est plus court de 2 minutes...

 

Valeurs remarquables de novembre en France

TMax: 31.4°C (Solenzara le 10/11/1985)
TMin: -15.3°C (Orleans le 30/11/2010)
Précip: 321.0 mm (Mont Aigoual le 07/11/1982)

 

Et pour les amis qui aiment la pêche à pied, les prochaines grandes marées auront lieu... : 
Horaire des marées à Saint-Malo  

Lundi 22 décembre à 06h56 coefficient 91, à 19h20 coefficient 95
Mardi 23 décembre à 07h40 coefficient 97, à 20h05 coefficient 99
Mercredi 24 décembre à 08h25 coefficient 99, à 20h50 coefficient 99
Jeudi 25 décembre à 09h09 coefficient 97, à 21h35 coefficient 95
Vendredi 26 décembre à 09h55 coefficient 91, à 22h21 coefficient 91

 

Historique d'une météo, qu’on a trop souvent tendance à oublier… 

En 1984: A Florennes la température observée sous abri atteignait encore 14,6°
En 1978: les maxima ne dépassaient pas -1,6°à Middelkerke et -3,2°à Florennes

 

Les journées mondiales et internationales

Le trente novembre c’est la Journée Mondiale Sans Achats
http://www.journee-mondiale.com/141/journee-mondiale-sans-achats.htm

sansachat

 

Les fêtes nationales du Jour

Barbade

La Barbade
Le 30 novembre est la Fête de l'Indépendance à la Barbade qui célèbre son indépendance acquise contre le Royaume Uni le 30 novembre 1966.
 

 

C'est sa fête: André

Pêcheur à Capharnaüm, sur les bords du lac de Tibériade, André est un jour convié par Jésus à le suivre. Il convainc son frère Simon (qui sera plus tard appelé Pierre) de rejoindre également le Christ. Après l'Ascension du Christ, l'Esprit Saint descend à la Pentecôte sur les apôtres et leur demande d'enseigner l'Évangile à toutes les nations. C'est ainsi qu'André va évangéliser la Grèce.
Le martyre de saint André, par Ribera (1591-1652), musée Goya (Castres)Selon une tradition tardive, l'apôtre est crucifiéà Patras sur une croix en X. Il va devenir le saint patron de la Russie comme de l'Écosse. La croix de Saint-André se retrouve sur le drapeau de l'Écosse puis sur l'Union Jack qui symbolise depuis le XVIIe siècle l'union de l'Angleterre et de l'Écosse. Les reliques de l'apôtre ont quitté Patras après la conquête turque du Péloponnèse et ont été offertes au pape. En 1980, le pape Jean-Paul II a restitué ces reliques à la cathédrale de la ville où elles sont aujourd'hui conservées.
Selon une tradition tardive, l'apôtre est crucifiéà Patras sur une croix en X. Il va devenir le saint patron de la Russie comme de l'Écosse. La croix de Saint-André se retrouve sur le drapeau de l'Écosse puis sur l'Union Jack qui symbolise depuis le XVIIe siècle l'union de l'Angleterre et de l'Écosse. Les reliques de l'apôtre ont quitté Patras après la conquête turque du Péloponnèse et ont été offertes au pape. En 1980, le pape Jean-Paul II a restitué ces reliques à la cathédrale de la ville où elles sont aujourd'hui conservées.

AndreRibera

 

La France pittoresque

Premier voyage en ballon à gaz le 1er décembre 1783 par le physicien Jacques Charles.
D’après «Paris et ses fantômes», paru en 1934

L’un des plus émouvants récits de voyage qui ait étéécrit, est celui que le physicien Charles laissa de sa mémorable et unique ascension en ballon, en 1783. Il ne s’agissait pas alors de parcourir, en cinq jours, la distance de Paris en Chine, mais de survoler durant trois heures la région de Montmorency. Le périple achevé, le physicien devient la proie de ferventes admiratrices, dont l’une énigmatique, saura piquer la curiosité de notre homme de science...

Il n’était pas le premier, d’ailleurs, à se risquer parmi les nuages; quarante jours auparavant, Pilâtre de Rozier l’y avait précédé; mais l’ascension de celui-ci fut plutôt un merveilleux coup d’audace - un coup de folie même - qu’une expérience scientifique: s’élever dans les airs au moyen d’un globe en papier à l’intérieur duquel brûlait un grand feu de paille, tout voisin d’une provision de fourrage très sec destinéà alimenter la flamme, c’était là une extravagante prouesse qui ne prouvait rien d’autre que la témérité de ceux qui l’accomplissaient. Partis de la Muette, Pilâtre et «l’amateur» qui l’accompagnait descendirent dans le faubourg des Gobelins, vingt minutes plus tard, sans incident ni catastrophe, et tel fut le miracle initial des annales aéronautiques.

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Jacques Charles

Charles, lui, était un savant. S’étant donné pour tâche de démontrer les services que l’on pouvait attendre de la découverte merveilleuse, il créa, en cinq semaines, et, comme on l’a dit, «tout d’une pièce», l’art de l’aérostation; il imagina de gonfler son «globe» non plus d’air chaud, mais de gaz hydrogène; il inventa la soupape qui donne issue au gaz, la nacelle où prennent place les voyageurs, le filet qui enveloppe le ballon et supporte cette nacelle, l’enduit de caoutchouc qui rend l’étoffe imperméable; il eut l’idée - si simple, mais géniale - d’emporter du lest pour régler l’ascension et modérer la chute, et se munit d’un baromètre afin de contrôler la hauteur atteinte par l’aérostat.

Le 1er décembre 1783, il était prêt au voyage et 400 000: Parisiens s’entassaient dans le jardin des Tuileries, sur les places, sur les quais, sur les ponts environnants, pour assister à son départ. A une heure trois quarts de l’après-midi, un coup de canon retentit et l’immense foule ébahie vit s’élever doucement la grosse boule peinte de raies jaunes et rouges, ballottant un panier bleu et or dans lequel Charles et son mécanicien Robert agitaient des banderoles et saluaient «l’océan de têtes» qui, bouches bées, contemplaient ce spectacle invraisemblable.

La machine volante fut poussée vers le nord-est, dans un ciel sans nuages. Durant près d’une heure on ne la perdit pas de vue; elle passa sur Asnières, Argenteuil, Sannois, Saint-Leu-Taverny, L’Isle-Adam; les aéronautes, du haut de leur vaisseau aérien, conversaient avec les paysans qui, effarés, poussaient des cris d’admiration et d’effroi, essayaient de suivre la marche du ballon et questionnaient ses deux passagers: «Bons amis! N’avez-vous pas peur? N’êtes-vous point malades? Nous prions Dieu qu’il vous conserve!» Charles et Robert répondaient: «Vive le roi!»

Et quand ils passèrent au-dessus de L’Isle-Adam, ils s’informèrent de Monseigneur le prince de Conti qui avait là son château; un porte-voix répondit que «Monseigneur était à Paris et qu’il en serait bien fâché». Après deux heures de cette délicieuse promenade, les aéronautes descendirent aux environs de Nesles; le ballon rasait le sol et des centaines de villageois couraient pour l’atteindre «comme des enfants qui poursuivent des papillons dans une prairie». Aussitôt arrivait une troupe de cavaliers qui, partis de Paris en même temps que l’aérostat, l’avaient suivi pour assister à sa descente: le duc de Chartres était l’un d’eux; mais ce fut un Anglais, nommé Ferrer, qui eut la joie de serrer le premier dans ses bras l’heureux aéronaute; il tremblait de bonheur et balbutiait: «Monsieur Charles!... moi d’abord!...»

Robert seul quitta la nacelle; le soleil, qui avait brillé tout le jour, venait de disparaître à l’horizon; Charles reprit l’air: sa machine délestée fit un bond de 2000 toises - près de 4000 mètres - et il vit le soleil «se lever de nouveau pour lui seul», tandis que, au-dessous de lui, la terre était déjà plongée dans l’ombre. Si forte fut l’impression qu’il éprouva en se trouvant parmi les espaces infinis dont, le premier de tous les humains, il troublait la solennelle solitude, qu’il se jura de ne jamais plus s’exposer à pareilles émotions.

De ce jour-là il avait conquis la gloire. Elle se manifesta de cent façons, des plus populaires, des plus officielles et des plus tendres. Durant toute la matinée du 2 décembre, ce fut, place des Victoires, où habitait le héros du jour, un défilé ininterrompu de domestiques venant «de la part des personnes les plus qualifiées de Paris», prendre de ses nouvelles et s’informer comment le conquérant du ciel avait passé la nuit; les dames de la halle se présentèrent en corps, chargées de lauriers enrubannés, et dans la journée on vit arriver un cortège de paysans et de musiciens accompagnant joyeusement la voiture qui ramenait le «globe» dégonflé et sa nacelle ornée de glands d’or.

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Premier voyage en ballon à hydrogène. Départ des Tuileries le 1er décembre 1783

Toutes les Parisiennes rêvaient du héros de l’air. Comme il faisait aux gens du monde un cours de physique, que fréquentait assidûment la haute société, les belles dames s’y précipitèrent, et aux applaudissements coutumiers s’ajoutaient dorénavant les plus prometteuses oeillades. Ce n’est pas que Charles fût un Adonis: il approchait alors de la quarantaine; le quatrième fascicule d’une publication périodique qui a pour titre: Les Trésors des bibliothèques de France, nous a offert quatre portraits du fameux physicien, dont l’un, peint par Boze et conservéà la bibliothèque de Versailles, nous le montre assez semblable à Louis XVI, figure calme, nez fort, bouche souriante, visage plein, mais éclairé par des yeux pétillants de malice. Le buste conservé au Conservatoire des arts et métiers est bien différent: cheveux au vent, traits tourmentés, lèvres minces... tel que Charles dut être vu au moment où il commandait le «Lâchez tout» au départ vers les régions célestes.

Les Trésors des bibliothèques de France ont pour but de révéler aux artistes et aux historiens les richesses inconnues - elles abondent - que possèdent les bibliothèques de Paris et les départements, éditions rarissimes, exemplaires uniques, estampes introuvables, dessins originaux, peintures, autographes, ex-libris... Ainsi on y trouve une curieuse étude de Ch. Hirschauer sur les papiers du physicien Charles, répartis entre la bibliothèque de l’Institut et la riche collection aéronautique de Paul Tissandier. Et voici qui nous ramène aux belles enthousiastes qui allaient, en 1783, acclamer à son cours public le triomphant Icare dont les claires démonstrations, l’élégante élocution, la voix chaude et sonore produisaient sur elles un effet irrésistible.
Car, en fouillant les papiers de Charles, on y a découvert des billets doux provenant d’une amoureuse anonyme. Cette sensible personne s’exprimait ainsi: «Vous êtes devenu l’objet de toute ma pensée, le héros de mon cœur, le génie qui devait le fixer. J’éprouve un plaisir innocent à vous le dire, et je m’impose à jamais la loi de vous demeurer inconnue...» Elle le priait, pour simple réponse, de poser, lors de son prochain cours, à ses auditrices, cette question: «Étiez-vous à l’expérience des Tuileries?» Ces quelques mots suffiront pour faire comprendre à sa correspondante «qu’il ne dédaigne pas sa flamme». Elle terminait par cette jolie phrase: «Si vous remontez dans le char aérien que mes yeux pleins de larmes ont suivi si longtemps, mon âme y sera.»
Soit qu’il fût blasé sur ce genre d’hommages, soit réserve ou distraction, Charles ne posa pas la question sollicitée. Révoltée à la pensée qu’il pouvait l’imaginer disgraciée ou décrépite, l’inconnue insiste: elle certifie qu’elle n’est «ni vieille, ni laide, ni folle»; elle lui envoie une rose, et le supplie de la porter à la leçon suivante: «Cette fleur me dira: il sait qu’il est aimé... L’état de mon cœur est le plus doux du monde; vous en faites le charme; je veux que vous le sachiez, et je désire en être sûre par la présence de cette fleur à votre côté.»

Cette fois, Charles obéit; il parut à sa chaire, la rose piquée du côté du cœur, à sa veste de soie. Et il reçut, en remercie ment, ce tendre adieu: «Je l’ai aperçue; c’est là que je l’aurais placée... Je vous remercie d’une pensée fine et charmante dont l’image me suit partout... Addio, caro... addio!» A ce dernier billet, la dame avait joint un dessin, tracé d’un crayon habile, qui la représentait «dans un parc, près d’une statue de l’Amour, faisant un geste d’adieu au globe volant emportant le héros de son cœur».

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Jacques Charles, d’après Léopold Boilly (1820)

Et voyez combien le mystère ajoute d’intérêt à l’histoire: si l’amoureuse avait signé ses billets, l’épisode perdrait tout son charme. Elle nous a livré son secret, nous avons son image, et nous ignorerons toujours qui elle fut; voilà qui permet de rêver. Certainement, elle était «du monde», et lettrée, car ses «poulets» sont émaillés de citations latines et de phrases en langue italienne. Son rang exigeait donc qu’elle demeurât anonyme; la crainte même que sa personnalité ne fût soupçonnée l’obligeait à tracer ses billets en capitales, d’imprimerie, de peur d’être trahie par son écriture. Très jeune fille romanesque? Grande dame? Princesse? Charles lui-même le sut-il jamais?

S’il considérait l’aventure comme banale, pourquoi conserva-t-il ces lettres entre un mémoire de physique et le procès-verbal autographe de son atterrissage à Nesles? Peut-être le roman ne se termina-t-il point sur l’addio qu’on vient de lire. En l’an IV de la République, un Allemand, de séjour à Paris, fut admis au Louvre dans le cabinet de Charles, qui le reçut «avec autant de simplicité républicaine que d’urbanité et de modestie». Une jeune femme, aimable et gracieuse, était là«comme chez elle»; initiée à toutes les expériences du professeur, elle faisait joyeusement les honneurs du sanctuaire, manipulait en habituée tous les appareils, et s’amusait à envoyer sournoisement des décharges électriques dans le dos des visiteurs, qui se retiraient endoloris et enchantés.
Il semble que l’on retrouve quelque vague ressemblance entre cette physicienne espiègle et la jeune amoureuse à la rose de 1783. Douze années s’étaient écoulées depuis lors; mais, le bonheur aidant, joint aux leçons du professeur adoré, peut-être n’avaient-elles point pesé sur la jolie tête de l’inconnue aux tendres billets. Simple hypothèse livrée aux déchiffreurs d’énigmes historiques.

Quelle qu’elle fût, la gentille personne qui secouait au moyen de la pile de Volta les admirateurs de son maître ne devait pas être de celui-ci la dernière conquête. Un autre portrait, signé de Boilly et daté de 1820, nous montre Charles qui alors porte crânement ses soixante-quatorze ans; il habite à cette époque l’Institut, il est membre et bibliothécaire de l’Académie des sciences et, depuis trois lustres, l’époux vénéré d’une belle et séduisante créole...
Mais ici commencerait une autre histoire, car Mme Charles fut célèbre à son tour. C’est elle qu’aima Lamartine et qu’il chanta sous le nom d’Elvire.

Article copié sur "La France pittoresque"

 

Chapelle de Saint-Lubin-de-l’Epine à Louviers (Eure): entre légende et pèlerinage
D’après «La Normandie littéraire» paru en 1895

A l’orée de la forêt de Louviers, frileusement blottie dans un pli de terrain, s’élève la ferme de Saint-Lubin. L’attention du voyageur n’est pas sollicitée par l’aspect extérieur des constructions, quoique les murs de l’enclos soient solidement construits et que les bâtiments aux charpentes apparentes, aux toits couverts de tuiles, diffèrent des métairies normandes. Là, cependant, existait avant la Révolution le prieuré de Saint-Lubin-de-l’Epine ou de l’Epinay, fondé dans le courant du XIIe siècle, comme dépendance du prieuré de Lierru, par Raoul de Tancarville, gui donna au célèbre Guillaume d’Evreux, son ami, une portion des landes qui avoisinaient la forêt de Louviers pour y fonder une maison de son ordre.

Les bâtiments du monastère sont transformés en granges, et la chapelle, elle-même, n’est plus qu’un vaste grenier où s’entassent les récoltes du fermier. Il méritait cependant une destination moins vulgaire le petit sanctuaire de Saint-Lubin que des mains pieuses ont élevé, restauré, agrandi jusqu’à tracer sur le sol un plan cruciforme. Le portail a étéélevé dans les premières années du XVIe siècle et le chevet ou chœur a étéédifiéà la même époque par Jean de Challenge, prieur de Lierru. Le XVIIe siècle a ajouté deux ailes à la partie centrale et primitive (XIIe siècle) et complété la symétrie du plan.

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Prieuré de Saint-Lubin à Louviers

Une forte épine blanche ombrage de ses rameaux le portail qui disparaît sous cette végétation luxuriante. C’est l’arbre vénéré de Saint-Lubin. Une petite porte tracée en anse de panier donne accès dans le sanctuaire. L’ornementation en est sobre: on n’y voit ni choux, ni crochets; seule, une large gorge dans laquelle courre une branche de feuillage et de fruits encadre l’ouverture. Au-dessus, une baie à meneaux flamboyants troue le tympan et éclaire l’édicule qui ne reçoit plus de lumière que des fenêtres du chevet, découpées en lobes cordiformes. A l’intérieur, le polygone du chevet est fortement accusé par les nervures prismatiques des voûtes descendant d’une clef sculptée aux armes des Challenge dont l’écu décore également les supports des statues de la Sainte Vierge et de saint Lubin. Un autel rustique formé d’une table de pierre soutenue par deux colonnettes à facettes, à arêtes hélicoïdales, est le seul mobilier que la tourmente révolutionnaire ait respecté. Les statues de saint Laurent et de saint Gordon, enlevées à la décoration des chapelles du transept y sont déposées ainsi que le reliquaire de saint Lubin. Buste moderne, d’une polychromie barbare et d’une conception bizarre, car pour l’affecter à l’usage de reliquaire, un trou ovoïde a été ouvert au sommet du frontal et la cavité a été recouverte d’un verre qui laisse voir un fragment d’os incinéré.

Tous les hagiographes font naître Lubin ou Léobin (Leobinus) au diocèse de Poitiers sous le règne de Clovis (2e moitié du Ve siècle). Ils montrent le jeune pâtre dévoré du désir de s’instruire faisant écrire, par un moine, les lettres de l’alphabet sur sa ceinture, afin de pouvoir apprendre à lire en gardant ses troupeaux. L’amour de l’étude fit bientôt admettre Lubin dans le monastère de Nouaillé qu’il quitta pour se rendre au couvent de l’île Barbe, près de Lyon. Cette abbaye ayant été envahie par les fils de Clovis, conquérants de la Bourgogne, Lubin resta seul dans l’île. Les barbares voulurent qu’il leur révélât la cachette des trésors de la communauté, mais Lubin s’y étant refusé fut mis à la torture et laissé pour mort.

Miraculeusement rendu à la santé, Lubin vint se placer sous la discipline de saint Avit, et, à la mort de ce saint, choisit un ermitage, à la solitude de la charbonnière, dans la forêt de Montmirail. Sa réputation de sainteté s’étendit aux alentours; ses prières arrêtèrent un ouragan qui désolait la campagne et éteignirent un incendie qui détruisait la forêt. Les auteurs de la Vie des Saints attribuent encore à saint Lubin d’autres miracles, parmi lesquels l’extinction de l’incendie d’une forêt dans les environs de Paris, la résurrection d’une jeune fille de Châteaudun et la guérison de saint Calétic qui devait lui succéder à l’évêché de Chartres. Car saint Lubin, après avoir été quelques années abbé de Brou, se rendit à Arles avec saint Aubin pour visiter saint Césaire et fut, à son retour, élu évêque de Chartres, l’an 544. Il mourut en 557, après avoir assistéà plusieurs conciles.

Ce que n’ont écrit ni le Père Géry, ni Godescart, ni Henry de Riencey dans la Vie des Saints, c’est la légende, toute locale, que racontent les paysans des environs de Louviers, et qui affirme que saint Lubin vivait dans un ermitage de la forêt. Un jour il se rendit au marché de la ville pour acheter du poisson, le seul mets qu’il ajoutait aux racines dont se composaient ses repas. A son retour, étant très fatigué, il s’endormit au pied d’une épine et son sommeil dura sept années. Lorsqu’il se réveilla, il trouva les poissons contenus dans son panier aussi frais qu’ils étaient avant son sommeil. C’est en mémoire de ce miracle et pour en louer Dieu que saint Lubin aurait fondé la petite communauté de l’Epine dont la chapelle jouirait depuis lors d’une grande vénération.

Jadis on venait de fort loin en pèlerinage au modeste sanctuaire. Un saint qui, pendant sept années, avait dormi sur la terre à la face des étoiles, sans être atteint ni de douleurs ni de rhumatismes, devait bien guérir les mortels qui en étaient affligés?... Mais saint Lubin n’est pas seulement un guérisseur de sciatiques et le pèlerinage qui a lieu, chaque année, à son ermitage contient bien d’autres enseignements. C’est au mois de mars que s’accomplit cette dévotion, lorsque le soleil fait monter la sève et gonfler les bourgeons aux branches des arbres et que les brises tièdes, chassant les frimas, ramènent les chants d’oiseaux et les nids dans les buissons. Tout Louviers se rend à Saint-Lubin.

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Saint Lubin

C’est la première assemblée de l’année, aussi des environs sont accourus de nombreux pèlerins. La route dont les lacets se déroulent au flanc du coteau est des plus pittoresques. Les promeneurs s’arrêtent et stationnent pour jouir du magnifique panorama de la vallée de l’Eure. Les vieillards plaisantent et se gaudissent devant les boutiques où se débitent des figues et des raisins secs, tandis que les jeunes gens aguichent les jeunes filles, flirtent et essaient de se faire accepter pour danser, toute la saison, aux assemblées des villages voisins. Les couples arrivent ainsi en discutant les clauses d’un doux contrat d’amour à la ferme de Saint-Lubin. Pour cette cérémonie, les gerbes qui encombraient la chapelle ont été transportées dans les celliers voisins. Les fourrages, les pailles ont été entassés dans les greniers. Les murs jadis ornés de peintures, et aujourd’hui couverts de moisissures, disparaissent sous les branchages des sapins fauchés dans la forêt. La foule des pèlerins peut accomplir ses dévotions jusqu’au moment où un orchestre champêtre fera entendre les premières mesures de danses lancées par des instruments disparates.

Pour trouver le sens caché de la légende de saint Lubin, constatons tout d’abord, d’après les fouilles faites par l’abbé Cochet en 1870 et les explorations archéologiques menées avec méthode à la fin du XIXe siècle dans les forêts de Bord et de Louviers, que le vaste plateau de Tostes, dont les pentes boisées se mirent dans la Seine ou descendent jusqu’aux rivières de l’Eure et de l’Iton, était couvert de constructions romaines. Les conquérants des Gaules avaient établi sur ce point d’importantes factoreries et leurs villas incendiées, lors des invasions du Ve siècle, ont été restaurées et habitées par les Francs, contemporains du moine Lubin.

N’est-il pas admissible que cet ermite qui, pendant sa vie, jouissait déjà d’une grande réputation de sainteté, n’ait vu sa mémoire vénérée tout d’abord aux confins d’une forêt au centre de laquelle venaient de s’établir les envahisseurs nouvellement convertis au christianisme? Son nom même a remplacé celui de divinités du paganisme car il se trouve dans la chapelle de l’Epine une statue d’évêque - celle de saint Lubin sans nul doute - taillée dans une branche d’arbre. L’icône apparaît ainsi que l’amadryade antique. La tête mitrée et les mains soutenant la dalmatique ont été taillées par le ciseau du sculpteur tandis que les autres parties de l’image se perdent et se fondent dans l’écorce rugueuse de l’arbre qui a été conservée.

La légende qui fait dormir le saint pendant sept années à l’abri d’une aubépine, cet arbrisseau dont les blanches fleurs ouvrent leurs corolles aux premiers sourires du printemps; la fête qui se célèbre lorsque le clair soleil caresse la terre et que les prés se constellent de primevères et de pâquerettes sont les symboles de la résurrection et du réveil de la nature. N’est-ce pas là le secret des mystères qui se célébraient, dans les nuits d’Eleusis, à la lueur des torches, par tout ce peuple de laboureurs et de bergers, fils pieux de la Grèce?

La dévotion à saint Lubin a substitué les pratiques chrétiennes au culte des faux dieux. La primitive chapelle élevée par les Francs sur l’emplacement du sacellum antique a été pillée et brûlée par les Normands. Leurs hordes saccagèrent tout le pays compris entre Pont-de-l’Arche et Chartres, et c’est après la conversion au christianisme des pirates du Nord, et leur installation définitive en Neustrie, que la mémoire de saint Lubin, toujours vénérée par les populations de la vallée de l’Eure, fut de nouveau honorée dans le sanctuaire construit par Guillaume d’Evreux dans les landes voisines de Louviers. Telle paraît être la vérité tirée de la légende de saint Lubin.

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30 novembre 1989: La prostituée Aileen Wuornos entame sa carrière de tueuse en série. C'est en Floride que la jeune femme commence à assassiner ses clients, ce qui lui vaudra une injection létale 13 ans plus tard.

Le 30 novembre 1989, la prostituée Aileen Wuornos choisit d'entreprendre une carrière de tueuse en série pour se débarrasser de tous ces sales bâtards de michetons qui la prennent pour un simple objet sexuel. Pute et non soumise, voilà ce qu'elle veut être. Dans sa chambre, elle a punaisé un poster de Nabilla... Celui qui a l'honneur d'étrenner cette étonnante carrière de justicière est un commerçant de Floride nommé Richard Mallory.

Celui-ci s'est programmé une tournée des bars topless de Tampa (Floride) et de s'offrir une pute pour plusieurs jours d'affilée. Divorcé cinq fois, Mallory est bien décidéà en profiter un max avant de devenir ramollo du petit oiseau. Il n'a de comptes à rendre à personne. Trente ans auparavant, il a été condamné pour viol, mais c'était une erreur de jeunesse... Fini, ces bêtises. Son magasin de réparation électronique de Clearwater lui rapporte assez de pognon pour qu'il puisse se payer toutes les femmes qu'il veut. À son âge de 51 ans, certains vont voir Céline Dion à Bercy, lui se défonce la tronche.

Des parties de jambes en l'air… Le voilà donc parti au volant de sa Cadillac. Son programme exact, on ne le connaît pas. Sans doute commence-t-il la soirée en faisant la tournée des bars chauds qui ne manquent pas en Floride. Où a-t-il rencontré la prostituée Aileen Wuornos, 33 ans? Impossible à dire. Peut-être l'a-t-il ramassée sur la route? Ou alors c'est elle qui l'a levé dans un bar. Lors de sa première déclaration aux flics, après son arrestation, Wuornos affirme avoir passé cinq heures agréables avec Mallory avant de l'assassiner. "Agréables"... Sans doute ne faut-il pas entendre par là une promenade romantique, les pieds nus sur la plage, avec Karine Le Marchand comme chaperon. Mais une tournée des bouges pour se saouler entrecoupée de plusieurs parties de jambes en l'air tarifées.

Lors de ses interrogatoires, la tueuse offre plusieurs versions de la fin de la soirée. Dans un premier temps, elle déclare avoir descendu Mallory parce qu'il voulait la prendre "sans enlever son pantalon afin de ne pas avoir à la payer". Puis, elle affirme avoir bien été payée, mais avoir eu peur qu'il ne lui reprenne l'argent. Une autre fois, elle l'accuse de l'avoir violée, sodomisée et torturée, ce qui l'a conduite à tirer en état de légitime défense. L'embêtant, c'est que l'impact d'une de ses balles se situe dans le dos de sa victime. La violait-il à reculons?

Quoi qu'il en soit, après avoir commis son premier meurtre, Wuornos rentre tranquillement chez elle pour retrouver sa compagne Tyria Moore, avec qui elle vit en couple depuis trois ans. Car madame est gay. La meurtrière ne laisse voir aucune agitation particulière. Elle n'a pas du tout le comportement attendu de quelqu'un venant d'assassiner pour la première fois. Les deux femmes allument la télé pour écouter Nicolas Sarkozy se déclarer favorable à l'abolition de la loi Taubira... C'est alors qu'Aileen lâche, très calmement: "Ce soir, j'ai tué un homme." Avec le ton qu'elle aurait pris pour dire: "Ce soir, j'ai acheté du foie de veau." Elle montre à Tyria les quelques objets qu'elle a piqués dans la bagnole de Mallory dans le but de les revendre.

Un violeur de petits garçons… Le cadavre de Mallory est retrouvé le 13 décembre 1989 par deux ferrailleurs en train d'explorer un petit bois à la recherche de débris métalliques. Il est enroulé dans un tapis. L'analyse des empreintes digitales permet son identification. Le légiste attribue sa mort à trois balles de 22 long rifle et indique que Mallory a agonisé durant une dizaine de minutes avant de rendre l'âme. L'enquête ne mène à rien. Au bout de quelques mois, les flics mettent le dossier au frigo. De son côté, Aileen Wuornos, qui a pris goût au meurtre, entame une exceptionnelle carrière de tueuse en série. La pauvrette a tellement de raisons de se plaindre des hommes! Son paternel, qu'elle n'a jamais connu, était un violeur de petits garçons. Il meurt étranglé dans sa cellule par un codétenu. Sa mère les abandonne alors qu'elle a quatre ans, son frère aîné en profite pour la violer peu de temps après. Thomas Thévenoud est son oncle... À 13 ans, elle tombe enceinte. Deux ans plus tard, son grand-père la jette à la rue, où elle se prostitue pour survivre. Enfin, ne parlons pas de l'homme qu'elle épouse qui est de 49 ans son aîné!

Sa deuxième victime est David Spears, 43 ans, retrouvé le 1er juin 1990, au nord de Tampa, avec dix balles de 22 dans la peau. Il y a, ensuite, Charles Carskaddon, 40 ans, dont le cadavre dénudé est découvert le 6 juin plombé de neuf balles de 22. Puis Peter Siems, 65 ans, disparu le 7 juin et dont seule la voiture est retrouvée à Orange Springs. Et encore Eugène Burress, 50 ans, dont le cadavre est récupéré le 4 août dans la forêt d'Ocala. Dick Humphreys, 56 ans, retrouvé mort le 12 septembre, truffé de sept balles de 22. Enfin, Walter Jeno Antonio, 60 ans, dont le corps est signalé le 19 novembre dans les bois de Cross City.

Cinq fois condamnée à mort… Ce dernier cadavre fait enfin soupçonner aux flics l'existence d'un tueur en série opérant en Floride. Durant leur enquête consacrée à sa première victime, Mallory, les policiers découvrent des objets lui ayant appartenu chez un prêteur sur gages. La piste les fait remonter jusqu'à Wuornos, qui les avait volés dans la voiture de sa victime. Elle est arrêtée le 9 janvier 1991 dans un bar de motards dans le comté de Volusia. La police met également la main sur Tyria Moore, qui, en échange de l'impunité judiciaire, accepte de piéger sa compagne. Sept jours plus tard, Wuornos avoue les meurtres. Pour sa défense, elle explique avoir agi en état de légitime défense. Tous ces individus avaient tenté de la violer. Son procès s'ouvre un an plus tard, mais uniquement sous l'inculpation du meurtre de Mallory. Le 27 janvier 1992, elle est condamnée à la peine de mort. Durant son procès, Wuornos a l'amabilité de reconnaître trois autres meurtres en admettant que les victimes, contrairement à Mallory, ne l'avaient pas violée. "Ils ont seulement essayé de le faire", précise-t-elle, ce qui lui vaut un total de quatre peines de mort. Une par victime. Comme cela ne suffit pas, elle avoue, en juin 1992, un meurtre supplémentaire, d'où une cinquième condamnation à mort. Puis un sixième, en février 1993. Il n'y a que pour Siems qu'elle est ne reconnaît pas son crime dans la mesure où son cadavre n'a pas été retrouvé.

Après neuf ans passés dans le couloir de la mort, ayant vu tous ses recours repoussés, Wuornos veut en finir au plus vite avec son exécution. Elle écrit à la Cour suprême de Floride: "J'ai tué ces hommes, je les ai volés quand ils étaient froids comme la glace. Et je le referais. Je suis malade à force d'entendre ce genre de choses: Elle est folle. J'ai été examinée tant de fois. Je suis responsable, saine d'esprit, et j'essaie de dire toute la vérité. Je suis de celle qui hait la vie humaine et je tuerai à nouveau." La charmante meurtrière en série est finalement exécutée par injection létale le 9 octobre 2002. Juste avant de s'endormir à jamais, elle déclare: "Je voudrais juste dire que je navigue avec le Rocher et je reviendrai, comme Independence Day, avec Jésus, le 6 juin. Comme dans le film, un bateau ravitailleur et tout, je reviendrai." Certainement un message personnel pour Jean-Claude Van Damme...

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© Le Point - Publié le 30/11/2012 à 00:00 - Modifié le 30/11/2014 à 00:00

 

Pour l’éphéméride du trente novembre c’est ICI
http://mickeywerlen.canalblog.com/archives/2013/11/30/28546307.html

 

Dicton du jour de Charlie Hebdo  

Ben pour le dicton de Charlie hebdo de ce jour, le Charlie de service avec le temps qu'il fait cette nuit pourra sniffer de la poudreuse de première qualité; surtout qu'elle coûte moins cher que la coke... 

 

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Ben pour la zique de ce dimanche, on va rendre hommage aux The Bee Gees, un groupe qui a marqué toute une génération, voire plusieurs… Des airs qui rappelleront peut-être des souvenirs… Allez les amis, faites-vous plaisir et je vous souhaite une bonne écoute!!!

https://www.youtube.com/watch?v=NrWpbK020YU

 

Et en avant pour les blagounettes du jour, un bouquet divers et automnal, des courtes mais bonnes, des longues mais connes, des connues et des moins connues; quoi, des blagues à deux balles ou à quatre sous...

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Un homme en congé, reste au foyer, et s'occupe chez lui, quand il entend soudain frapper à la porte.
Quand il ouvre la porte, il découvre une femme qui lui demande s’il a un pénis.
L'homme, surpris et incrédule, claque la porte au nez de la femme, il croit ainsi s'en débarrasser, mais la chose se reproduit les trois jours suivants.
Le mari décide d'en parler à sa femme.
La femme dit son mari: 
- Demain je n'irai pas travailler, quand cette femme te demandera si tu as un pénis, tu lui diras que oui. Je serais caché derrière la porte et nous saurons où elle veut en venir. Ainsi je lui réglerai son compte, devant toi.
Le lendemain, la même femme revient à nouveau. Elle frappe, le monsieur ouvre la porte .
La femme lui redemande s’il a un pénis. Le monsieur répond "oui" !!
Alors, la femme dit à l'homme:
- Bon, si vous en avez un, pouvez vous, s'il vous plaît, demander à votre femme qu'elle se serve du vôtre et qu'elle arrête d'utiliser celui de mon mari !!!

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Dans les rues de Bruxelles, une maman promène un landau. Une passant s'approche, regarde, et dit:
- Quel beau bébé! Puis se ravisant, s'écrie:
- Mais ce n'est pas un bébé, c'est un poupon en Celluloïd!! Et la mère de répondre:
- Vous ne pensez quand même pas qu'avec le temps qu'il fait, je vais sortir le vrai!

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Cellule à 2
L'un colle des timbres sur le corps nu de l'autre.
Le directeur lui demande ce qu'il fait.
Le fou lui répond:
- Mais je l'affranchis avant de me l'envoyer!

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Trois amis, assoiffés, n'ont pas un centime.
- Attends, dit l'un d'eux. On va tenter un coup fumant.
Je vais entrer dans ce café, commander un beaujolais et, quand le garçon me réclamera de l'argent, je lui soutiendrai que je l'ai déjà payé.
Il fait comme il l'a dit.
Le garçon tique bien un peu mais ça marche.
A son tour, le second soiffard pénètre dans le café, commande un beaujolais, le boit et s'en va en soutenant qu'il a payé.
Le troisième tente sa chance.
Au moment où il va se défiler discrètement, le garçon l'interpelle:
- Vous ne savez pas ce qui m'arrive? Je perds la mémoire.
Voilà deux fois que je réclame de l'argent à des clients qui m'avaient payé...
Qu'en pensez-vous?
- Rien, fait l'autre. Je suis pressé. Rendez-moi vite la monnaie sur le billet de 100 F.
que je vous ai donné: il faut que je m'en aille!

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C'est un couple qui est dans la dèche profonde, et le mari dit à sa femme
- Ecoute, notre dernière chance est que tu te prostitue...
La femme accepte, et le mari lui demande le soir combien elle a touché
- 502,50 Frs. Mon chéri
- Quoi??? Quel est le salaud qui t'as donné 2,50 francs???
- Ben... Tous...

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Une femme va consulter le médecin pour une grosse fatigue (pour ceux qui ne savent pas ce que c'est une grosse fatigue, voir à asthénie) qui dure depuis pas mal de temps. Après les examens et l'auscultation classique qui ne montrent rien de particulier, le médecin en vient à lui demander quelle est la fréquence de ses rapports sexuels:
- Je fais l'amour le lundi, le mercredi et le samedi Le docteur lui dit:
- Je vous ai prescrit un traitement médical. Mais en plus des médicaments, il faudra vous abstenir de faire l'amour une fois sur trois, par exemple, le Mercredi!
- Ah, ce n'est pas possible Docteur. Pas le mercredi. C'est la seule nuit que je passe avec mon mari.

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C'est dimanche... matinée où on se permet de rester dans les plumes et même avec ce temps de ne pas sortir de la maison si l'on n'est pas obligé,,, journée télé, lecture ou jeux de société... Dans un mois on sera en plein dans les fêtes de fin d'année, alors je vois déjà quelques pâtissiers en herbe préparer les petites gourmandises et autres biscuits et gâteaux de circonstance pour exciter les papilles des bouches gourmandes... Une pensée pour celles et ceux qui souffrent autant de la maladie que d'autres choses et à ceux qui pansent les plaies dues aux divers maux que l'adversité afflige à chacun... Prenez soin de vous et je vous souhaite une bonne journée en vous disant à la revoyure... 

 

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Éphéméride du premier décembre

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«À la saint Eloi, nuages sur l'emploi.»

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«Au temps de l'Avent, les coqs chantent par tous les temps.»

 

 Cordial salut du jour et bisous à tous 

 

Salut les amis et merci de votre visite; ben voilà, en ce jour tout commence avec une nouvelle semaine et le dernier mois de l'année... le compte à rebours est lancé jusqu'à Nouvel an... Ces jours, nombres d'enfants sont très sages en attendant la visite de saint Nicolas samedi; pour la suite il y aura encore une période de sagesse en attendant les cadeaux du Père Noël... Mais pour l'instant, c'est encore pour quelques semaines, travail et école avant les vacances de fin d'année...

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Pour la météo d'aujourd'hui, il est prévu que pour la Suisse romande avec 4° et un ciel peu nuageux dans la nuit, ce sera pour ce jour: le plus souvent très nuageux avec quelques précipitations en matinée. Limite des chutes de neige vers 2000 mètres. L'après-midi, généralement sec et développement de brèves éclaircies en Valais et dans les Alpes. Températures: 3°à 5°à l'aube, 7° l'après-midi, 10° en Valais. A 2000 mètres, 3°. En montagne, vent faible à modéré du sud-est... 

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Pour l'Hexagone, une météo de saison, assez perturbée, surtout dans le sud et en Corse... ATTENTION, VIGILANCE ORANGE DANS TROIS DÉPARTEMENTS... Avec pour ce jour: en matinée, le temps est calme sur les 3/4 du pays avec de nombreuses grisailles. Entre Côte d'Azur et Corse, des averses orageuses persistent alors que la tramontane dégage le ciel du Roussillon. Quelques faibles gelées sont possibles dans les plaines du Nord-est. Dans l’après-midi, le ciel reste généralement très nuageux, et même couvert avec quelques gouttes dans le Sud-ouest. Des averses orageuses persistent des Alpes-Maritimes à la Corse alors que le soleil l'emporte en Languedoc Roussillon. En soirée, quelques orages éclatent dans l'extrême sud-est. Temps clément partout ailleurs avec de très nombreuses grisailles. Quelques gouttes sont possibles sur le piémont pyrénéen. Dans la nuit, nuit calme et froide, en particulier dans le nord-est. Attention à la généralisation des brouillards. Mistral et tramontane soufflent fort en Méditerranée, quelques orages peuvent encore éclater en Corse….

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Pour l'Outre-mer: à Mayotte ensoleillé et voilé avec des températures de l'ordre de 27°; à l'île de la Réunion ce sera ensoleillé et variable avec des températures de l'ordre de 29°; à la Martinique ensoleillé et variable avec des températures de l'ordre de 32°; ensoleillé et pluvieux avec des températures de l'ordre de 31° en Guadeloupe; ensoleillé, voilé et nuageux en Guyane française avec des températures de l'ordre de 34°; Polynésie française peu nuageux à nuageux, larges éclaircies ; peu nuageux à nuageux, larges éclaircies aux Marquises avec des températures de 29°; nuageux avec averses et venteux à Saint-Pierre et Miquelon avec des températures de 8°...

 

Bonne journée à tous et que le soleil et la chaleur soient aussi dans vos cœurs... Aujourd'hui le lever du Soleil est à 07:48 et le coucher du Soleil se fera à 16:51 et le jour est plus court de 1 minute...

 

Valeurs remarquables de décembre en France

TMax: 27.2°C (Pau-Uzein le 04/12/1985)
TMin: -25.8°C (Clermont-Fd le 18/12/1933)
Précip: 184.4 mm (Perpignan le 14/12/1932)

 

Et pour les amis qui aiment la pêche à pied, les prochaines grandes marées auront lieu... : 
Horaire des marées à Saint-Malo  

Lundi 22 décembre à 06h56 coefficient 91, à 19h20 coefficient 95
Mardi 23 décembre à 07h40 coefficient 97, à 20h05 coefficient 99
Mercredi 24 décembre à 08h25 coefficient 99, à 20h50 coefficient 99
Jeudi 25 décembre à 09h09 coefficient 97, à 21h35 coefficient 95
Vendredi 26 décembre à 09h55 coefficient 91, à 22h21 coefficient 91

 

Historique d'une météo, qu’on a trop souvent tendance à oublier… 

En 1989: aux heures les moins froides de la journée, le mercure ne dépassait pas -3.3°à la mer
En 1973: la journée fut glaciale, les maxima n'atteignait que -2,8°à Virton, -3,4°à Florennes, -7°à Saint-Hubert
En 1925: un manteau neigeux de 34 cm était mesuréà Uccle

 

Les journées mondiales et internationales

Le premier décembre c’est la Journée Mondiale de la lutte contre le SIDA
 http://www.journee-mondiale.com/4/journee-mondiale-de-la-lutte-contre-le-sida.htm

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Les fêtes nationales du Jour

Centrafrique

République Centrafricaine
Durant la Seconde Guerre mondiale, la colonie se joignit aux Forces alliées. Le pays devient la République centrafricaine le premier décembre 1958

 

Roumanie

 

Roumanie
C'est le jour de la fête nationale roumaine. Il célèbre l'union de la Transylvanie à l'ancien Royaume de la Roumanie, le premier décembre 1918.
 

 

 

La France pittoresque

Voyages à pied: plébiscités avant d’être supplantés par l’automobile
D’après «Le Petit Journal», paru en 1927

La multiplicité des moyens de transport, l’incessant développement de la bicyclette et de l’automobile, la fièvre de vitesse qui agite aujourd’hui l’humanité tout entière, nous ont désaccoutumés de la marche, déplore en 1927 un chroniqueur du Petit Journal, ajoutant que ces joies de la promenade à pied qu’appréciaient tant nos aïeux, nous ne les connaissons plus

Vous me direz, écrit Jean Lecoq, que le sport pédestre est toujours florissant - plus florissant peut-être qu’il ne le fut jamais; que, tous les dimanches, on voit des légions de jeunes gens prendre part à des courses, à des «cross-country», à des matches, que sais-je?... Mais, dans tout cela, c’est toujours de vitesse qu’il s’agit. Toute cette belle jeunesse court!... elle court à perdre haleine; elle s’époumone; elle ne marche pas. Tel champion qui a montré sa performance en tournant pendant vingt-quatre heures au pas accéléré, tout autour de la Butte, s’il doit, après cela, aller à Versailles, par exemple, préférera prendre le train, plutôt que de s’y rendre en musant par les chemins.

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Nos aïeux voyageaient pourvoir du pays, pour goûter les charmes du pittoresque, les joies de la nature, recueillir des impressions, éprouver des sensations nouvelles, emmagasiner des souvenirs. Chez les gens d’aujourd’hui, le plaisir de voyager se résumer en trois mots: «Bouffer des kilomètres!» Et plus on en a «bouffé», plus on est fier et plus on est content.
Pauvres fous qui courez ainsi, à cent vingt à l’heure, vers un destin souvent tragique, reposez-vous donc, au retour, en lisant les Aventures burlesques, de d’Assoucy (1605-1677). Vous y trouverez, du voyage à pied, un si chaleureux éloge que, peut-être, quelque jour, vous laisserez l’auto au garage et vous vous mettrez en route pour en savourer les simples agréments. D’Assoucy, en ce temps-là, voyage en Bourgogne - c’est le pays de Cocagne... Ne serait-ce pas folie que de le traverser trop vite?... Notre homme n’est pas pauvre: il a de l’argent blanc et de belles pistoles d’Espagne. Deux pages le suivent; un âne porte ses hardes, son luth, plus un coffre tout rempli de chansons, d’épigrammes et de sonnets. Il eût pu prendre le coche d’Auxerre, mais il préfère aller pédestrement.

«Il m’importe peu qu’on me voie aller à pied, pourvu que j’y trouve mon plaisir et ma santé... Quel plaisir d’aller les bras pendants, avec une bonne paire de souliers plats, et sans crainte de se rompre le col, ou de se crever les yeux à quelque branche d’arbre, de se promener dans la campagne comme un philosophe qui fait un tour d’allée dans son jardin, de marcher tantôt sur le velours vert d’un tapis herbu, et tantôt côtoyant un petit ruisseau, fouler aux pieds les traces que les fées ont laissées empreintes dans l’émail d’une prairie!...
«Quel plaisir de cueillir l’aubépine ou la rose muscade sur un buisson; si vous êtes altéré, d’étancher votre soif sous la feuillade d’un cabaret ou dans le cristal d’une fontaine; et si vous êtes las, vous reposer sur les bords d’un étang, d’un ruisseau ou de quelque petite rivière, d’en voir couler les ondes et nager les petites poissons, de passer le chaud du jour tantôt à la fraîcheur des eaux, et tantôt à l’ombre de quelque grand arbre touffu, et, sans craindre qu’on vous ferme les portes d’une ville, s’endormir au doux murmure des zéphyrs ou à la musique des oiseaux».

Ainsi, le doux bohème s’en allait par les routes de Bourgogne, musant parmi les bois, grappillant parmi les vignes, et s’arrêtant dans les bourgs, où ses pages, qu’il accompagnait de son luth, chantaient, aux villageois assemblés, ses plus belles chansons. N’était qu’en ce temps-là on rencontrait de temps à autre, à quelque carrefour, de mauvais garçons qui, l’escopette au poing, vous forçaient à vider votre escarcelle et vous prenaient même jusqu’à vos chausses, vous laissant nus comme petits saints Jean au bord du chemin, c’eût étéà coup sûr la plus jolie façon de voyager.
Mais trop de sacripants couraient la campagne; et force était aux voyageurs d’aller en troupe sur de bons chevaux, l’épée au côté et les pistolets dans les fontes, ou de prendre les voitures publiques, lesquelles, au surplus, n’étaient pas toujours à l’abri des attaques de bandits.

Pourtant, en dépit de ces surprises de la route, tous gens de métiers et petites bourgeois voyageaient à pied. C’est à pied que le compagnon, soucieux de bien apprendre son état pour obtenir la maîtrise au retour, allait de ville en ville et faisait son tour de France. C’est à pied que s’accomplissaient les pèlerinages, même les plus lointains. Ils s’organisaient dans les provinces comme aujourd’hui les voyages des agences. Un centre était désigné où les pèlerins se rendaient individuellement, et d’où ils partaient en troupe pour Rome, pour Saint-Jacques de Compostelle, voire même pour les Lieux Saints. On n’imagine pas le nombre de croyants qui, chaque année, s’en allaient à pied, à travers la Hongrie, jusqu’en Palestine.

Les femmes elles-mêmes ne craignaient pas de se lancer dans ces entreprises aventureuses. Au XVIIe siècle, on citait une dame Brémond, de Marseille, qui avait parcouru ainsi l’Egypte, la Palestine, le Liban et presque toute la Syrie. Au XVIIIe siècle - fait plus étonnant encore -, une femme, nommée Anne Chéron, alla visiter Jérusalem et fit toute la partie terrestre du voyage à pied. Elle avait quatre-vingts ans...
Si, malgré les dangers qu’ils offraient, les pèlerinages en Terre Sainte étaient aussi fréquents, on devine qu’elle devait être l’affluence des pèlerins qui allaient visiter les lieux de sainteté situés en France. La capitale du monde chrétien, surtout, attirait dans ses murs une foule de voyageurs de toutes les nations. Le moindre évêque français faisait chaque année au moins un voyage à Rome, emmenant chaque fois un cortège de quatre à cinq cents pèlerins.

Nous savons par les écrivains du grand siècle que le voyage à la Ville Eternelle était pour tout Français de la noblesse ou de la bourgeoisie aisée, le complément indispensable d’une bonne éducation. Ce voyage coûtait cher à qui voulait l’effectuer avec quelque confort. Mais, pour le pèlerin qui faisait la route à pied, les dépenses étaient minimes, car le chemin était jalonné d’innombrables monastères où l’on accueillait, où l’on hébergeait gratuitement.
Les pèlerins, la plupart du temps, partaient sans argent et sans provisions; aussi les dangers et les obstacles de toutes sortes qu’ils rencontraient sur leur route, les fatigues auxquelles ils étaient exposés, avaient nécessité de bonne heure la fondation d’établissements destinés à leur offrir le gîte et la nourriture. Les conciles et les capitulaires prescrivaient aux monastères d’accueillir avec charité les pèlerins. Les rois, les seigneurs, les fidèles fortunés leur faisaient des donations dans ce but. C’est pour venir en aide aux pèlerins qui se rendaient en Italie que Louis le Débonnaire - fils de Charlemagne, il succéda à celui-ci et régna comme Empereur d’Occident de 814 à 840 - fonda l’hospice du Mont-Cenis et le dota de riches revenus.

La tradition du pèlerinage à pied vers la capitale du monde chrétien n’a pas cédé complètement à la frénésie de vitesse qui règne de nos jours, relève Jean Lecoq. On rencontre encore sur les routes d’Italie des pèlerins qui s’en vont le sac au dos et le bâton à la main. C’est ainsi qu’un de nos confrères, poète et écrivain d’art distingué, André Mabille de Poncheville, a parcouru récemment «le chemin de Rome» et résumé, sous ce titre, dans un livre tout imprégné de la foi la plus ardente et du plus noble amour des belles choses, ses impressions et ses souvenirs, note encore notre chroniqueur qui ajoute qu’une chose l’a frappé dans ce livre: l’accueil sympathique, la cordialité toute particulière que rencontre généralement sur sa route le voyageur qui va à pied.

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On regarde en effet passer l’auto rapide, on envie peut-être ceux qu’elle transporte, mais on n’a point pour eux les sentiments fraternels qu’inspire le globe-trotter qui va vers son but pédestrement. Celui-ci, on le salue au passage d’un «buono giorno» ou d’une «bona sera», suivant l’heure. Les gens lui font un peu de conduite, causent volontiers avec lui, l’interrogent sur les incidents et sur le but de son voyage.
Le pèlerin s’assied-il un instant à l’entrée d’un bourg? Tout de suite une bienveillante assemblée de commères se tient autour de lui... «Quittant le seuil des maisons où elles jacassaient entre elles, la plus délurée, n’y tenant plus, vient à moi sans abandonner son tricot, et après un souriant: Buono giorno! Me pose l’habituelle question: Si va à Roma? Puis, venues derrière elles, toutes les autres m’entourent, me regardent avec curiosité, s’efforcent à comprendre et se faire comprendre, et, pour finir me souhaitent une bonne route à qui mieux mieux...»

Cette sollicitude pour le voyageur qui passe prend les formes les plus diverses, les plus poétiques parfois: «J’arrive à Ronciglione, écrit M. de Poncheville. Aux premières maisons, comme je m’approche d’une fontaine pour y boire, une femme qui avait rempli son aiguière de cuivre, renouvelle le geste de Rebecca en l’inclinant vers ma bouche.» Plus loin, le pèlerin hésite sur sa route: il s’est arrêté au bord d’une vigne où le mari et la femme travaillent ensemble. L’homme s’aperçoit de son embarras; il accourt à travers les échalas:
«Avant toute chose, il me fait entrer dans sa plaisante petite maison en haut du vignoble; il entend que je goûte son vin, trinque avec moi, remplit ma gourde, m’offre des œufs frais pondus de ses poules, puis me fait un bout de conduite et ne me quitte que persuadé d’avoir remis en bon chemin l’hôte de passage envoyé par Dieu...»

Dans les auberges, même accueil gracieux. Parfois, les hôteliers ne veulent pas que le pèlerin mange isolément; on lui fait place à la table de famille, et l’on débouche, au dessert, un flacon de choix en son honneur. «D’une façon général, dit M. de Poncheville, je n’ai pas été rançonné dans les auberges comme on l’est trop souvent dans les hôtels destinés aux touristes.»
Voici quelques avantages inattendus du voyage à pied. Mais il en est d’autres non moins appréciables: ce sont ceux que le bon d’Assoucy dépeignait avec toutes les grâces de son style au XVIIe siècle: c’est le plaisir de voir, de tout voir, plaisir dont se privent volontairement la plupart des gens qui roulent en auto. La nature est une grande éducatrice; aussi serait-il souhaitable, conclut Jean Lecoq, que les jeunes gens d’aujourd’hui daignassent, comme le faisaient ceux d’autrefois, la regarder autrement qu’en courant à cent à l’heure par les chemins. Rien ne forme la jeunesse comme les voyages. Et surtout les voyages à pied.

Article copié sur "La France pittoresque"

 

Les Régions de France, une vieille histoire
Source: La Voix du Nord

A l’heure où le redécoupage des régions fait polémique, souvenons-nous que le sujet ne date pas d’hier. Longtemps la France a compté 39 provinces. Issues de l’histoire féodale, elles ont été supprimées à la Révolution. Et depuis, les exercices de puzzle se sont succédé, d’abord nés de la réflexion des géographes avant de revêtir une portée économique puis administrative.
Durant la deuxième moitié du 19e siècle, des géographes imaginent des «assemblages géographiques» qui regroupent certains départements sur critères géographiques. Treize ensembles sont ainsi dessinés en reprenant les limites départementales.

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Anciennes provinces de France

À noter que le Tarn-et-Garonne, qui apparaît ici en blanc, n’avait été créé qu’en 1808, avec des territoires pris aux départements voisins. Les Territoires d’Alsace-Lorraine étaient quant à eux allemands.

Deuxième moitié du XIXe siècle Les régions économiques
En 1917, sous l’influence des thèses régionalistes, un premier arrêté ministériel institue des groupements économiques régionaux ensuite nommés «régions Clémentel» le 5 avril 1919. Elles regroupaient des chambres de commerce, qui étaient libres d’adhérer à la région de leur choix. Initialement prévues pour être au nombre de 17, ces régions furent bientôt portées à 21.

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La France en 1919

Sur le même modèle, en 1919, seront créées 19 «régions touristiques» formées à l’initiative des fédérations de syndicats d’initiative et qui ne respectaient pas forcément les limites des départements.

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Les régions administratives

Avec le développement des moyens de transport naît l’idée de créer des divisions administratives plus grandes que les départements. Le 30 juin 1941, un décret donne naissance aux Préfectures régionales de l’État français, par un découpage regroupant des départements sur critères économiques et de transport. Cette organisation correspond à peu de choses près à l’actuel découpage régional, mais ne survivra pas à la chute du régime de Vichy et sera abrogée en 1945.

 

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La France en 1941

À la Libération, le général de Gaulle, soucieux de garder la maîtrise de l’administration locale, instaura à son tour des régions administratives, qui seront finalement dissoutes lorsqu’il quittera le pouvoir, en janvier 1946.
En 1948, sont créées les igamies, découpage administratif groupant plusieurs départements. Correspondant aux régions militaires, les igamies étaient des circonscriptions à vocation économique administrées par des représentants de l’État, les IGAME (Inspecteurs généraux de l’administration en mission extraordinaire). Les igamies disparaîtront en 1964, les IGAME étant alors remplacés par les préfets de région.

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La France en 1948

Face aux inquiétudes montantes face à l’hypertrophie parisienne, des comités d’expansion économique se mettent en place, d’abord en Bretagne puis dans d’autres régions. Ils seront reconnus par un décret en décembre 1954.
En 1955, le décret Pflimlin décide du lancement de «programmes d’action régionale» en vue de «promouvoir l’expansion économique et sociale des différentes régions». Le 28 novembre 1956, un arrêté ministériel définit les 21 circonscriptions de ces programmes d’action régionale: ces dernières, d’usage officiellement administratif, seront aussi utilisées comme cadre aux grandes opérations d’aménagement du territoire. Mais elles ne deviendront des collectivités locales à part entière que bien plus tard. Pour la première fois depuis la Révolution, des régions, ne correspondant pas aux anciennes limites provinciales, étaient utilisées en France. Mais à l’époque, ce découpage ne faisait pas que des heureux: les Normands se plaignaient d’être divisés en deux et les Bretons contestaient le rattachement de Nantes.

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La France en 1955

En 1960, un décret crée des circonscriptions d’action régionale dont les limites sont calquées sur celles instaurées par les programmes d’action régionale. Elles seront dotées d’un préfet de région en 1964 par un décret qui franchit une nouvelle étape de la déconcentration régionale est alors franchie en instituant une commission de développement économique régionale (CODER).

Les régions, établissements publics
Le 27 avril 1969, l’échec d’un référendum visant entre autres àélargir le rôle des régions conduit à la démission de Charles de Gaulle de la présidence de la République. En 1970, un décret porte à 22 le nombre des régions métropolitaines en séparant la Corse de la Provence-Côte d’Azur. En 1972, est créé dans chaque circonscription d’action régionale, un établissement public: la région ou établissement public régional. Chaque région est administrée par un conseil régional assisté d’un comitééconomique et social. Mais la région est à l’époque investie de peu de pouvoirs et l’institution régionale reste une structure administrative dépourvue de toute légitimité démocratique.

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La carte de France actuelle

Les régions, collectivités territoriales
La loi du 2 mars 1982, impulsée par Gaston Defferre, consacre le terme de région et en fait des collectivités territoriales à part entière. Elle institue l’élection des conseillers régionaux au suffrage universel direct pour un mandat de six ans renouvelable, et dote les régions de compétences bien définies qui sont celles que l’on connaît aujourd’hui (le développement économique, l’aménagement du territoire et la formation professionnelle).

La première élection a eu lieu le 16 mars 1986, soit le même jour que les élections législatives. Les régions sont devenues des collectivités territoriales au même titre que les départements et les communes.

Magalie Ghu, La Voix du Nord

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Etrange rite nuptial dans le Vaucluse et le Gard
D’après «Bulletin de la Société préhistorique française», paru en 1918

Une très vieille coutume nuptiale du Vaucluse encore en usage au début du XXe siècle veut qu’au milieu de la première nuit, les jeunes gens de la noce (frères, beaux-frères, cousins), las de danser, se mettent à la recherche des époux, les découvrent dans la chambre où les novi - nouveaux mariés - ont dressé de vaines barricades, et les obligent à se lever

Puis, ils s’emparent de la mariée et l’emmènent dans la salle du festin, qui est en même temps la cuisine. Ils couchent à plat ventre la jeune femme dans une grande nappe tenue aux quatre coins par quatre d’entre eux, et, ainsi suspendue, la tête et les pieds seulement dépassant les extrémités de la toile, ils la balancent devant le feu qui flambe à l’âtre et qu’elle doit souffler.
Ce n’est que lorsqu’elle s’est longtemps époumonée à«souffler la soupe au fromage» - qui, en effet, bout sur le feu - qu’ils consentent à la laisser aller. Peut-être l’antique Culte du Feu fécondant explique-t-il ce rite.

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Costumes folkloriques du Vaucluse

Dans le Gard, il prend une autre forme. Les novi tiennent toujours secrète la chambre dans laquelle ils passeront leur première nuit; aussi sont-ils espionnés toute la soirée! Les ruses les plus naïves sont mises œuvre, afin qu’ils puissent quitter soit le repas de noce, soit le bal, sans être remarqués. Sur les minuit, le bal cesse et la recherche de la chambre nuptiale commence.
Portes et fenêtres sont enfoncées, si le couple une fois découvert refuse d’ouvrir. On leur apporte l’Aïga boulida - signifiant eau bouillie, en réalité une soupe faite de quelques tranches de pain, arrosées d’huile d’olive, le tout trempé d’eau bouillante, dans laquelle ont été mises plusieurs gousses d’ail - ou une tasse de café. Pendant cette légère collation, les jeunes gens, prenant leurs cavalières à bras le corps, les jettent sur le lit nuptial.
Pour ne pas faire partie intégrale du rite, un malin trouve intéressant d’éteindre les lumières et la scène finit au milieu de la gaieté générale. Se tirer de l’Aïga boulida aurait été prise en fort mauvaise part au milieu du XIXe siècle. La désertion était réprouvée; mais les ruses pour s’y soustraire étaient acceptées et méritaient félicitations. De rares indépendants ne craignaient pas d’aller passer leur première nuit au grenier à foin, ou les fureteurs les plus perspicaces ne pensaient pas aller les dénicher!

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1er décembre 1783: Le savant Charles effectue le premier vol en ballon à hydrogène, à Paris. Dix jours après le vol en montgolfière de Pilâtre de Rozier, le savant Charles s'envole à son tour, mais en ballon à hydrogène.

Depuis dix jours, Jacques Alexandre César Charles, professeur de physique à la Sorbonne, enrage d'avoir été coiffé au poteau par deux amateurs! Il voulait à tout prix être le premier à voler dans les airs, or le marquis d'Arlandes et Pilâtre de Rozier l'ont devancé le 21 novembre 1783 en s'envolant à bord de la baudruche chauffée par un feu de paille des frères Montgolfier. Du bricolage risquant de prendre feu à tout moment! Alors que son ballon est une petite merveille de technologie: gonfléà l'hydrogène, il est capable de voler éternellement. Le prototype de 33 mètres cubes qu'il a fait voler le 27 août 1783 au-dessus du Champ-de-Mars lui a donné toute satisfaction.

Le 26 novembre 1783, cinq jours après le vol de Pilâtre de Rozier, la "Charlière" est achevée. Comme Charles ne roule pas sur l'or, il s'est fait financer par une souscription publique à laquelle ont répondu des centaines de Parisiens enthousiastes. Dans la capitale, on oublie un instant la guerre entre NKM et Anne Hidalgo pour s'intéresser à sa prochaine tentative. "Dans tous nos cercles, dans tous nos soupers, aux toilettes de nos jolies femmes comme dans nos lycées académiques, il n'est plus question que d'expérience, d'air atmosphérique, de gaz inflammables, de chars volants, de voyages aériens", note le baron Melchior de Grimm. Le gonflement du ballon, d'un volume de 380 mètres cubes, prend plusieurs jours, car la production d'hydrogène par action d'acide sulfurique sur de la limaille de fer, est un procédé très lent. Le 1er décembre 1783, l'aérostat est enfin gonfléà bloc. Charles, aussi. Il s'envoie en l'air une dernière fois avec une prostituée tant que c'est légal, et le voilà prêt...

"Tout Paris était dehors"… Le départ a lieu dans le jardin du palais des Tuileries où une foule de peut-être 400 000 personnes entoure l'enveloppe de neuf mètres de diamètre, rayée de blanc et de rouge. "Tout Paris était dehors. Jamais on n'avait vu si magnifique assistance pour une expérience philosophique", écrit Benjamin Franklin, représentant des États d'Amérique en France, inventeur du paratonnerre et ami de Jacques Charles. Ce dernier a décidé de se faire accompagner durant le vol par Noël Robert qui l'a aidéà construire le ballon.

Mais quelques heures avant la tentative, coup de tonnerre, le roi Louis XVI interdit la tentative! Sabotage! Quelle peut en être la raison? Craint-il pour la vie des deux hommes? Hollande veut-il faire embarquer des sans-emploi à bord pour inverser la courbe du chômage? A-t-il fait l'objet d'un lobbying des amis des frères Montgolfier redoutant un rival? Charles est au désespoir, quant à la foule, elle est furieuse de se voir priver de son spectacle. "Et si on allait prendre la Bastille pour apprendre à Louis à se mêler de ce qui le regarde?" jette un Mélenchon. "Sois patient!" lui répond le secrétaire national du PC Pierre Laurent...

Jacques Charles hésite, lui et ses amis se concertent. Ce serait trop bête d'abandonner alors qu'ils touchent au but. Le savant décide de braver l'interdiction. Il fait un signe à ses assistants d'achever la préparation de l'aérostat. Ceux-ci déposent dans la nacelle bleu et or des fourrures pour protéger les deux hommes du froid et une bouteille de champagne. C'est dire si la confiance règne quant à la réussite du vol. Même Étienne Montgolfier est présent. Non revanchard, Charles lui tend un minuscule ballon vert à lâcher pour connaître la direction du vent. "C'est à vous, monsieur, qu'il appartient de nous ouvrir la route des airs." Le vent souffle vers le nord-est. Pas un nuage pour faire de l'ombre au spectacle. Charles et Robert s'installent dans la nacelle en souriant. Après le largage de dix kilos de lest, le ballon entame son ascension. Il est 13 h 40, un coup de canon marque le début du voyage. La foule reste muette de stupéfaction. Des milliers d'yeux suivent l'élévation silencieuse du ballon. Charles et Robert survivront-ils à cette incroyable expérience? À bord, les deux hommes savourent l'instant. Ils sont pris d'une intense émotion. Ils volent! Ils s'élèvent dans l'espace. Ils sont Neil Armstrong et Buzz Aldrin...

"Ce n'était pas du plaisir, c'était du bonheur"… Quand la Charlière atteint une soixantaine de mètres d'altitude, les deux aventuriers brandissent de petits fanions blancs pour saluer les Terriens. Lesquels poussent enfin un rugissement d'enthousiasme. "Jamais rien n'égalera ce moment d'hilarité qui s'empara de mon existence lorsque je sentis que je fuyais la terre, ce n'était pas du plaisir, c'était du bonheur", écrira par la suite Charles. C'est le début d'un merveilleux voyage de deux heures. La foule en extase regarde le ballon s'éloigner doucement. Il atteint bientôt une altitude de 500 mètres, survole Asnières, Argenteuil, Sannois, Saint-Leu-Taverny, L'Isle-Adam. Charles et Robert sont au septième ciel. Ils s'amusent de bon coeur de l'effroi des paysans qui les voient passer dans le ciel. Ils font descendre le ballon pour les taquiner de la voix. On leur demande s'ils n'ont pas peur, s'ils ne vont pas être malades. Les deux hommes leur répondent: "Vive le roi!" Voyant des domestiques, alors qu'ils passent au-dessus du domaine du prince de Conti, à L'Isle-Adam, ils s'enquièrent de celui-ci. L'un d'eux met ses mains en porte-voix pour répondre: "Monseigneur est à Paris et il en sera bien fâché."

Les deux hommes entendent le coup de canon tiréà Paris, c'est le signal convenu pour dire que le ballon n'est plus visible. Ils continuent leur chemin, n'oubliant pas de sabler le champagne. Après deux heures de vol, ils se préparent à atterrir dans un champ, près de Nesles-la-Vallée. Le physicien ouvre la soupape pour laisser échapper le gaz. La Charlière file au ras du sol, poursuivie par des villageois. "Comme des enfants qui poursuivent des papillons dans une prairie", note Charles. Au moment où leur panier touche le sol, une troupe de cavaliers surgit au galop. Elle les suivait depuis Paris. Le duc de Chartres, le futur Philippe-Égalité, est parmi eux, mais c'est un Anglais qui est le premier à serrer Charles dans ses bras, très ému. "Monsieur Charles!... Moi d'abord!..."

Gloires… L'expérience a été tellement enivrante que Jacques Charles veut de nouveau s'envoler, mais seul cette fois. Soulagé du poids de Robert, le ballon bondit dans le ciel dès qu'il est libéré. Sensation extraordinaire. Bientôt, il atteint 3 300 mètres d'altitude. "Je passai en dix minutes de la température du printemps à celle de l'hiver." Même pas peur. Charles croise la route du parachutiste Baumgartner qui n'a pas le temps de le saluer... Alors que le soleil est déjà couché pour les Terriens, le savant le voit "se relever" au fur et à mesure qu'il grimpe dans le ciel. Il s'extasie: "J'étais le seul corps éclairé dans l'horizon et je voyais tout le reste de la nature plongé dans l'ombre." Puis il assiste à un deuxième coucher de soleil dans le même jour. L'expérience de se sentir seul dans l'espace infini, d'être le premier à le faire, est si intense qu'il se jure de ne plus s'exposer à pareilles émotions. Bientôt, un froid glacial le saisit malgré ses fourrures, il connaît aussi une forte douleur à l'oreille provoquée par la chute de la pression atmosphérique. Il est temps de redescendre sur terre. De retrouver la misère, les guerres et Valérie Trierweiler...

Son expédition céleste vaut la gloire à Charles. Dès le lendemain, son appartement place des Victoires à Paris est pris d'assaut par les domestiques des "personnes les plus qualifiées de Paris" qui veulent des nouvelles. Les dames des Halles viennent lui porter des lauriers enrubannés. Des paysans et des musiciens lui livrent dans une charrette son ballon dégonflé. Au cours des semaines suivantes, de superbes créatures de la haute société se pressent à son cours de physique à la Sorbonne. Un jour, il reçoit un billet doux anonyme: "Vous êtes devenu l'objet de toute ma pensée, le héros de mon coeur, le génie qui devait le fixer. J'éprouve un plaisir innocent à vous le dire, et je m'impose à jamais la loi de vous demeurer inconnue..." La mystérieuse inconnue veut un signe de lui pour vérifier que son mot a été lu. Elle le prie, lors de son prochain cours public, de poser la question suivante: "Étiez-vous à l'expérience des Tuileries?" Ainsi possédera-t-elle la preuve "qu'[il] ne dédaign[e] pas sa flamme". Le malheureux savant, peu habituéà ce genre de libertinage, mange la consigne.

Alors, la belle inconnue reprend sa plume pour lui assurer qu'elle n'est "ni vieille, ni laide, ni folle". Elle le conjure de porter la rose qu'elle a jointe à sa lettre, car "cette fleur me dira: il sait qu'il est aimé... L'état de mon coeur est le plus doux du monde; vous en faites le charme; je veux que vous le sachiez, et je désire en être sûre par la présence de cette fleur à votre côté." Conquis, Charles obéit, il place la rose sur sa veste, côté coeur. Un dernier mot le remercie: "Je l'ai aperçue; c'est là que je l'aurais placée... Je vous remercie d'une pensée fine et charmante dont l'image me suit partout... Addio, caro... addio!" Charles ne connaîtra jamais l'identité de sa charmante correspondante. Parfois, Carla sait être discrète...

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© Le Point - Publié le 01/12/2012 à 00:00 - Modifié le 01/12/2014 à 00:00

 

Pour l’éphéméride du premier décembre c’est ICI
http://mickeywerlen.canalblog.com/archives/2013/12/01/28554668.html

 

Dicton du jour de Charlie Hebdo  

Ben pour le dicton de Charlie hebdo de ce jour, le Charlie de service avec toutes les conneries qu'il fait, il n'aura pas assez avec une boîte de clous pour faire une pénitence totale... 

 

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Ben pour la zique de ce début de semaine, on va rendre hommage à Little Richard and Friends, Une légende du rock… Des airs endiablés qui rappelleront sûrement des souvenirs… Allez les amis, faites-vous plaisir et je vous souhaite une bonne écoute!!!

https://www.youtube.com/watch?v=jsv_YinE_Yo

 

Et en avant pour les blagounettes du jour, un bouquet divers et automnal, des courtes mais bonnes, des longues mais connes, des connues et des moins connues; quoi, des blagues à deux balles ou à quatre sous...

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Lettre au Trésor Public

Monsieur l'agent du Trésor Public, mon colis a pu vous étonner au départ. Alors voilà quelques explications. Je vous joins à cette lettre une photocopie d'un article de journal intitulé"Les vraies dépenses de l'état". Vous noterez que dans le quatrième paragraphe, il est précisé que l'État à l'habitude de payer des brouettes 1200 euros, des escabeaux 500 euros et des marteaux 75 euros pièces. Par ailleurs, l'article rapporte que le prix des sièges de toilette du nouveau Ministère des Finances est de 250 euros pièce. Vous devant la somme exacte de 848 euros pour l'année fiscale qui s'achève, je vous adresse donc dans ce colis quatre sièges de toilettes neufs et cinq marteaux, le tout représentant une valeur de 1375 euros. Je vous engage par ailleurs à conserver le trop perçu pour vos bonnes œuvres ou bien d'utiliser les 527 euros restant pour acheter un tournevis supplémentaire à notre Ministère. Ce fut un plaisir de payer mes impôts cette année, n'hésitez pas, à l'avenir, à me communiquer la liste des tarifs usuels pratiqués par les principaux fournisseurs de l'état.

Sam XXXX, contribuable heureux

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L'inspecteur des contributions directes dit à ses collaboratrices:
- Mesdames, mesdemoiselles, je vais vous demander, comme chaque matin, de bien vouloir vous boucher les oreilles pendant une dizaine de minutes: le temps que j'écoute les messages que nous ont adressés, au cours de la nuit, quelques contribuables sur le répondeur de service.

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Un petit gamin rentre de l'école et dit à son père:
- Papa, aujourd'hui on a appris à faire des petites bombes en chimie.
J'en ai fait une avec un ami et juste avant de partir, nous l'avons mise sous le bureau du directeur...
- Mais te rends-tu compte, qu'est-ce que tu diras demain quand tu vas aller à l'école!
- Mais quelle école???

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Parlant d'un de ses patients, un psychanalyste raconte:
- Je n'ai jamais vu quelqu'un qui se refuse à ce point à se prendre lui-même en charge, pour résoudre ses problèmes.
- Qu'est-ce qui vous fait dire cela?
- Quand il vient me consulter, cela se passe toujours de la même façon: il s'allonge sur le divan et il passe une demi-heure à lire tranquillement le journal en m'écoutant parler.

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A bord d'un avion faisant la liaison Paris-New York, un archevêque appelle le steward.
- Donnez-moi un whisky, s'il vous plaît.
- Certainement, monseigneur, dit le steward. Soudain, le prélat réfléchit et s'enquiert:
- Au fait, à quelle altitude volons-nous, en ce moment?
- A 16 000 mètres, monseigneur.
- Bon!
Nous sommes un peu près du patron.
Vous me servirez plutôt une camomille.

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Sur son tabouret de bar, un homme boit sa bière par petites gorgées.
Il a une mine de chien battu.
Le cafetier vient le voir pour parler un peu avec lui et demande:
- Qu'est-ce qui se passe? T'aurais pas des problèmes avec ta femme toi?
- Ouais c'est ça! On a eu une bagarre et elle m'a dit qu'elle ne me parlerait plus pendant un mois!
- Ben dis donc, tu devrais plutôt être heureux!?
- Ouais, je sais, mais le mois se termine aujourd'hui...

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C'est lundi... le week-end est terminé et le réveille-matin, toujours fidèle au poste pousse son cocorico en sonnerie pour nous réveiller dans la joie et la bonne humeur et 'est avec le sourire, et le pas alerte et le cœur léger qu'après le petit déjeuner on s'en va affronter les bouchons et autres emmerdements pour arriver à l'heure au travail... Une grande tristesse m'envahit en pensant aux gens du Sud qui subissent les intempéries et les inondations depuis quelques jours, je compatis à leur douleurn et à leur désespoir... Une pensée pour celles et ceux qui souffrent autant de la maladie que d'autres choses et à ceux qui pansent les plaies dues aux divers maux que l'adversité afflige à chacun... Prenez soin de vous et je vous souhaite une bonne journée en vous disant à la revoyure... 

 

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Éphéméride du deux décembre

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«À la Sainte-Viviane, je prendrais bien une tisane de valériane.»

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«Temps clair à la Sainte-Viviane, temps clair pendant quarante jours et une semaine.»

 

 Cordial salut du jour et bisous à tous 

 

Salut les amis et merci de votre visite; ben voilà, c'est mardi, le temps est gris, les températures se rafraîchissent, par endroit les flocons sont annoncés, l'hiver s'en vient doucement, mais sûrement... Bon sang mais c'est dans trois semaines qu'il fera officiellement son entrée... Les gosses ouvrent les fenêtres du calendrier de l'Avent à la recherche de la gourmandise-cadeau... J'en connais même qui ont déjà quelques jours d'avance... Mais cependant Noël n'arrivera pas avant le 25 décembre...

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Pour la météo d'aujourd'hui, il est prévu que pour la Suisse romande avec 3° et un ciel nuageux dans la nuit, ce sera pour ce jour: ciel couvert en-dessous de 1800 m par une couche de nuages bas étendus pouvant lâcher un peu de bruine par moments. Dans les Alpes et en Valais au-dessus de 1600 m, temps en partie assez ensoleillé malgré des voiles nuageux par moments importants. Températures: 3°à 5°à l'aube, 4°à 7° l'après-midi. A 2000 m, +1°. Vent faible et variable dans les Alpes. Sur le Jura et le Plateau, faible tendance à la bise...

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Pour l'Hexagone, une météo de saison, se dégradant dans la grisaille. ATTENTION, VIGILANCE ORANGE DANS UN DÉPARTEMENT... Avec pour ce jour: en matinée, en matinée, la grisaille s'impose sur la quasi-totalité du pays, accompagnée parfois de quelques bruines ou pluies faibles et éparses, voire même localement de flocons en se dirigeant vers le nord-est. Des orages remontant par le sud sur la partie orientale de la Corse. Dans l’après-midi, un temps maussade persiste avec toujours quelques gouttes par endroit, parfois mêlées de flocons. Entre le Roussillon et la basse vallée du Rhône, le soleil s'impose tout de même. En Corse, des orages faibles à modérés éclatent sur l'est de l'île. En soirée, le temps continue de se dégrader en Corse à mesure que les pluies se généralisent. Des orages parfois forts peuvent se produire sur l'est et le sud de l'île. Quelques flocons peuvent tomber entre les frontières du nord-est et la vallée du Rhône, parfois mêlées de pluie. Dans la nuit, quelques flocons ou pluies et neige mêlées entre le nord du Limousin et la Lorraine, avec quelques gouttes sinon en Bretagne…

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Pour l'Outre-mer: à Mayotte ensoleillé et voilé avec des températures de l'ordre de 28°; à l'île de la Réunion ce sera nuageux à couvert avec des températures de l'ordre de 28°; à la Martinique ensoleillé, voilé et nuageux avec des températures de l'ordre de 31°; ensoleillé et voilé avec des températures de l'ordre de 33° en Guadeloupe; ensoleillé et variable en Guyane française avec des températures de l'ordre de 34°; Polynésie française peu nuageux à nuageux, larges éclaircies ; peu nuageux à nuageux, larges éclaircies aux Marquises avec des températures de 31°; nuageux avec averses et venteux à Saint-Pierre et Miquelon avec des températures de 3°...

 

Bonne journée à tous et que le soleil et la chaleur soient aussi dans vos cœurs... Aujourd'hui le lever du Soleil est à 07:49 et le coucher du Soleil se fera à 16:51 et le jour est plus court de 1 minute...

 

Valeurs remarquables de décembre en France

TMax: 27.2°C (Pau-Uzein le 04/12/1985)
TMin: -25.8°C (Clermont-Fd le 18/12/1933)
Précip: 184.4 mm (Perpignan le 14/12/1932)

 

Et pour les amis qui aiment la pêche à pied, les prochaines grandes marées auront lieu... : 
Horaire des marées à Saint-Malo  

Lundi 22 décembre à 06h56 coefficient 91, à 19h20 coefficient 95
Mardi 23 décembre à 07h40 coefficient 97, à 20h05 coefficient 99
Mercredi 24 décembre à 08h25 coefficient 99, à 20h50 coefficient 99
Jeudi 25 décembre à 09h09 coefficient 97, à 21h35 coefficient 95
Vendredi 26 décembre à 09h55 coefficient 91, à 22h21 coefficient 91

 

Historique d'une météo, qu’on a trop souvent tendance à oublier… 

En 1973: la température mesurée sur la neige était de -18,9°à Saint-Trond

 

Les journées mondiales et internationales

Le deux décembre c’est la Journée Internationale pour l'abolition de l'esclavage
http://www.journee-mondiale.com/89/journee-internationale-pour-l-abolition-de-l-esclavage.htm

esclavage

 

Les fêtes nationales du Jour

EmiratsArabesUnis

 Emirats Arabes Unis
Le deux décembre est une Fête Nationale aux Emirats Arabes Unis qui célèbrent leur indépendance acquise vis à vis du Royaume Uni le 2 décembre 1971. 

 

Laos

République Démocratique Populaire du Laos
Le deux décembre est la Fête nationale de la République Démocratique Populaire du Laos qui commémore l'arrivée au pouvoir du Pathet Lao en 1975

 

La France pittoresque

Vague d’émeutes à Paris en 1720 pour protester contre les enlèvements d’enfants destinés aux colonies d’Amérique
D’après «Revue historique», paru en 1922

En mars 1720, promettant l’envoi dans les colonies aux «vagabonds et gens sans aveu» pullulant dans la capitale et qui persisteraient à commettre des rapines, les autorités sont bientôt confrontées à de violentes émeutes en réaction à de nombreuses arrestations arbitraires auxquelles les archers du guet procèdent pour empocher la prime promise par la Compagnie des Indes, et plusieurs ordonnances royales s’avèrent nécessaires pour mettre un frein à des abus de pouvoir jetant hommes, femmes et enfants en prison pour un départ forcé vers le Mississippi

Dans la seconde moitié du XVIIe siècle, on racontait assez fréquemment à Paris que de nombreux enfants disparaissaient mystérieusement et que ni les recherches des parents ni leurs plaintes à la police ne parvenaient à en faire retrouver la trace. Les uns parlaient de magie ou d’abominables crimes, souvenirs de La Voisin et des messes noires de l’abbé Guibourg; d’autres prétendaient que des princes du plus haut rang demandaient à des bains de sang humain la guérison de maladies honteuses ou une vigueur nouvelle; d’autres enfin expliquaient plus simplement ces disparitions d’enfants par leur envoi au Mississippi et en Louisiane où ils devaient faire souche de colons français.

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Marc-Pierre de Voyer de Paulmy d’Argenson, lieutenant de police de Paris en 1720

Sans accepter a priori l’une ou l’autre de ces hypothèses, on doit reconnaître qu’à plusieurs reprises au XVIIe siècle, des enfants furent enlevés à leurs parents. Les rumeurs causées par ces rapts et amplifiées par l’imagination populaire occasionnèrent des émeutes et des collisions meurtrières avec les archers du guet et les exempts de police. Aussi, en avril 1663, le roi ordonna aux commissaires au Châtelet d’informer au sujet des enlèvements faits par certains particuliers «de jeunes hommes, même de femmes, sous prétexte de les faire conduire en l’Amérique» (ordonnance royale du 17 avril 1663 et arrêt du Parlement du 18 avril 1663).

Le 17 avril, une émeute sérieuse avait été provoquée par ces enlèvements; le peuple s’était jeté en armes sur les archers de l’Hôpital général, les avait roués de coups et en avait tué un. Nouvelle effervescence populaire au début de septembre 1675: des femmes et des servantes qui tenaient des enfants par la main ou les portaient dans leurs bras «avaient été insultées et maltraitées avec la dernière cruauté», ce qui avait donné naissance aux faux bruits que, «comme autrefois, on y enlevait des enfants, sans qu’il soit rien arrivé qui ait pu donner lieu à une opinion si extravagante et même sans aucune apparence qui ait pu lui servir de fondement», aucune plainte d’enlèvement d’enfant n’ayant été déposée. Une information fut ouverte contre «les auteurs des faux bruits et contre ceux qui ont commis les violences qui les ont suivis» (ordonnance du lieutenant général de police du 3 septembre 1675).

En juin 1701, nouveaux bruits d’enlèvements, sans plus de cause réelle, s’il faut en croire la lettre du commissaire Nicolas Delamare au lieutenant de police d’Argenson, du 13 juin: «Il n’est rien du tout, Monsieur, de l’avis que l’on vous a donné de l’enlèvement des enfants proche Saint-Christophe et de semblables avis que l’on m’avait donnés du Pont-Neuf, du pont Saint-Michel et du pont Notre-Dame; ils ne se sont pas trouvés plus véritables et il n’y en a pas la moindre apparence. Ce bruit d’enlèvement d’enfants qui se renouvelle à Paris de temps en temps s’est toujours trouvé très faux». En marge de cette lettre, d’Argenson répondit: «Le véritable principe de tous ces mouvements est le désir d’attrouper le peuple et de voler avec plus de facilité. En effet, le propriétaire des Deux-Anges, sur le Petit-Pont, menant hier son fils par la main, fut arrêté et battu par la populace qui lui vola quatre ou cinq louis d’or.»

Que dans les ordonnances royales ou les arrêts du Parlement destinés àêtre affichés et criés aux principaux carrefours et places de la capitale on affirme que les rumeurs d’enlèvements ne reposent sur aucun fait précis et qui pût être contrôlé, cela s’explique par la nécessité pour les autorités de calmer les inquiétudes du peuple. Mais la lettre que nous venons de citer, destinée exclusivement au lieutenant de police, semble prouver qu’en 1675 tout au moins l’imagination des Parisiens dénaturait et grossissait à plaisir des faits insignifiants.

Pourtant il y avait eu des enfants enlevés au XVIIe siècle et des enfants disparurent encore mystérieusement au XVIIIe. En 1720, on racontait à nouveau dans toutes les classes de la population parisienne que des enfants étaient enlevés. C’était l’époque où la colonisation du Mississippi attirait l’attention des ministres. On vantait les délices de ce nouvel Eldorado, véritable paradis terrestre, s’il fallait en croire les auteurs du temps. «Il semble que l’on veuille faire sortir tous les Français de leur pays pour aller là. On ne s’y prend pas mal pour faire de la France un pays sauvage et en dégoûter les Français!», Pouvons-nous lire dans Journal et mémoires de Mathieu Marais. Pour mettre en valeur ces régions que les contemporains prétendaient être si riches et si fertiles, on traquait dans tout le royaume et particulièrement à Paris, où ils étaient très nombreux, les pauvres hères sans domicile fixe. L’ordonnance royale du 10 mars 1720 prescrivait d’arrêter, passé un délai de huit jours, tous les vagabonds et gens sans aveu qui seraient trouvés dans la capitale; ceux qui étaient reconnus valides et d’âge convenable devaient être conduits aux colonies, «en exécution des édits et déclarations royales déjà promulgués à ce sujet et en particulier de celles des 8 janvier et 12 mars 1719.»

Il est juste de dire que les vagabonds pullulaient alors dans les rues de la capitale; c’était l’époque où l’agio effréné de la rue Quincampoix - où se situait la Banque générale créée par Law, dont la banqueroute était amorcée - faisait déserter aux marchands leurs boutiques, aux artisans leurs ateliers, aux laquais les antichambres de leurs maîtres. La plupart vite ruinés, n’ayant plus le goût du travail, allaient grossir les rangs de cette population qui ne vivait à Paris que d’expédients ou de rapines. Une ordonnance du roi du 22 mars 1720 défendit de «s’assembler dans la rue Quincampoix pour négocier du papier», une seconde ordonnance du 28 mars de la même année menaça les gens sans aveu, artisans et domestiques d’être envoyés aux colonies s’ils continuaient leurs assemblées, même en d’autres rues.

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La rue Quincampoix à Paris en 1720

C’est en application de ces ordonnances que les archers du guet, «afin de profiter d’une pistole par personne que la Compagnie des Indes avait promise, outre les vingt sols par jour qu’ils avaient de gages», explique Jean Buvat dans le Journal de la Régence, arrêtèrent non seulement les vagabonds et les gens sans aveu, mais d’autres personnes et en particulier des enfants, susceptibles d’offrir moins de résistance. Aussi, s’il faut en croire Buvat, le 27 mars, un convoi de six cents jeunes gens des deux sexes, tirés des hôpitaux de Paris où ils avaient été provisoirement incarcérés, fut dirigé sur Rouen pour y être embarqué pour La Rochelle et de là transporté au Mississippi. «Les garçons marchaient à pied, enchaînés deux à deux, et les filles étaient dans des charrettes. Cette troupe était suivie de huit carrosses remplis de jeunes gens bien vêtus dont quelques-uns étaient galonnés d’or et d’argent. Et tous étaient escortés par une trentaine d’archers bien armés.

Parmi ces garçons et ces filles, n’y avait-il que des vagabonds et des filles débauchés comme celles, soeurs de Manon, que l’on amenait à Marseille en mai pour les transporter au Mississippi? Il faut croire que non, car, en avril, les archers ayant multiplié les arrestations, le peuple de Paris commença à manifester une certaine émotion. Le lundi 29 avril, le conflit éclata en plusieurs points de la ville; le peuple attaqua les archers et les exempts. Les émeutes, des plus violentes, durèrent tout le jour et recommencèrent le lendemain. Un contemporain, De Lisle, greffier au parlement de Paris, nous en a laissé un récit très complet. S’il faut le croire, «la populace s’était soulevée dans différents quartiers de la ville contre un grand nombre d’archers ou gens préposés pour prendre les vagabonds et gens sans aveu pour les conduire à Mississippi, parce que sous ce prétexte ils arrêtaient depuis quelques jours toutes sortes de personnes sans distinction, hommes, femmes, filles, garçons, et de tous âges, pour les y faire conduire aussi pour peupler le pays».

Le peuple s’armant de tout ce qu’il trouvait; épées, bâtons, bûches, pavés «et autres choses dont il pouvait se servir», se rua sur les gens de polices; il y eut huit ou dix archers tués et massacrés et un grand nombre furent blessés; les principales bagarres eurent lieu rue Saint-Antoine et au pont Notre-Dame. Les boutiques de ces quartiers furent fermées; le peuple «était acharné contre ces gens-là et avec raison, puisque c’était lui ôter la liberté publique de ne pouvoir sortir de chez soi sans être arrêté pour aller à Mississippi». Des archers furent poursuivis dans les maisons où ils s’étaient réfugiés et tués dans les gouttières. Au pont Notre-Dame un archer ayant cherché refuge au troisième étage d’une maison, le peuple essaya de le jeter par une fenêtre; n’y pouvant parvenir, l’archer fut ramené dans la rue et massacré sur le pavé. Un autre archer blessé, conduit à l’Hôtel-Dieu pour y être pansé, fut tué par les malades. «Enfin l’on peut dire que le peuple avait raison», ajoute De Lisle, «puisque personne n’osait sortir pour ses affaires ou pour gagner sa vie, même les gens de métier et les domestiques dont plusieurs avaient été arrêtés, n’étant pas en sûreté hors de chez soi.»

Le lendemain matin 30 avril, les émeutes recommencèrent, en particulier rue du Roi de Sicile, où les archers avaient encore arrêté quelques personnes. Un archer fut tué et d’autres blessés; on prétendit même que la maison du lieutenant de police, vieille rue du Temple, était assiégée par la populace. L’après-midi fut plus calme et le lendemain 1er mai la tranquillité se rétablit, le Parlement étant intervenu dès le mardi 30 avril. Le Procureur général du roi s’était rendu au Parlement et avait longuement exposé aux magistrats que les archers et exempts avaient reçu l’ordre «d’arrêter les vagabonds et gens sans aveu, dont le nombre augmentait tous les jours dans la capitale», et que le peuple s’était révolté parce que les archers avaient arrêté«plusieurs personnes sans distinction; que, la populace émue, il y avait eu plusieurs de ces archers tués et blessés; que le lieutenant général de police s’y était transporté sur les cinq heures pour voir ce qui se passait et pour donner des ordres pour calmer cette populace». De Lisle ne dit malheureusement pas la fin du discours du Procureur général, n’ayant pu l’entendre, car, dit-il, «il parlait assez bas». Il est à supposer qu’il apprit au Parlement que parmi les gens arrêtés arbitrairement il y avait, «entre autres, le fils du sieur Capet, riche marchand épicier demeurant rue et proche de Saint-Honoré; la demoiselle Boule, fille d’un lieutenant du guet», écrit Buvat.

Le Parlement, d’accord avec le Procureur général, convoqua d’Argenson chez le premier président dans la soirée. C’est dans cette réunion que fut vraisemblablement rédigé le projet d’ordonnance royale du 3 mai 1720, aux termes de laquelle «les archers qui ont été commis pour l’exécution de l’ordonnance du 10 mars, pouvant abuser de leur autorité en arrêtant quelques personnes qui ne seraient ni vagabonds ni mendiants, (...) Sa Majesté ordonne que les mendiants qui seront arrêtés en exécution de ladite ordonnance seront conduits sur-le-champ à la prison la plus voisine, où tous les jours, à midi, ils seront visités et entendus sur leurs différents sujets de plainte, en présence desdits archers, par l’un des commissaires ou officiers de police» nommés à cet effet par d’Argenson, qui devait statuer lui-même sur l’élargissement ou la prolongation de la détention des individus arrêtés.

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Arrivée des colons au Mississippi

D’autre part, les archers préposés aux arrestations devaient marcher «en brigade, revêtus de leurs habits uniformes et avec leurs bandoulières, chaque brigade commandée par un exempt pour prévenir les abus et tenir la main à ce qu’aucun particulier ne soit arrêté que dans les cas portés par l’ordonnance». Enfin, pour ne pas donner tous les torts à l’autorité, le roi défendait «sous peine de la vie à tous les particuliers, de quelque qualité et condition qu’ils puissent être, de s’opposer à l’exécution de l’ordonnance du 10 mars et de la présente».

Cette ordonnance était nécessaire pour calmer l’émotion de la population parisienne, car de nombreux enfants avaient été arrêtés par les archers et d’autres arrestations étaient encore à redouter. Le lieutenant de police demanda en effet au début de mai aux syndics des six corps de marchands de «lui apporter incessamment une liste exacte des enfants, garçons de boutique et des apprentis de chacun de leurs corps, afin d’en être informé quand les archers en auraient enlevé quelques-uns; il manda aussi les jurés des communautés des artisans, auxquels il enjoignit la même chose et que chaque maître eût à renouveler tous les huit jours les certificats qu’ils devaient donner à leurs compagnons et à leurs apprentis, faute de quoi étant pris par les archers ils seraient envoyés au Mississippi», rapporte Jean Buvat. On racontait à Paris que la tempête ayant fait sombrer les bâtiments partis de La Rochelle le 11 février, on enlevait à nouveau des gens en grand nombre pour remplacer ceux qui avaient péri en mer.

Les émeutes d’avril avaient donné de grandes appréhensions aux magistrats, car lorsque, le 18 mai, le conseiller et le Procureur général visitèrent la prison du Châtelet, «suivant la coutume qui se pratique la veille des fêtes solennelles», ils firent mettre en liberté vingt-deux prisonniers pour dettes et «douze autres particuliers qui y avaient été mis pour être envoyés au Mississippi. (...) Ensuite, ces magistrats ordonnèrent au concierge de leur porter toutes les semaines une liste de tous ceux qui y seraient enfermés et destinés pour les colonies».

Rencontrant à Paris non seulement les menaces suivies d’effet de la population, mais encore une opposition absolue des magistrats à leurs arrestations arbitraires, les archers et exempts se rejetèrent sur les campagnes proches de la capitale. Les arrestations y furent assez nombreuses pour obliger le roi à rendre le 15 juin une nouvelle ordonnance «portant défense d’arrêter et d’inquiéter les habitants de la campagne et gens de profession». Cette ordonnance suspendait pendant le cours de l’année 1720 l’exécution de la malencontreuse ordonnance du 10 mars, afin de «faciliter autant qu’il est possible la prochaine récolte et la culture des terres». Le lieutenant de police d’Argenson était chargé de veiller à l’exécution de l’ordonnance, ce qui prouve bien qu’elle avait été rendue par suite des arrestations arbitraires opérées dans les banlieues de Paris par les agents de la police parisienne.

Ce mouvement calmé, des ordres sévères ayant été vraisemblablement donnés aux archers et exempts, il continua pourtant à subsister, dans la population parisienne, la ferme croyance que des enfants étaient enlevés à leurs parents dans un dessein ignoré. L’avocat Barbier, dans son Journal, mentionne qu’en mars 1734 on envoya «à la Morgue du Châtelet quinze ou seize petites enfants, parmi lesquels il y en avait un âgé de trois ans et tous les autres plus jeunes ou nouveau-nés. Ce spectacle a attiré un grand concours de monde et a effrayé le peuple». Ces petits cadavres avaient été réunis par un médecin pour des études d’anatomie et avaient été transportés à la Morgue à la suite d’une plainte des voisins. Mais il est certain que la grande majorité du peuple se refusa à croire à cette explication et resta persuadée qu’il y avait eu là rapt d’enfants.

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Ambert (Puy-de-Dôme)
D’après «Histoire des villes de France avecune introduction générale pour chaque province» paru en 1848

Depuis trois siècles déjà, treize villes de la basse Auvergne jouissaient du droit de représenter le tiers-état à l’assemblée de la province, qu’Ambert n’était encore qu’un simple canton de l’élection d’Issoire. En 1558 seulement, un arrêt du conseil d’État l’appela, avec quatre autres cités, à prendre rang parmi les premières. Petite ville, vivant de commerce et d’industrie, mais de cette industrie et de ce commerce dont la probité est tout le mérite et l’aiguillon, elle eût continué longtemps à tisser, dans une obscurité profonde, ses étamines et ses camelots, si les agitations politiques et religieuses qui font grandir les villes comme les hommes, quand elles ne les tuent pas, ne fussent venues donner un peu d’expansion à la vie monotone de ses habitants.

Situéà l’orient d’Issoire, dans une position agréable, séparé du Forez et du Velay par un seul rideau de montagnes, Ambert, tout exigu qu’il était, avait été la capitale du pays de Livradois ou Livadois. Il est vrai que ce pays n’était ni un empire ni une province, qu’il n’avait ni monuments, ni renom; cependant, on nous permettra d’insister un instant sur ce sujet, qui n’a pas laissé de provoquer les conjectures des érudits. Vulgairement, le mot de Livadois passe pour être une corruption de Liberatus ab aquis (délivré des eaux); des écrivains ont prétendu même que tout le bassin formé par la Dore, depuis Arlane, à trois lieues et demie d’Ambert, jusqu’aux environs de Tour-Goyon, hameau au-dessous de la ville, avait été couvert par les eaux d’un lac, et que vers le XIe siècle ce lac, s’ouvrant une issue à travers ses rives rocheuses, avait laissé ce bassin à sec; circonstance qui lui avait valu le nom de Livadois. Mais on répond qu’au XIe siècle, l’histoire, qui se bornait à enregistrer les fléaux du ciel, n’eût pas manqué de noter l’éruption d’un lac. Aussi cette tradition a-t-elle été abandonnée pour une autre plus glorieuse.

Une colonie phénicienne ayant échappé, dit-on, aux dangers d’une difficile traversée, serait arrivée en Gaule cinq cents ans après celle qui avait fondé Massilia. Elle espérait trouver, chez ses frères d’origine, hospitalité et richesse; mais Massilia regorgeait tellement d’habitants que le roi des Arvennes, au pouvoir duquel était alors la ville phocéenne, dirigea les nouveaux venus vers ses états héréditaires et les cantonna dans des lieux déserts et incultes du territoire de Gergovie. Ambertos était le nom du chef de ces étrangers; Ambert fut le nom qu’on appliqua à la réunion de maisons qu’ils se construisirent. Quant à eux, ils appelèrent du nom fortuné de Livadois, la terre hospitalière où il leur était enfin donné de se reposer des fatigues et des périls de la mer.

Ce qui semblerait donner quelque consistance à cette version, c’est l’usage immémorial où sont les habitants d’Ambert de célébrer, une fois l’an, des simulacres de naumachies. Des galères, suspendues au milieu des rues et glissant sur des cordes tendues d’une maison à l’autre, furent plus tard, à Ambert, un des principaux ornements des processions de la Fête-Dieu. Les galères à rames des Phocéens sont changées, aujourd’hui, en vaisseaux de guerre à voiles. Une nouvelle preuve, ajoute-t-on, de l’origine maritime des Ambertois, serait leur goût immémorial pour le commerce et surtout pour la fabrication des étamines à pavillon, flammes et banderoles de vaisseaux, grosses toiles à voiles, goût assez difficile à expliquer autrement dans un vallon séquestré de tout mouvement commercial par des montagnes et éloigné de tous ports de mer. Quelques auteurs ont voulu faire honneur à Ambert de l’invention du papier, qui date du XIIIe siècle; y aurait-il encore là quelque preuve de son origine phocéenne? Nous ne savons.

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L’église d’Ambert

Quoi qu’il en soit, au XIIIe siècle, Ambert faisait partie, avec le Livadois, de la seigneurie de Baffie; en 1239, il reçut d’un membre de cette maison, nommé Guillaume, le droit de consulat et de commune. Un article de la charte qui conférait ce droit, portait que les habitants d’Ambert ne devaient ni titres, ni tailles, ni charrois ou manœuvres d’hommes, de bœufs, d’ânes, ni exactions quelconques sous quelque dénomination qu’on voulût l’exiger, ni prêt violent, ou moisson de portefaix ou de serviteurs: on lisait dans un autre article, qu’il ne serait pas contrevenu aux us et coutumes de la ville; le seigneur et les habitants jurèrent de les observer inviolablement. Quels étaient donc ces us et coutumes que toutes les villes d’Auvergne semblaient mieux aimer encore que la liberté qu’on leur donnait? Sans doute, les traditions du gouvernement et de la curie des Romains perpétuées ici à travers les invasions passagères des Barbares.

Après avoir passé dans plusieurs mains par vente, héritage ou conquête, le Livadois fut engagéà la couronne, en 1558, par un arrêt du conseil d’État. A cette époque, les habitants d’Ambert jouissaient paisiblement de l’exercice des charges municipales et des bénéfices de leur petit commerce, lorsque des missionnaires protestants vinrent prêcher parmi eux la Réforme. Soit insouciance, soit conviction, les Ambertois ne s’émurent que fort peu de cette nouveauté et laissèrent prêcher à son aise le pasteur Massin, qui était venu s’établir à Ambert, en 1575. Un jour, les Réformés se réunirent en grand appareil, sortirent de la ville en agitant des bannières, vinrent au-devant de leur ministre, et l’escortèrent jusqu’à la place du Portel qui retentit de bruyantes démonstrations de joie. Il n’y eut point de collision encore. Mais les protestants, devenant chaque jour plus exigeants et demandant à grands cris la publicité de leur culte, le clergé, rendu au sentiment de ses dangers, excita de son côté les catholiques.

Au premier prêche qui suivit la démonstration de la place du Portel, des jeunes gens de la ville, s’étant attroupés au son du tambour, vinrent huer les calvinistes et les poursuivirent à coups de pierres dans le lieu où ils faisaient leurs exercices religieux. La municipalité se mêla de l’affaire et menaça de la prison quiconque se plaindrait. Les catholiques se trouvant en majorité, voulaient éviter une lutte armée. Pendant une absence de Massin, qui était allé prêcher dans un village des environs, ils mirent des sentinelles aux portes de la ville, afin de l’empêcher d’y rentrer, persuadés que c’était le meilleur moyen d’en finir avec la Réforme. Les sentinelles avaient ordre de le coucher en joue s’il essayait de pénétrer de force. Vers le soir, Massin se présenta et reçut l’injonction de s’éloigner. Quelques protestants allaient prendre parti pour leur pasteur, mais celui-ci les calma et obéit, se retirant vers le château du Lac, dont le seigneur, grand partisan de la Réforme et déjà fort irrité contre Ambert, pour s’en être vu chassé quelques jours auparavant, courut aussitôt à Issoire afin d’y préparer sa vengeance.

Chavagnac et Merle y étaient; l’attaque d’Ambert fut résolue. Du Lac, de son château-fort, commença les hostilités, et le 15 février 1577, Merle arriva devant la place, animé de cette espèce d’ivresse furieuse que lui causait toujours la vue d’une ville fermée. On était en carnaval; les habitants, un peu alourdis par les folies et les repas qui accompagnent d’ordinaire les jours gras, dormaient profondément pendant que les échelles se dressaient contre les murs, à la faveur d’une nuit obscure et d’un épais brouillard. Le bruit des assiégeants cependant réveilla les sentinelles, et on accourut de toutes parts vers les remparts; mais les huguenots avaient eu le temps de se cacher, et leur immobilité faisant croire à une fausse alerte, le froid devenant de plus en plus piquant, le brouillard plus épais, les bons bourgeois s’en allèrent retrouver leurs lits encore tièdes: deux heures après, Merle était maître de la ville. La garnison avait capitulé sous la condition de vie et bagues sauves.

La prise d’Ambert ne s’était pas toutefois effectuée sans quelque résistance, et Merle avait perdu à l’escalade un de ses meilleurs officiers; aussi ne respirait-il que vengeance. Trente habitants notables de la ville avaient été faits prisonniers; le terrible partisan, quoiqu’il ne fût que le lieutenant de Chavagnac, et que celui-ci fût présent, ordonna qu’on entraînât ces malheureux sur la place du Portel, où se rendaient en même temps Du Lac, Chavagnac et Massin, à la tête d’un détachement. Merle fait aussitôt cerner la place par ses arquebusiers, interroge les prisonniers, et les taxe à quinze cents écus en bloc, qu’ils devront immédiatement payer, s’ils veulent sauver leurs jours. A cette énorme somme, ceux-ci se récrient, pensant qu’on ne veut que les effrayer; alors Merle, se retournant vers ses arquebusiers, leur commande: «Haut l’arquebuse, en joue».

Chavagnac, Massin et Du Lac, indignés, entourent aussitôt le capitaine et veulent s’opposer à une barbare exécution. Mais cette résistance ne fait que l’irriter davantage. Arrachant son chapeau, il le jette par terre, et le trouant de rage avec ses éperons: «Voilà comment je vous traiterai vous aussi, s’écrie-t-il; et quant à vous, messire Chavagnac, vous êtes le commandant d’Issoire, et moi je le suis à présent d’Ambert. A chacun sa part». Il se retourne une seconde vers le soldat, et dit: «Tirez!» Une décharge terrible partit; vingt-cinq des prisonniers tombèrent, les cinq autres s’enfuirent dans la chapelle voisine de Notre-Dame, où, grâce aux prières de Massin, ils ne furent pas poursuivis. La ville était dans la terreur. Le lendemain, Merle fit procéder en grande pompe aux obsèques de l’officier qu’il avait perdu. L’église de Saint-Jean fut dépouillée, pour être appropriée au culte réformé.

La ville une fois pillée et ravagée, les huguenots s’arrangèrent pour la garder et y vivre. Le gouverneur de l’Auvergne, Saint-Hérem, se présenta devant ses murs avec une artillerie formidable pour la reprendre. Pendant quinze jours, il jeta des boulets dans la place; mais quand les fortifications furent détruites, on ne trouva pas un soldat qui osât monter à l’assaut. Le grand courage de Merle valait à lui seul un rempart. On fit venir des soldats étrangers, auxquels on paya double solde: l’attaque commença alors, mais l’assaut n’en alla pas mieux, et les catholiques, découragés, levèrent leur camp. Quelque temps après, Merle partait pour les Cévennes, afin d’y recruter des soldats qu’il devait conduire au secours d’Issoire. Après quelques autres coups d’audace, il se laissa, dit-on, acheter par l’argent de la cour, et du fruit de ses rapines il acquit une terre noble. Le fils du cardeur de laine d’Uzès se fit un blason et acheva paisiblement la fin de sa vie aventureuse, s’appelant fièrement le baron de la Gorce et de Salavas.

Ambert resta quelque temps la proie des guerres civiles, passant tour à tour des mains des ligueurs à celles des royalistes, jusqu’à ce qu’Henri IV vint inaugurer dans toute la France le règne de la paix et de l’ordre. Depuis cette époque, Ambert a grandi en silence; ses rues étroites se sont alignées et élargies, ses baraques en pisé, basses et éclairées par des châssis en papier huilé, ont fait place à des maisons plus commodes et plus solides. L’église de Saint-Jean, monument du XVe siècle, bâti dans ce style fleuri qu’on a appelé le gothique tertiaire, répara ses dégradations. Son commerce prit aussi quelque essor au XVIIe siècle; et en 1769, la ville fabriqua jusqu’à quinze mille six cents quintaux de papier. Les autres branches de commerce d’Ambert étaient les étamines, les camelots, les rubans en fil, laine et coton. Au XVIIe siècle la ville donna naissance au géomètre Michel Rolle, que Fontenelle appela le plus illustre de nos algébristes. Le mécanicien Nourrisson, auquel est due la fameuse horloge de Strasbourg, était aussi d’Ambert.

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Apothicaires au XVIIe siècle
Récit paru au XIXe siècle

La gravure ci-dessous représente la statue en bois d’un pileur qui formait l’angle d’une maison aujourd’hui détruite, située autrefois près de la place Sainte-Croix, à Nantes. La construction de cette maison était postérieure au règne de la duchesse Anne. Le rez-de-chaussée était une apothicairerie, à laquelle le pileur servait d’enseigne.

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Un Pileur, enseigne d’une ancienne boutique d’apothicaire

Les anciens habitants se rappellent encore parfaitement l’aspect de cette boutique d’apothicaire. Le devant de la maison n’était pas plus fermé que celui de beaucoup de petits magasins d’épiceries en province. Une demi-porte de deux pieds de large, s’ouvrant en dedans, donnait accès dans une chambre un peu noire. Des deux côtés il y avait deux comptoirs se faisant face. De grands pots en terre bleue, consacrés à la thériaque et à l’électuaire appelé mithridate, ornaient la devanture. L’un des comptoirs était entouré d’un châssis vitré; c’était là que se tenait la maîtresse de la maison. Au-dessus de l’autre se trouvait suspendu un étui tel qu’il en existe encore un de cette époque dans la ville de Nantes: il contenait une seringue des canules et des pistons de rechange. Cet instrument, qu’une bandoulière suspendait au cou, était celui que l’apothicaire emportait en ville. Les poutres de la boutique étaient garnies de pièces curieuses d’histoire naturelle, telles que lézards empaillés, œufs d’autruche, serpents de toute espèce.

Les poteries n’avaient aucune ressemblance avec nos poteries actuelles. Le fond était garni de burettes à anche; elles servaient à mettre les sirops. Les étiquettes étaient peintes sur faïence; on y lisait: Syrop alexandrin, Syrop de rhubarbe, Syrop de tortue; celui-ci avait beaucoup de vogue. A cette époque, le sirop de Maloët était très employé contre les toux, les catarrhes; il a été ressuscité depuis, après un oubli de longue durée, sous le nom de sirop antiphlogistique.

Des deux côtés de l’apothicairerie on voyait des bocaux semblables à ceux qui garnissent actuellement l’intérieur de nos pharmacies; seulement, au lieu des nouvelles étiquettes on lisait sur les bocaux: Yeux d’écrevisses, Ecailles d’huîtres, Coquilles d’oeufs, Vipères, Cloportes. Ces bocaux étaient les uns très petits, et les autres très grands. L’un d’eux était étiqueté Fragments précieux, et contenait des grenats, des émeraudes, des topazes, le tout en fragments assez petits pour ne pas être employés en bijouterie. Ces substances entraient dans la composition d’un fameux électuaire, qui, si nôtre mémoire est fidèle, s’appelait électuaire d’Hyacinthe. Il est encore employé aujourd’hui, mais réformé.
L’apothicaire était un vrai caméléon. On le voyait tantôt dans sa boutique, le tablier vert passé devant lui, une paire de ciseaux pendue au côté, le gilet rond sous le tablier. Il était l’homme important du quartier: c’était lui qui mettait le voisinage au courant des nouvelles du château et de l’évêché, ainsi que des décisions de la communauté des bourgeois. Tantôt en frac noir, l’épée au côté s’il avait l’honneur d’être l’apothicaire du gouverneur de Bretagne, ayant dans la poche le petit poêlon d’argent à manche d’ébène, il allait dans les maisons qui la veille l’avaient fait prévenir pour préparer sur place la fameuse médecine noire, indispensable à la santé de nos pères, et dont ils regardaient l’usage comme devant être éternel.

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2 décembre 1805: Tombéà Austerlitz, le colonel Morland est embaumé sur ordre de Napoléon. Contrairement à la légende, le corps du colonel n'a pas été mis dans un tonneau de rhum, mais momifié par le chirurgien Larrey.

Pas malin de mourir le jour d'une grande victoire. Si, le 2 décembre 1805, Napoléon remporte la bataille d'Austerlitz, c'est grâce au sacrifice du colonel Morland) Il faut dire que celui-ci n'est pas du genre à se barrer d'une entreprise en pleine Berezina en bénéficiant d'une retraite chapeau... Alors que l'issue du combat est incertaine, le colonel Morland, 34 ans, repousse la charge de la cavalerie de la garde impériale russe à la tête de quatre escadrons de chasseurs à cheval. Le sang et l'adrénaline coulent à flots. Hommes et chevaux forment une épouvantable mêlée de sueurs, de cris et de râles. Les sabres déchirent les chairs, les balles arrachent les vies. Les soldats français se battent avec le désespoir des Bleus face aux Ukrainiens. La victoire est là, mais François Louis de Morlan (de son vrai nom, sans le "d" qu'il a obtenu en même temps que son grade) n'est plus. Il est blessé mortellement. On le transporte à Brno, où il expire trois jours plus tard. Averti de sa bravoure, l'empereur décide d'en faire un exemple pour la patrie. Il ordonne que son corps soit rapatriéà Paris pour être placé dans un monument qui sera élevé au centre de l'esplanade des Invalides.

La légende prétend que, faute des ingrédients nécessaires pour embaumer un corps, les médecins auraient plongé Morland dans un tonneau de rhum pour le conserver intact jusqu'à Paris. Une belle foutaise! La dépouille du colonel a bel et bien été momifiée par le chirurgien français Larrey à l'hôpital militaire de Brno, le même qui s'est occupé de Jean d'Ormesson... Dans ses Mémoires, le chirurgien laisse une belle description de son procédé"qui (lui) paraît préférable à celui des Égyptiens". Pour ceux que cela intéresse, voici sa recette:

"Si le sujet dont le corps doit être embaumé est mort de maladie chronique, avec marasme, pourvu qu'on ne soupçonne point des dépôts purulents dans les viscères, que la putréfaction ne soit pas déclarée et que le corps soit intact à l'extérieur, on peut conserver les entrailles dans les cavités respectives, excepté le cerveau qu'il faut toujours extraire." Larrey recommande de commencer par un nettoyage de fond en comble du patient. "Dans cette supposition, on commencera par laver toute l'habitude du corps avec de l'eau pure et fraîche; on fera passer dans les gros intestins des lavements du même liquide, et on absorbera avec la seringue vide les matières délayées qui n'auraient pu sortir par leur propre poids et la pression exercée sur le bas-ventre. On absorbera aussi les matières contenues dans l'estomac avec le même moyen. Il suffirait d'adapter une sonde œsophagienne au siphon de la seringue qu'on introduit dans le viscère par la bouche ou par une ouverture pratiquée à l'œsophage, au côté gauche du cou..."

Pour vider le crâne... Une fois la dépouille propre comme un sou neuf, Larrey entame le traitement assurant la conservation des chairs. "On remplit l'estomac et les intestins d'une matière bitumineuse qu'on met en fusion, on bouche les ouvertures et l'on procède de suite à l'injection du système vasculaire. Pour cela, on détache un lambeau triangulaire de la partie antérieure et latérale gauche de la poitrine, vis-à-vis la crosse de l'aorte; on coupe un ou deux cartilages qui la recouvrent; on place dans l'intérieur de cette artère un siphon à robinet, à la faveur duquel on pousse une injection fine colorée en rouge, pour remplir les vaisseaux capillaires de tout le système membraneux. On fait immédiatement après, et par le même moyen, une seconde injection plus grossière pour remplir les artères et leurs ramifications, et une troisième pour les veines, qui doit être poussée par l'une des crurales: on laisse refroidir le cadavre et figer la matière des injections."

Maintenant, c'est la partie la plus délicate de la recette, celle que les candidats de Masterchef redoutent plus que tout: le déshabillage du crâne avec extraction de la cervelle: "Pour vider le crâne, on applique une large couronne de trépan à l'angle d'union de la suture sagittale à la suture occipitale, après avoir fait une incision longitudinale à la peau, sans couper les cheveux, qu'on a soin de conserver comme les poils des autres parties du corps. Cette ouverture faite, on rompt les adhérences et les replis de la dure-mère à l'aide d'un scalpel à deux tranchants, long et étroit; on arrache les lambeaux de cette membrane avec une érigne mousse, et l'on fait sortir toute la masse du cerveau et du cervelet avec le même instrument, et des injections d'eau froide, qui dissolvent promptement la substance cérébrale; on réunit ensuite les bords de la division des téguments avec quelques points de suture."

Troisième étape, redonner au cadavre un air présentable. "On remplit ensuite ces cavités de crin lavé et sec; on rétablit les formes du bas-ventre, et l'on fixe les deux bords de l'incision au moyen d'une suture à points par-dessus; enfin, l'on plonge le corps ainsi préparé dans une suffisante quantité de muriate suroxygéné de mercure, aussi forte qu'il est possible de l'obtenir: on le laisse tremper dans cette liqueur l'espace de quatre-vingt-dix à cent jours." Le colonel est donc bien rapatrié dans un tonneau remplit d'un liquide qui n'a donc rien d'enivrant.

Couche de vernis… Reste à passer au séchage du spécimen: "Lorsqu'il est bien saturé de cette dissolution, on le place sur une claie, exposéà l'action graduée d'un foyer de chaleur établi dans un lieu sec et aéré. Au fur et à mesure que les parties se dessèchent, on rétablit les formes naturelles des traits de la face, la conformation des membres, et on leur donne l'attitude convenable; on place deux yeux d'émail entre le globe rétracté de l'œil et les paupières; on donne une teinte aux cheveux relative à leur couleur, si on le juge nécessaire, et l'on passe, sur toute l'habitude du corps, un vernis légèrement coloré qui anime les teintes de la peau, et lui conserve l'aspect de la fraîcheur."

Le corps du colonel Morland arrive à Paris le 16 février 1806 accompagné par la garde impériale. En attendant la construction de son mausolée (qui ne verra jamais le jour), il est confié aux bons soins de la faculté de médecine de Paris. Son embaumement est une formidable réussite, au point qu'il semble aussi vivant que Johnny. Sa famille même s'y trompe. Une parente tombe en syncope, ne le croyant qu'endormi. Durant des années, le pauvre colonel reste exposé parmi les momies de la faculté. On l'y oublie. Napoléon a d'autres soucis en tête que de lui bâtir son monument. En 1818, sa famille parvient enfin à le récupérer pour l'enterrer dans l'église de son village natal de Souilly, dans la Meuse.

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© Le Point - Publié le 01/12/2012 à 23:59 - Modifié le 02/12/2014 à 00:00

 

Pour l’éphéméride du deux décembre c’est ICI
http://mickeywerlen.canalblog.com/archives/2013/12/02/28565274.html

 

Dicton du jour de Charlie Hebdo

Ben pour le dicton de Charlie hebdo de ce jour, le Charlie gonflé comme pas un voudrait bien s'envoyer en l'air mais il ne sait pas que le butane est plus lourd que l'air et qu'il suffit d'une étincelle pour qu'il explose... 

 

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Ben pour la zique de ce mardi, on va rendre hommage à Tom Jones qui se produisait en direct il y a fort longtemps, une légende du rock… Des airs endiablés qui rappelleront sûrement des souvenirs… Allez les amis, faites-vous plaisir et je vous souhaite une bonne écoute!!!

https://www.youtube.com/watch?v=-FMCFe2ByLE

 

Et en avant pour les blagounettes du jour, un bouquet divers et automnal, des courtes mais bonnes, des longues mais connes, des connues et des moins connues; quoi, des blagues à deux balles ou à quatre sous...

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Un producteur de cinéma se fâche contre l'homme chargé des décors de son péplum sur Jules César.
- Comment pouvez-vous nous mettre une pendule dans les appartements de César, c'est totalement anachronique!
- Pas du tout, lui rétorque l'autre, le cadran ne comporte que des chiffres romains!

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Séchant devant un problème de calcul, un petit garçon montre cet énoncéà son père:
- Combien faudrait-il de pièces de dix francs pour constituer la somme d'un million sept cent quatre-vingt-neuf mille francs?
- Si la somme totale avait étéécrite en chiffres, répond le père, je t'aurais dit qu'il suffisait de supprimer un zéro à la fin.
Mais là où c'est écrit en lettres, j'avoue que je ne sais pas.

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Au cours d'une discussion dans un bar, un gars lance à la cantonade:
- Hé ben moi les gars, je connais tout le monde sur la planète personnellement et je suis prêt à tenir un pari pour 50 000 francs! Son voisin lui dit:
- N'importe quoi. C'est rigoureusement impossible. Tiens par exemple, moi, est-ce que tu me connais? Le gars répond:
- Oui bien sûr. Tu ne te souviens pas? On s'est rencontrés à la fête de l'huma. En 1974. Je m'appelle Robert Glandu, ça ne te dit plus rien? Le voisin répond:
- D'accord, c'est vrai, je me souviens maintenant. Mais je n'arrive toujours pas à croire que tu puisses connaître rigoureusement tout le monde! Par exemple, est-ce que tu connais Lionel Jospin? Et Robert Glandu répond:
- Ouais monsieur. Même que l'été, il m'arrive d'aller lui dire bonjour chez lui, à Cintegabelle. Tu veux que je te prouve qu'on se connaît?
Et Robert Glandu prend le téléphone du bar, compose le numéro perso de Jospin... Et parle avec lui pendant 20 minutes en ayant soin de prouver au gars du bar qu'il parlait bien au 1er ministre. Le voisin de bar est assez estomaqué, mais pas encore convaincu. Alors il demande:
- Et le pape? Je suis sûr que tu ne connais pas le pape! Robert Glandu lui certifie le contraire, mais plutôt que des longs discours, il propose d'aller directement vérifier au Vatican. Les frais d'avion étant pris en charge par celui qui aura perdu le pari. Les voilà tous les deux en route pour le Vatican. Dès leur arrivée, Robert demande une audience au Pape, qui l'accorde tout de suite. Le voisin du bar reste sur la place Saint Marc car Robert Glandu lui a dit qu'il apparaîtrait au balcon en compagnie de Jean Paul II...Et effectivement, lorsque le pape apparaît au balcon, Robert Glandu est à ses côtés. A ce moment-là, Robert Glandu, de son balcon papal, voit le voisin de bar avec qui il a fait son pari tomber dans les pommes: Sans tarder, il court sur la place voir ce qu'il en est et une fois au chevet du gars, il lui demande ce qui s'est passé. Le voisin de bar lui répond:
- Que tu me connaisses OK. Que tu connaisses bien le barman, OK. Que tu sois pote avec Jospin, d'accord. Mais qu'au moment où tu apparaisses au côté du pape, mon voisin sur la place me demande "Qui c'est le type à côté de Robert Glandu?", là c'était trop…

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Ça se passe lors d'une réunion de famille un dimanche. La fille de la maison, âgée de 30 ans, est en train de lire un article dans une revue.
Elle se met à rire bruyamment, et tout de suite elle lit l'article à haute voix pour le reste de la famille:
- Est-ce que vous saviez que pendant l'amour, la taille des seins de la femme augmente de 25 %?
À ce moment-là, son mari (un rigolo) lui répond goguenard:
- Ça m'étonnerait, j'ai jamais vu les tiens grossir!?
Et à ce moment-là, le père de la fille, depuis son fauteuil dans lequel il lit son journal répond à son beau-fils:
- C'est parce que tu ne pompes pas assez.

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- Pouvez-vous m'aider? demande une femme à un conseiller conjugal. Voilà, Pierre m'adore et je l'adore aussi.
Manifestement nous sommes faits pour nous entendre et nous ne pouvons pas nous passer l'un de l'autre un instant.
- J'avoue, dit le conseiller, que je ne vois pas où est le problème.
- Il est énorme. Qu'est-ce que Pierre pourrait bien faire de sa femme moi de mon mari?

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De la fenêtre d'un immeuble en flammes, un homme crie aux pompiers, qui ont tendu une grande toile en bas:
- Je vous envoie d'abord ce que j'ai de plus précieux:
ma collection de timbres, ma contrebasse, mon chien...
Ensuite, je vous lancerai ma femme,

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C'est mardi... on entame le deuxième jour de la semaine, la routine quoi... La sonnerie énervante du réveille-matin, un petit café vite avalé, la course jusqu'au moyen de transport ou la conduite de son véhicule avec les aléas des bouchons, des ralentissements et pour couronner le tout, pas de place de stationnement... A croire que le déplacement jusqu'au lieu de travail est plus pénible que le travail quotidien... Je souhaite bon courage à ceux qui ont été touchés par les intempéries et par les inondations pour tout le travail de remise en état qu'ils devront fournir... Une pensée pour celles et ceux qui souffrent autant de la maladie que d'autres choses et à ceux qui pansent les plaies dues aux divers maux que l'adversité afflige à chacun... Prenez soin de vous et je vous souhaite une bonne journée en vous disant à la revoyure... 

 

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Éphéméride du trois décembre

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«À la Saint-Xavier, il est temps de lâcher le clavier et de cueillir les fruits sur l'olivier.»

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«Les hommes, c'est le mois d'avril quand ils vont à la veillée, et le mois de décembre quand ils sont mariés.»

 

 Cordial salut du jour et bisous à tous 

 

Salut les amis et merci de votre visite; on est au milieu de la semaine, c'est mercredi, le temps est toujours gris, les températures se rafraîchissent et par endroit les flocons sont annoncés, l'hiver s'en vient doucement, mais sûrement... Bon sang mais c'est dans vingt jours qu'il fera officiellement son entrée... Les gosses ouvrent toujours les fenêtres du calendrier de l'Avent à la recherche de la gourmandise-cadeau... J'en connais même qui ont déjà quelques plus d'une semaine d'avance... Mais pour tout le monde Noël arrivera le 25 décembre...

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Pour la météo d'aujourd'hui, il est prévu que pour la Suisse romande avec 2° et un ciel nuageux dans la nuit, ce sera pour ce jour: temps couvert en dessous de 1800m environ le matin, 1300m en fin de journée. Au-dessus de cette grisaille, ciel d'abord assez nuageux le matin, devenant assez ensoleillé au fil des heures. Température en plaine: minimum 3°, maximum 6°à 8°. Température à 2000 m: passant de 0°à +2° en cours de journée. En montagne, vent faible, de tendance Sud-Est. Sur le Plateau, tendance à la bise...

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Pour l'Hexagone, une météo de saison, restant dans la grisaille... Avec pour ce jour: en matinée, temps calme sur le nord avec même quelques flocons, les visibilités sont parfois réduites sous les nuages bas. Plus nuageux vers le sud, avec déjà un temps instable en Corse. Dans l’après-midi, les fortes pluies concernent le sud-est du pays, entre côte d'azur et Corse. Ailleurs le temps est plus calme avec des températures parfois fraîches. En soir, toujours ces fortes pluies dans le sud-est alors que le temps reste calme et frais ailleurs. Dans la nuit, les fortes pluies orageuses restent d'actualité dans le sud du pays, alors que le calme est présent sur les autres régions… 

 

Pour l'Outre-mer: à Mayotte variable et ciel couvert avec des températures de l'ordre de 28°; à l'île de la Réunion ce sera ensoleillé et voilé avec des températures de l'ordre de 30°; à la Martinique ensoleillé et nuageux avec des températures de l'ordre de 30°; ensoleillé, voilé et variable avec des températures de l'ordre de 32° en Guadeloupe; ensoleillé et nuageux en Guyane française avec des températures de l'ordre de 33°; Polynésie française ciel couvert; peu nuageux à nuageux, larges éclaircies aux Marquises avec des températures de 30°; nuageux et venteux à Saint-Pierre et Miquelon avec des températures de 4°...

 

Bonne journée à tous et que le soleil et la chaleur soient aussi dans vos cœurs... Aujourd'hui le lever du Soleil est à 07:50 et le coucher du Soleil se fera à 16:50 et le jour est plus court de 2 minutes...

 

Valeurs remarquables de décembre en France

TMax: 27.2°C (Pau-Uzein le 04/12/1985)
TMin: -25.8°C (Clermont-Fd le 18/12/1933)
Précip: 184.4 mm (Perpignan le 14/12/1932)

 

Et pour les amis qui aiment la pêche à pied, les prochaines grandes marées auront lieu... : 
Horaire des marées à Saint-Malo  

Lundi 22 décembre à 06h56 coefficient 91, à 19h20 coefficient 95
Mardi 23 décembre à 07h40 coefficient 97, à 20h05 coefficient 99
Mercredi 24 décembre à 08h25 coefficient 99, à 20h50 coefficient 99
Jeudi 25 décembre à 09h09 coefficient 97, à 21h35 coefficient 95
Vendredi 26 décembre à 09h55 coefficient 91, à 22h21 coefficient 91

 

Historique d'une météo, qu’on a trop souvent tendance à oublier… 

En 1973: la température minimale sous abri descendait jusqu'à -16,4°à Virton
En 1953: à Virton, le mercure grimpait jusqu'à 18°

 

Les journées mondiales et internationales

Le trois décembre c’est la Journée Internationale des personnes handicapées
http://www.journee-mondiale.com/158/journee-internationale-des-personnes-handicapees.htm

handicapees

 

Le trois décembre c’est la Journée nationale du cinéma indépendant
http://www.journee-mondiale.com/157/journee-nationale-du-cinema-independant.htm

 cinema-independant

 

La France pittoresque

La légende de saint Brandan
D’après «Le Magasin pittoresque», paru en 1878

Saint Brandan ou Brendan est le saint par excellence des vieux navigateurs bretons. Ses voyages sur l’océan Atlantique datent du sixième siècle. Il était né en Irlande vers la fin du cinquième siècle, et mourut le 16 mai 578.
Après avoir passé plusieurs années dans l’abbaye de Llan-Cawen, il avait fondé le monastère d’Allich en Angleterre, bâti une église dans les îles Shetland, établi plusieurs couvents et plusieurs écoles dans sa patrie, et contribué ainsi à la civilisation de l’Irlande. La relation des voyages de ce saint se trouve dans un recueil manuscrit de la Bibliothèque de Nuremberg, contenant les voyages de Marc-Paul et de quelques autres personnages.

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Un Épisode de la légende de saint Brandan. Dessin d’Édouard Garnier, d’après une estampe de 1621.

Sigebert de Gembloux, qui vivait au onzième siècle, peut être considéré comme le premier biographe qui nous ait transmis la tradition de saint Brandan, non pas dans son originalité primitive assurément, mais dégagée déjà de ce qu’y avaient ajouté de trop merveilleux les imaginations populaires. Au sixième siècle, en ce temps de confusion et de combats interminables, un moine nommé Térébinthe avait quitté l’Irlande pour chercher sur le vaste océan l’île des Saintes-Délices, où régnait une paix éternelle. Saint Brandan fut pris du désir de suivre son exemple, et d’atteindre comme lui la terre de la promission des saints, ou l’île des Bienheureux.
Pour accomplir ce voyage aventureux, il fit construire trois esquifs d’osier revêtus extérieurement par des cuirs de bœuf solidement façonnés, en ayant soin que ces carènes légères fassent à l’abri de l’humidité des flots, grâce à l’emploi du brai, du goudron, du suif même. Quelque fragiles que fussent de pareilles embarcations en apparence, elles ne l’étaient pas plus que celles dont on se servait fréquemment alors chez les Scandinaves et qui portèrent plus tard sur l’océan les fameux «rois de la mer.»

Dix-sept religieux composaient l’équipage de cette flottille pacifique, et parmi eux était le grand Maclovius dont la tradition a fait plus tard saint Maclou ou, si on le préfère, saint Malo. Si nous suivons l’itinéraire quelque peu fantastique de la légende, nous voyons que le saint irlandais se dirige d’abord vers le tropique. Au bout de quarante jours, il atteint une île escarpée qu’arrosent de frais ruisseaux, et où le pieux équipage se met en devoir de renouveler ses provisions.

Brandan n’y fait qu’un bien rapide séjour, car il repart dès le lendemain, non sans avoir glorifié hautement le Seigneur qui avait ainsi pourvu à tous ses besoins. Dans une autre île placée à peu près à la même hauteur, le paysage n’est pas moins beau que dans la première île; d’innombrables troupeaux de brebis grosses comme des génisses errent sans maîtres dans de charmants pâturages. On est au samedi saint; le jour solennel de Pâques devra être célébré; l’agneau sans tache est choisi par les moines dans ce troupeau divin, et l’on se remet joyeusement en mer.
Il faut gagner un îlot voisin, où le festin pascal aura lieu; or, on trouve une petite île nue et qui ne présente aucune plage sablonneuse. Saint Brandan, qui persiste dans le jeûne, reste dans son esquif en prière: on sent, en lisant le vieux poème, qu’il a le pressentiment qu’un grand événement va bientôt avoir lieu en sa présence.

La scène capitale de l’antique légende se passe devant l’archipel des Canaries. La petite île aride, que baignent des flots paisibles, est le théâtre d’une solennité mystérieuse dont Brandan a ordonné les apprêts, mais dont il reste seulement spectateur avec son compagnon saint Maclou. Le Christ est descendu des cieux; sa face divine n’est visible que pour les yeux éblouis des deux saints.
Un religieux bénédictin célèbre la messe; les hôtes de l’océan sont accourus, les oiseaux du ciel ont jeté leur cri dans l’espace quelques minutes après l’accomplissement du saint sacrifice: l’apprêt du festin pascal va commencer. A la place oùétait l’autel, un feu ardent est allumé, les vases d’airain ont reçu l’agneau; mais, ô prodige! Voilà l’île, jusqu’à ce moment immobile, qui tout à coup devient frémissante; elle plonge, les flots la recouvrent; les moines se hâtent de remonter dans leurs esquifs. Le festin est ajourné.

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Voyage de Saint Brendan (manuscrit allemand du XVe siècle)

N’allez pas croire, lecteur, que ce monstre marin, si docile jusqu’à la fin de la messe, soit précisément une baleine franche, ainsi que nous l’affirme Fr. Don Honoré Philopone, et comme l’appelle également un savant du dix-septième siècle: c’est un jaconius. Ce miracle, d’ailleurs, n’est pas plus grand, dit Philoponus, que celui dont furent témoins les habitants de la Misnie, lorsque saint Benoni, se trouvant incommodé par le coassement des grenouilles qui le fatiguaient durant le service divin, fut obéi par ces bestioles auxquelles il ordonna impérieusement de se taire. Sur ce point, notre moine bénédictin est certainement plus hardi que les bollandistes, qui restent pleins de révérence pour la mémoire du saint mais qui ne sauraient admettre son miracle.

Le voyage continue et les merveilles se renouvellent. Il n’est pas nécessaire de les examiner longtemps pour reconnaître que la légende a été composée certainement par un habitué des cloîtres; le caractère en est essentiellement moral et religieux, mais il est surtout monacal. L’homme de Dieu, saint Brandan, semble partout revêtu d’une autorité prophétique à laquelle se soumettent ses compagnons sans laisser échapper le moindre murmure. Les grandes fêtes de l’Église sont signalées dans ces récits étranges par la citation de certains textes dont la connaissance appartient seule aux religieux.

La poésie à coup sûr n’y fait point défaut, et le monde dantesque des légendes de saint Patrice y apparaît parfois dans sa magnificence ou dans sa sombre horreur. Tantôt c’est une sagette ardente qui traverse l’espace pour illuminer splendidement une église, en allumant les cierges et les lampes des autels; tantôt c’est un mort gigantesque qui sort de sa tombe pour raconter aux moines son histoire émouvante, et pour mourir de nouveau; puis c’est le jaconius qui apparaît encore pour nourrir de ses monceaux de chair les voyageurs défaillants. Une autre fois, l’un de ces moines matelots s’est emparé d’un frein d’argent dans une demeure enchantée; il se repent sans aucun doute de ce léger larcin, mais il doit mourir pour effacer sa faute et pour entrer en paradis.

La description de l’île aux Oiseaux chantant des hymnes est d’un caractère bien différent et repose la pensée par les joies de l’espérance, mais elle ne sort pas non plus du sentiment monacal qui a imaginé les premières pages. L’épisode le plus remarquable de cette espèce de poème est peut-être celui qui rappelle l’apparition du traître Judas, vêtu d’une sorte de linceul et se dressant sur un grand rocher isolé. Sous le double poids de son crime et de son repentir, il lève les mains au ciel devant les pieux voyageurs, et il leur rappelle d’une voix tremblante ce que la miséricorde divine a encore fait pour lui. Tous les dimanches et lors des fêtes solennelles reconnues par l’Église, à Pâques surtout, ses tourments corporels cessent.

Grâce à un apaisement divin, il lui semble pour quelques heures qu’il est dans un lieu de délices; et s’il a le poignant souvenir de celui qu’il a trahi, il reconnaît aussi sa pitié qui restera éternelle et qui n’a point de bornes. Fort d’un droit qu’il tient du ciel (il est déjà considéré comme un saint), Brandan ne craint pas de combattre Satan, et lui ordonne de suspendre le supplice infligéà Judas! C’est le Christ qui parle par sa bouche: le prince des ténèbres obéit et rentre dans l’abîme.

Article copié sur "La France pittoresque"

 

Préjugés d’autrefois: l’ourse et ses petits, longévité du cerf, corne de licorne
D’après «Le Magasin pittoresque», paru en 1842

L’ourse et ses petits
C’était une opinion de l’Antiquité, que c’est en les léchant que la femelle de l’ours donne à ses petits la forme qu’ils doivent avoir. Cette opinion s’est conservée, et elle est même devenue proverbiale parmi nous: c’est en ce sens que l’on dit d’un homme mal tourné que c’est un ours mal léché.

Quelque étrange que soit cette idée, elle est consignée comme une vérité d’expérience dans Pline, dans Solin, dans Elien; Aristote lui-même ne s’en est pas éloigné. On la trouve aussi dans les poètes, où elle semble moins déplacée. «Ce qu’enfante l’ourse, dit Ovide, n’est pas un petit, mais une chair mal vivante que la mère façonne en membres en la léchant, et qu’elle amène ainsi à la forme qu’elle désire.»

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Solin cherche à expliquer le fait en l’attribuant à ce que la gestation de l’ourse ne dure que peu de temps. «La délivrance de l’ourse, dit-il, arrive au trentième jour: il résulte de cette fécondité précipitée que ses petits demeurent informes.» Aristote affirme aussi que l’ourse ne porte que trente jours.
Mais c’est une erreur ajoutée à une autre; car il est certain que la portée de l’ourse dure, non pas un mois, comme le veulent ces naturalistes, mais quatre mois au moins. Cette opinion singulière préoccupa les savants de la Renaissance. Elle leur paraissait déranger les plans de la nature. En effet, prise à la lettre, elle est visiblement absurde: aussi n’eurent-ils pas de peine à s’assurer de sa fausseté.

«Dans la vallée d’Anania, près de Trente, dit Matthiole dans ses Commentaires sur Dioscoride, nous ouvrîmes le ventre d’une ourse que les chasseurs avaient prise, et j’y trouvai des petits, non informes, comme se l’imaginent ceux qui se fient plus à Aristote ou à Pline qu’à l’expérience ou au témoignage de leurs sens, mais ayant tous leurs membres distinctement formés.»
Aldrovande rapporte que l’on conservait dans le Cabinet du sénat de Bologne un ours à l’état de fœtus, et que toutes ses parties étaient déjà développées. Buffon me paraît avoir touché la véritable source de cette erreur: il la rapporte simplement à la lourdeur de l’ours, qui paraît encore plus disgracieuse dans les jeunes que dans les adultes.

«Les femelles, dit-il, combattent et s’exposent à tout pour sauver leurs petits, qui ne sont point informes en naissant, comme l’ont dit les Anciens, et qui, lorsqu’ils sont nés, croissent à peu près aussi vite que les autres animaux. Ils sont parfaitement formés dans le sein de leur mère, et si les fœtus ou les jeunes oursons ont paru informes au premier coup d’œil, c’est que l’ours adulte l’est lui-même par la masse, la grosseur et la disproportion des membres; et l’on sait que dans toutes les espèces le fœtus ou le petit nouveau-né est plus disproportionné que l’animal adulte.»

longévité du cerf
La longévité du cerf est un sentiment qui a pris naissance dès la plus haute Antiquité. On le voit par Aristote, qui cherche déjàà le réfuter, et par de fort bonnes raisons, c’est-à-dire par la proportion qui doit exister entre la durée de la vie de cet animal et celle de sa gestation et de son accroissement. Le plus ancien témoignage qui ait servi de recommandation à cette erreur est un texte d’Hésiode.

Ce texte, qui n’est pas très clair, et sur lequel les commentateurs se sont souvent exercés, revient à dire, à ce qu’il semble: la vie de l’homme dure quatre-vingt-seize ans, celle de la corneille est neuf fois plus longue, celle du cerf quatre fois plus longue que celle de la corneille, et celle du corbeau trois fois plus longue que celle du cerf. Il résulterait de ce compte que la vie du cerf serait de trois mille quatre cent cinquante-six ans.

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Mais suivant une autre interprétation, qui se trouve consignée dans Plutarque, il faudrait simplement conclure de ce passage que le cerf vit trente-six ans, ce qui est en effet à peu près la vérité. Pline, ordinairement si disposéà accepter le merveilleux, s’est aussi inscrit contre la déclaration d’Hésiode telle qu’elle se comprend dans son sens apparent. «Hésiode, dit-il, qui le premier a parlé de la longévité du cerf, a fabuleusement attribuéà la corneille neuf fois la vie de l’homme, qu cerf le quadruple de la vie de celle-ci, au corbeau le triple du cerf, et au phénix ainsi qu’aux nymphes quelque chose de plus fabuleux encore.»
Mais le sentiment des auteurs a eu bien de la peine à prévaloir sur celui du peuple; d’ailleurs on peut dire que bien des auteurs se sont faits peuple à cet égard, et ont contribuéà accréditer l’erreur. On a aussi de tout temps débitéà ce sujet des contes qui semblaient donner au préjugé la confirmation de l’expérience.

Pline rapporte qu’un cerf à qui Alexandre lui-même avait attaché un collier fut repris vivant et vigoureux un siècle après la mort de ce prince. On dit aussi que sous le règne de Charles VI, on prit, dans la forêt de Senlis, un cerf qui portait un collier avec cette inscription: Caesar me hoc donavit (César m’a fait ce don). Ce cerf, si l’histoire est vraie, pouvait fort bien venir d’Allemagne, où les empereurs avaient gardé le nom de César. Mais l’explication en eût été trop simple, et il parut pplus beau de rapporter cet animal à Jules César, et d’en faire un témoin de la conquête des Gaules. «Comme le cerf est cinq ou six ans à croître, dit Buffon, il vit aussi sept fois cinq ou six ans, c’est-à-dire trente-cinq ou quarante ans. Ce que l’on a débité sur la longue vie des cerfs n’est appuyé sur aucun fondement; ce n’est qu’un préjugé populaire qui régnait dès le temps d’Aristote, et ce philosophe dit avec raison que cela ne lui paraît pas vraisemblable.»

Sur la corne de licorne
Nous ne dirons que quelques mots de la corne de licorne, qui a joui pendant longtemps d’une immense réputation dans la médecine populaire: il faudrait en effet, pour traiter convenablement cette question, entrer dans la discussion de l’existence de la licorne, ce qui à soi seul ferait le sujet d’un article.

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Disons seulement qu’il est possible qu’il y ait en effet, en Afrique, quelque espèce d’antilope à une corne, ou plutôt à deux cornes solidement soudées en une seule, dont les Anciens aient eu connaissance et que nous ne nous soyons point encore procurée. Disons aussi que plusieurs espèces différentes, définies par ce caractère de n’avoir qu’une seule corne comme le rhinocéros, ou même qu’une seule grande dent comme la licorne marine, ont été réunies sous le même nom et ont jeté parmi les savants de la confusion.

Quoi qu’il en soit, la plus ancienne autorité que l’on ait alléguée en faveur de la licorne est celle d’Elien. Il dit que les rois de l’Inde se servaient de coupes faites de cette substance, persuadés qu’elles étaient un préservatif contre le poison et diverses maladies. Il n’est nullement probable qu’il s’agisse dans ce passage de l’animal que le Moyen Age s’est figuré sous le nom de licorne. Néanmoins c’est de là surtout que l’on est parti pour faire de cette substance, à défaut de l’or potable, le remède universel.
C’est un point sur lequel le charlatanisme a longtemps joué. Il est singulier de voir combien il s’est débité chez nos pères de poussière de cette corne merveilleuse, quand l’animal qui la porte est encore à trouver.

«Puisque les descriptions des animaux à qui nous attribuons cette corne, dit avec sagesse un médecin du dernier siècle, varient tellement qu’on dirait que deux personnes n’ont jamais vu cet animal; puisque, quand les descriptions seraient toutes conformes, il paraît néanmoins que la corne si vantée aujourd’hui n’est pas la même que celle des Anciens; puisque les cornes qu’on donne parmi nous pour cornes de licornes ne sont pas d’un seul, mais de différents animaux; puisqu’un grand nombre de celles qu’on montre avec ostentation ne sont pas même de véritables cornes; puisque, en accordant que c’en soient, on peut encore douter de leur vertu; enfin puisqu’en convenant de quelques-unes de ses vertus nous sommes pourtant en droit d’en rejeter la plupart, il est démontré, si je ne me trompe, que c’est à tort que l’on se fierait à ce remède.»

Article copié sur "La France pittoresque"

 

3 décembre 1851: Le député Baudin sacrifie sa vie sur une barricade du faubourg Saint-Antoine. Il offre sa poitrine aux balles des soldats pour s'opposer au coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte.

Le 3 décembre 1851, le député Jean-Baptiste Alphonse Victor Baudin se réveille fermement décidéà convaincre les Parisiens de combattre le coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte. La veille, celui-ci a dissous l'Assemblée nationale, rétabli le scrutin universel et envoyé en prison ses principaux opposants. Aussitôt, Baudin et une soixantaine de députés républicains ou montagnards, dont Victor Hugo, ont formé un comité de résistance. Ils comptent entraîner le peuple dans une nouvelle révolution pour jeter bas l'ambitieux.

Le 3 décembre donc, Baudin se rend au café Rovsin, sur le faubourg Saint-Antoine, où une vingtaine de députés se sont donné rendez-vous. Mais le député n'a croisé sur son chemin que des Parisiens apathiques. Au café, ses amis lui demandent: "Qu'avez-vous, Baudin? Est-ce que vous êtes triste?" Il se reprend, appliquant les conseils du coach qu'il partage avec Sarkozy. " Moi? Je n'ai jamais été plus content!" Il déplie alors une copie de la déclaration de l'appel au peuple que lui a dictée la veille Victor Hugo avec pour consigne de la faire afficher partout dans Paris. Le texte: "Au peuple. Louis-Napoléon est un traître. Il a violé la Constitution. Il s'est parjuré. Il est hors la loi... Que le peuple fasse son devoir. Les représentants républicains marchent à sa tête. Vive la République! Aux armes!" Un ouvrier typographe propose de l'imprimer sur-le-champ. Mélenchon jubile, il demande à ce qu'on marche sur Bercy...

"Vive la République! Aux armes!"… Les élus présents décident de quitter le café Rovsin pour enflammer le faubourg. Comme ils ont oublié d'apporter leurs écharpes tricolores, ils en bricolent avec du calicot bleu, blanc et rouge trouvé dans une maison voisine. Tous les députés ne sont pas encore là. "Laissons à nos collègues le temps d'arriver", conseille Baudin, mais les autres s'impatientent. Après, ce sera trop tard. Victor Schoelcher (à l'origine de l'abolition de l'esclavage) donne le signal du départ. "Allons, nos amis nous rejoindront." Ils savent que l'armée est dehors. Plusieurs bataillons attendent place de la Bastille.

Les députés se prennent le bras pour se donner du courage. Une vingtaine d'ouvriers les accompagnent, criant: "Vive la République! Aux armes!" Des mômes répondent: "Vive la Montagne!" Arnaud Montebourg, le fort en gueule, hurle: "Si la troupe ne se joint pas à nous, je la nationaliserai!" Les artisans sur le pas de leur boutique ainsi que les passants les regardent avec sympathie, leur lancent même des mots d'encouragement, mais ne courent pas prendre les armes. Le peuple parisien n'a pas l'intention de se soulever. Baudin et ses compagnons ne se découragent pas pour autant, ils se présentent au poste de garde de la rue de Montreuil pour s'emparer des armes. Les soldats les laissent faire. Une quinzaine de fusils, ce n'est pas suffisant. Les députés envahissent un deuxième poste de garde, qui se laisse également dépouiller sans résister. La petite troupe compte désormais deux cents hommes. On décide d'élever une barricade dans le faubourg Saint-Antoine. Cohn-Bendit n'est pas là pour leur donner des conseils, alors ils improvisent avec ce qu'ils trouvent: ils retournent une charrette de fumier qui passe par là, puis une de laitière et une voiture de boulanger.

Comment on meurt pour 25 francs… Un omnibus arrive de la Bastille. Le cocher, très aimable, fait descendre les voyageurs, dételle les chevaux et s'en va en laissant son véhicule à la disposition des manifestants qui le renversent aussitôt sur la barricade. Des paniers complètent l'édifice, qui s'avère, au final, peu impressionnant. " La troupe!" hurle un enfant. En effet, la voici qui descend le faubourg en provenance de la Bastille. Les hommes armés se placent courageusement derrière la barricade. Schoelcher s'écrie: "Citoyens, ne tirez pas un coup de fusil. Quand l'armée et les faubourgs se battent, c'est le sang du peuple qui coule des deux côtés. Laissez-nous d'abord parler aux soldats." Il monte sur l'édifice, imité par d'autres députés dont Baudin. Montebourg a disparu car c'est l'heure de son cours d'économie... Des hommes en blouse blanche se moquent des élus: "Croyez-vous que nous allons nous faire tuer pour vous conserver vos 25 francs par jour? À bas les 25 francs!" En référence à l'indemnité qui leur est versée, les Parisiens ont pris l'habitude d'appeler ces nantis de parlementaires "les 25 francs". Piqué au vif, Baudin leur rétorque crânement: "Vous allez voir comment on meurt pour 25 francs!" Et de présenter sa poitrine aux soldats qui chargent.

Sept députés non armés, menés par Schoelcher, marchent à la rencontre des soldats. Ceux-ci s'arrêtent. Une discussion s'engage entre Schoelcher et le capitaine. Mais ce dernier a des ordres, aussi il ordonne à ses hommes de charger la baïonnette au canon. "Mais l'hésitation, qui n'était dans leur âme, était dans le cœur des soldats", écrira Hugo. Au dernier moment, les soldats détournent leurs baïonnettes pour passer entre les parlementaires sans les embrocher. Malheureusement, la charge effraie un manifestant sur la barricade, qui tire un coup de fusil, touchant mortellement un soldat. Aussitôt, ses compagnons lâchent une salve. Trois balles frappent le "25 francs" Baudin, toujours dressé au-dessus de la barricade. Il tombe raide mort. Il a 40 ans.

La révolution fait pschitt… Le feu cesse. Les soldats, eux-mêmes, semblent sonnés par cette mort. Ils laissent les manifestants se disperser sans tenter de les arrêter. Une demi-heure plus tard, le cadavre de Baudin est emportéà la morgue de l'hôpital Sainte-Marguerite. Au même moment Victor Hugo arrive en fiacre en compagnie de Juliette. L'écrivain veut alors reprendre le flambeau, renouer le contact avec d'autres groupes populaires, détruire de nouveaux portiques... Mais les autres députés lui font comprendre que la messe est dite. Les quelques dizaines de barricades dressées cette journée-là sont tenues sans grande conviction par 1500 manifestants et seront vite balayées. La révolution a fait pschitt. Napoléon a réussi son coup d'État. Hugo va partir en exil.

Le 4 décembre, le frère du député Baudin, étudiant en médecine, réclame le corps du député au commissaire du quartier, qui consent à le lui remettre à condition qu'il l'enterre en catimini. Cela est fait le 5 décembre au cimetière Montmartre. Devenu le symbole républicain face au despotisme, ses restes sont transférés au Panthéon le 4 août 1889, pour les cérémonies du centième anniversaire de la Révolution française.

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© Le Point - Publié le 03/12/2012 à 00:00 - Modifié le 03/12/2014 à 00:00

 

La chapelle de La Baume pourrait être classée au patrimoine mondial de l’Unesco
Source : France 3 Languedoc-Roussillon

Un nouveau site dans les gorges du Gardon au sud d’Uzès brigue le classement au patrimoine mondial de l’Unesco. Une chapelle en pleine nature abrite des fresques restaurées. Le chantier vient de se terminer.
Nichée dans la falaise au-dessus du Gardon, la petite chapelle St Vérédème sur le site de la Baume dévoile depuis quelques semaines une nouvelle jeunesse. Des travaux entamés en 2013 et achevés cet été permettent de découvrir cette curiosité du patrimoine architectural et historique Gardois.

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La chapelle Saint-Vérédème sur le site de La Baume

La Chapelle bâti sur un lieu d’ermitage a connu plusieurs périodes d’art pictural. Les travaux de restauration des peintures réalisés au mois d’août dernier ont mis au jour plusieurs œuvres superposées d’artistes.
Fermée aux visiteurs, la chapelle laisse tout de même voir ses peintures médiévales de l’extérieur. Le site rénové pourrait obtenir en 2015 le label patrimoine mondial de l’Unesco.

Armelle Goyon, France 3 Languedoc-Roussillon

Article copié sur "La France pittoresque"

 

Pour l’éphéméride du trois décembre c’est ICI
http://mickeywerlen.canalblog.com/archives/2013/12/03/28573239.html

 

Dicton du jour de Charlie Hebdo

Ben pour le dicton de Charlie hebdo de ce jour, voilà ce qui arrive au Charlie de service après avoir sniffé de la neige l'autre jour et du butane hier, il plane, il vole... Attention à la chute!!!

 

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Ben pour la zique de ce mercredi, on va s’écouter le groupe Earth Wind And Fire qui se produisait en direct il y a longtemps à Montreux … Des airs endiablés qui rappelleront sûrement des souvenirs… Allez les amis, faites-vous plaisir et je vous souhaite une bonne écoute!!!

https://www.youtube.com/watch?v=gAKlsU9J4R8

 

Et en avant pour les blagounettes du jour, un bouquet divers et automnal, des courtes mais bonnes, des longues mais connes, des connues et des moins connues; quoi, des blagues à deux balles ou à quatre sous...

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Quatre amies belles et jeunes passent leurs vacances a la mer sans leurs maris. De retour l’une d`elle a des remords et dit a ses amies;
- Je vais dire a mon mari combien de fois je l`ai trompé.
La brune: "Quelle idiote!"
La rousse: "Quelle femme courageuse!"
La blonde: "Quelle mémoire!"

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C'est un couple plus tout jeune assis devant la télé. Le mari:
- Je peux savoir pourquoi tu tires la tronche depuis que je suis rentré ?
- Il y a que c'est notre 35ème anniversaire de mariage et qu'on est là comme des cons devant la télé!
- Nom de Dieu! Je suis tellement débordé que ça m'était complètement sorti de la tête! Pardonne-moi ma chérie... Mets ta plus belle robe, je t'emmène faire la tournée des grands ducs!
- Oh Chéri! Je savais que tu n'étais pas un monstre!
Un peu plus tard, au Restaurant "Chez Maxim's"… Le Maitre d'hôtel:
- Bonsoir Monsieur Roger. Qu'on prépare la table de Monsieur Roger.
- Ils ont l'air de bien te connaitre par ici...
- Oh... J'ai dû venir déjeuner une ou deux fois avec des clients...
Le repas terminé, en sortant du restaurant, le mari propose d'aller en discothèque. À l'entrée de la discothèque, une queue d'enfer. Le mari dit à sa femme de ne pas s'inquiéter. En effet, il va directement voir le portier:
- Salut René! Comment ça va?
- Je vais bien Monsieur Roger. Allez-y, entrez!
Dans la boite, le patron les aborde:
- Bonjour Monsieur Roger! Comme d’habitude la meilleure? Libérez la table de Monsieur Roger!
La femme se repose des questions et demande:
- Tu viens souvent ici?
- Euh non, le patron est un client...
Une fois installés, la serveuse vient à leur table:
- Je vous sers comme d'habitude Monsieur Roger? Un Don Pérignon!
Et la strip-teaseuse, qui n'en rate pas une, finissant son show crie bien fort:
- ET LA CULOTTE C'EST POUR QUI?
Et là toute la salle qui répond:
- C'EST POUR MONSIEUR Roger!
Sur ce, la femme pique sa crise, ils sortent tous les deux et montent dans un taxi. Dans la voiture la dispute reprend:
- Chérie, ne gâchons pas cette belle soirée!
- Moi ce que je comprends c'est que tu me prends pour une conne! Tu es un SALAUD, un ENFOIRÉ DE MERDE, Va te faire ENCULER! Ne me touche pas!
Et là, le chauffeur du taxi se retourne vers Roger et lui dit:
- Dites M'sieur Roger... ça fait 25 ans qu'on se connait. Des putes on en a ramené des régiments, mais des casse-couilles et vulgaire comme celle-là, JAMAIS

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C'est une paysanne qui est aux champs avec sa fille pour ramasser les pommes de terre. 
La mère est penchée et d’un coup sa fille se met à crier: 
- Mais Maman , tu n’as pas de culotte???
Et la mère répond: 
- J’en ai marre d’avoir les mouches sur la figure !!!

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Une enseignante dit à un de ses collègues à la magnifique barbe noire:
- Le jeune Alphonse Leblanc, de Seconde A, a un problème.
Il m'a confié qu'il était tombé amoureux fou d'un de ses professeurs.
- Et, demande, en riant, le barbu, c'est vous, l'heureuse élue?
- Non. Et voilà justement où est le problème: c'est vous.

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- Votre cas est sans équivoque, dit le psychanalyste, vous êtes affecté d'un complexe de kleptomanie.
Nous allons vérifier mon diagnostic.
J'ai égaré mon portefeuille dans un recoin de ce cabinet.
Vous avez trois minutes pour le retrouver.

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Un pingouin entre dans une brasserie très fréquentée des Champs-Elysées et dit au barman:
- Comme d'habitude!
- Vous vous foutez de moi! hurle le barman.
Je sers au moins cinq cents clients par jour et vous voulez que je me souvienne de ce que vous prenez d'habitude!

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C'est mercredi... on entame le troisième jour de la semaine, la routine quoi... Le réveille-matin ne s'essouffle pas avec ses trente secondes de boulot par jour, sitôt debout et un petit café vite avalé, la course jusqu'aux moyens de transport ou à la conduite de son véhicule avec les aléas des bouchons, des ralentissements et pour couronner le tout, pas de place de stationnement... A croire que le déplacement jusqu'au lieu de travail est plus pénible que le travail quotidien... Je souhaite tout le courage du monde à ceux qui ont été touchés par les intempéries et par les inondations pour tout le travail de remise en état qu'ils devront fournir... Une pensée pour celles et ceux qui souffrent autant de la maladie que d'autres choses et à ceux qui pansent les plaies dues aux divers maux que l'adversité afflige à chacun... Prenez soin de vous et je vous souhaite une bonne journée en vous disant à la revoyure... 

 

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Éphéméride du quatre décembre

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«Aujourd'hui, c'est la Sainte-Barbe, quelle Barbe!»

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«Pour la Sainte-Barbe, l’âne se fait la barbe.»

 

 Cordial salut du jour et bisous à tous 

 

Salut les amis et merci de votre visite; la semaine a basculé, le temps est toujours gris avec du brouillard par chez nous, les températures se rafraîchissent, l'hiver s'en vient doucement, mais sûrement... Le soleil nous manque mais on se sent un peu plus stimulé que hier vu que le week-end approche... Les enfants sont de plus en plus excités car saint Nicolas va venir samedi leur rendre visite...

Pour la météo d'aujourd'hui, il est prévu que pour la Suisse romande avec 3° et un ciel nuageux dans la nuit, ce sera pour ce jour: stratus au Nord des Alpes et dans la vallée du Rhône. Sommet de la couche entre 1000 et 1200 mètres. Bonne chance de dissipation en cours de journée dans la vallée du Rhône. Au-dessus et dans les Alpes, assez ensoleillé malgré des passages nuageux par moments. Température en plaine: minimum 3°, maximum 5°à 8°. Température à 2000 m: 0°. En montagne, vent de secteur sud faible...

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Pour l'Hexagone, une météo de saison, restant dans la grisaille... Avec pour ce jour: en matinée, des averses localement orageuses se déclenchent près de la Méditerranée. Temps calme sur les autres régions, avec de nombreux nuages bas. Les gelées sont fréquentes sans être fortes dans le nord-est. Toujours quelques pluies au nord de la Bretagne. Dans l’après-midi, une perturbation remonte de la Méditerranée et donne des pluies de la Provence aux Alpes. Temps plus sec sur la moitié nord mais avec un ciel souvent gris. La fraîcheur persiste. En soirée, des pluies parfois orageuses se généralisent dans le sud-est. Un temps sec mais souvent couvert domine partout ailleurs. Dans la nuit, le temps est agité dans le sud-est avec des pluies parfois fortes. Des averses ont lieu sur l'Atlantique et en Manche. Conditions calmes partout ailleurs… 

 

Pour l'Outre-mer: à Mayotte ensoleillé avec des températures de l'ordre de 28°; à l'île de la Réunion ce sera ensoleillé et variable avec des températures de l'ordre de 29°; à la Martinique ensoleillé, nuageux et pluvieux avec des températures de l'ordre de 32°; ensoleillé, voilé et variable avec des températures de l'ordre de 32° en Guadeloupe; ensoleillé, nuageux et pluvieux en Guyane française avec des températures de l'ordre de 33°; Polynésie française peu nuageux à nuageux, larges éclaircies; nuageux à très nuageux, prédominances de pluies faibles à modérées aux Marquises avec des températures de 28°; risques d'averses et venteux à Saint-Pierre et Miquelon avec des températures de 6°...

 

Bonne journée à tous et que le soleil et la chaleur soient aussi dans vos cœurs... Aujourd'hui le lever du Soleil est à 07:51 et le coucher du Soleil se fera à 16:50 et le jour est plus court de 1 minute...

 

Valeurs remarquables de décembre en France

TMax: 27.2°C (Pau-Uzein le 04/12/1985)
TMin: -25.8°C (Clermont-Fd le 18/12/1933)
Précip: 184.4 mm (Perpignan le 14/12/1932)

 

Et pour les amis qui aiment la pêche à pied, les prochaines grandes marées auront lieu les... : Horaire des marées à Saint-Malo  

Lundi 22 décembre à 06h56 coefficient 91, à 19h20 coefficient 95
Mardi 23 décembre à 07h40 coefficient 97, à 20h05 coefficient 99
Mercredi 24 décembre à 08h25 coefficient 99, à 20h50 coefficient 99
Jeudi 25 décembre à 09h09 coefficient 97, à 21h35 coefficient 95
Vendredi 26 décembre à 09h55 coefficient 91, à 22h21 coefficient 91

 

Historique d'une météo, qu’on a trop souvent tendance à oublier… 

En 1953: les maxima atteignait 15°à Bruges, 16.1°à Uccle et 16.6°à Rochefort
En 1933: les températures dégringolaient jusqu'à -7,6°à Ostende, -9,4°à Uccle et -12,6°à Rochefort
En 1917: il neigeait sur le pays, le tapis blanc atteignait 28 cm à Bokrijk, 40 cm au barrage de la Gileppe et 26 cm à Huy. 

 

C’est sa fête… Sainte Barbe vierge et martyre ( 235)

Ou Barbara, illustre martyre de Nicomédie dont le culte fut largement répandu dès le Ve siècle tant en Orient qu'en Occident.
Sa vie est surtout faite de traditions pour ne pas dire de légendes. Son bourreau aurait été frappé par la foudre d'où l'origine de la dévotion populaire qui l'invoque contre les dangers d'une mort subite provoquée par le feu ou l'électricité. 

Selon une autre légende, Sainte Barbe aurait vécu au milieu du iiie siècle après Jésus Christ en Bithynie (en Turquie) sous le règne de l’empereur Maximien. Son père, Dioscore, aurait été un riche édile païen d'origine phénicienne. Un jour, son père décida de marier Sainte Barbe à un homme de son choix; elle refusa et décida de se consacrer au Christ. Pour la punir, son père l’enferma dans une tour à deux fenêtres, mais un prêtre chrétien, déguisé en médecin, s’introduisit dans la tour et la baptisa.

Au retour d’un voyage de son père, Barbe lui apprit qu’elle avait percé une troisième fenêtre dans le mur de la tour pour représenter la Sainte Trinité et qu’elle était chrétienne. Furieux, le père mit le feu à la tour. Barbe réussit à s’enfuir, mais un berger découvrit sa cachette et avertit son père. Ce dernier la traîna devant le gouverneur romain de la province, qui la condamna au supplice. Comme la jeune fille refusait d’abjurer sa foi, le gouverneur ordonna au père de trancher lui-même la tête de sa fille. Elle fut d'abord torturée : on lui brûla certaines parties du corps et on lui arracha les seins, mais elle refusa toujours d'abjurer sa foi. Dioscore la décapita mais fut aussitôt châtié par le Ciel. Il mourut frappé par la foudre.

Quand les chrétiens vinrent demander le corps de la jeune martyre, ne voulant pas utiliser son prénom perse et ne pouvant pas se dévoiler en utilisant son prénom de baptême chrétien, ils ne purent en parler que comme «la jeune femme barbare», d'où le nom de sainte Barbara qui lui fut donné.

Le père Rouillard, de Wisques a résumé ainsi sa biographie: Elle aimait Dieu, beaucoup et trouvait inutile de se marier. Son père déçu lui coupa la tête, mais tomba foudroyé. En Orient, on ne sait plus quand. Mais tout le monde sait que sainte Barbe, à cause de la foudre, est patronne des artilleurs, des artificiers, des mineurs et des carriers; et à cause de son nom, des brossiers, des chapeliers et des tapissiers. On l'invoque même en Haute-Saône pour avoir des enfants frisés…

Le culte de la sainte est ancien. Son intercession protégeait de la mort subite. Elle était aussi invoquée contre la foudre et, très tôt, elle fut prise comme patronne par les arquebusiers (c'est le cas, façon attestée, à Florence, dès 1529), puis par les canonniers, et par tous ceux qui 'jouent' avec le feu et les explosifs. Les artilleurs contemporains, de même que les artificiers, les mineurs, les sapeurs et les pompiers du Génie, n'ont fait que s'inscrire dans cette tradition. (Diocèse aux Armées françaises)

 

La France pittoresque 

Abstention: un âne blanc appelé Nul brigue les suffrages non exprimés.
Extraits de «La Feuille», n°9, 11 et 12 parus en 1898

Lors des élections législatives de 1898, le journaliste satirique Zo d’Axa -pseudonyme d’Alphonse Gallaud de La Pérouse et descendant de l’illustre navigateur- surnommé le «mousquetaire de l’anarchie», informe les lecteurs de son journal La Feuille, dont 25 numéros paraîtront entre octobre 1897 et mars 1899, qu’il a trouvé le candidat idéal à même de réconcilier les abstentionnistes avec le vote: un âne blanc appelé Nul. Le jour des élections, «la Bête qu’il faudrait à la Belle Démocratie» traverse Paris entourée de ses partisans, déclenchant une bagarre et entraînant l’intervention de la police
Ces élections sont pour Zo d’Axa l’occasion de consacrer trois numéros de sa Feuille à l’abstention et aux travers du système électoral, son âne offrant enfin la possibilité aux mécontents refusant d’ordinaire d’apporter leurs voix, «de voter blanc, de voter Nul, tout en se faisant entendre».

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Zo d’Axa, pseudonyme d’Alphonse Gallaup de La Pérouse

LE CANDIDAT DE LA FEUILLE (La Feuille n°9) Simples Réserves
J’avais toujours cru que l’abstention était le langage muet dont il convenait de se servir pour indiquer son mépris des lois et de leurs faiseurs. Voter, me disais-je, c’est se rendre complice. On prend sa part des décisions. On les ratifie d’avance. On est de la bande et du troupeau. Comment refuser de s’incliner devant la Chose légiférée si l’on accepte le principe de la loi brutale du nombre? En ne votant pas, au contraire, il semble parfaitement logique de ne se soumettre jamais, de résister, de vivre en révolte. On n’a pas signé au contrat. En ne votant pas, on reste soi. On vit en homme que nul Tartempion ne doit se vanter de représenter. On dédaigne Tartalacrème. Alors seulement on est souverain, puisqu’on n’a pas biffé son droit, puisqu’on n’a délégué personne. On est maître de sa pensée, conscient d’une action directe. On peut faire fi des parlottes. On évite cette idiotie de s’affirmer contre le parlementarisme et d’élire, au même instant, les membres du parlement.

Je me garderai d’insister. Dans le peuple même on perd la foi: les derniers électeurs ricanent. Le paysan renonce à implorer. L’ouvrier songe à d’autres moyens… Rien de bon n’est sorti de l’Urne. Jamais, pour cause de misère, il n’y eut autant de suicides. Qu’a-t-on fait contre le chômage? Que n’a-t-on pas fait contre la pensée? Lois d’exception, lois scélérates… Bientôt, plus que le suffrage, le dégoût sera universel. Je tiens pour prudent de décréter vite le fameux vote obligatoire. Sans cela, au vingtième siècle, je présume que les fonctionnaires seraient seuls en carte d’électeur. Voterait, par ordre, l’état-major. Voteraient aussi les magistrats, les recors [officier de justice] et les gens de police. L’Urne, dont rien n’est sorti de bon, serait la boîte à Pandore - le gendarme.
(...)

Le plus Digne
La conquête de quelques fiefs électoraux par tels ou tels chefs de partis serait d’ailleurs insuffisante pour modifier la situation. On rêve plutôt d’une sorte de boulangisme qui permettrait aux honnêtes gens de manifester à la fois, et sans la moindre ambiguïté, sur toute la surface du pays. On voudrait qu’un cri populaire résumât les aspirations, les colères, ou, tout au moins, les mépris d’une nation qu’on a trop bernée…

C’est pénétré de cette pensée que nous sommes allés, dans sa retraite, trouver un Maître auquel personne n’avait songé, un modeste dont personne pourtant ne niera la signification précise. Aujourd’hui, l’honneur m’échoit de présenter ce maître au peuple. On l’appelle Maître Aliboron. Ceci soit pris en bonne part. L’âne pour lequel je sollicite le suffrage de mes concitoyens est un compère des plus charmants, un âne loyal et bien ferré. Poil soyeux et fin jarret, belle voix.
Un âne, vous dis-je - quatre pattes et deux grandes oreilles. Un âne qui brait et doit penser, en voyant grouiller les bipèdes,

… les juges, les huissiers,
Les clercs, les procureurs, les sergens, les greffiers;
Ma foi, non plus que nous, l’homme n’est qu’une bête!
Un âne pas trop savant, un sage qui ne boit que de l’eau et reculerait devant un pot de vin. À cela près, le type accompli d’un député majoritard.
Votez pour Lui!

Je n’aime pas flagorner le peuple. Voilà le candidat qu’il mérite. À Rome, aux jours de la décadence, la plèbe acclamait un cheval consul. Le bourricot doit triompher en république opportuniste. N’ai-je pas parlé de boulangisme? En bien! oui, un boulangisme, mais sans général à panache, sans cheval hoir décoratif:
C’est un âne, un âne, un âne,
C’est un âne qu’il nous faut.

Et l’âne est prêt. Il va courir les réunions. On le verra dans les rues de Paris. Ses amis diront son programme, et les abstentionnistes eux-mêmes, pour une fois, s’en iront voter. C’est un âne blanc. Il se nomme Nul. Les bulletins blancs, les bulletins nuls, compteront enfin - et seront comptés… Tout à l’heure de grandes affiches inscriront sur les murailles le manifeste du candidat. Un comité se constitue: des écrivains, des artistes, quelques orateurs des clubs. De précieux concours sont acquis. Que les Philistins se méfient: L’Âne trotte vers le palais Bourbon.

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L’âne blanc Nul Votez pour Lui!!

Un régime s’enterre gaîment. Ce serait se tromper, en partie, que de croire à une plaisanterie, à quelque farce montmartroise. Réactionnaires, conservateurs, socialistes désabusés, tous les lassés de cette république constituent une majorité qui peut, en souriant, s’exprimer. Il faut voter pour l’âne Nul. Nous ne nous faisons pas d’illusion: on empêchera notre élu de joindre l’écurie du quai d’Orsay. On le persécutera peut-être. La fourrière l’attend sans doute. Mais nous verrons l’autorité dont jouira la nouvelle Chambre, quand, à l’orateur faisant des effets de tribune, quelqu’un des galeries criera: - Assez! Je demande la parole pour votre collègue l’Âne blanc.

Aux électeurs (La Feuille n°11)
Électeurs,

En me présentant à vos suffrages, je vous dois quelques mots. Les voici: De vieille famille française, j’ose le dire, je suis un âne de race, un âne dans le beau sens du mot - quatre pattes et du poil partout. Je m’appelle Nul, comme le sont mes concurrents les candidats. Je suis blanc, comme le sont nombre de bulletins qu’on s’obstinait à ne pas compter et qui, maintenant, me reviendront. Mon élection est assurée. Vous comprendrez que je parle franc.
Citoyens,
On vous trompe. On vous dit que la dernière Chambre composée d’imbéciles et de filous ne représentait pas la majorité des électeurs. C’est faux. Une chambre composée de députés jocrisses et de députés truqueurs représente, au contraire, à merveille les Électeurs que vous êtes. Ne protestez pas: une nation a les délégués qu’elle mérite.
Pourquoi les avez-vous nommés? Vous ne vous gênez pas, entre vous, pour convenir que plus ça change et plus c’est la même chose, que vos élus se moquent de vous et ne songent qu’à leurs intérêts, à la gloriole ou à l’argent.

Pourquoi les renommerez-vous demain? Vous savez très bien que tout un lot de ceux que vous enverrez siéger vendront leurs voix contre un chèque et feront le commerce des emplois, fonctions et bureaux de tabac. Mais pour qui les bureaux de tabac, les places, les sinécures si ce n’est pour les Comités d’électeurs que l’on paye ainsi? Les entraîneurs des Comités sont moins naïfs que le troupeau. La Chambre représente l’ensemble. Il faut des sots et des roublards, il faut un parlement de ganaches et de Robert Macaire pour personnifier à la fois tous les votards professionnels et les prolétaires déprimés. Et ça, c’est vous!

On vous trompe, bons électeurs, on vous berne, on vous flagorne quand on vous dit que vous êtes beaux, que vous êtes la justice, le droit, la souveraineté nationale, le peuple-roi, des hommes libres. On cueille vos votes et c’est tout. Vous n’êtes que des fruits… des Poires. On vous trompe encore. On vous dit que la France est toujours la France. Ce n’est pas vrai. La France perd, de jour en jour, toute signification dans le monde - toute signification libérale. Ce n’est plus le peuple hardi, coureur de risques, semeur d’idées, briseur de culte. C’est une Marianne agenouillée devant le trône des autocrates. C’est le caporalisme renaissant plus hypocrite qu’en Allemagne - une tonsure sous le képi.
On vous trompe, on vous trompe sans cesse. On vous parle de fraternité, et jamais la lutte pour le pain ne fut plus âpre et meurtrière. On vous parle de patriotisme, de patrimoine sacré - à vous qui ne possédez rien. On vous parle de probité; et ce sont des écumeurs de presse, des journalistes à tout faire, maîtres fourbes ou maîtres chanteurs, qui chantent l’honneur national. Les tenants de la République, les petits bourgeois, les petits seigneurs sont plus durs aux gueux que les maîtres des régimes anciens. On vit sous l’œil des contremaîtres.

Les ouvriers aveulis, les producteurs qui ne consomment pas, se contentent de ronger patiemment l’os sans moelle qu’on leur a jeté, l’os du suffrage universel. Et c’est pour des boniments, des discussions électorales qu’ils remuent encore la mâchoire - la mâchoire qui ne sait plus mordre. Quand parfois des enfants du peuple secouent leur torpeur, ils se trouvent, comme à Fourmies, en face de notre vaillante Armée… Et le raisonnement des Lebel leur met du plomb dans la tête. La Justice est égale pour tous. Les honorables chéquards du Panama roulent carrosse et ne connaissent pas le cabriolet. Mais les menottes serrent les poignets des vieux ouvriers que l’on arrête comme vagabonds!
L’ignominie de l’heure présente est telle qu’aucun candidat n’ose défendre cette Société. Les politiciens bourgeoisants, réactionnaires ou ralliés, masques ou faux-nez républicains, vous crient qu’en votant pour eux ça marchera mieux, ça marchera bien. Ceux qui vous ont déjà tout pris vous demandent encore quelque chose: Donnez vos voix, citoyens! Les mendigots, les candidats, les tire-laine, les soutire-voix, ont tous un moyen spécial de faire et refaire le Bien public. Écoutez les braves ouvriers, les médicastres du parti: ils veulent conquérir les pouvoirs… afin de les mieux supprimer. D’autres invoquent la Révolution, et ceux-là se trompent en vous trompant. Ce ne seront jamais des électeurs qui feront la Révolution. Le suffrage universel est créé précisément pour empêcher l’action virile. Charlot s’amuse à voter…

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L’âne blanc Nul

Et puis quand même quelque incident jetterait des hommes dans la rue, quand bien même, par un coup de force, une minorité ferait acte, qu’attendre ensuite et qu’espérer de la foule que nous voyons grouiller - la foule lâche et sans pensée. Allez! Allez, gens de la foule! Allez, électeurs! Aux urnes… Et ne vous plaignez plus. C’est assez. N’essayez pas d’apitoyer sur le sort que vous vous êtes fait. N’insultez pas, après coup, les Maîtres que vous vous donnez. Ces Maîtres vous valent, s’ils vous volent. Ils valent, sans doute, davantage; ils valent vingt-cinq francs par jour, sans compter les petits profits. Et c’est très bien: L’Électeur n’est qu’un Candidat raté.

Au peuple du bas de laine, petite épargne, petite espérance, petits commerçants rapaces, lourd populo domestiqué, il faut Parlement médiocre qui monnaie et qui synthétise toute la vilenie nationale. Votez, électeurs! Votez! Le Parlement émane de vous. Une chose est parce qu’elle doit être, parce qu’elle ne peut pas être autrement. Faites la Chambre à votre image. Le chien retourne à son vomissement - retournez à vos députés…

Chers électeurs,
Finissons-en. Votez pour eux. Votez pour moi. Je suis la Bête qu’il faudrait à la Belle Démocratie. Votez tous pour l’Âne blanc Nul, dont les ruades sont plus françaises que les braiments patriotards. Les rigolos, les faux bonshommes, le jeune parti de la vieille-garde: Vervoort, Millevoye, Drumont, Thiébaud, fleurs de fumier électoral, pousseront mieux sous mon crottin. Votez pour eux, votez pour moi!

Il est élu! (La Feuille n°12)
Bonnes Gens de la Ville, Électeurs,

Écoutez l’édifiante histoire d’un joli petit âne blanc, candidat dans la Capitale. Ce n’est pas conte de mère l’Oie, ni récit de Petit Journal. C’est une histoire véridique pour les vieux gosses qui votent encore: Un bourriquet, fils du pays de La Fontaine et de Rabelais, un âne si blanc que M. Vervoort en a mangé gloutonnement, briguait au jeu électoral un mandat de législateur.
Le jour des élections venu, ce bourriquet, candidat-type, répondant au nom clair de Nul, fit une manœuvre de la dernière heure. Par le chaud dimanche de mai où le peuple courait aux urnes, l’âne blanc, le candidat Nul, juché sur un char de triomphe et traîné par des électeurs, traversa Paris, sa bonne ville. D’aplomb sur pattes, oreilles au vent, émergeant, fier, du véhicule bariolé de ses manifestes - du véhicule à forme d’urne! la tête haute entre le verre d’eau et la sonnette présidentielle, il passa parmi des colères et des bravos et des lazzis… L’Âne vit Paris qui le regardait.

Paris! Le Paris qui vote, la cohue, le peuple souverain tous les quatre ans… Le peuple suffisamment nigaud pour croire que la souveraineté consiste à se nommer des maîtres. Comme parqués devant les mairies, c’était des troupeaux d’électeurs, des hébétés, des fétichistes qui tenaient le petit bulletin par lequel ils disent: J’abdique. Monsieur Un Tel les représentera. Il les représentera d’autant mieux qu’il ne représente aucune idée. Et ça ira! On fera des lois, on balancera des budgets. Les lois seront des chaînes de plus; les budgets, des impôts nouveaux…
Lentement, l’Âne parcourait les rues. Sur son passage, les murailles se couvraient d’affiches que placardaient des membres de son comité, tandis que d’autres distribuaient ses proclamations à la foule: «Réfléchissez, chers citoyens. Vous savez que vos élus vous trompent, vous ont trompés, vous tromperont - et pourtant vous allez voter… Votez donc pour moi! Nommez l’Âne!… On n’est pas plus bête que vous.» Cette franchise, un peu brutale, n’était pas du goût de tout le monde.- On nous insulte, hurlaient les uns.

- On ridiculise le suffrage universel, s’écriaient d’autres plus justement.
Quelqu’un tendit son poing vers l’âne, rageusement, et dit:
- Sale Juif!
Mais un rire fusait, sonore. On acclamait le candidat. Bravement l’électeur se moquait et de lui-même et de ses élus. Les chapeaux s’agitaient, les cannes. Des femmes ont jeté des fleurs… L’Âne passait. Il descendait du haut Montmartre, allant vers le Quartier Latin. Il traversa les grands boulevards, le Croissant où se cuisine, sans sel, l’ordinaire que vendent les gazettes, il vit les Halles où des meurt-de-faim, des hommes du Peuple-Souverain, glanent dans des tas de détritus; les Quais où des Électeurs élisent les ponts comme logis…

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Il est élu

Cœur et Cerveau!… C’était Paris. C’était ça la Démocratie! On est tous frères, vieux vagabonds! Plaignez le bourgeois! Il a la goutte… et c’est votre frère, gens sans pain, homme sans travail et mère lasse qui, ce soir, rentrerez chez vous pour mourir avec les petits… On est tous frères, jeune conscrit! C’est ton frère, l’officier, là-bas, corset de fille et front barré. Salue! Fixe! La main dans le rang… Le Code te guette - le Code militaire. Douze balles dans la peau pour un geste. C’est le tarif Républicain.

L’Âne arrivait devant le Sénat. Il longea le Palais d’où le poste sortit en bousculade; il suivit extérieurement, hélas! les jardins trop verts. Puis ce fut le boulevard Saint-Michel. À la terrasse des cafés, des jeunes gens battaient des mains. La foule sans cesse grossissante s’arrachait les proclamations. Des étudiants s’attelaient au char, un professeur poussait aux roues… Or, comme trois heures sonnaient, apparurent des gens de police. Depuis dix heures du matin, de poste en commissariat, le télégraphe et le téléphone signalaient le passage étrange de l’animal subversif. L’ordre d’amener était lancé: Arrêtez l’Âne! Et, maintenant, les sergents du guet barraient la route au candidat. Près de la place Saint-Michel, le fidèle comité de Nul fut sommé par la force armée de reconduire son client au plus proche commissariat. Naturellement le Comité passa outre - il passa la Seine. Et bientôt le char faisait halte devant le Palais de Justice.

Plus nombreux, les sergents de ville cernaient l’Âne blanc, impassible. Le Candidat était arrêtéà la porte de ce Palais de Justice d’où les députés, les chéquards, tous les grands voleurs sortent libres. Parmi le flot populaire, le char avait des mouvements de roulis. Les agents, brigadier en tête, avaient saisi les brancards et s’étaient passé la bricole. Le Comité n’insistait plus: il harnachait les sergents de ville… Ainsi fut lâché l’âne blanc par ses plus chauds partisans. Tel un vulgaire politicien, l’animal avait mal tourné. La police le remorquait, l’Autorité guidait sa route… Dès cet instant, Nul n’était qu’un candidat officiel! Ses amis ne le connaissaient plus. La porte de la Préfecture ouvrait ses larges battants - et l’âne entra comme chez lui.

Aujourd’hui si nous en causons c’est pour faire remarquer au peuple, peuple de Paris et des Campagnes, ouvriers, paysans, bourgeois, fiers Citoyens, chers Seigneurs, c’est pour faire assavoir à tous que l’âne blanc Nul est élu. Il est élu à Paris. Il est élu en Province. Additionnez les bulletins blancs et comptez les bulletins nuls, ajoutez-y les abstentions, voix et silences qui normalement se réunissent pour signifier ou le dégoût ou le mépris. Un peu de statistique s’il vous plaît, et vous constaterez facilement que, dans toutes les circonscriptions, le monsieur proclamé frauduleusement député n’a pas le quart des suffrages. De là, pour les besoins de la cause, cette locution imbécile: Majorité relative - autant vaudrait dire que, la nuit, il fait jour relativement.

Aussi bien l’incohérent, le brutal Suffrage Universel qui ne repose que sur le nombre - et n’a pas même pour lui le nombre - périra dans le ridicule. À propos des élections de France, les gazettes du monde entier ont, sans malice, rapproché les deux faits notoires de la journée: «Dès le matin, vers neuf heures, M. Félix Faure allait voter. Dans l’après-midi, à trois heures, l’Âne blanc était arrêté.» J’ai lu ça dans trois cents journaux. L’Argus et le Courrier de la Presse m’ont encombré de leurs coupures. Il y en avait en anglais, en valaque, en espagnol; toujours pourtant je comprenais. - Chaque fois que je lisais Félix, j’étais sûr qu’on parlait de l’âne.

A noter:
Dans l’Anthologie de La Feuille, parue en 1900 sous le titre Les Feuilles, l’éditeur ajoute ici une note: «Durant la période électorale l’affiche-programme fut réellement placardée sur les murailles, et le jour du scrutin le candidat satirique traversa réellement Paris, de Montmartre au quartier Latin, fendant la foule enthousiaste ou scandalisée qui manifestait bruyamment. Boulevard du Palais, l’âne fut dûment appréhendé par la police qui se mit en devoir de traîner son char pour le conduire en fourrière, et s’il n’y eut alors bagarre entre les partisans de l’Âne et les représentants de l’Ordre c’est bien, ainsi que le contèrent les journaux de l’époque, grâce au rédacteur de la Feuille qui s’écria: - N’insistons pas, c’est maintenant un candidat officiel!»

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Arlequin: valet balourd, poltron et gourmand?

Arlequin est le nom d’un personnage comique qui, de la scène italienne, s’est naturalisé sur tous les théâtres de l’Europe. Ce personnage, le plus ancien que l’on connaisse, et dont le costume et les habitudes se sont conservés presque sans altération durant plusieurs siècles, descend évidemment de l’antiquité païenne.
On retrouve en lui le caractère des satyres, moins les cornes et les pieds fourchus. Son masque, sa ceinture, son habit collant, qui le faisait paraître presque nu, son allure vive et maligne, son style, ses pointes, ses lazzis, le son de sa voix, tout cela reproduisait une espèce de satyre.

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L’arlequin tenait du singe et du chat, comme le satyre ressemblait au bouc: c’était toujours l’homme changé en bête. Chez les païens les satyres jouaient, dit-on, avec les dieux, avec les héros. Notre arlequin figurait grotesquement «après des héros, et se travestissait en héros ridicule. Ce personnage offrait d’autres traces de son antique origine: il rappelait les mimes de la comédie latine, qui finit avec l’empire romain, et des débris de laquelle s’était formée la comédie italienne.

L’habit d’arlequin, étriqué, écourté, composé de petits morceaux de drap triangulaires de diverses couleurs; ses souliers sans talons, représentaient les mimi centunculo (mimes en guenilles) dont parle Apulée, et les planipede» (les pieds-plats) de Diomède. Sa tête rasée, le petit chapeau qui la couvrait à peine, retraçaient les sanniones rasis capitibus (bouffons à tête rasée) de Vossius. Son masque noir avait remplacé la suie dont les anciens mimes se barbouillaient la figure. Son costume, uniforme en tout temps, en tous lieux, non sujet aux caprices de la mode, parce qu’il n’avait appartenu spécialement à aucun peuple, il pouvait donc être que celui d’un mime latin; et si, comme le dit Marmontel, un esclave noir a été le premier modèle d’arlequin, c’est parce qu’il a d’abord servi de type au même latin.
Cette opinion, loin de contester la double origine attribuée au mime arlequin, la prouve en la conciliant. Ne sait-on pas, en effet, que les singes ont donné lieu à la fable des satyres, et que les peuples noirs de l’Afrique, longtemps confondus avec les singes, sont encore aujourd’hui regardés comme une race de brutes par les classes ignobles et par les hommes imbus de préjugés mercantiles?

Il n’est pas aussi facile d’expliquer l’étymologie du nom d’Arlequin que l’origine du personnage. On a prétendu que dans une troupe de comédiens italiens venus en France, vers 1560, se trouvait un jeune acteur, qui, parce qu’il était admis dans une maison du président de Harlay, fut appelé par ses camarades Harlecchino (le petit Harlay), suivant l’usage des Italiens, qui donnent aux valets le nom de leurs maîtres, et aux clients celui de leurs patrons. Mais est-il probable qu’à cette époque, où les préjugés religieux étaient si puissants, l’austère gravité d’Achille de Harlay ait pu déroger jusqu’à faire d’un comédien la société d’un magistrat`? L’appellation d’arlequin d’ailleurs était déjà connue. On la trouve dans une lettre de Raulin, imprimée en 1521, et dans d’autres écrits antérieurs au règne de Henri III.

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Jean-Antoine Watteau - Empereur dans la lune

Le nom de zanni, que les Italiens ont donnéà l’arlequin et au scapin, dérive bien évidemment des mots latins sannio, sanniones (railleurs, bouffons), déjà cités, et de sannae (railleries). Micali, dans son Histoire d’Italie avant la domination romaine, fait même descendre les zanni du macco et du bucco, qui figurent dans les fables atellanes des Étrusques. Mais, sans leur attribuer une origine aussi ancienne, peut-on méconnaître l’arlequin dans le sannio de Cicéron, lequel, de la bouche, du visage, des gestes, de la voix et des mouvements du corps, excitait le rire?

Le caractère de ce personnage est donc celui du mime latin. Si Arlequin affecte plus particulièrement le patois de Bergame, comme Pantalon celui de Venise, comme Scapin celui de Naples, ce n’est plus seulement en vue d’un accent plus comique, mais en opposition à la populace de Bergame, qui, dit-on, se composait généralement de fripons et de sots; car la comédie italienne s’est plutôt attachée à jouer les ridicules nationaux que les ridicules personnels.

Rien de plus varié, rien de plus plaisant au théâtre que le personnage d’Arlequin: les Italiens n’en avaient fait d’abord qu’un valet balourd, poltron et gourmand: tel est encore le Hans-Wurst de la comédie allemande; mais le cercle de son domaine s’agrandit bientôt considérablement en France: il devint un mélange d’ignorance, d’esprit et de naïveté, de ruse et de bêtise, de grâce et de bouffonnerie; c’était un homme ébauché, un grand enfant qui avait des lueurs d’intelligence et de raison, qui s’affligeait et se consolait pour une bagatelle, qui amusait par ses méprises et sa maladresse, qui faisait rire par sa douleur comme par sa joie. Arlequin fut sur la scène ce que les bouffons étaient à la cour des rois, disant plaisamment de piquantes vérités et humiliant l’orgueil des grands; il fit pour le théâtre ce que Lucien et Swift avaient fait dans leurs écrits. Comme eux il saisit et stigmatisa les ridicules. Le vrai modèle du personnage d’Arlequin, c’était la gentillesse et l’agilité d’un jeune chat, sous une écorce de grossièreté plaisante.

Parmi les arlequins célèbres, nous citerons Cechini, dit Frattelino, qui fut anobli par l’empereur Mathias, et écrivit un traité sur la comédie; Zaccagnino et Trufaldino, qui fermèrent la porte aux bons arlequins en Italie, vers 1680; et en France, Locatelli, Dominique Biancolelli, appelé de Vienne à Paris par le cardinal Mazarin; Gherardi, qui publia un Recueil de pièces du théâtre italien; un autre Biancolelli, fils du célèbre Dominique; le Bicheur, qui était, en même temps, peintre; Vizentini, dit Thomassin; Bertinazzi, dit Carlin, ancien maître d’armes, le plus parfait des arlequins; Coraly; Marignan; Dancourt, auteur de quelques pièces de théâtre, ami de Favart, et qui mourut aux Incurables; Lazzari; Laporte, du Vaudeville; Foignet, qui était en même temps compositeur dramatique. Deux hommes qui se sont fait un nom dans les lettres, Florian et Coupigny, jouèrent quelquefois ce rôle en amateurs. Presque tous ces noms auront des articles dans notre ouvrage.

Arlequin ne figure plus en France, pas même dans les mascarades politiques. Son règne est passé, comme celui de tant d’autres. Son costume exige trop d’esprit et de grâce pour qu’un homme judicieux ose l’endosser dans la haute société sans craindre de s’exposer au ridicule.
Le nom d’arlequin s’emploie proverbialement, et devient alors synonyme de Protée. On dit d’un homme qui prend toutes les formes, tous les masques, pour amuser ou pour tromper: C’est un arlequin. De ce nom est venu le mot arlequinade.

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4 décembre 1872: Rencontre avec le navire-fantôme Mary Celeste au milieu de l'Atlantique. Ce navire sans équipage, fendant les flots toutes voiles dehors, est un des plus grands mystères du siècle dernier.

Le 4 décembre 1872, le Dei Gratia, commandé par le capitaine David Reed Morehouse, fend joyeusement les flots de l'Atlantique. Ce brigantin canadien a quitté New York quelques jours plus tôt pour l'Europe. Vers 13 heures, l'homme de barre John Johnson voit apparaître à l'horizon un brick-goélette à la course erratique. Les voiles sont mal bordées, l'une claque dans le vent. Bizarre. La patronne des Verts, Emmanuelle Cosse, serait-elle à la barre?

Johnson appelle le second maître John Wright, puis le capitaine Morehouse qui braque sa lunette sur le brigantin. Il le reconnaît. C'est le Mary Celeste, parti une semaine avant le Dei Gratia de New York, commandé par son ami Benjamin Spooner Briggs. "Je ne vois pas d'homme à la barre!" s'exclame-t-il, stupéfait, avant de donner ordre de mettre le cap sur lui. À 15 heures, le Dei Gratia est à moins de 400 mètres du mystérieux navire. Tous les marins le scrutent, rien ne bouge à bord. Morehouse le hèle à plusieurs reprises. Aucune réponse. Un frisson passe dans le dos de tous les hommes. Finalement, le capitaine décide d'envoyer un canot avec Johnson, Wright et un troisième marin nommé Oliver Deveau. Wright et Deveau montent à bord. Personne ne vient à leur rencontre. C'est aussi désert qu'un congrès de l'UDI ...

Rien ne manque, sauf l'équipage… Durant une heure, les deux marins explorent le Mary Celeste de la poupe à la proue. Il est vide de toute présence humaine. Les voiles sont mal bordées, les gréements emmêlés, la drisse de la grand-voile est coupée, la barre à roue tourne dans le vide, l'habitacle de cette dernière gît, briséà terre, la trappe principale menant à la cale est bien en place, mais certains panneaux d'écoutille gisent, démontés. Il y a trente centimètres d'eau dans la cuisine, six mois de provisions dans le magasin, dont une partie est gâtée, et de l'eau potable en quantité. Bref, rien ne manque à bord, sauf l'équipage. Qu'est-il devenu? Aucun indice ne l'indique. Le Mary Celeste n'est pas sur le point de couler, il reste parfaitement manœuvrable. Il n'y a donc aucune raison apparente pour l'avoir abandonné. Le mystère est complet. Dans la cabine du capitaine, Oliver Deveau trouve le journal de bord. La dernière entrée date du lundi 25 novembre: "À cinq heures, l'île de St Mary à l'ESE." C'est l'île Santa Maria des Açores.

En fouillant bien, les deux hommes constatent encore qu'il manque plusieurs instruments de navigation: le chronomètre, le sextant, ainsi que le contrat de transport maritime, le livre de navigation et une petite yole. L'équipage l'a-t-il empruntée pour s'enfuir? Mais pour fuir quoi? Qu'est-ce qui a pu conduire un capitaine et ses hommes à abandonner le Mary Celeste, apparemment en parfait état de naviguer? Quelle raison peut bien expliquer ce geste désespéré pris normalement en dernier ressort, avant un naufrage? Le capitaine Morehouse et son équipage s'interrogent longuement sans trouver de réponse. Finalement, ils décident de piloter le voilier fantôme jusqu'à Gibraltar pour réclamer la part de marchandise due aux découvreurs d'une épave en mer. Les cales du Mary Celeste sont remplies de tonneaux d'alcool!

Navire maudit… L'enquête ultérieure permettra d'en savoir un peu plus sur le brigantin et son équipage. Construit en 1860 en Nouvelle-Écosse, il entame sa carrière maritime sous le nom d'Amazon. Dès ses premiers milles en mer, il semble maudit. Son premier capitaine meurt immédiatement, puis il enchaîne les propriétaires qui font faillite les uns après les autres. Aucun n'oubliant de partir avec sa retraite-chapeau... En octobre 1872, le navire a changé de nom. Il s'appelle désormais le Mary Celeste et se trouve à New York, amarré au quai 44. Son nouveau capitaine Benjamin Spooner Briggs est un sévère puritain anglais de 37 ans, copropriétaire du bateau. Albert Richardson en est le premier maître. Un marin, probablement d'origine danoise, Andrew Gilling, est le second maître. Aucune raison de douter de sa compétence. Les cinq autres membres d'équipage, hormis le cuisinier, sont allemands. Le capitaine Briggs est accompagné de son épouse, Sarah, et de sa fille, Sophia Matilda, âgée de deux ans.

Quand, le 5 novembre, le Mary Celeste s'élance pour rallier Gênes, en Italie, il transporte dans ses cales 1701 tonneaux d'alcool dénaturé, donc non buvable. La tempête souffle sur l'Atlantique, obligeant le navire à patienter deux jours au large de New York avant de vraiment entamer sa traversée. Le livre de bord ne signale rien de spécial durant les trois premières semaines. Que se passe-t-il donc le 26 novembre pour que les marins se volatilisent? Des dizaines d'hypothèses seront envisagées. Les unes plus folles que les autres.

Séisme, pieuvre géante et champignons hallucinogènes… Une première théorie accuse l'équipage de s'être enivré avec l'alcool transporté avant d'assassiner le capitaine et sa famille et de s'enfuir à bord de la yole. Impossible! L'alcool était dénaturé et donc rendu inconsommable. Deuxième théorie: les deux capitaines du Mary Celeste et du Dei Gratia sont de mèche depuis le départ de New York pour réclamer la récompense due à celui qui trouve une épave. Briggs aurait donc tué son équipage, avant d'être recueilli par Morehouse, qui l'aurait débarquéà Gibraltar. Reste qu'en tant que copropriétaire de la cargaison Briggs avait plus à perdre qu'à gagner dans cette combine.

Troisième théorie: Morehouse et l'équipage du Dei Gratia ont pris d'assaut le Mary Celeste, massacré tout l'équipage. Quatrième théorie: le Mary Celeste a heurté le trimaran de Kersauson lors d'une tentative de record du monde. De rage, l'amiral et son équipage ont jetéà l'eau Briggs et son équipage. Cinquième théorie: le deux-mâts a été attaqué par une pieuvre géante et affamée. Sixième théorie, on ne pouvait y échapper: l'équipage est enlevé par une soucoupe volante. Septième théorie: l'eau ou la nourriture est contaminée par un champignon hallucinogène ayant conduit l'équipage à sauter à l'eau. Huitième hypothèse: l'internaute Orbal qui n'aime pas nos "blagues Carambar" a voulu piéger notre histoire... Neuvième théorie: une tornade a emporté tout le monde, présent sur le pont. Dixième théorie: un séisme sous-marin a généré une vague géante qui a balayé le pont du brigantin. Et ainsi de suite...

Peur d'une méga-explosion… Finalement, l'hypothèse la plus crédible est celle d'un équipage fuyant en quatrième vitesse un danger. Les hommes n'auraient eu le temps que d'emporter quelques instruments avant de s'entasser à bord du petit canot de sauvetage. Un coup de vent aurait précipité tout le monde à l'eau, et ils se seraient noyés. Mais quel danger? Pour James Winchester, copropriétaire du Mary Celeste, le plus probable est la peur d'une explosion de l'alcool transporté. De la vapeur d'alcool aurait pu s'échapper des tonneaux et prendre feu avec des étincelles produites par le frottement des bandes métalliques cerclant les tonneaux. Par peur d'une méga-explosion qui n'est jamais venue, le capitaine aurait pu ordonner l'abandon du navire.

Après une enquête à Gibraltar, les sauveteurs du Dei Gratia reçoivent un sixième de la valeur assurée du navire et de sa cargaison, soit 7700 dollars de l'époque (environ 120 000 dollars actuels). Le Mary Celeste est rapatriéà Boston par ses propriétaires. Mais la poisse n'en a pas fini avec le brigantin. Le père de l'un des propriétaires se noie lorsqu'il est à bord. Du coup, le navire maudit est vendu. Au cours des treize années suivantes, il change dix-sept fois de mains. Le dernier propriétaire du Mary Celeste est un certain capitaine Parker, un escroc à l'assurance. Le 3 janvier 1885, il jette délibérément le navire sur des récifs près d'Haïti et tente de mettre le feu à l'épave, sans y parvenir. On ne trouve nulle trace à bord des 975 tonneaux de harengs qu'il avait déclarés. L'épave finit par couler.

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Le "Mary Celeste" et son capitaine, Benjamin Spooner Briggs. © DR


© Le Point - Publié le 04/12/2012 à 00:00 - Modifié le 04/12/2014 à 00:00

 

Pour l’éphéméride du quatre décembre c’est ICI
http://mickeywerlen.canalblog.com/archives/2013/12/04/28580789.html

 

Dicton du jour de Charlie Hebdo

Ben pour le dicton de Charlie hebdo de ce jour, pour le Charlie de service d'être papa ne pose aucun problème, ce qui est un bien pour une fois, une qualité de temps en temps ne lui fait pas de mal...

 

dicton1204[1]

 

Ben pour la zique de ce jeudi, on va s’écouter les BeeGees en concert en Australie… Des souvenirs d’un temps révolu hélas avec de belles mélodies… Allez les amis, faites-vous plaisir et je vous souhaite une bonne écoute!!!

https://www.youtube.com/watch?v=p_SOJauGVeI

 

Et en avant pour les blagounettes du jour, un bouquet divers et automnal, des courtes mais bonnes, des longues mais connes, des connues et des moins connues; quoi, des blagues à deux balles ou à quatre sous...

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Le ministre du Québec Jean Charest, l'ancien chef de L'ADQ, Mario Dumont et Le chef du PQ, Pauline Marois survolent le Québec dans un jet.
Dumont se tourne vers Charest et dit en faisant son frais:
- Tu sais, je pourrais jeter un billet de 100$ par la fenêtre et rendre quelqu'un très heureux.
Charest lui réplique:
-Hé bien, je pourrais jeter 10 billets de 10$ par la fenêtre et rendre 10 personnes heureuses.
Pour ne pas être en reste, Pauline:
- Je pourrais jeter 100 billets de 1$ par la fenêtre et faire 100 heureux.

Le pilote soupire et dit à son co-pilote:
- Non, mais t'entends pas cette bande d'arrogants à l'arrière. Ils ne se rendent pas compte que je pourrais jeter trois trous du cul par la fenêtre et rendre des millions de gens heureux!!

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Un homme arrive au Paradis, affligé d'un terrible rhume de cerveau. Saint Pierre prévient ainsi les élus qui occupent la place de longue date:
- Ce n'est pas la peine de déranger le Patron cinquante fois par jour. A chaque fois que ce nouveau venu éternue, ne lui dites pas: "Dieu vous bénisse" mais simplement "A vos souhaits". 

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Une femme demande une aide sociale.
- Mon mari m'a abandonnée il y a dix ans!
L'assistante sociale lui demande:
- Alors, ces quatre petits enfants de moins de dix ans ne sont pas de lui?
- Si, vous comprenez, quand il est bourré, il revient de temps en temps pour s'excuser! 

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Un adepte des safaris africains a été fait prisonnier par une tribu de cannibales qui l'emmènent jusqu'à la case de leur chef.
- Je ne vais pas le manger, déclare celui-ci.
- Ouf! soupire le chasseur. Mais il déchante vite quand le roi des anthropophages ajoute, à l'intention d'un de ses guerriers:
- Donne-lui un bon coup de sagaie dans le ventre. Il va me faire mon apéritif. 

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Un homme est sur un terrain de golf. Il en est au 17ème trou. En arrivant près de sa balle, il aperçoit une grenouille et soudain, la grenouille lui parle! Elle lui dit:
- Prend un fer numéro 2 pour ce trou. L'homme répond:
- Un fer numéro 2! Jamais je ne pourrai faire ce trou avec un fer 2.
- Crois-moi répond la grenouille.
Alors l'homme prend son fer numéro 2, il swingue... et la balle vient s'arrêter à quelques centimètres du trou.
L'homme n'a plus qu'à putter pour conclure le 17ème trou en deux coups alors que c'était un par 4.
Du coup, l'homme s'en va chercher sa grenouille qui parle (une grenouille qui parle, c'est trop cool), et il l'emmène au 18ème trou. La grenouille lui dit alors:
- Prends un fer numéro 7
Le gars trouve ça un peu débile, mais il s'exécute: Et paf! Il fait un birdy au 18ème trou!
Après le golf, le gars ne dit rien à personne, il embarque sa grenouille et va au casino. Il se poste à la Roulette, et là la grenouille lui dit:
- Mets tout ce que tu as sur le 17
Le gars mets 1000 F sur le 17... et le 17 sort.
Voilà notre gars qui récolte 17 fois sa mise!. A ce moment-là, il se dit qu'il ne veut plus avoir d'émotions pour cette journée et il décide de rentrer à l'hôtel (naturellement en emmenant sa grenouille). Dans la chambre, il place la grenouille sur le lit et dit:
"Je vais appeler le room service et demander des mouches pour toi. Quel genre de mouches veux-tu? Je veux exaucer tous tes désirs"
La grenouille lui répond:
- Dans ce cas, avant de me commander des mouches, il faut que tu me donnes un baiser"
- Un baiser?!" Dit le gars un peu dégoûté.
Bon d'accord, c'est bien le moins que je puisse faire pour toi!
Alors le gars se lève et embrasse la grenouille... et d'un seul coup, la grenouille se transforme en une magnifique jeune fille d'à peine 15 ans!
- Votre honneur, je jure que c'est de cette façon que cette fille a atterri dans ma chambre d'hôtel! 

 Les-joies-du-Yiddish-1res-364

David contemple la vitrine d'un traiteur, et particulièrement le rayon charcuterie, jambon, pâtés et autres.
Il est sur le point d’entrer quand retentit un terrible coup de tonnerre.
David s'éloigne en courant et, s'adressant au ciel:
- Ben quoi, on peut plus se renseigner?

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C'est jeudi... dès le réveil, le quatrième jour de la semaine est en route avec son stress quotidien, la routine quoi... Après le petit déjeuner qui se résume au café, le travailleur fonce dans le brouillard vers son destin du jour, excitation, crainte, peur pour beaucoup de l'humeur massacrante de certains chefaillons qui profitent souvent de la situation... Cependant, beaucoup d'autres travaillent dans la bonne humeur et le rendement s'en ressent... Une pensée pour celles et ceux qui souffrent autant de la maladie que d'autres choses et à ceux qui pansent les plaies dues aux divers maux que l'adversité afflige à chacun... Prenez soin de vous et je vous souhaite une bonne journée en vous disant à la revoyure... 

 

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Éphéméride du cinq décembre

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«À la Sainte-Crispine, il y a bien quelque chose que nous turlupine.»

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«Le tonnerre en décembre annonce pour l'an qui vient, aux bêtes et aux gens, abondance de biens.»

 

 Cordial salut du jour et bisous à tous 

 

Salut les amis et merci de votre visite; c'est vendredi et la semaine active se termine ce soir et le petit peuple travailleur est heureux d'y arriver après une semaine rude en labeur... pour la météo, c'est un temps de saison sans plus, chaotique à souhait dans certaines régions... Les enfants sont de plus en plus excités car saint Nicolas va venir demain leur rendre visite et peut-être les sermoner...

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Pour la météo d'aujourd'hui, il est prévu que pour la Suisse romande avec 3° et un ciel peu nuageux dans la nuit, ce sera pour ce jour: stratus sur le Plateau et le pied nord du Jura avec un sommet vers 1000 mètres. Au-dessus et ailleurs, assez ensoleillé malgré des passages nuageux en augmentation dans l'après-midi. Quelques précipitations dans la nuit de vendredi à samedi. Limite des chutes de neige vers 800 mètres. Température en plaine: minimum 3°, maximum 5°, 7° en Valais. Température à 2000 m: 0°. En montagne, vent de secteur sud faible à modéré, tendance bise sur le Plateau et le Jura...

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Pour l'Hexagone, une météo de saison, perturbée et restant dans la grisaille... Avec pour ce jour: en matinée, le temps est chaotique en Méditerranée avec des pluies généralisées et des orages sur les côtes. Près de la Manche, un petit front apporte quelques pluies. Temps calme mais souvent couvert et froid ailleurs. Dans l’après-midi, la situation reste dégradée en Méditerranée avec des pluies parfois fortes, remontant vers les Cévennes et la vallée du Rhône. Temps couvert et plus calme ailleurs sauf dans le nord-ouest où la pluie se renforce. En soirée, les pluies affectent toujours le sud-est du pays, remontant vers le centre-est où avec la baisse des températures, la limite pluie-neige devient de plus en plus basse. Averses dans le nord-ouest. Dans la nuit, les averses ou pluies du nord-ouest progressent vers les régions centrales. La pluie intéresse encore le sud-est, jusqu'au nord-est où elle se transforme petit à petit en neige… 

 

Pour l'Outre-mer: à Mayotte ensoleillé avec des températures de l'ordre de 28°; à l'île de la Réunion ce sera variable et pluvieux avec des températures de l'ordre de 29°; à la Martinique ensoleillé, voilé et variable avec des températures de l'ordre de 32°; ensoleillé, nusgeux et pluvieux avec des températures de l'ordre de 31° en Guadeloupe; ensoleillé, nuageux et pluvieux en Guyane française avec des températures de l'ordre de 33°; Polynésie française ciel couvert, averses fréquentes; beau temps et peu nageux aux Marquises avec des températures de 29°; nuageux et venteux à Saint-Pierre et Miquelon avec des températures de -1°...

 

Bonne journée à tous et que le soleil et la chaleur soient aussi dans vos cœurs... Aujourd'hui le lever du Soleil est à 07:52 et le coucher du Soleil se fera à 16:50 et le jour est plus court de 1 minute...

 

Valeurs remarquables de décembre en France

TMax: 27.2°C (Pau-Uzein le 04/12/1985)
TMin: -25.8°C (Clermont-Fd le 18/12/1933)
Précip: 184.4 mm (Perpignan le 14/12/1932)

 

Et pour les amis qui aiment la pêche à pied, les prochaines grandes marées auront lieu les... : Horaire des marées à Saint-Malo  

Lundi 22 décembre à 06h56 coefficient 91, à 19h20 coefficient 95
Mardi 23 décembre à 07h40 coefficient 97, à 20h05 coefficient 99
Mercredi 24 décembre à 08h25 coefficient 99, à 20h50 coefficient 99
Jeudi 25 décembre à 09h09 coefficient 97, à 21h35 coefficient 95
Vendredi 26 décembre à 09h55 coefficient 91, à 22h21 coefficient 91

 

Historique d'une météo, qu’on a trop souvent tendance à oublier… 

En 1985: les températures maximales atteignaient 14.8°à Uccle et 15.6° sur certaines régions de basse et moyenne Belgique.

 

Les journées mondiales et internationales 

Le cinq décembre c’est la Journée mondiale du bénévolat
http://www.journee-mondiale.com/122/journee-mondiale-du-benevolat.htm

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Le cinq décembre c’est la Journée Internationale du Ninja
http://www.journee-mondiale.com/295/journee-internationale-du-ninja.htm

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Les fêtes nationales du Jour 

Thailande

Royaume de Thaïlande
Le cinq décembre est le jour de la Fête des pères Wan phor qui célèbre l’anniversaire du roi Rama IX

 

La France pittoresque 

Ame humaine: formule biométrique du docteur Baraduc pour la quantifier
D’après «Revue encyclopédique» paru en 1892, et «Les Vibrations de la vitalité humaine, méthode biométrique appliquée aux sensitifs et aux névrosés» paru en 1904

En 1892, la Revue encyclopédique attire l’attention de ses lecteurs sur les travaux du docteur Baraduc, qui vient d’adresser à l’Académie des sciences une communication au sujet d’un appareil à même de mesurer l’«énergie vitale» constituant «un réel procédé de biométrie»
Il est assez difficile de définir l’énergie vitale qui, pour le Hippolyte Baraduc, est «la résultante des forces organiques, nerveuses et morales». Il faut avouer que la définition n’est guère plus claire et plus précise que le mot lui-même, ajoute la Revue encyclopédique. Le Dr Baraduc prétend soumettre cette chose indéfinissable à des «mensurations» et vous dire si vous êtes en tension ou en hypotension vitale, si vous avez un excès ou une insuffisance d’énergie vitale, lisons-nous ensuite.

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Dispositif de mesure de l’énergie vitale

L’appareil faisant l’objet de sa communication à l’Académie des sciences a pour organe essentiel une aiguille aimantée (Baraduc la définira plus tard comme non aimantée) qui subit des déviations quand on présente à l’un de ses pôles, pendant un temps suffisamment long, l’extrémité des doigts. En moyenne, chez les individus sains la main droite attire le pôle sud et la main gauche le repousse. Voici d’ailleurs les chiffres donnés par Baraduc d’après les cent premières observations faites à l’aide de ses appareils. Formule de santé (tension normale): Main droite attraction 5°; Main gauche répulsion 5°. Neurasthénie (hypotension): Main droite attraction 30°; Main gauche attraction 20°. Névrose (déséquilibre): Main droite attraction 30°; Main gauche attraction 0°.

En 1904, Hippolyte Bararuc consigne les conclusions de ses travaux dans un ouvrage intitulé Les Vibrations de la vitalité humaine, méthode biométrique appliquée aux sensitifs et aux névrosés et au sein duquel il définit la biométrie comme une méthode de «mensuration» de nos vibrations, basée sur le déplacement que le mouvement même de nos vibrations imprime à une aiguille non magnétique, mais isothermique placée au-dessus d’un cadran de 360 degrés dans l’appareil du biomètre.

On voit ainsi que telle de nos vibrations fait décrire à l’aiguille un nombre de degrés: 20 par exemple, en tant de minutes, que ce déplacement dure tant de minutes, et que le retour au point initial a lieu en tant de minutes. Cette vibration possède donc une allure bien spéciale qui caractérise la nature de notre tempérament. Chaque vibration s’exprime par la production d’un arc, de cercle particulier, se chiffrant par un nombre de degrés, orienté vers un des 8 points cardinaux. Si ce nombre de degrés est multiple pair de 5°, la vibration sera normale juste; s’il est multiple impair de 5°, la vibration sera anormale fausse: l’éther est bon dans le premier cas, convient à l’organisme, il est mauvais et ne convient pas dans le second.

L’ensemble des vibrations droite et gauche s’exprime par une formule biométrique, qui est l’expression mathématique et chiffrée des vibrations droite antérieure inférieure, et gauche supérieure et postérieure du corps fluidique humain, dont les fluides intérieurs se meuvent dans un sens de polarisation, et possèdent une giration extérieure rattachable elle-même aux quatre phases solaires: de droite à gauche, au printemps avec le soleil ascendant et la sève qui monte; de gauche à droite à l’automne avec le soleil descendant, et la sève qui descend; tandis qu’il se dilate et devient expansif en été, se resserre et devient attractif en hiver!

Pour le Dr Baraduc, la vitalité humaine se trouve ramenée à une notion géométrique, un double arc de cercle orienté, et synthétisée en un nombre suivant l’expression de Pythagore. Ces arcs de cercle périphérique délimitent les côtés d’une figure géométrique intérieure octo ou sexagonale suivant les arcs de cercle de 45 et 60°, figure dont les différents segments angulaires et orientés par rapport au cœur faisant centre, donnent les valeurs respectives en surface des huit potentialités ou facultés de ce que l’on a appelé l’Ame humaine, ou tempérament individuel. Il fournit ainsi des tables complètes liant les mesures effectuées avec le caractère, l’état d’esprit et les capacités cognitives du patient.

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L’Avent ou l’avènement du Christ
D’après «Origines et raison de la liturgie catholique» paru en 1844

Dans la religion catholique, ce temps est celui de l’attente prochaine de l’arrivée du Rédempteur des hommes. Au XVIIe siècle on écrivait encore l’Advent, adventus, ce qui rapprochait beaucoup plus ce nom français de son origine. Il a étéétabli à l’imitation du Carême, mais ne remonte pas comme celui-ci aux temps apostoliques, car il ne saurait être antérieur à la fête de Noël; or celle-ci, sous ce nom, ne date que du IVe siècle de l’ère chrétienne.

Le monument le plus précis de l’Avent, par rapport à son antiquité, est une ordonnance de saint Perpet, évêque de Tours au Ve siècle. Il ordonne qu’à partir de la fête de saint Martin, si spécialement solennelle dans cette contrée, jusqu’à Noël, on jeûnera trois fois par semaine: c’est ce qui a fait nommer l’Avent, le carême de saint Martin. On croit que jusqu’au VIe siècle cette institution n’a guère dépassé les limites du diocèse de Tours.
Mais un concile de Mâcon tenu en 581 adopta l’usage consacréà Tours, et bientôt toute la France observa ces trois jours de jeûne par semaine depuis la saint Martin jusqu’à Noël. Il fut en même temps réglé que les offices se feraient en Avent selon le même Rit qu’en Carême. La piété des fidèles avait, en certains pays, dépassé les prescriptions adoptées par le concile de Mâcon, et on jeûnait tous les jours de l’Avent. Cette ferveur se relâcha, et il n’y eut bientôt guère que les ecclésiastiques qui observassent ce jeûne.

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Calendrier de l’Avent

Cependant en France, selon Durand, au XIIIe siècle, le jeûne était généralement observé. Durand de Mende parle de trois semaines entières avant Noël qui furent spécialement destinées par l’apôtre saint Pierre pour se préparer à l’avènement ou Advent de Jésus; mais il n’en apporte aucune preuve. Du reste, il semble que lorsque saint Perpet fit son ordonnance, il existait certainement quelque chose de très semblable à notre Avent, et qu’il ne fit que sanctionner cette pieuse pratique en la faisant commencer le lendemain de la fête de saint Martin qui était pour son Église, comme nous l’avons dit, une époque des plus remarquables de l’année. Cette quarantaine était encore généralement observée du temps de Charlemagne. Bientôt, cependant, on borna ce temps à celui qui court depuis la fête de saint André jusqu’à Noël. La solennité de cet apôtre était en effet plus universelle que celle de saint Martin. Déjà au XIIIe siècle, le jeûne de l’Avent n’était plus pratiqué communément. On cite dans la Bulle de canonisation de saint Louis, roi de France, le zèle avec lequel il observait ce jeûne. Ce n’était donc plus qu’un usage observé seulement par les chrétiens d’une rare piété.

Quand le pape Urbain V monta sur le siège pontifical, en 1362, il se contenta d’obliger les gens de sa cour à l’abstinence, et il n’y est plus question de jeûne. Rome avait coutume d’observer cinq semaines d’Avent qui précédaient la fête de Noël. Il en est parlé dans le Sacramentaire de saint Grégoire. La Liturgie ambrosienne ou de Milan en compte six. Les Grecs n’avaient pas non plus une uniformité complète: c’était un jeûne facultatif que les uns commençaient le 15 novembre, d’autres le 6 décembre, d’autres seulement quelques jours avant Noël.

L’Église occidentale, depuis plusieurs siècles, commence le temps de l’Avent le dimanche qui tombe entre le 27 novembre et le 3 décembre. Elle n’y observe plus ni jeûne ni abstinence extraordinaires. Il est important de considérer qu’en aucun temps l’Eglise n’a imposé, comme une obligation rigoureuse, le jeûne et l’abstinence comme elle l’a fait pour le Carême. On ne peut y voir qu’une fervente piété des fidèles qui, pour se préparer à la grande fête de Noël, ont voulu la faire précéder d’un temps plus ou moins destinéà la mortification et à la prière. Les papes et les évêques ont secondé cette édifiante ferveur, mais jamais une parfaite et unanime prescription n’a pu s’établir. On ne manque pas de preuves positives pour établir le fait que nous venons d’énoncer. Aucune peine canonique n’a jamais été attachée à l’infraction des pratiques de l’Avent, telles que l’abstinence et le jeûne. Les ordres religieux mêmes se contentaient déjà, du temps de saint Bernard, d’une abstinence plus sévère que dans les autres époques de l’année, excepté celle du Carême.

Le temps de l’Avent a pris dans l’Office les mêmes Rites que le Carême, à peu de chose près, et un esprit de pénitence et de tristesse y préside. La couleur du temps est le violet et autrefois c’était le noir. Néanmoins il admet un plus grand nombre de fêtes que le Carême. L’Alleluia n’y est point supprimé, «parce que, dit Durand, au temps de l’Avent, toute allégresse n’est pas bannie puisqu’on espère en l’Incarnation du Fils de Dieu». Les noces y sont prohibées, même après la fête de Noël jusqu’à l’Epiphanie. Cette prohibition fort ancienne s’explique lorsqu’on se rappelle que primitivement la fête de la naissance de Jésus se célébrait le 6 janvier, sous le nom de Théophanie. Il existe une ordonnance du roi Jean qui défend aux magistrats de vaquer aux travaux de la judicature pendant l’Avent: In adventu Domini nulla assisa capi debet.

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Canicule: son influence néfaste à l’origine de maladies?
D’après «La Science illustrée», paru en 1890

Parmi les préjugés qui se sont enracinés dans l’esprit public, la croyance aux influences malignes des canicules est de même établie; selon les uns, ce sont les fièvres qui sévissent à cette époque; suivant les autres, c’est un moment redoutable où les maladies se font le plus généralement sentir
«Qui veut mentir n’a qu’à parler du temps.» Ce proverbe fort répandu, semble n’avoir jamais reçu d’application plus rigoureuse que dans ce moment. Qui le croirait? Nous sommes dans la canicule, c’est-à-dire dans la période la plus chaude de l’année! écrit l’astronome Gabriel Dallet en juin 1890.

D’où viennent ces croyances et quelle foi peut-on y ajouter? La notion de l’influence néfaste des canicules remonte au temps des Égyptiens; mais, comme pour la plupart des traditions, la signification que ces superstitions avaient à leur origine, ainsi que l’importance qu’on y attachait, ont singulièrement changé.
Tous les écrivains qui ont parlé de l’Egypte s’accordent à dire que les prêtres égyptiens, seuls dépositaires de la science, faisaient jouer un grand rôle à l’étoile Soth, Sothis, Siriad ou Sirius. Ce fut au moyen des observations, faites dans les collèges de prêtres, des levers et des couchers héliaques de cette brillante étoile qu’on détermina la période célèbre connue sous le nom de période sothiaque, dont la durée était de 1461 ans.

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Les méfaits de la chaleur. Victime d’une insolation.

Voici de quelle manière ils étaient parvenus à la déterminer. L’année civile était égale, en Egypte, à 365 jours au lieu de 365 jours 1/4; ces quarts de jour accumulés faisaient tous les 4 ans rétrograder l’année solaire d’un jour entier, ce qui la rendait vague et indéterminée. Après 1460 ans, on comptait donc 1460 quarts de jours ou 365 jours, soit une année de plus qui s’ajoutait aux précédentes et le cycle caniculaire recommençait, car 1460 années solaires faisaient exactement 1461 années civiles égyptiennes.
Les prêtres égyptiens crurent avoir fait une découverte de génie en inventant leur période sothiaque et des fêtes religieuses furent instituées pour célébrer le retour de cette époque qu’ils connaissaient seuls et qu’ils exploitaient. Ils faisaient prêter serment à tous les rois, dès leur avènement, de laisser l’année vague et de ne jamais consentir à l’intercalation de bissextiles qui eussent rendu l’année fixe.

Le jour initial rétrogradant, les fêtes et les travaux se trouvaient changés et l’inondation du Nil, ce bienfait de l’Egypte, arrivait pour les Égyptiens à une date indéterminée. Les prêtres, au moyen du cycle caniculaire, connu d’eux seuls, rétablissaient les dates de ces événements et pouvaient les prédire.
C’est également à l’aide des levers héliaques qu’ils annonçaient les jours caniculaires, c’est-à-dire l’époque des grandes chaleurs et des maladies qu’elles amènent avec elles, qui coïncidait à peu près avec les grandes crues du Nil, ce qu’on attribuait à Sirius (canicule). C’est là, nous explique Dallet, l’origine des jours caniculaires, qui, pour nous, durent du 12 juillet au 23 août, et pour les Anglais (dog days), du 3 juillet au 11 août.
Ce cycle caniculaire, suivant les croyances superstitieuses, devait ramener les mêmes événements, et les mêmes phénomènes, parce qu’on pensait que tout ce qui se passait sur la terre dépendait des aspects célestes.

On a remarqué que chaque renouvellement de la période sothiaque était signalé par un règne heureux. Antonin gouvernait en 138 et Henri IV en.1598. Or, ces deux dates correspondent à l’année initiale d’un nouveau cycle caniculaire.
A celte période de 1461 ans, correspond la fable du Phénix, qui, après une vie errante de 1461 ans, mourait et renaissant de ses cendres, recommençait une nouvelle carrière du même nombre d’années; c’était ainsi la base de la période de l’âge d’or si souvent chanté par les poètes.

Chez les Romains et chez les Grecs, les canicules avaient déjà perdu leur véritable signification, bien que le souvenir de la mauvaise étoile (Sirius) se soit répandu chez eux, car ils avaient coutume de lui sacrifier tous les ans un chien roux. On ne voyait déjà plus à cette époque, dans les canicules, que le moment où soufflaient les vents du Sud (élésiens), que l’on redoutait comme funestes. Ces vents, engendrés au-dessus du Sahara, ont de tout temps reçu le nom de samoun, simoun, samiel, de l’arabe samma, qui veut dire chaud et vénéneux.

Toutes les maladies qui accompagnent les grandes chaleurs étaient imputées aux canicules; aussi, les médecins ordonnaient-ils, d’après les préceptes d’Hippocrate et de Pline «de ne pas se faire saigner, de boire médiocrement, de peu dormir et d’éviter de prendre des bains».
On peut accepter, à la rigueur, écrit encore notre astronome, que, dans l’origine, on ait fait coïncider certaines maladies avec le lever héliaque de Sirius; mais on ne doit pas admettre que cette croyance persiste, car, outre que la raison nous indique la fausseté de semblables hypothèses, nous savons que, par l’effet de la précession des équinoxes, le lever héliaque de Sirius (autrement dit la canicule) n’a plus lieu que lorsque les jours caniculaires sont passés.

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5 décembre 1637: Un orage pousse Louis XII dans le lit d'Anne d'Autriche où ils conçoivent Louis XIV. Après 22 ans d'un mariage stérile, c'est un miracle qui pousse le roi et la reine à faire la bête à deux dos.

C'est incompréhensible! Comment peut-on avoir la libido d'un poisson rouge quand on est le fils du Vert-Galant (Henri IV) et le père de Louis XIV? C'est pourtant le cas de ce pauvre Louis XIII. Vingt-deux ans après son mariage avec Anne d'Autriche, il n'a toujours pas d'héritier. La France est inquiète. Il faut un dauphin. Avant de se fâcher avec la reine, Louis XIII a pourtant rempli plusieurs fois son devoir royal, mais par quatre fois Anne d'Autriche a avorté. Depuis quelques années, elle a beau se traîner dans toutes les églises de Paris pour implorer le Seigneur de ramener le roi dans sa couche. Rien n'y fait. Et elle a déjà 36 ans! Les conseils de Karine Le Marchand sont tous tombés à l'eau...

En effet, cela fait treize ans que le roi la délaisse, préférant courir le cerf dans ses forêts plutôt que de sonner l'hallali dans le lit de la reine. Il faudrait donc un miracle pour voir Anne d'Autriche enfanter. Ou alors que Rachida lui livre son secret... Bref, Louis XIV n'aurait jamais régné si un miracle n'était pas survenu le 5 décembre 1637. Ce jour-là, à la surprise de toute la cour, le roi et la reine jouent à"Papa, maman, touche-moi la zigounette", au Louvre. Pour en arriver là, il a fallu un étrange concours de circonstances, certainement d'origine divine. Le matin, après avoir séjourné plusieurs jours dans son petit château de Versailles, Louis XIII se met en route pour son palais de Saint-Maur. Le temps est horrible. Les nuages roulent furibards dans le ciel. Le cortège royal traverse Paris, snobe le Louvre de la reine. Le roi préfère faire une halte au monastère de la Visitation, rue Saint-Antoine, pour saluer Louise Angélique Motier de La Fayette, 19 ans.

Un amour désintéressé… C'est le petit rayon de soleil de Louis, celle qu'il aime d'un amour tendre et chaste. Ils se sont rencontrés deux ans auparavant lors de sa présentation à la cour. Elle était douce, timide et ravissante. Aussitôt, leurs coeurs se sont accordés. Louise Angélique aime son Loulou d'un amour désintéressé. Elle a même refusé au sombre cardinal de Richelieu de l'espionner. Cette attirance mutuelle effraie néanmoins la douce jeune fille, à qui Brigitte Lahaie sur RMC a conseillé de ne plus fréquenter un homme marié. Pour échapper à la tentation, elle décide de se faire nonne. Louis tente de la retenir, en vain. En mai 1637, Mlle de La Fayette entre comme novice au couvent de la Visitation. Dans son couvent, la bonne petite ne cesse de prier pour la réconciliation du couple royal et la naissance d'un rejeton.

Régulièrement, Louis XIII lui rend visite. En passant par Paris, ce jour-là, il décide de la saluer, espérant toujours la convaincre de revenir à la cour. Les voilà, de part et d'autre de la grille isolant les novices. Ils échangent quelques douces paroles. Mais déjà l'entourage du roi le presse de partir, car l'orage gronde. Les éclairs zèbrent le ciel parisien. Des hallebardes se mettent à tomber. Impossible de poursuivre la route jusqu'à Saint-Maur. Monsieur de Guitaut, capitaine des gardes, convainc son maître que la meilleure des choses à faire est de se replier sur le Louvre. Mais la reine? Tant pis pour la reine, on ne lui demandera pas son avis. Il n'y avait pourtant pas d'inquiétude à se faire, car celle-ci accueille agréablement son royal époux, lui offrant de partager sa table.

La reine est enfin grosse… Après le souper qui se déroule agréablement, Louis XIII suit son épouse dans sa chambre. La décence nous interdit de poursuivre notre récit, mais sachez qu'une zigounette royale, même mollassonne, peut remplir son office quand le destin de la France en dépend. D'autant qu'au même moment Louise Angélique de La Fayette et toutes les nonnes de la Visitation sont en train de prier pour la conception d'un héritier royal. Apparemment, ça marche, puisque deux mois plus tard, le 30 janvier 1638, la gazette de Théophraste Renaudot annonce "l'espérance conçue d'une très heureuse nouvelle". La reine est enfin grosse du futur Louis XIV! La France soupire de soulagement. Et quand la délivrance s'annonce, fin août, les prières publiques se multiplient dans la capitale pour soutenir la parturiente royale de 37 ans, l'âge d'être grand-mère à l'époque.

Le dimanche 5 septembre 1638, Anne d'Autriche met au monde Louis XIV, au château de Saint-Germain-en-Laye. Il est baptisé Louis comme papa, et Dieudonné pour remercier Dieu. Le peuple est ravi de voir ses voeux exaucés. Fou de joie, le nouveau papa fait chanter un Te Deum à Saint-Germain à 13 heures le jour même de la naissance, et un deuxième dès le lendemain matin à Notre-Dame de Paris en présence du clergé de la capitale, du corps de la ville et de tous les magistrats. Le soir même, il fait tirer le canon à Paris, les échevins font allumer de multiples feux de joie, les cloches des églises sonnent à toute volée. Le vin coule à flots dans les fontaines publiques. Le lundi est jour chômé avec processions, prières publiques, exposition du Saint-Sacrement. La municipalité offre un feu d'artifice. Le mardi, bis repetita, et le mercredi, ter repetita. "Jamais aucun peuple, dans aucune occasion, n'a montré plus d'allégresse", note Hugo Grotius, un juriste hollandais de passage à Paris.

À deux jours, il donne sa première audience… Le futur Louis XIV, on ne l'a pas assez dit, est un enfant surdoué, puisqu'à l'âge de deux jours il donne ses premières audiences. Plusieurs délégations viennent le complimenter. Le roi est le plus fier des papas, lui qui doutait de ses capacités. À l'ambassadeur de Venise à qui il présente son fiston, il déclare: "Voici un effet miraculeux de la grâce du Seigneur Dieu, car c'est bien ainsi qu'il faut appeler un si bel enfant après mes vingt-deux années de mariage et les quatre malheureux avortements de mon épouse." Il écrit également un billet plein d'enthousiasme à sa tendre Louise Angélique de La Fayette. Le souverain fêtera la naissance en remettant son épouse enceinte trois mois plus tard.

Anne d'Autriche, désireuse de tout connaître de son rejeton, consulte plusieurs astronomes-astrologues et autres savants. Le dominicain philosophe Thomas Campanella note le 1er janvier 1639: "Le dauphin, comme le soleil, par sa chaleur et sa lumière, fera le bonheur de la France et des amis de la France. Déjà, il terre sa neuvième nourrice: elles le fuient toutes, parce qu'il maltraite leurs mamelles." D'autres fouillent parmi les ancêtres du nourrisson pour y trouver des visages exemplaires. C'est ainsi qu'apparaissent Rurik le Viking, Frédéric Barberousse, Charles Quint, Jean de Médicis, Charles le Téméraire, et même le Cid, dont il descendrait "1575 fois"!

Au petit jeu de passer en revue tous les ancêtres de Louis XIV, on s'aperçoit que dans les veines du plus grand roi français coule surtout du sang étranger. Ô horreur! Un généalogiste a recensé les 512 ancêtres du roi à la dixième génération. Il y a 43 Allemands, 13 Autrichiens, 36 Slaves, 35 Anglais, 8 Lorrains, 5 Savoyards, 133 Espagnols, 50 Portugais, 41 Italiens et seulement 145 Français.

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© Le Point - Publié le 05/12/2012 à 00:00 - Modifié le 05/12/2014 à 00:00

 

Pour l’éphéméride du cinq décembre c’est ICI
http://mickeywerlen.canalblog.com/archives/2013/12/05/28588063.html

 

Dicton du jour de Charlie Hebdo  

Ben pour le dicton de Charlie hebdo de ce jour, pour le Charlie de service n'est pas très fin de trouver moche le prénom de Gérald; Adolf le serait tout autant, comme celui de Bénito ou celui de tous les tyrans que la Terre porte ou ait porté...

 

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Ben pour la zique de ce vendredi, on va s’écouter le groupe Creedence Clearwater en concert… Des souvenirs d’airs et de mélodies d’un temps révolu hélas… Allez les amis, faites-vous plaisir et je vous souhaite une bonne écoute!!!

https://www.youtube.com/watch?v=tGWVVdVbnJc

 

Et en avant pour les blagounettes du jour, un bouquet divers et automnal, des courtes mais bonnes, des longues mais connes, des connues et des moins connues; quoi, des blagues à deux balles ou à quatre sous...

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L'inspecteur du ministère de l'éducation demande à un postulant qui désire devenir maître d'école:
- Pouvez-vous me donner trois raisons qui vous motivent à devenir instituteur?
Le candidat répond:
- Décembre, juillet et août.

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Le médecin-chef d'un asile psychiatrique interroge un nouveau pensionnaire:
- Qu'est-ce qui vous a amené ici?
- Voilà: d'une part, j'avais la conviction que tout le monde était fou. D'autre part, tout le monde affirmait que j'étais fou.
C'est la majorité qui a gagné.

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Un jeune de dix-sept ans revient bourré d'une surboum.
Son père le rejoint dans l'escalier et lui demande, avec sévérité:
- Pourquoi tiens-tu tes chaussures à la main?
- Pour ne pas vous réveiller, maman et toi!
répond le jeune.
- C'est sympa, mais alors, dis-moi, pourquoi joues-tu aussi du clairon?

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Dans un petit village irlandais, un bossu se lamente de son sort auprès d'un vénérable vieillard.
Celui-ci, ému lui confie:
- Ta détresse me bouleverse; je sais ce que tu ressens; moi aussi, quand j'étais jeune, j'étais bossu.
- Ah bon! Et comment t'es-tu débarrassé de ta bosse?
- Un soir de pleine lune, je me promenais dans le cimetière, déprimé quand tout à coup, un elfe est apparu devant la tombe de Mc Intosh. Il m'a demandé ce que j'avais sur le dos et un éclair bleu a zébré le ciel et m'a percuté et PFFFF ma bosse a disparu.
- Super, merci du tuyau!
Le bossu attend donc la pleine lune et se rend au cimetière. Et en effet, en passant devant la tombe de Mc Intosh, un lutin apparaît et lui demande:
- Qu'est-ce que tu as sur le dos?
- Ben, une bosse.
Un éclair bleu le frappe et PPFFF sa bosse disparaît. Tout content, l'ex-bossu rentre au village. Il rencontre un de ses amis, le manchot, qui est tout étonné
- Qu'est ce qui est arrivéà ta bosse?
Le bossu le lui dit et à la pleine lune suivante, le manchot se rend au cimetière, espérant bien récupérer son bras. En passant devant la tombe de Mc Intosh le Troll apparaît.
- Qu'est-ce que tu as sur le dos?
- Ben rien.
- Alors tiens, voilà une bosse!

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C'est une femme qui se rend au commissariat de police accompagnée de son voisin pour déclarer que son mari a disparu. Le policier lui demande sa description. La femme lui répond:
- Il a 35 ans, mesure 1 mètre 90, a les yeux bleus, de beaux cheveux bruns ondulés, un corps d'athlète, pèse 80 kg, s'exprime très correctement et aime beaucoup les enfants. Le voisin proteste
- Mais... votre mari ne mesure pas plus d'1 mètre 70, il est rondouillard, chauve, il jure comme un charretier et il est méchant avec les enfants!
Et la femme répond:
- Oui, c'est vrai... Mais qui veut qu'il revienne?

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Un conseiller conjugal tente de réconcilier un couple qui veut divorcer:
- La plupart du temps, explique-t-il, la situation se dégrade pour des raisons purement sexuelles.
Voyons, quand avez-vous fait l'amour, l'un et l'autre, pour la dernière fois?
- Pas plus tard que la nuit dernière, répond le mari.
- Ce qu'il oublie de vous préciser, corrige la femme, c'est qu'il était dans son lit avec une strip-teaseuse et moi dans le mien, avec le fils du charcutier.

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C'est vendredi... dès le réveil, le cinquième jour de la semaine est en route avec la motivation du dernier jour de travail de la semaine active pour beaucoup, l'ambiance et le moral est au beau fixe à l'inverse de la météo qui en fait encore des siennes... Ce soir le week-end arrivera et pour deux jours ce sera repos et autres activités que professionnelles... Une pensée pour celles et ceux qui souffrent autant de la maladie que d'autres choses et à ceux qui pansent les plaies dues aux divers maux que l'adversité afflige à chacun... Prenez soin de vous et je vous souhaite une bonne journée en vous disant à la revoyure... 

 

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Éphéméride du six décembre

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«À la Saint-Nicolas, on rigola, on batifola et on picola.»

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«Le jour de Saint-Nicolas, de décembre est le moins froid. Mais si Nicolas plume les oies (neige), l'hiver est bien là.»

 

 Cordial salut du jour et bisous à tous 

 

Salut les amis et merci de votre visite; c'est samedi et c'est le début du week-end et pour beaucoup ce jour synonyme de courses, ménage, lessive, bureaucratie, avec en prime la recherche et la chasse aux cadeaux des fêtes de fin d'année qui sont pour certains en rupture de stock... Les enfants sages de certaines régions sont contents car ce soir saint Nicolas passera leur rendre visite... 

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Pour la météo d'aujourd'hui, il est prévu que pour la Suisse romande avec 2° et un ciel nuageux dans la nuit, ce sera pour ce jour: stratus très épais, montant jusque vers 2000-2200m. Au-dessus temps partiellement ensoleillé avec des passages nuageux. Ce stratus épais pourra donner quelques faible précipitations (précipitations de type bruine), avec une limite des chutes de neige passant de 800 à 600 m. En Valais, le stratus devrait à nouveau envahir la vallée du Rhône et là aussi précipiter de temps à autre. En Valais central, le stratus pourrait toutefois se retirer partiellement en donnant quelques éclaircies. Température en plaine: minimum 2°, maximum 4°à 6°. Température à 2000 m autour de -6°. En montagne, au-dessus de 2500m vent faible du sud tournant au nord-est en cours de journée. En-dessous de 2500m vent du nord-est sensible, parfois modéré. Bise sensible sur le Plateau, plus marquée en direction du bassin lémanique.

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Pour l'Hexagone, une météo de saison, perturbée... Avec pour ce jour: en matinée, la perturbation se dirige vers l'est. Il s'agit de pluies entre Côte d'Azur et Corse alors qu'en Auvergne, Rhône-Alpes, Franche-Comté, est de la Bourgogne, Lorraine et Alsace, les chutes de neige remplacent la pluie mais en faible quantité. Temps plus calme mais parfois nuageux à l'ouest. Dans l’après-midi, les précipitations deviennent plus rares dans l'est, n'affectant que l'extrême est avec de la neige à très basse altitude. Entre Côte d'Azur et Corse, des pluies perdurent. Mistral et tramontane se renforcent. Temps calme avec enfin le retour d'un soleil généreux dans l'ouest. En soirée, avec le maintien de la dépression à proximité de la Corse, les conditions restent fortement instables dans l'extrême sud-est. Quelques rares précipitations neigeuses peuvent encore se produire en Rhône-Alpes. Premières averses près de la Manche à l'avant d'une perturbation. Dans la nuit, l'instabilité perdure dans l'extrême sud-est et en Corse. Conditions calmes partout ailleurs sauf en Manche où les nuages reviennent et finissent par donner des gouttes sur les côtes…  

Pour l'Outre-mer: à Mayotte ensoleillé et variable avec des températures de l'ordre de 28°; à l'île de la Réunion ce sera variable et pluvieux avec des températures de l'ordre de 29°; à la Martinique ensoleillé, voilé et nuageux avec des températures de l'ordre de 32°; ensoleillé, nuageux et pluvieux avec des températures de l'ordre de 31° en Guadeloupe; ensoleillé, nuageux et pluvieux en Guyane française avec des températures de l'ordre de 33°; Polynésie française ciel couvert, pluies généralisées faibles à modérées; peu nuageux à nuageux, larges éclaircies aux Marquises avec des températures de 29°; nuageux avec éclaircies et venteux à Saint-Pierre et Miquelon avec des températures de 1°...

 

Bonne journée à tous et que le soleil et la chaleur soient aussi dans vos cœurs... Aujourd'hui le lever du Soleil est à 07:53 et le coucher du Soleil se fera à 16:50 et le jour est plus court de 1 minute...

 

Valeurs remarquables de décembre en France

TMax: 27.2°C (Pau-Uzein le 04/12/1985)
TMin: -25.8°C (Clermont-Fd le 18/12/1933)
Précip: 184.4 mm (Perpignan le 14/12/1932)

 

Et pour les amis qui aiment la pêche à pied, les prochaines grandes marées auront lieu les...: Horaire des marées à Saint-Malo  

Lundi 22 décembre à 06h56 coefficient 91, à 19h20 coefficient 95
Mardi 23 décembre à 07h40 coefficient 97, à 20h05 coefficient 99
Mercredi 24 décembre à 08h25 coefficient 99, à 20h50 coefficient 99
Jeudi 25 décembre à 09h09 coefficient 97, à 21h35 coefficient 95
Vendredi 26 décembre à 09h55 coefficient 91, à 22h21 coefficient 91

 

Historique d'une météo, qu’on a trop souvent tendance à oublier… 

En 1933: au matin, il faisait froid, les températures affichaient -11.2 degrés à Bastogne 
En 1953: la venue de st Nicolas s'accompagnait de douceur, le mercure se hissant encore jusqu'à 14.4 degrés à la Baraque Michel

 

Les fêtes nationales du Jour

Finlande

Fête de l'Indépendance en Finlande
Le six décembre est la Fête de l'Indépendance en Finlande qui commémore son indépendance acquise contre la Russie le 6 décembre 1917. 

 

Fête de la Saint-Nicolas

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Évêque de Myre (Asie Mineure) au IVe siècle, Nicolas aurait ressuscité des enfants mis au saloir par un méchant boucher-aubergiste. Ce saint est encore aujourd'hui très populaire en Russie, en Pologne, dans les pays germaniques ainsi qu'en Lorraine, en Alsace, en Belgique et aux Pays-Bas. Patron des enfants, il est connu dans ces pays sous les noms de Saint Nicolas, Sankt Niklaus, Saint Niclaus ou encore Sinter Klaas.
En Belgique francophone (Wallonie), en Flandre et dans le Nord de la France, il est aussi le patron des passeurs d'eau et des bateliers. Le jour de sa fête, Saint Nicolas rencontre les enfants et distribue des bonbons aux plus sages... Les garçons reçoivent des cartes de Saint Nicolas (tout comme les filles ont pu recevoir des cartes de Sainte Catherine quelques jours plus tôt). En Pologne, les enfants déposent la veille leurs chaussures à la porte de leur chambre. À leur lever, ils trouvent de petits cadeaux, surtout des bonbons et du chocolat. Ils reçoivent aussi un petit diable en fourrure de lapin, attachéà une fine branche dorée, symbole de punition. En Lorraine, dont il est le patron, ainsi qu'en Alsace, Saint Nicolas a coutume de parcourir les rues le jour de sa fête avec le père Fouettard. Le premier récompense les enfants sages, l'autre menace d'emporter dans sa hotte les enfants désobéissants. À Fribourg, en Suisse romande, la Saint Nicolas donne lieu à un grand défilé. Ces traditions ont pris aux États-Unis la forme du Père Noël (Santa Claus pour les Américains).

 

 

La France pittoresque

Les Trois petits enfants (Lorraine)
D’après un récit du XIXe siècle

 Les historiens déplorent le peu de renseignements vraisemblables concernant Saint-Nicolas. Mais ils s’accordent tous sur les quelques faits suivants: Saint-Nicolas est né vers 270 à Patare, en Lycie (Turquie actuelle). Plus tard, il fut évêque de Myre. On fixe sa mort au 6 décembre 343. Pendant sa vie, un certain nombre de miracles lui sont attribués. Ces miracles ont donné naissance à plusieurs légendes. Voici l’une d’elles:

Un jour, un paysan demanda à ses enfants d’aller dans les champs pour glaner les épis de blé laissés par les moissonneurs. Les heures passèrent et la nuit les surprit. Ils comprirent très vite qu’ils s’étaient perdus, mais ils continuèrent à marcher... Soudain, l’un d’entre eux aperçut une lueur dans le lointain. Ils se dirigèrent dans cette direction et arrivèrent devant une maison isolée dans la campagne. Ils frappèrent à la porte et un homme de forte corpulence leur ouvrit.

- Pourriez-vous nous loger? demandèrent les enfants. 
- Entrez, entrez, petits enfants, répondit l’homme, je suis boucher et je vais vous donner à souper." A peine étaient-ils entrés que le boucher les tua, les découpa en petits morceaux et les mit dans son saloir.

Sept ans plus tard, Saint Nicolas passa devant cette maison et demanda à souper.

- Voulez-vous un morceau de jambon?, dit le boucher.
- Je n’en veux pas, il n’est pas bon! 
- Peut-être une tranche de veau? 
- Tu te moques de moi, il n’est pas beau! Du petit salé, je veux avoir, qui est depuis sept ans dans ton saloir!" Entendant cela, le boucher s’enfuit en courant.

Le grand saint, alla s’asseoir sur le bord du saloir, il leva trois doigts et les enfants se levèrent tous les trois.

De cette légende est née la chanson suivante:

Ils étaient trois petits enfants
Qui s’en allaient glaner aux champs
Tant sont allés, tant sont venus
Que le soir se sont perdus
Ils sont allés chez le boucher
Boucher, voudrais-tu nous loger?

Ils étaient trois petits enfants
Qui s’en allaient glaner aux champs
Ils n’étaient pas sitôt entrés
Que le boucher les a tués
Les a coupés en p’tits morceaux
Mis au saloir comme pourceaux

Ils étaient trois petits enfants
Qui s’en allaient glaner aux champs
Saint Nicolas au bout d’sept ans
Vint à passer dedans ce champ
Alla frapper chez le boucher
Boucher, voudrais-tu me loger?

Ils étaient trois petits enfants
Qui s’en allaient glaner aux champs
Entrez, entrez Saint Nicolas
Il y a de la place, il n’en manque pas
Il n’était pas sitôt entré
Qu’il a demandéà souper

Ils étaient trois petits enfants
Qui s’en allaient glaner aux champs
Du p’tit salé, je veux avoir
Qu’il y a sept ans qu’est dans le saloir
Quand le boucher entendit ça
Hors de la porte il s’enfuya

Ils étaient trois petits enfants
Qui s’en allaient glaner aux champs
Boucher, boucher, ne t’enfuis pas
repens-toi, Dieu te pardonnera
Saint Nicolas alla s’assoir
Dessus le bord de ce saloir

Ils étaient trois petits enfants
Qui s’en allaient glaner aux champs
Petits enfants qui dormez là
Je suis le grand Saint Nicolas
Et le Saint étendant trois doigts
Les petits se lèvent tous les trois

Ils étaient trois petits enfants
Qui s’en allaient glaner aux champs
Le premier dit "j’ai bien dormi"
Le second dit "Et moi aussi"
Et le troisième répondit
"Je me croyais au Paradis"

 

Article copié sur "La France pittoresque"

 

 Tranche d'histoire 

Une révolte d’infirmières à Pontoise au XVIIe siècle
D’après «Lectures pour tous», paru en 1923

S’imagine-t-on que les grèves générales soient chose nouvelle et pratique moderne? Voici une grève d’infirmières qui date du Grand Siècle: c’est bien une des moins tragiques, ou mieux, des plus inattendues dont on se souvienne. En 1923, Louis Battifol, administrateur de la bibliothèque de l’Arsenal et historien du XVIIe siècle, conte avec toute sa verve et évoque avec toute sa merveilleuse science du passé, l’histoire de cette mutinerie qui révolutionna un hôpital.

Au début du XVIIe siècle, l’hôpital de Pontoise n’était, le long des murs de la ville, qu’un amas minable de vieilles bâtisses du Moyen Age, lépreuses. Un grand toit recouvrait, à la fois, une chapelle et la grande salle voûtée des malades pouvant contenir une quarantaine de lits. Autour, se voyaient des bâtiments accessoires: réfectoire, cuisine, bûchers, celliers, et, le long de l’Oise, le logis de la direction. Lorsque la rivière débordait, les eaux venaient «caver» les murs, faire dégringoler des toises de maçonnerie, et, quand quelque siège survenait, accident fréquent depuis la Ligue, les coups de canons et de bombardes achevaient d’ébranler les murailles et de les délabrer: dangereuse situation!

L’hospitalière demeure datait de cinq siècles, du temps de Louis IX. Le saint roi y avait mis le personnel spécial des Hôtel-Dieu du temps: trois ecclésiastiques, deux convers, treize religieuses. Puis, avec les âges, l’institution était devenue plus laïque, plus féminine, et, si l’on peut dire, plus «démocratique». Une dame conduisait la maison. Elle avait sous ses ordres deux douzaines d’infirmières, femmes du monde qui entraient là pour toute leur vie, gardaient leurs noms, suivaient une filière quasi monastique: noviciat, prise d’habit, profession, - la directrice s’appelait même prieure -, après quoi, elles devenaient tout à fait modernes, car elles étaient relativement libres, se réunissaient en assemblées et votaient sur les principales affaires de la maison, notamment l’admission des nouvelles infirmières, au moyen de pois et de fèves. Nul homme dans l’affaire, que des confesseurs venant du dehors et célébrant les offices. L’établissement dépendait de l’archevêque de Rouen, dans le diocèse duquel Pontoise se trouvait autrefois.

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L’hôtel-Dieu de Pontoise près du pont fortifié. © Musées de Pontoise

Or, le 29 janvier 1647, la supérieure, Mme Dampont, étant venue à mourir, se trouva lui succéder une jeune femme de vingt-sept ans, Mme de Guénégaud, non par le libre choix des infirmières, suivant l’usage, mais parce que la défunte, vieille et infirme, l’avait choisie pour coadjutrice, avec future succession, appuyée d’une bonne autorisation du roi et d’un bref de Rome. Fâcheux début! Sept ou huit infirmières, qui convoitaient sans doute la place, protestèrent avec véhémence, et l’une d’elles, Mme Duval, outrée, poussa la colère jusqu’à dérober l’acte du roi, appelé«provisions», qui installait la nouvelle prieure, et le jeter, par dépit, dit un document, «dans un lieu si sale et si infect, qu’on n’ose presque pas le nommer». Ce fut un esclandre! La coupable découverte dut demander pardon à genoux. L’affaire en resta là.

Mme de Guénégaud était une personne distinguée, autoritaire et fastueuse. L’Hôtel-Dieu dont elle prenait la direction se trouvait dans le dénuement. Les bâtiments s’en allaient donc en ruines: les voûtes de l’église crevées, des gouttières partout - il pleuvait sur les lits des malades - et le logis de la direction était misérable. Par surcroît, l’argent manquait. L’hôpital vivait péniblement avec 10 000 livres de rentes, ce qui était peu, et devait 7000 à 8000 livres. Les droits que saint Louis et ses successeurs lui avaient donnés s’étaient évaporés sous l’effort de ceux qu’ils gênaient: ainsi, péages sur les marchandises passant ou repassant les portes de la ville ou sous le pont de Pontoise, droits à prélever sur les denrées se vendant aux foires et aux marchés du bourg: les gens de Pontoise avaient doucement mis la main sur tout, et accaparé les biens et revenus de l’hôpital.

Mme de Guénégaud entra en bataille, réforma tout vigoureusement. A force de procès, elle fit rendre gorge aux gens, et récupéra une partie de ce qui avait été dérobé. Sa famille était riche; elle la fit marcher. Son père, le président Guénégaud, donna 12 000 écus; des tantes, 1200 livres de linge. La supérieure abandonna sa dot, 10 000 livres, et une pension qu’on lui faisait de 450 livres. Elle fit entrer dans la maison deux de ses nièces, qui apportèrent 44 000 livres et 1000 livres de pension. Elle obligea un frère à payer les orgues. Bref, la famille y fut pour 40 000 écus, 120 000 livres: c’était une fortune.

Alors, elle construisit, et en grand. Elle abattit les vieux murs de saint Louis, édifia de beaux pavillons à la moderne. Elle soigna son logis, fit des salles de réception magnifiques, des galeries superbes, lambrissées, avec des moulures, des cadres, des enfoncements, des statues. Son appartement, le long de la rivière, occupait, à lui seul, autant de place que le reste de l’hôpital. Les infirmières, resserrées, n’avaient plus qu’un grenier pour y entasser leur linge, propre ou sale, les couvertures, les robes de chambre des malades, et devaient garder leurs effets sur leurs lits. Elle se meubla somptueusement: tapisseries de haute lisse, fauteuils de point à l’aiguille, draps de Hollande, guéridons, tablettes à porcelaine. Elle voulut avoir aussi sa cuisine particulière, ou, comme dirent rageusement les infirmières, «son pot à part». Elle eut une belle vaisselle d’argent avec ses armes.

Elle reçut. On conta, une année, que la note d’un rôtisseur de Pontoise s’était montée pour elle à 800 livres. Elle s’habilla richement. On la vit porter des déshabillés élégants, des camelots de Hollande doublés d’ouate et garnis de flots de rubans, ou, comme on disait en ce temps, «d’une confusion, de galands». Elle eut des camails de taffetas, des cornettes jaunes, etc. Elle mena joyeuse vie. Elle invitait nombreuse compagnie. Elle organisait des parties de campagne avec des amies, faisant chanter celles qui avaient de belles voix. Une fois, même, elle exhiba une d’elles un soir, au clair de lune, sur une terrasse de la maison qui regardait du côté de la plus importante hôtellerie de Pontoise, à l’amusement des passants qui riaient et au scandale des infirmières qui, couchées dans leurs lits, n’y comprenaient rien.

On imagine ce que purent penser à la longue, devant tout ce train et cette allure, ces infirmières ahuries, et déjà mal impressionnées par l’intrusion irrégulière de leur directrice. Mme de Guénégaud, autoritaire en diable, allait bientôt les provoquer plus directement. Elle trouva que ces dames se tenaient mal. Elle se plaignit tout haut qu’elles recevaient trop de visites, que leurs parents s’installaient abusivement des mois entiers à l’hôpital, remplissant la maison de bruit. Trop de messieurs venaient jouer, folâtrer; du haut de la terrasse, il y avait des dialogues inadmissibles avec les passants: cela était intolérable.
Elle défendit tout. Elle congédia les étrangers. Elle fit revivre les prescriptions les plus étroites des anciennes règles de saint Louis, comme celle qui interdisait de se faire saigner plus de six fois par an, aux grandes fêtes, ou de prendre un lavement sans l’autorisation de la supérieure. Elle s’érigea en souveraine. Elle ne consulta plus personne, pas même, suivant l’usage, les anciennes infirmières, celles qu’on appelait «les discrètes»; ne s’expliqua sur aucune des dépenses qu’elle faisait, d’où le bruit, qui se répandit, qu’elle dilapidait le bien des pauvres.. Elle assembla encore le chapitre, mais déclara qu’au lieu de laisser voter par pois et par fèves, elle écouterait les avis de chacun, dits à son oreille, à voix basse, et ferait ensuite ce qu’elle jugerait à propos, ce qui était proprement supprimer le vote.

Elle prit des mesures terribles. Il y eut une histoire d’une infirmière condamnée à trois ans de prison et qui devint folle. Pour une réponse insolente et un refus d’obéir, Mme Andrieu, une autre infirmière, fut enfermée, à clef, trois jours dans une chambre et condamnée à la diète. Une autre fut fouettée, qui avait menti, après avoir refusé trois ou quatre fois de venir trouver la directrice. Mme de Guénégaud, questionnée à ce sujet, répondit que les constitutions de saint Louis ordonnaient, pour de moindres fautes, la discipline en pleine communauté; que Mme Dampont, en dix-huit ans, avait fait fouetter plus de soixante fois des infirmières et souvent avait tenu le fouet, tandis qu’elle-même n’avait fait donner la discipline que deux fois en dix-huit ans.

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La prieure Mme de Guénégaud

Vingt-quatre femmes soumises à un pareil enfer ne peuvent, immanquablement, à la fin, que se révolter. Elles se révoltèrent! Vingt d’entre elles se coalisèrent. Il n’en resta que quatre du côté de Mme de Guénégaud. La rébellion commença par des froideurs, des résistances, des réponses sèches, agressives. Une fois, une infirmière, Mme Anne Pasquier, osa tenir tête brusquement; il y eut une altercation, des mots violents, puis l’infirmière s’oublia et frappa sa supérieure; c’est elle qui eut trois ans de prison et devint folle. Mme de Guénégaud écrivit à l’archevêque de Rouen, son supérieur, qu’en vérité il soufflait, dans l’hôpital, un étrange esprit de révolte.

L’archevêque, M. Harlay de Champvallon, envoya un ecclésiastique, M. Lalanne, faire une enquête et celui-ci rapporta qu’en effet cela n’allait pas bien, que les infirmières étaient excitées, qu’il avait recueilli des propos d’elles excessifs, où l’on ne parlait de rien moins que d’empoisonner Mme de Guénégaud, de l’assommer à coups de bâton! L’archevêque décida de faire un procès à une des infirmières les plus compromises, Mme Gabrielle d’Amours, mais celle-ci mourut dans l’intervalle; six autres étaient particulièrement signalées. Finalement, l’archevêque, bon homme, aima mieux laisser tout tomber.

Alors l’agitation se développa: longs entretiens, assemblées secrètes, bravades, paroles audacieuses et coupantes: Mme de Guénégaud en vit de toutes les couleurs. Le bruit s’était répandu en ville. Les gens de Pontoise prenaient parti pour les révoltées. Depuis les temps les plus reculés ils n’avaient jamais aimé l’hôpital, auquel ils reprochaient les péages irritants que l’on sait. On les avait contraints à rendre les biens usurpés, ce qui ne se pardonne pas. Les choses en étaient venues au point que la supérieure ne pouvait plus trouver un huissier en ville qui marchât pour elle. Les habitants de Pontoise aidèrent les révoltées, les avertirent, portèrent leurs lettres, firent leurs commissions. Le clergé lui-même, prêtres séculiers, religieux, docteurs, se prononçait contre Mme de Guénégaud. Il parut un libelle: Plaintes des pauvres de l’Hôtel-Dieu de Pontoise et de la plus grande partie des hospitalières du même lieu, où la prieure était traînée sur la claie. On lui reprochait d’avoir fait figurer de fausses fournitures sur les bordereaux et volé l’argent des malades. Mme de Guénégaud fut suffoquée.

Le premier exercice de son omnipotence, à propos du vote d’un chapitre, allait faire éclater l’incendie. Le samedi 28 mai 1661, il y avait à procéder à un scrutin sur l’admission d’une infirmière nouvelle, Mme Langevin, personne de trente-quatre ans, intime de Mme de Guénégaud, très favorisée par elle. Avec ensemble, les dames votèrent toutes contre l’amie de la prieure. La prieure, se contenant, appela successivement chaque votante et lui demanda séparément pourquoi elle refusait sa voix. Chacune répondit par une histoire. Alors, Mme de Guénégaud prononça d’un ton aigre que, nonobstant le vote contraire, Mme Langevin était admise. Les dames se levèrent, protestant, criant et sortirent de la salle, en faisant claquer les portes.

Mme de Guénégaud informa immédiatement l’archevêque de Rouen. Celui-ci vint, interrogea, écouta tout le monde, exhorta paternellement ces dames à la concorde, à la paix, à l’union, puis, finalement, édicta un règlement qui, en fait, donnait raison à la supérieure, maintenait l’abolition des pois et des fèves, et disait que si, aux scrutins, les oppositions des infirmières étaient sans fondement, Mme de Guénégaud aurait raison de passer outre. Cette dernière triompha. L’autorité s’était prononcée pour elle, l’appuyait. Elle materait bien les mauvais sujets et aurait raison maintenant de leur résistance. Elle aggrava les prescriptions disciplinaires, restreignit les tolérances, fixa et limita les heures où les dames devaient voir même leurs confesseurs et appesantit sa main dans chaque détail de plus en plus lourdement.

A quelque temps de là, il fallait procéder à une nouvelle assemblée de chapitre, afin de décider de l’admission d’une nouvelle infirmière, Mme Félix de Hallot. Les révoltées se concertèrent et, au jour dit, lorsque tout le monde fut réuni, une d’elles, Mme de Saint-Alexis, prit la parole et déclara posément, au nom de toutes, qu’elles entendaient procéder par scrutin secret, librement, c’est-à-dire avec des pois et des fèves, et qu’elles n’acceptaient pas le système illégal de M. l’archevêque de Rouen. Mme de Guénégaud devint rouge de colère. Elle voulut discuter. On lui cria que d’ailleurs les vingt dames refusaient leurs voix à la postulante. La prieure rompit d’un ton sec l’assemblée et, séance tenante, écrivit à l’archevêque de Rouen, pour le mettre au courant de ce qu’elle appelait un «scandale inouï»! Le prélat, qui était dans sa belle résidence de Gaillon, courroucé, prit sa plume. Il envoya une lettre furibonde. Il y qualifiait le geste des infirmières de «procédé injurieux».

«Je ne puis ni ne dois le souffrir», disait-il. Contre cet endurcissement prémédité, cet esprit de cabale et de révolte, il soutiendrait à fond la prieure. Il menaçait des autorités civiles. «Je saurai châtier exemplairement l’éclat qu’elles feront. Qu’elles ne s’imaginent pas me faire peur par leur multitude: l’autorité ecclésiastique a des remèdes à toutes les plaies qu’on veut lui faire, et elle sait bien ranger la discorde à la raison et à la paix. Lisez cela en plein chapitre!» Mme de Guénégaud lut cela en plein chapitre. Ce fut une belle histoire! Les infirmières, hors d’elles, hurlaient toutes à la fois, gesticulaient, exaspérées du ton de la missive épiscopale. On entendit des imprécations inouïes et des propositions effroyables. Les unes déclaraient qu’elles allaient en appeler comme d’abus de cette lettre, signifier des exploits par huissier; d’autres, qu’on avait vu des prieures d’hôpital déplacées, révoquées, interdites, fourrées en prison, dégradées!
Le soir, les vingt signaient une procuration en bonne et due forme, protestant contre l’admission de Mme Hallot et donnant mission à qui de droit, pour toutes fins juridiques utiles. En guise de réponse, Mme de Guénégaud annonça que la réception de Mme Hallot aurait lieu le 1er septembre, solennellement dans la chapelle, en public, nonobstant toute protestation contraire.

La ville entière ne parlait que de l’aventure. Sur le pas de leurs portes, bourgeois et commères racontaient qu’il y avait le feu à l’hôpital, que les infirmières avaient le diable au corps, qu’elles étaient toutes sur le point de se battre entre elles, et qu’on allait déposer la prieure. L’opinion commune se montrait d’une extrême sévéritéà l’égard de celle-ci, la couvrait de malédictions: cette femme était un bourreau; elle dilapidait le pain des pauvres et menait fatalement la maison à la ruine! Le 1er septembre, la foule alléchée descendit à l’Hôtel-Dieu, afin de voir ce qui allait se passer. Elle en eut pour son argent: ce fut un scandale. La cérémonie à peine commencée, le tumulte s’organisa. On vit les révoltées trépigner, clamer, tirer les rideaux, tempêter à outrance contre Mme de Guénégaud, lui reprochant sa tyrannie suffocante, tandis que la prieure, avec des gestes violents, les traitait de rebelles et de désobéissantes; toutes réclamant l’intervention des autorités. Le public s’en revint le soir diversement impressionné, les uns navrés, hochant la tête, les autres pouffant de rire.

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Lorsque l’archevêque de Rouen fut informé, il leva les bras au ciel, gémit, soupira. Il envoya cette fois un représentant, le Père Meige, de l’ordre des Frères prêcheurs, avec mission d’interroger et de lui rendre compte. Averties, les révoltées écrivirent au prélat une lettre collective pleine de respect afin de lui annoncer qu’elles refusaient de recevoir le révérend Père: il leur était suspect; il connaissait trop bien les amis de Mme de Guénégaud. L’archevêque leur répondit qu’il était affligé de leur esprit de discorde. Certes, il n’avait pour elles que des entrailles de père; il ne cherchait que leur union et leur paix; mais vraiment, le P. Meige n’ayant pas mis les pieds à Pontoise depuis cinq ans, en quoi pouvait-il prendre d’avance parti contre elles? Puis, il n’avait d’autre mission que de les interroger, les écouter et lui transmettre leurs plaintes: qu’elles fussent raisonnables!
Le P. Meige vint. C’était un brave homme, bien intentionné, ni très fin, ni très adroit, ni très discret. Il écouta les révoltées, rapporta tout à Mme de Guénégaud, laquelle lui souffla à l’oreille ce qu’il devait répondre, c’est-à-dire le maintien des décisions antérieures de l’archevêque et l’admission faite par elle de Mme Hallot. En effet, s’étant rendu à Gaillon pour rendre compte à l’archevêque, le P. Meige en revenait le 16 octobre avec une belle et bonne ordonnance du prélat qui confirmait les règlements antérieurs édictés par lui, relatifs à la suppression du vote, approuvait l’admission de Mme Hallot et défendait aux infirmières de contrevenir a ces décisions.

Le P. Meige annonça ces belles nouvelles dans une assemblée à laquelle assistaient toutes les infirmières convoquées au son de la cloche et où Mme de Guénégaud avait invité les autorités de la ville, ainsi que les principaux officiers de la garnison - il y avait une garnison à Pontoise. Devant cette importante assistance, le P. Meige prit la parole. Il dit qu’il allait parler avec modération. Il traita les opposantes de révoltées, cabalistes, vierges folles et autres semblables douceurs, après quoi, leur notifia qu’elles n’avaient qu’à s’incliner devant des ordres qui étaient définitifs, sinon elles verraient! On devine la façon dont ce discours fut accueilli: les infirmières, debout, frémissantes, protestaient avec fureur.

Le P. Meige leur cria qu’elles étaient en état de rébellion manifeste. Elles répondirent qu’elles s’en moquaient bien et qu’elles n’obéiraient pas. Il riposta qu’il allait en référer à l’archevêque, qu’elles étaient indignes, atroces. Alors, elles sortirent toutes et allèrent rédiger une protestation collective qu’elles signèrent et qu’elles firent signifier au religieux par un huissier, ajoutant qu’elles le prendraient lui-même, personnellement, à partie, s’il passait outre. Le P. Meige répondit que leur papier était insolent. Il déclara qu’elles n’étaient que des menteuses, des parjures, des coquines, que certes il passerait outre, et procéderait à la réception de Mme Hallot, le lendemain, 26 octobre, à huit heures du matin, suivant les usages, malgré leurs protestations.

Le lendemain, à l’heure dite, il était là et allait commencer la cérémonie par un petit discours approprié, lorsque le tapage recommença: chaises bousculées, cris stridents, hurlements, vacarme infernal. Vainement le P. Meige chercha à obtenir le silence et à calmer les manifestantes déchaînées. Vainement aussi Mme de Guénégaud et les infirmières qui restaient fidèles, les anciennes, les discrètes, joignirent leurs efforts à ceux du commissaire de l’archevêque: rien n’y fit. A la fin, les révoltées épuisées s’en allèrent. Le P. Meige en profita pour achever son petit discours et accomplit la cérémonie devant le public venu de la ville qui, disait le lendemain un rapport à l’archevêque de Rouen, «regardait avec horreur un spectacle si honteux».

Comme par hasard, il se trouva qu’il y avait à ce moment, venu en visite à l’hôpital, un ami des rebellés, parent de l’une d’elles, jurisconsulte distingué et conseiller au Parlement de Paris, M. du Bois-Ménillet, qui demanda à voir ces dames. Le P. Meige refusa net, prétextant qu’il était coutume, durant les visites canoniques, comme était la sienne, de fermer simplement les parloirs. Sur l’insistance du magistrat, il finit par céder. M. du Bois-Ménillet resta trois heures avec Mme de Saint-Alexis et Mme Dorat. On imagine ce qu’ils pouvaient se dire. Quand, le lendemain, il se présenta pour reprendre la conversation, on lui ferma la porte au nez. Il réclama. On ne lui répondit pas. Il se fâcha. On l’envoya promener. Alors, il fit signifier par huissier deux protestations, l’une au P. Meige, l’autre à Mme de Guénégaud, et, par écrit, sous main, n’eut pas de peine à faire parvenir aux rebelles ses conseils.

Ses conseils étaient d’en appeler au Parlement de Paris, comme d’abus contre les décisions de l’archevêque et les suites auxquelles elles avaient donné lieu: il se chargerait de l’affaire; le Parlement les soutiendrait, il en répondait, et Mme de Guénégaud verrait bien de quel bois ses infirmières se chauffaient. Effectivement, les infirmières écrivirent au chancelier et obtinrent de lui, par les bons offices de M. du Bois-Ménillet, ce qu’on appelait «un relief d’appel», les autorisant à en appeler au Parlement.
Puis elles écrivirent au Parlement. Elles réclamaient une enquête sur les faits et gestes de leur tyran, Mme de Guénégaud. Que des commissaires vinssent, ils constateraient la dissipation des biens de l’hôpital, au profit de la somptueuse installation de la prieure, tandis que malades et infirmières étaient relégués dans des lieux indignes. Elles sollicitaient qu’en attendant, l’hôpital reprît, suivant ses statuts et usages, son administration d’antan, c’est-à-dire sous le contrôle de l’assemblée des infirmières, et que, pour le moment, on ordonnât à la prieure de déguerpir, qu’on la remplaçât par une autre.
En même temps, elles écrivirent à la reine-mère Anne d’Autriche. Elles la suppliaient de leur donner sa protection. Elles étaient malheureuses, misérables. Elles se plaignaient avec larmes de l’archevêque de Rouen qui les tourmentait, de Mme de Guénégaud qui les torturait. Elles désiraient que Sa Majesté, à la place de cette créature, les pourvût de quelque sainte fille de l’ordre des Hospitaliers, ou même, si elle voulait, de celui de la Visitation.

Anne d’Autriche, étonnée, ayant eu l’occasion de venir à Pontoise pour faire une visite au monastère des carmélites, questionna. On lui apprit - était-ce vrai ou faux? - que Mme de Guénégaud, par représailles contre ses infirmières révoltées, les avait séquestrées, pour ainsi dire, leur défendant de sortir, sous n’importe quel prétexte, ou de recevoir des visites même d’ecclésiastiques; que depuis la Chandeleur dernière, elle leur avait interdit les sacrements, diabolique prétention! que les infirmières, horreur dernière! n’allaient pas pouvoir faire leurs Pâques et qu’aucun confesseur n’était admis auprès d’elles!
De retour à Paris, Anne d’Autriche, très surprise, avertit qui de droit; et le résultat fut un bon arrêt du Conseil, rendu le 7 avril 1664, qui signifiait, à Mme de Guénégaud l’illégalité scandaleuse des mesures qu’elle avait prises, ordonnait que le curé de Saint-Ouen-l’Aumône, près de Pontoise, irait confesser les infirmières, leur conférer les sacrements, librement, sans obstacle, en dehors de Mme de Guénégaud, et ordonnait aux autorités de la ville, prévôt et maire, en cas de difficultés, de prêter main forte, manu militari, à l’exécution de cet arrêt.
Qui fut abasourdie, ce fut Mme de Guénégaud. Le vent tournait. Elle écrivit immédiatement à Paris, protestant contre les attendus de l’arrêt. Les faits articulés, disait-elle, étaient faux! Tout venait de quelqu’un qu’elle ne nommait pas, mais qu’elle appelait «un homme corrompu», - était-ce M. du Bois-Ménillet? Elle vitupérait contre le pamphlet la Plainte des pauvres qui, sans doute, avait surpris la religion du roi et était cause de la fausse opinion qu’on avait de sa gestion. Ce pamphlet, ajoutait-elle, n’était rempli que de calomnies noires, d’injures atroces, d’imputations abominables qui méritaient, pour leur auteur, la corde! Il scandalisait la maison de Dieu!

Elle consulta les juristes afin d’avoir des mémoires écrits attestant le bon droit de son affaire. Un M. Hébert lui fit une savante dissertation qu’elle imprima, remplie de textes, de mots solennels et de phrases lourdes où il était démontré, en plusieurs points, qu’il n’y avait pas eu abus dans l’ordonnance de l’archevêque de Rouen du 16 octobre 1663, et qu’en tout cas, la prieure, en exécutant ses ordres, c’est-à-dire ceux de son supérieur, n’avait fait que remplir canoniquement son devoir. Surtout elle fit agir. Elle avait de nombreux parents bien placés, des accointances en haut lieu. Elle travailla, intrigua, accabla les gens, tant et si bien, que l’histoire ayant suivi son cours au Parlement, et l’instance ayant été introduite devant une des chambres, les ministres, impatientés des démarches infimes dont on les importunait, à propos de disputes de femmes auxquelles ils ne comprenaient pas grand-chose, finirent par évoquer le procès devant le Conseil du roi, en dessaisissant le Parlement.

Là, Mme de Guénégaud fut à son aise. Elle dit ce qu’elle voulut. Ses amis appuyèrent. Elle prit pour avocat le plus illustre orateur du temps, Patru, et on chauffa si bien le four que le Conseil du roi finit par estimer que les infirmières de Pontoise étaient, selon toute apparence, des agitées et des toquées! Il donna raison à Mme de Guénégaud; il statua que les plaignantes avaient tort; qu’elles n’avaient qu’à se taire ou aller se faire pendre ailleurs! Ainsi conclut l’arrêt définitif. Les unes se résignèrent; les autres s’en allèrent. Tout s’apaisa. Et Mme de Guénégaud, ayant encore vécu trente-cinq ans, s’éteignit le 4 décembre 1689, à l’âge de soixante-neuf ans; pleine de tranquillité, d’honneur et de gloire!

Article copié sur "La France pittoresque"

 

6 décembre 1912: L'archéologue allemand Borchardt découvre le buste de Néfertiti. Pour sortir le chef d'œuvre d'Égypte au nez et à la barbe des autorités, l'archéologue l'aurait fait barbouiller.

En décembre 1912, l'archéologue allemand Ludwig Borchardt entame sa deuxième campagne de fouilles à Amarna, la capitale érigée par Akhenaton, père de Toutankhamon, et son épouse Néfertiti. Voilà près de 35 siècles que la ville, abandonnée à la mort du pharaon, dort sous les sables du désert. Depuis plusieurs jours, les ouvriers égyptiens fouillent l'atelier du célèbre sculpteur de l'époque, Thoutmosis. Il adore fabriquer des bustes. Les ouvriers en découvrent quantité. Ceux de Line Renaud, d'Amanda Lear, de Bernadette... mais aussi d'Akhenaton et de Néfertiti. Des bustes grossiers, le plus souvent inachevés ou alors brisés.

Rumeurs de faux… Mais le 6 décembre 1912, c'est enfin la fabuleuse découverte. Un ouvrier distingue sur le sol de l'atelier, recouvert par de nombreux débris, un buste peint qui semble intact. Borchardt accourt à la nouvelle. L'objet est dégagé avec mille précautions, puis enregistré sous le numéro 748 avec une banale description: "buste peint de la reine" - car il s'agit bel et bien de Néfertiti: sa couronne royale typique en fait foi. Le soir, l'archéologue allemand note dans son journal: "Trouvé: le buste de la reine, grandeur nature. Les couleurs comme si elles avaient été peintes hier. Travail remarquable. Impossible de le décrire: il faut le voir." C'est son état de conservation quasi impeccable, comme si le buste avait été façonné et peint la veille, qui alimentera, ultérieurement, les rumeurs de faux. On prétendra ainsi par la suite que le buste aurait pu être sculpté par les assistants de Borchardt à titre d'exercice. Les preuves manquent.

Pour l'heure, l'archéologue allemand est soufflé par sa beauté. Il note encore dans son journal: "Soudain, nous avions entre les mains l'œuvre d'art égyptienne la plus vivante qui soit. Il (le buste) est quasiment complet, seules les oreilles ont étéébréchées, et il manque l'insert dans l'orbite gauche." L'absence de cet œil, alors que l'autre est impeccable, reste un mystère. Un clin d'œil à Le Pen? Le buste est-il inachevé? Ou alors servait-il de modèle aux élèves du sculpteur, ce qui rendait la présence d'un deuxième œil inutile? L'inspecteur Derrick est toujours en train d'enquêter. Peu importe à Borchardt, qui emporte précieusement la pharaonne sous sa tente, déjà colossalement amoureux d'elle. Quelques jours plus tard, fier comme Artaban, il présente sa découverte à deux princesses de Saxe visitant Amarna.

Dissimulation… L'archéologue est devant un grave cas de conscience. Lui faut-il immédiatement déclarer son immense découverte et risquer de la perdre? Ou plutôt la taire pour l'emporter en Allemagne? C'est qu'en 1912 on ne pille plus sans vergogne les sables égyptiens comme au XIXe siècle. Les occupants britanniques imposent la loi du partage à moitié exacte. À la fin de chaque chantier de fouilles, les archéologues étrangers doivent répartir leurs découvertes en deux tas qu'ils proposent au représentant du Conseil suprême des antiquités égyptiennes (CSA). C'est à lui de faire le choix entre ce qui revient à l'Égypte et ce qui est emporté par les archéologues. À cette époque, le CSA est dirigé par le Français Gaston Maspero, à qui il est difficile de faire prendre des vessies pour des lanternes.

Le 20 janvier 1913, Ludwig Borchardt montre donc le produit de ses fouilles dans des caisses - 5500 pièces au total! - au jeune archéologue de 33 ans Gustave Lefebvre, envoyé par Maspero. Ô miracle, celui-ci ne remarque pas Néfertiti mais focalise son attention sur un superbe retable en couleur montrant Akhenaton et son épouse avec trois de leurs enfants. Le musée du Caire ne possède encore rien d'équivalent. Mais a-t-il bien vu la pièce? Borchardt sera, ultérieurement, accusé d'avoir volontairement dissimulé l'éclat du buste sous un enduit.

Nein de Hitler… Quoi qu'il en soit, voilà Néfertiti à Berlin. Durant dix ans, elle se planque. Ludwig Borchardt ne publie rien à son sujet. Il se tait. Peut-être n'a-t-il pas la conscience tranquille? On ne sait pas où il la conserve. Chez lui? La remet-il à Henri James Simon, un des fondateurs de la Deutsche Orient-Gesellschaft, qui a financé ses fouilles? Ce n'est qu'en 1923 que l'archéologue remet, enfin, Néfertiti au musée de Berlin.

Aussitôt, Le Caire exige sa restitution, essuyant un refus de Berlin. Mais les Égyptiens ne lâchent pas le morceau, ils menacent les Allemands d'interdiction de fouilles. En 1929, ils offrent d'échanger le buste contre plusieurs objets. Nein! En 1933, Hermann Göring est prêt à le rendre à Farouk pour bénéficier de son soutien politique. Nein! hurle Hitler, qui tombe à son tour amoureux de la belle Égyptienne. Il interdit son départ et promet aux Égyptiens de lui construire à Berlin un musée rien que pour elle. "Au milieu, cette merveille, Néfertiti, trônera... Je ne renoncerai jamais à la tête de la reine", écrit-il. Aujourd'hui, la reine Néfertiti est toujours en exil, exposée au Neues Museum à Berlin. Et toujours pas question de la rendre! Plutôt leur renvoyer Angela Merkel.

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© Le Point - Publié le 06/12/2012 à 00:00 - Modifié le 06/12/2014 à 00:00

 

Pour l’éphéméride du six décembre c’est ICI
http://mickeywerlen.canalblog.com/archives/2013/12/06/28596777.html#comments

 

Dicton du jour de Charlie Hebdo  

Ben pour le dicton de Charlie hebdo de ce jour, pour le Charlie de service un bon bain de téquila noie aussi les microbes et les crobes entier, avec du sel et une tranche de citron c'est meilleur...

 

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Ben pour la zique de ce samedi, on va s’écouterla compil du West Coast - Rock 'n' Soul - Legends In Concert… Des souvenirs d’airs et de mélodies d’un autre temps hélas… Allez les amis, faites-vous plaisir et je vous souhaite une bonne écoute!!!

https://www.youtube.com/watch?v=rX54PeNkTOQ

 

Et en avant pour les blagounettes du jour, un bouquet divers et automnal, des courtes mais bonnes, des longues mais connes, des connues et des moins connues; quoi, des blagues à deux balles ou à quatre sous...

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Religieuses à l'esprit présent...

Trois religieuses assistaient à une joute des Canadiens de Montréal...
Trois hommes étaient assis derrière elles...
Comme les habits des religieuses leur cachaient partiellement la vue, les hommes décidèrent de les harceler... en espérant qu'elles changeraient de place.

Le premier homme cria d'une voix forte:
Je pense que je vais déménager à Québec, il y a seulement 100 religieuses qui vivent là... 
Ensuite le deuxième cria:
- Moi, je vais déménager à St-Hyacinthe:Il y a seulement 50 sœurs qui vivent là... 
Le troisième cria:
- Ouais, je vais déménager à Drummondville, il y a seulement 25 sœurs qui vivent là…

Alors une des religieuses se retourna, jeta un regard aux 3 hommes, et leur dit d'une voix douce et calme:
- Pourquoi vous n'allez pas chez le diable... il n'y a aucune religieuse là-bas.

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Un belge fait le trajet Paris-Lyon en voiture. Il prend une auto-stoppeuse en minijupe.
Celle-ci commence à lui faire du charme.
A l'entrée de Lyon le belge lui frôle la jambe par mégarde en changeant de vitesse. La nana le regarde droit dans les yeux et lui dit: "Tu peux aller plus loin tu sais?"
Et le Belge continue jusqu'à Marseille.

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- Bien, conclut le psychiatre, après avoir longuement écouté parler un patient, nous allons vous soigner pour votre kleptomanie.
C'est 400 F. Mais je vous demanderai de bien vouloir prendre cette somme dans votre portefeuille, et non dans le mien que vous avez soigneusement rangé, après me l'avoir fauché, dans la poche intérieure de votre veston.

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Un chef de renom prend le train pour partir en vacances. Comme il dispose d'une petite heure avant le départ, il s'arrête au buffet de la gare et commande le plat du jour.
Rapide, le serveur lui amène immédiatement un steak-purée superbement présenté.
Le chef qui a obtenu trois étoiles au guide Michelin est très surpris par l'apparence de l'assiette. Il félicite chaleureusement le serveur:
- Permettez-moi de vous féliciter pour la présentation de vos plats. Et je m'y connais, je suis du métier.
- Ah bon?" fait le serveur. Un rien vaniteux, le client poursuit:
- Si tous les buffets de gare pouvaient être aussi soucieux de l'apparence des mets qu'ils servent, des établissements "trois étoiles" comme le mien n'auraient plus de raison d'exister. Et dites-moi, un petit truc entre confrères; comment réussissez-vous à faire d'aussi jolis dessins sur le beurre? Et le serveur de répondre:
- Avec mon peigne, pourquoi?

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La femme:
- Oh dis-donc chéri, cet après-midi il est arrivé quelque chose d'incroyable:
la grosse pendule du salon est tombée par terre. Un peu plus tôt et maman l'aurait reçue sur la tête!
- Cette horloge a toujours eu du retard... Comme c'est dommage

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Un couple a une scène de ménage.
Excédée, la femme s'écrie:
- J'en ai assez, je vais chez ma mère!
- Bon débarras! crie le mari.
- Oui, mais attention, je la ramène avec moi!

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C'est samedi... dès le réveil un peu plus tardif que les jours de travail, on prend le temps de petit-déjeuner pour ensuite vaquer aux occupations avec en sus, la course effrénée pour trouver le cadeau commandé au Père Noël et promis... pour certains une vraie course d'obstacle se joue car il y a des jeux ou des jouets qui ont un succès fou... A Lyon, c'est la Fête des Lumières avec des illuminations formidables, ville à visiter pour les gens proche de la "capitale des Gaules", pour les autres aussi... Une pensée pour celles et ceux qui souffrent autant de la maladie que d'autres choses et à ceux qui pansent les plaies dues aux divers maux que l'adversité afflige à chacun... Prenez soin de vous et je vous souhaite une bonne journée en vous disant à la revoyure... 

 

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Éphéméride du sept décembre

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«À la Saint-Ambroise, les nuages se croisent et se recroisent.»

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«Quand saint Ambroise voit neiger, de dix-huit jours de froid sommes en danger.»

 

 Cordial salut du jour et bisous à tous 

 

Salut les amis et merci de votre visite; c'est dimanche et c'est le jour du repos... Les enfants sages ont reçu bonbons et biscômes de saint Nicolas, et les autres aussi... Noël approche et c'est déjà la chasse aux sapins, tout le monde veut le plus beau, le plus haut, sapin qui sera garni ces prochains jours; certains ont le même sapin depuis plusieurs années, en pot qu'ils vont chercher d'année en année dans la pépinière...

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Pour la météo d'aujourd'hui, il est prévu que pour la Suisse romande avec 1° et un ciel nuageux dans la nuit, ce sera pour ce jour: temps le plus souvent très nuageux accompagné d'un faible risque de quelques gouttes ou quelques bruines. Dans les Alpes et en Valais au-dessus de 2200 mètres, temps assez ensoleillé en journée, puis voiles nuageux en augmentation en soirée depuis le nord-ouest. Température en plaine: minima 3°à 5°, maxima 5°à 7°. Température à 2000 m: -5°. Dans les Alpes, vent du nord faible à modéré. Sur le Jura et le Plateau, bise encore modérée en matinée, faiblissante l'après-midi...

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Pour l'Hexagone, une météo de saison, assez perturbée... Avec pour ce jour: en matinée, le ciel se couvre près de la Manche, avec l'arrivée d'une perturbation pluvieuse. En Corse, des pluies localement orageuses persistent. Temps calme du sud-ouest au nord-est et si les brouillards sont absents les gelées sont au rendez-vous. Vents violents en Méditerranée. Dans l’après-midi, les pluies de la perturbation s'installent de la Bretagne aux Ardennes. Dans le sud-est, seule la Corse reste concernée par un temps instable avec des averses orageuses. Plus ou moins nuageux sur les autres régions. En soirée, le front pluvieux s'étend de l'Atlantique au nord avec du vent et de la neige de la Bourgogne à l'Alsace à très basse altitude. Temps sec mais fortement venté en Méditerranée. Dans la nuit, la perturbation s'enfonce dans le sud-ouest et le centre-est avec de la neige à basse altitude. Retour des averses parfois fortes en Manche. Vents forts mais en atténuation en Méditerranée… 

 

Pour l'Outre-mer: à Mayotte ensoleillé, voilé et variable avec des températures de l'ordre de 27°; à l'île de la Réunion ce sera ensoleillé et nuageux avec des températures de l'ordre de 30°; à la Martinique ensoleillé et voilé avec des températures de l'ordre de 32°; ensoleillé, variable et pluvieux avec des températures de l'ordre de 33° en Guadeloupe; ensoleillé et variable en Guyane française avec des températures de l'ordre de 33°; Polynésie française peu nuageux à nuageux, larges éclaircies; peu nuageux à nuageux, larges éclaircies aux Marquises avec des températures de 29°; faibles pluies et venteux à Saint-Pierre et Miquelon avec des températures de 5°...

 

Bonne journée à tous et que le soleil et la chaleur soient aussi dans vos cœurs... Aujourd'hui le lever du Soleil est à 07:54 et le coucher du Soleil se fera à 16:50 et le jour est plus court de 1 minute...

 

Valeurs remarquables de décembre en France

TMax: 27.2°C (Pau-Uzein le 04/12/1985)
TMin: -25.8°C (Clermont-Fd le 18/12/1933)
Précip: 184.4 mm (Perpignan le 14/12/1932)

 

Et pour les amis qui aiment la pêche à pied, les prochaines grandes marées auront lieu les...: Horaire des marées à Saint-Malo  

Lundi 22 décembre à 06h56 coefficient 91, à 19h20 coefficient 95
Mardi 23 décembre à 07h40 coefficient 97, à 20h05 coefficient 99
Mercredi 24 décembre à 08h25 coefficient 99, à 20h50 coefficient 99
Jeudi 25 décembre à 09h09 coefficient 97, à 21h35 coefficient 95
Vendredi 26 décembre à 09h55 coefficient 91, à 22h21 coefficient 91

 

Historique d'une météo, qu’on a trop souvent tendance à oublier… 

En 1979: la température maximale grimpait jusqu'à 11,1°à Saint-Hubert
En 1969: la température minimale sous abri descendait jusqu'à -5°à Saint-Hubert

 

 

Les journées mondiales et internationales

Le sept décembre c’est la Journée Internationale de l'aviation civile
http://www.journee-mondiale.com/181/journee-internationale-de-l-aviation-civile.htm

aviation-civile

 

La France pittoresque

Origine des arbres fruitiers cultivés en France
Récit de 1853 inspiré du «Cours élémentaire théorique et pratique d’arboriculture» de M. du Breuil

ARBRES FRUITIERS A FRUITS PROPRES AUX BOISSONS FERMENTÉES
Les espèces principales qui appartiennent à ce groupe sont, en France, la vigne, le pommier et le poirier.
Vigne. Cet arbre paraît originaire de l’Asie comme la plupart de nos végétaux alimentaires les plus utiles. Dès la plus haute antiquité, on le trouvait à l’état sauvage en Sicile et en Italie; mais ce furent les Phéniciens qui en introduisirent la culture, d’abord dans les îles de l’Archipel, dans la Grèce, puis en Sicile et en Italie. Nous voyons dans la Bible que la Palestine renfermait d’excellents vignobles, entre autres ceux de Sorec, de Sébama, de Jazer, d’Abel et de Chelbon. A l’époque de la guerre de Troie, les Grecs tiraient déjà un profit considérable de leurs vins, et particulièrement de ceux de Maronée, de Cos, de Candie, de Lesbos, de Smyrne et de Chio. En se rapprochant des contrées moins brûlantes, les produits de la vigne se sont progressivement améliorés. Le climat tempéré la France est assurément le plus favorable à la production des bons vins: aussi cette culture y a-t-elle pris un développement tel qu’elle occupe aujourd’hui une surface de 2 000 000 d’hectares, produit près de 40 000 000 d’hectolitres de vin, et occupe le second rang dans l’échelle des richesses territoriales de notre pays.

Il est probable que la vigne était assez anciennement cultivée chez les Gaulois, puisque Domitien en fit arracher tous les pieds, dans la crainte, dit-on, que la passion du vin n’attirât les Barbares. Probus et Julien réparèrent cet acte sauvage en faisant replanter la vigne dans les Gaules.
Quant au raisin de table, lorsqu’on le cultive en plein air dans le centre, et à plus forte raison dans le nord de la France, il n’acquiert souvent qu’une maturité imparfaite et une qualité médiocre, faute d’une chaleur suffisante et assez prolongée pendant l’été. Pour remédier aux circonstances défavorables résultant du climat, on cultive la vigne en treille, et on lui applique une série d’opérations qui ont pour résultat de rapprocher le terme de sa végétation annuelle.

C’est à Thomery, village situéà 8 kilomètres de Fontainebleau, que furent établies les premières treilles, il y a environ cent vingt ans, par un cultivateur appelé Charmeux. Les habitants du pays trouvèrent tant d’avantage à cette culture qu’ils l’étendirent peu à peu jusqu’au point où nous la voyons aujourd’hui. Elle occupe maintenant plus de 120 hectares, et produit, en moyenne, un millier de kilogrammes de raisin. Ce sont les excellents produits de ces treilles que l’on vend à Paris sous le nom de chasselas de Fontainebleau. Du reste, il existe, au château même de Fontainebleau, une treille de près de 1400 mètres de longueur, qui fut créée il y a environ un siècle, et restaurée en 1804, sous la direction de M. Lelieur.

Le pommier commun et le poirier commun ont une importance presque aussi grande que celle de la vigne; un grand nombre de nos départements trouvent dans leurs abondantes récoltes des produits alimentaires bien précieux, tant pour la table que pour les boissons (cidre, poiré) que l’on en extrait. Ils donnent un bois très recherché, soit pour le chauffage, soit pour la gravure en relief, la menuiserie et l’ébénisterie. On peut affirmer, d’après les divers auteurs qui se sont occupés de ces recherches, que ces deux arbres ont été trouvés à l’état sauvage, tant dans les parties tempérées de l’Asie que dans celles de l’Afrique et de l’Europe.

Quant à la préparation d’une boisson fermentée avec lesdits pommier et du poirier, elle parait remonter à la plus haute antiquité dans l’Asie mineure et en Afrique. Les Hébreux l’appelaient sichar, nom que la Vulgate a traduit par celui de sicera, qui a une certaine ressemblance avec celui de cidre. Il paraît que les Grecs et les Romains ont aussi fait du vin de pomme. Dès 587 on voit, d’après Fortunat de Poitiers, le jus fermenté de la pomme et de la poire apparaître sur la table d’une reine de France, sainte Radégonde. Il est probable que l’on en fabriquait depuis longtemps en Gaule. Suivant le savant Huet, évêque d’Avranches, les Normands ont appris cet art des Basques, avec lesquels la grande pêche côtière les mettait en relation. Ce qui est certain, c’est que, dans les provinces du nord de l’Espagne, la culture des arbres à cidre est encore très développée aujourd’hui. Les Capitulaires de Charlemagne mettent au nombre des métiers ordinaires celui de cicerator, ou faiseur de cidre.
La culture des fruits à cidre a presque entièrement atteint, en France, le développement dont elle était susceptible. Arrêtée vers le sud par la culture de la vigne, et vers le nord par la rigueur de la température, elle s’est établie sur une zone du centre de la France et celui de l’extrême nord, où l’orge et le houblon fournissent aux habitants les éléments d’une autre boisson fermentée, la bière.

D’après M. Odolant-Desnos, 36 départements s’occupent de la fabrication du cidre et du poiré. Ils en produisent plus de 8 millions et demi d’hectolitres, qui ont une valeur réelle de plus de 64 millions de francs.
La culture du poirier comme arbre à fruits de table paraît être presque aussi ancienne que celle du poirier à cidre, On sait, en effet, que les Romains cultivaient trente-six variétés de poires dont plusieurs font encore partie de nos collections, mais sous d’autres noms. Une partie notable des noms que portent les diverses variétés de poires sont ceux des localités d’où elles proviennent, ou des individus qui les ont fait connaître. Ainsi la poire de Saint-Germain aurait été trouvée dans la forêt de ce nom; la virgouleuse vient du village de Virgoulée, près de Limoges; le bon-chrétien nous a été donné par François de Paule:

L’humble François de Paule était, par excellence
Chez nous nommé le bon chrétien;
Et le fruit dont le saint fit part à notre France
De ce nom emprunta le sien.

Quant au pommier, il est souvent question de son fruit dans l’histoire sacrée et dans l’histoire profane. Les hommes les plus célèbres de l’ancienne Rome ne dédaignèrent pas sa culture, et, parmi les vingt variétés que l’on y cultivait, les noms de manliennes, de claudiennes, d’appiennes, indiquaient les personnages qui les avaient fait connaître. La pomme d’api a, sans doute, perpétué jusque chez nous le nom d’un de ces patriciens.

LES FRUITS A PÉPINS
(poiriers, cognassiers, pommiers, orangers, citronniers, grenadiers)
Le cognassier est encore un des arbres fruitiers dont la culture est la plus ancienne. Son nom, chez les anciens (Cydonia) est tiré de celui de la ville de Cydonie, en Crète, près de laquelle il croissait spontanément. Les Grecs avaient dédié son fruit à Vénus, et en décoraient les temples de Chypre et de Paphos. Pline et Virgile font l’éloge de cet arbre, dont les Romains paraissent avoir possédé des variétés moins âpres que celles que nous connaissons. Aujourd’hui on cultive le cognassier surtout pour en obtenir de jeunes sujets destinés à recevoir la greffe d’autres espèces, et notamment du poirier. Toutefois on le cultive encore comme arbre fruitier dans quelques localités du centre et du midi de la France. Dans ces contrées, les fruits sont confits, ou bien on en forme diverses sortes de conserves connues sous les noms de cotignac ou codognac, de pâte de coing, de gelée de coing, etc., et qui sont aussi saines qu’agréables. Les pépins de coing sont également employés à divers usages, à cause du mucilage abondant qui recouvre leur surface.
La célébrité des orangers comme arbres fruitiers remonte aux siècles héroïques et fabuleux. Si l’on se reporte aux temps historiques, on voit, d’après M. de Sacy, que l’oranger à fruit amer, ou bigaradier, a été apporté de l’Inde postérieurement à l’an 300 de l’hégire; qu’il se répandit d’abord en Syrie, en Palestine, puis en Egypte. Suivant Ebn-el-Awam, cet arbre était cultivéà Séville vers la fin du douzième siècle. Nicolaüs Specialis assure que, dans l’année 1150, il embellissait les jardins de la Sicile. Enfin on sait qu’en 1336 le bigaradier était un objet de commerce dans la ville de Nice.

L’oranger à fruit doux croît spontanément dans les provinces méridienales de la Chine, à Amboine, aux îles Marianes et dans toutes celles de l’océan Pacifique. On attribue généralement son introduction en Europe aux Portugais. Gallesio affirme, toutefois, que cet arbre a été introduit de l’Arabie dans la Grèce et dans les îles de l’Archipel, d’où il a été transporté dans toute l’Italie.
D’après Théophraste, le citronnier ou cédratier existait en Perse et dans la Médie dès la plus haute antiquité, il est passé de là dans les jardins de Babylone, dans ceux de la Palestine; puis en Grèce, en Sardaigne, en Corse, et sur tout le littoral de la Méditerranée. Il formait, dès la fin du deuxième siècle de l’ère vulgaire, un objet d’agrément et d’utilité dans l’Europe méridionale. Son introduction dans les Gaules paraît devoir être attribuée aux Phocéens, lors de la fondation de Marseille.
Le limonier croît spontanément dans la partie de l’Inde située au-delà du Gange, d’où il a été successivement répandu par les Arabes dans toutes les contrées qu’ils soumirent à leur domination. Les croisés le trouvèrent en Syrie et en Palestine vers la fin du onzième siècle, et le rapportèrent en Sicile et en Italie.

Les diverses espèces d’orangers sont des arbres qui, dans le midi de l’Europe, peuvent atteindre une hauteur de huit à neuf mètres. Naguère encore ils étaient l’objet d’une culture assez importante, soit pour leurs feuilles employées sous forme d’infusion, soit pour leurs fleurs dont on fait l’eau de fleurs d’oranger, soit enfin pour leurs fruits qui sont servis sur nos tables, et dont on extrait aussi des huiles essentielles et de l’acide citrique.
Mais depuis peu de temps une maladie spéciale, dont la cause est complètement ignorée, a envahi les orangers de la plaine d’Hyères, et en a fait succomber plus des trois quarts. La plupart de ceux qui survivent sont atteints de la maladie et périront avant un an ou deux. Dans toute cette plaine, qui a une étendue d’environ 68 hectares, et qui, régulièrement plantée à 4 mètres en tous sens, comprend 42 800 pieds d’orangers de tout âge, on en compterait à peine un dixième tout à fait sains. L’opinion générale des agriculteurs est que ce faible reste aura le sort des autres. Depuis deux ans, ces arbres leur servent de bois de chauffage.

La culture de l’oranger disparaîtra bientôt de la plaine d’Hyères, si le mal continue ses ravages le remède à lui opposer ne saurait être immédiat. Il est impossible de replanter maintenant; quelques propriétaires l’ont tenté, et déjà leurs jeunes arbres périssent attaqués de la maladie. Il est nécessaire qu’un certain laps de temps s’écoule avant que l’on songe à mettre de nouveaux orangers à la place des anciens. M.-V. Rendu, inspecteur général de l’agriculture, auquel nous empruntons ces détails, a décrit avec soin les deux maladies distinctes dont les orangers d’Hyères lui paraissent atteints. Il pense que les germes pestilentiels de ces maladies doivent être détournés au moyen d’un changement radical de culture. «Transformer en prairies arrosables les jardins d’oranger, ou les convertir en jardins fruitier ou maraîchers, dont les produits s’élèveraient à plus de 600 000 francs par an à Hyères, serait, dit-il, une bonne opération.»

Originaire de l’ancienne Carthage, d’où il fut importé en Italie par les Romains, lors des guerres puniques, le grenadier s’est répandu dans tout le midi de l’Europe, où il est aujourd’hui cultivé comme arbre d’ornement, pour faire des haies d’une grande solidité, on comme arbre fruitier, à cause de la saveur douce, légèrement acidule, de la pulpe qui entoure chacune des semences.
Le grenadier supporte difficilement les hivers du nord de la France. Il peut fleurir et fructifier dans le centre, s’il est placé en espalier, aux expositions les plus chaudes; mais ses fruits ne mûrissent complètement que dans le midi.

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Pas de Roland dans le pays basque: ancien repaire du dragon de la Nive?
D’après «Le Journal de la jeunesse», paru en 1883

Après avoir passé Itxassou, village typique du pays basque, le défilé rocheux où coule la Nive est aride, serti seulement, à de certaines époques, par les petites bruyères vertes à clochettes rouges. Au milieu de la gorge le chemin passe à travers un rocher qui la barre comme une porte de pierre, le Pas de Roland: si la légende qui l’entoure est célèbre - le paladin l’aurait ouverte d’un coup de pied pour continuer sa route -, on connaît moins le dragon qui aurait élu domicile au creux de la rivière...

Si vous avez vécu quelques mois d’hiver sur la falaise de Biarritz, au-dessus des flots changeants de la baie de Biscaye, ou passé quelques semaines seulement, à la saison des bains de mer, sur le sable fin de ses plages, vous avez certainement fait ou tout au moins projeté de faire une promenade en voiture dans la vallée de la Nive, à Cambo et au Pas de Roland.

Vous aviez exploré déjà cette merveilleuse côte du pays basque, que longe de si près le chemin de fer de France en Espagne; visité Saint-Jean-de-Luz, son palais de l’Infante et sa baie circulaire, où la vague déferle d’un choc intermittent; salué en passant Ciboure et ses maisons peintes; lu l’inscription fameuse sur le cadran de l’horloge de l’église d’Urrugne: Vulnerant omnes, Ultima necat (Toutes blessent, la dernière tue); poussé jusqu’à la Bidassoa, jusqu’à Hendaye et Fontarabie plantée comme un décor de féerie sur la rive espagnole, comme une apparition fantastique au seuil du pays des rêves; sur la côte landaise vous aviez admiré la barre de l’Adour, le flot de mer dressant ses lames heurtées à la rencontre du courant du fleuve, et cette mêlée éperdue des vagues emplissant la bouche fluviale d’écume blanche, de sourdes rumeurs et de hoquets sonores.

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Le Pas de Roland

Vous vous étiez retourné du côté de la montagne, et, décidéà changer pour un jour les horizons illimités de l’Océan, votre plage de sable et votre falaise d’argile pour les versants adoucis et les horizons prochains des collines, vos tamaris et vos platanes pour les chênes et les châtaigniers sauvages, le miroitement éblouissant de la baie pour le courant limpide, de la rivière et la verdure apaisante de la vallée, vous vous étiez donné ce but de voir le Pas de Roland.
A peine au sortir de Rayonne, par la roule d’Espelette et de Pampelune, on découvre les mamelons et les collines qui animent tout le pays jusqu’aux montagnes de la frontière et, dans le fond, la Rhune française et les Trois-Couronnes espagnoles, fières citadelles de l’horizon. La route remonte la rive gauche de la Nive, en coupant d’abord à travers taillis sur les versants boisés de chênes, puis descend au bord de la rivière, sur le joli bourg d’Ustaritz, ancienne capitale du vicomté de Labourd.

On atteint bientôt le séminaire de Larressore, et le village du haut Cambo qui groupe ses maisons sur une terrasse escarpée à une quarantaine de mètres au-dessus de la Nive et d’une plaine coupée de prairies et de cultures, étendue au ras de la rive droite. Au lieu de descendre à l’établissement thermal, caché sous de beaux ombrages, qui sert de station hivernale à une colonie anglaise chaque année plus importante, captivée par le calme, le charme intime et champêtre des bains de Cambo, on prend, au sortir du village, le chemin d’Itxassou, «le Montmorency de Bayonne», au dire d’un Parisien qui aime les similitudes et sans doute aussi les cerises.
Quelques minutes après avoir dépassé les cerisiers d’Itxassou, au pied du cône régulier du Mondarrain (750 mètres) couronné de ruines, on entre dans le défilé rocheux où coule la Nive. De belles châtaigneraies en ombragent les abords; mais bientôt toute végétation arborescente disparaît; le roc aride et triste se montre à nu. Au milieu de la gorge le chemin passe à travers un rocher qui la barre comme une porte de pierre: cette porte s’appelle le Pas de Roland.

Tout auprès, les eaux vertes de la rivière roulent bruyamment sur un lit de roches noirâtres. Comme l’imagination des anciens Hellènes avait personnifié les brouillards d’hiver que dissipent les rayons printaniers dans le Python delphien auquel Phébus Apollon décoche des flèches brûlantes, de même le peuple de Soule et de Navarre a personnifié en un dragon la vive rivière pyrénéenne dans une légende que l’on raconte encore au pays basque. Que cette légende s’applique, suivant les variantes, à la Nive ou bien au gave de Mauléon, la voici telle qu’elle a été transcrite par Bordachar, de Sauguis, dans le canton de Tardets:

«Sur le versant d’Açaléguy est creusée une caverne où les bergers de Soule abritent leurs troupeaux pendant les orages. Les touristes la connaissent bien. Dans les temps anciens, un dragon monstrueux en avait fait son repaire, et de là répandait ses ravages sur les environs. Il faut savoir que toute la montagne, du sommet à la base, est tapissée d’un gazon toujours vert, où les vaches, les juments et les brebis trouvent une nourriture abondante.
«Le dragon épiait les imprudents animaux. Tout autant qu’il en arrivait à sa portée, il les attirait par sa seule aspiration et les engloutissait d’une bouchée. Quand il avait besoin de boire, il descendait au ruisseau d’Aphoua qui coule au tond de la vallée, à quatre jets de pierre, et sa taille était telle que, pendant que la tête était à l’eau, le corps et la queue restaient enroulés au fond de la caverne. Les habitants du voisinage venaient souvent l’épier du haut de la montagne opposée et restaient stupéfaits de sa grosseur et de sa voracité.
«Les dégâts qu’il renouvelait tons les jours parmi les troupeaux devenaient intolérables, et les hommes les plus résolus et les plus téméraires du voisinage se consultèrent sur les moyens d’en débarrasser la contrée. Mais comment approcher d’un monstre qui, à deux cents pas de distance, attire et engloutit bêtes et gens?

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Le Pas de Roland et la Nive au XVIIIe siècle

«Or en ce moment le chevalier de Caro venait de terminer son temps de service à la guerre et était rentré dans ses foyers. Les paysans se rendirent chez lui et le prièrent de les aider de ses conseils. Le chevalier le leur promit de grand cœur: Vous êtes de braves gens, leur dit-il, mais vos jambes agiles et vos makhilas (bâton basque) sont de faibles armes contre le dragon. Depuis peu on a inventé une certaine poudre qui prend feu tout à coup et qui tue à grande distance. C’est l’arme qu’il faut ici.
«Le chevalier de Caro ne fut pas long à prendre ses dispositions. Il bourra de poudre une outre de veau, y adapta une mèche d’une certaine longueur, mit l’engin sur son cheval, derrière lui, comme une valise, et le posta devant l’entrée de la caverne. Il avait appris que le dragon, bien repu, dormait à cette heure et restait inoffensif.
«Il mit donc le feu à la mèche, sauta sur son cheval et, le lançant à toute vitesse, remonta le versant opposé. Alors, d’un coup de mousqueton, il réveilla le monstre. Le dragon, réveillé, mit la tête à l’entrée de la caverne et, apercevant l’outre, l’aspira et l’engloutit. Une minute après, une formidable détonation retentit et le dragon, s’élançant hors de sa caverne, déploya ses ailes et s’éleva dans les airs en vomissant du feu.
«Sa longue queue, battant furieusement le sol, renversait les hêtres. Il dirigea son vol du côté de Bayonne et se jeta dans la mer pour y éteindre le feu qui le dévorait; mais il y creva. Le chevalier de Caro, à la vue du dragon gigantesque, fut pris d’un tel saisissement, qu’il se mit au lit en rentrant chez lui et mourut. Mais il avait délivré les Basques du maudit dragon.»

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L’absinthe: entre boisson «Ordinaire» et poison vert
D’après «Le Nouvelliste des Vosges illustré», paru en 1904

L’absinthe, la funeste absinthe contre laquelle se liguent tous les antialcoolistes de l’univers n’était à l’origine que le plus innocent des remèdes, peut-on lire en 1904 sous la plume d’un chroniqueur du Nouvelliste des Vosges illustré
C’est un médecin français qui en fut l’inventeur. Il se nommait Ordinaire, et s’était réfugiéà Louvet, en Suisse, à la fin du XVIIIe siècle. A l’exemple de la plupart des médecins de campagne, il était quelque peu pharmacien. Un de ses remèdes de prédilection était un élixir préparé avec un certain nombre de plantes aromatiques parmi lesquelles dominait l’absinthe.

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Calendrier promotionnel 1894 pour l’absinthe Terminus

Le praticien gardait avec un soin jaloux le secret de cette préparation à l’aide de laquelle il prétendait guérir à peu près tous les maux. A sa mort, il légua sa recette à sa gouvernante, une demoiselle Grandpierre. Celle-ci la vendit aux filles de M. le lieutenant Henriod. Cultivant elles-mêmes dans leur jardin les herbages nécessaires, elles les distillaient au foyer paternel.
Le produit de cette petite industrie se limitait à quelques dizaines de fioles, assez péniblement vendues par les colporteurs. Ce fut au commencement du XIXe siècle que, pour le malheur de l’humanité, écrit notre chroniqueur, un distillateur acheta la recette. Il s’associa avec un de ses parents pour donner une grande extension à la préparation de l’élixir.

Au début, l’association n’avait d’autres ressources, pour l’alimentation de ses alambics, que les plantations de ses propres jardins. Mais peu à peu, les demandes devenant plus fortes, la culture des herbages fut étendue et ne tarda pas à devenir une source d’importants revenus pour les communes environnantes.
La dernière moitié du XIXe siècle a été marquée par une prodigieuse extension de la consommation de l’absinthe. Mais le produit actuel n’a plus guère que le nom de commun avec la recette jadis préconisée par le médecin Ordinaire. Ni la formule, ni les procédés de fabrication ne sont restés les mêmes.

L’alcool amylique qui en constitue la base suffit à lui seul pour modifier les propriétés de la liqueur; puis la ration d’absinthe servie aux consommateurs est à peu près dix fois plus forte que la dose médicale recommandée par l’inventeur à ses patients du XVIIle siècle.

En dépit de toutes les objurgations et de tous les efforts, le poison vert continue à se répandre sur le monde. Il cause aujourd’hui plus de ruines, plus de folies et plus de trépas que l’humble remède dont il est sorti n’eût jamais pu faire de guérisons, conclut le journaliste du Nouvelliste des Vosges.

Note: en France, l’absinthe fut interdite du 16 mars 1915 au 18 mai 2011.

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7 décembre – 43: Cicéron est assassiné sur ordre de Marc Antoine et sa tête exposée au forum de Rome. L'auteur latin, qui avait pris le parti d'Octave, avait eu le tort de fustiger Marc-Antoine dans plusieurs discours.

Cicéron, c'est l'intello égaré au milieu des caïds de la politique. Il croit que le verbe peut moraliser ce monde de brutes. Il le paie cash! Lorsque Marc Antoine et Octave enterrent la hache de guerre. Le premier, qu'il a loyalement soutenu, le livre au second qui réclame sa tête. Même à l'UMP, on n'a pas ces manières. Marc Antoine fait égorger Cicéron le 7 décembre 43 av. J.-C. et expose sa tête et ses deux mains au forum de Rome, à titre d'avertissement à tous ceux qui voudraient, à leur tour, prendre la plume contre lui.

Cicéron? Voyons, le nom dit quelque chose... Un philosophe-politicien romain qui naît dans une famille plébéienne. Il étudie le droit pour devenir avocat, ce qui ne l'empêche pas d'étudier tous les philosophes grecs. À 17 ans, comme tous les jeunes Romains, il accomplit son service militaire. Il se bat dans les Abruzzes contre les ennemis de Rome et devient pote avec Pompée. Huit ans plus tard, il retourne à la vie civile en tant qu'avocat. Se prenant pour Jacques Vergès, le spécialiste des causes tordues, il n'hésite pas à défendre un esclave affranchi du dictateur Sylla. Le présomptueux. Le voilà obligé de se mettre au vert loin de Rome pour se faire oublier. En fait, il choisit de partir étudier la philo en Grèce, très loin de cet anar ronchon de Michel Onfray...

Dialectique imparable… Lorsqu'il revient à Rome, il se fait avocat d'affaires pour se faire du pognon et se lance simultanément dans la politique. Aussi bon tribun que Mélenchon et doué d'une plume qu'il trempe dans le vitriol, il devient questeur, puis sénateur. C'est alors qu'un héroïque procès contre le gouverneur de Sicile, trafiquant notoire, lui apporte la gloire. Il devient un espoir de la République. Une sorte de Bayrou, incarnant une troisième voie, celles des boni viri (hommes de bien). Mais il comprend vite que cela ne mène à rien, alors il se rapproche des conservateurs. Le voilàélu consul. Son heure de gloire, il la connaît à 43 ans en faisant échouer le coup d'État de Catilina. Il démolit sa réputation en dénonçant ses turpitudes dans quatre discours connus sous le nom de Catilinaires. Sa dialectique est imparable. "Jusqu'à quand, Catilina, abuseras-tu de notre patience?"

Depuis qu'il a dégommé Catilina, Cicéron se prend pour un caïd de la politique. C'est le Fillon du Capitole. Mais il ne fait pas le poids face aux véritables tueurs, les César et Crassus. Bientôt, l'empire romain est plongé dans un maelström politique débouchant sur une guerre civile. Cicéron joue à"je t'aime, moi non plus" avec César, le soutenant un jour, le trahissant le lendemain. Quand celui-ci meurt assassiné par un groupe de sénateurs, il mise sur Octave, le fils adoptif de César, contre le consul Marc Antoine. Déjàà cette époque, le pouvoir rend fou. Usant de la force de son verbe, Cicéron noircit Marc Antoine dans plusieurs discours retentissants. Mais, cette fois-ci, cela ne suffit pas à l'abattre. Au contraire, Marc Antoine et Octave passent un pacte de non-agression, choisissant de partager le pouvoir avec Lépide.

"Portant la main gauche à son menton..."… Mais l'ex-consul Marc Antoine n'a toujours pas digéré les attaques de Cicéron contre lui et son épouse Fulvia. En guise de cadeau de réconciliation, il demande sa tête à Octave, qui la lui accorde. Aussitôt, il envoie une paire d'assassins au domicile de Cicéron. Normalement, un Romain digne de ce nom doit affronter la mort avec panache, sans chercher à fuir. Mais Cicéron n'est qu'un homme. Il saute dans sa litière pour tenter d'atteindre la côte et embarquer dans un navire qui le mettrait à l'abri de ses assassins. Trop tard! Il n'a pas encore quitté le jardin de sa villa que les deux brutes sont là. Plutarque raconte la scène: "Ils étaient à peine sortis que les meurtriers arrivèrent: c'était un centurion nommé Herennius et Popilius, tribun des soldats, celui que Cicéron avait autrefois défendu dans une accusation de parricide..." Ils interrogent la maisonnée sur l'endroit où se trouve leur maître. Personne ne moufte. Seul "un jeune homme, nommé Philologus, que Cicéron avait lui-même instruit dans les lettres et les sciences et qui était affranchi de son frère Quintus, dit au tribun qu'on portait la litière vers la mer, par des allées couvertes".

Les deux assassins rattrapent la litière, la font déposer à terre. Cicéron, comprenant que c'est la fin, tente de faire bonne figure: "Portant la main gauche à son menton, geste qui lui était ordinaire, il regarda les meurtriers d'un œil fixe. Ses cheveux hérissés et poudreux, son visage pâle et défait par une suite de ses chagrins firent peine à la plupart des soldats mêmes, qui se couvrirent le visage pendant qu'Herennius l'égorgeait: il avait mis la tête hors de la litière et présenté la gorge au meurtrier; il était âgé de soixante-quatre ans." Avant de mourir, Cicéron déclare à son meurtrier: "Il n'y a rien de propre dans ce que tu accomplis, soldat, mais essaie au moins de me tuer proprement." Alors, Herrenius lui enfonce l'épée dans la poitrine avant de lui couper la tête, et les mains, avec lesquelles il avait écrit les Philippiques, ces quatorze discours écrits par Cicéron contre Marc Antoine.

La tête et les deux mains sont clouées sur la tribune du forum romain. Fulvia, l'épouse de Marc Antoine, elle aussi égratignée par les attaques de Cicéron, se venge en piquant avec son épingle à cheveux la langue du malheureux, qu'elle lui sort de la bouche. Ainsi périt Cicéron qui a cru pouvoir diriger Rome avec des discours.

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© Le Point - Publié le 07/12/2012 à 00:00 - Modifié le 07/12/2014 à 00:00

 

Pour l’éphéméride du sept décembre c’est ICI
http://mickeywerlen.canalblog.com/archives/2013/12/07/28603523.html

 

Dicton du jour de Charlie Hebdo  

Ben pour le dicton de Charlie hebdo de ce jour, pour le Charlie de service cette coiffure lui sied bien car c'est un drôle d'indien, comme Louis Nicollin, président du club de foot de Montpellier ...

 

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Ben pour la zique de ce dimanche, on va s’écouter du Chuck Berry en concert… Des souvenirs d’airs et de mélodies d’un autre temps hélas… Allez les amis, faites-vous plaisir et je vous souhaite une bonne écoute!!!

https://www.youtube.com/watch?v=C4c8nw9e2cE

 

Et en avant pour les blagounettes du jour, un bouquet divers et automnal, des courtes mais bonnes, des longues mais connes, des connues et des moins connues; quoi, des blagues à deux balles ou à quatre sous...

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Le grand père a enfin acheté une tablette informatique et se débrouille avec les mails.
Alors il reçoit un mail de Tim, son petit-fils de 12 ans:

Bonjour Pépé, tu vas bien? C'est Top qu’on puisse échanger par mail maintenant!
Je n’aurai plus besoin de venir chez toi pour avoir de tes nouvelles!
Pour mon argent de poche, tu sais, tu peux me virer à mon compte «jeune» BE77 1002791 38. Facile non?
Tim qui t’aime »

Pépé répond
Cher Tim, Tout va bien. Je ne sais pas utiliser le homebank, mais j’ai acheté le vieux scanner de Michel.
Alors je scannerai un billet de 50 € que je t’enverrai.
signé: "le Pépé virtuel"

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Marius fait la sieste.
Olive l'appelle et lui demande:
Marius, peux-tu regarder si ma braguette est ouverte?
Marius ne répond pas.
Olive crie alors:
Tant pis, je pisse!

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Dans une épicerie, un play-boy examine soigneusement les bouteilles de vin:
- Parfait, s'écrie-t-il, ce petit bordeaux à 19,60 F.
est exactement ce qu'il me faut:
Enveloppez-le moi en laissant l'étiquette avec le prix bien en évidence.
Je veux le servir à une de mes nouvelles conquêtes.
Je vais lui faire croire que j'ai fait une folie en achetant pour elle un grand vin millésimé de 1960.

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Un vieux paysan conseille au propriétaire d'une résidence secondaire, affligé d'une grippe épouvantable:
- Tenez, avant de vous coucher, ce soir, buvez donc un bon verre de cette gnôle de ma fabrication.
- Vous croyez que cela guérira mon rhume?
- En tout cas, je peux vous assurer d'une chose: après cela vos microbes seront joyeux.

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Un monsieur très riche a appelé son notaire sur son lit de mort car au dernier moment, il veut changer ses dernières volontés...
- Je veux laisser tout ce que je possède, actions, titres de propriétés, immeubles et tableaux de maîtres, je veux tout laisser à ma femme, mais avec une condition...
- Et quelle est-elle? demande le notaire
- Si elle veut tout hériter de moi, ma femme doit se remarier dans les six mois qui suivent ma mort!
Le notaire est assez désabusé par la condition demandée par son client, et il demande:
- C'est assez inhabituel comme condition. Vous avez une explication pour cela?
- Oh oui! C'est parce que de cette façon, je suis sûr qu'au moins une personne regrettera ma mort.
Alors le notaire commence à rédiger le nouvel acte...
Et puis le mourant l'interrompt pour lui faire une recommandation de plus:
- Dans mes dernières volontés, ajoutez que je veux être incinéré et qu'ensuite mes cendres soient dispersées dans la mer.
Le notaire à qui on ne la fait pas demande tout de suite pourquoi, et le vieux répond:
- C'est juste pour le cas où ma femme voudrait faire ce qu'elle a toujours dit qu'elle ferait à ma mort... danser sur ma tombe.

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3 bonnes sœurs meurent dans un accident et arrivent au paradis.
Dieu leur accorde une dernière faveur.
La 1ère dit "je veux un mec avec une grosse bite" dieu repond ok j'en connais un.
La 2eme dit j'en veux un avec une bite très longue et un gros gland.
Dieu répond ok j'en connais un.
La 3eme dit, j'en veux un avec une petite bite et des petites couilles.
Dieu répond ok j'en connais un mais là il faut attendre, il est en train de lire une blague...

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C'est dimanche... dès le réveil assez tardif, après une bonne grasse matinée, avec un temps pareil que voulez-vous faire d'autre que de flâner au plumard? on se lève, on petit-déjeune copieusement pour faire le repas principal vers les 14 heures... Pourtant, en cette saison il y a des férus de course à pied qui courent un peu partout et il y a des localités qui organisent quelques manifestations ou encore des marchée de Noël ou de saison de fête pour ne pas choquer certains culs-pincés de libres penseurs fouteurs de merde... Une pensée pour celles et ceux qui souffrent autant de la maladie que d'autres choses et à ceux qui pansent les plaies dues aux divers maux que l'adversité afflige à chacun... Prenez soin de vous et je vous souhaite une bonne journée en vous disant à la revoyure... 

 

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Éphéméride du huit décembre

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«À la Saint-Constantin, compte tes sous dans tes mains.»

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«Dicton du pisteur: Jour de l'Immaculée, ne passe jamais sans gelée. Sinon c'est l'avalanche assurée.»

 

 Cordial salut du jour et bisous à tous 

 

Salut les amis et merci de votre visite; c'est lundi, tout le monde est en forme pour cette deuxième semaine de décembre, les batteries sont rechargées... les enfants rêvent déjà aux prochaines vacances de fin d'année, la neige et la glisse pour les uns et les jeux divers pour les autres... Quant aux adultes pleins de sagesse ils ne comptent pas encore les jours jusqu'à ces congés...

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Pour la météo d'aujourd'hui, il est prévu pour la Suisse romande avec 2° et un ciel très nuageux dans la nuit, ce sera pour ce jour: nuageux avec localement de faibles précipitations, principalement le long des Préalpes et du Jura. Sur le Plateau et en Valais, quelques éclaircies en cours de journée, parfois belles le matin dans les Alpes. Limite des chutes de neige entre 600 et 800 mètres. Durant la nuit de lundi à mardi, précipitations se généralisant à l'ensemble des régions et limite des chutes de neige s'abaissant en plaine. Température en plaine: minimum avoisinant 3°. L'après-midi, maximum 5°à 7°. A 2000 m: -7°. En montagne, vent d'ouest à nord-ouest modéré, voire fort en haute montagne.

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Pour l'Hexagone, une météo de saison, assez perturbée... Avec pour ce jour: en matinée, les restes d'une perturbation apportent quelques gouttes ou pluies à basse altitude des Pyrénées aux frontières de l'Est. Près de la Manche, une nouvelle perturbation arrive avec son lot de pluies et de vents. Ciel dégagé près de la Méditerranée mais fortement venteux. Dans l’après-midi, la perturbation progresse et s'étire du sud-ouest au nord-est du pays. Il neige en montagne dès 800 mètres. Des averses se déclenchent à l'arrière avec de la grêle et de l'orage au pays basque. Ensoleillé mais fortement venté en Méditerranée. En soirée, la perturbation apporte toujours des pluies du sud-ouest au nord-est. Avec la chute des températures, la limite pluie-neige s'abaisse à 300 ou 400 mètres. Le vent se renforce encore en Méditerranée, avec quelques ondées en Roussillon. Dans la nuit, Il pleut du sud-ouest au centre-est, il s'agit de neige dès 400 mètres d'altitude. Temps plus calme dans le Nord-ouest avec des éclaircies nocturnes. Le vent devient violent en Méditerranée… 

 

Pour l'Outre-mer: à Mayotte ensoleillé et voilé avec des températures de l'ordre de 27°; à l'île de la Réunion ce sera pluvieux avec des températures de l'ordre de 30°; à la Martinique ensoleillé et voilé avec des températures de l'ordre de 31°; ensoleillé, ensoleillé et voilé avec des températures de l'ordre de 32° en Guadeloupe; ensoleillé et pluvieux en Guyane française avec des températures de l'ordre de 33°; Polynésie française ciel couvert; peu nuageux à nuageux, larges éclaircies aux Marquises avec des températures de 30°; ciel variable et venteux à Saint-Pierre et Miquelon avec des températures de -6°...

 

Bonne journée à tous et que le soleil et la chaleur soient aussi dans vos cœurs... Aujourd'hui le lever du Soleil est à 07:55 et le coucher du Soleil se fera à 16:49 et le jour est plus court de 2 minutes...

 

Valeurs remarquables de décembre en France

TMax: 27.2°C (Pau-Uzein le 04/12/1985)
TMin: -25.8°C (Clermont-Fd le 18/12/1933)
Précip: 184.4 mm (Perpignan le 14/12/1932)

 

Et pour les amis qui aiment la pêche à pied, les prochaines grandes marées auront lieu les...: Horaire des marées à Saint-Malo  

Lundi 22 décembre à 06h56 coefficient 91, à 19h20 coefficient 95
Mardi 23 décembre à 07h40 coefficient 97, à 20h05 coefficient 99
Mercredi 24 décembre à 08h25 coefficient 99, à 20h50 coefficient 99
Jeudi 25 décembre à 09h09 coefficient 97, à 21h35 coefficient 95
Vendredi 26 décembre à 09h55 coefficient 91, à 22h21 coefficient 91

 

Historique d'une météo, qu’on a trop souvent tendance à oublier… 

En 1980: les températures plongeait jusqu'à -13,3°à Saint-Hubert
En 1988: une tornade provoquait des dégâts entre Gistel et Bredenne près d’Ostende
En 1986: les températures maximales sous abri se hissaient encore jusqu'à 13.8°à Virton et 15.1° en Campine

 

Les journées mondiales et internationales

Le huit décembre c’est la Journée Mondiale du chant choral
http://www.journee-mondiale.com/37/journee-mondiale-du-chant-choral.htm 

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Le huit décembre c’est la Journée Mondiale du Climat
http://www.journee-mondiale.com/187/journee-mondiale-du-climat.htm
 

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C'est sa fête: Fête de la Vierge

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La fête de l'Immaculée Conception découle d'une croyance populaire qui remonte à Byzance et au haut Moyen Âge. Selon celle-ci, la mère du Christ aurait été«conçue avant tous les siècles» et épargnée dès sa conception par le péché originel. Elle serait donc née sans péché et sans souillure (immaculée), à la différence des autres descendants d'Adam et Ève.

NB: ne confondons pas cette immaculée conception avec la conception virginale de son fils Jésus-Christ, «né de la Vierge Marie». Mettant un terme à plusieurs siècles de débats théologiques, le pape Pie IX fait de la croyance en l'Immaculée Conception un dogme officiel de l'Église catholique le 8 décembre 1854, dans sa bulle Ineffabilis Deus. Quatre ans après, les dix-huit apparitions de la Vierge à Lourdes lui valent une publicité exceptionnelle. À Bernadette Soubirous, dans la grotte de Massabielle, la Vierge se serait ainsi présentée (en gascon): «Que soy era immaculada councepciou» (Je suis l'Immaculée Conception). 
La fête de la Vierge est très populaire à Lyon depuis le 8 décembre 1852 et chaque année célébrée avec abondance de bougies par les habitants.

 

La France pittoresque 

Métiers anciens: Les Armuriers
D’après «Les métiers et leur histoire», paru en 1908

La fabrication des armes occupa naturellement au Moyen Age un grand nombre d’ouvriers; il arriva même parfois, tant les guerres étaient fréquentes, que la fabrication des armes fût insuffisante. En 1412, pendant les terribles guerres civiles qui ensanglantèrent alors la France, les commandes d’armes étaient si nombreuses qu’à Paris les armuriers n’y pouvaient suffire. Le roi dut laisser chacun libre de s’improviser fabricant d’armes, ce qu’on exprimait en disant que le métier était devenu libre, parce que, lisait-on dans l’ordonnance royale, les ouvriers de Paris «ne pourraient pas suffire à la centième partie des armures qu’il convient».

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Armoiries de la corporation des armuriers

Cette profession était aussi parmi les métiers une des plus considérées. Ceux qui en exerçaient une des branches, et nous allons voir qu’elles étaient nombreuses, revendiquaient entre autres privilèges celui de ne pas fournir de soldats au guet de Paris: ainsi, les arctiers, ou fabricants d’arcs, étaient affranchis de cet ennui, parce que, lit-on dans leurs statuts, leur métier «est pour servir chevaliers et écuyers et sergents et est pour garnir châteaux».
Cette fréquentation de la noblesse détermina dans les statuts de ces corporations des articles qui sont particuliers à ces métiers. Ainsi, l’on voit, prescrit aux fourbisseurs, c’est-à-dire à ceux qui fabriquaient les épées, de tenir proprement habillés leurs ouvriers, «pour nobles gens, comtes, barons, chevaliers, et autres bonnes gens qui aucunes fois descendent en leurs ouvroirs» (ateliers).

Pour la fabrication des armes de guerre, il y eut au Moyen Age à peu près autant de métiers qu’il y avait de pièces dans l’habillement militaire. Lorsque le costume de guerre était, du XIe au Xlle siècle, le haubert, sorte de tissu de mailles de fer qui recouvrait le chevalier des pieds à la tête, il y avait une catégorie spéciale d’ouvriers pour fabriquer cet équipement; c’étaient les haubergiers. Les plus habiles étaient groupés dans une petite ville du département de l’Oise, Chambly, qui pour ce motif a été longtemps appelée Chambly-le-Haubergier.

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La fabrication des armes, d’après un manuscrit de la Bibliothèque de Berlin

Les heaumiers fabriquaient le heaume ou casque; les écassiers, préparaient le bouclier en forme d’écusson ou écu; les brigandiniers faisaient une cuirasse légère, la brigandine, ainsi appelée parce qu’elle était portée par les fantassins, qu’on appelait alors brigands, sans que ce mot eût encore le sens défavorable qu’il a pris depuis.
On distinguait encore les trumelliers qui forgaient les trumelières ou grèves; c’était le nom qu’on donnait à la partie de l’armure qui couvrait les jambes.

Tous ces métiers finirent par se fondre, vers le XVe siècle, en une seule corporation qui prit le nom d’armuriers. A Paris, ils étaient presque tous groupés dans une rue qui s’appelait la rue de la Heaumerie, ainsi nommée d’une maison où pendait pour enseigne un heaume. Cette rue, qui se trouvait non loin de l’Hôtel de Ville, n’a disparu qu’en 1853. Au XVIe siècle, ces armuriers étaient devenus prodigieusement habiles; ils faisaient des armures si bien combinées, où il y avait si peu d’endroits par où pût se glisser la pointe d’une flèche ou la lame d’une épée, que, si l’on en croit l’historien Tavannes, dans un engagement où deux cents chevaliers étaient aux prises, au bout de deux heures, il n’y en avait encore que quatre d’entre eux restés sur le carreau. Comment s’étonner de cette quasi invulnérabilité quand on voit François Ier, au matin de la bataille de Pavie, revêtir une armure ou, comme on disait en ce temps, un harnais si merveilleusement fait qu’on n’eût su y introduire une aiguille ou une épingle.

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Un armurier au XVIe siècle

Mais ce furent les derniers beaux jours des armuriers, car l’emploi des armes à feu fit bientôt disparaître les armures. Du vieux costume militaire du Moyen Age, il ne subsista que la cuirasse, et, au milieu du XVIIIe siècle, la corporation des armuriers s’éteignait. Aujourd’hui on donne ce nom aux commerçants qui vendent et réparent les fusils de chasse, les carabines de jardin et les revolvers.
Tout ce qui précède ne concerne que les armes défensives. La fabrication des armes blanches était le monopole des fourbisseurs. En 1627, le roi de France leur reconnaissait encore le privilège de «fourbir, garnir et monter épées, dagues, braquemarts, miséricordes, lances, piques, hallebardes, pertuisanes, javelines, vouges, épieux, haches, masses».

Cette énumération contenait d’ailleurs le nom d’un grand nombre d’armes dont on ne se servait plus à cette date. On ne voit plus en effet figurer dans l’armement des soldats de la guerre de Trente Ans ni le braquemart, qui était une épée courte et large, ni la miséricorde, sorte de poignard, ni la javeline, ni la vouge, sorte de hallebarde au fer très allongé, ni l’épieu, dont on ne se servait guère qu’à la chasse, ni la hache, ni la masse. Les manches de toutes ces armes étaient taillés par les menuisiers, et les fourreaux des épées et des poignards étaient préparés par les fourreliers, qui n’employaient que le cuir bouilli.

Enfin restent les armes de trait. Parmi les fabricants de ces armes, on eut d’abord les arctiers, qui faisaient les arcs; il y en avait de plusieurs sortes: les arcs français, faits de bois d’érable, de viorne, ou d’if; les arcs anglais, plus longs que les nôtres, et les arcs turquois, constitués par deux cornes soudées l’une à l’autre et dont les pointes étaient réunies par un ressort d’acier. Toutes ces armes lançaient à une centaine de mètres au plus des flèches de 50 centimètres de long, empennées de plumes de poule, et munies d’une forte pointe métallique. Puis vinrent les arbalétriers, qui fabriquaient une arme déjà plus redoutable, car elle envoyait à la distance de deux cents pas des gros traits dits bougeons ou bougons, préparés par les bougeniers ou bougonniers. Au XIVe siècle, les meilleures de ces armes étaient, au dire de l’historienne de Charles V, Christine de Pisan, fabriquées à Gênes.

Mais, au XVIe siècle, arc et arbalète disparurent devant les armes à feu, devant l’arquebuse, qui fut, à la fin du XVIe siècle, remplacée par le mousquet et au XVIIe par le fusil. Les arquebusiers s’érigèrent en corporation en 1575 et, à partir de ce moment, ils eurent le monopole de la fabrication des armes à feu. Ces arquebusiers furent souvent de véritables artistes, et ils firent pour nos souverains des armes qui sont à la fois des armes excellentes et des chefs-d’oeuvre de ciselure et de damasquinure. Une occasion de se distinguer dans leur art était fournie à ces industriels par la coutume oùétait la ville de Paris d’offrir au Dauphin ses premières armes. En 1785, le jeune Dauphin reçut en présent un fusil et deux pistolets garnis en or qui avaient été fabriqués par l’arquebusier du roi, Lepage, dont la boutique était installée rue Richelieu.

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Polissage des armes, à la fin du XVIe siècle

Aujourd’hui, où le port des armes de guerre est prohibé, les armes à feu et les armes blanches destinées à l’armée sont fabriquées dans des manufactures qui appartiennent à l’État et sont dirigées par ses officiers d’artillerie. Dès le courant du XVIIIe siècle, l’État avait commencéà surveiller la fabrication des armes de guerre.
Ce fut la ville de Saint-Etienne qu’on choisit pour y concentrer cette industrie, parce que, depuis le XVe siècle, on y trouvait des artisans qui s’étaient fait connaître par leur habileté dans cet art. Louvois, au XVIIe siècle, y avait en outre développé la fabrication des mousquets. En 1784 fut organisée dans cette ville la première manufacture d’armes; elle est restée la plus importante; dans ses immenses ateliers, des machines-outils y fabriquent chaque jour, en grand nombre, de préférence des fusils. L’État a deux autres grandes manufactures: l’une, installée à Châtelleraut en 1869, fait les sabres et les épées, les fusils avec le sabre-baïonnette et les cuirasses, l’autre est celle de Tulle; dans cette ville, il y eut dès 1696 une usine à canons de fusil dont les produits étaient vendus aux colonies par l’intermédiaire des armateurs de Bordeaux. Cette usine fut érigée en manufacture royale en 1778, avant de fabriquer les fusils avec leurs baïonnettes.

De bonne heure l’État prit l’habitude de conserver dans des établissements spéciaux le matériel de guerre. On appelle ces dépôts arsenaux; on y fait aussi les réparations. Les premiers de ces arsenaux en France remontent à François Ier; celui de Paris était le plus important; les bâtiments qu’il occupait sont aujourd’hui devenus une des grandes bibliothèques de la capitale. Il y a actuellement dix arsenaux en France pour l’armée de terre; ils sont installés à Douai, à Fère, Auxonne, Grenoble, Toulouse, Rennes, Bourges, Toulon, Vincennes et Versailles.

Article copié sur "La France pittoresque"

 

La Bibliothèque bleue: collection légendaire de récits chevaleresques
D’après «Légendes pour les enfants», édition de 1861

Du XVIIe au XIXe siècle, la population des campagnes put découvrir les récits légendaires de la vieille France grâce à l’initiative de Jean Oudot qui, dès les premières années du XVIe siècle, collecta les contes chevaleresques qui allaient former la célèbre Bibliothèque bleue, ainsi appelée en référence à la couleur des couvertures

La Bibliothèque bleue, qui n’est guère connue aujourd’hui que par le souvenir, a joué un fort grand rôle dans l’histoire des lectures populaires et des amusements de l’enfance. Pendant plus de deux siècles, le XVIIe et le XVIIIe, elle a été une encyclopédie toute spéciale des romans, légendes, fabliaux, chansons et satires de notre pays. La couverture bleue qui était la simple parure des divers ouvrages dont elle était d’abord composée, invariablement reproduite, avait fini par donner un nom de couleur à ces ouvrages et à la Bibliothèque elle-même, et ce n’était là qu’un nouvel attrait pour l’imagination des lecteurs naïfs.
Il y a en effet, et cela se sent surtout lorsqu’on est jeune, un langage particulier dans certains mots qui affectent un air de mystère. Qu’est-ce qu’un conte bleu? Comment une histoire peut-elle être bleue? Voilà ce que l’enfant demande et ce qui l’étonne. Il s’attache à la recherche de ce problème singulier; il regarde le récit qui lui est fait comme un récit d’un ordre surnaturel, et un plaisir étrange assaisonne sa lecture.

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Le colporteur. Peinture du XVIIe siècle Crédit photo: Musée du Louvre

Paul Boiteau, qui rassembla au milieu du XIXe siècle au sein d’un ouvrage quelques légendes parmi les plus connues, confie alors se souvenir des jouissances extraordinaires qui, en son tout jeune âge, le surprenaient devant ces livres d’une littérature si originale et de toutes manières si bien faite pour émouvoir l’âme et plaire à l’esprit des enfants ou des villageois. «Le titre seul, la vue seule d’un conte bleu me ravissait au milieu de je ne sais quel monde qui n’était pas celui des fées, que je distinguais bien, qui était plus humain, plus vrai, un peu moins bruyant, un peu plus triste, et que j’aimais davantage», écrit-il.
Les contes de fées amusent, mais ils ne charment pas; les contes bleus, qui donnent moins de gaieté, remuent le cœur. On entre peu à peu, avec ces récits, dans le domaine de l’histoire. Ce sont des mensonges; mais ces mensonges ont, en quelque, sorte, des racines dans la vérité. Il y a des époques peintes, des caractères tracés, et tout un pittoresque naturel dans ces légendes qui n’ont fait défaut à aucun peuple. La vie de nos pères nous apparaît au travers de ces peintures; nous nous la rappelons sans l’avoir connue, et, tout jeunes, nous apprenons à aimer religieusement les hommes d’autrefois.
La Bibliothèque bleue a obtenu un succès incomparable. C’est Jean Oudot, libraire de Troyes, qui dès les premières années du XVIe siècle, sous Henri IV, eut l’idée de recueillir et de publier successivement, à l’usage des campagnes, les légendes chevaleresques de la vieille France.

Le moment était merveilleusement choisi. La vie ancienne de la France avait cessé et le travail de transformation commençait qui allait, au XVIIe siècle, réduire et limiter tout à fait, dans les mœurs et dans la langue, la part des vieilles mœurs et du vieux langage. Le Moyen Age était enseveli; le monde nouveau naissait. C’était l’heure propice pour les contes qui parlaient des héros de l’âge anéanti.
La Bibliothèque bleue parut; elle était composée de volumes qui, presque tous, étaient des in-quarto, d’un format semblable à celui du Messager de Bâle, ou du Messager de Strasbourg, imprimés sur le même gros papier et revêtus de la même couverture bleu foncé.

En 1665, le fils de Jean Oudot, Nicolas, ayant épousé la fille d’un libraire de Paris, vint s’établir rue de la Harpe, à l’image de Notre-Dame, et, devenu libraire parisien, agrandit le cercle de ses entreprises et de ses affaires. De cette époque datent la plupart des publications qui ont fait la fortune de la Bibliothèque.
Lorsque Nicolas fut mort, la veuve Oudot continua son commerce avec habileté. Elle eut divers successeurs qui, comme elle et comme les fondateurs de la Bibliothèque bleue, vécurent des profits de la popularité qui s’était attachée à ces ouvrages. L’un des principaux de ces successeurs est le libraire Garnier, de Troyes. C’est à Troyes surtout qu’on a continué l’impression des volumes détachés de la Bibliothèque bleue dont, au XIX siècle encore, les campagnes consommaient des milliers d’exemplaires.

En 1770, un très médiocre écrivain nommé Castillon, songea à publier, en un même corps d’ouvrage, ces contes rajeunis par lui; il s’avisa malheureusement d’y ajouter des situations nouvelles et des épisodes nouveaux. En 1843 Le Roux de Lincy, sous le titre de Nouvelle Bibliothèque bleue ou Légendes populaires de la France, a publié, en un volume, Robert le diable, Richard sans Peur, Jean de Paris, Jean de Calais, Geneviève de Brabant, Jehanne d’Arc et Griselidis. «Bien loin d’imiter Castillon, disait Le Roux de Lincy, je me suis appliquéà reproduire les textes de l’ancienne Bibliothèque bleue. Il faut respecter cette version admise par le peuple; elle est sacramentelle et nous a conservé la mémoire de nos plus anciennes traditions. En effet, quand on lit le catalogue de Nicolas Oudot, on y retrouve avec plaisir tous ces récits dans lesquels se sont perpétuées les légendes, ou sacrées ou profanes, qui ont été célèbres en Europe pendant le Moyen Age. On doit considérer la Bibliothèque bleue comme étant la dernière forme de cette littérature romanesque si nécessaire à bien connaître quand on veut comprendre la vie privée de nos aïeux.»

La Bibliothèque bleue, entre autres ouvrages, renfermait: l’Histoire des quatre fils Aymon; Huon de Bordeaux (en deux parties qui se vendent séparément, dit le catalogue); l’Histoire de Mélusine ancienne; l’Histoire de Valentin et Orson; Les conquêtes du roy Charlemagne; Fortunatus; le Roman de la belle Hélène; l’Histoire de Pierre de Provence et de la belle Magdelone;
Le fameux Gargantua.
Si Peau d’Ane m’était conté,
J’y prendrais un plaisir extrême
a dit le plus habile des conteurs, La Fontaine. Avec l’expression d’un vif regret, Voltaire écrivait quant à lui:

O l’heureux temps que celui de ces fables,
Des bons démons, des esprits familiers,
Des farfadets, aux mortels secourables!
On écoutait tous ces faits admirables
Dans son château, près d’un large foyer.
Le père et l’oncle, et la mère et la fille,
Et les voisins, et toute la famille,
Ouvraient l’oreille à monsieur l’aumônier,
Qui leur faisait descentes de sorcier.
On a banni les démons et les fées;
Sous la raison les grâces étouffées
Livrent nos cœurs à l’insipidité;
Le raisonner tristement s’accrédite,
On court, hélas! après la vérité:
Ah! croyez-moi, l’erreur a son mérite.

Nous pourrions recueillir ainsi, en faveur des contes, de fort nombreux et fort éloquents témoignages. L’auteur de Don Quichotte, Cervantes, l’ennemi le plus redoutable qui ait croisé la plume contre l’épée de la chevalerie, fait dire à un cabaretier:
«Est-ce qu’il y a une meilleure lecture au monde? J’ai lu deux ou trois de ces livres, et je puis bien assurer qu’ils m’ont donné la vie; et non seulement à moi, mais encore à beaucoup d’autres. Car, dans la saison des blés, il vient ici quantité de moissonneurs, les jours de fête, et comme il s’en trouve toujours quelqu’un qui sait lire, nous nous mettons vingt ou trente autour de lui; et nous nous amusons si bien, qu’il ne peut finir de lire, ni nous de l’entendre. Il ne faut point que je mente: quand j’entends parler de ces terribles coups que donnent les chevaliers errants, je meurs d’envie d’aller chercher les aventures, et je ne m’ennuierais pas d’entendre lire les jours et les nuits.»

Ce cabaretier-là ne dit rien qui ne soit l’exacte vérité, nous explique encore Paul Boiteau. «Et je citerais tel vigneron des vignes de la Franche-Comté qui n’a qu’un livre pour toute bibliothèque, les Aventures des quatre fils Aymon. Ce livre est même le seul volume du village. Au printemps, l’herbe pousse, le soleil luit dans l’herbe, les fleurs sourient au soleil; cela va bien, on est aux champs; l’été, la vigne fleurit et porte fruit; en automne, c’est la vendange et la pressée. Mais l’hiver, dans les longues veillées, là où il n’y a ni chanvreurs, habiles à dire des histoires, comme dans le Berry, ni colporteurs de passage, le vigneron prend son livre dans la huche; il le lit tout entier; lu, il le recommence, et il le relit tous les hivers. Le village entier assiste à ses lectures. Je vous assure que dans vingt ans, si le volume n’est pas trop déchiré, on le lira encore, sans ennui, avec une joie toujours aussi vive.»

Article copié sur "La France pittoresque"

 

8 décembre 1863: 2500 fidèles périssent dans l'incendie d'une église de Santiago du Chili. Les prêtres ont le temps de s'enfuir par une porte dérobée, abandonnant leurs ouailles aux flammes. Ainsi soit-il.

Le 8 décembre 1863, est le jour de clôture du festival de l'Immaculée Conception organisé par le père don Juan Ugarte à Santiago du Chili. Toutes les femmes de la ville se rendent à la messe de clôture qui se tient dans l'église de la Compagnie de Jésus. Bientôt, elles sont environ 3000 fidèles en extase qui attendent avec impatience les discours du père Ugarte et du nonce apostolique. Il y a tellement de monde qu'il a fallu fermer les portes de l'église pour éviter de mortelles bousculades à l'intérieur. La nef est illuminée par 20 000 bougies et lampes à huile de paraffine. L'édifice brille de mille feux.

Une grande flamme jaillit… Ugarte veut impressionner le nonce Eisaguirre. "Quand il viendra prêcher, je lui offrirai une illumination encore jamais vue dans le monde!" Des draperies de gaze et de mousseline décorent les murs et le plafond, jouxtant des milliers de rubans et de fleurs en papier. En comparaison, le dancing Le 5-7 était un exemple d'établissement ignifugé... La plupart des femmes sont à genoux. Sous la statue de la Vierge ornant l'autel principal, des assistants ont allumé un candélabre en forme de demi-lune rempli de paraffine liquide. Juste avant 19 heures, une grande flamme jaillit, qu'un préposé tente aussitôt d'étouffer avec son poncho, mais l'huile imbibe le tissu qui s'enflamme à son tour. En un instant, la flamme saute sur une guirlande de fleurs artificielles avant de se propager jusqu'au toit. L'immense coupole décorée s'embrase, les centaines de lampes accrochées au plafond par des ficelles s'abattent et explosent sur les milliers de femmes agenouillées. 

"Mourez heureuses"… Dès les premiers signes de la catastrophe, Ugarte, suivi par tous les autres prêtres, s'enfuit par une petite porte menant à la sacristie. Ils prennent soin de la fermer derrière eux afin de mettre à l'abri les précieux objets du culte entreposés là. À aucun moment, ils ne se préoccupent des fidèles en train de griller. Des centaines auraient pu survivre en s'échappant par le même chemin. Avant de disparaître, Ugarte prend quand même le temps de réconforter quelques femmes qui s'accrochent à lui: "Mourez heureuses, car vous irez directement jusqu'à Marie." Il ajoute: "Le Chili avait besoin d'un supplément de saints et de martyrs."À l'entendre, elles font œuvre pieuse en grillant.

Rapidement, le feu dévore le millier de femmes engoncées dans d'encombrants vêtements qui ralentissent leur fuite. Une immense clameur s'échappe de 3000 gosiers affolés. La foule se rue sur les portes latérales pour échapper au brasier, mais la plupart sont fermées ou bloquées par la masse humaine pesant sur les battants s'ouvrant vers l'intérieur. Saint Pierre est submergé sous le nombre de nouveaux arrivants...

Monstrueuse mêlée… Ceux qui se précipitent vers l'entrée principale se heurtent aux fidèles de l'extérieur cherchant toujours à rentrer dans l'église, n'ayant pas vu l'incendie. C'est une monstrueuse mêlée. Les corps s'agrippent, s'entremêlent, se piétinent, s'étouffent. À l'intérieur de l'édifice, le diable est à son affaire. Les mères entourent leurs enfants pour faire un bouclier de leur corps. Les chairs brûlent, se carbonisent. Les gorges se remplissent de fumée. Les yeux sont exorbités, les bras se tendent vers le ciel en espérant un miracle. C'est l'enfer, en pire. Une jeune fille nommée Solar, se sentant condamnée, a la présence d'esprit d'attacher son mouchoir solidement autour d'un genou. Sage précaution, car le lendemain, son nom brodé sur le tissu permettra de l'identifier malgré son visage totalement carbonisé.

L'église flambe, à la grande consternation des milliers de fidèles restés dehors. Ils tombent à genoux pour prier. Comment combattre les flammes alors que la ville ne compte qu'une poignée de pompiers? Quelques Américains de passage dans la capitale pénètrent dans le bâtiment au péril de leur vie. Ils essaient d'arracher des femmes, des enfants à la masse humaine. Mais dès qu'ils s'approchent, des dizaines de bras s'accrochent à eux, rendant tout sauvetage quasi impossible. Bientôt, l'armée arrive sur place, mais au lieu de se battre contre le feu, elle constitue un cordon autour de l'église pour empêcher les sauveteurs improvisés de se jeter dans le foyer. Un Américain est même blesséà la baïonnette. Vers 22 heures, le clocher en bois s'abat sur la nef, tuant les ultimes survivants.

2500 morts… Les rues avoisinantes sont remplies de morts et de mourants. Des centaines de personnes courent dans tous les sens, tentant de retrouver parmi les corps qui une épouse, qui une fille. D'autres sont à genoux pour prier Dieu. Tous les médecins de la ville ont rappliqué. Environ 2500 femmes, enfants, quelques hommes - et pas un seul prêtre - sont morts dans des conditions atroces. Il faut une dizaine de jours pour emporter tous les corps calcinés. La plupart sont jetés dans des fosses communes, faute de pouvoir les identifier. Les murs calcinés de l'église sont abattus pour laisser la place à un jardin et à une statue commémorative. Le prêtre Ugarte ne sera jamais inquiété.

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L'église de la Compagnie de Jésus.
© Le Point - Publié le 08/12/2012 à 00:00 - Modifié le 08/12/2014 à 00:00

 

Pour l’éphéméride du huit décembre c’est ICI
http://mickeywerlen.canalblog.com/archives/2013/12/08/28610721.html

 

Dicton du jour de Charlie Hebdo

Ben pour le dicton de Charlie hebdo de ce jour, le Charlie de service a bien raison de remercier le Tout Puissant, car si la contraception n'existait pas, combien de descendants ce fort niqueur existeraient...

 

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Ben pour la zique de ce début de semaine, on va s’écouter John Lee Hooker en concert à Montréal… D’autres rythmes, une musique plaisante… Allez les amis, faites-vous plaisir et je vous souhaite une bonne écoute!!!

https://www.youtube.com/watch?v=NwZn0_6MabE

 

Et en avant pour les blagounettes du jour, un bouquet divers et automnal, des courtes mais bonnes, des longues mais connes, des connues et des moins connues; quoi, des blagues à deux balles ou à quatre sous...

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Rachel à sa mère:
- Berl a demandé ma main
- Il te plaît?
- Il a des idées bizarres: il ne croit pas à l'enfer!
- Qu'il t'épouse et il y croira!

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- Espèce de garnement, dit un père, furieux, en flanquant une correction à son grand fils d'une dizaine d'années, qu'est-ce qui a bien pu te donner l'idée saugrenue de montrer ton zizi à ton institutrice?
- Hi, hi... sanglote le gamin, à chaque fois qu'elle s'asseyait à son bureau, elle me montrait le sien. J'ai pensé que ça lui ferait plaisir que je lui rende la politesse.

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Il y a des fois, on ne sait plus si un homme fait tant d'effort pour réussir professionnellement dans l'espoir de plaire à sa femme... ou pour pouvoir enfoncer sa belle-mère.
Quand je suis entré au lycée, tout ce que je voulais, c'était une nana avec des gros seins. Pendant les années de lycée, je suis sorti avec une fille aux gros seins, mais notre liaison manquait de passion.
Alors j'ai décidé qu'il me fallait trouver une fille passionnée. Une fois à l'université, je me suis trouvé une fille passionnée, mais elle était trop émotive:
tout était toujours urgent ou catastrophique. Elle pleurait pour un rien...
Alors j'ai décidé qu'il me fallait une fille qui était un peu plus stable. Et j'ai trouvé une fille plus stable.
Mais elle était ennuyeuse.
Rien ne l'enthousiasmait jamais.
Alors j'ai pensé que je devais me trouver une fille plus excitante. J'ai trouvé cette fille excitante, mais je n'ai jamais pu rester en phase avec elle:
elle passait toujours d'une chose à une autre à la vitesse de l'éclair.
On n'avait jamais le temps de rien.
Elle n'avait aucun but, aucune stabilité.
C'est là que je me suis dit:
il te faut une fille qui a de l'ambition. Après la fac, j'ai trouvé cette fille et je me suis marié avec elle. Elle était ambitieuse, elle a demandé le divorce et elle m'a pris tout ce que je possédais...
Maintenant, tout ce que je recherche, c'est une fille avec des gros seins.

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- La nuit dernière, raconte un patient à un psychanalyste, j'ai fait un curieux rêve où vous jouiez le rôle de ma maman.
Je voudrais savoir...
- Ce qu'un tel rêve signifie?
- Non. Si, pour la Fête des Mères, vous préférez que je vous offre un mixeur multifonctions ou un beau soutien-gorge?

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C'est 3 gars attablés dans un café autour de 2 pastis et 1 perroquet (d'après les couleurs dans les verres).
Un des trois gars dit à celui à sa gauche qui est tout triste:
- Ça n'a pas l'air d'aller fort, toi?
- M'en parle pas... c'est ma grosse... si je la pioche pas 10 fois par jour même le dimanche, elle fait la gueule... c'est une vraie essoreuse... j'en peux plus, j'en peux plus
- Dis-toi bien que tu as du bol, parce qu'avec la mienne, c'est une fois tous les 2 mois, et encore en la prévenant 15 jours à l'avance"
À ce moment-là ils se retournent vers le troisième gars:
- Toi, vu ta tronche d'ahuri (la gars porte sur sa figure un sourire béat), y a pas l'air d'avoir de problèmes sexuels dans ton ménage, c'est quoi votre rythme?
- Une fois par an répond le 3ème gars au sourire benêt
- Hein?! Ça n'a pas l'air de te déprimer pourtant! Et là le gars répond:
- Justement non, c'est ce soir...

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L'inspecteur des impôts dit au contribuable qui se tord de douleur en gémissant, devant lui:
- Je regrette, M. Leblanc, mais il m'est impossible de vous accorder le moindre dégrèvement.
En revanche, vos qualités de comédien m'incitent à vous offrir de participer à la petite troupe théâtrale que je dirige à mes moments perdus

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C'est lundi... on est tellement bien au plumard que le bourreau qu'est le réveille-matin prend un malin plaisir dans sa fonction de sonneur pour vous mettre en bas du lit... Les yeux hagards, mal réveillé, le café vite bu, la routine hebdomadaire recommence avec le parcours du combattant pour se rendre au travail... Le temps s'y prête bien car avec une telle météo on est mieux au boulot qu'à rester à ne rien faire à la maison... Une pensée pour celles et ceux qui souffrent autant de la maladie que d'autres choses et à ceux qui pansent les plaies dues aux divers maux que l'adversité afflige à chacun... Prenez soin de vous et je vous souhaite une bonne journée en vous disant à la revoyure... 

 

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Éphéméride du neuf décembre

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«De Sainte-Léocadie à Sainte-Nicaise, les gelées naissent et les nausées cessent.»

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«Intempéries à la Sainte-Valérie, beuverie à la distillerie et câlinerie à l'infirmerie.»

 

 Cordial salut du jour et bisous à tous 

 

Salut les amis et merci de votre visite; c'est mardi, la froidure s'installe, l'hiver s'en vient petit à petit mais sûrement... Les stations s'inquiètent pour l'enneigement à Noël... alors que les gens du bas et les citadins n'en veulent pas de cette neige avec toutes les perturbations engendrées par elle... Pourtant c'est joli la neige... ouais, mais seulement en montagne et en campagne!!! Heureusement qu'on ne peut avoir cet or blanc sur commande et que pour la neige artificielle il faut des froidures inférieures en-dessous du 0°C... 

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Pour la météo d'aujourd'hui, il est prévu pour la Suisse romande avec 2° et de faibles pluies dans la nuit, ce sera pour ce jour: au lever du jour, le plus souvent très nuageux avec encore quelques averses de neige résiduelles jusqu'en plaine. Temps devenant sec en toutes régions en cours de matinée et ouverture d'éclaircies. L'après-midi, temps assez ensoleillé sur le Bassin lémanique et en Valais central, mais restant nuageux dans les autres régions. Température en plaine 1° la nuit, 3°à 5° l'après-midi. A 2000 mètres -8°. En montagne, vent modéré du nord-est. Bise modérée sur le Plateau, par moments forte sur le Bassin lémanique...

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Pour l'Hexagone, une météo de saison, perturbée et froide... Avec pour ce jour: en matinée, Un temps froid et gris s'étend des Pyrénées aux reliefs de l'est, avec quelques chutes de neige faibles et éparses à très basses altitudes. Des Landes au bassin parisien, ce sont les brouillards qui prédominent. Enfin mistral et tramontane soufflent entre 110 et 130 km/h. Dans l’après-midi, la grisaille est souvent tenace du centre-est au nord-est, avec encore localement quelques flocons. Du sud-ouest au bassin parisien, les éclaircies sont de retour, tandis que le ciel s'ennuage en Bretagne. Enfin, franc soleil dans le sud-est au prix d'un violent mistral et d'une forte tramontane. En soirée, le ciel se couvre dans le nord-ouest, à l'approche d'une perturbation. Les nuages bas brumeux restent fréquents entre les vallées abritées de l'Auvergne et des Alpes et la Lorraine. Ciel souvent dégagé dans le sud. Dans la nuit, pluies accompagnées d'un redoux au Nord-ouest. Temps clame ailleurs avec des gelées possibles des Pyrénées aux frontières de l'Est. Le vent a tendance à faiblir près de la Méditerranée… 

 

Pour l'Outre-mer: à Mayotte ensoleillé et voilé avec des températures de l'ordre de 27°; à l'île de la Réunion ce sera ensoleillé et variable avec des températures de l'ordre de 29°; à la Martinique ensoleillé, voilé et variable avec des températures de l'ordre de 31°; ensoleillé, nuageux et pluvieux  avec des températures de l'ordre de 31° en Guadeloupe; ensoleillé et variable en Guyane française avec des températures de l'ordre de 32°; Polynésie française ciel couvert, pluies éparses; beau temps, peu nuageux aux Marquises avec des températures de 29°; ensoleillé avec passages nuageux et venteux à Saint-Pierre et Miquelon avec des températures de 0°...

 

Bonne journée à tous et que le soleil et la chaleur soient aussi dans vos cœurs... Aujourd'hui le lever du Soleil est à 07:56 et le coucher du Soleil se fera à 16:49 et le jour est plus court de 1 minute...

 

Valeurs remarquables de décembre en France

TMax: 27.2°C (Pau-Uzein le 04/12/1985)
TMin: -25.8°C (Clermont-Fd le 18/12/1933)
Précip: 184.4 mm (Perpignan le 14/12/1932)

 

Et pour les amis qui aiment la pêche à pied, les prochaines grandes marées auront lieu les...: Horaire des marées à Saint-Malo  

Lundi 22 décembre à 06h56 coefficient 91, à 19h20 coefficient 95
Mardi 23 décembre à 07h40 coefficient 97, à 20h05 coefficient 99
Mercredi 24 décembre à 08h25 coefficient 99, à 20h50 coefficient 99
Jeudi 25 décembre à 09h09 coefficient 97, à 21h35 coefficient 95
Vendredi 26 décembre à 09h55 coefficient 91, à 22h21 coefficient 91

 

Historique d'une météo, qu’on a trop souvent tendance à oublier… 

En 1978: une tornade sévissait dans la région de Poperinge
En 1945: la température minimale descendait jusqu’à -14.1°à Rochefort et -17.7°à la Baraque Michel

 

Les journées mondiales et internationales

Le neuf décembre c’est la Journée Mondiale des Nations Unies contre la corruption
http://www.journee-mondiale.com/195/journee-mondiale-des-nations-unies-contre-la-corruption.htm

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La France pittoresque

5 décembre 1360: création du franc à cheval ou franc d’or
D’après «Etudes et recherches historiques sur les monnaies de France» (Tome 2), paru en 1853

5 décembre 1360: premier franc de l’histoire monétaire française, le franc à cheval est créé. Cette pièce d’or valant une livre tournois est frappée pendant la guerre de Cent Ans, au moment de la libération du roi Jean le Bon, qui avait été capturé par les Anglais en 1356 à la bataille de Poitiers.
Le franc d’or appelé aussi franc à cheval, fut la seule monnaie d’or de la création du roi Jean dont l’existence se prolongea sous les règnes postérieurs. Quant aux autres monnaies d’or elles ne furent que la reproduction de monnaies déjà connues.
On se rappelle que sous Philippe de Valois, Jean, son fils, n’étant alors que duc de Normandie, décréta, au camp devant Aiguillon, le 27 avril 1346, la fabrication sous le nom de florin saint Georges, d’une monnaie d’or qui n’eut qu’une existence éphémère. C’était cette même monnaie au type du cavalier armé, type qui rentrait dans les habitudes chevaleresques du roi, que ce prince reproduisit, en 1360, sous le nom de franc à cheval. Celte monnaie étant de bon aloi, établie dans de justes proportions, et n’ayant pas éprouvé pendant le reste du règne, les altérations de titre et de taille qui discréditèrent les autres monnaies, prit faveur non seulement en France, mais encore dans les Etats voisins.

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Premier franc. © Crédit photo: Philippe Pescatore

Presque tous les princes contemporains et les seigneurs de France qui avaient droit de frapper de la monnaie d’or, imitèrent ce type avec empressement, et le copièrent aussi exactement qu’il leur fut possible sans s’exposer aux peines de la contrefaçon du coin du roi. Dans toutes les contrées du nord de la France celle monnaie circulait sous le nom de ridder ou cavalier armé, que lui donnèrent les peuples de Flandres.
L’ordonnance de création du franc à cheval fut rendue à Compiègne, le 5 décembre 1360, à la suite d’une aide que le roi avait été autoriséà lever. «Et avons ordonné que le susdit aide soit levéà sols et à livres, et non pas à taxations de florins; parquoi nous voulons qu’il appère clèrement au peuple que nous avons entencion et propos ferme de tenir et garder la forte monnoye par la manière que s’en suit: c’est assavoir que nous avons ordonné et ordonnons que le le denier d’or fin que nous faisons faire à présent et entendons faire continuer, sera appelé franc d’or, et aura cours pour seize sols parisis la pièce.»

Ce franc d’or se fabriquait à 24 carats, à la taille de 63 au marc et devait avoir cours pour vingt sols tournois suivant autre ordonnance du même jour. Outre le franc d’or à la taille de 63 au marc, il en existait un autre au même type et au même titre, qu’on appelait le grand franc d’or, ayant cours pour trente sols tournois ou vingt-quatre sols parisis. Il se taillait de 42 au marc. Il ne peut y avoir confusion entre les deux monnaies, malgré la conformité de nom et de type, car les ordonnances sont précises. En effet, on lit dans l’ordonnance du 10 avril 1361:
«Pour ce est il que nous qui voulons que chascun saiche que nous qui avons très parfaite entention et bonne volonté de tout nostre povoir faire tout au plaisir du Dieu et au bien et prouffit commun de tout le peuple de nostre dit royaume, que iceulx puissent estre en bonne union et tranquillité, et que par le fait et mutacion de nostre dite monnoye, d’ores en avant, ne puisse estre grevé ni affaibli, mais puisse et doye le fait et gouvernement d’icelles demeurer et arrester en ung estat; par très grant et bonne délibération eüe par plusieurs fois avec plusieurs prélats, barons, bourgeois et aultres à ce cognoissants, en considérant tout ce qui est à considérer, avons volu et ordonné et par ces présentes volons et ordonnons, et à tous quels que ils soient, tant de nostre lignage comme d’autres, qu’ils ne soient tant osés ni si hardys, surtout ce en quoy ils se peuvent mesfaire envers nous, de prendre ou mettre en appert ou en couvert pour aucun prix, sinon au marc pour billon, depuis la publication de ces présentes, et pour le prix que nous leur avons donné et qui s’en suit ci-après: c’est assavoir les francs d’or que nous avons fait faire, faisons et ferons faire d’ores en avant, n’ayent cours et soient pris ou mis que pour seize sols parisis la pièce tant seulement, ainsi comme ordonné avons paravant; et aussi les autres grands francs d’or que nous avons ordonné estre faits des quels les deux sont et seront d’autelle valeur comme les trois francs de seize sols dessus dits, ne soient pris et mis que pour vingt-quatre sols parisis et non pour plus, etc.»

Une autre ordonnance du 14 avril 1361 porte: «Que l’en face faire et ouvrer francs d’or fin de 63 de poids au dit marc, autels comme nous avons fait et faisons faire à présent, qui auront cours pour vingt sols tournois la pièce, si comme nous leur avons ordonné par avant; et avec ce que l’en face faire et ouvrer francs d’or fin, plus grands les quels seront de quarante-deux pièces de poids au dit marc, et auront cours pour trente sols tournois la pièce, en y mettant différence, et en donnant en chacun marc d’or fin soixante livres tournois, etc.»
Chacun de ces grands francs d’or pesait 109 grains (un peu plus de 5 g).
Article copié sur "La France pittoresque"

 

La comète Schwassmann-Wachmann caresse la Terre en 1930: quid d’une éventuelle collision?
D’après «Lectures pour tous», paru en 1930

En 1930, la découverte d’une comète «caressant» la Terre tous les 16 ans et qui passait, cette année-là, à moins de 10 millions de kilomètres de notre planète - faible distance astronomique –, suscite quelque interrogation sur les conséquences d’une collision avec un tel bolide
Une bien petite comète, invisible à l’oeil nu, est passée non loin de la Terre à la fin du mois de mai [1930]. Le 30, elle s’est trouvée à 8 450 000 kilomètres seulement de nous, soit à vingt-deux fois la distance qui nous sépare de la Lune; peu de chose, vraiment, en astronomie. Elle s’appelle Schwassmann-Wachmann, du nom de ceux qui l’ont découverte le 2 mai [Arnold Schwassmann et Arno Arthur Wachmann, deux astronomes allemands].
Un tel rapprochement est très rare. Seules les comètes Lexell et Pons-Winnecke sont passées plus près de nous, la première à 2 400 000 kilomètres le 1er juillet 1770, et la seconde à 5 800 000 kilomètres le 27 juin 1927.

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La comète Schwassmann-Wachmann lors de son passage en 1995

Dans une modeste lunette, la nouvelle comète offrait l’aspect d’une petite nébulosité ovale, sans queue bien marquée. Dans la grande lunette de Meudon, elle ressemblait à un oiseau immatériel aux ailes largement étalées, glissant devant les étoiles avec une vitesse telle qu’on en suivait le déplacement à l’oeil. Ses dimensions transversales étaient un peu supérieures au diamètre terrestre.

Le noyau mystérieux
Nous savons aujourd’hui que les comètes sont de gigantesques masses gazeuses ultra-raréfiées, comprenant en particulier du cyanogène, de l’oxyde de carbone et de l’azote. Sous l’action des électrons et des radiations à courtes longueurs d’onde émises par le Soleil, ces gaz deviennent lumineux.

Nous voyons qu’ils émanent d’un mystérieux «noyau» situé au milieu de la tête de la comète. Mais comment? Pour répondre à cette difficile question, il faudrait savoir au juste ce qu’est le noyau. A l’heure actuelle, nous nous le représentons comme une masse solide généralement unique, susceptible de se désagréger en météorites, et contenant de grandes quantités de gaz occlus qu’il perd peu à peu sous l’action de la chaleur solaire.
Ses dimensions sont très mal connues à cause des gaz lumineux qui l’entourent et se confondent le plus souvent avec lui, et la plupart des ouvrages astronomiques lui attribuent encore des dizaines, centaines et même milliers de kilomètres. Aussi avons-nous mis à profit le rapprochement exceptionnel de cette comète pour en étudier le noyau avec la puissante lunette de Meudon et en déterminer la grandeur.
Or, nos observations ont prouvé qu’il ne devait pas avoir plus de 400 mètres environ de diamètre, et peut-être était-il plus petit (Acad. des Sciences, 11 juin 1930). Déjà, la comète Pons-Winnecke nous avait donné un résultat semblable, soit 400 à 500 mètres. Nous voilà donc loin des valeurs citées plus haut: ce n’est qu’une très grosse météorite. Et maintenant, qu’arriverait-il...

Si nous rencontrions une comète?
Deux cas sont à distinguer: ou nous passerions seulement dans les gaz nocifs ou nous rencontrerions le noyau. Dans le premier cas, qui s’est déjà présenté du reste à plusieurs reprises, on ne s’apercevrait, et on ne s’est aperçu effectivement de rien, tant ces gaz sont ultra-raréfiés. Les faibles traces d’oxyde de carbone qui pourraient pénétrer dans la très haute atmosphère, sont infiniment plus diluées et bien moins dangereuses pour nous que celles émises par les autos dans les rues de Paris en une journée.

Dans le deuxième cas, nous aurions affaire à un bolide dense, de plusieurs hectomètres de diamètre, nous arrivant avec une vitesse qui peut varier entre 12 et 72 kilomètres à la seconde. Il aurait une puissance destructive considérable s’étendant à plusieurs dizaines de kilomètres à la ronde, comme on l’a vu pour la grande météorite sibérienne de 1908; mais il n’entraînerait pas de dramatique «fin du monde».
Quoique la probabilité d’un tel choc soit des plus faibles, elle n’est pas rigoureusement nulle et le fait paraît même s’être déjà produit. Dans une région désertique du nord-est de l’Arizona, près du Canyon Diablo, il existe un vaste entonnoir circulaire, de 1200 mètres de diamètre et 180 mètres de profondeur, entouré sur 8 kilomètres de milliers de météorites ferreuses qui, à n’en pas douter, a une telle origine. Aussi est-il connu sous le nom de «Meteor Crater».

La petite comète s’éloigne maintenant de nous, mais comme elle tourne autour du Soleil en cinq ans et demi, nous la reverrons probablement à la fin de 1935.
Note: En 1930 cette comète (désignée par la référence 73P/Schwassmann-Wachmann ou Schwassmann-Wachmann 3), dont la période orbitale est de 5,3 ans et qui passe près de la Terre tous les 16 ans, généra une pluie d’étoiles filantes, avec un pic de 100 météores par minute. En 1995, on constata un début de fragmentation (8 fragments observés lors de son dernier passage en 2006). Le prochain passage des fragments, dont la trajectoire est désormais difficile àétablir, aura lieu en 2022.

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Le clocher qui danse, à Moustiers-Sainte-Marie.
D’après «Annales des Basses-Alpes», paru en 1936

Dans toute l’ancienne Provence, le clocher de Moustiers était légendaire; il branlait au son des cloches. C’était le clocher qui danse.
Le clocher, joli et doré qui, dans le paysage d’automne, paraît comme végétal a sa légende (quel monument, quelle source, quel rocher et peut-être quel homme n’a sa légende à Moustiers?)
Au Moyen Age, le clocher de Moustiers était en effet connu pour vibrer aux sons des cloches; on venait, l’oreille sur la pierre, entendre gémir la haute mitre jaune. Puis on regardait la tour comme secouée d’un frisson. Polydor Virgile, dans son recueil Des inventeurs des choses (1528), cite comme merveille ce clocher oscillant.

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Clocher de Moustiers-Sainte-Marie (Alpes-de-Haute-Provence)

Gaffarel qui avait lu ce Virgile fut émerveillé par cette particularité et fit le voyage de Moustiers pour le constater. Il. écrivit après sa visite dans son livre Des curiosités des choses (1650):
«Quelques fois on nomme des choses qu’on estime ridicules et incroyables et qui pourtant ne le sont pas, s’en étant trouvé dans les siècles passés et l’on en voit encore de nos jours; ainsi cette tour de pierre ou admirable clocher que Virgile avait fait avec un si merveilleux artifice, que la tour se mouvait au branle de la cloche, n’est pas sans pareille, car à Moustiers, ville de Provence, le clocher dont les pierres sont enclavées à presque un même branle que la cloche avec tant de prodiges que ceux qui sont autrefois montés dessus sans le savoir, quand ils ont vu branler les cloches, ils n’ont pas été exempts de frayeur comme il m’est arrivéà moi-même.»

Viviers, Bar, en France, Bristol, en Angleterre, avaient aussi un clocher qui branlait au son des cloches. Dans la Gueuse Parfumée, éditée en 1845, le marquis de Gallifet consacre la tradition. Il écrit du clocher à sa fille, la marquise de Barbentane: «On assure que le branle des cloches lui imprimait jadis un léger balancement».
Mais déjà le clocher ne balançait plus. Ou presque plus... Le prieur de Moustiers, Jean de Bertet (1614-1670) l’avait fait affermir par des poutres en dedans et par de bonnes clefs de fer en dehors. Malgré tout en 1849 le bon curé des Sièyes, J.-M. Féraud, ne voulait avouer que le clocher était tout à fait immobile. Il écrivait dans sa Géographie des Basses-Alpes. «Le mouvement n’est presque plus sensible». Retenons ce presque qui n’est pas si vieux.

Au dire des positifs, le bon clocher roman qui depuis huit siècles veille sur Moustiers, ne boulègue plus. N’en croyez rien. Aux soirs de paix, près du vallon cascadeur, prêtez l’oreille. La pierre fidèle s’animera, vous dira une voix secrète, une chanson discrète, quelques légendes, la plainte d’un passé qui veut revivre sa tradition pour l’honneur de Moustiers. Non, le clocher n’est pas figé ni muet. Regardez-le; il remue et dit la complainte secrète du vieux pays.

Article copié sur "La France pittoresque"

 

9 décembre 1600: Lors de leur nuit de Noce à Lyon, Henri IV saute sur la timide Marie de Médicis. Pas de pitié pour la vierge italienne qu'il retrouve deux mois après leur mariage célébré par procuration à Florence.

Le 9 décembre 1600, le roi Henri IV encaisse enfin son dû. À Lyon, il initie sa deuxième épouse aux plaisirs du sceptre royal. Prostate ou pas, celui-ci est toujours aussi efficace. Dieu sait pourtant si Henri l'a usé en de multiples occasions avec des catins comme avec des duchesses. Le brave homme n'est pas bégueule pour un sou. Il est de la race des DSK... Mieux, Marie de Médicis lui rapporte une dot de 600 000 écus d'or. C'est bien la première fois qu'il se fait payer pour dépuceler une vierge... Mais le Vert Galant n'a pas attendu sa vierge florentine pour jouir: sa jeune maîtresse du moment, la marquise de Verneuil, se débrouille fort bien en la matière. S'il a répudié sa première épouse, la reine Margot, c'est qu'elle a été incapable de lui donner un héritier. Dans un premier temps, il avait voulu épouser la merveilleuse Gabrielle d'Estrée qui lui avait déjà donné trois enfants, mais celle-ci est morte subitement le 10 avril 1599 (cliquez ici pour notre éphéméride du 10 avril).

Mariage par procuration… Le mariage d'Henri IV et de Marie de Médicis est célébré le 5 octobre 1600 à Florence en l'absence du roi représenté par le grand écuyer, messire Roger de Bellegarde. En effet, le protocole de la cour de France interdit qu'un souverain se rende à l'étranger pour épouser sa promise. Sitôt la cérémonie achevée, la nouvelle épouse se met en route pour retrouver son chéri. Accompagnée par une suite de deux mille personnes, elle débarque en bateau à Marseille, où, à sa grande fureur, elle constate que son époux royal lui a posé un lapin. Il n'est pas venu l'attendre sur le quai, pas plus qu'il ne lui a fait parvenir un bouquet de fleurs par Interflora... Il prétexte qu'il est retenu par la guerre qu'il mène en Savoie. En fait, la marquise de Verneuil a débarquéà Grenoble, où son amant royal loge, pour lui faire une scène effroyable à cause de son mariage avec la "banquière italienne", comme elle surnomme Marie de Médicis. La petite garce de 21 ans sait y faire avec les vieux de 47 ans. Briefée par Karine Le Marchand, elle l'injurie, lui hurle dessus, devient complètement hystérique, puis se donne. Elle se fait "tour à tour voluptueuse, mutine et brûlante comme l'enfer, elle le tenait par la barbichette". Henri n'est pas de taille à résister. Pour la calmer, il est prêt à tout lui donner. C'est ce qu'elle voulait.

Mais de royal époux, point… Pendant que son époux subit les assauts de sa maîtresse, la "banquière" remonte la France pour atteindre Lyon, où Henri lui a donné rendez-vous. Elle est toujours furieuse; à Avignon, elle menace même de faire demi-tour. Finalement, le dimanche 3 décembre, elle arrive à Lyon, la ville la plus italienne du royaume. Les habitants lui font une réception fastueuse. Tous les corps et les ordres de la cité l'accueillent triomphalement à l'entrée de la ville. Même les joueurs de l'OL lui font une haie d'honneur... Mais de royal époux, point. Il n'est pas encore arrivé. Elle se désole, elle s'impatiente. Henri, pour l'amadouer, lui fait parvenir un magnifique collier de diamants valant 150 000 écus. À peine si elle l'accepte.

Pierre Matthieu, historiographe d'Henri IV, note: "Elle attend le roi huit jours, avec l'impatience que lui pouvait donner ce louable défi de voir celui qu'elle avait aimé sans le voir, à qui elle s'était donnée sans le connaître, et avait juré fidélité conjugale à Florence, tandis qu'il était en Savoie." Le samedi 9 décembre, vers 15 heures, on lui apprend que son époux a embarqué sur le Rhône. Il devait être à Lyon le soir même. Quand elle soupe, un gentilhomme vient la prévenir que le roi n'est plus qu'à une lieue de la cité. Elle en perd l'appétit, devient pensive. Enfin, elle va connaître son époux. Il est un peu vieux, mais qu'importe l'âge, il a fait d'elle la souveraine d'un des plus grands royaumes d'Europe. Il paraît qu'il est un peu porté sur la chose, mais elle accomplira son devoir.

Froide comme la glace… En fait, ce rusé d'Henri est déjà dans la place avec son ami Rosny. Il a pénétré incognito dans l'archevêché où elle loge afin de l'observer sans qu'elle le voie. Il la trouve à son goût, mais ne se dévoile toujours pas. Il attend qu'elle se retire dans sa chambre avec sa fidèle Léonora Dori (la fameuse Galigaï) pour la rejoindre. La reine se jette dans une profonde révérence, lui baise la main. Le roi "l'enlève de terre", lui adresse quelques mots de bienvenue avec son haleine aillée, l'embrasse à plusieurs reprises. Devant la cheminée, il lui raconte son voyage, décrit ses récentes batailles, mais elle entend mal le français et lui n'est pas meilleur en italien. Il finit par se retirer pour souper.

Après s'être restauré, Henri se présente à nouveau à la chambre de son épouse pour lui annoncer qu'il compte profiter de sa nuit de noces le soir même. La jeune femme a un mouvement de recul. Déjà? Est-elle vraiment sa femme devant Dieu? Le mariage n'a eu lieu que par procuration. D'une voix timide, elle demande s'il ne vaudrait pas mieux attendre le légat du pape chargé de leur donner sa bénédiction avant de consommer leur mariage. Henri, qui a tout prévu, lui tend alors un mot signé par le pape attestant que le mariage est entièrement valide depuis la cérémonie de Florence. La bénédiction du légat n'étant qu'une formalité facultative. La reine, écrit un observateur italien, devient "froide comme la glace". Elle se met à trembler, semble terrorisée! Le bon Henri s'en trouve émoustillé. Il pense à son ami René le Québécois lui narrant sa nuit de noces avec la petite Céline...

Tous deux ravis de leur nuit… Les servantes de Marie l'entourent, veulent la réchauffer, la voyant si tremblante. Le roi les écarte, leur faisant signe de sortir. Les valets referment les portes. Le roi et la reine restent seuls, l'une tremblante de peur, l'autre de plaisir. Par la fenêtre, il lui montre le Rhône: "Ce petit flot est rempli de loutres", lui dit-il pour tenter de l'apaiser. Ce qui se passe cette nuit-là demeure un mystère. En tout cas, le Vert Galant a sûrement fait honneur à son surnom, car, le lendemain matin, tous deux paraissent ravis de leur nuit. Elle comme lui. Le 17 décembre, le légat, enfin arrivé, donne sa bénédiction. Les fêtes du mariage se poursuivent durant un mois. Chaque soir, Henri chevauche sa poulinière italienne. Hardi, mon gaillard! Il ne tarde pas à la mettre enceinte, puisque le futur Louis XIII naît le 27 septembre suivant, ce qui place sa date de conception autour du 27 décembre. Dès le 15 janvier, le roi répand la nouvelle, fier comme un coq d'avoir mis la poule au pot.

Ce qui n'empêche pas Henri de retourner vite auprès de la marquise et d'autres maîtresses. Son épouse, très dévote, indolente, nonchalante et surtout très jalouse, perd rapidement de ses charmes à ses yeux. Il écrit à Sully: "Je ne trouve ni agréable compagnie, ni réjouissance, ni satisfaction chez ma femme..." Le roi précise encore: "Je suis contraint de dépit de la quitter là et de m'en aller chercher quelque récréation ailleurs."

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© Le Point - Publié le 09/12/2012 à 00:00 - Modifié le 09/12/2014 à 00:00

 

Pour l’éphéméride du neuf décembre c’est ICI
http://mickeywerlen.canalblog.com/archives/2013/12/09/28618541.html

 

Dicton du jour de Charlie Hebdo  

Ben pour le dicton de Charlie hebdo de ce jour, ce sacré Charlie il est vraiment drôlement fait vu la longueur des racines de ses canines; à croire que pour lui enlever ses attributs masculins, il suffit de lui arracher les deux canines de la mâchoire inférieure...

 

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Ben pour la zique de ce mardi, on va un peu changer de genre en s’écoutant la compilation de l’American Folk Blues Festivals 1963-1966: The British Tours… D’autres rythmes et une musique plaisante… Allez les amis, faites-vous plaisir et je vous souhaite une bonne écoute!!!

https://www.youtube.com/watch?v=BZMoikK3ct8

 

Et en avant pour les blagounettes du jour, un bouquet divers et automnal, des courtes mais bonnes, des longues mais connes, des connues et des moins connues; quoi, des blagues à deux balles ou à quatre sous...

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- Bravo pour ton job, comment tu l'as eu?
- Comme la Vierge Marie a eu Jésus.
- Un miracle?
- Non j'ai couché, mais je peux pas en parler. 

386

Un écolier fait ses comptes:
- Je dois 20 F. à David qui me les a prêtés pour acheter des bonbons,
40 F. à Fabrice qui me les a avancés pour entrer au cinéma, mercredi dernier,
et un bon coup de poing dans le nez à Ludovic qui, lui, malgré toutes mes demandes, n'a jamais voulu me prêter un centime.

 401

L'histoire se passe dans une tribu en Afrique. Dans cette tribu, il y un caïd, le meilleur baiseur du groupe, frimeur et tout. Cette bête sexuelle a un jeune fils à qui il veut apprendre les meilleures techniques.
Il lui dit:
- Mon fils, je suis le meilleur baiseur de tous les temps. Je vais t'apprendre à faire jouir les nanas. Alors on va dans une cahute avec une meuf, je te montre comment on baise et toi pendant ce temps, tu éventes avec une grande feuille. Apres tu essaieras.
Alors voilà le caïd qui commence à s'escrimer pendant une demi-heure sans aucun résultat. Il abandonne et dit à son fils de prendre sa place pendant que lui évente.
En mois d'une minute, c'est le panard total pour la gonzesse, le pied géant avec les cris et tout.
Le caïd dit alors à son fils, d'un ton supérieur:
- Alors fiston, tu vois comment on évente?

 434

Un type dans un bistrot est pris d'une envie TRÈS pressante de soulager ses intestins. Il descend l'escalier qui mène aux gogues, et là, malheur! Le verrou de l'unique porte indique "Occupé". Il se dandine, serre les fesses tant qu'il peut, mais le temps passe et toujours pas de signe de vie dans les chiottes... notre gugusse est toujours en train de serrer les fesses, jusqu'au moment où il sent qu'il n'en peut plus, et qu'il va refaire le crépis des toilettes. Il tambourine contre la porte:
- Mais DÉPÊCHEZ-VOUS! J'ai la chiasse! Et il entend une voix essoufflée: - Gnnnh!... T'as... d'la... chaaaaaance!!!"

 490

Le patron convoque un de ses employés par téléphone:
- Passez à mon bureau. Je voudrais vous dire un mot à propos de votre demande d'augmentation. L'employé, tout content, se précipite.
La secrétaire l'introduit chez le patron qui fait:
- NON!

 501

- A la veille de mon mariage, demande une jeune fille à sa mère, quel est le meilleur conseil que tu puisses me donner?
- Oh! Il tient en peu de mots.
Quand tu viendras de te disputer avec ton mari et qu'il t'aura dit ce qu'il pense de toi et de ta famille, renonce à la tentation de saisir le téléphone pour tout me raconter:
- Pourquoi cela?
- Parce que, le lendemain, toi, tu lui auras pardonné, mais pas moi.

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C'est mardi... on est tellement bien au plumard que ce bourreau qu'est le réveille-matin prend un malin plaisir à nous torturer pour nous sortir du lit, histoire que lui se repose jusqu'au lendemain... Il fait frais et la froidure finit de nous réveiller et c'est en pleine forme qu'on arrivera au boulot, enfin faut le dire vite pour certains... Allez les amis courage! Encore une quinzaine de jours avant les vacances de fin d'année... Une pensée pour celles et ceux qui souffrent autant de la maladie que d'autres choses et à ceux qui pansent les plaies dues aux divers maux que l'adversité afflige à chacun... Prenez soin de vous et je vous souhaite une bonne journée en vous disant à la revoyure... 

 

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