«À la Sainte Eugénie, pour savoir le temps qu'il fait, il ne faut pas être un génie.»
«Quand Noël tombe un mercredi, tu peux semer champs et cassis.»
♥ Cordial salut du jour et bisous à tous ♥
Salut les amis et merci de votre visite; c'est jeudi et enfin c'est Noël; le réveillon est passé, les gens sont fatigués sauf les gosses qui excités qui se sont réveillés à des heures impossibles, pour aller découvrir ce que le père Noël leur a apporté et aussi les autres cadeaux des membres de la famille... et d'abord... essayer les jeux, assembler les jouets et faire du boucan en ne respectant pas tellement le sommeil des parents... Enfin bref comme disait mon ami Pépin... Noël ce n'est qu'une fois par année...
Pour la météo d'aujourd'hui, pour la Suisse romande avec 3° et un ciel couvert dans la nuit, ce sera pour ce Jeudi jour de Noël, temps souvent très nuageux le matin avec quelques averses éparses. Passage à un temps généralement sec en plaine au fil des heures et développement d'éclaircies. Ciel restant plus nuageux le long des Préalpes et en montagne avec quelques averses, à nouveau plus fréquentes en soirée. Flocons passant de 1200m le matin à 700m le soir et quelques flocons jusqu'en plaine dans la nuit. En Valais, belles éclaircies et probablement sec. Températures moins douces que ces derniers jours. Vent faible d'ouest sur le Plateau et le bassin lémanique tournant à la bise jeudi en fin de journée, quelques rafales de Joran le long du Jura. Ouest faible à modéré en montagne, faibles brises dans les vallées alpines. Températures prévues pour jeudi: 1 à 5 degrés à l'aube à basse altitude, 6 à 8 degrés l'après-midi. 3 puis 2 degrés vers 1000m dans le Jura, -1 puis -3 degrés vers 2000m d'altitude.
Une nouvelle page météo avec symboles et plus du tout de texte... à regarder sous:
http://www.meteosuisse.admin.ch/home.html?tab=overview
Pour l'Hexagone, une météo de saison, perturbée à foison... Avec pour ce jour: en matinée, les petites pluies de la perturbation arrivée la veille progressent des Pyrénées au flanc Est avec quelques flocons en montagne. Retour d'éclaircies à l'arrière. Des éclaircies aussi en Méditerranée mais avec du vent. Dans l’après-midi, le mistral se renforce nettement mais dégage bien le ciel des régions méditerranéennes. Quelques averses résiduelles circulent entre les Pyrénées et les Alpes. Rares ondées possibles également près de la Manche. En soirée, le mistral est fort dans le sud-est. Quelques averses se produisent encore à proximité des Pyrénées, des Alpes et dans le nord-est avec des flocons dès 500 mètres d'altitude. Temps calme et sec partout ailleurs. Dans la nuit, le temps redevient sec sur l'ensemble du pays. Le mistral se maintient en soufflent violemment dans le sud-est. Quelques brouillards se forment à nouveau de l'Aquitaine à l'Alsace jusqu'à l'intérieur de la Normandie…
Pour l'Outre-mer: à Mayotte ensoleillé avec des températures de l'ordre de 29°; à l'île de la Réunion ce sera pluvieux avec des températures de l'ordre de 30°; à la Martinique ensoleillé et voilé avec des températures de l'ordre de 30°; ensoleillé et variable avec des températures de l'ordre de 30° en Guadeloupe; ensoleillé et variable en Guyane française avec des températures de l'ordre de 33°; Polynésie française beau temps, ciel voilé avec des températures de 29°; ciel clair, très beau temps aux Marquises avec des températures de 28°; faibles pluies et venteux avec rafales à Saint-Pierre et Miquelon avec des températures de 4°...
Bonne journée à tous et que le soleil et la chaleur soient aussi dans vos cœurs... Aujourd'hui le lever du Soleil est à 08:07 et le coucher du Soleil se fera à 16:55 et le jour est plus long de 2 minutes...
Valeurs remarquables de décembre en France
TMax: 27.2°C (Pau-Uzein le 04/12/1985)
TMin: -25.8°C (Clermont-Fd le 18/12/1933)
Précip: 184.4 mm (Perpignan le 14/12/1932)
Et pour les amis qui aiment la pêche à pied, les prochaines grandes marées auront lieu ce jour: Horaire des marées à Saint-Malo
Jeudi 25 décembre à 09h09 coefficient 97, à 21h35 coefficient 95
Vendredi 26 décembre à 09h55 coefficient 91, à 22h21 coefficient 91
Historique d'une météo, qu’on a trop souvent tendance à oublier…
Noël... Congé.
La France pittoresque
Légendes et superstitions
La Fontaine hideuse de Beuvry, maudite depuis la veille de la Noël 1493
D’après «La Tradition», paru en avril 1892
Si la route de Lille à Béthune fait un coude à l’extrémité nord du terroir de Sailly-la-Bourse, c’est, selon la légende, pour éviter la Fontaine hideuse, maudite depuis la veille de la Noël 1493 lorsqu’elle eût englouti un convoi de voyageurs dans ses profondeurs insondables. Pas un brin d’herbe ne poussa depuis, pas un poisson ne fendit ses eaux qui acquirent la réputation de glacer les cœurs...
La route de joignant Lille à Béthune partait autrefois du moulin de Bellenville, en serpentant à travers des mares et des fossés, droit au mont de Beuvry. Elle était, entre ces deux endroits, en bien mauvais état pendant la saison pluvieuse, parce que le terrain y est marécageux et tourbeux.
Les habitants de Vermelles, de Cambrin et d’Annequin se rendant au marché de Béthune, devaient alors y transporter leurs produits à dos de cheval ou à demi-chargement de voiture. Le coche qui y passait deux fois par mois, avait soin de prendre à La Bassée, au Cheval Rouge, deux bons chevaux de relais, et ses six chevaux flamands, aux jours pluvieux, avaient bien de la peine à franchir ce passage.
Or, en l’an 1493, la veille de Noël, une pluie fine et glaciale tombant toute la matinée, avait fondu la neige qui couvrait la terre depuis huit jours, et rendait cet endroit difficile et dangereux. A cause des fêtes de Noël, le coche était bondé de voyageurs. Deux chartreux, deux nonnes, et deux moines, emplissaient le coupé; quatre bons marchands se serraient dans l’intérieur à côté de deux jeunes fiancés; l’impériale regorgeait de bagages et de marchandises.
Le phaéton, trompé par la lueur vacillante d’un feu follet, quitta la route empierrée et la voiture s’embourba. Sous le fouet et les jurons du conducteur, les chevaux se cabraient, frémissaient, piaffaient, mais le coche ne bougeait pas. Les hommes descendirent et délibérèrent. Les moines et les chartreux prirent chacun une roue, leurs bras nerveux se tendirent, les jantes craquèrent; le coche ne bougea pas davantage. Les marchands et les religieux firent un suprême effort, mais encore en vain. «Que le diable emporte tout, dit le cocher, hors de lui même!»
Quand les moines, les chartreux et les marchands voulurent rebrousser chemin, ils sentirent qu’ils s’enlisaient, que l’eau et la boue leur montaient jusqu’aux genoux. Les malheureux, désespérés, glacés d’effroi, s’enfonçaient toujours lentement, graduellement, fatalement. Déjà l’enlisement gagnait leur poitrine. «Salva nos Domine», dit une voix. «Miserere mei», dirent les moines. Et des lèvres brûlantes des marchands sortaient les noms bénis de fils et d’épouses.
Quand, vers minuit, entre deux nuages, la lune apparut, on ne vit plus que l’impériale du coche et des bras s’agitant convulsivement au-dessus de l’abîme dans lequel les nonnes étaient descendues évanouies, et les fiancés endormis, rêvant à l’hyménée. La neige recommença à tomber pour couvrir les victimes d’un blanc linceul. Deux pêcheurs qui tendaient près de là leurs filets, assistèrent pétrifiés à cette scène lugubre; ils coururent, revenus à eux-mêmes, conter l’aventure à Beuvry. La foule, venant de toute la contrée, ne vit au milieu du grand chemin vert, au lieu du sinistre, qu’une fontaine de plus de 200 pieds de tour, claire, bleue, ovale, semblable à l’œil immense d’un monstre souterrain guettant sa proie.
On voulut sonder la fontaine: tous les câbles de la contrée, bout à bout, n’en trouvèrent pas le fond. On voulut, pour leur donner la sépulture, pour leur dire les prières des morts, pour qu’un ami pût venir sur leurs tombes, arracher les victimes au gouffre béant; mais l’abîme est sans fond, et, malgré tous les efforts, il n’a rendu ni un cadavre, ni un lambeau de froc. On l’appela «la Fontaine hideuse». Depuis ce jour lamentable, tous les ans, dans la nuit de Noël, de la onzième à la douzième heure, on entend sans cesse au fond de la Fontaine hideuse, claquer le fouet d’un postillon, et, les âmes pieuses voient dans une sorte de coche lumineux: Jésus dans la crèche, Joseph et Marie, l’âne, les bœufs, les bergers et, l’étoile.
Depuis quatre siècles, pas un brin d’herbe n’a poussé dans la fontaine, pas un poisson n’a fendu ses eaux, pas une goutte de son onde n’a été réchauffée par les feux des étés les plus brûlants. Tous les monts de la Savoie ne pourraient combler cet abîme! Tout le foin de la Normandie y disparaîtrait en un clin d’œil, comme englouti par un monstre invisible!
Deux tourbiers sont perclus aujourd’hui pour s’être baignés dans la fontaine. Ils ne doivent la vie qu’à la précaution qu’ils avaient prise de s’être fait attacher par une corde à l’aide de laquelle on les retira du danger qu’ils couraient de disparaître aussi. Malheur à ceux qui se sont désaltérés à la Fontaine, ils n’ont jamais connu les joies de l’hymen, ou les ont oubliées s’ils les avaient éprouvées déjà: quelques gouttes de son eau glacent encore les plus férus d’amour.
Que de jouvenceaux prêts à aller à l’autel ont pris le chemin du cloître ou du monastère. Les abbayes de Gonnay et de Choques en comptèrent par certaines. Que d’amantes jalouses ont glacé, avec de l’eau de la fontaine, malicieusement, méchamment le cœur de leurs amants!
Le propriétaire actuel de l’ancienne abbaye de Choques - village situéà une demi-lieue de Béthune - a retrouvé on 1866 sous le taillis d’un bosquet formé sur les ruines des bâtiments de ce monastère, six pierres tombales en marbre blanc et en grès sculpté encore visibles aujourd’hui, de Francicus Pruvost, d’Andreas Dessain, de Ludovicus Gouillart, d’Elegicus de Baillencourt-Courcol, d’Ambroise Rattel et de Prosper Bonvalet, pieuse relique, morts dans cet asile de paix en odeur de sainteté, grâce à l’eau miraculeuse de la Fontaine hideuse, suivant l’épitaphe libellée en latin.
Depuis que cette source est là béante, la route de Lille à Béthune fait un coude à l’extrémité Nord du terroir de Sailly-la-Bourse, les voitures ne passent plus par Werquin pour se rendre à Béthune, et les roseaux, la ciguë aquatique croissent dans les mares du Grand Chemin Vert qui partait, avant la Fontaine hideuse, d’Annequin au mont de Beuvry.
Article copié sur "La France pittoresque"
Coutumes et traditions: Origine et histoire de la bûche de Noël
D’après «La nuit de Noël dans tous les pays» paru en 1912
La bûche de Noël réunissait autrefois tous les habitants de la maison, tous les hôtes du logis, parents et domestiques, autour du foyer familial. La bénédiction de la bûche avec les cérémonies traditionnelles dont elle se parait n’était que la bénédiction du feu, au moment où les rigueurs de la saison le rendent plus utile que jamais.
Cet usage existait surtout dans les pays du Nord. C’était la fête du feu, le Licht des anciens Germains, le Yule Log, le feu d’Yule des forêts druidiques, auquel les premiers chrétiens ont substitué cette fête de sainte Luce dont le nom, inscrit le 13 décembre au calendrier et venant du latin lux, lucis, rappelle encore la lumière.
Tradition de la grande bûche de Noël. Dessin de Léon Lhermitte paru dans Le Monde illustré du 1er janvier 1884
Il est tout naturel qu’on mette en honneur, au 25 décembre, au cœur de l’hiver, le morceau de bois sec et résineux qui promet de chauds rayonnements aux membres raidis sous la bise. Mais, souvent, cette coutume était un impôt en nature, payé au seigneur par son vassal. A la Noël, on apportait du bois; à Pâques, des œufs ou des agneaux; à l’Assomption, du blé; à la Toussaint, du vin ou de l’huile.
Il arrivait aussi, quelquefois, que les pauvres gens ne pouvant se procurer des bûches convenables pour la veillée de Noël, se les faisaient donner. «Beaucoup de religieux et de paysans, dit Léopold Bellisle, recevaient pour leurs feux des fêtes de Noël un arbre ou une grosse bûche nommée tréfouet». Le tréfeu, le tréfouet que l’on retrouve sous le même nom en Normandie, en Lorraine, en Bourgogne, en Berry, etc., c’est, nous apprend le commentaire du Dictionnaire de Jean de Garlande, la grosse bûche qui devait, suivant la tradition, durer pendant les trois jours de fêtes. De là, du reste, son nom: tréfeu, en latin tres foci, trois feux.
Partout, même dans les plus humbles chaumières, on veillait autour de larges foyers où flambait la souche de hêtre ou de chêne, avec ses bosses et ses creux, avec ses lierres et ses mousses. La porte restait grande ouverte aux pauvres gens qui venaient demander un gîte pour la nuit. On leur versait en abondance le vin, la bière ou le cidre, suivant les contrées, et une place leur était accordée à la table de famille. On attendait ainsi la Messe de minuit.
Qu’on se représente les immenses cheminées d’autrefois: sous leur manteau pouvait s’abriter une famille tout entière, parents, enfants, serviteurs, sans compter les chiens fidèles et les chats frileux. Une bonne vieille grand-mère contait des histoires qu’elle interrompait seulement pour frapper la bûche avec sa pelle à feu et en faire jaillir le plus possible d’étincelles, en disant: «Bonne année, bonnes récoltes, autant de gerbes et de gerbillons».
La bûche de Noël était un usage très répandu dans presque toutes les provinces de notre vieille France. Voici, d’après Cornandet, le cérémonial que l’on suivait dans la plupart des familles: «Dès que la dernière heure du jour s’était fondue dans l’ombre de la nuit, tous les chrétiens avaient grand soin d’éteindre leurs foyers, puis allaient en foule allumer des brandons à la lampe qui brûlait dans l’église, en l’honneur de Jésus. Un prêtre bénissait les brandons que l’on allait promener dans les champs. Ces brandons portaient le seul feu qui régnait dans le village. C’était le feu bénit et régénéré qui devait jeter de jeunes étincelles sur l’âtre ranimé.
«Cependant, le père de famille, accompagné de ses enfants et de ses serviteurs, allait à l’endroit du logis où, l’année précédente, ils avaient mis en réserve les restes de la bûche. Ils apportaient solennellement ces tisons; l’aïeul les déposait dans le foyer et tout le monde se mettant à genoux, récitait le Pater, tandis que deux forts valets de ferme ou deux garçons apportaient la bûche nouvelle.
«Cette bûche était toujours la plus grosse qu’on pût trouver; c’était la plus grosse partie du tronc de l’arbre, ou même la souche, on appelait cela la coque de Noël [le gâteau allongé en forme de bûche que l’on donnait aux enfants le jour de Noël portait encore au début du XXe siècle dans certaines provinces le nom de coquille ou petite bûche, en patois, le cogneu].
«On mettait le feu à cette coque et les petits enfants allaient prier dans un coin de la chambre, la face tournée contre le mur, afin, leur disait-on, que la souche leur fît des présents; et tandis qu’ils priaient l’Enfant-Jésus de leur accorder la sagesse, on mettait au bout de la bûche des fruits confits, des noix et des bonbons. A onze heures, tous les jeux, tous les plaisirs cessaient. Dès les premiers tintements de la cloche, on se mettait en devoir d’aller à la messe, on s’y rendait en longues files avec des torches à la main. Avant et après la messe, tous les assistants chantaient des Noëls, et on revenait au logis se chauffer à la bûche et faire le réveillon dans un joyeux repas.»
Dans la Semaine religieuse du diocèse de Langres du 23 décembre 1905, un vieil auteur, Marchetti, expose le sens religieux de ces pratiques: «La bûche de Noël, dit-il, représente Jésus-Christ qui s’est comparé lui-même au bois vert. Dès lors, continue notre auteur, l’iniquitéétant appelée, dans le quatrième Livre des Proverbes le vin et la boisson des impies, il semble que le vin répandu par le chef de famille sur cette bûche signifiait la multitude de nos iniquités que le Père Eternel a répandues sur son Fils dans le mystère de l’Incarnation, pour être consumées avec lui dans la charité, dont il a brûlé durant le cours de sa vie mortelle».
Nous allons raconter ce que la bûche de Noël offrait de particulier en Berry, en Normandie, en Provence et en Bretagne.
La bûche de Noël en Berry
En Berry, elle s’appelle cosse de Nau – cosse signifiant souche, et Nau signifiant Noël, ce mot étant employé par nos pères dans ce sens: «Au sainct Nau chanteray / Car le jour est fériau. Nau! Nau! Nau! / Car le jour est fériau»– et quelquefois tréfoué, trouffiau, trufau (trois feux). Les forces réunies de plusieurs hommes sont nécessaires pour apporter et mettre en place la cosse de Nau, car c’est ordinairement un énorme tronc d’arbre destinéà alimenter la cheminée pendant les trois jours que dure la fête de Noël. A l’époque de la féodalité, plus d’un fief a été donné, à la charge, par l’investi, de porter, tous les ans, la cosse de Nau au foyer du suzerain.
La cosse de Nau doit, autant que possible, provenir d’un chêne vierge de tout élagage et qui aura été abattu à minuit. On le dépose dans l’âtre, au moment où sonne la messe nocturne, et le chef de famille, après l’avoir aspergé d’eau bénite, y met le feu. C’est sur les deux extrémités de la bûche ainsi consacrée que les mères et surtout les aïeules se plaisent à disposer les fruits, les gâteaux et les jouets de toute espèce auxquels les enfants feront, â leur réveil, un si joyeux accueil. Comme on a fait croire à ceux qui pleuraient pour aller à la messe de minuit, qu’on les mènerait à la messe du cossin blanc – c’est-à-dire qu’on les mettrait au lit –, on ne manque jamais, le lendemain matin, de leur dire que, tandis qu’ils assistaient à cette messe mystérieuse, toutes ces belles et bonnes choses ont été déposées là, à leur intention, par le petit Naulet – le petit Jésus, Naulet, Noëlet, enfant de Noël.
On conserve ces débris de la cosse de Nau d’une année à l’autre: ils sont recueillis et mis en réserve sous le lit du maître de la maison. Toutes les fois que le tonnerre se fait entendre, on en prend un morceau que l’on jette dans la cheminée, et cela est suffisant pour protéger la famille contre le feu du temps, c’est-à-dire contre la foudre, explique Laisnel de La Salle.
«Dans quelques vieilles maisons de notre Berry, explique un chroniqueur du Cher, je cherchais à m’expliquer pourquoi l’un des deux grands chenets en fer forgéétait d’une seule pièce, tandis que l’autre se démontait en deux pièces par le simple emboîtement de la branche verticale sur la branche horizontale et formait, de cette manière, un simple tréteau. Une octogénaire m’en a donné l’explication suivante: dans mon jeune temps, la veille de Noël, on choisissait pour le truffiau (tréfeu) le tronc d’un arbre assez gros pour qu’on fût obligé de le faire traîner par un cheval, et les chenets étaient ainsi faits pour pouvoir le hisser plus facilement.
«On posait l’une des extrémités sur le grand chenet et l’on faisait glisser latéralement l’autre extrémité sur le chenet démonté, à l’aide de leviers, car cette bûche atteignait très souvent deux ou trois mètres de long sur un mètre de circonférence. On se servait le plus souvent de trognards que l’on rencontre encore beaucoup dans nos haies: le bois fendu était rigoureusement exclu. La longueur de ces bûches explique la forme de ces cheminées géantes d’autrefois.»
Dans l’Orléanais, province voisine du Berry, existaient à peu près les mêmes usages. La ménagère plaçait dans le foyer, au milieu d’un épais lit de cendres, et enguirlandée de branches de bruyère ou de genièvre, la plus forte souche du bûcher. C’était ordinairement une énorme culée de chêne. Dans la Beauce et le val orléanais (rive gauche de la Loire), cette bûche se nomme, selon les localités, tréfoy, trifoué ou trifouyou.
Le moment de déposer, dans l’âtre nettoyé avec soin, la bûche traditionnelle, variait selon les pays. Ici on la plaçait aux premiers coups de la cloche annonçant l’office de la nuit; là on attendait l’instant où la cloche sonnait la voix Dieu, c’est-à-dire l’élévation de la messe de minuit. C’était le grand-père, quelquefois le plus jeune enfant qui, après l’avoir aspergé d’eau bénite, y mettait le feu en se signant et en prononçant à haute voix: In nomine Patris, et Filii, et Spiritus Sancti. Amen!
Le tréfoué devait brûler, sans flamme, l’espace de trois jours, afin d’entretenir une constante et douce chaleur dans la chambre où se réunissaient, avant et après les offices, mais principalement avant et après la messe de minuit, tous les membres de la famille. Cependant la bûche de Noël se consumait lentement. Les fêtes terminées, on recueillait les restes du tréfoué et on les conservait d’une année à l’autre.
La bûche de Noël en Normandie
Voici en quels termes Marchangy (1782-1826) parle de cet usage en Normandie: «Le père de famille, accompagné de ses fils et de ses serviteurs, va à l’endroit du logis où, l’année précédente, à la même époque, ils avaient mis en réserve les restes de la bûche de Noël. Ils rapportent solennellement ces tisons qui, dans leur temps, avaient jeté de si belles flammes à l’encontre des faces réjouies des convives. L’aïeul les pose dans ce foyer qu’ils ont connu et tout le monde se met à genou en récitant le Pater.
«Deux forts valets de ferme apportent lentement la bûche nouvelle, qui prend date, comme dans une dynastie. On dit la bûche 1re, la bûche 2e, la 20e, la 30e, ce qui signifie que le père de famille a déjà présidé une fois, deux fois, vingt fois, trente fois semblable cérémonie. La bûche nouvelle est toujours la plus grosse que le bûcheron puisse trouver dans la forêt, c’est la plus forte partie du tronc de l’arbre ou, le plus souvent, c’est la masse de ses énormes racines, qu’on appelle la souche ou la coque de Noël.
«A l’instant où l’on y met le feu, les petits enfants vont prier dans un coin de l’appartement, afin, leur dit-on, que la souche leur fasse des présents, et, tandis qu’ils prient, on met à chaque bout de cette souche des paquets d’épices, de dragées et de fruits confits!»
Qu’on juge de l’empressement et de la joie des enfants à venir recevoir de pareils présents! De nos jours, l’usage de la bûche de Noël tend à disparaître des pays normands. Longtemps, explique G. Dubosc dans le Journal de Rouen du 25 décembre 1898, les pauvres gens des campagnes, en attendant l’heure de la messe de minuit, ont dû se réchauffer autour de l’énorme bûche éclairant de sa lumière flamboyante la compagnie réunie sous la hotte de la cheminée. C’est assis, devant son brasier, qu’on restait jusqu’au moment où, à travers champs, on allait gagner la pauvre église où devait se célébrer la Messe des bergers.
C’est devant l’âtre rougeoyant qu’on se racontait toutes ces légendes merveilleuses de Noël, toutes ces traditions qui, contées par la voix tremblante des aïeules, se sont transmises jusqu’à nos jours: et les pierres tournantes, comme celles de Gerponville, de Saint-Arnoult, de Mallemains, qui tournent sept fois pendant la nuit de Noël; et les trésors qui ne se découvrent que lorsqu’on sonne le premier coup de la messe nocturne; et les feux follets qui dansent pendant la nuit sur les tombes du cimetière et bien d’autres contes fantastiques.
La bûche de Noël en Provence
Les Provençaux apportaient au foyer le joyeux cariguié, ou vieux tronc d’olivier choisi pour brûler toute la nuit; ils s’avançaient solennellement en chantant les paroles suivantes:
Cacho fio. Cache le feu (ancien).
Bouto fio. Allume le feu (nouveau).
Dieou nous allègre. Dieu nous comble d’allégresse!
Le plus ancien de la famille arrosait alors ce bois, soit de lait, soit de miel, en souvenir de l’Eden, dont l’avènement de Jésus est venu réparer la perte, soit de vin, en souvenir de la vigne cultivée par Noé, lors de la première rénovation du monde. Le plus jeune enfant de la maison prononçait, à genoux, ces paroles que son père lui avait apprises: «O feu, réchauffe pendant l’hiver les pieds frileux des petits orphelins et des vieillards infirmes, répands ta clarté et ta chaleur chez les pauvres et ne dévore jamais l’étable du laboureur ni le bateau du marin.»
Cette scène si touchante de la bûche de Noël occupe toute une salle du musée d’Arles; en voici la description: Neuf mannequins de grandeur naturelle sont groupés autour de la cheminée dans laquelle flambe la bûche de Noël. La première personne de gauche est l’aïeul, en costume du XVIIIe siècle. Il arrose, il bénit la bûche avec du vin cuit et prononce les paroles sacramentelles. Cette formule renferme tout à la fois une prière et d’heureux souhaits pour toute la famille, debout devant la table chargée des plats réglementaires.
Alègre! Alègre! Dieu nous alègre.
Calendo vèn, tout ben vène
E se noun sian pas mai, que noun fuguen men!
Dieu vous rague la graci de veire l’an que vèn.
(Dieu nous tienne en joie; Noël arrive, tout bien arrive! Que Dieu nous fasse la grâce de voir l’année prochaine, et si nous ne sommes pas plus nombreux, que nous ne soyons pas moins!)
En face, assise, l’aïeule file sa quenouille. Derrière elle, le fermier, aîné des garçons, dit lou Pelot, s’appuie sur la cheminée, avant sa femme vis-à-vis. A côté du Pelot, sa jeune sœur, souriante et rêveuse; elle s’entretient avec lou rafi (valet de ferme). Près de la table, à gauche, l’aînée des filles prépare le repas, tandis qu’au fond le guardian, armé de son trident, et le berger avec son chien, se préparent à assister au festin familial. Une jeune enfant écoute religieusement la bénédiction du grand-père (benedicioun dou cacho- fio).
Frédéric Mistral, quand il fut nominé membre de l’Académie marseillaise, en cette langue provençale si colorée, qu’il parle si bien, nous a donné, dans son discours, un tableau pittoresque de cette scène ravissante de la bûche de Noël:
«Au bon vieux temps, la veille de Noël, après le grand repas de la famille assemblée, quand la braise bénite de la bûche traditionnelle, la bûche d’olivier, blanchissait sous les cendres et que l’aïeul vidait, à l’attablée, le dernier verre de vin cuit, tout à coup, de la rue déjà dans l’ombre et déserte, on entendit monter une voix angélique, chantant par là-bas, au loin dans la nuit.»
Et le poète nous conte alors une légende charmante, celle de la Bonne Dame de Noël qui s’en va dans les rues, chantant les Noëls de Saboly à la gloire de Dieu, suivie par tout un cortège de pauvres gens, miséreux des champs et des villes, gueux de campagne, etc., accourus dans la cité en fête. «Et vite alors, tandis que la bûche s’éteignait peu à peu, lançant ses dernières étincelles, les braves gens rassemblés pour réveillonner ouvraient leurs fenêtres, et la noble chanteuse leur disait: Braves gens, le bon Dieu est né, n’oubliez pas les pauvres! Tous descendaient alors avec des corbeilles de gâteaux et de nougats – car on aime fort le nougat dans le Midi – et ils donnaient aux pauvres le reste du festin».
Cette description si gracieuse, si poétique, faisait primitivement partie du poème de Mireille: «Ah! Noël, Noël, où est ta douce paix? Où sont les visages riants des petits enfants et des jeunes filles? Où est la main calleuse et agitée du vieillard qui fait la croix sur le saint repas? Alors le valet qui laboure quitte le sillon de bonne heure, et servantes et bergers décampent, diligents. Le corps échappé au dur travail, ils vont à leur maisonnette de pisé, avec leurs parents, manger un cœur de céleri et poser gaiement la bûche au feu avec leurs parents.
«Du four, sur la table de peuplier, déjà le pain de Noël arrive, orné de petits houx, festonné d’enjolivures. Déjà s’allument trois chandelles neuves, claires, sacrées, et dans trois blanches écuelles germe le blé nouveau, prémice des moissons. Un noir et grand poirier sauvage chancelait de vieillesse. L’aîné de la maison vient, le coupe par le pied, à grands coups de cognée, l’ébranle et, le chargeant sur l’épaule, près de la table de Noël, il vient aux pieds de son aïeul le déposer respectueusement. Le vénérable aïeul d’aucune manière ne veut renoncer à ses vieilles modes. Il a retroussé le devant de son ample chapeau, et va, en se hâtant, chercher la bouteille. il a mis sa longue camisole de cadis blanc, et sa ceinture, et ses braies nuptiales, et ses guêtres de peau.
«Cependant, toute la famille autour de lui joyeusement s’agite... Eh bien? posons-nous la bûche, enfants? – Allégresse! Oui. Promptement, tous lui répondent: Allégresse. Le vieillard s’écrie: Allégresse! que notre Seigneur nous emplisse d’allégresse! et si une autre année nous ne sommes pas plus, mon Dieu, ne soyons pas moins! Et, remplissant le verre-de clarette devant la troupe souriante, il en verse trois fois sur l’arbre fruitier. Le plus jeune prend l’arbre d’un côté, le vieillard de l’autre, et sœurs et frères, entre les deux, ils lui font faire ensuite trois fois le tour des lumières et le tour de la maison.
«Et dans sa joie, le bon aïeul élève en l’air le gobelet de verre: O feu, dit-il, feu sacré, fais que nous ayons du beau temps! Bûche bénie, allume le feu! Aussitôt, prenant le tronc dans leurs mains brunes, ils le jettent entier dans l’âtre vaste. Vous verriez alors gâteaux à l’huile et escargots dans l’aïoli heurter dans ce beau festin vin cuit, nougat d’amandes et fruits de la vigne. D’une vertu fatidique vous verriez luire les trois chandelles, vous verriez des esprits jaillir du feu touffu, du lumignon vous verriez pencher la branche vers celui qui manquera au banquet, vous verriez la nappe rester blanche sous un charbon ardent et les chats rester muets!»
La bûche de Noël en Bretagne
En Bretagne, la plus grande fête de l’année était la fête de Noël, et ce que nous, pauvres paysans, nous aimions le plus dans cette fête, c’était la Messe de minuit, explique Jules Simon dans une description reproduite par un grand nombre de journaux du XIXe siècle comme les Annales politiques ou la Revue française. Maigre plaisir, pour vous autres citadins qui aimez vos aises; mais qu`était-ce pour nous, paysans, qu’une nuit blanche? Même quand il fallait cheminer dans la boue et sous la neige, pas un vieillard, pas une femme n’hésitait.
On ne connaissait pas encore les parapluies à Saint-Jean-Brévelay, ou du moins on n’y connaissait que le nôtre, qui était un sujet d’étonnement et d’admiration. Les femmes retroussaient leurs jupes avec des épingles, mettaient un mouchoir à carreaux par-dessus leurs coiffes, et partaient bravement dans leurs sabots pour se rendre à la paroisse. Il s’agissait bien de dormir! Personne ne l’aurait pu. Le carillon commençait dès la veille après l’Angelus du soir, et recommençait de demi-heure en demi-heure jusqu’à minuit! Et pendant ce temps-là, pour surcroît de béatitude, les chasseurs ne cessaient pas de tirer des coups de fusil en signe d’allégresse; mon père fournissait la poudre. C’était une détonation universelle. Les petits garçons s’en mêlaient, au risque de s’estropier, quand ils pouvaient mettre la main sur un fusil ou un pistolet.
Le presbytère était à une petite demi-lieue du bourg; le recteur faisait la course sur son bidet, que le quinquiss (le bedeau) tenait par la bride, Une douzaine de paysans l’escortaient, en lui tirant des coups de fusil aux oreilles. Cela ne lui faisait pas peur, car c’était un vieux chouan, et il avait la mort de plus d’un bleu sur la conscience. Avec cela, bon et compatissant, et le plus pacifique des hommes, depuis qu’il portait la soutane, et que le roi était revenu.
On faisait ce soir-là de grands préparatifs à la maison. Telin-Charles et Le Halloco mesuraient le foyer et la porte de la cuisine d’un air important, comme s’ils n’en avaient pas connu les dimensions depuis bien des années. Il s’agissait d’introduire la bûche de Noël, et de la choisir aussi grande que possible. On abattait un gros arbre pour cela; on attelait quatre bœufs, on la traînait jusqu’à Kerjau (c’était le nom de notre maison), on se mettait à huit ou dix pour la soulever, pour la porter, pour la placer; on arrivait à grand’peine à la faire tenir au fond de l’âtre; on l’enjolivait avec des guirlandes; on l’assurait avec des troncs de jeunes arbres; on plaçait dessus un gros bouquet de fleurs sauvages, ou pour mieux dire de plantes vivaces. On faisait disparaître la table du milieu; la famille mangeait un morceau sur le pouce. Les murs étaient couverts de nappes et de draps blancs, comme pour la Fête-Dieu; on y attachait des dessins de ma sœur Louise et de ma sœur Hermine, la bonne Vierge, l’Enfant Jésus.
Il y avait aussi des inscriptions: Et homo factus est! On ôtait toutes les chaises pour faire de la place, nos visiteuses n’ayant pas coutume de s’asseoir autrement que sur leurs talons. Il ne restait qu’une chaise pour ma mère, et une tante Gabrielle, qu’on traitait avec déférence et qui avait quatre-vingt-six ans. C’est celle-là, mes enfants, qui savait des histoires de la Terreur! Tout le monde en savait autour de moi, et mon père, plus que personne, s’il avait voulu parler. C’était un bleu, et son silence obstinéétait peut-être conseillé par la prudence, dans un pays où il n’y avait que des chouans. L’encombrement était tel dans la cuisine, tout le monde voulant se rendre utile et apporter du genêt, des branches de sapin, des branches de houx, et le bruit était si assourdissant, à cause des clous qu’on plantait et des casseroles qu’on bousculait, et il venait un tel bruit du dehors, bruits de cloches, de coups de fusil, de chansons, de conversations et de sabots, qu’on se serait cru au moment le plus agité d’une foire.
A onze heures et demie, on entendait crier dans la rue: Naoutrou Personn! Naoutrou Personn! (M. le recteur, M. le recteur). On répétait ce cri dans la cuisine, et à l’instant tous les hommes en sortaient; il ne restait que les femmes avec la famille. Il se faisait un silence profond. Le recteur arrivait, descendait de son bidet que je tenais par la bride (c’est-à-dire que j’étais censé le tenir, mais on le tenait pour moi; il n’avait pas besoin d’être tenu, le pauvre animal). A peine descendu, M. Moizan montait les trois marches du perron, se tournait vers la foule découverte, ôtait lui-même son chapeau, et disait, après avoir fait re signe de la croix: «Angelus Domini nuntiavit Mariae». Un millier de voix lui répondaient.
La prière finie, il entrait dans la maison, saluait mon père et ma mère avec amitié, M. Ozon, le maire, qui venait d’arriver de Pénic-Pichou, et M. Ohio, le maréchal ferrant, qui était greffier du juge de paix. M. Ozon, M. Ohio étaient les plus grands seigneurs du pays. Ils savaient lire; ils étaient riches, surtout le premier. On offrait au recteur un verre de cidre qu’il refusait toujours. Il partait au bout de quelques minutes, escorté par M. Ozon et M. Ohio, puis, aussitôt, on se disposait à bénir la bûche de Noël. C’était l’affaire de dix minutes.
Mon père et ma mère se tenaient debout à gauche de la cheminée. Les femmes que leur importance ou leurs relations avec la famille autorisaient à pénétrer dans le sanctuaire, ce qui veut dire ici la cuisine, étaient agenouillées devant le foyer en formant un demi-cercle. Les hommes se tenaient serrés, dans le corridor, dont la porte restait ouverte, et débordaient dans la rue jusqu’au cimetière. De temps en temps, une femme, qui avait été retenue par quelques soins à donner aux enfants, fendait les rangs qui s’ouvraient devant elle, et venait s’agenouiller avec les autres. Tante Gabrielle, revêtue de sa mante, ce qui annonçait un grand tralala, était à genoux au milieu, juste en face de la bûche, ayant à côté d’elle un bénitier et une branche de buis, et elle entonnait un cantique que tout le monde répétait en chœur.
Vraiment, si j’en avais retenu les paroles, je ne manquerais pas de les consigner ici; je les ai oubliées, je le regrette; non pas pour vous, qui êtes trop civilisés pour vous plaire à ces souvenirs, mais pour moi. Et, après tout, je n’ai que faire de la chanson de tante Gabrielle, puisque je ne sais plus un mot de bas-breton. L’air était monotone et plaintif, comme tout ce que nous chantons chez nous à la veillée; il y avait pourtant un crescendo, an moment ou la bénédiction allait commencer, qui me donnait ordinairement la chair de poule...
Article copié sur "La France pittoresque"
25 décembre 507: Baptême de Clovis à Reims après le harcèlement de sa catho d'épouse. En embrassant la religion chrétienne, le roi des Francs inaugure une nouvelle ère de paix, d'amour et de fraternité. Tu parles...
Par Frédéric Lewino et Gwendoline Dos Santos à la une du Point.
Le 25 décembre 507, l'évêque de Reims, Rémi, baptise Clovis et trois milles de ses guerriers. C'est qu'il a la santé le curé! La queue est plus longue que le jour où TF1 auditionne pour The Voice... Le roi des Francs est en tête de file. À 32 ans, blond et musclé, il ressemble à Matt Pokora. Au premier rang de l'assistance, la reine Clotilde rayonne. Enfin, Cloclo l'a écoutée en devenant chrétien comme elle.
Cela fait des années qu'elle le tanne avec la Boutin pour qu'il jette aux oubliettes ses innombrables dieux guerriers, au profit du seul, de l'unique, du Dieu chrétien qui n'est fait que d'amour et de charité. Alléluia! Derrière Clovis, ses guerriers francs piétinent d'impatience. Chacun, avec sa serviette et son bonnet de bain, attend l'immersion dans la piscine du baptistère. Yannick Agnel leur a passé la consigne: à l'entrée, il faut frotter les pieds sur le paillasson anti-mycose. Si la cérémonie se déroule un 25 décembre - jour de Noël -, en revanche l'année n'est pas connue avec exactitude. Elle se situerait entre 496 et 511, avec une préférence pour 507.
Émotion intense… On ne connaît pas non plus le déroulement précis de la cérémonie. La reine Clotilde décore la cathédrale magnifiquement pour impressionner son époux et ses guerriers. Bien entendu, il ne s'agit pas de la cathédrale gothique actuelle, mais d'un bâtiment trapu de 20 mètres sur 55 mètres, flanqué d'un baptistère de forme carrée. À l'intérieur, un bassin de forme circulaire où les candidats à la conversion font trempette avant la bénédiction de Rémi. Celui-ci dépose sur le front de chacun d'eux le chrême, un mélange d'huile d'olive et de résine aromatique. Si vraiment il y avait eu trois mille guerriers à baptiser, Rémi en aurait eu pour cinquante heures à raison d'une minute par baptême. Invraisemblable! Le vrai nombre de guerriers baptisés ce jour-là est certainement bien inférieur au nombre annoncé par Grégoire de Tours.
Clovis est donc le premier. Il hésite avant de descendre dans le bassin, mais, y voyant Laure Manaudou en tenue d'Ève, il plonge furieusement. Rémi fait le signe de croix et l'interpelle: "Courbe doucement la tête, fier Sicambre; adore ce que tu as brûlé, brûle ce que tu as adoré", avant de lui apposer le chrême sur le front. Moment d'émotion intense. Stéphane Bern partage son émoi avec la France entière sur France 2. Il explique que le roi des Francs a très sérieusement préparé sa conversion en suivant des cours du soir avec l'évêque de Reims.
Il lui a fallu apprendre qui est le seigneur, comprendre ce que vient faire Jésus dans cette histoire. Rémi lui enseigne la catéchèse suivant les préceptes des conciles de Nicée, de Constantinople et de Chalcédoine. Le roi des Francs doit encore se coltiner des cours de moralité, l'apprentissage du rituel et l'histoire du Salut. Et le dogme trinitaire! Il l'a étudié, de même que les crédos. Quand Rémi lui raconte l'histoire de la Passion, Clovis a du mal à la gober. Qu'est-ce que c'est que cette histoire de Dieu tout-puissant qui se laisse crucifier! C'est de la daube, mec. Pas crédible. Il s'exclame: "Si j'avais été là avec mes Francs, j'aurais vengé cette injure!"
Vie dure… Si Clovis persiste à rejoindre le camp des chrétiens, c'est qu'il y trouve de nombreux avantages. D'abord, la paix à la maison. Son épouse Clotilde cessera de le bassiner, maintenant qu'il a plongé dans le bassin. Et Dieu sait si elle peut se montrer aussi emmerdante que la Trierweiler quand elle veut quelque chose. Elle lui répète à tout bout de champ: "Les dieux que vous adorez ne sont rien, puisqu'ils ne peuvent se secourir eux-mêmes ni secourir les autres; car ils sont de pierre, de bois ou de quelque métal. Les noms que vous leur avez donnés sont des noms d'hommes et non de dieux." Ce à quoi il répond: "C'est par l'ordre de nos dieux que toutes choses sont créées et produites; il est clair que votre Dieu ne peut rien; bien plus, il est prouvé qu'il n'est pas de la race des dieux."
Lors de la naissance de leur enfant Ingomer, Clotilde exige le baptême. Il laisse faire. Une semaine plus tard, quand Ingomer meurt, le roi passe un savon à son épouse: "Si l'enfant avait été consacré au nom de mes dieux, il vivrait encore; mais comme il a été baptisé au nom de votre Dieu, il n'a pu vivre." Et vlan dans les dents! Mais il en faut plus pour décourager Clotilde. Elle a réponse à tout. "Je rends grâce au puissant Créateur de toutes choses, qui ne m'a pas jugée indigne de voir associéà son royaume l'enfant né de mon sein..." Quelques mois plus tard, la reine est de nouveau enceinte. C'est encore un fils, qu'elle baptise Chlodomir. Lui aussi tombe malade. Le père triomphe, mais l'enfant guérit grâce aux prières de sa mère. À partir de ce moment, celle-ci ne cesse de mener la vie dure à son époux pour qu'il se convertisse.
"Fils de Dieu vivant"… Durant au moins deux ans, Clovis résiste à son épouse. Jusqu'au jour où, se trouvant en fâcheuse posture dans une bataille contre les Wisigoths, il se dit que c'est le moment de tester la puissance du Dieu de sa femme. Il n'a plus rien à perdre, son armée est sur le point d'être balayée. Il lève les mains vers le ciel, prend un ton pleurnichard en s'écriant: "Jésus-Christ, que Clotilde affirme être fils du Dieu vivant, qui, dit-on, donne du secours à ceux qui sont en danger, et accorde la victoire à ceux qui espèrent en Toi, j'invoque avec dévotion la gloire de Ton secours. Si tu m'accordes la victoire sur mes ennemis, et que je fais l'épreuve de cette puissance dont le peuple, consacréà Ton nom, dit avoir reçu tant de preuves, je croirai en Toi et me ferai baptiser en Ton nom..."
Le Christ, se trouvant de bonne humeur ce jour-là, dirige une flèche (à moins que cela ne soit une hache) sur le roi alaman, qui tombe raide mort. Privée de chef, l'armée ennemie se disperse. Dieu a fait gagner le roi des Francs! Rentréà la maison, Clovis raconte cette bonne blague à Clotilde. Mais qu'est-ce qu'elle est heureuse! Autant que Cécile Duflot apprenant sa nomination comme ministre.
Un royaume plein d'amour… La reine des Francs s'empresse d'envoyer un texto à Rémi pour lui demander de rappliquer dare-dare. Il faut battre le fer tant qu'il est chaud. L'évêque de Reims accourt, saoule Clovis d'arguments en faveur de la vraie foi. Il se montre aussi convaincant qu'un imam islamiste dans une mosquée de la banlieue parisienne. Pour autant, le roi a d'autres raisons pour devenir chrétien. L'une d'elles tient à la population de son royaume qui compte une majorité de Gallo-romains déjà chrétiens. Une autre est le pacte de non-agression que les Bretons acceptent de signer avec lui, à condition qu'il embrasse la religion chrétienne.
Le dernier obstacle à lever: ses guerriers francs, qui ne renonceront pas facilement à leurs dieux traditionnels. Il prend plusieurs cours de rhétorique avec Mélenchon avant de les rassembler. Miracle, avant qu'il n'ouvre la bouche, ceux-ci l'approuvent déjà: "Pieux roi, nous rejetons les dieux mortels et nous sommes prêts à obéir au Dieu immortel que prêche saint Rémi." C'est ainsi que la France devient le premier royaume chrétien d'Occident. Un royaume plein d'amour, de piété, de charité, de fraternité. Merci Clovis, et surtout Clotilde. Et dire que, sans eux, la France aurait pu rester un royaume barbare marqué par les massacres, les guerres, les mensonges...
© Le Point - Publié le 25/12/2012 à 00:00 - Modifié le 25/12/2014 à 00:00
Pour l’éphéméride du vingt-cinq décembre c’est ICI
http://mickeywerlen.canalblog.com/archives/2013/12/25/28735810.html
Dicton du jour de Charlie Hebdo
Ben pour le dicton de Charlie hebdo de ce jour, le Charlie de service, ce pauvre diable nous fait-il peur ou pitié en répandant la rumeur de salmonelle, uniquement pour pouvoir manger toute la bûche de Noël à lui tout seul...
Ben pour la zique de jour de Noël, vu qu’on est encore dans le blues… on va s’écouter une compilation des Rolling Stones - Playing The Blues -… Allez les amis, faites-vous plaisir… ça c’était le blues d’origine… et je vous souhaite une bonne écoute!!!
https://www.youtube.com/watch?v=sSVW43FQgS0&index=23&list=RDf_9zy9ZYEkA
Et en avant pour les blagounettes du jour, un bouquet divers et automnal, des courtes mais bonnes, des longues mais connes, des connues et des moins connues; quoi, des blagues à deux balles ou à quatre sous...
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Ce que les femmes disent pour signifier une incompatibilité sexuelle... et ce qu'elles veulent dire réellement…
Je pense à toi comme à un frère → tu me rappelles le clodo qui fait la manche à l'entrée de Carrefour le samedi
Il y a une différence d'âge importante entre nous → Tu es quasiment sénile
Je ne suis pas attiré par toi de cette façon → Tu es vraiment laid
Ma vie est vraiment trop compliquée en ce moment → Je ne veux pas que tu restes trop longtemps sinon tu risquerais de rencontrer d'autres gars avec qui je sors en ce moment
J'ai déjà un petit ami → Qui est vraiment très MÂLE lui
Je ne sors jamais avec quelqu'un avec qui je travaille → Tu habiterais à l'autre bout du système solaire que je refuserai encore de sortir avec toi
Ce n'est pas toi... c'est moi → Ce n'est pas moi, c'est toi
Je me concentre sur ma carrière → Même quelque chose d'aussi chiant et inutile que mon boulot est préférable à sortir avec toi
Je suis célibataire → Je me suis juré d'éviter tous les mecs dans ton genre
Soyons amis → Comme ça je pourrai te raconter ma vie sexuelle avec les gars qui m'auront fait craquer
Ce que les garçons disent... et ce qu'ils veulent dire
Ce n'est que du jus d'orange. Essaie... → 3 verres de plus et elle me met ses jambes autour du cou
Elle est plutôt mignonne → Je la baiserai bien à mort
Je ne sais pas trop si je l'aime bien → Elle ne me fera jamais de pipe
J'ai besoin de toi → J'ai la main fatiguée
Je me la suis faite → Je me suis branlé en pensant à elle toute la semaine
Je voudrais vraiment te connaître mieux → Pour que je puisse m'en vanter à tous mes potes
Qu'est-ce que je vaux par rapport à tes petits amis précédents? → Est-ce que j'ai vraiment une petite bite?
Tu es la seule fille qui compte vraiment pour moi → Tu es la seule fille qui ne m'a pas envoyé bouler
Je veux que tu reviennes → au moins pour cette nuit
On a fait tellement de trucs ensemble → Si ça n'avait pas été pour toi, je n'aurai jamais perdu ma virginité
Tu me manques tellement → Je suis tellement en manque que même mon voisin de chambre commence à m'exciter
Non, je ne veux pas danser maintenant → Tu parles! Pour qu'elle sache que j'ai la trique, merci!
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C'est jeudi... c'est Noël et les vacanciers profitent de rester dans les plumes ce matin, les enfants s'occupent à déballer leurs cadeaux et à jouer avec leurs nouveaux jouets... Pour la neige il faudra attendre car du froid est annoncé pour demain déjà... mais pour la neige, pas d'annonce! Pour certains l'estomac en a pris un bon coup avec le réveillon et bon sang il faudra remettre ça la semaine prochaine... Une pensée particulière va aux solitaires, à celles et ceux qui souffrent autant de la maladie que d'autres choses et à ceux qui pansent les plaies dues aux divers maux que l'adversité afflige à chacun... Prenez soin de vous et je vous souhaite une bonne journée, de bonnes vacances, et surtout un joyeux Noël en vous disant à la revoyure...