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Éphéméride du vingt-deux novembre

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«À la Sainte-Cécile, faut pas faire l'imbécile avec ses missiles.»

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«Pour la Sainte-Cécile, chaque fève en fait mille.»

 

 Cordial salut du jour et bisous à tous 

 

Salut les amis et merci de votre visite; c'est samedi, le temps reste automnal et frais; le bon peuple laborieux peut se reposer d'une rude semaine... c'est que dans un peu plus d'un mois, ce sera les fêtes et il faut parfois mettre les bouchées doubles pour honorer les commandes, surtout si c'est dans l'alimentaire ou pour tenir des promesses faites pour certaines livraisons... Alors, pour ceux qui ne travaillent pas en ce jour, je vous dis bon repos...

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Pour la météo d'aujourd'hui, il est prévu que pour la Suisse romande avec 4° et un ciel peu nuageux dans la nuit, ce sera pour ce jour: stratus ou brouillard souvent étendu sur le Plateau avec une limite supérieure vers 700 mètres. Dissipation régionale l'après-midi, notamment sur le Bassin lémanique. Au-dessus et ailleurs, bien ensoleillé malgré de légers voiles nuageux. Températures: à l'aube, 4°, 1° dans les vallées alpines; l'après-midi, 7° degrés sous la grisaille, sinon 11° degrés. À 2000 mètres, 8°. En montagne, vent faible du sud-ouest...

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Pour l'Hexagone, une météo de saison, avec quelques embellies... en matinée, les nuages bas se font plus rares mais les brouillards peuvent encore se rencontrer en début de matinée dans les vallées. Dans l'ouest, le ciel est couvert avec quelques pluies en Bretagne. Temps couvert et pluvieux également dans le Languedoc sinon la journée débute sous un temps clément. Dans l’après-midi, un ciel gris domine au nord-ouest avec de la pluie entre la Bretagne et le Cotentin. Les entrées maritimes se maintiennent dans le golfe du Lion. Ciel plus clément du sud-ouest aux régions de l'est avec de belles éclaircies et une grande douceur pour la saison. En soirée, la perturbation stationne sur le proche Atlantique et apporte de faibles pluies en Bretagne. Ailleurs et en dehors du Languedoc où les entrées maritimes persistent, le temps est calme avec le retour parfois des brouillards, en particulier dans le nord-est. Dans la nuit, la situation évolue peu avec un temps couvert et parfois pluvieux en Bretagne et dans le Languedoc. Temps sec ailleurs et plus ou moins nuageux… 

 

 

Pour l'Outre-mer: à Mayotte, voilé et nuageux avec des températures de l'ordre de 27°; à l'île de la Réunion ce sera ensoleillé et variable avec des températures de l'ordre de 29°; à la Martinique variable à très nuageux avec des températures de l'ordre de 32°; ensoleillé et nuageux avec des températures de l'ordre de 32° en Guadeloupe; ensoleillé, variable et pluvieux en Guyane française avec des températures de l'ordre de 33°; Polynésie française nuageux à très nuageux et quelques éclaircies; nuageux à très nuageux et quelques averses aux Marquises avec des températures de 27°; nuageux avec quelques flocons et venteux à Saint-Pierre et Miquelon avec des températures de 1°...

 

Bonne journée à tous et que le soleil et la chaleur soient aussi dans vos cœurs... Aujourd'hui le lever du Soleil est à 07:38 et le coucher du Soleil se fera à 16:56 et le jour est plus court de 2 minutes...

 

Valeurs remarquables de novembre en France

TMax: 31.4°C (Solenzara le 10/11/1985)
TMin: -15.3°C (Orleans le 30/11/2010)
Précip: 321.0 mm (Mont Aigoual le 07/11/1982)

 

Et pour les amis qui aiment la pêche à pied, les prochaines grandes marées auront lieu... : 
Horaire des marées à Saint-Malo  

Lundi 22 décembre à 06h56 coefficient 91, à 19h20 coefficient 95
Mardi 23 décembre à 07h40 coefficient 97, à 20h05 coefficient 99
Mercredi 24 décembre à 08h25 coefficient 99, à 20h50 coefficient 99
Jeudi 25 décembre à 09h09 coefficient 97, à 21h35 coefficient 95
Vendredi 26 décembre à 09h55 coefficient 91, à 22h21 coefficient 91

 

Historique d'une météo, qu’on a trop souvent tendance à oublier… 

En 1984: le mercure grimpait jusqu'à 15,5°à Anvers, et il tombait en 24h 66,9 litres de pluie par mètre carré au Mont-Rigi
En 1965: la température maximale observée sous abri n'atteignait que -4,8° au Mont Rigi
En 1956: au lever du jour à Rochefort, le thermomètre indiquait -9,6°

 

Les Fêtes nationales du Jour

Fête de l'Indépendance au Liban
Le 22 novembre est la Fête de l'Indépendance de la République du Liban qui célèbre la fin du protectorat français et l'indépendance du pays reconnue le 22 novembre 1943.

 

La France pittoresque

 

La Marseillaise des Vendéens: une singulière parodie.
D’après «La Nouvelle Revue héraldique, historique et archéologique», paru en 1933)

A la page 219 des Mémoires de la marquise de la Rochejaquelein - Marie-Louise-Victoire de Donnissan, née à Versailles en 1772, épousa en 1791 son cousin germain, Louis-Marie de Salgues, comte puis marquis de Lescure, et se remaria le 1er mars 1802 avec Louis, marquis de la Rochejaquelein, frère de l’illustre général vendéen Henri de la Rochejaquelein -, conservés aux archives du château de Clisson (Loire-Atlantique), Etienne Aubrée, érudit fougerais, découvrit voici moins d’un siècle une «parodie» de la Marseillaise écrite de la main de la veuve du général marquis de Lescure

Cette Marseillaise des Vendéens fut publiée pour la première fois en 1879 par le comte de la Boutetière dans son livre Le chevalier de Sapinaud et les Vendéens du Centre puis dans le journal Le Phare de la Loire, numéro du 12 avril 1892.

Il y a tout lieu de croire, suivant Aubrée, que cet hymne dont on ignore l’auteur a été composé dans la région fougeraise, entre le 4 novembre 1793, date du décès du général de Lescure au hameau des Besnardières, près de la Pellerine, et le 8 novembre, date du départ de Fougères pour Granville de l’armée catholique et royale grossie des renforts bretons.

Louis de Lescure, par Robert Lefèvre (1818)
Louis de Lescure, par Robert Lefèvre (1818)

En voici les paroles (sur l’air de la Marseillaise):

Chers habitants de la Vendée,
Vertueux, braves paysans,
Que la république enragée
Appelle du nom de brigands, (bis)
Pour venger le ciel qu’on outrage,
Le roi, la reine et leurs enfants,
Vous vous battez depuis longtemps
Sans moyens que votre courage.
Redoublez vos efforts, vous vous battez pour Dieu
Frappez, frappez, le monde entier
Fixe sur vous les yeux.

Vous avez commencé la guerre
N’étant armés que de bâtons,
Bientôt vous n’avez su que faire
De tous vos fusils et canons, (bis)
Vous faites rougir les puissances
De vous refuser leur secours,
Et votre gloire pour toujours
Egalera votre vaillance.

Redoublez vos efforts, vous vous battez pour Dieu
Frappez, frappez, le monde enlier, etc.

Votre bonté, votre clémence
Devaient vous gagner tous les cœurs,
Mais les Français dans leur démence
N’étaient pas dignes des vainqueurs, (bis)
Jusqu’aux enfants tout est victime,
Tout périt par le fer des Bleus,
N’épargnez plus ces malheureux,
Leur laisser la vie est un crime.

Redoublez, etc.

Héros qui perdîtes la vie,
Servant d’exemple à vos soldats,
Bonchamps, Lescure, la patrie
A jamais vous regrettera. (bis)
Idolâtrie de vos armées,
Pleins de talents et de douceur
Vous pérîtes par trop d’ardeur.
Soldats, vengez leur destinée.

Redoublez, etc.

Oh toi, surnommé l’Intrépide,
Jeune la Rochejaquelein [Henrin tué le 28 janvier 1794],
Au combat sois toujours leur guide,
Tu tiens la victoire entre les mains. (bis)
Egalant Charette en prudence
Autant qu’il l’égale en valeur,
Vos noms portent seuls la terreur
Aux cruels tyrans de la France.

Redoublez, etc.

Vous, dont toujours la renommée
A vanté les exploits fameux,
Bretons, offrez à la Vendée
Votre sang au lieu de vos vœux. (bis)
Quoi, vous osez rester tranquilles
Tout en admirant ces guerriers!
Allez partager leurs lauriers,
Les vertus ne sont point stériles.

Imitez leurs efforts, exposez-vous pour Dieu,
Frappez, frappez et méritez le nom de vos aïeux.

Article copié sur "La France pittoresque"

 

Changement d’heure (heure d’été / heure d’hiver): une idée de Benjamin Franklin en 1784. 
(Lettre de Franklin parue dans le «Journal de Paris» du 26 avril 1784)

Instituée en 1975 en France et appliquée l’année suivante suite au choc pétrolier de 1973, l’heure d’été, qui avait déjàété adoptée en 1916 puis abandonnée en 1946, est une idée suggérée par Benjamin Franklin en 1784, dans une lettre qu’il envoie alors au Journal de Paris, lequel en fournit une traduction à ses lecteurs: quantifiant son projet, le diplomate et savant y voit une façon efficace de réaliser de substantielles économies de bougies et chandelles

Ecrivant au Journal de Paris, Benjamin Franklin s’exprimait ainsi: «Messieurs vous nous faites souvent part des découvertes nouvelles; permettez-moi de vous en communiquer une dont je suis moi-même l’auteur, et que je crois pouvoir être d’une grande utilité.

Lettre de Franklin dans le Journal de Paris du 26 avril 1784
Lettre de Franklin dans le Journal de Paris du 26 avril 1784

«Je passais il y a quelques jours, la soirée en grande compagnie, dans une maison où l’on essayait les nouvelles lampes de MM. Quinquet et Lange; on y admirait la vivacité de la lumière qu’elles répandent mais on s’occupait beaucoup de savoir si elles ne consumaient pas encore plus d’huile que les lampes communes, en proportion de l’éclat de leur lumière, auquel cas on craignait qu’il n’y eût aucune épargne à s’en servir: personne de la compagnie ne fut en état de nous tranquilliser sur ce point, qui paraissait à tout le monde très important àéclaircir, pour diminuer, disait-on, s’il était possible, les frais des lumières dans les appartements, dans un temps où tous les autres articles de la dépense des maisons augmentent si considérablement tous les jours.

«Je remarquai, avec beaucoup de satisfaction, ce goût géreral pour l’économie, car j’aime infiniment l’économie. Je rentrai chez moi et me couchai vers les trois heures après minuit, l’esprit plein du sujet qu’on avait traité. Vers les six heures du matin je fus réveillé par un bruit au-dessus de ma tête, et je fus fort étonné de voir ma chambre très éclairée: endormi, j’imaginai d’abord qu’on y avait allumé une douzaine de lampes de M. Quinquet; mais en me frottant les yeux, je reconnus distinctement que la lumière entrait par mes fenêtres; je me levai pour savoir d’où elle venait, et je vis que le soleil s’élevait à ce moment même des bords de l’horizon, d’où il versait abondamment ses rayons dans ma chambre, mon domestique ayant oublié de fermer mes volets: je regardai mes montres, qui sont fort bonnes, et je vis qu’il n’était que six heures, mais trouvant extraordinaire que le soleil fût levé de si bon matin, j’allai consulter l’almanach où l’heure du lever du soleil était, en effet, fixée à six heures précises pour ce jour-là; je poussai un peu plus loin ma recherche, et je lus que cet astre continuerait de se lever tous les jours plus matin jusqu’à la fin du mois de juin, mais qu’en aucun temps de l’année il ne retardait son lever jusqu’à huit heures.

«Vous avez sûrement, messieurs, beaucoup de lecteurs des deux sexes, qui, comme moi, n’ont jamais vu le soleil avant onze heures ou midi, et qui lisent bien rarement la partie astronomique du calendrier de la cour; je ne doute pas que ces personnes ne soient aussi étonnées, d’entendre dire que le soleil se lève de si bonne heure, que je l’ai été moi-même de le voir: elles ne le seront pas moins de m’entendre assurer qu’il donne sa lumière au même moment où il se lève; mais j’ai la preuve de ce fait, il ne m’est pas possible d’en douter, je suis témoin oculaire de ce que j’avance; et en répétant l’observation les trois jours suivants, j’ai obtenu constamment le même résultat. Je dois cependant vous dire que lorsque j’ai fait part de ma découverte dans la société, j’ai bien démêlé, dans la contenance et l’air de beaucoup de personnes, un peu d’incrédulité, quoiqu’elles aient eu assez de politesse pour ne pas me le témoigner en termes exprès. J’ai trouvé aussi sur mon chemin un philosophe qui m’a assuré que j’étais dans l’erreur sur l’article de ma relation où je disais que la lumière entrait dans ma chambre; que je concluais mal à propos ce prétendu fait, de ce que mes volets étaient demeurés ouverts, et que cet événement accidentel n’avait pas servi à introduire la lumière, mais seulement à faire sortir l’obscurité; distinction qu’il appuyait de plusieurs arguments ingénieux, en m’expliquant comment j’avais pu me laisser tromper par l’apparence: j’avoue qu’il m’embarrassa, mais sans me convaincre; et mes observations postérieures, dont j’ai fait mention ci-dessus, m’ont confirmé dans ma première opinion.

Benjamin Franklin
Benjamin Franklin

«Quoiqu’il en soit, cet événement m’a suggéré plusieurs réflexions sérieuses, et que je crois importantes: j’ai considéré que sans l’accident qui m’a éveillé ce jour-là si matin, j’aurais dormi environ six heures de plus, à la lueur des bougies. Cette dernière manière de s’éclaire, étant beaucoup plus coûteuse que la première, mon goût pour l’économie m’a conduit à me servir du peu d’arithmétique que je sais, pour faire quelques calculs sur cette matière, et je vous les envoie, messieurs, en vous faisant observer que le grand mérite d’une invention est son utilité, et qu’une découverte, dont on ne peut faire aucune usage, n’est bonne à rien. Je prends, pour base de mon calcul, la supposition qu’il y a 100 mille familles à Paris qui consomment chacune, pendant la durée de la nuit, et les unes dans les autres, une demi-livre de bougie ou de chandelle par heure: je crois cette estimation modérée, car quoique quelques-unes consomment moins, il y en a un grand nombre qui consomment beaucoup davantage. Maintenant je compte environ sept heures par jour, pendant lesquelles nous sommes encore couchés, le soleil étant sur l’horizon, car il se lève, pendant six mois, entre six et huit heures avant midi, et nous nous éclairons environ sept heures dans les vingt-quatre avec des bougies et des chandelles: ces deux faits me fournissent les calculs suivants.

«Les six mois du 20 mars au 20 septembre me donnent 183 nuits; je multiplie ce nombre par sept, pour avoir le nombre des heures pendant lesquelles nous brûlons de la bougie ou de la chandelle, et j’ai 1281: ce nombre multiplié par 100 mille qui est celui des familles, donne 128 100 000 heures de consommation, à supposer, comme je l’ai dit, une demi-livre de bougie ou de chandelle consommée par chaque heure dans chaque famille, on aura 64 050 000 livres pesant de cire ou de suif consommés à Paris; et si l’on estime la cire et le suif l’un dans l’autre au prix moyen de 30 sous la livre, on aura une dépense annuelle de 96 075 000 livres tournois, en cire et suif; somme énorme, que la seule ville de Paris épargnerait en se servant, pendant les six mois d’été seulement, de la lumière du soleil, au lieu de celle des chandelles et des bougies; et voilà, messieurs, la découverte que j’annonce, et la réforme que je propose.

«Je sais qu’on me dira que l’attachement aux anciennes habitudes est un obstacle invincible à ce qu’on adopte mon plan; qu’il sera plus que difficile de déterminer beaucoup de gens à se lever avant 11 heures ou midi, et que par conséquent ma découverte restera parfaitement inutile mais je répondrai qu’il ne faut désespérer de rien: je crois que toutes les personnes raisonnables, qui auront lu cette lettre, et qui, par son moyen, auront appris qu’il fait jour aussitôt que le soleil se lève, se détermineront à se lever avec lui; et quant aux autres, pour les faire entrer dans la même route, je propose au gouvernement de faire les règlements suivants:

«1°. Mettre une taxe d’un louis sur chaque fenêtre qui aura des volets, empêchant la lumière d’entrer dans les appartements aussitôt que le soleil est sur l’horizon.
2°. Etablir pour la consommation de la cire et de la chandelle dans Paris, la même loi salutaire de police qu’on a faite pour diminuer la consommation du bois pendant l’hiver qui vient de finir; placer des gardes à toutes les boutiques des ciriers et des chandeliers, et ne pas permettre à chaque famille d’user plus d’une livre de chandelle par semaine.
3°. Placer des gardes qui arrêteront tous les carrosses dans les rues après la nuit fermée excepté ceux des médecins, des chirurgiens et des sages-femmes.
4°. Faire sonner toutes les cloches des églises au lever du soleil; et si cela n’est pas suffisant, faire tirer un coup de canon dans chaque rue pour ouvrir les yeux des paresseux sur leur véritable intérêt.

«Toute la difficulté sera dans les deux ou trois premiers jours, après lesquels le nouveau genre de vie sera tout aussi naturel et tout aussi commode que l’irrégularité dans laquelle nous vivons; car il n’y a que le premier pas qui coûte. Forcez un homme de se lever à quatre heures du matin, il est plus que probable qu’il se couchera très volontiers à huit heures du soir; et qu’après avoir dormi huit heures il se lèvera sans peine à quatre heures le lendemain marin. L’épargne de cette somme de 96 075 000 livres tournois, qui se dépensent en bougies et chandelles, n’est pas le seul avantage de mon économique projet. Vous pouvez remarquer que mon calcul n’embrasse qu’une moitié de l’année, et que par les mêmes raisons on peut épargner beaucoup, même dans les six mois d’hiver, quoique les jours soient plus courts. J’ajoute que l’immense quantité de cire et de suif qui restera après la suppression de la consommation de l’été, rendra la cire et le suif à meilleur marché l’hiver suivant et pour l’avenir, tant que, la réforme que je propose se soutiendra.

«Quoique ma découverte puisse procurer de si grande avantages, je ne demande, pour l’avoir communiquée au public avec tant de franchise, ni place, ni pension, ni privilège exclusif, ni aucun autre genre de récompense, je ne veux que l’honneur qui doit m’en revenir si l’on me rend justice. Je prévois bien que quelques esprits étroits et jaloux me le disputeront; qu’ils diront que les anciens ont eu cette idée avant moi, et peut-être trouveront-ils quelques passages dans de vieux livres pour appuyer leurs prétentions. Je ne leur nierai point que les anciens ont connu, en effet, les heures du lever du soleil; peut-être ont-ils eu, comme nous, des almanachs où ces heures étaient marquées; mais il ne s’ensuit pas delà qu’ils aient su ce que je prétends avoir enseigné le premier, qu’il nous éclaire aussitôt qu’il se lève: c’est là que je revendique comme ma découverte.

«En tout cas si les anciens ont connu cette vérité, elle a été bien oubliée depuis et pendant longtemps, car elle est certainement ignorée des modernes ou au moins des habitants de Paris, ce que je prouve par un argument bien simple. On sait que les Parisiens sont un peuple aussi éclairé, aussi judicieux, aussi sage qu’il en existe dans le monde. Tous, ainsi que moi, ont un grand goût pour l’économie, et font profession de cette vertu; tous ont de très bonnes raisons de l’aimer, chargés comme ils le sont des impôts très pesants qu’exigent les besoins de l’État: or cela posé, je dis qu’il est impossible qu’un peuple sage, dans de semblables circonstances, eût fait si longtemps usage de la lumière fuligineuse, mal saine et dispendieuse de la bougie et de la chandelle, s’il eût connu, comme je viens de l’apprendre et de l’enseigner, qu’on pouvait s’éclairer pour rien de la belle et pure lumière du soleil.»

Article copié sur "La France pittoresque"

 

Tribulations de trois bossus de Besançon.
D’après «Histoire des livres populaires ou de la littérature du colportage» (tome 1) paru en 1864

Fruit de l’imagination de Durand, trouvère du XIIIe siècle, l’histoire invraisemblable et naïve mettant en scène trois frères bossus manquant de périr par noyade, qui pour un crime, qui par appât du gain, fut reprise et aménagée par les conteurs de tous pays

L’aîné de ces bossus tue un homme à Besançon. Lorsqu’on vient le prendre pour le pendre, on hésite devant la ressemblance extraordinaire des trois frères qui s’avouent tous coupables, bien qu’au rapport des témoins un seul ait fait le coup. La justice, embarrassée et de peur de condamner à mort un innocent, leur enjoint seulement de vider le pays. L’un d’eux vient à Paris où il se marie et s’enrichit dans le commerce; les deux autres vont en Angleterre et courent le risque d’y mourir de faim; mais, apprenant que leur frère est riche, ils arrivent un jour chez lui pour implorer son aide.

Le crocheteur déplaçant le corps d'un des bossus
Le crocheteur déplaçant le corps d’un des bossus

Il était alors absent; sa femme les reçoit avec courtoisie et leur fait donner à manger. Sur ces entrefaites le mari revient. Comme il était jaloux, sa femme, avant de lui ouvrir la porte, fait cacher les frères dans la cave où ils boivent jusqu’à tomber ivres morts. La femme, qui avait prévu le cas, promet de donner de l’argent à un crocheteur s’il consent à jeter à l’eau les deux ivrognes; ainsi fit-il. Au retour de cette expédition, comme il allait se faire payer, il rencontra l’autre frère. Le prenant pour un revenant, il s’empare du pauvre diable, le fourre dans un sac et l’envoie rejoindre le premier dans la Seine. Il traite de même le mari qu’il rencontre à son tour, non sans s’indigner de l’obstination de ce bossu qui ressuscite à chaque instant et ne veut pas absolument être noyé. Toutes ces noyades, venues de l’Orient, ont plu aussi aux conteurs italiens. Straparole, dans ses Facétieuses Nuits, n’a pas égayé le sujet. L’ancienne rédaction anglaise des Gesta Romanorum a changé quelques détails. Imbert, dans son imitation fort affadie, se contente, par humanité, de coups de bâtons pour le mari.

Mais un pêcheur les repêche tous trois dans ses filets, en présence du roi qui se promenait par hasard en bateau sur la Seine. Quoique les bossus aient été longtemps sous l’eau, ils ne laissent pas que de vivre encore. Le roi est naturellement très surpris; il demande des explications. Les doux ivrognes ne se rappellent rien; mais le mari, qui était à jeun quand il fut précipité, dénonce le crocheteur. Celui-ci mandé, dit qu’il pensait avoir jetéà l’eau un mort et qui plus est un revenant. Le roi rit, d’autant que voyant les deux ivrognes vomir, avec l’eau qu’ils avaient avalée, une grande quantité d’eau-de-vie, il se douta, comme il était vrai, que leur ivresse avait fait croire qu’ils étaient morts. Il pardonna donc au crocheteur et donna de l’argent aux bossus.

On voit ici que le niais le dispute à l’invraisemblable. Ce conte est une imitation platement défigurée des Trois Bossus de Durand, trouvère du XIIIe siècle. On le trouve dans le tome III du recueil des Fabliaux de Barbazan. Il y en a d’autres imitations, et même assez nombreuses. On le trouve, à quelques différences près, dans les Contes tartares, par Gueullette, lequel, dans sa préface, dit l’avoir pris de Straparole. On jouait aussi une farce, sous le nom des Trois Bossus, au théâtre de Nicolet.

Article copié sur "La France pittoresque"

 

Cabriolet

On appelle cabri (du latin capra) le petit d’une chèvre. Les sauts joyeux auxquels l’animal se livre ont évidemment donné naissance à l’expression cabriole d’où l’on a tiré plus tard cabriolet, sans doute à cause des bonds auxquels ce genre de voiture légère est exposée.

A défaut de graves autorités nous avons pour nous l’épigramme suivante qui salua le véhicule à deux roues, lorsqu’il se produisit sous Louis XVI avec la double recommandation du comte d’Artois et du duc de Chartres:
Cabriolet, c’est un mot drôle.
Son origine, s’il vous plaît?
Mettez un « t»à cabriole,
Et vous aurez cabriolet.
Bien que le cabriolet soit en réalité une invention du dix-septième siècle, pourtant sa grande vogue ne date que de la seconde moitié du siècle suivant. Pendant un moment tout fut «au cabriolet».

Cabriolet du début du XIXe siècle
Cabriolet du début du XIXe siècle

Une petite brochure de l’ancienne collection d’Epinal a conservé le souvenir de cette mode. Ouvrez le Dialogue entre Cartouche et Mandrin, où l’on voit Proserpine se promener en cabriolet dans les enfers (1755). Mandrin, interrogé par Proserpine sur ce qui se passe ici-bas, lui répond:

- Il n’y a rien de nouveau que des cabriolets: c’est le goût à la mode, c’est la fureur de tout Paris.
- Hé, reprit Proserpine, comment sont faits ces cabriolets?
- Madame, continua Mandrin, c’est une voiture légère qui n’a que deux roues et un cheval. On y est à découvert; le maître fait les fonctions de cocher; mais il faut qu’il ait le chapeau à l’écuyère, c’est-à-dire une large corne par devant et le bouton par derrière, des gants gris, la manche de l’habit en botte étroite et le fouet à la main. Ce n’est qu’après des changements infinis que les sages du boulevard sont parvenus à donner au goût ce point de perfection.

Depuis ce temps, tout est cabriolet. Frisures, coiffures, ajustements, perruques, tout prend le goût du cabriolet. Les jeunes petits-maîtres courent nuit et jour en cabriolet, les fils de marchands même veulent un cabriolet. Bientôt toute la ville aura des cabriolets. Voilà, madame, les sérieuses occupations des sublimes génies de Paris.

- Je veux un cabriolet, dit Proserpine; on ne peut trop imiter les Français; ils ont autant de sagesse que de goût. Vite un cabriolet! Que j’aurai de plaisir à me promener en cabriolet!
« On fit venir promptement un ouvrier en cabriolet: le brancard fut construit le jour même. Cartouche offrit sa roue, Mandrin donna la sienne. Telle est l’origine du cabriolet dans les enfers. Depuis ce temps, Proserpine fait la folle en cabriolet dans les Champs-Elysées, comme nos Français sur le boulevard.»

Article copié sur "La France pittoresque"

 

22 novembre 1718: Mort du pirate Barbe noire après un combat furieux et sanglant. Son vainqueur, le lieutenant Maynard, accroche sa tête à son mât de beaupré pour effrayer les autres pirates des Caraïbes.

Le 21 novembre 1718, le sloop de Barbe noire mouille dans la baie d'Ocracoke, en Caroline du Nord. C'est le repaire d'où il lance des raids sur les villes côtières pour les rançonner. Le pirate s'apprête à passer une nuit de beuverie en compagnie de Christian Troadec, dit Bonnet rouge. Ce sera sa dernière. Edward Teach - c'est le véritable nom du pirate - ne terrorisera plus la côte américaine. Il ne tuera plus, ne violera plus, ne rançonnera plus. Surtout, il ne terrorisera plus le pauvre François bouclé dans son palais. Demain, Barbe noire sera dévoré par les requins et sa tête se balancera au mât de beaupré du navire du lieutenant Robert Maynard.

À sa mort, le pirate est âgé de 38 ans. Cela fait un an qu'il a pris la tête d'une bande de pirates, s'en étant fait élire capitaine après avoir destitué Hornigold, autre célèbre capitaine pirate. Il faut dire qu'il n'y a pas plus démocrate que la société des pirates des Caraïbes. En comparaison, l'UMP est une effroyable tyrannie... Le capitaine est toujours élu par l'équipage et n'exerce son autorité que durant les abordages. L'écart des salaires entre le capitaine et le simple pirate n'est que d'un à six. On a beau être boucanier, on n'est pas aussi goinfre qu'un patron du CAC 40...

Habituellement, les pirates préfèrent manœuvrer de petits navires rapides, mais Barbe noire navigue à bord d'une frégate négrière de 300 tonneaux et armée de 40 canons dont il s'est emparé par la force. Il multiplie les prises, coule de nombreux navires et se forge rapidement une sinistre réputation grâce à son physique hors du commun. Un ouvrage, publié en 1724 et dont on attribue la paternitéà Daniel Defoe, le décrit ainsi: "Alors notre héros, le capitaine Teach, a pris le surnom de Barbe noire d'après cette grande quantité de poils qui, tel un météore effroyable, couvrait tout son visage et effrayait l'Amérique plus que toute comète qui y était apparue. Cette barbe était noire et il l'avait laissée pousser jusqu'à une longueur extravagante; quant à l'ampleur, elle remontait jusqu'aux yeux; il avait coutume de la tortiller en petites queues avec des rubans, à la manière des perruques Ramillies, et de les enrouler autour des oreilles."

Et, pour terrifier davantage encore ses adversaires, il accroche à son large chapeau deux mèches allumées qui se reflètent férocement dans ses yeux, dont il ne faut attendre aucune pitié. "Un personnage tel qu'on ne peut se représenter une furie infernale plus affreuse", écrit encore Defoe. Son pavillon montre un diable squelettique qui brandit dans une main un verre, à moins qu'il ne s'agisse d'un sablier pour signifier la fuite du temps, et de l'autre, il tient une lance pointée vers un cœur.

Que le diable vous emporte… La veille de sa capture, le pirate reçoit un mot l'avertissant que deux sloops armés sont partis à sa recherche. Il s'en tape comme le jour où Ayrault a menacé d'augmenter la TVA sur les marchandises piratées. C'est probablement une fausse alerte! Qui oserait l'attaquer, lui, le démon le plus dangereux de ce coin du Nouveau Monde. En compagnie de son invité, il continue à engouffrer des litres de vin de Madère. Il peut compter sur 25 hommes d'équipage armés jusqu'aux dents. Mais Teach commet une grosse erreur, car l'homme qui le recherche pour mettre fin à ses exactions est un sacré gaillard prêt à tout pour remplir sa mission. Il s'agit de Robert Maynard, premier lieutenant du navire de guerre anglais The Pearl, ancréà l'embouchure de la James River en Virginie. C'est le gouverneur de cet État qui a décidé d'organiser une expédition pour mettre hors d'état de nuire Barbe noire, à la demande d'habitants de Caroline du Nord réclamant son aide.

Le 21 novembre, quatre jours après s'être mis en chasse, Maynard repère le navire-pirate dans la baie d'Ocracoke. Il attend l'aube pour passer à l'attaque. Réveillé en sursaut, Barbe noire est décidéà vendre chèrement sa peau. Constatant que son sloop possède un moindre tirant d'eau que ceux de ses adversaires, le pirate donne l'ordre à son équipage de lever l'ancre pour se diriger vers des hauts fonds. En même temps, il ordonne à ses canonniers d'arroser l'ennemi. Maynard répond par une fusillade nourrie. Barbe noire interpelle ses assaillants: "Que le diable vous emporte, coquins, qui êtes-vous? D'où sortez-vous?" Réponse laconique du lieutenant: "Vous pouvez constater que nous ne sommes pas des pirates." Alors Teach invite l'autre à venir à son bord en canot pour discuter. Maynad répond crânement qu'il viendra certes, mais avec son sloop.

Droit dans ses bottes, Barbe noire rit de l'audace de son interlocuteur. En se versant un verre de rhum, il lui jette: "Que je sois damné si je vous donne ou vous demande quartier!" Au-dessus de sa barbe noire qui lui mange les trois quarts du visage, ses yeux lancent des éclairs. Un large chapeau le coiffe. Il porte en bandoulière trois paires de pistolets. D'une main il brandit un sabre, de l'autre un coutelas. Son équipage, pas moins effrayant, pousse une formidable clameur. Mais il faut autre chose pour apeurer Maynard et ses hommes, qui ont longtemps fait partie de la BAC de Marseille...

Les sabres s'entrechoquent violemment… Barbe noire ordonne à ses canonniers de tirer une bordée de flanc à la mitraille sur le sloop de Maynard. Un coup de maître. Le fer déchiquette les membres, emporte les têtes, libère les entrailles. Une vingtaine de matelots tombent morts ou gravement blessés. Seule une douzaine ont miraculeusement échappé au carnage. Cris, sang et gémissements. L'autre sloop, le Ranger, reçoit également une pluie de mitraille. Neuf hommes s'abattent sur le pont. Barbe noire lance un cri sauvage. Qui c'est le plus fort? Continuant sur son erre, le sloop du lieutenant Maynard est sur le point de heurter celui des pirates. L'Anglais ne panique pas, même s'il ne peut pas compter sur le Ranger, qui s'est échoué sur un banc de sable. Il ordonne à ses hommes de se mettre à l'abri dans la cale pour éviter une seconde bordée de mitraille et de se préparer au combat. Il reste seul sur le pont avec l'homme de barre, tous les deux allongés sur le sol, parmi les morts.

Quand les deux sloops entrent en contact, Barbe noire ordonne à ses hommes de balancer de grosses bouteilles remplies de poudre, de grenaille, de morceaux de fer, de chevrotines et de plomb sur le pont ennemi. Elles explosent sans faire de dégâts puisque les matelots de Maynard sont à l'abri. Mais le chef des pirates, ne voyant que des morts sur le pont adverse, croit la partie gagnée. "À l'abordage! hurle-t-il. Achevez-les!"À la tête de quatorze matelots, il saute sur le pont ennemi noyé dans la fumée. L'odeur âcre brûle les poumons. Les pirates poussent des clameurs de victoire. Mais quand la fumée se dissipe, ils voient des pistolets braqués sur eux, tenus par des matelots bien vivants. Ils n'ont pas le temps de réagir qu'une grêle de balles les décime.

Le lieutenant Maynard a ciblé Barbe noire, qui vacille avant de se ressaisir. Il en faut plus pour l'abattre. Les deux hommes engagent le combat au sabre. Les lames s'entrechoquent violemment. Le monde se résume à une équation très simple: tuer ou être tué. Attention de ne pas glisser sur les flaques de sang, d'éviter les cadavres au sol. Barbe noire bondit comme un fauve. Maynard esquive de justesse. Les souffles deviennent courts. La sueur coule sur les visages. La haine est aussi palpable qu'entre NKM et Hidalgo... Soudain, le sabre du lieutenant casse. Il a juste le temps de se jeter en arrière pour éviter le poignard de Teach. Il tente alors de saisir le pistolet qu'il porte à la ceinture. Pas le temps. Son adversaire brandit déjà son coutelas avec un rictus de satisfaction. Maynard serait mort si un matelot nommé Lee Harvey Oswald ne s'était pas portéà son secours en assénant un coup terrible derrière la nuque de Barbe noire.

Le pirate titube, mais ne s'avoue pas encore vaincu. Il reprend le combat. Ce n'est qu'après cinq balles dans la peau et vingt blessures à l'arme blanche qu'il s'écroule, mort. Huit autres pirates gisent sans vie sur le pont. Les six qui restent vivants et saignant préfèrent se jeter à l'eau pour demander quartier. Ainsi le courageux lieutenant Maynard met-il fin aux exploits du plus sanguinaire des pirates des Caraïbes. Il ordonne à un de ses matelots de découper la tête de Barbe noire pour l'attacher au beaupré, afin qu'elle serve d'avertissement aux autres capitaines de navires-pirates.

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Gravure représentant la bataille opposant Meynard à Barbe Noire. © DR
© Le Point - Publié le 22/11/2013 à 00:01 - Modifié le 22/11/2014 à 00:01

 

22 novembre 1787: Bonaparte perd son pucelage avec une prostituée du Palais-Royal Dans ses mémoires, l'empereur décrit comment il devient un homme à 18 ans quand il est encore sous-lieutenant.

La nuit tombe sur un Paris pluvieux. Il bruine, il fait froid. Ce n'est pas un temps à mettre une prostituée dehors. Pourtant, il y a du monde dans le jardin du Palais-Royal, haut lieu de la prostitution parisienne en cette fin du XVIIIe siècle. À la lueur des lampes du sieur Quinquet, quelques demoiselles persistent à se promener sous leur parapluie. Elles ont entre 12 et 40 ans. Des messieurs les croisent, les interpellent, leur donnent le bras. Nous sommes le 22 novembre 1787, à la veille de la Révolution française.

Un jeune homme qui vient de sortir du théâtre des Italiens avance d'un pas mal assuré sous les arcades ceinturant le parc. Il n'a guère plus que 18 ans. Il est maigre, malingre. Il a le teint jaunâtre, le menton volontaire. Son nez frémissant est celui de l'aigle. Les cheveux sont noirs. Il ne porte pas encore la main sur le ventre... Son habit est usé. C'est Bonaparte. Le tout jeune Bonaparte. Le futur Napoléon qui accumulera les conquêtes féminines n'est encore qu'un puceau à la recherche d'une première victoire. Sous-lieutenant d'artillerie, il est revenu, treize jours plus tôt, d'un congé de six mois en Corse.

Il lui faut une femme. N'importe laquelle. Au-dessus de son lit, il a punaisé un poster de Christine Boutin... Son œil noir s'illumine en regardant les beautés à la taille gracile, aux jambes nerveuses, aux seins palpitants, aux robes suggestives qui se pavanent sous le crachin. On les appelle les "castors" ou encore les "demi-castors", suivant leur rang. Elles sont élégantes, elles sont chères, sa solde mensuelle de 71 livres et 5 sous ne lui permet pas de s'offrir ce luxe. Il tente néanmoins d'en aborder quelques-unes, mais son allure misérable ne lui vaut que mépris. Son regard tombe alors sur une petite demoiselle, d'apparence plus modeste, qui arpente les allées. Visiblement, elle attend d'être abordée. Bonaparte se jette à l'eau (il contera lui-même cet épisode ultérieurement). "J'étais sur le seuil de ces portes de fer quand mes regards errèrent sur une personne du sexe. L'heure, la taille, sa grande jeunesse, ne me firent pas douter qu'elle ne fût une fille. Je la regardais: elle s'arrêta non pas avec cet air grenadier (des autres), mais un air convenant parfaitement à l'allure de sa personne." Pressé par un besoin impérieux, le jeune Bonaparte adresse crânement la parole à celle qui s'avère s'appeler Mlle Deschamps:

- Vous aurez bien froid, lui dis-je, comment pouvez-vous vous résoudre à passer dans les allées?
- Ah! Monsieur, l'espoir m'anime. Il faut terminer ma soirée. 
Puis, faussement compatissant devant la fragilité de la pauvrette, il ajoute:
- Vous avez l'air d'une constitution bien faible. Je suis étonné que vous ne soyez pas fatiguée du métier.
- Ah dame! Monsieur, il faut bien faire quelque chose.
- Cela peut être, mais n'y a-t-il pas de métier plus propre à votre santé?
- Non, monsieur, il faut vivre.
- Il faut que vous soyez de quelques pays septentrionaux, car vous bravez le froid.
- Je suis de Nantes en Bretagne.
- Je connais ce pays-là... Il faut, mademoiselle, que vous me fassiez le plaisir de me raconter la perte de votre pucelage.
- C'est un officier qui me l'a pris.
- En êtes-vous fâchée?
- Oh oui, je vous en réponds. Ma sœur est bien établie actuellement. Pourquoi ne l'eus-je pas été?
- Comment êtes-vous venue à Paris?
- L'officier qui m'avilit, que je déteste, m'abandonna. Il fallut fuir l'indignation d'une mère. Un second se présenta, me conduisit à Paris, m'abandonna, et un troisième, avec lequel je viens de vivre trois ans, lui a succédé. Quoique français, ses affaires l'ont appeléà Londres et il y est.
La rusée fille de joie, sentant qu'elle tient son client, porte l'estocade:
- Allons chez vous.
- Mais qu'y ferons-nous?
- Allons, nous nous chaufferons et vous assouvirez votre plaisir.

Mais Bonaparte n'est pas aussi benêt qu'il y paraît. Lui aussi joue un jeu. Il l'avoue. Le jeune officier entraîne sa conquête vers la sortie du Palais-Royal. Transis par le froid glacial soufflant dans les sombres rues de la capitale, ils filent d'un bon pas vers le modeste hôtel de Cherbourg, rue du Four-Saint-Honoré (aujourd'hui rue de Vauvilliers), où il occupe une petite chambre. Le récit de Bonaparte se termine ici. Aucun moyen de savoir s'il remporte cette première victoire avec panache.

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© Le Point - Publié le 22/11/2012 à 00:00 - Modifié le 22/11/2014 à 00:00

 

 

Pour l’éphéméride du vingt-deux novembre c’est ICI
http://mickeywerlen.canalblog.com/archives/2013/11/22/28486622.html

 

 

Dicton du jour de Charlie Hebdo  

Ben pour le dicton de Charlie hebdo de ce jour, le Charlie de service retarde d'un mois; la fête du Christ-Roi ayant lieu le dimanche avant la Toussaint, le clébard pour être dans le vrai, mesquin comme il et dira qu'il a 11 mois d'avance...

 

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Ben pour la zique de ce samedi, on va s’écouter The Platters and Friends - Legends In Concert… Un plaisir de les réécouter… Allez les amis, faites-vous plaisir et je vous souhaite une bonne écoute!!!

https://www.youtube.com/watch?v=CrVaj_eMhUA

 

Et en avant pour les blagounettes du jour, un bouquet divers et automnal, des courtes mais bonnes, des longues mais connes, des connues et des moins connues; quoi, des blagues à deux balles ou à quatre sous...

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Il y a des travaux dans la cour de l'hôpital. L'infirmière ouvre la fenêtre et dit à l'ouvrier qui tient le marteau-piqueur:
- Arrêtez deux minutes, les vibrations me gênent!
- C'est une opération à cœur ouvert? S’enquiert l'ouvrier.
- Plus délicat encore, répond l'infirmière. C'est l'heure où je dois mettre les thermomètres!

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En vacances au bord de la mer, un professeur visite un blockhaus bâti par les Allemands pour renforcer le Mur de l'Atlantique.
- S'ils me construisaient un truc comme ça sur mon estrade, dit-il à sa femme, je te jure que je serais plus rassuré pour faire la classe à tous ces voyous, munis de cutters et de couteaux à cran d'arrêt.

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Un nouveau patient dit à son psychanalyste:
- Docteur, venez-moi en aide.
Je suis persuadé que je suis un oiseau.
- Tenez, perchez-vous là, en mangeant quelques graines de millet. J'enferme mon chat dans la pièce à côté et vous allez me siffler toute votre histoire.

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- Moi, dit un pilier de bar, je sais que j'ai mon compte quand je commence à avoir envie de coucher avec la serveuse.
- Et tu l'as fait, déjà?
- Non, parce que la serveuse, elle ne dirait peut-être pas non quand je suis à jeun, mais lorsque je me trouve à point et que j'ai envie d'elle, ça ne lui dit plus rien du tout de faire l'amour avec un ivrogne.

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Un mari brimé fantasme en contemplant la superbe héroïne d'un feuilleton télévisé qui évolue dans sa cuisine, à peine vêtue d'une courte chemise de nuit transparente.
- Ah! Soupire-t-il, ce que ce serait bon qu'elle vienne, un matin, me servir mon petit déjeuner au lit!
- Et qu'exigerais-tu d'elle? demande aigrement sa femme.
- Deux sucres dans mon café.

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En cure de désintoxication, un homme, alcoolique au dernier degré (hecto) explique:
- Depuis quelques années, j'avais pris l'habitude, en regardant le journal télévisé, de me remonter le moral par un bon coup de whisky à chaque fois que les nouvelles étaient de nature à me stresser.
J'ai fait ma cirrhose du foie avec la Bosnie et mon delirium tremens avec la menace islamique.

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101

 

C'est samedi... le réveille-matin est en pause pour deux jours, la grasse matinée pour les uns, lessive, ménage, bureaucratie pour d'autres, et surtout pour beaucoup c'est la course aux cadeaux en n'oubliant personne et aussi les courses pour garnir le frigo ou le congélateur, en passant par le marché pour les légumes de saison et les produits du terroir car il faut manger du solide pour affronter la fin de l'automne et l'hiver qui s'annonce... Une pensée pour celles et ceux qui souffrent autant de la maladie que d'autres choses et à ceux qui pansent les plaies dues aux divers maux que l'adversité afflige à chacun... Prenez soin de vous et je vous souhaite une bonne journée en vous disant à la revoyure...  

 

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