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Channel: Éphémérides et humour
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Éphéméride du vingt-six novembre

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«À la Sainte-Delphine, sa stratégie de campagne on peaufine.» 

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«À la Sainte-Delphine souvent il vente et pleuvine.»

 

 Cordial salut du jour et bisous à tous 

 

Salut les amis et merci de votre visite; c'est mercredi, c'est le milieu de la semaine active et ce soir elle aura basculé... Il fut un temps où cette journée était celle des enfants où ils avaient congé et ils pouvaient jouer, mais maintenant avec les pseudo-réformes, on ne sait plus très bien à quel jour est celui des enfants... Pour le travailleur laborieux c'est le troisième jour de la semaine active et à la fin du mercredi il restera encore deux jours jusqu'au week-end...

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Pour la météo d'aujourd'hui, il est prévu que pour la Suisse romande avec 8° et un ciel nuageux dans la nuit, ce sera pour ce jour: sur le Plateau, atmosphère toujours très brumeuse avec quelques bancs de grisaille. Au-dessus et dans les autres régions, plutôt nuageux avec quelques brèves éclaircies, lesquelles seront plus propices dans les Alpes. A l'ouest, passagèrement quelques pluies éparses. Température en plaine: minimum 4°à 7°, maximum 10°à 14°. Température à 2000 m: +4°. En montagne, vent faible à modéré du sud-ouest à sud...

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Pour l'Hexagone, une météo de saison, très perturbée... ATTENTION, VIGILANCE ORANGE DANS DEUX DÉPARTEMENTS... Avec pour ce jour: en matinée, l'activité pluvieuse se renforce aux abords des Cévennes avec des pluies soutenues autour du golfe du Lion. Au nord, les pluies sont encore présentes de la Manche au bassin parisien avec de la grisaille et quelques brumes ou brouillards par endroit. Dans l’après-midi, dans le sud les pluies auront tendance à remonter et se diriger vers la Bourgogne, avec des pluies plus marquées dans le sud-est. A l'ouest, le temps est moins perturbé mais toujours maussade. En soirée, le temps reste agité dans l'est, avec de fortes pluies orageuses autour de la vallée du Rhône notamment. A l'ouest, quelques averses se produisent par moment sous les nuages bas, dans une ambiance parfois brumeuse. Dans la nuit, fin de nuit calme parfois brumeuse sur les régions atlantiques. Les pluies sont beaucoup plus soutenues en se dirigeant vers les frontières de l'Est. Forte activité orageuse maintenue près de la Méditerranée… 

Pour l'Outre-mer: à Mayotte ensoleillé, voilé et nuageux avec des températures de l'ordre de 29°; à l'île de la Réunion ce sera ensoleillé et variable avec des températures de l'ordre de 30°; à la Martinique ensoleillé voilé et pluvieux avec des températures de l'ordre de 32°; ensoleillé et voilé avec des températures de l'ordre de 33° en Guadeloupe; ensoleillé variable et pluvieux en Guyane française avec des températures de l'ordre de 33°; Polynésie française ciel couvert; beau temps, peu nuageux aux Marquises avec des températures de 30°; nuageux et venteux à Saint-Pierre et Miquelon avec des températures de 6°...

 

Bonne journée à tous et que le soleil et la chaleur soient aussi dans vos cœurs... Aujourd'hui le lever du Soleil est à 07:43 et le coucher du Soleil se fera à 16:53 et le jour est plus court de 2 minutes...

 

Valeurs remarquables de novembre en France

TMax: 31.4°C (Solenzara le 10/11/1985)
TMin: -15.3°C (Orleans le 30/11/2010)
Précip: 321.0 mm (Mont Aigoual le 07/11/1982)

 

Et pour les amis qui aiment la pêche à pied, les prochaines grandes marées auront lieu... : 
Horaire des marées à Saint-Malo  

Lundi 22 décembre à 06h56 coefficient 91, à 19h20 coefficient 95
Mardi 23 décembre à 07h40 coefficient 97, à 20h05 coefficient 99
Mercredi 24 décembre à 08h25 coefficient 99, à 20h50 coefficient 99
Jeudi 25 décembre à 09h09 coefficient 97, à 21h35 coefficient 95
Vendredi 26 décembre à 09h55 coefficient 91, à 22h21 coefficient 91

 

Historique d'une météo, qu’on a trop souvent tendance à oublier… 

En 1989: les températures minimales sous abri allaient jusqu'à -10°à Virton
En 1983: on récoltait 60 mm de pluie au pluviomètre de Bouillon
En 1925: il neigeait souvent et abondamment sur le centre et le sud du pays

 

Les journées mondiales et internationales

Le vingt-six novembre c’est la Journée des enfants des rues
http://www.journee-mondiale.com/214/journee-des-enfants-des-rues.htm

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Le vingt-six novembre c’est la Journée internationale des aides-soignants
http://www.journee-mondiale.com/363/journee-internationale-des-aides-soignants.htm

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La France pittoresque

Désert de Retz à la lisière de la forêt de Marly.
D’après «Lectures pour tous», paru en 1936

En 1936, Suzanne Normand, chroniqueuse de Lectures pour tous, rapporte la joie qui a été la sienne de découvrir aux environs de Paris, bordant la forêt de Marly, le Désert de Retz, jardin anglo-chinois crééà la fin du XVIIIe siècle par François Racine, baron de Monville. Etabli dans un domaine de 40 hectares, il est émaillé d’essences rares provenant du monde entier et de «fabriques» - constructions à vocation ornementale - et se distingue par sa célèbre Colonne détruite, tour singulière érigée en 1781 dont le baron avait fait sa demeure...

L’auto roule sur les routes de la banlieue parisienne: Nanterre, le Vésinet, Saint-Germain. A gauche de Chambourcy, patrie des choux-fleurs, elle s’engage dans un mauvais chemin bordé de maisons. Puis les demeures s’espacent. Les arbres, à chaque tour de roue plus nombreux, dressent leurs hauts bouquets de verdures, futaies serrées, fourrés touffus. Le chemin se rétrécit, d’épais buissons griffent la voiture au passage. Parviendra-t-on à passer? Tout à coup, un large portail apparaît parmi l’indocile verdure forestière.

L’entrée d’un domaine? Quel domaine? Ne sommes-nous pas en pleine forêt de Marly? S’interroge Suzanne Normand. La voiture arrive à tourner, franchit le porche, s’engage sous les voûtes arborescentes. Et voici, sur la gauche - vision imprévue -, un pavillon chinois qui dresse, au bord d’un étang dormant, ses toits en pagode et ses façades de chêne peint sculpté. L’auto roule au ralenti. Soudain, du fouillis luxuriant des grands arbres émerge une tour de pierres jaunâtres frottées de teintes roses, drapée de verdures légères et de vives corolles. Une tour construite à la façon d’une énorme colonne dorique avec de larges cannelures, et terminée à son faîte par des déchiquetures de pierres, comme un fût brisé, A l’entour, le parc s’étend, morceau de forêt aux vastes étendues herbeuses, aux clairières noyées de soleil, aux hautes cimes feuillues.

Là, une vieille ferme basse cache ses murs vétustés sous un ruissellement de claires verdures. Des enclos grillagés enferment de blanches volailles. Voici des moutons, à ta laine blonde, frisés et propres comme les bêtes d’une toile de Boucher. On a envie de leur nouer au col un ruban bleu. Et où sont les bergères en paniers, à la houlette parée de guirlandes fleuries? Où donc les seigneurs aux perruques bouclées et poudrées?

Devant la tour, un chien jappe. Et au bruit, quelqu’un paraît sur le seuil. Une femme en cheveux blancs, vêtue de noir. Derrière elle, des enfants. Il y a donc des gens qui vivent ici? Cette tour de conte de fée, ocrée et rose sous les vieux arbres de la forêt, n’est pas habitée seulement par ces esprits qui viennent, dans les vieilles légendes, danser au clair de lune sur les ruines? Encore une fois, où sommes-nous? Au lieu dit: le désert de Retz, dans la forêt de Marly, aux portes de Paris. Et les hôtes de cette étrange demeure sont les descendants directs du grand économiste français: Frédéric Passy.

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Colonne détruite du Désert de Retz

Vers la fin du XVIIIe siècle, quelque quinze années avant la Révolution, François Racine de Monville, petit-fils d’un fermier général de Normandie, fort bel homme, fort galant et fort riche, s’ennuyait à périr de n’avoir plus rien à désirer. Nul doute qu’il ait fortement subi l’influence des théories et des goûts de Jean-Jacques Rousseau. Un jour, il achète, sur la lisière de la forêt de Marly, tout un village: Saint-Jacques de Retz, le fait évacuer et démolir, et y construit, en remplacement, une tour ocre et rose, en fût de colonne.
Cette colonne a 15 mètres de diamètre, compris l’épaisseur du mur. La hauteur de la base comprend deux étages souterrains destinés aux cuisines, aux caves et autres pièces de service; le premier, le deuxième et le troisième sont composés de plusieurs petits appartements au centre desquels est un escalier circulaire qui monte du fond et qui est éclairé par un vitrage dans le comble. La circonférence extérieure de la colonne est divisée en seize cannelures, séparées par une large côte, et dans chaque cannelure est une croisée.

François Racine de Monville ne se donnait pas pour un architecte, mais il avait des idées neuves, à lui, et toujours agréables. Certes, et c’est pourquoi, ayant les moyens pécuniaires de réaliser ses belles idées, il édifie au bord d’un étang un pavillon chinois, pur joyau de bois sculpté, adorné d’un jardin chinois aussi et qui, à lui seul, coûta la somme, à l’époque considérable, de cent mille francs. Non loin de la porte de la forêt, il fait élever un temple de l’Amour: quelle demeure, alors, pour peu qu’elle appartienne à un homme de goût, n’a pas son temple de l’Amour?

Un théâtre de plein air, une glacière en forme de pyramide funéraire viennent compléter ce qu’au XVIIIe siècle on nomme aimablement la «folie» de M. de Monville. De l’ancien village il n’a conservé que la chapelle, seul asile de ferveur et de silence, sur ce domaine où se succèdent des fêtes, fastueuses et charmantes. La comédienne Sophie Arnould, de sa voix émouvante, éveille des échos au cœur de la forêt profonde. Au retour d’une chasse dans le bois de Marly, la reine Marie-Antoinette ne dédaigne pas de venir se reposer au Désert et d’y boire, sur les marches du petit temple païen, un bol de lait frais tiré.

Mais la fortune du baron de Monville ne résiste pas au cyclone révolutionnaire. Après lui, la tour rose de la forêt passe en des mains diverses. En 1856, le grand humanitaire français, Frédéric Passy, séduit par l’originalité et la grâce de cette résidence, l’achète et s’y installe avec sa famille. Celle qui vient de paraître au seuil de la tour est Mme Pierre Passy, belle-fille du célèbre sénateur et dont le mari fut, jusqu’à l’année dernière où il prit sa retraite, professeur à l’Ecole d’agronomie de Grignon.
«Mais oui, nous vivons ici toute l’année. Mon beau-père y a élevé ses enfants. Mon mari, Pierre Passy, y est né, n’a jamais quitté cette demeure qu’il adore, dont il connaît chaque arbre, chaque pierre, et qu’il fait valoir depuis des années. Au retour de la guerre, mes fils y ont établi un grand élevage de volailles, perfectionné: six mille poules blanches, et leur ponderie est devenue l’une des plus importantes de France.»

Mme Pierre Passy, très aimable figure aux cheveux blancs, avec une bonne grâce charmante, m’invite à visiter sa tour. Il est curieux de trouver, dans la base et dans une partie du fût d’une colonne ruinée, une maison utile et agréable. Oui, et le goût de M. et de Mme Pierre Passy non seulement a respecté l’originalité du cadre, mais s’est complu à y allier celle de l’arrangement intérieur. L’escalier tourne en spirale au centre de la tour. Aux étages, un couloir circulaire dessert les chambres dont les fenêtres s’ouvrent dans la concavité des cannelures. Des cheminées aux vastes manteaux de marbre blanc sculpté subsistent intactes, et le plus souvent au nombre de deux dans chaque pièce. Celle du salon, au rez-de-chaussée, est admirable, une pièce unique.

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Temple au dieu Pan du Désert de Retz

A travers le grand parc feuillu, tout mouillé encore de récentes averses, et que le soleil parsème d’or mouvant, Mme Passy me mène vers les vestiges des âges passés. Ici s’élevait l’église de Saint-Jacques de Retz. Il n’en subsiste qu’une arche moussue où apparaissent, sous une touffe de lierre noir, auquel on les dirait accrochées les nervures d’une rosace à demi brisée. Là, sur un soubassement de pierre percé d’une étroite ouverture, un cône tout tapissé, tout velouté de lierre, se dresse, réduction des pyramides funéraires de l’ancienne Egypte: la glacière de M. de Monville!
Dans un fouillis de verdures, parmi les buissons hérissés, sous les branches qui caressent son toit et ses murs, et dans l’ombre verte des feuilles, surgit le petit temple qu’on dédia à l’Amour. Mi-carré, mi-circulaire, avec son péristyle de colonnes toscanes, il est là, clair asile de pierres blanches désormais inutile. Le temps et les saisons ont un peu dégradé, hélas, l’édifice charmant où la reine de France venait boire le lait crémeux des fermes du baron de Monville.

«On nous a demandéà plusieurs reprises, dit Mme Passy, de le déclarer comme propriété historique. Ainsi l’entretien en serait assuré. Mon mari hésite: nous ne serions plus tout à fait chez nous.»

La porte de la forêt est tout près, ornée de rocailles et enfermant dans son cadre une perspective de bois chevelus où tremblent dans une lumière aquatique des taches de soleil et des larmes de rosée. Plus près de la tour, vers laquelle nous revenons, on voit encore, au bord d’une esplanade dont les propriétaires actuels ont fait un tennis, une balustrade de pierres verdies, qu’orne, à chaque extrémité, un beau vase sculpté. C’est tout ce qui reste de la scène en plein air où M. de Monville offrait à ses hôtes des spectacles de choix.

Désert? Certes, par la grande solitude du lieu - le plus proche village est à trois kilomètres et la forêt enterre le domaine de ses frondaisons pressées - mais désert combien fertile, admirablement entretenu et d’une auguste beauté, où le passé a laissé, avec de vieilles pierres, la grâce et le faste d’une époque plus que toute autre charmante.
En un temps que trouble la plus fiévreuse des courses au plaisir, il est curieux de voir que des gens ont fixé leur vie au cœur de la forêt paisible, et vivent, en travaillant leurs terres, dans une tour de légende.

Article copié sur "La France pittoresque"

 

Argot ancien et moderne: monde étrange d’une extraordinaire richesse.
D’après «Dictionnaire du jargon parisien. L’argot ancien et l’argot moderne», paru en 1878

Remontant au XVe siècle et tenant son nom, d’après certains étymologistes de Ragot, célèbre truand du XVIe siècle, l’argot primitif fut d’abord un langage de Cour... des Miracles, qui eut plus tard ses écoles, ses grammairiens, ses professeurs, avant de s’immiscer au sein des différents corps de métiers et classes de la société, formant un ensemble si considérable de mots et d’expressions que Rigaud n’hésitera pas à affirmer en 1878 qu’il ne faudrait pas moins de 40 académiciens pour les consigner tous.
Le jargon parisien est ce langage étrange, libre d’allures, tantôt sombre et bref, tantôt imagé et plaisant, tantôt masqué comme Arlequin, comme lui habillé de pièces et de morceaux, qui court les rues et se recrute dans la rue, dans les prisons, dans l’échoppe, à la boutique, au comptoir, à l’atelier, à la caserne, à l’école, au théâtre, chez les artistes et chez les gens de lettres, chez les banquiers et chez les banquistes.

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Dictionnaire d’argot

Chaque caste, chaque corps d’état possède son jargon en propre. Depuis le voleur jusqu’au diplomate, depuis Lacenaire jusqu’à Talleyrand, tout le monde parle plus ou moins argot. Sur l’origine du mot, les étymologistes sont loin d’être d’accord naturellement. Le jour où deux étymologistes s’entendront, il y en aura un, au moins, qui aura perdu l’esprit... de contradiction sur lequel sa science repose. Tandis que Furetière veut qu’il vienne de la ville d’Argos, en Grèce, Le Duchat le tire avec plus de raison, du nom de Ragot, célèbre truand du seizième siècle qui fut le Vaugelas de la langue des gueux. Ragot a fait argot par transposition d’une lettre.
Ceux-ci le font dériver du terme d’école ergo; ceux-là, avec Cousin, d’argoterie, argutie. D’autres le font sortir du mot grec signifiant fainéant, parce que, disent-ils, les fainéants sont presque tous des mendiants et que l’argot fut la langue des mendiants, des gueux. Quelques-uns soutiennent qu’il descend d’Argus qui est l’emblème de la vigilance, et que la vigilance doit être la qualité dominante des fripons. Quelques autres, d’après Nodier, veulent rencontrer son étymologie dans narquois, nargot, mendiant; d’où argot, jargon. Enfin, comme il faut qu’il y en ait pour tous les goûts, d’aucuns prétendent qu’il est issu de regout, ragout, bavardage qui a fait ragot et argot.

Quoi qu’il en soit l’argot primitif remonte au quinzième siècle. Ce fut d’abord un langage de cour, de Cour... des Miracles qui devint mieux qu’un langage, une langue, avec ses écoles, sa Faculté, ses grammairiens, ses professeurs, ses recteurs et ses lauréats, à l’époque où le grand Coësré exerçait une autorité absolue sur les truands. François Villon a parlé cette langue et en a laissé de curieux spécimens, entre autres des ballades dont le sens n’est pas précisément facile à saisir. Plus tard, l’argot a compté des lexicographes nombreux qui ont essayé de le suivre dans ses évolutions. Il a eu ses écrivains attitrés; et, plus proche de nous, les romans de Balzac, d’Eugène Sue, de Victor Hugo n’ont pas peu contribuéà en propager le goût parmi le public. Aujourd’hui, quel est le fabricant de romans qui soit assuré du succès s’il ne va pas chercher ses héros dans le monde ténébreux où le langage argotique est monnaie courante...

Vers le commencement du dix-septième siècle, l’argot parlé par la clique des coquins de tous genres, et intelligible pour eux seuls, s’était enrichi et perfectionnéà ce point, durant près de deux siècles, qu’il semblait devoir être à peu près fixé et rester pour les gueux ce que devait être plus tard, pour les délicats, langue de Racine; mais il reçut un coup terrible. Lui qui voulait demeurer voilé comme la statue d’Isis, il vit ses voiles arrachés, ses secrets et son génie livrés aux profanes. La publication d’un tout petit livre: le Jargon de l’art réformé produisit ce mal. Le grand Coësré et avec lui toute sa cour parmi laquelle Coquillards, Callots, Polissons, Marcandiers, Sabouleux, Capons, Piètres-Hubins, Malingreux, l’avant-garde, le centre, l’arrière-garde des estropiés pour rire, toute l’armée des voleurs, des trucheurs et des bélîtres poussa une immense clameur, leva les bras ciel et se répandit en doléances.

Alors commence pour l’argot l’ère des transformations rapides. On le voit tour à tour renouveler, s’augmenter, se copier, se travestir, faire des retours sur lui-même, détourner les mots de leur véritable acception, du droit chemin, comme quelqu’un qui cherche à dérober, qui veut dérouter un adversaire. En effet l’adversaire c’est la police. Néanmoins la tradition argotique des seizième et dix-septième siècles, ce qu’on pourrait appeler le grand répertoire des scélérats, s’était perpétuée jusqu’au licenciement des bagnes, et s’est trouvé des coquins puristes, des classiques de l’argot qui n’ont jamais admis les innovations et sont restée fidèles à la vieille école. Pour eux, le mot argent, pour ne citer qu’un exemple, n’a jamais été ni de l’os, ni de la douille, ni de la braise, ni du quibus, ni du beurre, ni de la graisse, ni de l’huile, ni du poignon, ni des picaillons, ni des sonnettes, ni même du pèse, ni même du carme, l’argent a toujours été du carle.

Pendant longtemps, les vieux forçats, les pères conscrits du crime l’ont conservée cette tradition comme un précieux dépôt, tandis que la traitant avec le mépris dont les romantiques ont accablé les classiques, la jeunesse des bagnes et la jeunesse promise aux bagnes, à la tête du mouvement, forgeaient mots sur mots, expressions sur expressions, accumulaient hardiesses sur hardiesses, si bien qu’on pouvait dire, au milieu du XIXe siècle, que c’est au bagne que se sont rencontrés les plus infatigables lexicographes. Et ce fut le beau temps de l’argot des voleurs, le temps du renouveau. Le départ pour Cayenne et la Nouvelle-Calédonie a arrêté cet élan littéraire. Loin de toute communication les réformateurs de la langue argotique ne peuvent plus puiser aux sources l’inspiration nécessaire à leur œuvre. Ces Bescherelles de la fange manquent d’éléments et ils n’ont pas su faire ou n’ont pas voulu faire d’élèves dignes d’eux.

D’un autre côté vivant moins en corporation, se méfiant davantage les uns des autres, traqués par une police admirablement organisée, les voleurs n’ont ni le temps, ni l’occasion, ni le courage de se livrer, à l’exemple de leurs devanciers, à un travail incessant sur l’argot. Les plus intelligents se tournent du côté de la Grèce ou gravissent les marches qui conduisent à la Bourse. Peut-être encore ont-ils moins d’imagination? Peut-être aussi n’y a-t-il plus d’assassins de conviction, ces assassins qui, épris de leur art, partageaient leur vie entre l’étude de l’assassinat et celle de l’argot? Tel fut Lacenaire, le modèle du genre.

De cet ensemble de causes, il résulte que les voleurs d’aujourd’hui en sont généralement réduits à des réminiscences, à des plagiats, à des pastiches plus ou moins heureux. Ils n’ont rien trouvé de mieux, pour donner du fil à retordre aux agents de la sûreté, que d’intercaler entre chaque syllabe de mot argotique un certain nombre de mots convenus coupés par tranches et renouvelés le plus souvent possible. Ce mécanisme peu ingénieux en lui-même n’a d’autre mérite que de rendre une conversation incompréhensible pour quiconque n’en a pas la clé. Ne faisant plus de l’art pour l’art, ils n’en demandent pas davantage. C’est ce qui faisait dire à un policier célèbre, dans un moment de mauvaise humeur: «La pègre n’a plus d’argot, l’argot se perd, l’argot est perdu.» Et il ajoutait: «Est-ce que Lapommeraye, est-ce que Billoir, est-ce que Moyaux parlaient argot?»
Si l’on en excepte le jargon des grecs qui, sans être très étendu, présente pourtant un certain caractère d’originalité et dénote certaines aptitudes, – les grecs sont les plus intelligents parmi ce monde de coquins –, en général le langage des voleurs d’aujourd’hui, de même que celui des souteneurs qui, la plupart, dînent du vol et soupent de la prostitution, ce langage est sec, hâtif, brutal. Quant aux filles, sauf quelques termes qui leur sont personnels, elles raccrochent – tant est grande la force de l’habitude – la presque totalité de leurs expressions dans le monde des voleurs et des souteneurs.

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Le Langage des Tranchées

Mais combien il y a loin de ces jargons à celui des voyous. Nous parlons du voyou jeune, car avec sa jeunesse s’envole cet esprit primesautier et gouailleur qui le caractérise. Vieux à vingt ans, ce Voltaire du ruisseau est déjà vidé, il n’a plus rien dans le ventre, dans la boite à Joanne, comme il dit. Le voilà confondu avec la tourbe des gredins sinistres qui ont pour chantre le ministère public. Ce voyou donc qui, peut-être, ira s’échouer sur la place de la Roquette, après avoir commencéà jouer les utilités en police correctionnelle et fini par les grands premiers rôles en Cour d’assises, c’est lui, cet enfant, qui lance, chaque jour, dans la circulation vingt mots nouveaux, mots-projectiles, venus, dit-on, on ne sait d’où, qui, après avoir circulé de bouche en bouche, après avoir traîné dans la rue, dans les ateliers, sont tout étonnés, sur leurs vieux jours, de faire leur apparition et sur la scène, apportés par quelque joyeux vaudevilliste, et autour des tables des cabarets à la mode, acclimatés par d’aimables viveurs qui ramassent les bouts d’esprit du voyou avec autant de sans-façon que le voyou ramasse les bouts de cigares de l’aimable viveur... Bien plus étonnés encore, sont-ils de voir s’ouvrir devant eux les colonnes d’un lexique français.

De ces enfants trouvés du langage, plus d’un a été recueilli par Littré; combien d’autres le seront par les Littrés de l’avenir; et, d’asile en asile, si le voyou ne s’amende pas, si son esprit reste toujours alerte, la langue pourrait bien se trouver refaite de fond en comble, de telle sorte que les anciens mots français courront le risque de passer pour des irréguliers hors d’âge. Alors on verra ce phénomène: le prochain dictionnaire de l’Académie française devenu comme l’hôtel des Invalides de la tradition des Racine et des Bossuet, des Voltaire et des Montesquieu, une réunion, en quelque sorte, de colonnes élevées à la mémoire des vocables morts de paralysie, faute de circulation.

Telle est la révolution littéraire qui se prépare, grâce à l’influence occulte du voyou sur l’idiome national. Ce sera comme un 89 lexicographique auquel auront en masse contribué, pour une part moindre, toutes les classes de la société, tous les corps de métier, car autant de professions autant de jargons plus ou moins riches, plus ou moins pittoresques: l’arpion des chiffonniers – c’est ainsi qu’ils nomment leur argot – est un des plus nombreux et des plus variés. Enfants de la rue, la rue les inspire. Avec lui peut marcher de pair celui des typographes, qui a eu les honneurs d’un livret spécial: Dictionnaire de la langue verte des Typographes, par Boutmy.

Le jargon des ouvriers du fer également très étendu, et a étéétudié avec soin par Denis Poulot dans le livre du Sublime, livre auquel nous avons fait plus d’un emprunt. Le vocabulaire des bouchers est des plus complets, mais absolument terne, sans figure et sans le moindre relief. Ils placent à la fin de chaque mot les désinences em ou ave ou fuche ou pi ou muche, qu’ils font, en général, précéder de la première lettre du mot, lorsque ce mot commence par une consonne à laquelle il substituent la lettre L. Exemple: louchébem, boucher.

Les cordonniers, les tailleurs, les couvreurs, les maçons, les ouvriers du bâtiment, les employés des chemins de fer, les cochers, les vidangeurs et bien d’autres n’ont guère que des mots de métier; pour le reste, ils s’approvisionnent sur la voie publique dont le voleur a été et dont le voyou est le grand pourvoyeur. Aussi combien d’expressions courent l’atelier, qui ont appartenu au jargon des voleurs et même au jargon classique. A l’atelier nous avons retrouvé pèse, argent et l’ancien gyr, girole, oui et les tirants, bas, du quinzième siècle. Les croque-morts n’ont pour ainsi dire pas d’argot. Habit noir et cravate blanche obligent.

Les saltimbanques, outre certaines expressions empruntées à l’argot du théâtre, en ont plusieurs qui leur sont particulières et beaucoup d’autres qu’ils partagent avec les truqueurs et les camelots, dont le langage ordinaire est, pour les premiers, en partie, celui des voleurs, pour les seconds, celui des voyous. Les marchands juifs parlent une sorte de patois juif, dont le secret est assez bien gardé. Les peintres ont un certain choix de mots qui naturellement ne manquent pas de couleur. Il y en a qui brossent leurs conversations comme leurs toiles.

De même les hommes de lettres sont grands forgeurs de néologismes, néologismes qui, enfantés par l’actualité, passent bientôt de mode. Ainsi que le théâtre, le régiment possède un jargon assez vaste, d’une physionomie également caractéristique et dont les côtés les plus saillants ont été dessinés par les zouaves, ces gamins du régiment. L’école, le professorat lui-même ont aussi leur façon de parler tout intime. Saint-Cyr sent déjà son troupier, et l’Ecole polytechnique pratique l’apocope. Les chiffres poussent au laconisme.
Tout cela forme un total considérable. Pris dans son ensemble, le jargon parisien est si multiple, il comprend un si grand nombre de mots et d’expressions, chaque jour son contingent s’accroît tellement que si on voulait le suivre pas à pas, il faudrait, chaque année, lui consacrer un lexique confié aux soins de quarante académiciens d’un nouveau genre, et quarante académiciens suffiraient à peine à ce travail, s’ils ne voulaient omettre aucune des locutions qui surgissent incessamment. Parmi ces locutions, les unes sont appelées, grâce à une certaine empreinte typique, à une certaine tournure heureusement imaginée, à demeurer dans le domaine de l’argot et à obtenir, plus tard, peut-être, leurs lettres de naturalisation. Les autres, ou mal venues, pas assez trouvées ou toutes d’actualité, vivent et meurent, sans sortir d’un certain cercle, avec les événements qui les ont fait naître.

Article copié sur "La France pittoresque"

 

26 novembre 329: fondation de Constantinople

Un des jours les plus remarquables dans les fastes du monde, est celui où l’empereur Constantin transféra le siège de l’empire romain à Byzance, ville ruinée de Thrace, située à l’extrémité de l’Europe, sur le terrain de laquelle, et dans une enceinte beaucoup plus étendue, il éleva une autre ville qu’il appela de son nom : Constantinople.

La construction de cette nouvelle Rome (c’est encore le nom qu’on lui donna), fut conduite avec tant de célérité, que les fondements en ayant été posés ce 26 novembre 329, la dédicace s’en fit le 11 mai suivant. Constantin n’épargna rien pour la rendre semblable à l’ancienne Rome.
Des bâtiments superbes, entre lesquels il faut compter plusieurs églises, des places publiques, des fontaines, un cirque, deux palais, un capitole, le tout enrichi des plus belles statues tirées des autres villes, furent les principaux ornements dont il la décora. Il y créa un sénat ; mais il restreignit son autorité aux fonctions de la judicature, sans lui accorder aucune influence dans les affaires de l’État. On voit par les anciennes médailles de Byzance, que le croissant fut toujours un symbole attachéà cette ville.

Constantin, en fondant sa nouvelle capitale, consulta moins l’intérêt de l’empire que sa propre vanité. «Lorsque le siège de l’empire, dit Montesquieu, fut établi en Orient, Rome presqu’entière y passa; les grands y menèrent leurs esclaves, c’est-à-dire, presque tout le peuple, et l’Italie fut privée de ses habitants.» Cette dépopulation d’un pays, qui était auparavant le centre des forces de l’empire, facilita les irruptions des barbares, et prépara la ruine totale de l’empire d’Occident.

Fontenelle peint assez plaisamment la vanité de Constantin, dans un de ses dialogues, où Bérénice et Côme de Médicis s’entretiennent sur la folie des hommes à vouloir immortaliser leurs noms.

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Plan du centre de Constantinople
Article copié sur "La France pittoresque"

 

26 novembre 1933: Le shérif de San José ne peut empêcher la foule furieuse de lyncher deux kidnappeurs. Les habitants de la cité californienne prennent d'assaut la prison pour extirper les deux assassins et les pendre manu militari

Bien qu'il ne le montre pas, le shérif Emig de San José (Californie) a la peur au ventre. Depuis son bureau de la prison, il entend la rumeur enfler. Quand il jette un regard par la fenêtre, il voit des hommes grimacer de colère, hurler des menaces. Des pierres volent. Cette nuit du 26 novembre 1933 promet d'être un enfer. Il est clair que les habitants de San José ne repartiront pas avant d'avoir lynché les deux salopards emprisonnés au second étage. En un sens, le shérif comprend la colère de la foule car ces deux ordures ont kidnappé et assassiné froidement le jeune Brooke Hart, fils d'un commerçant de la ville. Pour cela, ils méritent mille fois la mort, mais une mort légale, pas un lynchage.

Cela fait dix jours que les deux assassins, Thomas Harold Thurmond, 27 ans, et John Holmes, 29 ans, sont sous les verrous, mais si de nombreux habitants de la ville cernent la prison ce matin-là, c'est que le corps de leur victime vient d'être repêché. Ils ne sont animés que par un seul désir: faire justice immédiatement. Vers 18 heures, ils sont déjà des centaines à faire le siège de l'établissement, hurlant: "À mort! Qu'ils soient lynchés!" Le feu est mis à plusieurs poubelles. Les plus excités se mettent à balancer des pierres et des bouteilles contre la façade de la prison où le shérif Emig et ses hommes se barricadent. "Donnez-les-nous, shérif! hurle la foule hystérique. Nous en prendrons soin!" Dans leurs cellules, les deux assassins ressemblent à des bêtes traquées. "Ça ne sent pas bon!" marmonne Holmes. Ils envoient sur les roses Christiane Taubira qui leur offre la liberté surveillée...

Les portes de la prison cèdent… Vers 20 heures, un policier balance une grenade lacrymogène pour faire reculer la foule, mais celle-ci n'en devient que plus enragée. Les briques et les cailloux pleuvent sur la façade. Des hommes arrachent les carreaux de la façade de la prison pour les balancer sur les véhicules de police garés à proximité. Les flics répondent par une nouvelle salve de gaz lacrymogène, faisant éparpiller la foule dans St Jame's Park. Au téléphone, le shérif Emig hurle: "Non, ne m'envoyez surtout pas le GIGN, ils vont encore provoquer un massacre. Je me débrouille."À 21 heures, ce sont maintenant 5000 personnes qui cernent la prison. Des feux sont allumés dans le parc situé de l'autre côté de la rue, les fils téléphoniques sont arrachés.

À l'intérieur, le shérif fait cacher les armes au cas où la prison serait envahie. Il donne aussi la consigne à ses hommes de ne pas tirer pour éviter un bain de sang. Vers 23 heures, des manifestants chauds bouillants entreprennent de défoncer les deux portes d'acier de la prison avec de longs tubes métalliques trouvés sur un chantier voisin. En moins de cinq minutes, ils parviennent à leurs fins. Des centaines d'hommes surexcités se ruent dans le bâtiment, renversant les policiers incapables de faire front. Le shérif se fracture le crâne en tombant sur le sol. La foule grimpe jusqu'au deuxième étage, où les deux prisonniers sont recroquevillés dans leurs cellules, paralysés par la peur. Le gardien porte-clefs est vite assommé. Holmes est entraîné sans ménagement dans les escaliers. Baraqué, il parvient à repousser plusieurs adversaires à coups de poing, mais il succombe finalement sous le nombre. Quant à Thurmond, il bénéficie d'un répit, car la foule s'empare d'un autre prisonnier, le confondant avec lui. On se rend compte de l'erreur. On retourne le chercher.

"Assassins! Tueurs!"… Les deux assassins ont beau demander pitié, nul ne les écoute. Au contraire, ils sont roués de coups, au point que Thurmond, complètement sonné, devient désormais indifférent à tout ce qui l'entoure. Tous deux sont traînés sans ménagement par les pieds dans le parc. Il y a peut-être maintenant dix mille personnes qui hurlent: "Assassins! Tueurs!" Les policiers, en nombre bien inférieur, se gardent bien d'intervenir. Autant vouloir balancer des grenades offensives sur une bande d'écolos... Un jeune homme tient une corde à la main, il la jette par-dessus la branche d'un orme. D'autres ont déjà saisi la deuxième extrémité pour faire un nœud et l'enfiler autour de la tête de Holmes qui lutte toujours. Des bras le saisissent pour le frapper encore et remettre la corde en place. D'autres en font autant avec un Thurmond toujours sans réaction, avant de le hisser à trois mètres du sol. Comme Holmes continue à résister, il faut lui casser les deux bras pour enfin lui enfiler la corde autour du cou. Furieux, ses agresseurs lui arrachent ses vêtements avant de le hisser à son tour. Voyant les deux hommes pendus, les applaudissements crépitent dans la foule. Spectacle obscène de la mort. Doublement obscène, car des mains arrachent les pantalons des deux criminels.

Holmes était le fils d'un tailleur aisé de San José. Après des études, il décroche un job correct dans une boutique d'électronique. Quatre ans après son mariage, il a déjà deux gosses. Une vie normale, pas celle d'un criminel. Elle commence à basculer le jour où Holmes prend un job dans une station-service où il rencontre de petits voyous qui le fascinent. Peu à peu, il devient obsédé par l'idée de commettre le crime parfait. En 1932, il fait la connaissance de Thomas Thurmond, né dans une ferme et qui enchaîne les petits métiers mal payés. Ils sont toujours fourrés ensemble. Leur obsession: trouver un moyen de se faire un bon paquet de pognon sans se fatiguer. Les journaux sont encore pleins du kidnapping du fils de Lindbergh. Pourquoi ne pas se lancer dans cette nouvelle industrie?

Un révolver dans le flanc… Le 25 septembre 1933, ils enlèvent un employé de la Union Oil Company, qu'ils relâchent après avoir perçu une rançon de 716 dollars. Une sacrée somme à l'époque. Un mois plus tard, ils récidivent avec un employé de Shell, dont ils retirent 700 dollars. Ces deux succès leur donnent l'impression d'être des caïds contrôlant parfaitement leur job. Ils décident de passer à la vitesse supérieure. Comme nouvelle victime, ils choisissent Brooke Hart, 22 ans, qui travaille avec son père Alexander Hart, propriétaire du plus grand magasin de San José. Une grosse affaire qui emploie plusieurs centaines de salariés. Les Hart sont riches. Tous les habitants de San José sont clients chez eux et apprécient cette sympathique famille juive arrivée au siècle précédent en Amérique.

Cette fois-ci, ce n'est plus quelques centaines de dollars que Holmes et Thurmond envisagent de réclamer, mais 40 000! Une fortune. Ils guettent le jeune Brooke, attendant le meilleur moment pour passer à l'action. Le 9 novembre 1933, le jeune homme propose à son père Alexander de le conduire en voiture à un rendez-vous. À 17 h 55, Brooke dit à son père de l'attendre devant le magasin pendant qu'il va chercher la voiture au parking. Celui-ci patiente cinq minutes, dix minutes. Une demi-heure passe sans que son fils soit de retour. Bien qu'inquiet, il décide de se rendre à son rendez-vous à pied. Jamais il ne reverra son fils vivant.

Voilà ce qui s'est passé. En quittant son père, Brooke se dirige droit vers le parking, où il monte dans sa Studebaker. Au moment de sortir du parking, Holmes, qui l'a suivi, saute à ses côtés en lui enfonçant un révolver dans le flanc. Il lui ordonne d'emprunter la route de Milpitas. Thurmond les suit dans sa bagnole. Dans un coin discret, les deux voitures s'arrêtent, Holmes et Brooke montent dans celle de Thurmond, qui prend la direction du pont San Mateo traversant la baie de San Francisco. À chaque fois que Brooke tente de demander des explications, il est salement rembarré.

Son corps bascule dans le vide… Quand la voiture s'arrête sur le pont, il fait déjà sombre. Il n'y a personne en vue. Le jeune Hart est tiré sans ménagement hors du véhicule. Il ne comprend toujours pas ce que lui veulent les deux hommes. Mais il n'a pas le temps de s'interroger plus longtemps. Holmes le frappe violemment derrière la tête avec une brique ramassée sur le sol. Le malheureux tombe à genoux, groggy. Les deux autres en profitent pour le ligoter et lui attacher deux blocs de ciment aux pieds. Mais, oui, ils le hissent sur la rambarde du pont! Pourquoi s'encombrer de ce gros porc de juif?

Brooke se débat, mais son corps a déjà basculé dans le vide. Dans l'eau, il parvient à se libérer de ses liens. Il hurle au secours, s'agrippe à un pied du pont. Thurmond s'empare du pistolet de Holmes, descend sur la berge et tire à plusieurs reprises sur l'ombre qui se débat. Jusqu'à ce qu'elle se taise... Les deux hommes sont soulagés, personne ne les a entendus. Ils peuvent retourner en ville pour faire leur demande de rançon. Tandis que Holmes emmène sa femme au cinéma voir Les trois petits cochons de Walt Disney, Thurmond téléphone aux Hart d'une cabine publique.

Pendant ce temps, Alexander Hart, qui est revenu de son dîner, s'inquiète sérieusement de la disparition de son fils. Il avertit aussitôt la police. On fouille le quartier, on interroge ses amis. À 21 h 45, sa fille Aleese, 18 ans, décroche le téléphone qui sonne. Un inconnu lui dit avoir enlevé Brooke, réclame une rançon de 40 000 dollars, lui ordonne de ne pas prévenir les flics, précise que des instructions suivront ultérieurement et raccroche. C'est, bien sûr, Thurmond. Le lendemain, aucune nouvelle, sinon que la Studebaker est retrouvée. Le surlendemain, toujours aucune nouvelle des ravisseurs. Alexander Hart lance un appel dans les journaux. Le soir même, le portefeuille de Brooke est retrouvé sur la passerelle d'un navire-citerne ayant ravitaillé le paquebot Lurline en route pour Los Angeles. Celui-ci est intercepté en pleine mer pour être fouillé de fond en comble. En vain, bien évidemment.

Thurmond tombe dans le panneau… Le lundi 13 novembre, enfin, Hart reçoit une lettre des kidnappeurs, postée le 11. "Un mot de plus à la police et c'est fini. Vous avez braillé une fois, une seconde fois serait fatale. Nous voulons 40 000 dollars... mettez-les dans une sacoche (noire), soyez prêt à partir pour une balade d'une semaine sans préavis, prévoyez une radio dans la Studebaker. Quand on vous dira de partir, les instructions suivront sur RPO (une radio locale) et vous ferez mieux de faire comme on vous dira."

Le mercredi 15 novembre, nouveau coup de téléphone des kidnappeurs. L'interlocuteur ordonne au père de se tenir prêt à partir en voiture pour rouler en direction de Los Angeles avec 40 000 dollars en cash. Avant de raccrocher, il ordonne à Hart de disposer dans un coin de la vitrine de son magasin un carton avec un grand "2" pour dire qu'il est d'accord avec la procédure. Gros problème, Alexander ne sait pas conduire. Il n'a pas penséà le dire au téléphone. Comment le faire savoir aux kidnappeurs? Les agents du FBI lui conseillent d'écrire sur le carton, à côté du "2": "Je ne sais pas conduire."

Vers 20 heures, nouveau coup de fil de Thurmond. Hart a pour instruction de tenir son interlocuteur le plus longtemps possible en ligne pour avoir le temps d'identifier l'origine de l'appel. Pour cela, il fait l'imbécile, expliquant et répétant qu'il ne sait pas conduire. À l'autre bout du fil, Thurmond insiste, ne se méfiant pas. Enfin, la compagnie du téléphone localise la cabine publique, c'est celle d'un garage de San José. Le shérif Emig et ses hommes s'y précipitent. Ils aperçoivent immédiatement la cabine téléphonique avec un homme leur tournant le dos. Celui-ci ne les a pas entendus, trop absorbé par sa conversation.

L'abdomen dévoré… Au moment où Emig ouvre la porte, l'homme est en train de raccrocher. "Quel est votre nom?" hurle le flic. "Harold Thurmond", répond-il, tétanisé. Embarquéà la prison du comté, il commence par nier toute implication dans l'enlèvement, mais craque quand on le menace de lui mettre un disque de Carla en boucle dans sa cellule... Autour de minuit, il lâche le nom de Holmes et l'adresse de son hôtel. Celui-ci est cueilli dans son sommeil à 4 heures du matin. Il ne met pas longtemps, lui non plus, à cracher le morceau.

Dès le lendemain, l'arrestation fait la une de toute la presse, qui multiplie les révélations sur la façon dont Brooke a été tué par les deux hommes, chauffant à blanc les habitants de San José. La police recherche activement le corps du jeune homme dans la baie. Ce n'est finalement qu'à l'aube du 26 novembre que le corps est aperçu par deux chasseurs de canards. À 1,5 kilomètre en aval du pont San Mateo, ils voient un paquet flotter dans l'eau. Ils s'approchent, intrigués, et reconnaissent avec horreur un corps. Ils le hissent malgré tout dans leur embarcation avant d'aller prévenir le médecin légiste du comté d'Alameda. C'est bien le cadavre de Brooke. Mais dans quel état! Les crabes et les anguilles lui ont dévoré le visage, les mains et les pieds. L'abdomen a disparu. Les vêtements, intacts, permettent de l'identifier. La nouvelle de la découverte du corps fait rapidement le tour de la région.

Dans l'après-midi, les premières pierres sont jetées contre la prison du comté. Le sort de Holmes et de Thurmond est scellé. Ce soir, ils se balanceront au bout d'une corde. Un lynchage comme au bon vieux temps. Dans la nuit, leurs deux corps rejoindront celui de leur victime à la morgue du comté.

Thomas Thurmond et John Holmes, lynchés puis pendus par la foule pour avoir assassiné Brooke Hart.
Thomas Thurmond et John Holmes, lynchés puis pendus par la foule pour avoir assassiné Brooke Hart. © DR
© Le Point - Publié le 26/11/2012 à 00:00 - Modifié le 26/11/2014 à 00:01

 

Pour l’éphéméride du vingt-six novembre c’est ICI
http://mickeywerlen.canalblog.com/archives/2013/11/26/28516672.html

 

Dicton du jour de Charlie Hebdo

Ben pour le dicton de Charlie hebdo de ce jour, le Charlie de service joue les miss, travelo... le clébard il n'a qu'un seul défaut, celui de tous les avoir... 

dicton1126

 

Ben pour la zique de ce mercredi, on va s’écouter des légendes avec James Brown et BB King en concert, histoire de changer un peu de rythme et d’époque… Une musique plus douce, des mélodies qui rappelleront peut-être des souvenirs… Allez les amis, faites-vous plaisir et je vous souhaite une bonne écoute!!!

https://www.youtube.com/watch?v=_imA3r_S1YU&index=13

 

Et en avant pour les blagounettes du jour, un bouquet divers et automnal, des courtes mais bonnes, des longues mais connes, des connues et des moins connues; quoi, des blagues à deux balles ou à quatre sous...

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- Papa, je n'ai pas compris. Mon copain m'a dit que j'avais un joli châssis, deux beaux amortisseurs et un magnifique pare-chocs.
Qu'est-ce que ça veut dire ?
- C’est rien, ce sont des termes de mécanique, souvent employés par les hommes…
Tu diras à ton copain de ma part, que s'il ouvre le capot pour mettre de l'huile dans le moteur, je lui arrache son levier de vitesse.

385

Une femme, professeur dans un lycée, a entraîné chez elle un de ses jeunes élèves.
Après quelques baisers fougueux et de tendres caresses, elle se déshabille et s'allonge sur le lit.
- Je te préviens, lui dit-elle, que c'est exactement comme pour l'orthographe.
Si tu ne fais pas ça correctement la première fois, je te fais recommencer cinq fois.

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Un inspecteur de prison: voit un brûlé grave. Il demande au directeur ce qui s'est passé.
Le directeur cherche dans ses dossiers et dit:
- Oui, j'ai trouvé, c'est le numéro 12215.
Il était condamnéà mort, mais comme la chaise électrique est tombée en panne, le bourreau a voulu le finir à la bougie...

 387

- Comment vous êtes-vous rendu compte, demande le psychiatre, que votre mari avait une double personnalité?
- C'était au moment des Mammouth Folies.
En faisant nos courses dans un hypermarché de cette chaîne, nous avions gagné un voyage pour deux personnes à Rio de Janeiro.
Et mon mari a utilisé les deux billets pour y aller tout seul

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Un homme, très craintif, va chez le dentiste pour se faire arracher une dent. En tremblant, il s'installe dans le fauteuil mais, lorsqu'il voit arriver le davier, il se redresse brusquement en se mettant à crier.
- Allons, allons, fait le dentiste, ne vous raidissez pas ainsi.
Tenez, buvez un peu de whisky.
Cela va vous calmer. Le monsieur avale une large rasade d'alcool et prend place de nouveau dans le fauteuil.
Mais, quand le dentiste s'approche, il recommence à crier. Dix fois de suite, le même manège se produit et, à chaque fois, le patient cherche du courage dans la bouteille de whisky que lui tend gentiment le dentiste. Enfin, il semble apaisé.
- Alors, demande l'homme à la blouse blanche, ça y est, à présent, vous n'avez plus peur?
- Plus du tout! Ce whisky m'a gonfléà bloc. Et j'aime autant vous dire que le premier qui voudrait s'attaquer à ma dent passera un mauvais quart d'heure.

 395

Une prostituée vient d'assister à une conférence d'un expert en vins qui lui a ouvert des horizons nouveaux.
- Jusqu'à présent, lui confie-t-elle, à la sortie, après avoir pratiqué la fellation sur un de mes clients, j'allais me rincer la bouche au robinet de la salle de bains mais vous m'avez convaincue:
désormais, je ferai cela avec un bon Puligny-Montrachet.

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C'est mercredi... le réveille-matin n'est pas en grève ni en retard, il accomplit son travail avec conscience et ce n'est pas avec douceur qu'il nous sort du plumard... Il s'en fout le réveille-matin, après sa sonnerie sadique, son boulot est terminé et il le recommencera à la même heure demain matin... trente seconde de sonnerie, avec les rappels et c'est tout... Bon pour le monde du travail c'est la routine, sitôt debout, petit-déjeuner, trajet avec tous les aléas, temps de travail ardu et au soir retour dans les pénates, fatigué et content de retrouver son fauteuil et plus tard son lit... Une pensée pour celles et ceux qui souffrent autant de la maladie que d'autres choses et à ceux qui pansent les plaies dues aux divers maux que l'adversité afflige à chacun... Prenez soin de vous et je vous souhaite une bonne journée en vous disant à la revoyure...  

 

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