«À la Sainte-Viviane, je prendrais bien une tisane de valériane.»
«Temps clair à la Sainte-Viviane, temps clair pendant quarante jours et une semaine.»
♥ Cordial salut du jour et bisous à tous ♥
Salut les amis et merci de votre visite; ben voilà, c'est mardi, le temps est gris, les températures se rafraîchissent, par endroit les flocons sont annoncés, l'hiver s'en vient doucement, mais sûrement... Bon sang mais c'est dans trois semaines qu'il fera officiellement son entrée... Les gosses ouvrent les fenêtres du calendrier de l'Avent à la recherche de la gourmandise-cadeau... J'en connais même qui ont déjà quelques jours d'avance... Mais cependant Noël n'arrivera pas avant le 25 décembre...
Pour la météo d'aujourd'hui, il est prévu que pour la Suisse romande avec 3° et un ciel nuageux dans la nuit, ce sera pour ce jour: ciel couvert en-dessous de 1800 m par une couche de nuages bas étendus pouvant lâcher un peu de bruine par moments. Dans les Alpes et en Valais au-dessus de 1600 m, temps en partie assez ensoleillé malgré des voiles nuageux par moments importants. Températures: 3°à 5°à l'aube, 4°à 7° l'après-midi. A 2000 m, +1°. Vent faible et variable dans les Alpes. Sur le Jura et le Plateau, faible tendance à la bise...
Pour l'Hexagone, une météo de saison, se dégradant dans la grisaille. ATTENTION, VIGILANCE ORANGE DANS UN DÉPARTEMENT... Avec pour ce jour: en matinée, en matinée, la grisaille s'impose sur la quasi-totalité du pays, accompagnée parfois de quelques bruines ou pluies faibles et éparses, voire même localement de flocons en se dirigeant vers le nord-est. Des orages remontant par le sud sur la partie orientale de la Corse. Dans l’après-midi, un temps maussade persiste avec toujours quelques gouttes par endroit, parfois mêlées de flocons. Entre le Roussillon et la basse vallée du Rhône, le soleil s'impose tout de même. En Corse, des orages faibles à modérés éclatent sur l'est de l'île. En soirée, le temps continue de se dégrader en Corse à mesure que les pluies se généralisent. Des orages parfois forts peuvent se produire sur l'est et le sud de l'île. Quelques flocons peuvent tomber entre les frontières du nord-est et la vallée du Rhône, parfois mêlées de pluie. Dans la nuit, quelques flocons ou pluies et neige mêlées entre le nord du Limousin et la Lorraine, avec quelques gouttes sinon en Bretagne…
Pour l'Outre-mer: à Mayotte ensoleillé et voilé avec des températures de l'ordre de 28°; à l'île de la Réunion ce sera nuageux à couvert avec des températures de l'ordre de 28°; à la Martinique ensoleillé, voilé et nuageux avec des températures de l'ordre de 31°; ensoleillé et voilé avec des températures de l'ordre de 33° en Guadeloupe; ensoleillé et variable en Guyane française avec des températures de l'ordre de 34°; Polynésie française peu nuageux à nuageux, larges éclaircies ; peu nuageux à nuageux, larges éclaircies aux Marquises avec des températures de 31°; nuageux avec averses et venteux à Saint-Pierre et Miquelon avec des températures de 3°...
Bonne journée à tous et que le soleil et la chaleur soient aussi dans vos cœurs... Aujourd'hui le lever du Soleil est à 07:49 et le coucher du Soleil se fera à 16:51 et le jour est plus court de 1 minute...
Valeurs remarquables de décembre en France
TMax: 27.2°C (Pau-Uzein le 04/12/1985)
TMin: -25.8°C (Clermont-Fd le 18/12/1933)
Précip: 184.4 mm (Perpignan le 14/12/1932)
Et pour les amis qui aiment la pêche à pied, les prochaines grandes marées auront lieu... :
Horaire des marées à Saint-Malo
Lundi 22 décembre à 06h56 coefficient 91, à 19h20 coefficient 95
Mardi 23 décembre à 07h40 coefficient 97, à 20h05 coefficient 99
Mercredi 24 décembre à 08h25 coefficient 99, à 20h50 coefficient 99
Jeudi 25 décembre à 09h09 coefficient 97, à 21h35 coefficient 95
Vendredi 26 décembre à 09h55 coefficient 91, à 22h21 coefficient 91
Historique d'une météo, qu’on a trop souvent tendance à oublier…
En 1973: la température mesurée sur la neige était de -18,9°à Saint-Trond
Les journées mondiales et internationales
Le deux décembre c’est la Journée Internationale pour l'abolition de l'esclavage
http://www.journee-mondiale.com/89/journee-internationale-pour-l-abolition-de-l-esclavage.htm
Les fêtes nationales du Jour
Emirats Arabes Unis
Le deux décembre est une Fête Nationale aux Emirats Arabes Unis qui célèbrent leur indépendance acquise vis à vis du Royaume Uni le 2 décembre 1971.
République Démocratique Populaire du Laos
Le deux décembre est la Fête nationale de la République Démocratique Populaire du Laos qui commémore l'arrivée au pouvoir du Pathet Lao en 1975
La France pittoresque
Vague d’émeutes à Paris en 1720 pour protester contre les enlèvements d’enfants destinés aux colonies d’Amérique
D’après «Revue historique», paru en 1922
En mars 1720, promettant l’envoi dans les colonies aux «vagabonds et gens sans aveu» pullulant dans la capitale et qui persisteraient à commettre des rapines, les autorités sont bientôt confrontées à de violentes émeutes en réaction à de nombreuses arrestations arbitraires auxquelles les archers du guet procèdent pour empocher la prime promise par la Compagnie des Indes, et plusieurs ordonnances royales s’avèrent nécessaires pour mettre un frein à des abus de pouvoir jetant hommes, femmes et enfants en prison pour un départ forcé vers le Mississippi
Dans la seconde moitié du XVIIe siècle, on racontait assez fréquemment à Paris que de nombreux enfants disparaissaient mystérieusement et que ni les recherches des parents ni leurs plaintes à la police ne parvenaient à en faire retrouver la trace. Les uns parlaient de magie ou d’abominables crimes, souvenirs de La Voisin et des messes noires de l’abbé Guibourg; d’autres prétendaient que des princes du plus haut rang demandaient à des bains de sang humain la guérison de maladies honteuses ou une vigueur nouvelle; d’autres enfin expliquaient plus simplement ces disparitions d’enfants par leur envoi au Mississippi et en Louisiane où ils devaient faire souche de colons français.
Marc-Pierre de Voyer de Paulmy d’Argenson, lieutenant de police de Paris en 1720
Sans accepter a priori l’une ou l’autre de ces hypothèses, on doit reconnaître qu’à plusieurs reprises au XVIIe siècle, des enfants furent enlevés à leurs parents. Les rumeurs causées par ces rapts et amplifiées par l’imagination populaire occasionnèrent des émeutes et des collisions meurtrières avec les archers du guet et les exempts de police. Aussi, en avril 1663, le roi ordonna aux commissaires au Châtelet d’informer au sujet des enlèvements faits par certains particuliers «de jeunes hommes, même de femmes, sous prétexte de les faire conduire en l’Amérique» (ordonnance royale du 17 avril 1663 et arrêt du Parlement du 18 avril 1663).
Le 17 avril, une émeute sérieuse avait été provoquée par ces enlèvements; le peuple s’était jeté en armes sur les archers de l’Hôpital général, les avait roués de coups et en avait tué un. Nouvelle effervescence populaire au début de septembre 1675: des femmes et des servantes qui tenaient des enfants par la main ou les portaient dans leurs bras «avaient été insultées et maltraitées avec la dernière cruauté», ce qui avait donné naissance aux faux bruits que, «comme autrefois, on y enlevait des enfants, sans qu’il soit rien arrivé qui ait pu donner lieu à une opinion si extravagante et même sans aucune apparence qui ait pu lui servir de fondement», aucune plainte d’enlèvement d’enfant n’ayant été déposée. Une information fut ouverte contre «les auteurs des faux bruits et contre ceux qui ont commis les violences qui les ont suivis» (ordonnance du lieutenant général de police du 3 septembre 1675).
En juin 1701, nouveaux bruits d’enlèvements, sans plus de cause réelle, s’il faut en croire la lettre du commissaire Nicolas Delamare au lieutenant de police d’Argenson, du 13 juin: «Il n’est rien du tout, Monsieur, de l’avis que l’on vous a donné de l’enlèvement des enfants proche Saint-Christophe et de semblables avis que l’on m’avait donnés du Pont-Neuf, du pont Saint-Michel et du pont Notre-Dame; ils ne se sont pas trouvés plus véritables et il n’y en a pas la moindre apparence. Ce bruit d’enlèvement d’enfants qui se renouvelle à Paris de temps en temps s’est toujours trouvé très faux». En marge de cette lettre, d’Argenson répondit: «Le véritable principe de tous ces mouvements est le désir d’attrouper le peuple et de voler avec plus de facilité. En effet, le propriétaire des Deux-Anges, sur le Petit-Pont, menant hier son fils par la main, fut arrêté et battu par la populace qui lui vola quatre ou cinq louis d’or.»
Que dans les ordonnances royales ou les arrêts du Parlement destinés àêtre affichés et criés aux principaux carrefours et places de la capitale on affirme que les rumeurs d’enlèvements ne reposent sur aucun fait précis et qui pût être contrôlé, cela s’explique par la nécessité pour les autorités de calmer les inquiétudes du peuple. Mais la lettre que nous venons de citer, destinée exclusivement au lieutenant de police, semble prouver qu’en 1675 tout au moins l’imagination des Parisiens dénaturait et grossissait à plaisir des faits insignifiants.
Pourtant il y avait eu des enfants enlevés au XVIIe siècle et des enfants disparurent encore mystérieusement au XVIIIe. En 1720, on racontait à nouveau dans toutes les classes de la population parisienne que des enfants étaient enlevés. C’était l’époque où la colonisation du Mississippi attirait l’attention des ministres. On vantait les délices de ce nouvel Eldorado, véritable paradis terrestre, s’il fallait en croire les auteurs du temps. «Il semble que l’on veuille faire sortir tous les Français de leur pays pour aller là. On ne s’y prend pas mal pour faire de la France un pays sauvage et en dégoûter les Français!», Pouvons-nous lire dans Journal et mémoires de Mathieu Marais. Pour mettre en valeur ces régions que les contemporains prétendaient être si riches et si fertiles, on traquait dans tout le royaume et particulièrement à Paris, où ils étaient très nombreux, les pauvres hères sans domicile fixe. L’ordonnance royale du 10 mars 1720 prescrivait d’arrêter, passé un délai de huit jours, tous les vagabonds et gens sans aveu qui seraient trouvés dans la capitale; ceux qui étaient reconnus valides et d’âge convenable devaient être conduits aux colonies, «en exécution des édits et déclarations royales déjà promulgués à ce sujet et en particulier de celles des 8 janvier et 12 mars 1719.»
Il est juste de dire que les vagabonds pullulaient alors dans les rues de la capitale; c’était l’époque où l’agio effréné de la rue Quincampoix - où se situait la Banque générale créée par Law, dont la banqueroute était amorcée - faisait déserter aux marchands leurs boutiques, aux artisans leurs ateliers, aux laquais les antichambres de leurs maîtres. La plupart vite ruinés, n’ayant plus le goût du travail, allaient grossir les rangs de cette population qui ne vivait à Paris que d’expédients ou de rapines. Une ordonnance du roi du 22 mars 1720 défendit de «s’assembler dans la rue Quincampoix pour négocier du papier», une seconde ordonnance du 28 mars de la même année menaça les gens sans aveu, artisans et domestiques d’être envoyés aux colonies s’ils continuaient leurs assemblées, même en d’autres rues.
La rue Quincampoix à Paris en 1720
C’est en application de ces ordonnances que les archers du guet, «afin de profiter d’une pistole par personne que la Compagnie des Indes avait promise, outre les vingt sols par jour qu’ils avaient de gages», explique Jean Buvat dans le Journal de la Régence, arrêtèrent non seulement les vagabonds et les gens sans aveu, mais d’autres personnes et en particulier des enfants, susceptibles d’offrir moins de résistance. Aussi, s’il faut en croire Buvat, le 27 mars, un convoi de six cents jeunes gens des deux sexes, tirés des hôpitaux de Paris où ils avaient été provisoirement incarcérés, fut dirigé sur Rouen pour y être embarqué pour La Rochelle et de là transporté au Mississippi. «Les garçons marchaient à pied, enchaînés deux à deux, et les filles étaient dans des charrettes. Cette troupe était suivie de huit carrosses remplis de jeunes gens bien vêtus dont quelques-uns étaient galonnés d’or et d’argent. Et tous étaient escortés par une trentaine d’archers bien armés.
Parmi ces garçons et ces filles, n’y avait-il que des vagabonds et des filles débauchés comme celles, soeurs de Manon, que l’on amenait à Marseille en mai pour les transporter au Mississippi? Il faut croire que non, car, en avril, les archers ayant multiplié les arrestations, le peuple de Paris commença à manifester une certaine émotion. Le lundi 29 avril, le conflit éclata en plusieurs points de la ville; le peuple attaqua les archers et les exempts. Les émeutes, des plus violentes, durèrent tout le jour et recommencèrent le lendemain. Un contemporain, De Lisle, greffier au parlement de Paris, nous en a laissé un récit très complet. S’il faut le croire, «la populace s’était soulevée dans différents quartiers de la ville contre un grand nombre d’archers ou gens préposés pour prendre les vagabonds et gens sans aveu pour les conduire à Mississippi, parce que sous ce prétexte ils arrêtaient depuis quelques jours toutes sortes de personnes sans distinction, hommes, femmes, filles, garçons, et de tous âges, pour les y faire conduire aussi pour peupler le pays».
Le peuple s’armant de tout ce qu’il trouvait; épées, bâtons, bûches, pavés «et autres choses dont il pouvait se servir», se rua sur les gens de polices; il y eut huit ou dix archers tués et massacrés et un grand nombre furent blessés; les principales bagarres eurent lieu rue Saint-Antoine et au pont Notre-Dame. Les boutiques de ces quartiers furent fermées; le peuple «était acharné contre ces gens-là et avec raison, puisque c’était lui ôter la liberté publique de ne pouvoir sortir de chez soi sans être arrêté pour aller à Mississippi». Des archers furent poursuivis dans les maisons où ils s’étaient réfugiés et tués dans les gouttières. Au pont Notre-Dame un archer ayant cherché refuge au troisième étage d’une maison, le peuple essaya de le jeter par une fenêtre; n’y pouvant parvenir, l’archer fut ramené dans la rue et massacré sur le pavé. Un autre archer blessé, conduit à l’Hôtel-Dieu pour y être pansé, fut tué par les malades. «Enfin l’on peut dire que le peuple avait raison», ajoute De Lisle, «puisque personne n’osait sortir pour ses affaires ou pour gagner sa vie, même les gens de métier et les domestiques dont plusieurs avaient été arrêtés, n’étant pas en sûreté hors de chez soi.»
Le lendemain matin 30 avril, les émeutes recommencèrent, en particulier rue du Roi de Sicile, où les archers avaient encore arrêté quelques personnes. Un archer fut tué et d’autres blessés; on prétendit même que la maison du lieutenant de police, vieille rue du Temple, était assiégée par la populace. L’après-midi fut plus calme et le lendemain 1er mai la tranquillité se rétablit, le Parlement étant intervenu dès le mardi 30 avril. Le Procureur général du roi s’était rendu au Parlement et avait longuement exposé aux magistrats que les archers et exempts avaient reçu l’ordre «d’arrêter les vagabonds et gens sans aveu, dont le nombre augmentait tous les jours dans la capitale», et que le peuple s’était révolté parce que les archers avaient arrêté«plusieurs personnes sans distinction; que, la populace émue, il y avait eu plusieurs de ces archers tués et blessés; que le lieutenant général de police s’y était transporté sur les cinq heures pour voir ce qui se passait et pour donner des ordres pour calmer cette populace». De Lisle ne dit malheureusement pas la fin du discours du Procureur général, n’ayant pu l’entendre, car, dit-il, «il parlait assez bas». Il est à supposer qu’il apprit au Parlement que parmi les gens arrêtés arbitrairement il y avait, «entre autres, le fils du sieur Capet, riche marchand épicier demeurant rue et proche de Saint-Honoré; la demoiselle Boule, fille d’un lieutenant du guet», écrit Buvat.
Le Parlement, d’accord avec le Procureur général, convoqua d’Argenson chez le premier président dans la soirée. C’est dans cette réunion que fut vraisemblablement rédigé le projet d’ordonnance royale du 3 mai 1720, aux termes de laquelle «les archers qui ont été commis pour l’exécution de l’ordonnance du 10 mars, pouvant abuser de leur autorité en arrêtant quelques personnes qui ne seraient ni vagabonds ni mendiants, (...) Sa Majesté ordonne que les mendiants qui seront arrêtés en exécution de ladite ordonnance seront conduits sur-le-champ à la prison la plus voisine, où tous les jours, à midi, ils seront visités et entendus sur leurs différents sujets de plainte, en présence desdits archers, par l’un des commissaires ou officiers de police» nommés à cet effet par d’Argenson, qui devait statuer lui-même sur l’élargissement ou la prolongation de la détention des individus arrêtés.
Arrivée des colons au Mississippi
D’autre part, les archers préposés aux arrestations devaient marcher «en brigade, revêtus de leurs habits uniformes et avec leurs bandoulières, chaque brigade commandée par un exempt pour prévenir les abus et tenir la main à ce qu’aucun particulier ne soit arrêté que dans les cas portés par l’ordonnance». Enfin, pour ne pas donner tous les torts à l’autorité, le roi défendait «sous peine de la vie à tous les particuliers, de quelque qualité et condition qu’ils puissent être, de s’opposer à l’exécution de l’ordonnance du 10 mars et de la présente».
Cette ordonnance était nécessaire pour calmer l’émotion de la population parisienne, car de nombreux enfants avaient été arrêtés par les archers et d’autres arrestations étaient encore à redouter. Le lieutenant de police demanda en effet au début de mai aux syndics des six corps de marchands de «lui apporter incessamment une liste exacte des enfants, garçons de boutique et des apprentis de chacun de leurs corps, afin d’en être informé quand les archers en auraient enlevé quelques-uns; il manda aussi les jurés des communautés des artisans, auxquels il enjoignit la même chose et que chaque maître eût à renouveler tous les huit jours les certificats qu’ils devaient donner à leurs compagnons et à leurs apprentis, faute de quoi étant pris par les archers ils seraient envoyés au Mississippi», rapporte Jean Buvat. On racontait à Paris que la tempête ayant fait sombrer les bâtiments partis de La Rochelle le 11 février, on enlevait à nouveau des gens en grand nombre pour remplacer ceux qui avaient péri en mer.
Les émeutes d’avril avaient donné de grandes appréhensions aux magistrats, car lorsque, le 18 mai, le conseiller et le Procureur général visitèrent la prison du Châtelet, «suivant la coutume qui se pratique la veille des fêtes solennelles», ils firent mettre en liberté vingt-deux prisonniers pour dettes et «douze autres particuliers qui y avaient été mis pour être envoyés au Mississippi. (...) Ensuite, ces magistrats ordonnèrent au concierge de leur porter toutes les semaines une liste de tous ceux qui y seraient enfermés et destinés pour les colonies».
Rencontrant à Paris non seulement les menaces suivies d’effet de la population, mais encore une opposition absolue des magistrats à leurs arrestations arbitraires, les archers et exempts se rejetèrent sur les campagnes proches de la capitale. Les arrestations y furent assez nombreuses pour obliger le roi à rendre le 15 juin une nouvelle ordonnance «portant défense d’arrêter et d’inquiéter les habitants de la campagne et gens de profession». Cette ordonnance suspendait pendant le cours de l’année 1720 l’exécution de la malencontreuse ordonnance du 10 mars, afin de «faciliter autant qu’il est possible la prochaine récolte et la culture des terres». Le lieutenant de police d’Argenson était chargé de veiller à l’exécution de l’ordonnance, ce qui prouve bien qu’elle avait été rendue par suite des arrestations arbitraires opérées dans les banlieues de Paris par les agents de la police parisienne.
Ce mouvement calmé, des ordres sévères ayant été vraisemblablement donnés aux archers et exempts, il continua pourtant à subsister, dans la population parisienne, la ferme croyance que des enfants étaient enlevés à leurs parents dans un dessein ignoré. L’avocat Barbier, dans son Journal, mentionne qu’en mars 1734 on envoya «à la Morgue du Châtelet quinze ou seize petites enfants, parmi lesquels il y en avait un âgé de trois ans et tous les autres plus jeunes ou nouveau-nés. Ce spectacle a attiré un grand concours de monde et a effrayé le peuple». Ces petits cadavres avaient été réunis par un médecin pour des études d’anatomie et avaient été transportés à la Morgue à la suite d’une plainte des voisins. Mais il est certain que la grande majorité du peuple se refusa à croire à cette explication et resta persuadée qu’il y avait eu là rapt d’enfants.
Article copié sur "La France pittoresque"
Ambert (Puy-de-Dôme)
D’après «Histoire des villes de France avecune introduction générale pour chaque province» paru en 1848
Depuis trois siècles déjà, treize villes de la basse Auvergne jouissaient du droit de représenter le tiers-état à l’assemblée de la province, qu’Ambert n’était encore qu’un simple canton de l’élection d’Issoire. En 1558 seulement, un arrêt du conseil d’État l’appela, avec quatre autres cités, à prendre rang parmi les premières. Petite ville, vivant de commerce et d’industrie, mais de cette industrie et de ce commerce dont la probité est tout le mérite et l’aiguillon, elle eût continué longtemps à tisser, dans une obscurité profonde, ses étamines et ses camelots, si les agitations politiques et religieuses qui font grandir les villes comme les hommes, quand elles ne les tuent pas, ne fussent venues donner un peu d’expansion à la vie monotone de ses habitants.
Situéà l’orient d’Issoire, dans une position agréable, séparé du Forez et du Velay par un seul rideau de montagnes, Ambert, tout exigu qu’il était, avait été la capitale du pays de Livradois ou Livadois. Il est vrai que ce pays n’était ni un empire ni une province, qu’il n’avait ni monuments, ni renom; cependant, on nous permettra d’insister un instant sur ce sujet, qui n’a pas laissé de provoquer les conjectures des érudits. Vulgairement, le mot de Livadois passe pour être une corruption de Liberatus ab aquis (délivré des eaux); des écrivains ont prétendu même que tout le bassin formé par la Dore, depuis Arlane, à trois lieues et demie d’Ambert, jusqu’aux environs de Tour-Goyon, hameau au-dessous de la ville, avait été couvert par les eaux d’un lac, et que vers le XIe siècle ce lac, s’ouvrant une issue à travers ses rives rocheuses, avait laissé ce bassin à sec; circonstance qui lui avait valu le nom de Livadois. Mais on répond qu’au XIe siècle, l’histoire, qui se bornait à enregistrer les fléaux du ciel, n’eût pas manqué de noter l’éruption d’un lac. Aussi cette tradition a-t-elle été abandonnée pour une autre plus glorieuse.
Une colonie phénicienne ayant échappé, dit-on, aux dangers d’une difficile traversée, serait arrivée en Gaule cinq cents ans après celle qui avait fondé Massilia. Elle espérait trouver, chez ses frères d’origine, hospitalité et richesse; mais Massilia regorgeait tellement d’habitants que le roi des Arvennes, au pouvoir duquel était alors la ville phocéenne, dirigea les nouveaux venus vers ses états héréditaires et les cantonna dans des lieux déserts et incultes du territoire de Gergovie. Ambertos était le nom du chef de ces étrangers; Ambert fut le nom qu’on appliqua à la réunion de maisons qu’ils se construisirent. Quant à eux, ils appelèrent du nom fortuné de Livadois, la terre hospitalière où il leur était enfin donné de se reposer des fatigues et des périls de la mer.
Ce qui semblerait donner quelque consistance à cette version, c’est l’usage immémorial où sont les habitants d’Ambert de célébrer, une fois l’an, des simulacres de naumachies. Des galères, suspendues au milieu des rues et glissant sur des cordes tendues d’une maison à l’autre, furent plus tard, à Ambert, un des principaux ornements des processions de la Fête-Dieu. Les galères à rames des Phocéens sont changées, aujourd’hui, en vaisseaux de guerre à voiles. Une nouvelle preuve, ajoute-t-on, de l’origine maritime des Ambertois, serait leur goût immémorial pour le commerce et surtout pour la fabrication des étamines à pavillon, flammes et banderoles de vaisseaux, grosses toiles à voiles, goût assez difficile à expliquer autrement dans un vallon séquestré de tout mouvement commercial par des montagnes et éloigné de tous ports de mer. Quelques auteurs ont voulu faire honneur à Ambert de l’invention du papier, qui date du XIIIe siècle; y aurait-il encore là quelque preuve de son origine phocéenne? Nous ne savons.
Quoi qu’il en soit, au XIIIe siècle, Ambert faisait partie, avec le Livadois, de la seigneurie de Baffie; en 1239, il reçut d’un membre de cette maison, nommé Guillaume, le droit de consulat et de commune. Un article de la charte qui conférait ce droit, portait que les habitants d’Ambert ne devaient ni titres, ni tailles, ni charrois ou manœuvres d’hommes, de bœufs, d’ânes, ni exactions quelconques sous quelque dénomination qu’on voulût l’exiger, ni prêt violent, ou moisson de portefaix ou de serviteurs: on lisait dans un autre article, qu’il ne serait pas contrevenu aux us et coutumes de la ville; le seigneur et les habitants jurèrent de les observer inviolablement. Quels étaient donc ces us et coutumes que toutes les villes d’Auvergne semblaient mieux aimer encore que la liberté qu’on leur donnait? Sans doute, les traditions du gouvernement et de la curie des Romains perpétuées ici à travers les invasions passagères des Barbares.
Après avoir passé dans plusieurs mains par vente, héritage ou conquête, le Livadois fut engagéà la couronne, en 1558, par un arrêt du conseil d’État. A cette époque, les habitants d’Ambert jouissaient paisiblement de l’exercice des charges municipales et des bénéfices de leur petit commerce, lorsque des missionnaires protestants vinrent prêcher parmi eux la Réforme. Soit insouciance, soit conviction, les Ambertois ne s’émurent que fort peu de cette nouveauté et laissèrent prêcher à son aise le pasteur Massin, qui était venu s’établir à Ambert, en 1575. Un jour, les Réformés se réunirent en grand appareil, sortirent de la ville en agitant des bannières, vinrent au-devant de leur ministre, et l’escortèrent jusqu’à la place du Portel qui retentit de bruyantes démonstrations de joie. Il n’y eut point de collision encore. Mais les protestants, devenant chaque jour plus exigeants et demandant à grands cris la publicité de leur culte, le clergé, rendu au sentiment de ses dangers, excita de son côté les catholiques.
Au premier prêche qui suivit la démonstration de la place du Portel, des jeunes gens de la ville, s’étant attroupés au son du tambour, vinrent huer les calvinistes et les poursuivirent à coups de pierres dans le lieu où ils faisaient leurs exercices religieux. La municipalité se mêla de l’affaire et menaça de la prison quiconque se plaindrait. Les catholiques se trouvant en majorité, voulaient éviter une lutte armée. Pendant une absence de Massin, qui était allé prêcher dans un village des environs, ils mirent des sentinelles aux portes de la ville, afin de l’empêcher d’y rentrer, persuadés que c’était le meilleur moyen d’en finir avec la Réforme. Les sentinelles avaient ordre de le coucher en joue s’il essayait de pénétrer de force. Vers le soir, Massin se présenta et reçut l’injonction de s’éloigner. Quelques protestants allaient prendre parti pour leur pasteur, mais celui-ci les calma et obéit, se retirant vers le château du Lac, dont le seigneur, grand partisan de la Réforme et déjà fort irrité contre Ambert, pour s’en être vu chassé quelques jours auparavant, courut aussitôt à Issoire afin d’y préparer sa vengeance.
Chavagnac et Merle y étaient; l’attaque d’Ambert fut résolue. Du Lac, de son château-fort, commença les hostilités, et le 15 février 1577, Merle arriva devant la place, animé de cette espèce d’ivresse furieuse que lui causait toujours la vue d’une ville fermée. On était en carnaval; les habitants, un peu alourdis par les folies et les repas qui accompagnent d’ordinaire les jours gras, dormaient profondément pendant que les échelles se dressaient contre les murs, à la faveur d’une nuit obscure et d’un épais brouillard. Le bruit des assiégeants cependant réveilla les sentinelles, et on accourut de toutes parts vers les remparts; mais les huguenots avaient eu le temps de se cacher, et leur immobilité faisant croire à une fausse alerte, le froid devenant de plus en plus piquant, le brouillard plus épais, les bons bourgeois s’en allèrent retrouver leurs lits encore tièdes: deux heures après, Merle était maître de la ville. La garnison avait capitulé sous la condition de vie et bagues sauves.
La prise d’Ambert ne s’était pas toutefois effectuée sans quelque résistance, et Merle avait perdu à l’escalade un de ses meilleurs officiers; aussi ne respirait-il que vengeance. Trente habitants notables de la ville avaient été faits prisonniers; le terrible partisan, quoiqu’il ne fût que le lieutenant de Chavagnac, et que celui-ci fût présent, ordonna qu’on entraînât ces malheureux sur la place du Portel, où se rendaient en même temps Du Lac, Chavagnac et Massin, à la tête d’un détachement. Merle fait aussitôt cerner la place par ses arquebusiers, interroge les prisonniers, et les taxe à quinze cents écus en bloc, qu’ils devront immédiatement payer, s’ils veulent sauver leurs jours. A cette énorme somme, ceux-ci se récrient, pensant qu’on ne veut que les effrayer; alors Merle, se retournant vers ses arquebusiers, leur commande: «Haut l’arquebuse, en joue».
Chavagnac, Massin et Du Lac, indignés, entourent aussitôt le capitaine et veulent s’opposer à une barbare exécution. Mais cette résistance ne fait que l’irriter davantage. Arrachant son chapeau, il le jette par terre, et le trouant de rage avec ses éperons: «Voilà comment je vous traiterai vous aussi, s’écrie-t-il; et quant à vous, messire Chavagnac, vous êtes le commandant d’Issoire, et moi je le suis à présent d’Ambert. A chacun sa part». Il se retourne une seconde vers le soldat, et dit: «Tirez!» Une décharge terrible partit; vingt-cinq des prisonniers tombèrent, les cinq autres s’enfuirent dans la chapelle voisine de Notre-Dame, où, grâce aux prières de Massin, ils ne furent pas poursuivis. La ville était dans la terreur. Le lendemain, Merle fit procéder en grande pompe aux obsèques de l’officier qu’il avait perdu. L’église de Saint-Jean fut dépouillée, pour être appropriée au culte réformé.
La ville une fois pillée et ravagée, les huguenots s’arrangèrent pour la garder et y vivre. Le gouverneur de l’Auvergne, Saint-Hérem, se présenta devant ses murs avec une artillerie formidable pour la reprendre. Pendant quinze jours, il jeta des boulets dans la place; mais quand les fortifications furent détruites, on ne trouva pas un soldat qui osât monter à l’assaut. Le grand courage de Merle valait à lui seul un rempart. On fit venir des soldats étrangers, auxquels on paya double solde: l’attaque commença alors, mais l’assaut n’en alla pas mieux, et les catholiques, découragés, levèrent leur camp. Quelque temps après, Merle partait pour les Cévennes, afin d’y recruter des soldats qu’il devait conduire au secours d’Issoire. Après quelques autres coups d’audace, il se laissa, dit-on, acheter par l’argent de la cour, et du fruit de ses rapines il acquit une terre noble. Le fils du cardeur de laine d’Uzès se fit un blason et acheva paisiblement la fin de sa vie aventureuse, s’appelant fièrement le baron de la Gorce et de Salavas.
Ambert resta quelque temps la proie des guerres civiles, passant tour à tour des mains des ligueurs à celles des royalistes, jusqu’à ce qu’Henri IV vint inaugurer dans toute la France le règne de la paix et de l’ordre. Depuis cette époque, Ambert a grandi en silence; ses rues étroites se sont alignées et élargies, ses baraques en pisé, basses et éclairées par des châssis en papier huilé, ont fait place à des maisons plus commodes et plus solides. L’église de Saint-Jean, monument du XVe siècle, bâti dans ce style fleuri qu’on a appelé le gothique tertiaire, répara ses dégradations. Son commerce prit aussi quelque essor au XVIIe siècle; et en 1769, la ville fabriqua jusqu’à quinze mille six cents quintaux de papier. Les autres branches de commerce d’Ambert étaient les étamines, les camelots, les rubans en fil, laine et coton. Au XVIIe siècle la ville donna naissance au géomètre Michel Rolle, que Fontenelle appela le plus illustre de nos algébristes. Le mécanicien Nourrisson, auquel est due la fameuse horloge de Strasbourg, était aussi d’Ambert.
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Apothicaires au XVIIe siècle
Récit paru au XIXe siècle
La gravure ci-dessous représente la statue en bois d’un pileur qui formait l’angle d’une maison aujourd’hui détruite, située autrefois près de la place Sainte-Croix, à Nantes. La construction de cette maison était postérieure au règne de la duchesse Anne. Le rez-de-chaussée était une apothicairerie, à laquelle le pileur servait d’enseigne.
Un Pileur, enseigne d’une ancienne boutique d’apothicaire
Les anciens habitants se rappellent encore parfaitement l’aspect de cette boutique d’apothicaire. Le devant de la maison n’était pas plus fermé que celui de beaucoup de petits magasins d’épiceries en province. Une demi-porte de deux pieds de large, s’ouvrant en dedans, donnait accès dans une chambre un peu noire. Des deux côtés il y avait deux comptoirs se faisant face. De grands pots en terre bleue, consacrés à la thériaque et à l’électuaire appelé mithridate, ornaient la devanture. L’un des comptoirs était entouré d’un châssis vitré; c’était là que se tenait la maîtresse de la maison. Au-dessus de l’autre se trouvait suspendu un étui tel qu’il en existe encore un de cette époque dans la ville de Nantes: il contenait une seringue des canules et des pistons de rechange. Cet instrument, qu’une bandoulière suspendait au cou, était celui que l’apothicaire emportait en ville. Les poutres de la boutique étaient garnies de pièces curieuses d’histoire naturelle, telles que lézards empaillés, œufs d’autruche, serpents de toute espèce.
Les poteries n’avaient aucune ressemblance avec nos poteries actuelles. Le fond était garni de burettes à anche; elles servaient à mettre les sirops. Les étiquettes étaient peintes sur faïence; on y lisait: Syrop alexandrin, Syrop de rhubarbe, Syrop de tortue; celui-ci avait beaucoup de vogue. A cette époque, le sirop de Maloët était très employé contre les toux, les catarrhes; il a été ressuscité depuis, après un oubli de longue durée, sous le nom de sirop antiphlogistique.
Des deux côtés de l’apothicairerie on voyait des bocaux semblables à ceux qui garnissent actuellement l’intérieur de nos pharmacies; seulement, au lieu des nouvelles étiquettes on lisait sur les bocaux: Yeux d’écrevisses, Ecailles d’huîtres, Coquilles d’oeufs, Vipères, Cloportes. Ces bocaux étaient les uns très petits, et les autres très grands. L’un d’eux était étiqueté Fragments précieux, et contenait des grenats, des émeraudes, des topazes, le tout en fragments assez petits pour ne pas être employés en bijouterie. Ces substances entraient dans la composition d’un fameux électuaire, qui, si nôtre mémoire est fidèle, s’appelait électuaire d’Hyacinthe. Il est encore employé aujourd’hui, mais réformé.
L’apothicaire était un vrai caméléon. On le voyait tantôt dans sa boutique, le tablier vert passé devant lui, une paire de ciseaux pendue au côté, le gilet rond sous le tablier. Il était l’homme important du quartier: c’était lui qui mettait le voisinage au courant des nouvelles du château et de l’évêché, ainsi que des décisions de la communauté des bourgeois. Tantôt en frac noir, l’épée au côté s’il avait l’honneur d’être l’apothicaire du gouverneur de Bretagne, ayant dans la poche le petit poêlon d’argent à manche d’ébène, il allait dans les maisons qui la veille l’avaient fait prévenir pour préparer sur place la fameuse médecine noire, indispensable à la santé de nos pères, et dont ils regardaient l’usage comme devant être éternel.
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2 décembre 1805: Tombéà Austerlitz, le colonel Morland est embaumé sur ordre de Napoléon. Contrairement à la légende, le corps du colonel n'a pas été mis dans un tonneau de rhum, mais momifié par le chirurgien Larrey.
Pas malin de mourir le jour d'une grande victoire. Si, le 2 décembre 1805, Napoléon remporte la bataille d'Austerlitz, c'est grâce au sacrifice du colonel Morland) Il faut dire que celui-ci n'est pas du genre à se barrer d'une entreprise en pleine Berezina en bénéficiant d'une retraite chapeau... Alors que l'issue du combat est incertaine, le colonel Morland, 34 ans, repousse la charge de la cavalerie de la garde impériale russe à la tête de quatre escadrons de chasseurs à cheval. Le sang et l'adrénaline coulent à flots. Hommes et chevaux forment une épouvantable mêlée de sueurs, de cris et de râles. Les sabres déchirent les chairs, les balles arrachent les vies. Les soldats français se battent avec le désespoir des Bleus face aux Ukrainiens. La victoire est là, mais François Louis de Morlan (de son vrai nom, sans le "d" qu'il a obtenu en même temps que son grade) n'est plus. Il est blessé mortellement. On le transporte à Brno, où il expire trois jours plus tard. Averti de sa bravoure, l'empereur décide d'en faire un exemple pour la patrie. Il ordonne que son corps soit rapatriéà Paris pour être placé dans un monument qui sera élevé au centre de l'esplanade des Invalides.
La légende prétend que, faute des ingrédients nécessaires pour embaumer un corps, les médecins auraient plongé Morland dans un tonneau de rhum pour le conserver intact jusqu'à Paris. Une belle foutaise! La dépouille du colonel a bel et bien été momifiée par le chirurgien français Larrey à l'hôpital militaire de Brno, le même qui s'est occupé de Jean d'Ormesson... Dans ses Mémoires, le chirurgien laisse une belle description de son procédé"qui (lui) paraît préférable à celui des Égyptiens". Pour ceux que cela intéresse, voici sa recette:
"Si le sujet dont le corps doit être embaumé est mort de maladie chronique, avec marasme, pourvu qu'on ne soupçonne point des dépôts purulents dans les viscères, que la putréfaction ne soit pas déclarée et que le corps soit intact à l'extérieur, on peut conserver les entrailles dans les cavités respectives, excepté le cerveau qu'il faut toujours extraire." Larrey recommande de commencer par un nettoyage de fond en comble du patient. "Dans cette supposition, on commencera par laver toute l'habitude du corps avec de l'eau pure et fraîche; on fera passer dans les gros intestins des lavements du même liquide, et on absorbera avec la seringue vide les matières délayées qui n'auraient pu sortir par leur propre poids et la pression exercée sur le bas-ventre. On absorbera aussi les matières contenues dans l'estomac avec le même moyen. Il suffirait d'adapter une sonde œsophagienne au siphon de la seringue qu'on introduit dans le viscère par la bouche ou par une ouverture pratiquée à l'œsophage, au côté gauche du cou..."
Pour vider le crâne... Une fois la dépouille propre comme un sou neuf, Larrey entame le traitement assurant la conservation des chairs. "On remplit l'estomac et les intestins d'une matière bitumineuse qu'on met en fusion, on bouche les ouvertures et l'on procède de suite à l'injection du système vasculaire. Pour cela, on détache un lambeau triangulaire de la partie antérieure et latérale gauche de la poitrine, vis-à-vis la crosse de l'aorte; on coupe un ou deux cartilages qui la recouvrent; on place dans l'intérieur de cette artère un siphon à robinet, à la faveur duquel on pousse une injection fine colorée en rouge, pour remplir les vaisseaux capillaires de tout le système membraneux. On fait immédiatement après, et par le même moyen, une seconde injection plus grossière pour remplir les artères et leurs ramifications, et une troisième pour les veines, qui doit être poussée par l'une des crurales: on laisse refroidir le cadavre et figer la matière des injections."
Maintenant, c'est la partie la plus délicate de la recette, celle que les candidats de Masterchef redoutent plus que tout: le déshabillage du crâne avec extraction de la cervelle: "Pour vider le crâne, on applique une large couronne de trépan à l'angle d'union de la suture sagittale à la suture occipitale, après avoir fait une incision longitudinale à la peau, sans couper les cheveux, qu'on a soin de conserver comme les poils des autres parties du corps. Cette ouverture faite, on rompt les adhérences et les replis de la dure-mère à l'aide d'un scalpel à deux tranchants, long et étroit; on arrache les lambeaux de cette membrane avec une érigne mousse, et l'on fait sortir toute la masse du cerveau et du cervelet avec le même instrument, et des injections d'eau froide, qui dissolvent promptement la substance cérébrale; on réunit ensuite les bords de la division des téguments avec quelques points de suture."
Troisième étape, redonner au cadavre un air présentable. "On remplit ensuite ces cavités de crin lavé et sec; on rétablit les formes du bas-ventre, et l'on fixe les deux bords de l'incision au moyen d'une suture à points par-dessus; enfin, l'on plonge le corps ainsi préparé dans une suffisante quantité de muriate suroxygéné de mercure, aussi forte qu'il est possible de l'obtenir: on le laisse tremper dans cette liqueur l'espace de quatre-vingt-dix à cent jours." Le colonel est donc bien rapatrié dans un tonneau remplit d'un liquide qui n'a donc rien d'enivrant.
Couche de vernis… Reste à passer au séchage du spécimen: "Lorsqu'il est bien saturé de cette dissolution, on le place sur une claie, exposéà l'action graduée d'un foyer de chaleur établi dans un lieu sec et aéré. Au fur et à mesure que les parties se dessèchent, on rétablit les formes naturelles des traits de la face, la conformation des membres, et on leur donne l'attitude convenable; on place deux yeux d'émail entre le globe rétracté de l'œil et les paupières; on donne une teinte aux cheveux relative à leur couleur, si on le juge nécessaire, et l'on passe, sur toute l'habitude du corps, un vernis légèrement coloré qui anime les teintes de la peau, et lui conserve l'aspect de la fraîcheur."
Le corps du colonel Morland arrive à Paris le 16 février 1806 accompagné par la garde impériale. En attendant la construction de son mausolée (qui ne verra jamais le jour), il est confié aux bons soins de la faculté de médecine de Paris. Son embaumement est une formidable réussite, au point qu'il semble aussi vivant que Johnny. Sa famille même s'y trompe. Une parente tombe en syncope, ne le croyant qu'endormi. Durant des années, le pauvre colonel reste exposé parmi les momies de la faculté. On l'y oublie. Napoléon a d'autres soucis en tête que de lui bâtir son monument. En 1818, sa famille parvient enfin à le récupérer pour l'enterrer dans l'église de son village natal de Souilly, dans la Meuse.
© Le Point - Publié le 01/12/2012 à 23:59 - Modifié le 02/12/2014 à 00:00
Pour l’éphéméride du deux décembre c’est ICI
http://mickeywerlen.canalblog.com/archives/2013/12/02/28565274.html
Dicton du jour de Charlie Hebdo
Ben pour le dicton de Charlie hebdo de ce jour, le Charlie gonflé comme pas un voudrait bien s'envoyer en l'air mais il ne sait pas que le butane est plus lourd que l'air et qu'il suffit d'une étincelle pour qu'il explose...
Ben pour la zique de ce mardi, on va rendre hommage à Tom Jones qui se produisait en direct il y a fort longtemps, une légende du rock… Des airs endiablés qui rappelleront sûrement des souvenirs… Allez les amis, faites-vous plaisir et je vous souhaite une bonne écoute!!!
https://www.youtube.com/watch?v=-FMCFe2ByLE
Et en avant pour les blagounettes du jour, un bouquet divers et automnal, des courtes mais bonnes, des longues mais connes, des connues et des moins connues; quoi, des blagues à deux balles ou à quatre sous...
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Un producteur de cinéma se fâche contre l'homme chargé des décors de son péplum sur Jules César.
- Comment pouvez-vous nous mettre une pendule dans les appartements de César, c'est totalement anachronique!
- Pas du tout, lui rétorque l'autre, le cadran ne comporte que des chiffres romains!
Séchant devant un problème de calcul, un petit garçon montre cet énoncéà son père:
- Combien faudrait-il de pièces de dix francs pour constituer la somme d'un million sept cent quatre-vingt-neuf mille francs?
- Si la somme totale avait étéécrite en chiffres, répond le père, je t'aurais dit qu'il suffisait de supprimer un zéro à la fin.
Mais là où c'est écrit en lettres, j'avoue que je ne sais pas.
Au cours d'une discussion dans un bar, un gars lance à la cantonade:
- Hé ben moi les gars, je connais tout le monde sur la planète personnellement et je suis prêt à tenir un pari pour 50 000 francs! Son voisin lui dit:
- N'importe quoi. C'est rigoureusement impossible. Tiens par exemple, moi, est-ce que tu me connais? Le gars répond:
- Oui bien sûr. Tu ne te souviens pas? On s'est rencontrés à la fête de l'huma. En 1974. Je m'appelle Robert Glandu, ça ne te dit plus rien? Le voisin répond:
- D'accord, c'est vrai, je me souviens maintenant. Mais je n'arrive toujours pas à croire que tu puisses connaître rigoureusement tout le monde! Par exemple, est-ce que tu connais Lionel Jospin? Et Robert Glandu répond:
- Ouais monsieur. Même que l'été, il m'arrive d'aller lui dire bonjour chez lui, à Cintegabelle. Tu veux que je te prouve qu'on se connaît?
Et Robert Glandu prend le téléphone du bar, compose le numéro perso de Jospin... Et parle avec lui pendant 20 minutes en ayant soin de prouver au gars du bar qu'il parlait bien au 1er ministre. Le voisin de bar est assez estomaqué, mais pas encore convaincu. Alors il demande:
- Et le pape? Je suis sûr que tu ne connais pas le pape! Robert Glandu lui certifie le contraire, mais plutôt que des longs discours, il propose d'aller directement vérifier au Vatican. Les frais d'avion étant pris en charge par celui qui aura perdu le pari. Les voilà tous les deux en route pour le Vatican. Dès leur arrivée, Robert demande une audience au Pape, qui l'accorde tout de suite. Le voisin du bar reste sur la place Saint Marc car Robert Glandu lui a dit qu'il apparaîtrait au balcon en compagnie de Jean Paul II...Et effectivement, lorsque le pape apparaît au balcon, Robert Glandu est à ses côtés. A ce moment-là, Robert Glandu, de son balcon papal, voit le voisin de bar avec qui il a fait son pari tomber dans les pommes: Sans tarder, il court sur la place voir ce qu'il en est et une fois au chevet du gars, il lui demande ce qui s'est passé. Le voisin de bar lui répond:
- Que tu me connaisses OK. Que tu connaisses bien le barman, OK. Que tu sois pote avec Jospin, d'accord. Mais qu'au moment où tu apparaisses au côté du pape, mon voisin sur la place me demande "Qui c'est le type à côté de Robert Glandu?", là c'était trop…
Ça se passe lors d'une réunion de famille un dimanche. La fille de la maison, âgée de 30 ans, est en train de lire un article dans une revue.
Elle se met à rire bruyamment, et tout de suite elle lit l'article à haute voix pour le reste de la famille:
- Est-ce que vous saviez que pendant l'amour, la taille des seins de la femme augmente de 25 %?
À ce moment-là, son mari (un rigolo) lui répond goguenard:
- Ça m'étonnerait, j'ai jamais vu les tiens grossir!?
Et à ce moment-là, le père de la fille, depuis son fauteuil dans lequel il lit son journal répond à son beau-fils:
- C'est parce que tu ne pompes pas assez.
- Pouvez-vous m'aider? demande une femme à un conseiller conjugal. Voilà, Pierre m'adore et je l'adore aussi.
Manifestement nous sommes faits pour nous entendre et nous ne pouvons pas nous passer l'un de l'autre un instant.
- J'avoue, dit le conseiller, que je ne vois pas où est le problème.
- Il est énorme. Qu'est-ce que Pierre pourrait bien faire de sa femme moi de mon mari?
De la fenêtre d'un immeuble en flammes, un homme crie aux pompiers, qui ont tendu une grande toile en bas:
- Je vous envoie d'abord ce que j'ai de plus précieux:
ma collection de timbres, ma contrebasse, mon chien...
Ensuite, je vous lancerai ma femme,
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C'est mardi... on entame le deuxième jour de la semaine, la routine quoi... La sonnerie énervante du réveille-matin, un petit café vite avalé, la course jusqu'au moyen de transport ou la conduite de son véhicule avec les aléas des bouchons, des ralentissements et pour couronner le tout, pas de place de stationnement... A croire que le déplacement jusqu'au lieu de travail est plus pénible que le travail quotidien... Je souhaite bon courage à ceux qui ont été touchés par les intempéries et par les inondations pour tout le travail de remise en état qu'ils devront fournir... Une pensée pour celles et ceux qui souffrent autant de la maladie que d'autres choses et à ceux qui pansent les plaies dues aux divers maux que l'adversité afflige à chacun... Prenez soin de vous et je vous souhaite une bonne journée en vous disant à la revoyure...