«À la saint Roger, qu'est-ce qu'on va bien pouvoir manger? Surtout s'il se met à neiger!»
«Février par la pluie inondée, alors même que chacun s'écrie que tout est perdu sans retour n'a pas encore assez de pluie.»
♥ Cordial salut du jour et bisous à tous ♥
Salut les amis et merci de votre visite; c'est vendredi, la semaine active se termine ce soir tout comme se terminent la troisième vagues de vacances...et pour ceux de la dernière zone, les vacances commenceront ce soir, avec de gros problème de retour dans les Pyrénées et le temps n'est pas prêt de s'arranger... Ecoutez les informations et fiez-vous à Monsieur Bison Futé... Autrement pour le commun des travailleurs, l'arrivée au vendredi soir est une fête avec le début du week-end et la continuité de certaines festivités de saison...
Pour la météo d'aujourd'hui, pour la Suisse romande avec 2° et un temps neigeux dans la nuit, ce sera pour ce vendredi, couvert et pluies modérées en matinée du Jura aux Préalpes, plus faibles en Valais. Limite pluie/neige entre 500 et 700 mètres d'altitude. Dans l'après-midi, précipitations plus faibles avec des flocons dès 400 à 600 mètres. Timides éclaircies, notamment au pied du Jura en fin de journée, plus belles la nuit suivante. Températures prévues pour vendredi: minimales 0 à 3°à basse altitude, maximales 3 à 5°. Dans le Jura à 1000m: minimales -2 à 0°, maximales -1 à 0°. En montagne: -3 puis -8°à 2000 m, -11 puis -15°à 3000 m. Faible vent d'ouest en plaine, parfois un peu de Joran au pied du Jura en cours d'après-midi. En montagne, vent de nord-ouest modéré...
Une nouvelle page météo avec symboles et plus du tout de texte... à regarder sous:
http://www.meteosuisse.admin.ch/home.html?tab=overview
Pour l'Hexagone, une météo de saison,,,assez perturbée, sans plus... AVEC UNE ALERTE ORANGE POUR 5 DÉPARTEMENTS... eh oui c'est encore l'hiver... Avec pour ce jour: la limite pluie-neige se situera vers 1800 m, puis 800 m en fin de nuit quand les chutes s'atténueront de nouveau. Le risque d'avalanche est très élevé (4 sur 5).
L'ensemble des cours d'eau se maintiennent à un niveau très élevé. Les tronçons suivant sont actuellement en vigilance ORANGE : Adour amont - Echez (dép. 65), Gaves réunis (dép. 40, 64), Gave d'Oloron (dép. 40, 64), Arros - Bouès (dép. 65), Gave de Pau béarnais (dép. 40, 64), Nive (dép. 64).
En début de journée, la perturbation concernera une petite moitié est du pays. A la mi-journée, elle se décalera de l'Alsace et des Vosges au Jura et à Rhône-Alpes, en faiblissant. Les précipitations se limiteront aux Alpes du Nord en soirée. Sur le Sud-Est, des pluies modérées circuleront rapidement près de la vallée du Rhône en début de journée. Devenues faibles, elles quitteront la Côte d'Azur en fin de matinée. La limite pluie-neige se situera entre 500 et 800 m du nord au sud.
A l'arrière, le ciel restera très nuageux sur le Massif central avec quelques précipitations éparses. Sur les Pyrénées, le temps sera couvert avec encore quelques chutes de neige le matin au-dessus de 700 m.
En revanche autour du golfe du Lion, le ciel sera dégagé, la tramontane puis le mistral souffleront à 80/90 km/h, localement 100/110 sur les caps.
Partout ailleurs, le ciel sera variable, souvent parsemé de petits cumulus. Le temps sera calme et sec, un peu frais le matin. Mais l'embellie sera brève, sur le Nord-Ouest le ciel se chargera de nouveau l'après-midi à l'approche d'une nouvelle perturbation océanique.
Les températures minimales iront de 1 à 6 degrés en général, les maximales de 5 à 8 dans l'Est et le Massif central, 9 à 12 ailleurs...
Pour l'Outre-mer: à Mayotte ensoleillé, voilé et nuageux avec des températures de l'ordre de 28°à 32°; à l'île de la Réunion ce sera voilé et nuageux avec des températures de l'ordre de 29°à 31°; à la Martinique ensoleillé et voilé avec des températures de l'ordre de 29°à 31°; ensoleillé, voilé et nuageux avec des températures de l'ordre de 30°à 33° en Guadeloupe; ensoleillé, variable et pluvieux en Guyane française avec des températures de l'ordre de 31°à 33°; Polynésie française peu nuageux à nuageux, larges éclaircies avec des températures de 31°; ciel couvert, pluies éparses aux Marquises avec des températures de 26°; nuageux et venteux à Saint-Pierre et Miquelon avec des températures de -5°...
Bonne journée à tous et que le soleil et la chaleur soient aussi dans vos cœurs... Aujourd'hui le lever du soleil à Lausanne est à 07:17 et le coucher du soleil se fera à 18:16 et le jour est plus long de 3 minutes...
Valeurs remarquables de février en France
TMax: 31.2°C (St Girons le 29/02/1960)
TMin: -29.0°C (Clermont-Fd le 14/02/1929)
Précip: 519.7 mm (Mont Aigoual le 24/02/1964)
Et pour les amis qui aiment la pêche à pied, les prochaines grandes marées, horaire des marées à Saint-Malo, auront lieu les:
Jeudi 19 mars à 06h09, coefficient 97, à 18h37, coefficient 105
Vendredi 20 mars à 06h59, coefficient 110, à 19h23, coefficient 115
Samedi 21 mars à 07h45, coefficient 118, à 20h07, coefficient 119
Dimanche 22 mars à 08h28, coefficient 118, à 20h48, coefficient 115
Lundi 23 mars à 09h09, coefficient 111, à 21h26, coefficient 105
Mardi 24 mars à 09h47, coefficient 98, à 22h03, coefficient 90
Historique d'une météo, qu’on a trop souvent tendance à oublier…
En 1996: Un épais brouillard était à l'origine d'un gigantesque carambolage impliquant plus de 200 véhicules. On déplorait une dizaine de victimes et de très nombreux blessés
En 1986: On observait une température minimale sous abri de -14° degrés à Saint-Hubert
En 1960: La température maximale atteignait 19° degrés à Anvers et 17,4°à Florennes
En 1959: La température maximale culminait à 17,9° degrés à Middelkerke
En 1958: La température minimale sous abri plongeait jusqu'à -12,8° degrés au Mont-Rigi
Les Fêtes nationales du Jour
Fête nationale de la République Dominicaine
Qui commémore la naissance de la République en 1844.
Les expressions françaises décortiquées
Mettre au rancart
Mettre de côté. Jeter au rebut.
Origine
Si vous êtes de passage chez un Normand et que vous cherchez à y mettre quelque chose au rancart, ne vous étonnez surtout pas qu'on vous traite de fumier, malgré l'amabilité légendaire des Normands.
En effet, d'après le linguiste Pierre Enckell, ce rancart argotique (qui s'écrit aussi rencart) nous vient en presque droite ligne du verbe récarter qui, dans cette contrée sauvage mais néanmoins verdoyante qu'est la Normandie, signifiait, au milieu du XVIIIe siècle, «épandre (du fumier)».
De ce verbe et dans la même région, est ensuite né le mot récart qui désignait un «rebut» (le fumier ou les produits qu'on épandait dans les champs étant généralement des choses rebutantes [1]) et qui s'est répandu au-delà de sa région d'origine en se déformant en rancart.
[1] Pour rappel, rebut nous vient de «écarter du but» ou, autrement dit, «repousser». Il s'applique à des choses qu'on méprise ou qu'on juge inutilisables ou sans aucune valeur, voire qui sont repoussantes (rebutantes), comme l'est le fumier ou le lisier.
Exemple
«Après la signature du traité Start II (en 1993), prévoyant la mise au rancart de près de 8000 ogives thermonucléaires, Russie et Etats-Unis ont (en 1995) décidé d'en reverser l'uranium enrichi dans leurs centrales électronucléaires, sous le contrôle de l'AIEA.»
Compléments
Tout comme il ne faut pas se tromper entre Dupont et Dupond, il ne faut pas non plus confondre ce rancart-là avec le rencard (mais qu'on trouve aussi écrit rencart ou rancart, comme l'autre) également argotique qui désigne un rendez-vous et dont l'origine est incertaine, peut-être issu soit de rencontre, soit de rencarrer.
La France pittoresque
L’épave du navire de Cavelier de La Salle sauvegardée
Source: Le Figaro
Naufragée en 1686, découverte en 1995 par des archéologues américains, immergée par trois mètres de fond au large des côtes du Texas, l’épave de La Belle va finalement être «lyophilisée» pour assurer sa conservation et une réplique sera construite
Ce vestige de l’histoire texane et des débuts de la présence française en Amérique du Nord était jusqu’alors aspergé de propylène-glycol, mais le procédé s’est révélé trop coûteux aux yeux des responsables de sa conservation. Il a été mis au point par les Suédois pour la conservation du Vasa, un navire de guerre échoué en 1628 et renfloué en 1961. Ils ont aspergé l’épave avec ce produit pendant près de vingt ans avant de commencer à le sécher progressivement.
La lyophilisation consiste à congeler progressivement à– 60 °C les pièces archéologiques et ensuite à les porter très rapidement à haute température afin de transformer la glace en vapeur d’eau sans passer par la phase liquide. Cette technique permet d’éviter que le bois de la coque ne se désagrège au contact de l’air. Selon Peter Fix, du Centre de conservation et d’archéologie marine du Texas, cité par l’agence Associated Press, plusieurs expériences menées à petite échelle se sont révélées concluantes. L’opération pourrait demander de quatre à sept mois.
René-Robert Cavelier de La Salle
L’embarcation, de 16 mètres de long, a sombré dans la baie de Matagorda en février 1686, à la suite d’une tempête et de l’incompétence de son capitaine, ivrogne notoire. Elle faisait partie de l’expédition conduite par l’explorateur français, néà Rouen, Robert Cavelier de La Salle (1643-1687) qui visait à s’emparer de l’embouchure du Mississippi au profit de la couronne de France et à supplanter l’Espagne.
Des centaines de milliers d’objets
Une réplique va être construite. Elle sera exposée dès l’année prochaine au Musée de l’histoire du Texas Bob Bullock, baséà Austin, dont elle deviendra la pièce maîtresse.
Elle trônera au milieu d’une partie des centaines de milliers d’objets récupérés lors des premières fouilles: vases, cordes, armes, boîtes, bougeoirs et même le squelette d’un homme d’une quarantaine d’années, atteint d’arthrose et d’un abcès dentaire ayant attaqué la mâchoire. Les archéologues avaient pu conduire les fouilles en mettant l’épave en cale sèche sur place, grâce à un caisson et à un imposant système de barrage, mais cela se révéla catastrophique, les deux tiers supérieurs du navire s’étant désintégrés au contact de l’air.
«Ce bateau est le seul témoignage d’un petit événement qui a complètement changé le cours de l’histoire du Texas», souligne Jim Bruseth, qui a piloté depuis le début les recherches au sein de la commission historique de l’État du sud des États-Unis. En effet, non seulement La Belle a sombré, mais l’expédition conduite par Cavelier de La Salle a totalement échoué.
En 1684, après la déclaration de guerre entre la France et l’Espagne, Cavelier avait réussi à persuader Louis XIV de coloniser l’embouchure du Mississippi et de se servir de cette base pour attaquer les Espagnols installés en Floride et au Mexique. Son objectif inavouéétait de mettre la main sur les mines d’argent mexicaines. Il connaissait bien la région, puisque, deux ans auparavant, il avait été le premier Européen à descendre le grand fleuve du nord des États-Unis jusqu’à son embouchure.
Un fiasco total
L’expédition de Cavelier fut un fiasco total. Partis de La Rochelle, les quatre bateaux comprenaient une centaine de soldats et 170 candidats à la colonisation en plus de l’équipage. Au cours de leurs différentes escales, ils furent attaqués, rançonnés et durent abandonner un de leurs bateaux à des flibustiers à Saint-Domingue. Pire, les Français dépassèrent le delta du Mississippi de plus de 150 kilomètres.
La petite colonie qui s’installa sur les côtes texanes, à Port-Saint-Louis, périt au bout de plusieurs années, victime des Espagnols. L’expédition se termina aussi de manière tragique pour Cavelier, qui mourut assassiné lors de la dernière mutinerie, alors que l’équipage avait été presque entièrement décimé.
En examinant l’épave, les archéologues américains ont eu la surprise de découvrir plusieurs signes gravés sur les planches de la coque: des chiffres et des lettres qui confirment qu’au départ La Belle devait être acheminée en pièces détachées sur les côtes américaines et construite sur place. Un projet vite abandonné par Cavelier, désireux de grossir les effectifs de l’expédition.
Yves Miserey, Le Figaro
Article copié sur "La France pittoresque"
Le Havre (Seine-Maritime)
D’après un article paru en 1835
En 1515, François Ier, revenant vainqueur de la bataille de Marignan, qui donna le Milanais à la France et prépara le désastre de Pavie, parcourut les bords de la Seine, et fut frappé des avantages que présentait à son embouchure une modeste crique, dans laquelle venaient chaque soir se retirer quelques barques de pêcheurs, dont on apercevait à l’entour les misérables cabanes. Le roi conçut la pensée d’agrandir ce port creusé par la nature, et d’y élever une citadelle qui servît de barrière contre les incursions des Anglais si fatales à la Normandie.
Le sire de Chillon, natif de Honfleur, fut choisi pour diriger cette entreprise, et la première pierre de la nouvelle ville fut posée le 10 juin 1516. Les travaux avancèrent rapidement; en 1533 le port était terminé et défendu par deux tours, dont l’une, connue sous le nom de tour de François Ier, existe encore, et sert à transmettre les signaux partis de la Hève. Bientôt des habitants de Montivilliers, Harfleur, Granville et Honfleur vinrent peupler la cité de François Ier, et dans l’espace de dix années (de 1533 à 1543) deux quartiers se formèrent et s’étendirent jusque dans le voisinage de l’église de l’Eure.
En 1550, la ville, désignée d’abord sous le nom de son fondateur, fut appelée le Havre-de-Grâce à cause de la chapelle de Notre-Dame-de-Grâce, sur la côte de Honfleur, très vénérée des marins. En 1554 et 1574 furent édifiées les églises Saint-François et Notre-Dame. Vers cette époque le Havre fut érigé en port militaire, dans lequel stationnaient habituellement douze grands vaisseaux destinés à la défense des côtes, ce qui n’empêchera pas les Anglais d’y faire plusieurs descentes et de s’emparer du Havre en 1562 par le fait de trahison de Louis de Bourbon, prince de Condé. Le 29 juillet 1563 la ville fut reprise par Charles IX et sa mère, régente du royaume.
En 1564 on jeta les fondements de la citadelle; agrandie en 1628 par le cardinal de Richelieu, elle fut rasée en 1784 à l’exception du front de la porte de secours qu’on a liéà la nouvelle enceinte. En 1669 et 1670 on s’occupa d’entourer la ville de fortifications régulières; on y construisit un arsenal, on creusa un bassin, nommé bassin du roi, et un canal de communication avec Harfleur. Ce canal aboutissait alors dans les fossés de la citadelle; il tombe aujourd’hui dans ceux de la ville entre la Quarantaine et les casernes; mais il est presque comblé du côté d’Harfleur, et n’est plus d’aucun usage malgré l’importance qu’il pourrait offrir.
En 1682 l’ingénieur Renau fit construire au Havre les premières bombardes connues; elles étaient destinées contre Alger, dont Louis XIV avait résolu de châtier l’audace. En 1692 le Havre devint le point central des armements qui se firent pour le rétablissement de Jacques II sur le trône d’Angleterre. Le succès ne couronna pas l’entreprise, et la ville de François Ier fut, par représailles, exposée à une destruction complète. Le 25 juillet 1694, les Anglais, qui venaient de brûler Dieppe, assiégèrent le Havre, qu’ils bombardèrent pendant 48 heures, et dont ils incendièrent près de 200 maisons. Aux horreurs de la guerre succéda une affreuse disette, qui en 1695 désola le royaume et surtout la Normandie.
Vue de l’entrée du Havre et de la tour de François Ier
En 1711 on construit une nouvelle jetée, devenue bien nécessaire pour mettre les navires à l’abri des vents du large. L’année suivante la compagnie des Indes fonda au Havre une manufacture de tabac qui existe encore aujourd’hui. En 1725 on s’occupa de quelques embellissements: on remplaça dans les rues les cailloux de la Hève par de beaux pavés de grès; on fit le pont tournant, et l’on établit plusieurs fontaines dans les différents quartiers de la ville.
La prospérité semblait renaître, lorsqu’en 1742 la guerre éclata de nouveau entre la France et l’Angleterre; nous perdîmes nos établissements du Bengale et de Pondichéry. Après le traité d’Aix-la-Chapelle, Louis XV vint au Havre (1749), et reconnut la nécessité d’agrandir une ville que sa position appelait à de hautes destinées commerciales; malheureusement la guerre vint encore ajourner ces projets d’amélioration, et l’Angleterre nous enleva, en 1759, Chandernagor et le Canada.
Alors le Havre reprit son aspect guerrier, on augmenta les forces maritimes de cette place, et les Anglais qui voulaient les détruire, virent cette même année, 1759, renouveler le bombardement de 1694. Le désastreux traité de 1763 rendit un peu de calme à la ville, et l’on reprit les projets d’agrandissement du port, devenu insuffisant pour les navires qui s’y retiraient.
L’activité de cette place augmenta pendant la guerre de l’indépendance des Etats-Unis, et la paix de 1783 lui donna un nouvel essor. En 1786, Louis XVI revenant de Cherbourg par Honfleur, passa au Havre, et déclara son intention de lui accorder de nombreux encouragements, qui ne furent complètement réalisés qu’en 1792. La ville fut agrandie au nord et à l’est, et les fortifications portées à 400 mètres plus loin. Un vaste bassin (celui du commerce) fut ajoutéà celui qui existait déjà, et le port fut défendu à la fois contre les agressions des hommes et les fureurs des éléments.
Les guerres de la Révolution et de l’Empire vinrent de nouveau fermer le port du Havre, qui ne cessa cependant d’attirer l’attention du gouvernement. Deux fois, en 1802 et 1810, Napoléon visita le Havre, et le bassin de la Barre fut un des résultats de son premier voyage; sa chute l’a empêché de réaliser ses vastes projets sur une ville qu’il se plaisait à appeler le port de Paris.
La loi du 25 octobre 1795 a rayé le Havre de la liste des grands ports militaires, et l’a rendu à sa véritable destination, au commerce, dont vingt années de paix ont porté le développement et la prospéritéà un degré qui a dépassé toutes les espérances.
Article copié sur "La France pittoresque"
Menton (Alpes-Maritimes)
D’après «Aux pays d’azur», paru en 1902
D’après une légende, lorsque Adam et Eve furent chassés du Paradis terrestre, Eve déroba, à l’insu de l’Ange vengeur, un citron qu’elle dissimula on ne sait trop où, peut-être dans les ondes épaisses de sa blonde chevelure, dont il avait les reflets dorés. Partis par l’étendue du monde, à la recherche d’un pays qui put remplacer le paradis perdu, ils se trouvèrent un jour à Menton. Là, éblouis, ayant enfin trouvé ce qu’ils cherchaient, ils s’arrêtèrent et Eve jeta le citron dans la terre fertile, en disant: «Crois et foisonne, ô fruit du ciel, dans ce jardin digne de toi.» Et de toutes parts, les citronniers illuminent la plaine de la flambée claire de leurs rameaux lustrés.
Menton est en amphithéâtre sur un promontoire, à 2500 mètres de la frontière italienne, encore plus remarquable que Nice et Cannes pour la douceur constante de son climat et la belle végétation qui l’entoure. Dominée par l’église Saint-Michel, elle se divise en vieille ville escaladant les pentes de la colline, et en ville neuve formée de charmantes villas et d’élégants hôtels s’alignant au bord de la mer. A l’ouest, la promenade du Midi rejoint le cap Martin, bois de Boulogne mentonnais, tandis qu’à l’est le pont Saint-Louis, jeté sur le torrent du Passo, fait communiquer la France avec l’Italie.
Menton, qui récolte 30 000 000 de citrons par an, fabrique des pâtes alimentaires, des huiles, de la parfumerie, et a pour industrie spéciale la marqueterie, qui consiste à incruster dans le bois de véritables compositions artistiques d’une grande délicatesse.
Menton fut vraisemblablement le faubourg privilégié de cette station romaine de Lumone, dont il y a les ruines au Cap Martin. On attribue l’étymologie de Menton à la victoire remportée par Othon sur les troupes de Vitellius: Memoria Othonis. D’autres historiens prétendent qu’elle fut fondée par des pirates africains, en 714; le fait est que les Sarrasins habitèrent le pays dont ils furent chassés par Guillaume de Provence. Un des premiers documents qui parlent de Menton est un acte de 1250, qui nous la montre appartenant à la famille Vento de Gènes et celle-ci l’érigeant en commune. La ville fut particulièrement agitée aux XIIIe et XIVe siècles par les guerres entre les Guelfes et les Gibelins.
En 1346, Charles Grimaldi, seigneur de Monaco, achète le fief de Menton de la famille Vento, et en 1355 la seigneurie de Roquebrune. Dè lors, les deux villes font partie des possessions des Grimaldi, jusqu’en 1793, où elles furent annexées à la France. En 1814, les Grimaldi reprennent leurs droits sur elles. Mais elles se révoltent contre leurs princes en 1848, se constituent en villes libres, sous le protectorat de la Sardaigne, pour être, en 1860, annexées à la France définitivement, avec le comté de Nice.
Dans le tremblement de terre du 23 février 1887, qui détruisit un grand nombre de localités liguriennes et ensevelit une partie de leurs habitants, Menton compta parmi les plus éprouvées de notre pays. Or Menton est précisément la ville qui a, sauf en ce qui concerne ses abords nouveaux, le mieux conservé la structure des vieilles cités liguriennes du Moyen Age.
La ville est comme nous l’avons dit, bâtie en amphithéâtre serré, sur une croupe élevée s’avançant dans la mer comme un cône. Sur le sommet et jusqu’à mi-côte de ses flancs, figurez-vous un massif compact de hautes maisons, tenant toutes les unes aux autres, la base des unes ou un de leurs étages reliés au sommet de celles qui sont en contrebas. Enfin le tout forme un seul bloc de maçonnerie, s’élevant par gradins de terrasses ou de toits.
Comme la plupart des cités provençales, Menton se compose de deux parties distinctes, la vieille ville et la ville neuve. La première reflète l’empreinte des époques disparues, maisons pressées montant en étages abrupts jusqu’à l’esplanade d’un château féodal, rues obscurcies de voûtes, accolées de ruelles dallées, arcades ogivales et, au bas, vers la mer, débris de hautes murailles où se voient encore les squelettes des antiques tours de garde. Au haut, la vieille porte du castel de Jean II, repaire des Sarrasins, tout ce qui reste d’une splendeur définitivement envolée et à la place du donjon un cimetière, où un ruissellement de roses candides cherche à voiler le spectacle de l’inévitable aboutissement.
Les rues sont des passages voûtés, où de place en place un jour en haut est ménagé, et par lequel, entre de hautes murailles, on aperçoit environ 2 mètres carrés de ciel. Les places, ce sont des sortes de puits creusés dans ce massif de maçonnerie, à l’intersection de deux passages voûtés. Il y a là un peu plus de largeur qu’autre part; aussi le plus souvent un arbre est-il planté au milieu, absolument comme s’il était au fond d’une haute caisse en pierres. Sur la pente raide de la colline, le sol de ces prétendues rues et prétendues places n’est jamais une chaussée. C’est toujours un escalier aux marches larges d’un mètre ou de deux et fortement inclinées elles-mêmes.
Naturellement, aucun véhicule roulant ne circule dans ces rues. Le climat et le besoin de se défendre contre les pirates ont imprimé, à tous les centres d’habitation datant du Moyen Age, le même choix d’emplacement et un système analogue de groupement des maisons.
Dans ces espèces de fosses profondes et à demi couvertes, qui sont les ruelles, il fait toujours frais; le soleil n’arrive jamais jusqu’en bas. Dans ce pays de soleil aveuglant, on y voit toujours assez, même trop; la pénombre des rues est un repos pour la vue. Et l’air? Rassurez-vous aussi. Il fait par là-bas de tels ouragans, de tels coups de mistral ou de libeccio, que l’air est violemment renouvelé dans tous les recoins des dessous de maçonnerie.
Il y a peu de monuments curieux dans cette cité aux artères étroites: l’ancien manoir des princes de Monaco, lourde construction du XVIIe siècle et l’église paroissiale de Saint-Michel, le patron de la ville, où sont des reliques, entre autres le bâton d’une croix fait d’une hampe d’étendard turc, pris par les Mentonnais à la bataille de Lépante. Dans cette cité moyenâgeuse se parle le patois mentonnais, curieux dialecte composé de français, d’italien, de provençal, d’espagnol et d’arabe. La ville neuve, avenues Félix Faure, Carnot et de la Gare, présente l’aspect luxueux d’une grande station d’étrangers, avec de brillants magasins et de monumentaux hôtels. La superbe Promenade du Midi, qui ceinture la mer d’un majestueux boulevard de près de trois kilomètres, prolongé du Port au Cap Martin, est à Menton, ce que la Promenade des Anglais est à Nice, c’est-à-dire le lieu de réunion de la grande société cosmopolite et l’emplacement où se déroule l’éblouissante théorie des fêtes du Carnaval.
Le port, bâti sous Napoléon III, est un des plus sûrs du littoral, grâce à ses quais vastes et à son mur d’enceinte, qui se relie à une ancienne tour de vigie de style roman. Le quai Bonaparte conduit dans la baie Est, vers Garavan, quartier de luxe, où, dans les berceaux que forment les dernières inclinaisons de la montagne, s’abritent de beaux hôtels et une foule de pimpantes villas.
Le port, au début du XXe siècle
Là, la mer semble s’être circonscrite pour cadrer avec la joliesse sensuelle du paysage, dont les couleurs vives, baisées de lumière et le charme très spécial sont développés et accrus par les délices de coquettes architectures et les retombées folles de fleurs pâmées, écrasées de parfums, le tout dans le cirque des collines rocheuses qui s’estompent d’un poudroiement de rayons tendrement azurés. Au loin, la route pousse implacablement dans la montagne sa ligne blanche qui monte, monte encore et s’en va vers l’Italie, dont on aperçoit, au loin, les perspectives fuyantes.
Les environs de Menton n’ont pas de jardins, ils en sont un seul, immense et merveilleux. Ce sont les cavernes ou grottes de Baoussé-Roussé, où l’on a découvert des débris humains et des armes préhistoriques, le Val de Menton, où s’allonge, dans une grève de fleurs, le ruisseau le Fossan, Castellar, vieille forteresse démolie, qui cache ses blessures dans les oliviers et au-dessus le Berceau, ou Roc d’Orméa, qui dresse, à 1113 mètres, son belvédère majestueux.
Le Val de Careï, par des sites où le riant le dispute au grandiose, avec de curieuses alternatives, mène à Sospel par les Monti, le bourg de l’Ora et Castillon, citadelle sarrasine calcinée et démantelée, dont la guerre et les cataclysmes ont ravagé les hautaines murailles. Du Careï, un sentier conduit au couvent de l’Annunciata, au sommet d’une colline et où des frères capucins gardent le tombeau de la famille de Monléon. Le Val de Boïrig aboutit à gauche aux Cabrolles, hameau trempé de pittoresque, par un ravin dont la solitude sinueuse a un grand charme et, à droite, par le Vallon des Châtaigniers et des sentiers montueux et audacieux, au village de Sainte-Agnès, au-dessus duquel est un château hardi, dont une fenêtre crevée apparaît comme un trou d’azur.
Ce castel fut, au Xe siècle, un des principaux repaires des Sarrasins et sur ces ruines, qui gardent quelque chose de l’héroïsme chevaleresque du Moyen Age et des aventureuses épopées guerrières, plane la mémoire poétique et sentimentale des amours du Maure Haroun et de la chrétienne Sarah, au temps où la foi triomphait de la passion, dans une belle apothéose sensuelle et mystique. Le Val de Gorbio, que ferme le village de Gorbio, est une serre close par les collines surplombantes, où les fleurs les plus rares s’épanouissent, sur des contreforts accidentés, dans une adorable confraternité parfumée, éparses au sein d’exquises verdures, auxquelles des sources et des ruisseaux jaillissants font une double auréole de fraîcheur et de gaieté.
Article copié sur "La France pittoresque"
Vingt-sept février 1848: Pour réduire le chômage, Louis Blanc crée les Ateliers nationaux. Chiche François? Tout chômeur parisien peut trouver du travail dans les Ateliers nationaux. Zut, l'expérience s'achève dans un bain de sang...
Par Frédéric Lewino et Gwendoline Dos Santos à la une du Point.
Résorber le chômage? Mais c'est archi simple. Prends-en de la graine un peu François... Pas la peine de signer un pacte de responsabilité avec le patronat. La solution est tellement simple: copier le gouvernement provisoire de la IIe République qui, le 27 février 1848, fait ouvrir des Ateliers nationaux destinéà donner du travail à tous les chômeurs parisiens. Mais c'est génial! Arnaud Montebourg se pâme. Rappelons le contexte: le 23 février 1848, la crise économique, l'augmentation effarante de l'écart des revenus entre les ouvriers et les bourgeois conduisent à une insurrection. Le lendemain, Louis-Philippe, le roi bourgeois, abdique en faveur de son petit-fils. Le même soir, un gouvernement provisoire proclame la IIe République. À sa tête, pas moins de onze chefs de l'État, dont Lamartine, Arago, Ledru-Rollin et Louis Blanc.
Socialiste, partisan du suffrage universel, adversaire de la concurrence anarchique, partisan d'un État gérant le marché du travail, Louis Blanc fait adopter dès le 26 février un décret créant les Ateliers nationaux, destinés à donner du travail aux chômeurs parisiens. Dès le lendemain, Émile Thomas, ingénieur chimiste, conçoit ses ateliers même si rien ne le préparait à une telle mission. Il reçoit un texto compatissant de Ayrault lui expliquant que lui-même continue à ignorer le rôle d'un Premier ministre. Thomas improvise donc en se faisant aider par les élèves de l'École centrale. Sur le papier, le système a l'air parfait: le chômeur peut se rendre à la mairie de son arrondissement avec un certificat de domicile fourni par son logeur. En échange, il reçoit un bulletin d'admission aux Ateliers nationaux. Il n'a plus qu'à se présenter à l'un d'eux pour avoir du boulot rémunéré. En principe...
Papier à musique… L'organisation est quasi militaire. Les "engagés" sont répartis en escouades de onze hommes. Cinq escouades constituent une brigade. Quatre brigades forment une lieutenance, et quatre lieutenances forment une compagnie de neuf cent un hommes. Ce n'est pas fini! Trois compagnies sont placées sous la responsabilité d'un chef de service, lui-même commandé par un chef d'arrondissement. Cette organisation très compartimentée est mûrement réfléchie, de façon à ce qu'il n'y ait jamais plus de dix hommes affectés à une même tache. Le but étant d'éviter toute cabale ou sédition. Mais il y a également une deuxième raison à cette organisation militaire, avouée par le ministre des Travaux publics, Marie: pouvoir mobiliser instantanément les ouvriers des Ateliers nationaux au cas où la République se trouverait menacée.
L'organisation de la journée de travail est réglée comme du papier à musique. Départ pour le chantier à 6 h 30. Retour chez soi à 18 heures. Deux coupures pour manger: de 9 heures à 10 heures et de 14 heures à 15 heures. Deux appels quotidiens pour vérifier la présence. La paie du simple ouvrier est de 2 francs par jour de travail. Amende de 25 centimes en cas d'absence au premier appel et suppression de la paie en cas d'absence également au deuxième appel. Deux jours d'absence non autorisée conduisent au renvoi définitif. En revanche, lorsque le travail manque, les ouvriers touchent tout de même 1,50 franc (de quoi acheter 4 kilos de pain). Effet pervers: les ouvriers engagés sur les chantiers travaillent au ralenti, considérant ne devoir travailler que pour 50 centimes, puisque c'est la somme supplémentaire touchée par les travailleurs comparativement aux non-travailleurs.
Désastre financier… Les ouvriers sont envoyés sur divers chantiers parisiens. Ils aplanissent la place de l'Europe, ils sont prêtés aux compagnies de chemin de fer pour prolonger la ligne de Sceaux vers Orsay, pour creuser la tranchée de Clamart, pour préparer le terrassement de la future gare des chemins de fer de l'Ouest (gare Montparnasse). On en voit encore dessoucher les arbres abattus durant les émeutes. Mais le travail manque pour occuper tous les bras. Le gouvernement comptait sur 8 000 chômeurs à engager. Or, c'est un raz-de-marée qui prend d'assaut les mairies. Ils sont 6 000 le 15 mars et déjà 117 000 le 30 avril. Et la courbe qui ne s'inverse pas, malgré les promesses... Du coup, il est impossible de donner du travail à tout le monde. Impossible également de verser 1,50 franc d'indemnité quotidienne à ceux qui restent sur le carreau. Dès le 17 mars, il faut la baisser à 1 franc. Il n'y a pas de petits bénéfices... On alloue des bons de viande, de pain et de bouillon aux ouvriers nécessiteux. Les Ateliers nationaux emploient une douzaine de médecins qui se rendent à domicile gratuitement.
Les élections du 23 avril 1848 portent à l'Assemblée nationale des républicains modérés pour qui les Ateliers nationaux constituent une horreur économique. Payer des ouvriers à ne rien faire, quel scandale! C'est un désastre financier (200 000 francs par jour), un gouffre moral! Les bourgeois sont furieux d'un tel gaspillage. À partir de la mi-mai, les Ateliers nationaux n'acceptent plus d'inscription. Le directeur des "Râteliers nationaux", comme disent certains, est viré. Finalement, le 20 juin, un vote des députés ferme les Ateliers nationaux. Les ouvriers âgés de 18 à 25 ans sont priés de s'enrôler dans l'armée, tandis que les autres doivent se préparer à partir en province pour rejoindre d'autres chantiers.
Ces mesures déclenchent la colère du peuple parisien. Les barricades font leur apparition dans les rues le 23 juin 1848. Le gouvernement lâche l'armée commandée par le général Cavaignac. Les barricades sont prises d'assaut. Les insurgés se réfugient dans le Panthéon. Le 26 juin, l'armée s'empare de la dernière barricade. Durant les trois jours d'insurrection, 4000 ouvriers ont été tués, 1500 fusillés, et 4000 autres seront déportés en Algérie. Enfin, point final, le 3 juillet, les Ateliers nationaux sont définitivement dissous. Ultime conséquence des journées de juin 1848: les percées urbaines du baron Haussmann sont réalisées à la demande de Napoléon III pour permettre à l'armée de mieux contrôler le coeur de Paris en cas de nouvelles émeutes. Alors, François, chiche, de nouveaux Ateliers nationaux?
© Le Point.fr - Publié le 26/02/2013 à 23:59 - Modifié le 27/02/2014 à 00:10
Vingt-sept février 1854: Schumann saute dans le Rhin pour échapper à ses fantômes. Plouf! Repêché avant de se noyer, le compositeur achève sa vie dans un asile, victime de graves hallucinations musicales qui le rendent fou.
Par Frédéric Lewino et Gwendoline Dos Santos à la une du Point.
Contacté par TF1 pour participer à l'émission Splash, Robert Schumann décide le 27 février 1854 de s'entraîner à plonger dans le Rhin. Pour l'instant, il sommeille dans sa chambre de sa maison de Düsseldorf sous la surveillance de sa fille Marie, 12 ans. Dans la pièce d'à côté, son épouse, Clara, reçoit le docteur Hasenclever et le compositeur Albert Dietrich. Ils sont venus prendre des nouvelles du compositeur qui souffre d'illusions auditives et de dépression depuis quelques jours. Pendant qu'ils s'entretiennent, Robert Schumann se lève sans que Marie pense à prévenir sa mère. Il quitte la maison de Bilkerstrasse en peignoir et en pantoufles, sans même un chapeau malgré le froid de canard et la pluie battante, pour se diriger d'un pas décidé vers le Rhin. Chez lui, on finit par s'apercevoir de sa disparition. C'est le branle-bas de combat! Tout le monde s'affole et le cherche dans la maison, dans le voisinage.
Pendant ce temps, Robert Schumann s'est arrêté sur un pont qui enjambe le fleuve. Il jette d'abord son alliance à l'eau, puis plonge à son tour dans les eaux glaciales. Il veut la mort, le silence. Deux bateliers passant par-là, n'écoutant que leur courage, se jettent à leur tour dans l'eau glacée pour lui porter secours. Ils le repêchent in extremis, devant même employer la force pour le ramener à terre car le candidat au suicide tente de leur échapper.
Acouphènes… Un témoin de la scène reconnaît Herr Schumann, qui, récemment encore, dirigeait l'orchestre symphonique de Düsseldorf. Le rescapé est ramené chez lui tout trempé. L'heure est grave. Clara est dans tous ses états. Elle fait appeler le docteur Böger pour assister Hasenclever. Tous deux connaissent bien les périodes sombres traversées par Robert, qu'ils ont réussi à calmer à plusieurs reprises ces derniers temps. Mais après cette tentative de suicide, ils tombent d'accord: cette fois, la folie de Schumann est à son paroxysme. Jusqu'à nouvel ordre, il doit être placé sous surveillance permanente, et Clara et les enfants doivent quitter la maison.
Il faut dire qu'au cours des dernières semaines la vie de Robert Schumann n'a pas été de tout repos. Il se plaint d'être poursuivi par des sons que personne d'autre ne perçoit. C'est insupportable. Ces sons deviennent des accords et, bientôt, des compositions entières. Cette musique résonne en lui comme une effroyable menace, allant jusqu'à le priver de sommeil. Alors, il boit, plus que de raison. Enceinte de leur huitième enfant, Clara est habituée aux fantômes de son époux. Avant même qu'ils ne soient mariés, Schumann avait déjà développé une tendance à l'hypocondrie et à la dépression depuis la mort de son frère et de sa belle-sœur en 1833. Voilà donc plus de vingt ans que ses démons lui font vivre un enfer, à lui et à toute sa famille.
Tantôt ils l'empêchent de parler, tantôt ils lui paralysent le dos. Jusqu'alors, ils finissaient toujours par décamper, mais cette fois les acouphènes ne veulent plus se taire. Les beuglements d'Adèle sur Skyfall tournent en boucle dans sa tête... La veille de sa tentative de suicide, il demande même à Clara d'être interné, par peur de perdre le contrôle de lui-même et d'en arriver à lui faire du mal. Mais son épouse refuse, appelant le docteur Böger à l'aide... Une aide qui arrive trop tard, puisque, le lendemain, Schumann effectue le grand plongeon.
Interné… Après le drame, conformément à la recommandation des deux médecins, Clara quitte le domicile conjugal, laissant Robert sous la garde de deux hommes qui se relaient jour et nuit. Peu à peu, il semble retrouver son calme. Le lendemain, il note même un thème qu'il "entend" sur du papier à musique, ce sont les Variations des esprits. Malheureusement, les délires reprennent de plus belle, obligeant les médecins Hasenclever et Böger à chercher un asile pour leur patient. Malgré les protestations de Clara qui refuse d'envoyer le grand Schumann dans une institution, ce dernier est conduit le 4 mars à l'asile du docteur Richarz à Endenich, près de Bonn, où il continue de composer tant bien que mal. Sa famille guette les rares nouvelles des médecins, allant d'espoirs fous en découragements fracassants.
En 1855, Schumann improvise encore un peu au piano, mais tout est décousu, disloqué, sa musique vient d'une autre planète. Il perd bientôt l'usage de la parole, balbutie. Il ne mange plus grand-chose. Peu avant l'été 1856, son ami Johannes Brahms, qui s'occupe beaucoup de lui et de sa famille, lui rend visite. Désespéré, il l'observe relever compulsivement des noms dans un atlas et en dresser des listes alphabétiques comme un gamin. La folie a décomposé le compositeur. Le 29 juillet 1856, deux jours après la première visite de Clara, il meurt, dénutri et à bout de forces. Il n'a que 46 ans.
Pourquoi Clara n'est-elle pas venue le voir plus tôt? Les avis divergent. Certains prétendent que les médecins l'en auraient empêchée, d'autres affirment que c'est elle qui refusait. Quoi qu'il en soit, elle écrit après cette dernière rencontre: "Il me sourit et d'un grand effort m'enserra dans ses bras. Et je ne donnerais pas cette étreinte pour tous les trésors du monde."
© Le Point.fr - Publié le 27/02/2012 à 00:01 - Modifié le 27/02/2014 à 00:01
Pour l’éphéméride du vingt-sept février c’est ICI
http://mickeywerlen.canalblog.com/archives/2014/02/27/29316803.html
Dicton du jour de Charlie Hebdo
Ben pour le dicton de Charlie hebdo de ce jour, le Charlie en spécialiste des lèvres pulpeuses se plait avec des personnes généreuses de la bouche et si les lèvres sont purpurines, mon Dieu la rougeur de certains organes si le rouge déteint...
Ben pour la zique de ce vendredi… on va se faire ramoner les esgourdes et se faire plaisir en s’écoutant le groupe The Ramones dans le meilleur d’un de leurs œuvres… Que de souvenirs de cette époque!!! Où nous étions jeunes et beaux et que nous dansions serrés… alors que maintenant nous ne sommes plus que beau… Je vous souhaite une bonne écoute!!!
https://www.youtube.com/watch?v=gZTF2ovT4CI
Et en avant pour les blagounettes du jour, un bouquet divers et hivernal, des courtes mais bonnes, des longues mais connes, des connues et des moins connues; quoi, des blagues à deux balles ou à quatre sous...
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Une fille s’adresse à son père:
- Papa il faut que je te dise: je suis amoureuse!
Avec Sébastien, nous nous sommes rencontrés sur Meetic,
puis nous sommes devenus amis sur Facebook.
Nous avons eu des discussions sur WhatsApp.
Il m’a fait sa déclaration sur Skype.
Et maintenant j’ai besoin de ta bénédiction…
- Ma chérie, voici mon conseil:
Mariez-vous sur Twitter. Achetez vos enfants sur eBay,
Recevez-les sur Gmail et, après quelques années,
Si tu es fatiguée de ton mari…
Mets-le… sur Le Bon Coin…
Un jeune garçon et son grand-père sont en train de pêcher?
Le grand-père lance la discussion sur l'évolution de mœurs.
Son petit-fils lui parle des problèmes actuels et des maladies liées au sexe.
Il lui dit:
- Grand-père, vous n'aviez pas autant de problèmes de maladies liées au sexe de ton temps?
Le grand-père répond:
- Non mon garçon Et le petit-fils demande alors:
- Qu'est-ce que vous utilisiez pour le safe sex?
Le grand-père répond alors:
- L'anneau de mariage
Le père Eugène va bientôt passer l'arme à gauche, et Monsieur le curé est à son chevet pour lui donner l'extrême onction.
Le curé lui dit à l'oreille:
- Avant de mourir, dis ta foi en Notre Seigneur Jésus Christ et renie le Démon!
Mais le père Eugène se tait.
Le curé lui demande:
- Allons père Eugène, quand on quitte ce monde, il faut se préparer et renier le mal pour rejoindre le seigneur aussi pur que possible...
Pourquoi ne veux-tu pas renier le Démon?
Alors le vieux, d'une voix chevrotante:
- Tant que je ne sais pas chez qui je vais aller, je ne veux vexer personne
L'institutrice fait étudier les cinq sens à ses élèves.
- Avec quoi entend-on? Questionne-t-elle.
- Avec les oreilles, répondent les enfants, en chœur.
- Bien. Avec quoi voit-on?
- Avec les yeux.
- Très bien. Avec quoi goûte-t-on?
Silence général.
Enfin, une petite fille lève le doigt:
- Avec du pain et du chocolat.
Un professeur, appartenant à un lycée technique de banlieue, visite un château du Moyen Age.
Tombant en arrêt devant une armure, il s'écrie:
- Décidément, il n'y a rien de nouveau sous le soleil.
Il y a six cents ans, c'était la tenue habituelle des chevaliers partant pour la Croisade:
Et, dans dix ans, au rythme où nous allons, ce sera la tenue habituelle d'un enseignant partant pour donner ses cours.
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C'est vendredi... le réveille-matin ce bourreau, après son travail matinal la met en veilleuse pour deux jours et c'est tant mieux, les travailleurs passent leur dernière journée avec motivation et courage en préparant le programme de la fin de la semaine qui pour beaucoup est déjà tracé... ménage, lessive, courses et petite administration... mais il faut aller au travail car on n'est pas encore ce soir, et dans certains endroits ce n'est pas de la rigolade pour arriver au travail... En ces jours de pluie et de neige, une pensée particulière va aux sans-abris qui souffrent du froid, à celles et ceux qui souffrent autant de la maladie que d'autres choses et à ceux qui pansent les plaies dues aux divers maux que l'adversité afflige à chacun... Prenez soin de vous et je vous souhaite une bonne journée, en vous disant à la revoyure...